2.1. Énoncé déclaratif :
2.1.1. Définition ( de ce qui est "bien", et termes de "jugement moral" ainsi redéfini )
"J'appelle "moralement bonne dans son intention",
toute pensée, parole ou action actuelle qui :
1. ET2. Vise intentionnellement la construction
de la Liberté Absolue Future
la plus "grande" possible
pour tous les sujets possibles
( dans l'"Univers")
qui voudraient accéder à une telle Liberté.ET
A LA FOIS
(Y)
Cherche dès aujourd'hui à permettre à tous les sujets qui le veulent,
d'accéder à la plus grande liberté actuelle possible,
compatible avec celle des autres et avec les RESSOURCES ET CONTRAINTES DU RÉEL qui limitent aujourd'hui l'expression de cette liberté."
2.1.2. Énoncé de la "Règle Morale", telle que je la pose et telle que je l'accepte aujourd'hui
( cet énoncé peut bien sûr être amélioré et / ou pluralisé, et reformulé de diverses façons ! ) :Pour réguler mon action, je m'oblige, par rapport à mes PROJETS INTENTIONNELS
( ou aux Projets intentionnels d'autres sujets auxquels je participe librement ) ,
- si ces projets et les choix qu'ils impliquent ont une certaine importance morale, c'est-à-dire risquent d'avoir des conséquences non négligeables et différentes en fonction des choix effectués, sur ma propre liberté et / ou sur celle des autres,
- si une demande de justification m'est adressée au sujet de ces projets ( les miens et ceux d'autrui auxquels je participe ),
- et si les contraintes qui pèsent sur moi et les ressources dont je dispose me le permettent dans ,
à un DOUBLE JUGEMENT DE JUSTIFICATION (ou de "RESPONSABILITE MORALE")
(ce de quoi j'accepte de "répondre" moralement ) :
Premièrement, ET deuxièmement, Le jugement qui confronte ces projets
à l' Avenir
d'une Egale Liberté Absolue
pour Tout Sujet Possible
dans l'Univers qui le voudrait
( sans limite temporelle actuellement assignable à un tel Avenir )ET (Y)
Le jugement qui confronte ces projets
à un Présent
plus ou moins immédiat
(ici et maintenant),
où je dois, dès aujourd'hui,
permettre autant que possible,
l'accès à la plus grande liberté actuelle possible à tous les sujets qui, comme moi, veulent agir
dans cette double perspective.
En bref :
Pour tout projet partiel et local que je formule pour moi-même ou pour ou avec d'autres,
et si ce projet risque d'avoir des conséquences importantes pour ma liberté ou pour celle des autres,
je dois pouvoir me demander s'il favorise ou du moins reste compatible avec le double projet universalisable global :
- de la construction d'une liberté absolue future pour tout autre sujet possible.
- de l'exercice effectif d'une liberté actuelle relative ( mais la plus grande possible compte tenu du projet de liberté future ) pour tous les sujets qui de la même façon s'obligent à cette double démarche.
2.2.1. La double conjonction "ET" :
La liberté : - pour moi ET pour les autres
- pour aujourd'hui ET pour l'avenir
L'idée élémentaire et abstraite de liberté, comme possibilité de choix donnée (?) à un sujet entre divers possibles P1, ... Pi, ... Pn,
ne précise pas en tant que telle si cette possibilité de choix est donnée à un ou à tous les sujets possibles, ni si elle vaut seulement pour "ici et maintenant" ou pour tout avenir possible.
En un certain sens, la Loi Morale que je pose, pose donc comme principe fondamental non seulement "la liberté" au sens de la liberté individuelle élémentaire, mais en plus et indépendamment de cette idée élémentaire de liberté, l'exigence de cette liberté
à la fois pour moi-même ET pour les autres, et à la fois pour aujourd'hui ET pour l'avenir.
Si on considère que chacun de ces 4 termes ( qui régissent pour l'essentiel l' Egalité de cette Liberté )
pour moi
pour les autres
pour aujourd'hui
pour l'avenir
peut être présent ou absent dans la formulation d'une loi de liberté en général, on obtient une combinatoire de 2 puissance 4 = 16 cas possibles.
Si on limite cette combinatoire aux cas où cette liberté vaut au moins pour quelqu'un ( moi et/ou les autres)
et au moins pour un temps ( aujourd'hui et/ou l'avenir), la combinatoire se réduit à 3*3 = 9 cas possibles,
ma proposition ( la "LMN" ) ne correspondant qu'à l'un de ces 9 cas ( celui où les 4 termes sont simultanément posés ) .
On peut donc légitimement m'objecter que la "Loi Morale Nouvelle" que je propose, ne repose pas seulement sur la valeur fondamentale de la seule "liberté", mais sur des obligations supplémentaires d' "Egalité de la Liberté" qu'il faut justifier.Réponse :
1. En toute rigueur, chacune des 4 imputations de cette liberté :
liberté pour moi, liberté pour les autres, liberté pour aujourd'hui, liberté pour l'avenir,
fait l'objet, dans ma "Loi Morale Nouvelle" , d'un Libre Choix indépendant :
Même si je peux essayer de trouver des arguments pour justifier en quoi l'adhésion à l'une de ces cinq propositions m'incite à choisir également les autres, un tel choix n'est pas "logiquement" obligatoire : l'adhésion à la "Loi Morale Nouvelle" telle que je la propose, comporte donc l'adhésion libre à chacune de ces 5 propositions.
2.2.2. Non déductibilité de l'application de ce double jugement moral aux situations réelles vécues
Ce double jugement moral , comme confrontation à l'idée d'une
Egale Liberté Absolue Future
ET confrontation à l'actualité de la réalisabilité immédiate
du maximum de liberté pour tous,
est particulièrement difficile dans son application aux différents
projets réels,
en ce sens qu'il ne peut pas, dans chacun de ces cas particuliers qui se présentent,
être logiquement ou rationnellement "déduit" ( et
encore moins par un simple calcul automatisé ) de l'énoncé général du
principe :
il ne peut résulter que d'un débat entre tous ceux qui, comme sujets, sont concernés par le projet réel
en question
( ceux dont la liberté peut être mise en question par ce projet ),
et qui acceptent
le principe commun de cette loi morale .
Toute affirmation donc , de ma part, ou de tout autre sujet, concernant la conformité
d'un acte ou d'un projet donnés à la "Loi Morale" ainsi posée,
est "risquée" pour de multiples raisons
:
Du simple fait que nous ne sommes pas encore
dans une situation de Liberté Absolue Effective, nous n'avons pas les moyens
"rationnels" pour déterminer rigoureusement notre jugement moral dans
tel cas précis particulier, nous nous donnons simplement l'obligation
d'expliciter,
(dans la limite des ressources et contraintes de "disponibilité" pour
un tel débat), pour tout sujet qui le demanderait, les
motifs qui nous font penser ou dire que tels actes ou tels projets,
sont ou ne sont pas, ou sont plus ou moins, et en quoi, de quel point de vue,
etc. conformes à la "Loi Morale" telle que nous l'avons exprimée ci-dessus.
Aux gens pressés je dirais :
( et nous sommes tous d'une certaine façon pressés par l'urgence de nos engagements
effectifs)
Qu'il s'agisse d'évaluer moralement un acte passé ou présent,
ou un projet actuel pour un futur plus ou moins proche, dans tous les cas, aucune
analyse, aucun jugement moral, émis par l'un seulement ( aussi "expert"
soit-il) des sujets qui se sentent "concernés" par cet acte ou ce
projet, ne saurait s'"imposer" aux autres, si ces autres sujets n'acceptent
pas, le plus librement possible, de s'engager, avec celui qui a proposé ce jugement,
dans la " RESPONSABILITÉ MORALE"
qu'implique ce jugement, une RESPONSABILITÉ qui n'a de sens qu'en fonction DE
L' AVENIR ET DU PRÉSENT QUI ENGAGE CET AVENIR en ce qui concerne l' Egale Liberté
que chacun doit pouvoir exercer.
EN CE SENS , AUCUN JUGEMENT MORAL SUR LE PASSE |
L'ACTE DE JUGEMENT MORAL, s'il peut être "éclairé" par des
"connaissances"
concernant les faits, les actes ou la situation en cause,
NE DOIT ( "conformément" à la "Loi Morale" posée!)
JAMAIS ETRE REDUIT
à un simple JUGEMENT DE CONNAISSANCE
concernant des faits, des théories, des "lois", des "déclarations",
etc.
L'ACTE DE JUGEMENT MORAL DOIT ETRE LUI-MEME UN ACTE LIBRE,
libre pour autant que cette Liberté est actuellement possible, donc forcément,
à la fois avec l'exigence posée d'essayer de mettre en oeuvre le plus possible
le DOUBLE JUGEMENT (par rapport au Futur ET au Présent de la
Liberté) ,
et avec la restriction, la prudence inhérente à l'imperfection
actuelle de notre Liberté.
2.2.3. Remarque :
Tout ce que j'ai dit jusque là, en tant que ce "dire"
comporte lui-même des "jugements moraux" (sur ce que le jugement
moral lui-même doit être), doit bien sûr être soumis récursivement
à la même Loi , et pourrait l'être en droit .
L'adhésion éventuelle du lecteur à ce que je viens de dire dans le paragraphe
précédent, ne doit pas se réduire à la conviction par une "argumentation"
qui prétendrait "déduire" tout cela de l'énoncé initial de la Loi
, même si l'on supposait celle - ci également admise par chacun
:
ce ne sont que des propositions qui restent soumises à tout "jugement critique"
qui les reprendra, pour les juger, pour les évaluer à son tour ...,
mais pour les juger en fonction de quoi ? de quel critère ? sinon, en
dernière instance, toujours ce même principe de liberté
?
Tout lecteur est évidemment LIBRE d'examiner et d'analyser tout
ce que j'ai dit et que je dirai par la suite :
Deux grands cas sont cependant à distinguer (mais ces deux formes d'
"examen critique" sont légitimes ):
- Soit cet examen est fait en fonction d'intérêts, de recherches,
de finalités qui lui sont propres, et donc en faisant de "mon texte"
un objet qui m'échappe, sans tenir aucun compte, dans les critères de son analyse,
des critères de "jugement moral" dont justement je parle dans ce texte.
En particulier, toute étude scientifique, ou toute étude analytique qui cherche
simplement à comprendre ou à expliquer comment ce texte a pu
être produit, repris, etc., est en tant que telle "neutre"
par rapport à l'évaluation "morale" de ce qui y est dit.
Tous ces types d'examens, pour intéressants qu'il puissent être éventuellement
pour la suite, ne concernent pas directement mon propos actuel.
- Soit l'examen fait par le lecteur de ce que j'ai dit dans
ce texte et les JUGEMENTS qu'il émet à ce propos ont eux-mêmes une dimension
"MORALE" :
c'est-à-dire que ce que j'ai dit entraîne de sa part une évaluation elle-même
de nature morale, mais différente de celle que je propose comme critère
ultime.
( au sens large habituel du terme "morale" : ce que j'ai dit dans
ce texte lui paraît MORALEMENT "bien","mal","acceptable",
"scandaleux", "sans intérêt", "nul", etc.).
La question se pose alors du rapport entre les Critères d'évaluation
morale utilisés par le lecteur, et ceux que j'ai commencé à énoncer dans ce
texte.
Alors plusieurs CAS sont encore possibles
(c'est au lecteur finalement de trancher, s'il a envie de trancher, ou de proposer
d'autres CAS que je n'aurai pas énoncés) :
- CAS 1
Les critères moraux utilisés par le lecteur pour juger de la "moralité"
de ce que je propose sont différents des miens, mais il est d'accord pour engager
un débat possible concernant cette "moralité" , débat
dont le critère régulateur ultime est la "Liberté d'expression"
de chacun,
ou encore, si des divergences insurmontables apparaissent,
mettant fin au débat, le lecteur est d'accord pour permettre à chacun de "cultiver"
librement ses propres idées, en essayant simplement de se mettre d'accord au
minimum, sur un partage des RESSOURCES et des CONTRAINTES communes
que l'appartenance à UN MÊME MONDE RÉEL nous impose ( la nécessité
d'un certain mode de "répartition" des ressources et des contraintes
physiques est imposée par le "réel" physique actuel
; la nature et les règles éventuelles d'un accord généralisable
au sujet d'une telle répartition n'est pas imposée par le réel
: nous ne reconnaissons donc la légitimité a priori d'aucun
"droit naturel" si par là on entend un "droit"
que la "Nature" elle-même nous "dicterait" comme conséquence
de l'organisation scientifiquement constatable de tel ou tel aspect de la "nature".
( Le "monde réel" dont il est ici question est justement
seulement celui des contraintes et des ressources que chacun
reconnaît de fait, ici et maintenant, dans une situation donnée,
par le fait même qu'il les réclame (s'agissant des ressources) ou qu'il
les rejette (s'agissant des contraintes)
COMME l'autre les réclame ou les rejette aussi ( sinon il n'y aurait
pas de conflit réel, de type "économique", possible
à leur sujet ) , mais seulement des conflits idéologiques ... ).
Ainsi, par exemple, si nous ne sommes pas d'accord sur les idées
dont nous débattons en ce moment , nous nous mettons cependant immédiatement
d'accord en fait ( aussi longtemps que nous acceptons de débattre , donc notamment
pour moi d'écrire et pour des lecteurs éventuels de lire et de
réagir ), sur un certain partage du "temps de parole",
sur l'"écoute" que chacun accorde ou non à l'autre, sur les matériaux
et autres ressources d'expression et de communication que chacun peut avoir,
etc.
Remarque : On sait que des auteurs comme Habermas ou d'autres ont essayé
de déduire de cette acceptation pragmatique, ( dite aussi par
certains "performative" ) constatée dans les faits, d'un certain nombre
de conditions matérielles minimales pour que le débat soit possible,
l'idée qu'au-dela des idées en conflits, il y avait un cadre commun
a priori que les hommes présupposent pour pouvoir communiquer,
mais sans qu'ils en tirent tous la "conséquence" , que c'est justement
ces caractéristiques implicites qu'il s'agit de développer explicitement dans
la communication et plus largement dans un "agir communicationnel"
démocratique.
Un tel essai de "déduction " de la nécessité d'admettre
un cadre de débat démocratique minimal universel sous peine de "contradiction
performative", me semble aussi vain que l'"argument ontologique"
d'Anselme concernant l'existence de Dieu : ne l'acceptent que ceux qui sont
déjà d'avance convaincus.
Le réel comme tel n'impose aucun cadre démocratique de communication,
le réel "impose ce qu'il impose", parce qu'il "est ce
qu'il est", mais cela ne nous prescrit aucun devoir, par ce que "NOUS"
choisissons de ne reconnaitre comme "devoir moral" possible, que ce
que "NOUS" avons aussi LIBREMENT CHOISI.
Dans ce premier CAS donc, le lecteur n'adhére pas explicitement
aux critères de liberté tels que je les énonce, mais dans
les faits, performativement, il NOUS laisse ( moi et tous ceux qui partagent
le principe de la "LMN" ) libres d'exprimer et de développer
notre point de vue, du moment que nous le laissons "également libre"
de développer le sien. Mais alors : où se trouve la différence
essentielle avec ce que nous disons ? Ici et maintenant, ces positions sont
compatibles, puisque le lecteur ne prétend pas nous imposer de force
ou nous obliger moralement à changer "notre" point de vue :
dans cette tolérance actuelle, il se comporte de fait comme s'il suivait
le principe d'une "égale liberté" d'expression. Mais
c'est peut-être "à contre-coeur" ou en ayant des "arrières-pensées"
: pour le moment, il "nous" laisse libres de notre pensée et
de notre expression, mais il se réserve la possibilité d'un jour
pouvoir, seul ou avec d'autres, et au nom de ses propres valeurs, nous
imposer de penser ou de nous exprimer conformément à ses
propres valeurs, c'est à dire en mettant ces valeurs AU-DESSUS de l'
"EGALE LIBERTE" dont nous nous réclamons.
Dans ce cas , on aurait donc de la part du lecteur au moins une dissonnance
entre ce qu'il accepte performativement actuellement - nous laisser penser et
nous exrimer aussi librement que nous l'avons fait jusqu'à présent
- et ce qu'il pourrait avoir comme projet à notre égard dans l'avenir,
par exemple prétendre nous interdire de poursuivre notre propre projet
, en interdire l'accès par la force ou par la privation des ressources
nécessaires, etc.
- CAS 2
Ce cas serait celui d'un lecteur qui nous refuserait le droit moral de poser la Liberté comme valeur fondamentale ( pour nous et pour tous ceux qui partageraient l'adhésion à la "LMN" ) et en tirerait la conséquence que personne ( donc moi non plus ! ) n' a le droit de poser la liberté, ni la sienne, ni celle des autres, comme valeur fondamentale, mais que les valeurs fondamentales sont liées à une "Loi" préalable, distincte de la Liberté, définie par un "Dieu" ou par une "Nature" ou une "Nature humaine", ou par une entité législative supra individuelle appelée "Peuple", ou "Raison","Nation", "Nations Unies","Humanité", etc. qui OBLIGERAIT légitimement les individus humains à se soumettre à cette "Loi", non seulement au nom de motifs et valeurs différents de ceux de la Liberté, mais même éventuellement contre l'affirmation d'une telle Liberté, en exigeant a priori une "obéïssance" à cette Loi, sans que cette Loi ( ou l'entité qui l'énonce ) n'ait à rendre de compte quant à sa capacité à promouvoir la Liberté des sujets individuels humains.
Deux sous-cas sont ici à distinguer :
2.1. Le lecteur nous refuse ce droit seulement "moralement" : il ne cherche pas à nous contraindre physiquement ou à l'aide d'une législation politique contraignante ( ayant "force de loi" ) qui nous concerne, à renoncer à nos idées et à leur expression. Il cherche seulement à nous "convertir", à nous convaincre, par un libre débat argumenté, etc. de renoncer à nos idées. Là encore, comme dans le cas précédent, tout en n'étant pas d'accord avec nos propositions, de facto, ici et maintenant, ce lecteur accepte que notre position puisse exister, s'exprimer et se développer éventuellement par libre adhésion. Il accepte de renoncer ( jusqu' à nouvel ordre ? ) à la force ou à la contrainte psychologique pour nous convaincre de changer d'idée. Nous ne demandons ici rien d'autre : nous acceptons bien sûr, au nom même de notre principe de Liberté, que le lecteur ait d'autres idées et d'autres valeurs que celles que nous défendons nous-mêmes, du moment qu'elles ne cherchent pas à nous contraindre nous-mêmes de changer les nôtres.
2.2. Le "lecteur" nous refuse ce droit ( à poser la Liberté comme valeur fondamentale ) non seulement moralement, mais cherche effectivement, par des manoeuvres physiques avérées et un passage à l'acte de contrainte revendiqué, à nous empècher d'exprimer nos propres idées et en particulier celles liées à la liberté :
Dans ce cas, nous nous donnerions le DROIT MORAL de nous défendre, en termes de "légitime défense", au nom de la valeur affirmée de la Liberté, en "répondant" par des moyens nécessaires à "endiguer" la force extérieure ainsi employée contre nous.
Les "armes" employées seraient prioritairement "symboliques", visant à désamorcer toute "justification" idéologique de valeurs qui prétendraient s'opposer à la Liberté sans chercher à s'appuyer elles-mêmes sur la Liberté. Le respect que nous énonçons de la liberté de pensée et d'expression n'autorise évidemment personne à utiliser la force et la contrainte contre cette même liberté. Nous nous donnons donc librement le droit de répondre par une contre-contrainte dans l'idéal directement ajustée en réponse à la contrainte imposée, destinée à empècher cette force d'agir effectivement. Ainsi, en dehors du respect a priori que nous posons, dans le cadre même de la LMN, pour une liberté de chacun la plus grande possible, aucune autre "valeur sacrée" ne marquerait de limites a priori .
Ce n'est donc qu'en "dernier recours", dans une "escalade", que nous recourerions légitimement à la force, si nous n'avions pas trouvé d'autres moyens plus subtils d'endiguer une force ainsi dirigée contre nous. Dès que nous en aurions les moyens, nous chercherions à redonner à tout "adversaire" possible la liberté d'exister et de s'exprimer, pour autant qu'il ne puisse plus nous contraindre nous-mêmes.
Notre stratégie fondamentale serait donc par essence "défensive" et placée prioritairement sur le terrain symbolique et psychologique :
détruire la puissance symbolique des "valeurs" que cet adversaire prétendrait défendre au détriment de la liberté.
Il est bien évident, que dès qu'un éventuel "ennemi" de ce type demanderait à "cesser le combat", en acceptant le droit à l'existence de nos idées, à côté des siennes, nous nous obligerions moralement à arrêter toute action contraignante de notre part.
On connaît les phrases célèbres concernant les rapports de la Liberté et de sa défense par la force :
"O liberté ! Que de crimes on commet en ton nom"
Le 18 brumaire an III (8 octobre 1794), Manon Roland aurait crié ces mots sur l'échafaud en se tournant vers la statue de la liberté qui ornait la place de la Révolution (rebaptisée place de la Concorde en 1795) répondant ainsi à ceux des Montagnards, qui affirmaient "pas de liberté pour les ennemis de la liberté".
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