ELLE et “droit de propriété”

Le droit de propriété est-il compatible avec l’adhésion au principe d’ ” Égale Liberté Libre Égalité ? ” ( “ELLE” )
Si vous adhérez ( librement, par définition ) au principe d’ “ELLE”, vous adhérez notamment à sa partie “gauche” appelée “Égale Liberté”.

En tant que le “droit de propriété” est considéré par la plupart des systèmes juridiques comme une liberté fondamentale, le droit de propriété ne peut être limité que par l’Égalité de ce droit pour toute personne adhérant au principe d’ Égale Liberté.

Cela signifie que tous les “biens”, quelle que soit leur nature , dont une personne est “propriétaire”, et qui contribuent en général comme moyens et ressources pour l’exercice effectif d’autres libertés, donc à sa Liberté en général, doivent être équivalents entre toutes les “personnes libres et égales”, en termes de conséquences sur l’exercice de la Liberté de chaque personne.
L’ Égalité de la Liberté ne signifie presque jamais l’égalité obligatoire de telle ou telle ressource particulière, mais seulement que l’ensemble des ressources accessibles à une personne, qu’elles soient liées à une propriété collective ou à la propriété individuelle, doit permettre à cette personne d’exercer sa Liberté de façon équivalente ( C’est la Liberté possible qui doit être Égale, et pas nécessairement tel ou tel moyen particulier : la Liberté signifie précisément entre autres, la possibilité de substituer ou d’échanger différentes ressources utiles à l’exercice actuel ou futur de la Liberté, avec comme contrainte fondamentale , conséquence du principe d’ Égale Liberté, de continuer à procurer, également à chaque “personne libre et égale”, des moyens équivalents effectifs d’exercer sa liberté. )

Il est alors contradictoire de prétendre adhérer au principe d’ Égale Liberté – entre les “personnes libres et égales” – et de continuer à chercher des moyens , ressources, pour acquérir PLUS de Liberté qu’une autre “personne libre et égale”, que cela soit dans l’immédiat ou dans toute perspective future possible :
Une personne ( au sens juridique, qu’elle soit “physique” ou “morale” ), qui choisit de ne pas adhérer au principe d’Égale Liberté des “personnes libres et égales”, ne peut pas prétendre en même temps faire partie du “NouS” des “personnes libres et égales”. Adhérer au principe d’ “ELLE” c’est renoncer volontairement et librement, individuellement et collectivement, à vouloir PLUS DE LIBERTÉ qu’une autre “personne libre et égale”.
Ces autres “personnes libres et égales” s’étant bien sûr, par définition, soumises à la même obligation contractu-ELLE de la “Loi Morale Nouvelle”, si et seulement si elles adhèrent librement à ce double principe d'”Égale Liberté Libre Égalité”.

A la différence de l’ utralibéralisme capitaliste, qui ne met pas d’autres limites à la croissance des inégalités de toutes espèces entre personnes ou collectivités, y compris lorsqu’elles créent évidemment des inégalités croissantes de la Liberté des différentes personnes impliquées, le Principe et le Projet d’Égale Liberté Libre Égalité ( “PELLE” ) , s’oblige lui-même, par définition, à n’exercer sa Liberté actuelle et future, que si cette Liberté est également accessible à toutes les “personnes libres et égales”, c’est-à-dire à toutes les personnes qui font le libre choix d’entrer dans ce même contrat, et qui renoncent donc elles aussi, à vouloir “Plus de Liberté” que les autres membres contractuels.
Le “Plus de Liberté” visé dans le cadre du “PELLE” , ne peut donc être cohérent que si cette Liberté supplémentaire est également partagée, soit en termes de “biens communs”, soit en termes d’égal droit de propriété de chaque personne individuelle.
Et bien évidemment, tout “plus de liberté réelle”, doit en conséquence se poser la question des “ressources” de toutes sortes nécessaires, actuelles et futures pour l’exercice d’une telle liberté, et de la conservation de la possibilité ouverte, pour toute personne, de faire un jour elle aussi, le libre choix d’ adhérer à ce contrat.
De même la possibilité doit rester ouverte, au niveau de l’auto-organisation de la matière ( appelée souvent “nature” ) , de produire des systèmes matériels organisés, notamment “vivants” , dont le degré d’évolution ou de développement pourraient les amener à une capacité consciente équivalente à celle des êtres humains actuels, et donc à la possibilité pour ces “organismes”, de se considérer eux-mêmes comme des “personnes libres et égales” et de participer au “NouS” du “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales”.

A la différence de tout “égalitarisme collectiviste” ou de tout “collectivisme égalitariste”, le “PELLE” ne vise pas à instituer une telle “égalité” par la force, ni par la dépossession des personnes de leur “égal droit de propriété” :
Par définition de la partie “droite” du principe , à savoir la “Libre Égalité”, l’ Égalité de la Liberté définie dans la partie “gauche”, ne peut être établie en droit et en réalité que sur par et pour la libre décision personnelle des personnes d’Y adhérer .

Et pour être individuellement libres de leurs choix, les personnes doivent pouvoir disposer de façon équivalente de ressources pour leur liberté, non seulement par la mise en communs de certains “biens”, mais aussi par un droit à la propriété personnelle sur laquelle cette liberté peut s’exercer “souverainement”.

Il Y a donc bien une certaine continuité du “PELLE” avec ce qu’on appelle traditionnellement du “libéralisme politique”, ou encore l'”Esprit des Lumières”.

Mais, comme nous l’avons déjà signalé à plusieurs reprises, il n’ Y a aucun présupposé qu’une telle “Loi Morale Nouvelle” soit liée à un “droit naturel”, ni à la “nature humaine”, ni à une “constitution transcendentale du sujet”, ni à une “normativité originaire” de philosophie “phénoménologique”, ni évidemment encore moins, à un “droit divin” ou à un “droit de la nature” qui ne résulterait pas lui-même d’un libre choix des “personnes libres et égales”.

Les institutions juridiques et politiques qui seront ( ou ne seront pas … ) reconstruites en conséquence du principe et projet de “Loi Morale Nouvelle”, ne le seront que “par et pour” les “personnes libres et égales” qui par conséquent en déduiront elles-mêmes les exigences d’action possibles simultanément conformes à un projet d'”Égale Liberté” et de “Libre Égalité” où leur responsabilité personnelle individuelle est engagée en même temps que la construction de collectifs et d’institutions nouvelles capables en retour de stabiliser et de réguler de tels engagements.

Quant à Vous …. c’est Vous qui Voyez …

Les deux composantes temporelles de la liberté

Je propose ici une analyse des “composantes temporelles de la liberté”.
Bien sûr cette analyse étant elle-même “libre”, sera elle-même récursivement analysable à l’aide de ce “même modèle” à deux composantes, ce qui signifie que, dans la mesure où il s’agit “récursivement” toujours du “même modèle“, la “méta-liberté” qu’il suppose est toujours au moins un minimum “constante“, et que cette “méta-liberté” ne choisit pas d’être uniquement et absolument “impulsive“, bien qu’elle comporte toujours aussi une composante “impulsive“, abusivement considérée comme “immédiate” ou “instantanée”.

S’agissant du rapport avec la dimension temporelle, et si on suppose une représentation du “temps” comme étant classiquement liée à un tripartition linéaire et irréversible “passé”-“présent”-“avenir”, on pourrait s’attendre à ce qu’on se pose la question des “trois composantes temporelles de la liberté” .

Cependant si le rapport de la liberté au “passé” peut bien sûr être interrogé, cette question de la liberté par rapport au passé ne viendra qu’ultérieurement, car d’une certaine façon, la définition même de ce que nous appelons “passé”, est au moins partiellement liée à l’idée que le passé ne peut plus être changé, comme on dit “le passé c’est le passé” : Certes, le “contenu” de ce passé, devenu “passif”, est toujours considéré comme ayant “un jour” été “présent”.
Mais la part que nous considérons ( pas seulement librement ), comme “définitivement et irréversiblement passée’, signifie en fait que nous la considérons comme échappant “définitivement et irréversiblement” à l’action possible de notre “liberté”.
SI nous voulons remettre en question la dimension “réelle” du passé , en prétendant que la “passé” n’existe que dans notre représentation ( “présente” ou “à venir” ), c’est alors toute la question traditionnelle du rapport de nos “représentations” à la “réalité” que nous devons réexaminer.

En attendant je propose donc de considérer, de façon plus ordinaire, que les questions qui interrogent notre “liberté” se rapportent toujours, temporellement, soit au “présent” ( liberté immédiate en acte ), soit à l’ “avenir” où se déploie le potentiel d’une liberté future possible, qui ne sera “en acte” que lorsque cet “avenir” sera “présent”, mais dont la “présence future” est au moins en partie statistiquement “prévisible” et donc aussi partiellement “préparable”, en (pré-)supposant une certaine constance des conditions réelles de l’exercice de notre liberté.

Je propose d’appeler “composante impulsive” la composante de notre liberté qui considère que notre liberté en acte est liée à la conscience présente d’un acte volontaire “en train de se faire”, “en cours de réalisation”, et donc que “dans le même geste”, dans le “même mouvement” ou “moment”, la “réalisation” et le “contrôle conscient, “rétroactif et/ou proactif” de cette réalisation sont “concomitants” , mais que dans ce “même moment” ( voir note 1 en fin de page ) où cette concomitance se réalise, une variabilité non consciemment contrôlée dans son contenu, mais acceptée dans sa possibilité de “principe” ( composante “constante” ) vient se “composer” avec la “composante constante” de notre liberté, celle que précisément nous re-choisissons à chaque fois de “conserver”dans un tel “acte libre”.

La libre variabilité des contenus de nos libres choix n’est donc pas en contradiction, ( S’IL S’AGIT D’UN ACTE LIBRE ), avec la constance ou la conservation de certaines des conditions au moins qui permettent sa “libre réalisation en acte” .

Je propose donc de considérer que dans une telle conception où la “liberté” est toujours une re-prise de sa propre auto-re-configuration, l’idée même de liberté, dans son extension la plus “universalisable”, comporte certes l’idée d’une très grande variabilité, et même en partie de la pure “contingence” des contenus de cette liberté ( et donc d’une “impulsivité” liée à cette contingence ), mais aussi simultanément un principe d’ “identité” ou de “conservation” de cette “liberté elle-même”, notamment suivant sa dimension temporelle.

La mise en relation de la dimension “impulsive” de la liberté – nécessairement présente dans toute “ré-actualisation” de l’ exercice de la liberté – avec sa dimension “constante” par laquelle je peux présumer que je voudrai encore dans l’avenir “ouvert”, vouloir, au moins en partie ( celle qui concerne précisément la préservation de ma liberté” ) la “même chose” que ce que je veux actuellement : à savoir notamment “préserver ma liberté”.

Dans “ma liberté“, je pense donc comme parfaitement compatibles, à cause de conception générale suffisamment constante que je me fais de ma propre liberté , la part “impulsive” nécessaire à la sauvegarde de la créativité de cette liberté et à sa capacité d’adaptation choisie à “tout évènement futur possible”, et à sa part “rationnelle” et “raisonnable”, posant et s’engageant en responsabilité constante des actes “librement choisis”.
Et je suppose donc aussi librement que d’autres que moi PEUVENT aussi – aussi librement que moi-même – coordonner dans leur propre “liberté personnelle”, les aspects proprement “impulsifs et contingents” d’une telle liberté et les aspects constants de leurs libres choix.
Il est donc de la libre responsabilité de chacun ( telle que je peux librement la partager avec d’autres … ), de ne pas imposer aux autres la pure “impulsivité contingente” de sa propre liberté, s’il souhaite – librement – ne pas avoir à subir intempestivement la pure “impulsivité contingente” de la liberté des autres …

Autrement dit : nous POUVONS établir un minimum de “contrat moral commun” basé sur une reconnaissance mutuelle et réciproque de notre “Égale Liberté”, dès que nous ne confondons plus la notion de “liberté”en général ( pour nous-mêmes et pour les autres ) avec la seule “impulsivité contingente” qui reste pourtant une des composantes de chaque décision libre, mais “contrôlée” par sa re-prise consciente comme décision volontaire continuée.

Nous pouvons alors accepter de construire en commun un cadre contractuel des bases “raisonnables” d’une telle “Égale Liberté”, par et pour des “personnes libres et égales” qui se considèrent à la fois chacune comme telle ( en pure auto-nomie d’une telle décision ) et décident en même temps de considérer que d’autres personnes PEUVENT faire ce “même libre choix”.

De telles “personnes qui se considèrent elles-mêmes comme libres et égales”, n’ont alors plus “besoin” de prétendre que leur volonté d’être “libres et égales” et de reconnaître d’autres personnes comme “tout aussi libres et égales” leur est imposée par un quelconque “devoir” extérieur à leur propre volonté.
En particulier par un “devoir” qui leur serait fixé, soit par une volonté divine, soit par la “volonté générale d’un peuple”, ou d’une quelconque communauté d’appartenance ou d'”identité collective”.

De telles personnes ( dont VOUS POUVEZ librement faire partie … si VOUS le voulez librement ), acceptent alors la responsabilité morale de gérer par elles-mêmes et pour elles-mêmes l’articulation entre la composante “impulsive contingente” de leur propre liberté et la composante “raisonnable constante” de leur propre liberté. En acceptant donc aussi une certaine “impulsivité contingente” de la liberté des autres et une certaine “constance raisonnable” de la liberté des autres, qui ne correspond pas exactement à l’équilibre tout provisoire de ces deux composantes dans leur propre liberté personnelle …

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …


——


Note 1 : J’ai parlé de “concomitance”, “dans le même mouvement ou moment”, et non pas d'”instantanéité”, si on donne à ce terme “instant” la signification “ponctuelle” d’une représentation géométrique linéaire du temps, où le “présent” serait représenté par un “point” particulier de la “droite du temps”.
Le “présent en acte” dont je parle est donc temporellement “étendu”.
Si on veut se donner une représentation “géométrique” du temps, il faudrait plutôt alors désigner, comme “représentant géométrique du présent”, non pas un “point” de la droite, mais un “intervalle semi-ouvert”, dont une des “bornes”, du côté du “passé” est plutôt “fermée”, et l’autre, du coté de l’ “avenir”, plutôt “ouverte”.
De plus, rien ne nous oblige à considérer qu’un tel “présent” non ponctuel , mais temporellement “étendu” , soit confiné à un “segment de droite du temps”. En tant qu’espace de notre “liberté actuelle” ou “liberté en acte”, cet “intervalle” peut être considéré comme plus généralement représentable par des notions mathématiques de “topologie générale”.

Même si nous considérons que la dimension temporelle de notre existence consciente est fondamentalement contrainte par les dimensions de l'”espace-temps physique”, la représentation d’un tel “temps physique” ne se résume pas dans la géométrie de la “droite euclidienne” ou de la “droite de l’ensemble des “réels”, mais suppose que l’on se réfère au moins aux conceptions les plus “actuelles” des théories scientifiques de physique fondamentale.
( Avec notamment les difficultés de compatibilité entre relativité générale et physique quantique … )

Quant aux contraintes “biologiques” actuelles qui encadrent notre “liberté actuelle” et le rapport de notre liberté avec le “temps historique” ( par exemple la structure générale actuelle d’un “cerveau humain”), nous pouvons assez facilement comprendre sa “relativité” : non seulement à cause des mécanismes complexes de l'”évolution des êtres vivants”, mais parce que de plus en plus, notre activité humaine rétroagit sur notre propre “constitution biologique”.



Communautés

Dans la philosophie politique générale du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité, il existe virtuellement une “communauté” des “personnes libres et égales”, dont toute personne peut décider de devenir “membre”, à condition simplement de bien comprendre la définition même de cette communauté par la valeur de référence fondamentale qui la définit : l’ “Égale Liberté Libre Égalité”:

La “compréhension” de cette valeur est une condition nécessaire mais pas suffisante : En plus d’avoir “compris” la signification la plus générale de cette expression, que partagent, – par définition – toutes les personnes qui Y adhèrent, vous aurez compris notamment que personne d’autre que vous-mêmes ne peut décider à votre place d’Y adhérer, mais qu’en conséquence, si vous décidez d’Y adhérer, c’est vous, dans votre propre liberté et responsabilité personnelle pleine et entière, qui en plus d’avoir “compris” de quoi il s’agissait, déclarez que “personnellement” vous décidez librement d’Y adhérer, et donc de partager cette adhésion “morale” avec d’autres personnes, dans la mesure où vous savez alors que ces autres personnes adhèrent à cette même “valeur commune” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, dans les mêmes conditions formelles de liberté pour chacune, et savent donc notamment qu’elles n’Y adhèrent toutes que sous la condition de leur libre décision personnelle.

Il y a donc une différence essentielle entre simplement “comprendre” la signification générale de cette valeur, et décider d'”adhérer” moralement à cette valeur, puisque précisément, la “Libre Égalité” est, par définition, tout aussi nécessaire que l’ “Égale Liberté“, et donc que toute supposée “adhésion” qui aurait été obtenue pour d’autres “raisons” , motivations, pressions diverses, que votre propre libre décision autonome personnelle, n’est pas une authentique adhésion à l’authentique valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Ce serait notamment le cas si vous vous sentez “obligés” d’adhérer à une version du principe d’ “Égale Liberté”, parce que vous “croyez” à l’existence et à la “valeur universelle” d’un tel principe, parce que vous identifiez purement et simplement ce principe avec le principe fondamental des “droits humains”, auquel vous êtes supposés adhérer en vertu de la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 : Article 1 : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …

La différence essentielle entre une “Déclaration Universelle des Droits Humains” avec la Proposition “E.L.L.E.”, vous l’aurez compris, est précisément la présence dans la proposition “E.L.L.E.” , du deuxième volet “LIBRE ÉGALITÉ”, c’est à dire que toute la “valeur” qui désormais peut être attribuée à une “Égale Liberté” ( supposée “universalisable”, mais sans être “universelle a priori, puisqu’ elle dépend précisément de la libre décision de chaque personne )

Conséquences :

La communauté que nous pouvons appeler “P.E.U.P.L.E”( “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ) ne peut pas être immédiatement identifiée avec “tous les êtres humains” , parce que l’adhésion des personnes “libres et égales” à leur propre projet d’ “Égale Liberté”, ne peut avoir une quelconque valeur “morale” que si et seulement si ces personnes Y adhèrent personnellement :
Or je ne pense pas que quiconque Vous ait demandé, à Vous personnellement, si Vous êtes d’ accord avec l’ article 1 de la DUDH, si personnellement vous adhérez à cette proposition que “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …”.

Mais direz vous peut-être : “ce n’est pas moi qui ai décidé ou qui peut décider librement que “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits … ” …
je ne peux que m’y soumettre, soit par “obligation moraleindépendante de ma volonté personnelle parce que cette obligation fait partie de ma “foi humaniste” voire d’une “foi spirituelle” , soit par contrainte juridico-politique : si je ne me comporte pas conformément à ce droit humain internationalement déclaré comme universel, je risque d’être plus ou moins directement mis en cause comme “justiciable” et avoir à en rendre compte devant un tribunal national ou international “.

C’est précisément cette pré-compréhension supposée “obligatoire” de l’ “Égale Liberté“, comme “universelle a priori“, qui est directement et explicitement remise en question par la présence du deuxième volet de la “Libre Égalité”, dans la formulation complète qui Vous est proposée comme”Égale Liberté Libre Égalité” .

Vous ne pouvez donc considérer que vous décidez de faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que si vous considérez en même temps que à la fois vous-mêmes et les autres personnes qui feront ce choix d’adhésion, êtes libres de faire un tel choix, et n’y sont, ni contraints par une force quelconque, ni “obligés” par quelque pression morale hétéronome que ce soit, même s’il s’agit de l’ “universalisme humaniste des droits humains” …

Si vous continuez à penser que “tout le monde est obligé de penser que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits“, sans vous poser au moins la question de savoir comment une telle “égale liberté des êtres humains” pourrait avoir une quelconque valeur si elle n’était pas elle-même librement établie et acceptée par ces êtres humains, non pas “collectivement”, mais bien par chacune des “personnes humaines” ainsi concernées et supposées en être éventuellement “justiciables”, alors il faudra bien réfléchir effectivement à votre propre libre adhésion à la valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” ici proposée.
Cette proposition est en effet dans une certaine mesure “nouvelle”, par le rôle fondateur essentiel de la liberté individuelle, ou de l’ “autonomie personnelle”, dans sa propre auto-justification potentiellement “universalisable”, mais pas “universelle a priori”, ni en termes de “loi morale”, ni en termes de “droits naturels”, ni en termes de simple “droit positif” d’une législation juridique “internationale” .

En effet ce dont il s’agit en effet, si vous l’avez compris, c’est d’une telle refondation de l’ “Égale Liberté”, mais dans son lien indissoluble ( par définition ) avec la “Libre Égalité” , c’est à dire avec une libre décision nécessairement personnelle d’en accepter la valeur pour vous-mêmes.

D’où la reprise répétitive de l’avertissement : “Mais c’est Vous qui Voyez”.

“Personne libre et égale, souveraine sur elle-même”

La notion de “souveraineté” , appliquée à la “personne”, semble dans un premier temps n’avoir de sens que dans la notion ancienne de la “souveraineté” de la “personne” du “monarque”, où il s’agissait bien d’une “personne” humaine, mais supposée “régner” sur tout un ensemble de personnes, qui étaient ses “sujets”.
Avec la “démocratie”, entendue comme “souveraineté du peuple”, ainsi qu’elle se définit notamment dans le Contrat social” de Rousseau, le rapport de domination “hiérarchique” n’est pas aboli en général, mais transféré de la hiérarchie de statut entre des personnes ( devenues “citoyens” d’une république démocratique), à la hiérarchie du “souverain” qu’est désormais le “peuple” à travers sa “volonté générale”. sur l’ ensemble des “citoyens libres et égaux devant la loi”.
Rousseau et la pensée “révolutionnaire” en général, conservent donc la notion de “souveraineté”, même si, dans cette étape “rousseauiste”, le “souverain” est constitué par le “collectif” des citoyens législateurs en même temps qu’ils sont par là même soumis à la Loi commune qu’ils se donnent en tant que produite par leur “volonté générale”.
Il y a même dans le Contrat social de Rousseau, qu’il croit être la “solution” au problème qu’il pose, une “aliénation” générale du pouvoir propre de chaque personne qui remet son pouvoir au collectif du “peuple” :

Extrait du Chapitre VI du Contrat social :

«Trouver une forme dʼassociation qui défende & protège de toute la force commune la personne & les biens de chaque associé, & par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même & reste aussi libre quʼauparavant?»
Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de lʼacte, que la moindre modification les rendroit vaines & de nul effet; en sorte que, bien quʼelles nʼaient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises & reconnues, jusquʼà ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits & reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.
Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule savoir, lʼaliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté. Car premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous, & la condition étant égale pour tous, nul nʼa intérêt de la rendre onéreuse aux autres.

“J’ai déjà plusieurs fois expliqué la différence fondamentale de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” avec la proposition de “solution” du “contrat social” de Rousseau, bien que ma Proposition puisse être considérée comme une “réponse” à la même question posée par Rousseau et que je peux reprendre exactement :
Trouver une forme dʼassociation qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même et reste aussi libre quʼauparavant
La différence tient non pas dans la “partie gauche” de l’ “Égalé Liberté”, mais avant tout dans sa “partie droite” , à savoir la “Libre Égalité” :
Autrement dit , il n’est demandé à personne, dans ma Proposition, de renoncer à sa “liberté naturelle”, et donc de “s’aliéner avec tous ses droits à toute la communauté” !

Ce que je dis, c’est que tant que des personnes ( pas nécessairement “tous les êtres humains ” ) ne trouveront pas des moyens de construire leur “Égale Liberté” en termes d’institutions communes en effet ( “Loi” , “liberté conventionnelle”, “droit” …) , tout en conservant, dans le même système institutionnel, “juridique” , entre elles la même “Libre Égalité”, qui permet à chacune d’entre elles de gérer par elle-même, pour elle-même, l’articulation entre sa “liberté naturelle” personnelle et la nouvelle “liberté conventionnelle” à construire entre ces personnes “associées”, la “solution juridico-politique” prétendue du contrat social rousseauiste, sera vaine, puisque reposant finalement sur la simple “force” de la “violence collective légale”, à laquelle, comme Rousseau l’imagine facilement, pourra toujours opposer la reprise de sa “liberté naturelle”, ou encore sur l’utopie perpétuellement renaissante et repoussée, d’un supposé “accord universel”a priori de toute personne avec un tel “contrat”.
La “solution rousseauiste”, ne crée donc que les conditions d’une instabilité continuelle entre la tentation totalitaire ( “aliénation de chacun avec touts ses droits à la communauté” ) et le retour à l’anarchie chaotique de la “guerre de tous contre tous” … Ce que d’ailleurs le spectacle de l’histoire des hommes nous montre en permanence.

Il n’y a, pour moi ( et pour toute personne qui choisit de se référer à une analyse similaire du problème ) que la possibilité d’ouvrir le choix de l’ “Égale Liberté”, comme étant un libre choix possible pour une personne humaine réelle, utilisant sa “liberté naturelle”, mais choisissant explicitement et consciemment de s’associer “conventionnellement” avec d’autres personnes, pour autant que ces autres personnes associées fassent elles-mêmes réciproquement, totalement librement ( sur la base de leur propre “liberté naturelle” ), ce “même libre choix” : ce qui constitue la partie “Libre Égalité”, dont la reconnaissance simultanée avec l'” Égale Liberté” définie la “formule” fondatrice globale.

Autrement dit encore : dans le cadre d’un environnement d'”ultralibéralisme” général, rien n’empêche des personnes de décider librement de ne plus chercher à se dominer les unes les autres et d’affirmer et de communiquer publiquement leur choix d’une Égalité fondamentale de statut de “personne libre et égale”, mais “souveraine sur elle-même”, comme elle accepte désormais de considérer que les autres personnes “associées” soient également “souveraines sur elles-mêmes”.
Il faut et il suffit, pour commencer, de renoncer, non pas à la souveraineté sur soi-même, mais à la souveraineté sur d’autres personnes, que cette volonté de souveraineté dominatrice sur d’autres personnes soit individuelle ou exercée à travers un “collectif souverain” du type “État Nation”, ou communauté culturelle historique ou “ethnique”, etc.

Ce à quoi il faut alors renoncer, c’est au postulat prétexte que si “tout le monde” ne veut pas accepter une “Égale Liberté”, alors il est impossible de réaliser une telle “Égale Liberté” entre les personnes en nombre restreint qui choisiraient librement un tel contrat.

Il est possible alors, pour chaque personne qui comprend le problème ( je suppose que Vous le comprenez ) de “commencer” à penser son libre mode de participation à un tel projet.

Il va de soi qu’un tel “nouveau contrat social“, ne peut pas prétendre, comme Rousseau le prétend, que la “solution” de son contrat contient des clauses “partout les mêmes et partout admises … “.

Personne, en se déclarant librement favorable à ce “nouveau contrat social“, ne peut alors se dispenser de réfléchir par lui-même et pour lui-même, à la nature et au degré de sa participation personnelle à cette définition et construction associative “conventionnelle”, car il ne s’agit pas de s’y “donner tout entier”, mai seulement d’y contribuer à sa manière … si on veut et pour autant qu’on veut que d’autres aussi choisissent d’y participer … à leur façon.

Ceux qui ne veulent donner qu’un accord formel, partiel, plus ou moins virtuel à un tel projet, sont libres de ne faire que cela ( et l’ abstention est déjà ici un “moindre mal”, en laissant simplement y travailler ceux qui le veulent .. ), et donc à n’y consacrer qu’une très petite part des ressources de leur “liberté réelle” ( car il faut au moins , pour y réfléchir, prendre un petit temps de réflexion ).
Ceux qui se montrent impatients, doivent simplement se demander ce qu’ils sont personnellement en capacité de faire pour répondre à leur “impatience”, et, par définition même de l’ égale liberté”, ne pas demander que d’autres fassent à leur place un travail auquel ils ne souhaitent pas eux-mêmes participer, si peu que ce soit …

C’est donc Vous qui Voyez …

Conséquences du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité au niveau de la sphère juridique, en termes de “philosophie du droit” ou de “théorie du droit”

Rappel :

L’énoncé de notre proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, est très précisément posé au départ, c’est à dire par l’acte personnel libre qui la pose et la propose au libre examen par d’autres personnes, comme étant d’abord un choix “moral” ou “éthique”, explicitement revendiqué comme proposant ainsi le noyau d’une “Loi Morale Nouvelle“,
mais dont précisément l’universalisation en tant que loi morale d’ “Égale Liberté” pour des “personnes libres et égales” n’est que potentielle, donc conditionnée dans sa réalisation par l’existence réciproque du libre accord personnel singulier de chacune des personnes qui s’ Y engage librement, consciemment et volontairement ( “Vous” par exemple ) : ce qui est désigné par le second terme de ma proposition, à savoir la “Libre Égalité” .

Par conséquent, la partie “gauche”du principe ( “Égale Liberté“), n’a de “valeur” que par et pour les personnes qui, en toute “autonomie personnelle“, choisissent d’Y adhérer, soit en reprenant mon propre énoncé de la proposition à leur compte personnel d’ “auteur”, soit en en créant et formulant leur propre “énonciation”, avec suffisamment d’indices communicables pour pouvoir dire qu’il s’agit bien, du moins formellement, de la “même proposition” .
Un de ces indices étant précisément qu’outre cette partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), elles acceptent bien également et librement la partie “droite” (“Libre Égalité“) , comme indissolublement liée à la partie “gauche”, puisque c’est précisément, par définition, en quoi consiste ma proposition “Égale Liberté Libre Égalité“. Bien évidemment, ce lien n’est “indissoluble” que pour autant justement que les personnes “contractantes” choisissent librement de le maintenir.
Aucune interprétation ou conception de l’expression “Égale Liberté” qui n’aurait pas sa réciproque “Libre Égalité“, ne peut donc être exactement assimilée à ma proposition, mais n’en est qu’une “parente” plus ou moins proche.
( Ainsi par exemple le principe d”Égale Liberté” rawlsien ou encore toute énonciation d’un tel principe d’ “Égale Liberté” qui se voudrait l’expression d’un “droit naturel” ou d’une nécessité “anthropologique” , ou de la “nature humaine”, et encore moins d’une volonté transcendante … ).
De même, entre autres, la “loi morale” kantienne, ou le “contrat social” rousseauiste, peuvent bien avoir une parenté forte, et avoir semé des graines idéologiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la “Loi Morale Nouvelle”, parenté que les “généalogistes” de la vie des idées ne manqueront pas de souligner. Mais ces deux versions d’une “Égale Liberté” au moins formellement pensable, ne vont pas, rigoureusement, jusqu’à affirmer l’implication réciproque, que cette “Légitimité” annoncée ne vaut que par et pour les personnes qui Y adhèrent en toute liberté individuelle.
Kant comme Rousseau, tout en étant parfaitement conscients du problème formel posé par toute “Loi de Liberté”, choisissent d’en rester à la domination d’un principe certes de “liberté”, mais supposé “universel a priori” dans le cas de Kant, ou établi par la “volonté générale” d’un “peuple” dans le cas de Rousseau, donc en privilégiant hypocritement un supposé principe collectif comme supérieur aux personnes elles-mêmes : hypocritement, parce qu’ils devraient reconnaître au nom même de leur liberté personnelle de pensée que les “principes supérieurs” ainsi invoqués par chacun, ne valent que ce que la liberté de penser de chacun d’eux pense pouvoir leur attribuer.
Et c’est bien pourquoi, les généalogistes philosophes continuent à parler de “loi morale KANTIENNE”, ou du “Contrat social de Rousseau”, en soulignant la part irréductiblement “personnelle” de leurs philosophies respectives.
( Ce qui n’a rien à voir avec la simple étiquette de dénomination d’un théorème ou d’une théorie mathématique à un supposé “auteur” : “théorème de Pythagore” , ou encore “loi de la gravitation newtonienne” ou “relativité einsteinienne” en physique … mathématique ).

Dans le cas de la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité“, la valeur du principe que je propose ne peut résulter que de la libre attribution de cette valeur par des personnes qui se donnent à elles-mêmes la liberté de faire un tel choix de valeur, en acceptant par là même la “LIBRE Égalité” de leur propre adhésion personnelle.

Une telle proposition, de type “loi morale nouvelle“, n’est en rien “universelle a priori“, au sens où l’est l'”impératif catégorique” kantien.
Elle ne repose sur aucun postulat, ni de justification antérieure par un “droit naturel” ou d’une “morale naturelle” , ni de justification a posteriori, par l’existence d’un “droit positif” qui serait supposé l’incarner .
Ce sont donc toujours les personnes elles-mêmes, dans toute l’ autonomie de leur propre volonté auto-déterminée, qui choisissent ( ou pas, ou “plus ou moins” ) d’entrer dans un tel nouveau “contrat moral et social” qui ne préexiste pas, comme “valeur”, à leur propre libre accord.

Certes, il serait toujours possible de dire que comme il existe au moins une personne ( dont j’atteste l’existence en ma personne … ) qui a explicitement formulé cette expression “Égale Liberté Libre Égalité” et qui lui accorde explicitement une certaine “valeur” ( strictement limitée à cette infime contribution personnelle ), il en résulte que cette proposition et sa “valeur” existent au moins “virtuellement”, ou comme un pur “possible”, donc “a priori” en ce sens, même si cela n’entraîne aucune obligation ni aucun “devoir” au sens de la morale kantienne, sauf si des personnes font le libre choix d’Y adhérer et d’en faire leur propre “loi morale” personnelle.

Et en effet, en un certain sens, le simple fait que l’expression linguistique “Égale Liberté Libre Égalité” soit formulée et suffisamment “comprise” par “Vous” ( “C’est Vous qui voyez” ), PEUT Vous suggérer de réfléchir à la valeur que Vous Vous voudriez lui accorder … puisque précisément ELLE Vous “donne” toute la Liberté que Vous pouvez souhaiter avoir d’Y adhérer ou pas, ou plus ou moins, et simultanément, de pouvoir potentiellement constituer avec d’autres personnes faisant un libre choix suffisamment proche de votre propre libre choix, l’ébauche germinale d’un tel “nouveau contrat social et moral”.

( Fin du rappel )

L’originalité de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, est alors non seulement de réinterroger les rapports entre “Liberté” et “Égalité” au niveau de la sphère de la “philosophie morale“, mais d’avoir également des conséquences possibles sur les conceptions de la “philosophie du droit” et de la “philosophie politique“.
Conséquences qui ne “valent” alors aussi, “politiquement et juridiquement”, que par et pour les “personnes libres et égales” qui veulent établir de telles articulations entre la sphère proprement “morale”, et les sphères juridiques ou politiques, ou encore “économiques et sociales”, “culturelles, etc.”, où peuvent également se poser des problèmes de “normativité” en général.

En particulier des distinctions classiques en philosophie du droit entre des partisans du “droit naturel” et des partisans du “positivisme juridique” prendront une autre signification, puisque à la fois, la transformation de la sphère juridique en la réarticulant sur la sphère “éthique” redéfinie à partir de la “Loi Morale Nouvelle” ne se contente pas de prendre les institutions juridiques “comme elles sont” ( comme en théorie du droit positif ), mais réinterroge la valeur “morale” de toutes les institutions du droit.

Mais réciproquement une telle restructuration du “Droit” à partir de la nouvelle sphère “morale” ne se fait pas à partir d’un supposé “droit naturel” , ni d’une supposée “loi morale universelle” de type kantien, mais à partir du “libre accord des personnes libres et égales” … sur leur propre “Égale Liberté Libre Égalité” mutuellement construite et par définition auto-déterminée, puisque ces “personnes libres et égales” le sont en vertu de leur propre définition de leur “souveraineté personnelle” autonome.

Mais, à partir d’une telle libre mise en commun d’une “loi morale nouvelle” comme loi d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, les personnes physiques – êtres humains en particuliers – qui font de facto un tel libre choix, constituent, au sens juridique et politique fort, un “P.E.U.P.L.E.”, dont la définition “juridique et politique” n’est alors fondée en “valeur morale” que sur ce libre accord “moral” préalable.
Remarque : On peut par exemple traduire l’acronyme “P.E.U.P.L.E.” par “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , en se rappelant toujours que l’ “Éternel Universel” ( comme extension spatio-temporelle indéfinie … ) , ne vaut que pour et par la libre volonté individuée des personnes libres et égales qui feraient un tel libre choix de leur propre existence “éternelle universelle” potentielle …

Un tel “PEUPLE” ne peut donc en effet que “PEU” , aussi longtemps qu’il n’y a pas suffisamment de libres volontés personnelles qui mobilisent en effet leur pouvoir biologiquement et en tout cas physiquement “incarné”, pour se donner à elles-mêmes de libres formes “collectives” de collaboration dont elles voudraient par ailleurs bénéficier comme “ressources collectives” de réalisation effective de leur projet idéal commun.

Je ne propose pas ici a priori de priorité entre le “juridique” et le “politique” comme sphères d’action, dans la mesure où, justement, il est de la liberté morale des acteurs librement concernés par ce Projet, en fonction de leurs contextes de vie effectifs actuels, de se demander quelle articulation du “juridique” et du “politique” peut le plus “efficacement” être disposée et instituée pour ancrer “ici et maintenant” les germes physiques de la réalisabilité effective du Projet Idéal Commun.
A titre personnel, je vois plutôt, dans le contexte juridique et politique actuel, des possibilités de jouer sur les deux tableaux : de se servir du levier “juridique” pour contrer les pouvoirs politiques, et du levier “politique” pour contrer les pouvoirs juridiques, là ou ces pouvoirs respectifs choisiraient de s’opposer explicitement à la liberté des personnes de choisir d’adhérer ( “plus ou moins” ), au “P.E.U.P.L.E” .

Remarque :

Vous, ELLE·ecteur·ectrice·S , avez le CHOIX de contribuer plus ou moins à un tel Projet Idéal Commun, en comprenant bien que , pour autant que Vous Y adhérez, Vous ne pourrez prétendre en bénéficier que dans la mesure même où Vous Y contribuez, puisque Vous adhérez alors, par définition, à la fois à la Libre Égalité de votre contribution, et à l’ Égale Liberté de cette contribution … car, par définition, si et pour autant que Vous Y adhérez, ce que Vous pourriez alors légitimement “attendre” de la contribution des “autres personnes libres et égales” , Vous “devez” alors librement en proposer une contribution personnelle au-moins “équivalente” : si – au nom même de votre propre liberté personnelle- , Vous ne voulez pas apporter une telle contribution équivalente à ce que vous prétendez en recevoir, il faudra nécessairement Vous attendre à ce que votre propre “attente” ( en “retour d’investissement” ) soit “également et librement” déçue.

Mais précisément, rien ni personne ne Vous oblige – a priori – à adhérer au “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , ni donc à Vous demander, ce que Vous auriez bien comme contribution potentielle personnelle, à Y apporter.

Mais SI Vous voulez Y contribuer, Vous POUVEZ au moins commencer par Vous demander ce qu’un tel “Projet” pourrait signifier pour Vous, et Vous donner à Vous mêmes les “raisons”, soit d’Y participer, soit d’Y rester librement “étranger” .

C’est donc, comme toujours ici, “Vous qui voyez

A moins, peut-être, comme certains en matière de liberté du choix de mourir, de prétendre que le fait même de savoir qu’une autre liberté est possible que celle à laquelle Vous Vous croiriez actuellement contraints, constitue … une atteinte à votre propre liberté … de Vous croire contraints .

Dans ce cas, continuez à croire ce que Vous croyez croire.
( C’est encore Vous qui Voyez … )



ELLE et la tolérance

Le principe d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne “vaut” que par et pour les personnes libres et égales qui se considèrent elles-mêmes comme telles.

Il permet … aux personnes qui en acceptent le principe … de dépasser, entre elles, les paradoxes du genre “Faut-il tolérer l’intolérance ?”

En effet, ce type de “débat philosophique” repose formellement sur l’idée, communément partagée par les débattants des deux bords, qu’il faut nécessairement choisir de considérer une des réponses – oui ou non -comme celle qui devrait être universellement admise par les autres.

Ainsi, à la question “faut-il tolérer l’intolérable?” :
Rien ne dit a priori que la tolérance devrait être “universelle”, ni qu’il existerait a priori des points de vue “intolérables”, ni que le point de vue “relativiste” devrait l’être, d’autant plus que le relativisme doit par définition se relativiser alors lui-même, pour autant justement qu’il prétendrait s’universaliser …

Rien ne s’oppose a priori à ce que certaines personnes fassent le libre choix d’adopter entre elles un principe comme celui de l’ “Égale Liberté” :
Elles pensent alors pouvoir réguler entre elles une liberté d’opinion ou de croyance la plus grande possible, puisque celle-ci est par définition librement adoptée par ces personnes et ne voit plus aucune raison fondamentale de considérer la libre opinion d’une autre personne de ce groupe comme “intolérable” .

Or dans le cas des intolérances les plus classiques, il s’agit de personnes qui n’ acceptent pas fondamentalement un principe comme celui de l’ “Égale Liberté”, et encore moins celui d’une “Libre Égalité” .

Elles n’ont donc, de notre points de vue aucune “raison” de prétendre se baser sur une demande de “tolérance” à leur égard, puisqu’elles n’en acceptent pas la valeur : elles n’ont donc comme “libre choix” que de subir les conséquences de leurs intolérances respectives : les guerres de religion en sont une expression bien connue.

Notre principe de tolérance vaut … pour l’opinion des personnes qui, réciproquement tolèrent les opinions d’autres personnes … à condition que celles-ci en fasse de même. Nous avons donc le même principe de réciprocité à l’œuvre que dans notre formule générale de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” :
Ceux qui n’y adhèrent pas ne sont pas concernés et ne peuvent donc pas essayer d’utiliser notre principe sans y souscrire eux-mêmes librement.

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Quelle “volonté générale” ? Quel “Peuple” ? QUI est le “souverain” ?

Entrée en matière :

FOISNEAU Luc, « Gouverner selon la volonté générale : la souveraineté selon Rousseau et les théories de la raison d’Etat », Les Études philosophiques, 2007/4 (n° 83), p. 463-479. DOI : 10.3917/leph.074.0463. URL : https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2007-4-page-463.htm

“Valeur morale”

Pour beaucoup de personnes, l’usage du terme de “morale”, ou de l’ expression “valeur morale” se rapporte à une des nombreuses conceptions traditionnelles de la notion de “morale”, avec la caractéristique essentielle qu’une telle “morale” serait essentiellement le fait d’un système de valeurs ou d’idéaux, éventuellement de règles ou de procédures, partagés au sein d’un collectif d’êtres humains, et dont la caractéristique essentielle serait d’imposer son “obligation morale” ( ou “devoir” ) à l’ ensemble des personnes individuelles de ce collectif humain.

Ceux qui sont hostiles à une telle conception d’une obligation collective pesant sur les membres d’une collectivité, ont alors tendance à rejeter le mot “morale”, ou l’expression “valeur morale” , comprise comme signifiant cette domination du collectif et de la “régulation des moeurs” sur la liberté et la volonté autonome des personnes individuelles.

Pourquoi ai-je choisi de ne pas rejeter tout usage du terme de “morale”, ou de “valeur morale”, ou encore de “loi morale”, alors même que le contenu essentiel de ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” consiste précisément à n’admettre a priori aucune “hétéronomie” liée à la domination d’un collectif humain sur ses membres ?

C’est bien sûr parce que je considère qu’il n’y a pas de contradiction a priori entre une libre interprétation possible des termes de “morale”, de “valeur morale” ou de “loi morale” , et la défense la plus haute et la plus pertinente possible de l’ idéal de Liberté, en tant que celui-ci peut être librement partagé par toute personne qui fait le choix de considérer librement que d’autres personnes qu’elles-mêmes PEUVENT, tout aussi bien qu’elles-mêmes, aspirer à la plus grande liberté possible compatible avec celle de toutes les autres personnes qui feraient ce même libre choix.

Ce n’est pas la caractéristique du “devoir” ou de l’ “obligation” que je retiens donc comme caractéristique de la “morale”, de la “valeur morale” ou de la “loi morale”, contrairement ici au choix fait par Kant , par exemple. Mais je retiens prioritairement comme caractéristique essentielle de ce que désigne les termes “morale”, “valeur morale” ou “loi morale”, qu’il s’agit d’une valeur qui ne peut être attribuée que sous l’expresse condition de la LIBERTÉ, en particulier de la “liberté de conscience”, et donc de l’ “autonomie de la volonté” de la personne qui juge de cette valeur.

Cette condition première de la liberté transforme d’ailleurs le supposé “impératif catégorique” kantien, en un “impératif conditionnel”, même si la “condition” générale préalable dont-il s’agit est très particulière : puisqu’il s’agit de la LIBERTÉ elle-même.
Bien évidemment, cette idée est également déjà défendue, non seulement chez Kant, mais même dans un grand nombre de philosophies morales pré-kantienne, et même et notamment par celles qui s’appuient sur une conception “théologique” de la “loi morale” comme “loi divine” :

La “loi morale” ou la “loi divine”, suivant leurs anciennes formulations, concevaient bien que pour être “morale”, il fallait que l'”obéissance” de la personne à une telle Loi, soit “librement consentie”, sous peine de ne pas être “morale”. Mais ni la “loi morale divine”, ni la “loi morale kantienne” ne vont jusqu’à affirmer l’identité de la “loi” elle-même avec la LIBERTÉ de la personne, donc son “autonomie personnelle” radicale, en tant que cette même LIBERTÉ serait également possible pour chaque personne qui en choisit “également librement” la référence, en la reconnaissant librement chez toute autre personne … si et seulement si et “pour autant” que cette dernière en fait réciproquement de même : autrement dit la seule restriction “morale” possible provient de l’exigence de de l’ Égalité de la Liberté et réciproquement de la Liberté d’une telle Égalité ( ce qui est très exactement le cœur de ma proposition de “Loi Morale Nouvelle” )

Proposition qui, bien évidemment, par définition, n’aura de “valeur” pour VOUS, que si VOUS décidez librement de la considérer “également” comme votre proposition librement universalisable à toute autre “personne libre et égale” qui se choisit elle-même comme telle, et qui participe ainsi , par et pour ELLE-MÊME , à sa propre entière et radicale LIBERTÉ.
Tel est donc aussi la nouvelle formulation de “NouS, le P.E.U.P.L.E.” …
si VOUS le voulez, comme moi, en toute “Égale Liberté” :
Mais là, c’est “Vous qui voyez” …

Proximité avec Jacques Rancière

Article de départ dans Philosophie Magazine :

“Aucune institution n’émancipe les gens”

https://www.arte.tv/fr/videos/108567-009-A/et-si-on-arretait-de-prendre-les-gens-pour-des-cons/

La proximité fondamentale se trouve dans l’idée que le principe général d’ émancipation qui peut s’énoncer comme celui d’une “Égale Liberté” , n’a pas à être “enseigné” et encore moins imposé, comme si ceux à qui il est proposé en étaient préalablement “ignorants”.
L’adhésion à un tel principe “universalisable” ne peut en fin de compte que résulter de la volonté propre de chaque personne, qui veut ou pas initier d’elle-même sa propre émancipation.

Le lecteur comprendra facilement pour quoi l’auto-initiation d’une personne par “elle-même” ( donc de “VOUS qui voyez” avec VOUS MEME ) entre en résonance immédiate avec la formulation générale d’ “ELLE-MEME”, comme formule propre d’une telle “Égale Liberté Libre Égalité” …

D’une certaine façon c’est le “Sapere aude” kantien comme principe général des “Lumières” qui est en perpétu-ELLE reprise de sa propre auto-émancipation auto-poïétique.

Mais en “fin de compte”, c’est VOUS qui VoYez … jusqu’à quel point VOUS voulez Y participer .