Enlèvements d’Europe

Commençons par l’exploitation artistique du mythe :

https://ap.chroniques.it/lenlevement-deurope/

Si j’en viens à des circonstances plus personnelles et singulières de mon intérêt pour cette thématique, il s’agit d’une des composantes mythologiques du “pasiphisme” , sorte de parodie esthético-politique dont l’essentiel s’est joué en mai-juin 2005 et dont il a déjà été question dans d’autres articles de ce blog.
L’ “Enlèvement d’ Europe” par un “taureau blanc” ( incarnation de Zeus ) y est à mettre en parallèle avec un autre “taureau blanc”, “cadeau de Poséidon à Minos”, beau-père adoptif du célèbre “Minotaure”. Une histoire de famille donc, dont les fils ne sont pas très simples à démêler : entre autres à cause de la structure “labyrinthique” empruntée par le “fil d’Ariane” …

Débat entre deux “féministes” ?

Dans un court débat entre Rokhaya Diallo et Natacha Polony dans le “7/10” de France Inter du 19 mars 2024, apparaissent les arguments habituels qui opposent deux versions de la “liberté individuelle” et notamment des femmes, mais dont chacune reproche à l’autre de rester sous la coupe d’un collectif de référence, soit de référence culturelle traditionnelle, soit de référence politique non moins traditionnelle.

ELLE et la tolérance

Le principe d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne “vaut” que par et pour les personnes libres et égales qui se considèrent elles-mêmes comme telles.

Il permet … aux personnes qui en acceptent le principe … de dépasser, entre elles, les paradoxes du genre “Faut-il tolérer l’intolérance ?”

En effet, ce type de “débat philosophique” repose formellement sur l’idée, communément partagée par les débattants des deux bords, qu’il faut nécessairement choisir de considérer une des réponses – oui ou non -comme celle qui devrait être universellement admise par les autres.

Ainsi, à la question “faut-il tolérer l’intolérable?” :
Rien ne dit a priori que la tolérance devrait être “universelle”, ni qu’il existerait a priori des points de vue “intolérables”, ni que le point de vue “relativiste” devrait l’être, d’autant plus que le relativisme doit par définition se relativiser alors lui-même, pour autant justement qu’il prétendrait s’universaliser …

Rien ne s’oppose a priori à ce que certaines personnes fassent le libre choix d’adopter entre elles un principe comme celui de l’ “Égale Liberté” :
Elles pensent alors pouvoir réguler entre elles une liberté d’opinion ou de croyance la plus grande possible, puisque celle-ci est par définition librement adoptée par ces personnes et ne voit plus aucune raison fondamentale de considérer la libre opinion d’une autre personne de ce groupe comme “intolérable” .

Or dans le cas des intolérances les plus classiques, il s’agit de personnes qui n’ acceptent pas fondamentalement un principe comme celui de l’ “Égale Liberté”, et encore moins celui d’une “Libre Égalité” .

Elles n’ont donc, de notre points de vue aucune “raison” de prétendre se baser sur une demande de “tolérance” à leur égard, puisqu’elles n’en acceptent pas la valeur : elles n’ont donc comme “libre choix” que de subir les conséquences de leurs intolérances respectives : les guerres de religion en sont une expression bien connue.

Notre principe de tolérance vaut … pour l’opinion des personnes qui, réciproquement tolèrent les opinions d’autres personnes … à condition que celles-ci en fasse de même. Nous avons donc le même principe de réciprocité à l’œuvre que dans notre formule générale de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” :
Ceux qui n’y adhèrent pas ne sont pas concernés et ne peuvent donc pas essayer d’utiliser notre principe sans y souscrire eux-mêmes librement.

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Féminismes

Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (1/2) :
les arguments réglementaristes

La question du droit de se prostituer est l’une des multiples facettes du débat sur la liberté individuelle, et les risques que cette liberté soit en réalité exploitée par des dominants potentiels dont l’objectif effectif est de soumettre la liberté des autres … à la leur.
Et donc de la nécessité de protéger la liberté des uns par rapports aux empiètements possibles de la liberté des autres, par un système juridique, lorsque les personnes en relation ne sont pas capables de se donner à elles-mêmes les moyens de régulation intersubjective autonome de leur “Égale Liberté”.

Et bien évidemment notre position sera plutôt du côté de la défense de la liberté de chaque personne, pour autant que cette liberté soit également partagée entre les personnes en question ( principe d’ “Égale Liberté” ) … et que donc chaque personne fait l’effort moral de respecter l’ Égale Liberté des autres au moins autant qu’elle espèrerait voir respectée la sienne.

La question de l’ Égale Liberté formelle ou abstraite doit donc toujours , dans notre perspective, s’accompagner de la question de la “liberté réelle” , dont les conditions réelles sont très souvent inégalitaires, et vérifier par conséquent auprès de la parole propre de chaque personne concernée dans sa situation réelle concrète de personne physique, dans quelle mesure elle choisit elle-même librement ce statut formellement universalisable de l’ “Égale Liberté”, et se déclare personnellement capable d’assumer les risques de l’ “inégale liberté réelle” des situations de sa vie effective.

S’il peut donc y avoir un débat théorique général confrontant des points de vue philosophiquement et politiquement divergents sur des questions comme la liberté de se prostituer, ce type de débat, même entre “féministes”, ne peut pas faire abstraction des positions elles-mêmes diverses de chaque personne “prostituée” réelle sur sa propre situation personnelle réelle vécue.

Si donc, moi-même, qui ne suis ni femme, ni prostitué(e), j’interviens dans un tel débat, en tant que “personne libre et égale” , je n’oublie pas non plus que ma position réelle “extérieure” et “distanciée” par rapport à un certain nombre de vies réelles vécues, ne m’autorise en aucun cas à parler en lieu et place des personnes directement concernées par la question.

Si donc je suis amené , en conséquence de ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, à défendre plutôt le point de vue “règlementariste” que le point de vue “abolitionniste”, je n’oublie pas que cette position “générale” peut être aussi marquée de mon inscription effective dans le réel, comme être biologique, social, culturel, etc. de “mâle blanc intellectuel …”, soupçonnable de parti pris conscient ou inconscient en faveur de la défense de mes intérêts particuliers liés à ma situation partiellement “privilégiée” …

Mais c’est précisément parce je sais faire la distinction consciente entre un idéal librement choisi comme potentiellement universalisable ( à toutes les personnes libres et égales qui font ce même libre choix ), et ma situation comme “être humain” réel particulier dans le monde du “moi, ici et maintenant” de la réalité vécue actuelle, que je dispose en effet d’un certain “privilège” par rapport à tous ceux, aussi humains que moi, mais qui ne font pas une telle distinction, consciemment ou pas.

Mais un tel “privilège mental”, VOUS pouvez y accéder, tout comme moi, si VOUS voulez vraiment comprendre de quoi il est question dans la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” .
Car c’est VOUS qui voyez …

Sur le même thème :
https://www.philomag.com/articles/le-debat-sur-la-prostitution-entre-dignite-et-propriete-de-soi