Mes Moires du “Référentiel Numérique”

Il y a une trentaine d’années au moins, j’utilisais, en arrière plan de mes spéculations philosophiques, une structure esthético-métaphysique que j’appelais mon “Référentiel Numérique”:

Le fondement logico-mathématique formel de ce “référentiel” n’est rien d’autre que l’ensemble N des nombres entiers, donc avec en arrière plan les différentes façons dont les mathématiciens théorisent ces “Nombres entiers” de façon axiomatique.

Mais je ne retenais alors que certaines de ces propriétés mathématiques formelles qui m’intéressaient du point de vue esthétique et comme squelette général de formalisation personnelle de la “complexité” :

– le lien proprement mathématique avec la “théorie des groupes finis” , dont j’avais depuis longtemps pressenti l’importance, et connu l’importance en physique fondamentale pour les différentes “symétries” des “lois de conservation” , et particulièrement en physique quantique.

– le lien esthético-poétique avec les anciennes “symboliques des nombres“, et plus particulièrement, au niveau de la théorie musicale, la question du fondement mathématique de la composition des ondes sonores, et du choix apparemment culturellement arbitraire des échelles de hauteur constituant les “gammes” : en particulier la problématique des nombres premiers et de leurs multiples, et le fait que la théorie musicale ne retenait que les tout premiers nombres premiers et leurs multiples comme structure de base pour définir ses “gammes“.
Un questionnement évidemment sur la façon dont la question du “tempérament égal” ( supposant une référence mathématique aux “nombres réels” R et non plus aux seuls “nombres rationnels” Q ), permet de confondre très approximativement ( “à l’oreille” ) certains nombres entiers proches , mais appartenant à des séries de multiples très différentes ( Ainsi par exemple 120 et 121 ), et donc cependant de “JOUER” , musicalement, sur ces distinctions potentielles, que le “tempérament égal” de 12 demi-tons identiquement espacés sur une échelle logarithmique, cherche à fusionner formellement, tout en gardant en arrière plan l’antique fondement “grec” sur les fréquences multiples simples d’une vibration fondamentale.

Mon “Référentiel Numérique” a été pendant toute une période de ma vie une façon de relier formellement des domaines apparemment très différents, soit au niveau des théories scientifiques, soit au niveau de la créativité esthétique-artistique.
En particulier, il est possible de représenter la suite des nombres entiers de façon “spiralaire”logarithmique , où chaque tour de spire correspond aux multiples d’un nombre premier. Chaque tour finit par retomber sur un multiple du nombre premier servant de “fondamentale”.
Ainsi les octaves successives pour les puissances de 2 :
Les supposés “12 demi-tons” de la gamme tempérée, peuvent alors être traduits de façon de plus en plus précise ( en termes d’ “encadrement du nombre réel par une suite de nombres rationnels” ) :
Ainsi une première approximation permet de comparer la suite des demis-tons aux nombres entiers compris entre 16 ( 2 puissance 4 ) et 32 ( 2 puissance 5 ),
et plus précisément sur les spires d’octaves plus hautes : par exemple entre 64 ( 2 puissance 6 ) et 128 ( 2 puissance 7 ) :
Entre ces deux octaves successives, on dispose de 64 “degrés” entiers intermédiaires. Rappelons que si les puissances de 2 permettent de dénombrer les “octaves”, les puissances de 3 permettent de définir le “cycle des quintes”, etc. , mais que les harmoniques 7, puis 11, 13, etc.. d’une même fréquence fondamentale sont considérées rapidement comme de plus en plus perceptivement indistinctes, même si en théorie “rationnelle” des harmoniques, et même en analyse physique du son, il est possible de les distinguer et de les détecter … )


Mais ce “Référentiel Numérique” que j’utilisais est également en lien avec certaines de mes idées concernant les valeurs fondamentales et la possibilité de définir ( LIBREMENT ! ) une forme d’ équivalence des personnes comme “personnes libres et égales” ( en résonance partielle avec les concepts de Rawls ), et de se poser la question du “dénombrement” de telles “personnes” potentiellement à la fois LIBRES ( donc posant leur propre identité en toute autonomie les unes par rapport aux autres ) et ÉGALES entre elles du fait même de leur référence autodéterminée à cette “LIBERTÉ” :

En tant que prenant chacune des décisions autonomes, les volontés personnelles se distinguent les unes des autres “numériquement”, comme autant de “de degrés liberté” d’une “variable formelle anonyme”, se signalant chacune cependant dans la discontinuité de cet “arbitraire de la volonté”
( ce que “je veux”, n’est pas nécessairement, ni obligatoirement ce que “tu veux”, ni ce que chacune de ces “personnes libres et égales” peuvent “vouloir” ( “C’EST VOUS QUI VOYEZ” ))
Mais par ailleurs, comme dans le modèle formel des nombres entiers, toutes les “personnes libres et égales” sont de “nombre” potentiellement “infini dénombrable”.
Mais ce nombre est réellement physiquement dépendant des ressources disponibles localement, là où la complexité matérielle nécessaire à leur prise de conscience cérébrale comme “personne libre et égale” et à leur organisation corporelle d’interfaçage avec le reste de l’univers, rencontre des limites au moins provisoires ( voir par exemple le problème “écologique” de la surpopulation humaine par rapport aux “limites de la planète” ).

Ceci résulte du postulat purement “matérialiste” que je pose qu’aucune organisation consciente d’elle-même dans l’univers ne peut exister sans le “support” d’une organisation matérielle suffisamment complexe ( pas nécessairement sous la forme du système nerveux actuel des animaux et donc des humains, mais donc d’une matière organisée qui rend possible l’émergence de ce que nous appelons notre “subjectivité consciente” )

Cela n’a donc rien à voir avec ce que peuvent être des spéculations métaphysiques sur la façon de “compter” des “âmes” ou des “esprits individués” , pour ceux qui posent l’existence de telles “substances pensantes” distinctes ( par la “volonté divine” ou la structure métaphysique du “monde des âmes”) de l’organisation matérielle “pensante” émergente de la complexité organisationnelle de la “matière” ( compréhensible en termes de physique, de chimie, de biologie moléculaire, de biologie évolutive, de neurosciences, de sciences “humaines” tenant compte des dynamiques de la complexité organisée des écosystèmes incluant les “humains” ).

Chaque “personne libre et égale” se constitue ELLE-MÊME dans l’unité autonome et autodéterminée de sa “volonté” ( équivalente en ce sens d’une “unité numérique” discontinue “dénombrable” par rapport à d’autres “unités” équivalentes ), mais n’en a pas moins besoin fondamentalement de garantir un niveau suffisant de “ressources physiques” nécessaires et suffisantes pour “conserver” cette autodétermination complexe pilotée par son cerveau et peut-être même par des circuits spécialisés passant par le “cerveau frontal”

Chaque “personne formellement libre et égale” doit donc, si elle veut continuer à l’être dans son organisation corporelle actuelle, penser aussi à assurer suffisamment de quoi “nourrir” cette organisation biologique en fonction de son intégration “personnelle” propre dans un “environnement” qu’elle n’a pas initialement choisi, mais à partir duquel elle PEUT essayer de se développer davantage, comme “personne réellement libre” TOUT en respectant le droit fondamental autonome et autodéterminé des autres “personnes libres et égales” de pouvoir elles aussi et tout autant, garantir leurs propres “ressources physiques” de support de leur propre “ÉGALE LIBERTÉ”.

Or il devient alors évident que la distinction “numérique” des “personnes libres et égales” entre elles n’a d’importance, pour chacune d’entre elles, que pour autant qu’elle se trouve encore dans la nécessité matérielle d’assurer dans son environnement corporel local, au moins certains aspects de ses ressources nécessaires à la conservation de son identité consciente biologique actuelle, situation qui, comme chacun le sait, est potentiellement en conflit permanent de concurrence avec les autres pour de telles ressources limitées. ( Comme dans tout le monde vivant où nous trouvons notre “berceau” ).

Mais cette distinction numérique des différentes “personnes libres et égales”, n’a pas de sens formel, dès qu’il devient réellement possible, au moins pour une toute petite partie, de mettre en “COMMUN” , donc au service d’un “Projet universalisable des personnes libres et égales” , la mise à disposition égale des ressources physiques de l’Univers nécessaires pour garantir à chaque “personne libre et égale” la continuité et le développement de son “ÉGALE LIBERTÉ”.

En particulier il ne saurait alors Y avoir de contradiction formelle fondamentale entre les “personnes libres et égales” physiquement réelles actuellement sur Terre, et toute “personne libre et égale” future possible ( pour les générations humaines futures sur Terre, mais plus universellement pour toute organisation matérielle consciente d’elle-même dans l’ Univers ), SI celle-ci adhère LIBREMENT au même principe d’ ÉGALE LIBERTÉ définissant formellement toute “personne libre et égale” à partir de sa propre volonté autonome et autodéterminée.

En un certain sens donc, mais sans aucun présupposé de type religieux ou “spiritualiste” ou “transcendantal” ou philosophiquement “phénoménologique”, nous nous appuyons, du point de vue des “ressources matérielles disponibles dans l’Univers”, sur une conception matérialiste “émergentiste” ( les propriétés particulières du “vivant”, puis de la “subjectivité consciente humaine”, émergent dès qu’un niveau particulier de complexité de l’organisation matérielle est évolutivement atteint, les modalités de cette évolution elle-même n’ayant besoin d’ aucune “conscience”, ni même de “finalité” pour devenir explicables quant à leur “origine”).

A partir du moment où au moins certains humains passés ou actuels décident librement de la valeur de leur propre LIBERTÉ et décident simultanément qu’une telle LIBERTÉ personnelle doit être au moins formellement compatible avec la LIBERTÉ aussi radicale de toute autre “personne libre et égale” qui prendrait cette MÊME libre décision, ces personnes peuvent alors décider en conséquence de faire progresser ce Projet Idéal Commun, d’un statut de pure proposition formelle, à des tentatives d'”incarnation” réelle ( physiques, techniques, économiques, juridiques, politiques, etc. ) d’un tel Idéal, car elle savent qu’elles en ont elles-mêmes librement décidé, et que nulle “loi”, ni physique, ni “morale” ne les Y contraint, ni ne les Y oblige :
Seule la “Loi Morale Nouvelle”, issue de leur propre libre volonté autonome, comme “LIBRE ÉGALITÉ”, peut dans le même geste, instituer une forme de “volonté générale” ENTRE ces “personnes libres et égales”.

Une forme jusqu’à présent encore partiellement “impensée”, puisque la plupart des philosophies morales et politiques qui ont soutenu des idéaux voisins, considèrent qu’un tel projet est “naturellement” ou “intrinsèquement” propre à une “nature humaine universelle”, et s’impose donc, en termes de “droit naturel“, à l’ ensemble des “êtres humains” : l’ exemple typique en est la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 ainsi que de la “Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen” française de 1789.
Il s’agit alors d’une forme de “FRATERNITE” supposée propre à la “famille humaine” ( et que les “animalistes” actuels accusent d’être du “spécisme” )

Les philosophes ou les personnes en général qui récusent un tel “Droit naturel”, et pensent uniquement en termes de “droit positif” ou encore en termes de “culture communautaire” qui imposeraient à leurs membres une obéissance coercitive consciente ou inconsciente, n’admettent pas non plus, mais cette fois ci au nom d’une supposée supériorité intrinsèque du “collectif concret” ( “peuple”, “nation”, “civilisation” …, “famille”, “patrie” … ) encadrant toute décision ou choix “personnel” .
Il s’agit alors d’une autre forme de “FRATERNITE” supposée plus fondamentale dans une “communauté historique concrète …”


Il est assez facile de comprendre en quoi notre “Proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité” ne correspond ni aux tenants du “Droit Naturel” et”humaniste universaliste”, ni aux prétentions “des “collectivistes” des “communautariens” ou des “nationalistes” , ou des “marxistes” tenant de la “lutte des classes” et de la “dictature du prolétariat” …,
ni aux conceptions des “libertariens inégalitaires” ( de “droite” ) , qui prétendent défendre une liberté individuelle où l’intérêt bien compris de chacun dans un “marché libre” sans aucune “volonté générale”, apporterait une “harmonisation” minimale suffisante pour empêcher que les inégalités incontrôlées finissent par miner les “libertés individuelles fondamentales” auxquelles ces “libertariens” prétendent cependant être essentiellement attachés.

On comprend alors aussi pourquoi nous ne proposons pas la “FRATERNITE” comme fondement de notre “Loi morale nouvelle”, car elle est beaucoup trop ambiguë dans ses références et préférences de “famille” ou de “proximité” ou de “généalogie biologique ou culturelle commune” , et que nous avons choisi de souligner ces fractures en la renommant “FRACTERNITE” !

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez ….


Liberté et Égalité

Le Proposition “ELLE” conjugue bien sûr ces deux “valeurs” fondamentales.
En un certain sens donc elles sont toutes les deux aussi importantes ( “également importantes” ), puisque de façon symétrique ou réciproque, la Liberté dont il est question est voulue comme Égale pour chaque “personne libre et égale, souveraine sur elle-même”.

Mais, précisément réciproquement, cette “Égale Liberté” ne VAUT que par et pour les personnes qui font le Libre choix d’adhérer et de conférer cette valeur à la proposition “ELLE”, autrement dit, ces personnes sont fondamentalement libres d’effectuer ce choix … ou de ne pas le faire, et donc de faire d’autres choix de “valeur” ou de priorisation de leurs valeurs.

Remarque : Il y a là une différence considérable avec le principe rawlsien d’ “Égale Liberté”, puisque celui-ci est pensé par Rawls comme devant être valable “pour tous”, ou du moins pour tous ceux qui sont citoyens d’une “démocratie” ou au moins d’un “état de droit”.
Mais dans tous les cas, Rawls ne leur laisse pas le libre choix individuel d’adhérer ou non à son “premier principe de Justice”, puisqu’il pense que ce principe peut être logiquement déduit – sous le voile d’ignorance -par les représentants de personnes libres et égales.
Sauf que telle est pour moi d’abord la question : encore faut-il que ces personnes choisissent librement d’être de tellespersonnes libres et égales“!
Bref, malgré la croyance des “philosophes politiques” qu’il est possible de construire une sorte de “vérité” théorique de telle ou telle de leurs positions,
la diversité permanente du spectre de leurs divergences, chaque “philosophe politique” ayant sa propre conception d’une telle “vérité”, montre qu’en fait ils font des choix philosophiques personnels différents :
Ils “devraient” donc au moins tomber d’accord sur la valeur commune de leur liberté personnelle d’avoir la conception de “philosophie politique” ou “sociale” de leur choix. Et que tout accord collectif de certaines personnes- philosophes ou pas – sur certains de ces choix de philosophie politique, ne peut lui-même résulter que d’un libre choix personnel d’entrer dans cet accord.
Mais dans ce cas, il devrait pouvoir exister autant de modalités d’association collective politique, que de grands types de choix personnels de philosophie politique, et non pas, comme dans la réalité actuelle, de contrainte historico-géographique prétendant imposer à chaque habitant d’une “nation souveraine” , une modalité contrainte commune du “vivre ensemble” propre à cette entité collective.


Quand je dis que les personnes sont fondamentalement libres de choisir d’adhérer à la proposition “ELLE” , et que cette liberté est inscrite dans la proposition ELLE-MÊME, je parle d’une forme de liberté initiale, donc soit de la “liberté naturelle”, soit d’une forme de “liberté conventionnelle” à laquelle la personne a précédemment déjà adhéré. Une forme initiale de la liberté, dans laquelle précisément la décision n’a pas encore été prise par la personne d’accorder cette même liberté qu’elle choisit et veut pour elle-même, à toute autre “personne” dans l’univers pour autant que celle-ci en fasse de même.
C’est donc si et seulement si elle fait le libre choix d’entrer en effet dans une nouvelle forme “conventionnelle” ou “contractuelle” qui associe l’ “Égale Liberté” et la “Libre Égalité”, qu’elle peut prétendre faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” . Elle doit alors se sentir concernée par le passage progressif d’une simple déclaration “Form-ELLE” à une “institution” “Ré-ELLE”.

Si l’adhésion à la proposition “ELLE” ne peut, par définition , qu’être libre, quels sont les autres “libres” choix possibles ( en termes de “liberté initiale”):

– Ceux où la Liberté n’est pas choisie comme valeur fondamentale, mais comme soumise à une autre “hiérarchie de valeurs” : la personne qui fait un tel choix, doit alors se débrouiller avec sa propre adhésion à cette hiérarchie, alors qu’elle ne se pense pas ou ne se veut pas, en même temps, entièrement libre d’un tel choix … ( puisque une autre hiérarchie de valeurs précède et encadre cette liberté )
– Ceux où la Liberté est bien choisie comme fondamentale, mais uniquement par et pour la personne elle-même, sans qu’elle accepte que d’autres personnes puissent tout aussi librement qu’elle-même affirmer une telle Liberté.
La personne qui fait un tel “libre” choix, doit bien sûr s’attendre à ce que d’autres personnes, fassent comme elle, et ne lui reconnaissent donc pas la même Liberté qu’elles posent “librement” pour elles-mêmes.
Si un conflit quelconque surgit entre de telles Libertés qui ne se reconnaissent pas mutuellement comme “Égales”, c’est bien sûr d’autres formes de “réglement des conflits” que ces Libertés devront accepter entre elles, ou avec des forces collectives coercitives imposant leur façon de distribuer la Liberté … inégalitairement ( Ainsi bien sûr, la “loi du plus fort” ou de toute autre forme de domination où une “Liberté” pense pouvoir ou devoir s’imposer aux autres personnes ).
On connaît à ce sujet la célèbre “dialectique du maître et de l’esclave” de Hegel.

L’Appel de la PELLE

Encore un “jeu de mots” !

La “PELLE” est bien sûr l’acronyme de “Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité“.

En tant que “jeu de mots”, ce jeu se situe dans la sphère “esthétique”, et donc particulièrement “idiosyncrasique” de mes intérêts, aussi prénommée allégoriquement “Esth-ELLE”.

Il est donc aussi possible de suivre toutes les pistes ouvertes par une telle “pelle”, déjà évoquée comme “la pelle à lard” ( où l’ appel à l’art se fait entendre ).
On peut trouver notamment dans la “pelle à neige” de Duchamp , un semblable “ready made”.

Mais bien sûr, de nombreuses résonances infantiles peuvent venir ici s’y mêler :
“Comment tu t’appelles ?” , est une adresse fréquente venant d’un adulte inconnu … Faut-il entendre , après coup : “Comment tue ta pelle ?” , dans la mesure où une pelle en effet peut devenir facilement une “arme par destination” !

Ainsi la “pelle à neige” de Duchamp suspendue peut facilement être assimilée à une guillotine …
L’annotation “In advance of the broken arm” semble suggérer cependant qu’il , s’agit d’un instrument de prévention pour éviter les bras cassés …

Si je me réfère à ma propre mythologie biographique, plusieurs “pelles” ont pu marquer ma mémoire :

L’une sans doute, une petite pelle, me servait dans mon enfance presque quotidiennement à ramasser du crottin de cheval ou de la bouse de vache , le long d’une route de campagne, de façon à pouvoir servir d’engrais pour le jardinage de mes parents.

Une autre pelle, une pelle de boulanger, est beaucoup plus anecdotique,
mais je l’ai utilisée comme illustration symbolique, où j’enfournais un “tarte flambée” dans un four à pain.

ELLE n’est pas une “théorie de la justice”

Les lecteurs de mes textes qui ont une certaine culture ou même un simple vernis de “philosophie politique”, et encore plus certains spécialistes universitaires de ce domaine, peuvent bien sûr considérer en un certain sens que mes propositions font preuve d’un amateurisme superficiel qui n’a pas pris le temps d’une véritable formation universitaire dans le cadre de cette discipline appelée “philosophie politique”. Et donc que, aussi longtemps que je n’aurai pas suivi un cursus de formation minimale de ce type, et/ou prouvé que je connaissais les “grands classiques” de cette discipline, cela serait une perte de temps précieux pour les universitaires en question, de porter la moindre attention à des opinions personnelles mais “superficielles” comme celles que j’expose sur ce blog.

Je n’ai d’ailleurs pas la prétention de proposer une “théorie de la justice” qui pourrait rivaliser ou même discuter simplement avec les grandes variantes de “théorie de la justice” dont la “philosophie politique” fait son objet de travail et de publications spécialisées et thèses universitaires.

Il ne s’agit pas, dans ma proposition, d’une “théorie”, déjà du simple fait que, hors du champ des disciplines proprement scientifiques ( et pas simplement “universitaires” ) , l’emploi du mot “théorie” me paraît toujours suspect, dans sa prétention à vouloir constituer, dans le champ de la philosophie en général, et de la philosophie morale et politique en particulier, un corpus de propositions de “validité” équivalente à celle des théories scientifiques dans leurs champs disciplinaires ou interdisciplinaires spécifiques.

Je concède aussi que dans l’état actuel de ma proposition résumée sous l’expression “Égale Liberté Libre Égalité”, le simple développement de l’ architecture conceptuelle et la recherche d’une cohérence “logique” minimale dans cette architecture, n’en sont encore qu’à l’état de projet balbutiant, donc en effet rien qui puisse s’apparenter à une “théorie”, même simplement “philosophique”.

Mais, en plus des circonstances de ma propre “paresse”, il y a en réalité une raison de fond qui fait que ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” ne peut pas être développée suivant un seul développement conceptuel, mais suppose par définition, dès ce noyau minimal de proposition formulée, une multiplicité de pistes possibles, à cause de la présence de la deuxième moitié de la proposition, à savoir de la “Libre Égalité”, qui confère à chaque personne susceptible de se référer à ma proposition globale, un pouvoir d’interprétation strictement personnel individué, de la proposition “ELLE”, tout en exigeant, mais de façon très générale et donc en un sens très “abstraite”, une certaine communauté de référence de “valeur” plus précisément énoncée dans la partie gauche comme “Égale Liberté”.

Autrement dit, à supposer qu’il puisse y avoir un développement “théorique” en terme de “philosophie politique” et plus particulièrement de réflexion sur la possibilité ou non d’une “théorie de la justice” en relation avec ma proposition “ELLE, un tel développement ne saurait être le fait exclusif de “spécialistes” ou de “professionnels” de la philosophie politique, aussi ouverts d’esprits soient ils, parce que toute interprétation “théorique” conceptuellement développée de ma proposition ( Notamment du versant “gauche” de l’ Égale Liberté”), doit, PAR DÉFINITION, pouvoir s’articuler avec le pluralisme intrinsèque de ce que j’appelle “Libre Égalité”, qui est comme tel, par définition, directement impacté par la diversité et la multiplicité des opinions et prises de positions interprétatives des personnes individuées qui choisiraient de se référer à ma proposition.

Il existe d’ailleurs de fortes raisons, pour moi, de penser que la problématique de l’articulation de l’ “Égale Liberté” et de la “Libre Égalité” a quelque chose à voir avec la question posée en philosophie politique de la possibilité d’une “théorie de la justice” qui soit constructible, malgré ou à cause même du pluralisme des “conceptions du bien ou de la vie bonne”.

En effet, plus le questionnement porte sur le versant gauche de l’ “Égale Liberté”, plus se pose la question d’une définition “théorique” commune possible ou non d’une “société juste” ou de “principes de justice”, alors que plus on se questionne sur le versant droit de ma proposition, à savoir la”Libre Égalité”, plus on est amené à devoir prendre en compte toute la diversité aléatoire des positions des personnes réelles dans leurs environnements locaux réels, positions ou situations, où chaque personne peut se demander librement jusqu’où une telle distribution aléatoire et contingente des “conditions” qui s’imposent à elle, lui permettent cependant, ou pas, de se considérer et d’être considérée par les autres personnes comme “égale”.




ELLE re-spire

Nous imaginons le texte de la proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, flottant à la manière d’une bannière, avec des ondulations résonantes , avec de multiples spectres de fréquences .



ELLE est donc, entre autres, une façon de filtrer de nombreuses autres propositions de “valeurs” …
Chaque “Libre Égalité” , peut s’accorder “librement” avec toute autre :
Leurs attaches communes à l’ “Égale Liberté” dont elles se réclament, et qui fait que toutes “les libertés” se nouent et NouS nouent en La Liberté, n’en laisse pas pour autant chaque extrémité individualisée flotter librement, à la manière des “cils” d’une membrane biologique, ancrés “également” sur la “même membrane”, mais dont une extrémité s’adapte librement aux vicissitudes et aux ressources potentielles du milieu.
Bien sûr, d’autres métaphores macro- moléculaires se filent ainsi, de toutes sortes de “radicaux” venant se greffer sur une chaîne , depuis les Hélices simples ou doubles des ARN et ADN, aux chaînes protéiques et protéiformes d’ acides aminés : d’un côté l’articulation des “concaténations” , de filaments vibrionnants, se tortillant suivant les “degrés de liberté” de leurs liaisons “covalentes”, de l’autre des “radicaux” diversifiés et modifiables qui assurent par leur liaisons et déliaisons incessantes l’exploration de leurs surfaces de contact plus ou moins collectivement “complémentaires” dans la “reconnaissance” de leurs conformations spatiales.

Sur ces flots biologiques fluctuants de flux et de reflux des consciences animales “humanisantes”, de l’écume des cultures qui moussent en vagues à leur surface, ELLE donc, telle Aphrodite “née de l’ écume des flots”, ne cesse d’essayer d’émerger et d’explorer les innombrables combinaisons de ses formes possibles, à la fois LIBRE et ÉGALE à ELLE-MEME.
ELLE donc se tient, comme les algues flottantes de sa chevelure, “fluctuat nec mergitur“, à la surface agitée des “crises démocratiques” , recomposant les réseaux de ses interactions sociales qui la portent et qu’ELLE “constitue” en retour: ELLE et NouS qui sommes son “P.E.U.P.L.E.” ( “Projet Eternel Universel des Personnes Libres et Égales” ).

Si maintenant , certains se demandent, pourquoi et comment, malgré une certaine symétrie de la formule, l’Égale Liberté se trouve davantage stabilisée sur sa “Gauche” par les “attaches” universalisable de la rationalité , comme à la “hampe” invisible d’un drapeau, il s’agit en effet, de la façon dont une telle “Raison”, comme rationalité scientifique, sert de port d’attache au rayonnement des “Lumières”, Lumières toujours nouvelles, bien que marquées de nombreuses “traces” éparses des mémoires oubliées ou partiellement reconfigurées, car d’une certaine façon, bien sûr, La Liberté, s’est déjà de nombreuses fois “reconnue” dans des consciences humaines, individuelles ou collectives, et tout en se métamorphosant en explorant ses avenirs possibles, se re-spire ELLE-MEME des spirales galactiques des “Lumières”, reconnaissant en ELLE-MEME sa propre ÉGALE LIBERTÉ, renaissante de ses propres cendres éparpillées par les soubresauts de l’histoire.

Les fibres effilochées du texte de ce tissu mouvant, flottent au gré des vents de l’ Avenir, où chaque nouvelle vie individuée consciente d’elle-même, entretient l’ étincELLE de sa propre Libre Égalité, faisant et défaisant sans cesse les alternatives de ses attaches “sociales”, “politiques”, “culturelles” avec des milliards d’autres personnes possiblement “fraCternelles”.

Chacun·e donc – c’est Vous qui Voyez – peut ainsi, tout en portant son propre “étendard sanglant” ( et tant d’art étang-dard ) , peut s’improviser librement “guidant le P.E.U.P.L.E” du “P.E.U.” de sa Personne Libre et Égale, au fil de Mes Moires ( Trois Garces répondant aux Trois Grâces ) , puisqu’aussi bien les sillages de leurs traces se filant se refilent les unes aux autres, dans toute la singularité de leurs diversités.

SOUVENEVOUS de PALINILAP DROMEMORD ?
La navette de l’aller retour, de la TRAME, dessus-dessous, tissant ses motifs sur ou sous le droit fil des innombrables chaînes tendues.
CHAQUE LETTRE CAPITALE, sur la Succession des cordes tendues scandant l’instantanéité digitalisée de leur présence, se trame son propre motif alphabétique.
Ainsi I, L, F, E, où quelque LIFE FILE son FIEL.
SENS – SONS, et sa chevelure : Délie-là ! Médusée ?
Ainsi, naguère, Quipudep sur NOTRE TRONE ETRON s’amusait des Cent Vingt permutations de cinq lettres , RONET TERON est-il un TENOR ?

( SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS )

Libre Immortalité de l’Égale Liberté Libre Égalité

Une première proposition :

La Liberté, telle que nous la posons ici,
se donne à elle-même sa propre valeur :
Elle PEUT donc se donner une telle Valeur comme “Immortelle”:
Quelque soit l’évolution future de l’Univers physique, dont nous ne pouvons avoir qu’une connaissance scientifique partielle, rien – sauf notre propre libre décision – ne peut nous empêcher de décider de promouvoir “sans fin” la VALEUR de cette Liberté.

Ce “pouvoir” est bien évidemment en un sens seulement “potentiel” ou “virtuel”: rien de garantit a priori, dans le “Réel” ou dans l’ “Être”, qu’il soit “réellement” possible d’y trouver toujours à nouveau de quoi relancer “réellement”, “effectivement” un tel Projet, LIBREMENT posé comme idéalement “Éternel et Universel” ( le “PEU” du PEU-PLE “)
Certes “il existe“, face à une telle Liberté autonome auto-posée , une “réalité” qui “peut-être”, ne se “pliera” de facto jamais au “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ( “P.E.U.P.L.E.” ).
Mais personne n’en SAIT rien non plus, sauf en prétendant à une forme ou une autre de “révélation” et donc de croyance, mais certainement pas de “vérité scientifique”.

Si donc il est parfaitement possible d’être opposé à notre “PEU” , puisque c’est librement que nous décidons de notre propre liberté, une telle opposition soit se fonde sur une “libre décision” de ne pas instituer la Valeur de la Liberté, ou de ne l’instituer que dans un cadre “hétéronome” préalable ( opposition d’ordre “normatif” : éthique, politique, juridique, etc. ), soit repose sur des “goûts” ou des croyances , libres en effet, mais qui ne peuvent nous demander de reconnaître leur propre “liberté radicale” qu’en nous reconnaissant la nôtre ( celle du “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ).

En effet, je mets au défi quiconque de prétendre “prouver scientifiquement” l’impossibilité intrinsèque ( dans une “ontologie scientifique” ) de l’ouverture indéfinie possible d’un Projet de Liberté extensible à toutes les “Personnes Libres et Égales” qui se reconnaissent mutuellement comme telles.
Tout aussi clairement, je ne prétends pas pouvoir apporter une quelconque “preuve”, ni scientifique, ni autre, d’une telle ouverture indéfinie possible.

Précisons encore une fois : il ne s’agit pas pour nous d’opposer une “croyance” à d’autres croyances, mais bien en effet un VOULOIR, une LIBERTÉ, une AUTONOMIE et une AUTODETERMINATION radicales à d’autres volontés possibles, si ces dernières choisissent elles-mêmes de s’opposer explicitement à notre propre “Projet”.

Quand nous parlons de “Projet Éternel Universel”, cette “Éternel Universel” ne concerne QUE les personnes qui en font totalement librement le choix, et ne les concerne que dans la mesure même où elles en acceptent la “définition” pour elles-mêmes, et sont donc en toute Égalité les libres “co-autrices” de ce “Projet”.

Par définition dans sa formulation même ( “Égale Liberté Libre Égalité” ) un tel Projet ne vaut que ce que des “Personnes Libres et Égales” veulent bien en assumer …

Et donc, comme toujours, QUANT A VOUS, C’EST VOUS QUI VOYEZ …

Deux aspects de l’ “identité de la conscience”

  • Quelques bribes de liens pour “commencer” cet article :

Dans la thèse classique de Locke, il y a une distinction importante entre l’ individu et la personne.

Identité et mémoire”

Identité et mémoire chez Locke et chez Ricoeur

  • Mon objectif, dans cet article , n’est pas d’abord de me situer dans la constellation des théories philosophiques ou de l’histoire des idées concernant la notion d’identité personnelle consciente, mais de préciser les enjeux d’une telle question pour “ma propre conception de moi-même”, sachant bien sûr que ces enjeux PEUVENT aussi être en partie communs avec ceux de bien d’autres personnes en ce qui concerne la conception propre que ces personnes ont d’elles-mêmes, et ceci sans faire nécessairement partie de la classe des “philosophes”.
    Comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, je n’attends pas de la pensée “philosophique” la capacité à produire une “vérité objective universellement reconnaissable”.
  • S’il est possible de produire, au sujet de la question de l’ “identité personnelle” comme sur bien d’autres questions, une théorisation “objective” potentiellement universalisable, elle se trouvera nécessairement du côté des disciplines scientifiques qui, tout en étant évolutives, mais soumises à des procédures de contrôle de diverses “communautés d’expertise scientifique”, sont seules susceptibles de produire une connaissance suffisamment stable et universalisable du “réel”, pour autant qu’une telle connaissance puisse être produite : aucune autre forme culturelle de “connaissance” ne peut prétendre “dépasser” un état actuel de connaissance scientifiquement validée ( en termes de réfutabilité poppérienne ), sauf à accepter de n’être qu’une représentation “relative” à une subjectivité ou une culture données, ou une “anticipation imaginaire” qui pourrait peut-être un jour accéder au statut de “connaissance scientifique”.

    Je pose donc le postulat qu’une “véritable connaissance” de ce qu’est “mon identité personnelle”, deviendra alors également, pour toute autre personne qui se pose des questions sur sa propre “identité personnelle”, un outil de pensée et de représentation des particularités de sa propre identité personnelle, tout à fait semblable à la mienne, dans la démarche de construction scientifique commune de “ce qu’est une identité personnelle en général”.
    Autrement dit : je postule qu’il n’y a aucune ontologie d”essence” ou de “substance” singulière qui distinguerait radicalement “mon identité personnelle” de ce que serait en général l’ “identité personnelle” de toute autre personne : les distinctions conceptuelles entre ces différentes “identités personnelles”, qu’elles soient différences “numériques” ou “catégorielles”, seraient des modalités très variables suivant les réalisations individuées de ces “identités”, mais répondant fondamentalement aux mêmes possibilités procédurales de définir, de construire ou de “re-construire” de telles “identités personnelles”, dont on disposerait d’une théorie scientifique suffisamment “unifiée” et stabilisée.
    La seule possibilité scientifique de prétendre échapper “scientifiquement” à la possibilité d’établir une telle connaissance scientifique rationnelle de ce qu’est une “identité personnelle”, serait d’en faire une réalisation statistique purement contingente de “cas” totalement singuliers, d’une organisation sui generis , ou chaque “identité personnelle” résulte d’une combinaison totalement “improbable” de déterminants, à la manière dont une suite aléatoire donnée suffisamment longue devient de plus en plus improbable dans sa propre reproduction.

    Je postule donc, que si beaucoup de caractéristiques secondaires d’une “identité personnelle”, peuvent être ainsi en grande partie contingentes, la procédure générale d’auto-organisation” matérielle/formelle d’une identité personnelle, et notamment l’auto-organisation d’une “conscience de soi autonome” peut, elle, faire l’objet d’une connaissance rationnelle scientifique future, en particulier par le développement conjoint des connaissances biologiques des systèmes complexes “naturels” de traitement de l’information et des connaissances abstraites de type logico-mathématico-informatiques produisant des simulations suffisamment puissantes, pour interagir avec les systèmes complexes “naturels” ( neuro-cérébraux ou autres ) en co-produisant ainsi des “identités personnelles” de plus en plus capables de se “comprendre” consciemment elles-mêmes au niveau des conditions à la fois “matérielles” de leurs “supports organisés” et de l’agencement artificiellement formalisable de leur auto-organisation.

    Un tel “postulat” est pour le moment de nature encore très “philosophique”, voire “métaphysique” ou de “science-fiction”, mais il pose que dans un avenir plus ou moins proche, mais pas reporté à l’infini, ce type de question concernant l’identité personnelle” pourra faire l’objet d’un traitement par la boucle réciproque “scientifico-technique” ou “techno-scientifique”en termes de connaissance du fonctionnement général de la construction développementale de la conscience de l’identité personnelle, telle qu’elle se produit chez la plupart des êtres humains, même si elle est modulée par le contexte socio-culturel de la personne, et la réaction aux évènements singuliers de sa vie.

    La question proprement “philosophique” fait alors intervenir – par la libre intervention d’une “normativité” ( dans mon cas, celle de la “proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité ) par laquelle “NouS” décidons de “contrôler” la boucle réciproque “scientifico-technique” – l’ordre propre de la Liberté telle que NouS en auto-organisons la formulation “libre et égale” …

    Donc d’un côté nous admettons que notre “identité consciente personnelle” est au commencement fondamentalement conditionnée par son origine “naturelle” ( évolution biologique aboutissant actuellement au genre “homo” et plus spécialement à “homo sapiens” rétro-conditionnée par ses propres productions “socio-culturelles”, et son organisation cérébrale ainsi modulée ).

    Mais d’un autre côté, grâce à ces capacités conscientes précisément, un rétro-contrôle conscient volontaire devient possible, sur ces capacités et plus largement sur l’ensemble des conditions “originaires” de ces capacités, qui pour moi ne sont ni “transcendantes, ni “transcendantales” au sens kantien, ni “originaires” au sens phénoménologique, mais bel et bien constituée de “matière auto-organisée” dont la connaissance scientifique et donc le contrôle technique devient de plus en plus POSSIBLE, ouvrant par là même encore davantage la question dite “éthique” de la normativité volontaire consciente que “nous” ( en général ) , et “NouS” – personnes libres et égales – VOULONS ( … ou PAS ) instituer comme contrôle a posteriori retro-actif sur cette boucle “scientifico-technique” elle-même auto-re-productrice de sa propre logique interne.
  • A titre provisoire donc, une telle connaissance scientifique de l’ “identité personnelle consciente” n’étant pas encore suffisamment clairement établie,
    je me donne un modèle simplifié où la modélisation de la “conscience personnelle” suppose deux aspects :


    – d’une part une capacité auto-organisée générale ( particulièrement développée dans l’espèce humaine, mais déjà présente dans le monde animal ) qui n’est pas spécifique à telle ou telle personne, mais qui permet à chacune de ces personnes de construire cérébralement un système de représentations suffisamment unifié par une connectivité communicationnelle interne, et qui fait que chacune de ces personnes peut, en gros, se penser elle-même comme une “identité personnelle consciente autonome” ( tout en se pensant aussi comme incluse dans de multiples réseaux d’interactions extra-personnelles )

    – d’autre part d’un système de mémoire, notamment consciemment mobilisable ( comme le suggère Locke ) comme “mémoire biographique” , grâce à laquelle la personne se constitue au fil du temps un récit auto-biographique de sa propre “identité personnelle”, “catégorielle” et pas seulement d’unité numérique de sa conscience : une “personnalité” donc , modulée et modelée par le vécu des situations qu’elle est amenée à vivre dans le cheminement de sa perspective “singulière” propre . Je ne parle pas ici des mécanismes généraux d’une telle mémoire biographique”, qui comme tels font partie de la capacité générale précédemment envisagée, et qui peuvent donc être scientifiquement étudiés puisque transversaux à tous les organismes capables de se donner une “mémoire biographique”.
    Je parle des contenus distincts des traces particulières voire singulières différentes utilisées par ces différentes “mémoires biographiques” pour apparaître à elles-mêmes comme différentes des autres “mémoires biographiques” et supposer ainsi certifier l’identité numérique de cette “biographie” : Le contenu de “ma mémoire biographique” est supposé ici ne pas être le même de celui d’autres “mémoires biographiques”, sauf pour une partie de cette mémoire qui est censée relater des “évènements vécus en commun” … .
    Il existe à ce propos une sorte de croyance générale de “bon sens” qui voudrait que forcément, il n’y a qu’une conscience personnelle numérique singulière – en tant que capacité connective organique de son cerveau et de son corps propre, qui puisse avoir accès à une singularité suffisante de sa “mémoire biographique” , et que cette singularité est donc codée comme un message tellement aléatoire ( comme un message codé supposé incassable pour qui ne dispose pas de la clé ) qu’il est impossible à tout jamais à un autre dispositif matériel organisé de réutiliser cet ensemble de traces pour reconstituer la “mémoire biographique” d’une personne consciente ayant déjà vécu, en utilisant le simple pouvoir général de constitution / reconstitution d’une mémoire biographique, pouvoir qui existe dans sa généralité chez tout un ensemble de formes organisées de traitement capables d’être conscientes d’elles-mêmes.

    La distinction de ces deux aspects, me sert notamment à distinguer ce que seraient deux types de conditions de “reproductibilité” post-mortem de mon “identité personnelle consciente“, en postulant précisément non pas une “immortalité de substance” ( du genre “âme” ou d’un noyau matériel concentré susceptible d’être “réveillé” ) , mais simplement la capacité d’une conscience en général de quelque système matériel organisé futur , à penser et construire sa propre “identité” à la fois comme l’incarnation ou l’ “implémentation” numériquement singulière de la capacité générale d’une “conscience de soi actuelle” ET comme pouvant en même temps reproduire en elle-même l’identité personnelle consciente de plusieurs, voire de multiples autres “identités personnelles” contemporaines ou passées, en particulier par l’ exploration partiellement reproductive de “mémoires biographiques” potentielles qui, actualisées, se reconnaîtraient elles-mêmes comme ayant déjà existé dans le passé “quelque part dans l’univers” ( ou quelque part sur Terre si l’ évolution des systèmes conscients que j’imagine reste centrée sur notre petite planète ou gardant suffisamment la mémoire historique globale de son “origine terrienne” ).

    Dans une certaine mesure, une telle possibilité – simplement imaginaire aujourd’hui – peut cependant être suffisamment explicitée pour trouver des connexions avec les capacités scientifico-techniques actuelles ou du moins assez facilement projetables dans un futur proche “réaliste”.

    Certes, je comprends bien que certains – au nom de leurs propres idéologies philosophiques – considèreront ma proposition comme idéologiquement proche du “transhumanisme” – et donc – de leur point de vue – “éthiquement et politiquement condamnable” …

    Je n’ai bien sûr pas plus à tenir compte de leurs récriminations éthico-politiques que je n’ai à tenir compte de systèmes de croyances religieuses qui prétendraient m’expliquer l’impossibilité métaphysique de telles perspectives, sous prétexte qu’ à la naissance ( ou la fécondation ) “Dieu joint une âme à un corps” et qu’à la mort “Dieu sépare de nouveau cette âme du corps” , et que par conséquent imaginer une reproduction contrôlée future possible d’une “identité personnelle consciente” est une “folie métaphysique” – hors de la croyance en un pouvoir créateur exclusivement “divin”…

    Par rapport à l’objection prétendument “éthico-politique”de certains, même nombreux …, je répondrai bien sûr que ma référence “éthique” propre est celle de ce que j’appelle ma “loi morale nouvelle” comme “Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité” , et que c’est seulement à la Lumière de ce principe moral personnel ( mais extensible à toute personne qui en ferait le libre choix ) que j’accepterai d’éventuelles objections “éthiques”, si ces objecteurs arrivent à me démontrer en quoi une telle perspective de “reproduction” partielle librement choisie de mon “identité personnelle consciente” actuelle serait logiquement contradictoire avec ma proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité.

    Quant à leurs propres idéologies éthico-politiques anti-transhumanistes
    supposées opposées à mes propres propositions, ils sont libres de les cultiver de leur côté … car je suis certain qu’ils ont et auront assez de travail intéressant à faire pour savoir, entre eux, à quelle commune “racine” ou “fondement universel ” ils veulent ou peuvent référer leurs propres objections “éthiques” …

    Qu’eux-mêmes ne veuillent à aucun prix imaginer ou pouvoir imaginer une “reproductibilité” au moins partielle de leur propre “identité personnelle consciente actuelle” … c’est leur libre choix … aussi longtemps qu’ils acceptent de ne pas me contraindre à accepter le leur …


    Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Liberté,Égalité,Fraternité,Laïcité

Ces 4 termes sont utilisés dans la Constitution française comme ayant précisément une “valeur constitutionnelle”.

Cependant, dans le cadre de la “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité”, ces 4 valeurs “collectives” de la”République Française” sont considérées comme résultant de l’adoption préalable, par les personnes qui adoptent librement entre elles une telle “convention”, des deux valeurs premières de la Liberté et de l’ Égalité.

La distinction du registre proprement “moral” où se situe la proposition “ELLE” ( “moral” parce qu’il s’agit fondamentalement d’une décision personnelle ), et des registres politiques et juridiques ( se référant à des régulations collectives ) , signifie que les deux autres valeurs républicaines, la Fraternité et la Laïcité, dérivent de la prise en compte du “réel” ( soit “naturel”, soit “historique conventionnel” ), à l’intérieur du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité.
Ce Projet ne se limite pas à une simple “proposition” formelle abstraite, mais décide de se confronter aux contraintes du réel, et demande aux personnes de définir des cadres “politiques” et “juridiques” dans lesquels elles souhaitent organiser collectivement leurs rapports réciproques réels étant donné les contraintes du réel.
Les personnes libres et égales décident alors de se poser la question des cadres politiques et juridiques de leurs “citoyennetés”, où elles peuvent définir leurs relations concrètes “individuées”, marquées par leur incarnation dans la complexité du réel “environnemental” où les personnes souveraines, libres et égales déploient et développent leurs existences.

J’ai déjà dit à plusieurs reprises qu’il ne s’agit en rien pour ces personnes, contrairement à la proposition rousseauiste, d’abandonner leur “liberté naturelle” au profit de la seule “liberté conventionnelle” que serait supposé garantir un “peuple” ou un État ou un gouvernement “souverain” à travers ses institutions.
La libre décision prise par des “personnes souveraines libres et égales“, et qui est au fondement même de leur reconnaissance réciproque “mutuELLE”, ne cesse, par définition, jamais d’être “aussi libre qu’auparavant” ( formule de Rousseau ) , donc non pas en substituant la “liberté conventionnelle” à la “liberté naturelle” comme dans le contrat social de Rousseau, mais précisément parce que chaque personne décide ainsi de se “gouverner” ELLE-MEME en décidant de la façon dont ELLE articulerait désormais sa “liberté naturelle” et sa “liberté conventionnelle” .

Remarque : la “solution” rousseauiste n’est elle-même que la variante de “contrat social” … proposée par la personne individuée “Jean-Jacques Rousseau” … dont la valeur “collective” ne vaut que par et pour les personnes qui reprennent cette proposition à leur compte :
– soit elles le font librement, et ne cessent de le faire librement,
– soit elles abandonnent en effet leur liberté personnelle, comme dans une “servitude volontaire”, au profit d’un “collectif” ou de ses “représentants souverains” , et acceptent alors le risque que cette supposée souveraineté collective d’une “volonté générale” devenue incontrôlée par ses membres – citoyens ( puisqu’ils ont abandonné leur “liberté naturelle” ) ne se transforme en Léviathan totalitaire … . Ce que malheureusement, l’histoire du “socialisme réel”, mais aussi, de façon plus atténuée, les centralismes jacobins “républicains” ont confirmé dans leurs fonctionnements réels.

Il y a donc deux positions “rousseauistes” :
Celle du Rousseau critique de tous les pouvoirs antérieurs et qui pose la question de la légitimité d’une nouvelle forme de “pacte social”, et celle du Rousseau qui pense trouver, grâce à son “contrat social” la réponse universelle à sa propre question … et qui ce faisant, reproduit les rapports de pouvoir qu’il avait précédemment révolutionnairement déconstruits …

Si donc je peux reprendre à mon compte la QUESTION posée par Rousseau au début du chapitre VI du Contrat social , je ne reprends pas la formulation de sa “RÉPONSE” :

Dans “ma proposition” , qui est donc au départ purement “personnelle”,
il n’y a aucun abandon de ma “liberté naturelle” au profit de la “liberté conventionnelle” que fournirait mon “P.E.U.P.L.E” : je reste moi-même, en “première personne”, entièrement maître de l’articulation à établir, pour moi, entre ma “liberté naturelle” et ma “liberté conventionnelle“, et cela précisément en définissant ma “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité”, comme POUVANT être ou devenir ÉGALEMENT la libre proposition de nombreuses autres personnes, auxquelles je reconnaîtrai LIBREMENT la MÊMEÉgale Libertéque celle que je me donne à moi-même , si et seulement si ces personnes, réciproquement, me reconnaissent ÉGALEMENT LIBREMENT cette même Égale Liberté Libre Égalité qu’elles-mêmes se reconnaissent à elles-mêmes.

( Car pour Vous, c’est Vous qui Voyez ).

La mise en commun de ce “Nouveau Contrat Social”
( ce “nouveau” NouS VAUT … ), est donc constamment soumis à la libre adhésion conventionnelle de ses membres, de partager jusqu’à un certain point les ressources et contraintes de leurs “libertés naturelles” respectives., jusqu’au point où en effet, cette mise en COMMUN, permet effectivement, à chacune de ces personnes souveraines libres et égales, de concrétiser dans le réel actuel et futur, leur commune adhésion “formelle”




La “crise démocratique” et un nouveau partage des compétences entre l’ordre “politique” et l’ordre “juridique”

Comme point de départ de ce questionnement, un récent article de Jean-François Collin dans A.O.C. :


La CEDH, un arrêt historique ou illégitime ?

Par Jean-François Collin Haut fonctionnaire

L’arrêt par lequel la Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la Suisse pour l’insuffisance de son action contre le changement climatique a été unanimement salué comme une décision historique par les médias. C’est assurément la cas mais pas pour les raisons qu’on croit : cette décision s’avère un véritable coup de force démocratique, qui vient remettre en question la séparation des pouvoirs.

Jean-François Collin y remet en question la légitimité de certaines décisions de la CEDH, ici l’exemple de l’arrêt du 9 avril 2024 “relatif à l’affaire « Verein Klimaseniorerinnen et autres c. Suisse », condamnant la Suisse pour l’insuffisance de son action contre le changement climatique. La Suisse est, en l’occurrence, condamnée à payer 80 000€ à l’association qui a initié la procédure devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Cet exemple permet de se reposer la question de la “légitimité démocratique”” respective des décisions “politiques” prises par les États, au nom de la “souveraineté des peuples” dont ils sont les représentants légaux ( Parlements au niveau du “pouvoir législatif”, gouvernements au niveau du “pouvoir exécutif ” ) et d’autre part des décisions judiciaires prises par les juridictions supra-nationales ( comme ici la Cour Européenne des Droits de l’ Homme ).

Il s’agit ici notamment de l’usage qui est fait par la CEDH , en diverses situations, de l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’ Homme.
( Voir le Guide sur l’ article 8 )

Dans cet article de Jean-François Collin nous avons un exemple typique de la querelle actuelle concernant la “légitimité démocratique”, et la question reposée de la “souveraineté” , en particulier des différentes formes et niveaux de la “souveraineté collective”, et donc de l’ instance “ultime” de décision “souveraine”.

Mais “QUI” décide de la”légitimité” de l’ instance souveraine “ultime” …
sinon, par définition même de la “souveraineté” , cette instance “souveraine” elle-même ?
Dans une définition courante de la “démocratie”, c’est le “peuple” qui est “souverain”. Comment un tel “démos” se définit-il lui-même comme “souverain” ? QUI lui attribue ou lui reconnait cette “souveraineté”, sinon chacun de ses membres “citoyens” ?


Mais chaque “citoyen” peut se penser “citoyen” à différents niveaux, depuis un “collectif citoyen” d’intérêt local ou lié à un projet politique particulier, jusqu’à la prétention d’être “citoyen du monde”, à une échelle de l’humanité globale où la différence entre la “citoyen” et la “personne humaine” s’estompe …

Je ( Armand Stroh ), considère que c’est la “personne humaine”, en tant qu’elle se veut “libre et égale” à d’autres personnes humaines , qui est “souverainement souveraine” … sur elle-même et seulement sur elle-même.

Cette prise de position et de décision autonome et autodéterminée, certes ne contient, par définition, en elle-même, aucune “reconnaissance” obligatoire ou légitimement exigible d’une telle “souveraineté de la personne libre et égale sur elle-même, ni par les autres “personnes”, ni par une quelconque instance collective qui serait “sommée” de procéder à une telle reconnaissance …
En toute logique dérivée de ma décision personnelle, je considère donc qu’une telle “reconnaissancePEUT être réciproquement établie, pour autant et seulement pour autant, qu’il existe d’autres personnes que moi-même qui font ce même libre choix de “souveraineté” radicale ( “à la racine” ) sur elles-mêmes, et ne cherchent d’aucune façon à étendre cette souveraineté personnelle aux domaines de souveraineté propres aux autres personnes.

ELLE et NouS :

ELLE “les” noue ? ( le nuage nouage des hommes aux faux nids )

Qui donc ?

“Mes Moires”

“ELLE et NouS, MEME”, suggère bien sûr sa “part hantée” “Esthéllique”, avec “La Mariée, mise à nu par ses célibataires, même” , ou le “Grand Verre” de Marcel Duchamp.

“Mise à nu” ou “Mise à NouS” , ET , MEME, A JE-NOUS …

De quelle articulation – rotule, les genoux du JE – NOUS nous parlent-ils ?

Si un fétichisme bien établi et culturellement identifiable des “genoux” peut bien sûr être invoqué, une interprétation plus “personnelle” et de sérendipité singulière accidentelle se retrouve dans ma mémoire iconique :
Où deux “articulations” perpendiculaires sont mises en “jeu”
( et peut-être en “je” ), à partir de l’ icône souvent évoquée ici de “Délila”.