Catégorie : Droits Humains
Quelles frontières ?
Un ouvrage récent, cité sur Philomag, pose la question de la nécessité plus ou moins importante d’avoir des “frontières” économiques, sociales, politiques, etc.
“Frontières, une illusion ?”,
de Dominique Bourg, Astrid von Busekist et Michel Foucher
“Si la mondialisation permet la libre circulation des marchandises, pourquoi cette libre circulation ne s’applique‐t‐elle pas aussi aux individus ? Comment accorder la démocratie avec la préservation raisonnée des frontières ?
Dans cet essai que Philosophie magazine Éditeur a la joie de publier, une spécialiste de théorie politique, un géographe et un philosophe examinent les nombreuses problématiques liées aux frontières – leur nécessité, leurs propres limites et les crises auxquelles elles renvoient… Et les trois s’accordent sur l’importance des États face aux risques du chaos. “
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La question des frontières est bien sûr fondamentalement à interroger aussi de notre propre point de vue où nous cherchons à définir comment en toute “Libre Égalité“, chaque personne peut choisir de participer ou non au “P.E.U.P.L.E” ( “Projet Éternel Universalisable des Personnes Libres et Égales” ), puisque nous proposons précisément que chacune de ces personnes, si elle choisit d’Y participer – dans une certaine mesure qui ne dépend que de sa propre liberté – est en même temps, à son niveau – là où elle se situe elle-même sur la “frontière” du “DEDANS” et du “DEHORS” de ce “P.E.U.P.L.E.” -, gestionnaire du passage de la frontière, en sachant bien, puisque c’est au moins partiellement son propre libre choix, que le “DEDANS” est défini par l’adhésion à la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, et qu’il existe donc, potentiellement une zone ou “noyau” central, où une telle adhésion est “pleine et entière”, pour les personnes qui – en toute “Libre Égalité” accepteraient la stricte “Égale Liberté” des autres personnes qui font ce même libre choix.
Par conséquent, si elle a toute latitude de se situer elle-même dans tout l ‘éventail du “DEDANS” au “DEHORS” et participe activement à la structure de cette “frontière fractale” à son propre “point de passage” personnel ( et de “pas sage” ), elle sait aussi, par définition de cette adhésion possible, que TOUTE supposée “exception” ou “passe droit” qu’elle s’accorde à elle-même, entraîne par définition qu’elle accorde le même passe droit d’ “Égale Liberté” à toute personne de son “voisinage”.
En effet, par définition, la “Liberté” propre proposée par l’adhésion à la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est celle d’une “Égale Liberté” :
plus une personne veut pouvoir bénéficier de ce nouveau statut de “personne libre et égale, souveraine sur elle-même“, plus elle se doit – librement – de reconnaître elle-même cette même “Égale Liberté” à toute autre “personne” … pour autant que cette autre personne lui reconnaisse symétriquement aussi ce même statut.
Autrement dit : la force de ce “lien” ou de ce “contrat”, tout en pouvant être quantitativement de tout degré intermédiaire imaginable entre “DEDANS” et “DEHORS”, est – par définition – , symétrique, c’est à dire “égalitaire“ entre les deux personnes qu’il relie : chacune des deux personnes sait, en Y adhérent, qu’au niveau de ce “nouveau contrat social” il ne peut exister aucune “domination”, aucune “inégalité de statut” entre elle-même et chacune des personnes avec lesquelles elle choisit de se lier ainsi, puisque toute variation d’intensité de ce lien entre elle-même et d’autres personnes est par définition symétriquement répercuté.
Si elle choisit par exemple de réduire unilatéralement l’intensité de ce lien à “zéro” , en ne se considérant plus “liée” à telle ou telle autre personne, par la volonté commune de leur “Égale Liberté”, alors elle “libère” simultanément, symétriquement, cette autre personne de toute obligation contractuelle d’ “Égale Liberté” envers elle-même.
Par définition le contrat d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, suppose le LIBRE CONSENTEMENT des deux “contractants”( leur “Libre Égalité” ).
Si Vous ne voulez pas participer, si PEU que ce soit, à une telle “Égale Liberté”, en reconnaissant à d’autres personnes cette même “Égale Liberté” dont Vous voudriez pouvoir “bénéficier”, alors c’est que Vous choisissez de ne pas faire partie de ce nouveau “P.E.U.P.L.E.”, qui mènera donc son Projet sans Vous …
Car bien entendu, “c’est Vous qui Voyez” …
Guerre et Paix …
“Conflit israélo-palestinien”,
“Conflit russo-ukrainien” , …
Il ne s’agit de soutenir aucun “peuple”, aucune “identité”, pour savoir qui des “victimes” est plus victime qu’une autre …
Il s’agit de soutenir toutes les personnes qui, quelles que soient leurs “identités” supposées, leurs “origines” ou leurs “appartenances”, sont d’accord pour mettre leur référence éthico-politique à des “valeur humanistes universalisables” AU-DESSUS de toutes leurs émotions “identitaires” et affiliations historiques, géographiques, culturelles, familiales.
Il n’y a pour NouS aucune question préliminaire sur une “origine”, ni ethnique, ni sociale, ni culturelle, mais seulement une question sur la nature du Projet éthico-politique que vous êtes capables de mettre au moins idéalement au-dessus de vos allégeances “identitaires” préalables.
Jusqu’à quel point ou seriez vous d’accord pour reconnaître une “Égale Liberté” à toute personne ( pour le moment “humaine” “homo sapiens”, mais pas nécessairement ), SI CETTE PERSONNE accepte comme vous, réciproquement, de vous reconnaître cette même “Égale Liberté”?
Il est clair que nous soutenons tous les efforts de personnes qui cherchent à dépasser leurs conflits identitaires, nationalistes ou communautaires culturelles, en construisant, au delà de leurs “appartenances” supposées, des projets communs avec d’autres personnes ayant cette MÊME VOLONTÉ de dépassement.
Ainsi, concernant l’actualité immédiate du “conflit israélo-palestinien”, nous n’entrerons pas dans les querelles de “légitimité” historico-géographiques identitaires et nationales, mais nous soutenons les initiatives de toutes les personnes qui, bien que minoritaires actuellement, jettent des ponts par dessus ces “identités” :
Par exemple : Les “Guerrières de la Paix”, “Standing Together“, etc.
Mais encore plus “au-delà”, il s’agit de reléguer désormais à l’arrière plan des références du passé toutes les identités collectives de type “peuples”, “nations”, “États” , “communautés” , “classes sociales”, etc.
A titre provisoire, nous continuons à soutenir toutes les références aux “Droits Humains”, au Droit international, aux ONG humanitaires qui acceptent la possibilité de “valeurs humanistes universalisables”.
Car nous sommes parfaitement conscients des limites de toute l’organisation des institutions actuelles du “droit international” telles qu’elles résultent des suites de l’après 2ème Guerre Mondiale, de la décolonisation, et d’une certaine fin de la “guerre froide” entre les deux blocs “occidentaux” et “soviétiques” .
L’actuelle confrontation supposée entre un “bloc occidental” et un “Sud global” ne vaut pas mieux.
Car pour “NouS”, une “nouvelle donne” juridique et politique mondiale ne peut durablement avoir des effets “pacifiants” qu’en se basant sur le Libre accord, non plus des “peuples” ou des “nations”, mais directement des “personnes libres et égales” entre elles prêtes à se reconnaître mutuellement individuellement un tel nouveau statut de “citoyenneté mondiale” constitué et adopté par ces personnes elles-mêmes et non plus par leurs “représentants” nationaux.
Certes, dans la pratique effective cela suppose de multiples occasions de “représentativité” à travers des initiatives associatives partielles, qui manifestent des alliances concrètes possibles, par la mise en commun de “ressources” nécessaires au développement d’une “Égale Liberté Libre Égalité” de ces personnes.
Économie circulaire forte
Le problème : article sur AOC :
https://aoc.media/analyse/2024/09/18/vers-leconomie-circulaire-forte
En quoi une analyse des conditions d’une “Économie circulaire forte” est-elle nécessaire pour permettre une réalisation plus effective des valeurs de Liberté et d’ Égalité telles qu’elles sont définies par la Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité ?
La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est bien sûr une proposition à la fois morale, politique et juridique à très long terme, dont la réalisabilité progressive dépend d’une continuité suffisante des ressources physiques, énergétiques, matérielles, etc. nécessaires pour permettre à l’ensemble des personnes participant à un tel Projet, d’Y accroître à la fois leur propre liberté personnelle ( notamment comme “Libre Égalité” ) et l’ “Égale Liberté” actuelle et surtout future de toutes les personnes qui choisissent d’Y participer.
En particulier la “circularité” ou le développement “spiralaire” de l’ implication réciproque de l’ “Égale Liberté” ( collectivement assurée par les personnes participantes ) ET la “”Libre Égalité” de cette implication personnelle, supposent une articulation à la fois explicitement volontaire ( individuelle et collective ) et implicitement facilitée par le processus “auto-organisateur” d’une complexité inconsciente de ses propres capacités ( “spontanéité” des processus de l’évolution ) de l’ensemble des processus qui maintiennent et développent à long terme la “croissance” de cette “Égale Liberté Libre Égalité”.
A partir du moment où on considère que le pilotage conscient volontaire ( qu’il soit individuel ou collectif ) n’est encore qu’une toute petite partie “émergente” de la complexité inconsciente des phénomènes d’ auto-organisation de la “nature” , il faut bien sûr, à l’intérieur de la “superstructure” de notre volonté consciente, maintenir la conscience de l’existence de cette gigantesque “infrastructure” inconsciente qui “nous” a produit … précisément sans que cette “nature” ait besoin, pour survivre en évoluant, de savoir ce qu’elle fait et en vue de quelque “finalité” imaginaire éthico-politique … que nous projetons rétrospectivement sur elle.
70 ans de Droits de l’ Homme
Quelle “laïcité” ?
Les querelles sur le “voile” en France, alors qu’elles n’ont pas d’équivalent ailleurs, posent un vrai problème sur la façon dont certains et certaines en France interprètent la “laïcité à la française” :
Voir cet article dans AOC :
Turban des Sikhs en Grande-Bretagne et hijab des musulmanes en France
Par Olivier Esteves
La Proposition “ELLE” comme réponse à la remise en cause croissante de l’universalisme des Droits Humains
Il s’agit là d’une des entrées importantes pour qui veut comprendre pourquoi j’ ai été amené à déclarer publiquement cette proposition spécifique de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.
Cette crise actuelle de l’ “Universalisme des Droits humains”, n’est pas directement à l’origine de ma proposition, qui est plus ancienne et plus personnelle, mais les analyses qui sont faites depuis quelques années de cette “crise de l’ Universalisme” , ne font que renforcer ma conviction que ma proposition peut servir de point d’appui pour une nouvelle conception des “droits de la personne libre et égale” , qui se distingue en particulier des supposés “fondements” des “droits humains” comme “droit naturel” .
Pour analyser la crise actuelle de l’ Universalisme”, de nombreux textes sont disponibles.
On peut partir par exemple de l’ analyse faite sur le site du service public par :Laurence Burgorgue-Larsen :
Droits de l’homme : une remise en cause croissante dans le monde.
On y trouvera les principales catégories de critiques actuellement formulées contre un supposé “universalisme” des droits humains.
En quoi la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” peut-elle servir, et à qui, pour construire une nouvelle réponse aux critiques de l’ancien “universalisme des droits de l’homme” ?
Précisément parce qu’elle renverse l’ordre de la légitimation “verticale” traditionnelle qui prétend poser “pour tous les êtres humains” un cadre de référence moral et juridique, sans demander en réalité à ces “êtres humains” ( sauf à certains d’entre eux, supposés être non seulement des “humains”, mais des experts en matière de philosophie morale, de philosophie du droit ou de philosophie politique ) ou des personnes qui se sont auto-proclamées “rédacteurs” de la “Déclaration Universelle des Droits de l’ Homme” , et sont parvenus, dans le contexte de l’après guerre mondiale, à faire examiner et adopter les textes en questions, dans le cadre de la nouvelle “Charte des Nations Unies” : des représentants politiques donc de ces “Nations” dont on présuppose qu’ils sont légitimes à signer ces textes internationaux au nom de leurs “citoyens” respectifs … sans que ceux-ci aient directement leur mot à dire, en ce qui concerne pourtant un cadre général qui les concerne potentiellement chacun …
Ce sont donc en réalité de supposés experts du langage et des institutions juridiques qui ont été les auteurs et rédacteurs effectifs de ces textes, soumis ensuite aux représentations politiques des “États parties” réunis sous l’égide des “Nations-Unies” .
Ce contexte historique très particulier de l’après deuxième guerre mondiale de la rédaction d’un texte prétendu “universel”, est de moins en moins suffisant pour garantir la reconnaissance de la référence continuée à ces textes.
Contrairement à cette référence traditionnelle à un ordre juridique ou moral “venu d’en haut” , et auquel les personnes citoyennes dans le monde entier seraient censées se soumettre “a priori” sous le prétexte qu’il s’agit de “droits humains universels” ( proclamés tels par une très petite minorité de ces êtres humains ) , ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne prétend à aucune “universalité a priori” de ce genre : ELLE est purement et simplement une proposition personnelle venant d’une personne individuelle qui décide d’être elle-même par et pour elle-même , une “personne libre et POTENTIELLEMENT égale” à d’autres personnes, si et seulement si de telles autres personnes font le libre choix totalement autonome et autodéterminé, de se considérer elles-mêmes comme de telles “personnes libres et égales” , ET reconnaissent simultanément à toute autre personne ce même statut de “personne libre et égale”, si et seulement si celles-ci, réciproquement, de même.
Par construction ou “définition” , seules des personnes qui font ce libre choix sont concernées par ce nouveau cadre de “droit de la personne libre et égale”.
Tous les “autres êtres humains” PEUVENT bien entendu effectuer un tel choix quand ils le veulent … et donc rejoindre la “communauté des personnes libres et égales”, mais ils ne le “doivent” pas a priori sous prétexte qu’ils appartiendraient au même “genre humain”.
C’est donc par définition de la responsabilité personnelle propre que dépend un tel choix, si la personne veut librement se positionner ainsi, et elle ne pourra bénéficier d’un tel statut moral ( et éventuellement nouvellement “juridique”) que pour autant qu’elle accepte de le reconnaître aux autres “personnes libres et égales” .
“Pour autant”, signifie que cette “appartenance” auto-proclamée peut être partielle , quantitativement et qualitativement, mais que, par définition, une personne ne peut pas exiger des autres personnes qu’elles se soumettent à cette nouvelle “loi morale” alors qu’elle-même pense pouvoir s’en exempter sur un certain nombre de points liés à ses intérêts privés locaux propres …
La souplesse du degré d’adhésion inhérente à cette proposition est bien sûr due à l’ exigence de liberté maximale pour chaque personne, y compris dans son degré d’adhésion, sachant bien sûr que si elle-même n’adhère au principe d’ Égale Liberté Libre Égalité” que dans une certaine “mesure” dont elle garde le libre contrôle … les autres “personnes libres et égales” sont évidemment tout aussi libres de faire de même.
Il en résulte immédiatement que l’ensemble des “personnes humaines” ( ou non-humaines s’il s’en trouve …. ) se trouve alors “réparti” suivant un degré d’adhésion plus ou moins fort, sachant que chacun ne peut compter sur toute la force potentielle du principe commun d’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que pour autant et dans la “mesure” où lui-même y participe librement.
Crise des identités nationales
La proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est une proposition d’une personne qui s’adresse à d’autres personnes, au-delà de tout autre préalable de référence “identitaire” de ces personnes.
Pour introduire au débat qui concerne les “identités nationales” , on peut utiliser le débat suivant proposé sur la chaîne parlementaire LCP :
InselHin
I n s e l h i n par Gérardt sous ce signe que la mer Méditerranée, celle de tant d’îles réelles ou mythifiées, devient le désastre du monde, le règne de la mort de ceux qui croient s’y sauver. La disparition, le trouble, la suspension du refuge, et pourtant la force de la vie qui nous oblige — c’est ce que le poème sait montrer et dire. |
Hors de l’actualité méditerranéenne des naufrages d’émigrés à la recherche d’une terre à vivre, le “Hin” de Inselhin , peut aussi phonétiquement se traduire par “détruit” : les îles sont donc détruites, cassées .
Dans la mythologie “pasiphique”, l’ “État du Tas”est une telle île, comme un “tas de gravas”. Et dans la perspective de “L’art d’escalader l’Everest” de 2005, il s’agit aussi métaphoriquement de l’ “État de l’Art” , puisque ce “TAS” ou “Ile de Lade”, résultait de l’ effondrement d’un TABLEAU dont il ne restait , suspendu, qu’un cadre vide.
Rappelons aussi que c’est sur ce “TAS” que subsistait un fameux “Trône”, dit “Trône de Quipudep” – parent proche du “Trône de Minos” .
C’est sur les bords de ce “trône” ( dit aussi “NOTRE TRONE ETRON” ), que naquit la blanche figure de la princesse “Délila”.
« L’universel après l’universalisme »
Deux articles parus dans AOC :
L’universel après l’universalisme – Pourquoi, malgré tout, défendre l’universalisme ? 2/2
Par Alain Policar Politiste
” À partir des défis et critiques exposés précédemment, ce second volet de l’analyse consacrée à l’universalisme engage une réflexion sur la construction d’un idéal cosmopolite qui transcende les frontières et les héritages du colonialisme. Une vision renouvelée de la modernité apparaît alors possible, dans laquelle l’universel se révèle non comme une oppression, mais comme une quête collective pour une humanité unie dans sa diversité et ses aspirations à l’émancipation.”
Il existe une grande différence entre la proposition du cosmopolitisme universaliste classique d’ Alain Policar, et le type de “nouveau cosmopolitisme” qui résulterait de l’adoption, par un certain nombre de personnes, mais pas nécessairement par “toutes” , de la Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.
En ce sens, il serait approximativement possible de dire que notre proposition “ELLE” se situe entre celle d’un “cosmopolitisme universaliste” supposé à nouveau fondé sur une “vérité universelle” dans l’ordre normatif et d’autre part le “relativisme” s’appuyant directement sur le constat de la diversité des références culturelles, dont chacun serait constitutive d’un “monde” distinct organisé par des “vérités alternatives” .
Visiblement, ce que ne veulent pas comprendre, comme d’ailleurs déjà Kant, les tenants d’un “cosmopolitisme universaliste humaniste” traditionnel, c’est la différence fondamentale à faire entre ce qui est de l’ordre de la “vérité” comme établissement contrôlé de la connaissance scientifique du réel ( relevant de ce que Kant appelait la “raison théorique” ) , et précisément ce qui est de l’ordre de la normativité éthico-juridico-politique, qui – pour les humanistes universalistes en général – est fondamentalement basé sur l’idéal de la Liberté.
L’erreur kantienne et à sa suite de la plupart des “humanistes universalistes” est d’avoir pris pour modèle de la “législation morale” ( et donc aussi juridique et politique ) l’universalité de la méthodologie scientifique rationnelle, telle qu’il pensait la trouver notamment dans la physique newtonienne.
Kant prétend établir dans cet ordre de la normativité, à travers l'”impératif catégorique”, etc. une universalité équivalente à celle établie par la physique newtonienne dans l’ordre de la compréhension des “lois de la nature”.
Il oublie ainsi paradoxalement sa propre innovation qui consiste à définir l’ordre normatif ( éthico-juridico-politique ) comme étant celui de la Liberté, et que précisément les “lois de la nature” scientifiquement établies n’ont, par définition, aucun besoin de se référer, ni à une législation divine, ni à la législation normative de la liberté.
Pour ma part, dans la Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité, le recours fondateur à la Liberté s’appuie entièrement et radicalement sur lui-même :
C’est LIBREMENT que “NouS” instituons le “nouvel ordre normatif” sur cette Liberté même : à la fois instituée et instituante :
Toute pensée libre consciente d’elle-même a donc, par définition ( définition que ces consciences se donnent d’elles-mêmes ), la possibilité de CHOISIR et de DÉCIDER si elle veut ou ne veut pas participer, ou dans quelle mesure ( dans l’ échelle d’un “plus ou moins “) , à l’institution réelle de structures culturelles normatives permettant de développer dans le réel physique ( à tous les niveaux d’organisation de la matière possibles ) des conditions et ressources réelles permettant une telle “Égale Liberté Libre Égalité” dans son ouverture indéfinie vers un “avenir” dont elle définit de plus en plus elle-même les nouvelles lignes directrices.
Il en résulte qu’un tel “nouvel universalisme”, ne peut en aucun cas s’imposer contre la volonté personnelle individuelle des personnes concernées :
Il s’agit donc d’un simple potentiel d’universalisation possible … pour toute “personne libre et égale” qui choisit librement de se considérer comme telle et donc de considérer très exactement de la même façon toute autre “personne libre et égale” qui effectue librement ce même choix.
Comme il n’y a, dans cette perspective, aucune possibilité ni de contraindre ni d’obliger d’avance ou a priori de telles “personnes libres et égales” à faire un tel libre choix ( définition de la liberté … ), il est donc prévisible qu’un certain nombre d’êtres humains, comme personnes individuées, ne feront pas un tel choix ( au nom de leur propres libres raisons ) … et constitueront ou continueront à constituer des communautés “culturelles” ou “juridico-politiques” diverses ne reconnaissant pas notre Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” .
Il y aura donc à penser nécessairement un “Dedans” et un “Dehors”, où les personnes concernées décident elles-mêmes d’être “dedans” ou “dehors” ou dans toutes sortes de situations frontalières mixtes avec “un pied dedans et un un pied dehors” , par rapport au “nouveau contrat moral” de l’ Égale Liberté Libre Égalité”.
Le système global de ces frontières est donc complexe et fluctuant, sans cesse soumis à toutes sortes de dynamiques évolutives de déstabilisations en restabilisations.
Il peut exister dans ce système des zones où la frontière entre “Dedans et Dehors” est relativement nette et stable , les personnes qui se situent de part et d’autre d’une telle frontière sachant clairement si elles sont “dedans” ou “dehors”, ou si elles ont plus ou moins “un pied dedans” et “un pied dehors”.
Mais beaucoup de ces “frontières” ont et auront peut-être de plus en plus une structure “fractale”, c’est à dire que les zones “dedans” ou “dehors” seront très “imbriquées” et développant leurs dynamiques de distinctions à toutes les “échelles”.
La zone propre de développement individualisé de la “personne”, et qui se situe en quelque sorte à une échelle intermédiaire, entre les dynamiques organisationnelles “supra-personnelles” ( politiques, culturelles, sociales, économiques, etc. ) et les dynamiques intra-personnelles ( neuro-psychologiques, subjectives, organiques biologiques corporelles … ), peut alors être elle-même le lieu de turbulences où parfois des rigidités frontalières se cristallisent, ou encore être traversée par les structures “fractales” qui déploient leurs dynamiques aux différentes échelles entre des organisations supra-personnelles et les échelles intrapersonnelles de conflits internes et de modes divers de “résolution” de tels conflits.
La “personne libre et égale” s’auto-organise précisément librement à une telle échelle intermédiaire, parce qu’elle EST ET SE VEUT consciemment “personne libre et égale” en articulant sa liberté auto-conçue comme IDÉAL projeté et par ailleurs les conditions préalables de réalisation d’une telle liberté qui sont elles-mêmes “représentées” à cette conscience, soit en tant que conditions “extérieures” à la personne ( “environnementales”, “sociales”, etc. ), soit comme conditions internes ( capacités corporelles, “psychologiques” : mémorielles, linguistiques, sensorielles, etc. ), toute personne “consciente d’ elle-même”, sachant précisément au minimum que les conditions réelles minimales de sa conscience actuelle réelle sont nécessairement réunies au minimum comme capacité générale à produire des représentations conscientes.
Remarque : C’est le coeur de la remarque cartésienne universalisable du “cogito” comme conscience de soi ne pouvant pas se penser autre qu’elle-même ( notamment absente à elle-même, “inconsciente” ou “morte” ) aussi longtemps du moins qu’elle continue à penser : le doute hyperbolique au sujet de tout contenu particulier de cette attention consciente, y compris au sujet des représentations que la conscience se donne de ce qu’elle est “elle-même”, ne peut pas détruire cette représentation minimale du soi conscient, sans détruire simultanément la capacité même qui alimente la possibilité de douter. Plus je prétends “douter de tout”, plus je présuppose et je renforce la capacité générale par laquelle il est possible de douter , et l'” hyperbole” auto-organise ainsi – par “négation continuée possible” – sa propre configuration limite, formellement liée au présupposé formel de la “réflexivité”: en “doutant de lui-même”, tout doute “hyperbolique” se relativise lui-même, en ne pouvant “scier la branche sur laquelle il est lui-même assis” que jusqu’au point “limite” où précisément la “branche” casserait … Or – aussi longtemps du moins que j’ai conscience de me penser comme conscient – c’est que la branche n’est pas cassée.
Certes il existe des états de conscience intermédiaires ( comme dans le rêve par exemple, ou toutes sortes d’états de conscience “altérée”) , où la capacité d’attention de la conscience à son propre auto-contrôle n’est que partielle, et peut même souffrir de cette incapacité à se retrouver “entièrement” elle-même : ainsi dans les rêves où nous pouvons savoir partiellement que nous sommes en train de rêver, et que le cauchemar semi-conscient consiste alors à ne pas retrouver la voie de la récupération globale de l’état de veille conscient.
Pour en revenir à la question de la liberté en rapport avec celle de la conscience personnelle de sa propre liberté, je pose consciemment et librement une forme de réciprocité entre “ma conscience de ma liberté et ma liberté de ma conscience” : je ne saurais être “libre” sans être au moins à certains moments “conscient” et donc notamment “conscient de ma liberté” , et réciproquement, je ne saurais être entièrement “conscient de moi-même comme conscience” sans être en même temps “libre de cette conscience”, c’est à dire capable de choisir au moins partiellement le degré de conscience, en particulier la conscience volontaire ou la volonté consciente d’entretenir ou de développer les conditions de ma liberté.
Certes, telle que je l’ai énoncée ci-dessus, la formule de réciprocité ( cette implication réciproque ne veut pas dire identité de la conscience et de la liberté ) entre “conscience” et “liberté” , VAUT pour “ma liberté” et pour “ma conscience” ( dont JE suis librement et consciemment responsable envers “moi-même” ).
Cette formule ne VAUT donc comme potentiellement “universalisable” que par et pour les personnes qui choisissent comme moi, de poser une telle formulation :
Ainsi la formule “ta conscience de ta liberté” implique réciproquement “ta liberté de ta conscience” , ne VAUT pas par MA propre décision personnelle, mais si et seulement si le “TU” auquel je m’adresse ( “c’est vous qui voyez” ) transforme librement cette formulation proposée en la sienne propre, en position de “première personne”, en devenant alors, pour cette personne qui s’en empare, aussi formulable comme implication réciproque de “ma conscience de ma liberté et ma liberté de ma conscience“.
En généralisant alors à toutes les personnes qui accepteraient librement une telle formulation, nous pouvons alors formuler en commun cette idée sous la forme : “notre conscience de notre liberté” implique réciproquement “notre liberté de notre conscience“.
Ce qu’on appelle alors couramment la “liberté de conscience” ( où le mot “conscience” prend une signification morale et plus seulement psychologique en passant de “Bewusstsein” à “Gewissen” , ou en anglais de “Consciousness” à “Conscience” ) suppose en effet la “conscience de cette liberté” .
A cause de l’ ambigüité sémantique du mot “conscience” tout seul hors contexte, en français, il faut compléter par l’ adjectif en général utilisé pour distinguer “conscience psychologique” et “conscience morale”.
Notre formule de réciprocité signifie alors plus précisément :
“la conscience psychologique de notre liberté possible ou effective” implique réciproquement “la liberté possible ou effective de notre conscience morale “.