Covid, interactions bio-psycho-sociales, et positionnements éthico-politiques

Depuis l’apparition de la « pandémie » de la Covid-19, de nombreuses études explorent les effets pas uniquement « épidémiologiques » au sens restreint des facteurs de la transmission et des effets pathologiques du virus et de ses variantes, mais aussi toute la dynamique des relations psychologiques, sociologiques, politiques, culturelles, etc. qui finissent par « faire système » avec les interactions proprement « biologiques » entre les organismes vivants et les « populations » qui regroupent statistiquement ces organismes et dont les déterminismes « statistiques » viennent croiser les déterminismes locaux et leurs interactions situées.

Ces problématiques interrogent aussi fortement les relations entre les dynamiques qui se produisent à tous les niveaux de façon inconsciente pour les organismes vivants qui en sont cependant à la fois les acteurs et les récepteurs « subissant » les effets de ces dynamiques, et d’autre part la prise de conscience d’un certain nombre d’aspects par certains de ces organismes, grâce à leurs capacités de traitement et de « représentation-modélisation » d’une partie de ces dynamiques « réelles » inconscientes, aussi bien au niveau de l’organisation des cerveaux conscients individuels des personnes qu’au niveau des relations interpersonnelles collectives permettant des « représentations collectives » au sein de groupes de personnes interagissant notamment à travers des supports de « langages » divers.

Une façon de se poser ces questions, inclut des « analyses politiques » réflexives, concernant l’ensemble des enjeux induits par le surgissement du virus et de sa forme pandémique et les « réponses » des systèmes sociaux, politiques, culturels … aux effets proprement biologiques de la propagation et des effets pathologiques du virus sur les organismes.
Bref, jusqu’à quel point un « pilotage » collectif conscient d’une telle macro-dynamique à de multiples échelles et dimensions est-il possible, et dans quelle mesure pouvons-nous nous donner collectivement et consciemment, une « représentation » de notre ignorance de toute la part dynamique du « réel » ( « part immergée de l’ iceberg » ) qui échappe à nos prises de consciences individuelles et collectives ?

Diverses approches sont bien sûr possibles et chaque « chercheur », mais aussi chaque « citoyen » , peut proposer sa propre perception de ces enjeux …

Par exemple ( ce n’est qu’un exemple, qui ne préjuge en rien de mes propres positions sur le sujet … ) :

Covid-19 : la santé publique comme laboratoire du contrôle social

Par Mathieu Corteel


Quand un virus biologique accélère l’évolution des variants de la philosophie politique …

Depuis l’apparition de la Covid-19, nous assistons à des interactions complexes entre la sphère proprement biologique où les virus interagissent avec d’autres organismes vivants, et la sphère économique, politique, sociale, culturelle, etc. où se déroulent les compétitions-coopérations entre les « idées », les « théories », les « représentations » , qu’elles soient individuelles ou collectives.

Une des zones sensibles où se déploient aujourd’hui ces interactions est celle de la « confusion des idées » qui règne aujourd’hui notamment dans la « gauche française », et bien sûr, pour ce qui nous intéresse dans ce blog, des interactions entre « Liberté », « Égalité », « Fraternité » …

Ainsi, dans l’ actualité immédiate de cet été 2021, les prises de positions des uns et des autres sur la question de la vaccination contre la Covid-19, la question du « Passe sanitaire » , etc. , et de toutes les exploitations idéologiques et politiques des difficultés propres à cette situation.

Je ne vais pas ici entrer dans l’ arène d’un combat médiatique entre « pro-vax » et « anti-vax », mais continuer à me poser la question de ce qui divise aujourd’hui les pensées qui se situent pourtant elles-mêmes dans une certaine parenté « de gauche ».

Qu’est-ce qui, par exemple, oppose un article comme celui de Philippe Marlière dans Médiapart ( Gauche et pass sanitaire : les impasses d’un combat confusionniste ), à une prise de position comme celle de Barbara Stiegler dans un entretien sur « Reporterre »
(«Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle») ?

Est-ce une question totalement nouvelle ?

La crise sanitaire de la Covid-19 et ses effets économiques, sociaux, politiques et culturels, ne fait qu’offrir un nouveau contexte de développement d’une « lutte pour la vie des idées » qui parcourt depuis longtemps le « monde intellectuel » et pose la question du rapport entre « science » et « idéologie » et plus généralement entre les « réel » et les « représentations que nous nous faisons du réel », entre les déguisements multiples, qui cherchent à faire passer l’un pour l’ autre, consciemment … ou inconsciemment, au gré des « intérêts », soit de la « survie des idées », soit de la survie tout court des groupes ou des individus qui les portent …
Faut-il rappeler les temps pas si anciens, ou certains « marxistes » ou « marxiens » prétendaient élever le « marxisme » ( le leur … ), ou le « matérialisme dialectique » au niveau d’une « science ». Et que la question « critique » fondamentale était de séparer une « science bourgeoise » d’une « science prolétarienne », tout en prétendant en déduire dans quel « camp » on devait se placer … d’autant plus qu’on ne s’y trouvait pas « réellement » inscrit par les hasards de la naissance.

Chaque personne, en fonction de sa situation( réelle ou imaginée ), est porteuse à la fois d' »idéaux », de croyances, de « représentations de la réalité », et de conceptions philosophiques plus ou moins conscientes ou explicites des rapports entre ses propres idéaux ( personnels ou référés à un collectif social ou culturel ) et ses tendances à croire plutôt telle ou telle opinion ou « théorie » véhiculée dans les supports médiatiques ou communautés auxquelles elle a accès.

Ce qui caractérise un certain nombre de positionnements actuels, c’est leur prétention à disposer d’un savoir hypercritique qui leur permettrait de déjouer toutes les subtilités de la manipulation par un ennemi tout désigné ( le « grand capital ultralibéral mondialisé », que quelques nostalgiques attardés continuent à affubler de qualificatifs comme « complot judéo-maçonnique » ), tout en prétendant, comme tout bon « complotiste », que de toutes façons, quoiqu’ « ON » fasse, ces « dominants » ultimes l’emporteront toujours sur la grande masse des « dominés manipulés » … sauf si, évidemment, miracle ultime, quelques gourous hypercritiques, déguisés en grands justiciers, parviennent, à force de « modestie feinte » ( Tartuffes de tous les pays, unissez-vous ) , de vous faire oublier qu’en dénonçant toutes ces « manipulations », ils vous font passer la leur … avec votre consentement …

Mais alors « ma bonne dame », qui peut-on encore croire !

Les techniques de la manipulation de l’emprise sectaire sont vieilles comme la capacité dissimulatrice humaine ( et plus loin encore les nombreuses techniques d’illusion inventées par l’évolution … ), mais se démultiplient aujourd’hui de façon accélérée, notamment grâce à la rapidité « virale » de leur reproduction sur les « réseaux sociaux », et chaque petit Tartuffe ou gourou en herbe, peut y trouver ici ou là, pour un temps, son « heure de gloire », et son « peuple » qui l’acclame … pour éventuellement le crucifier quelques temps après.

Alors, j’entends bien d’ici quelque lecteur impatient qui me presse de prendre parti dans les querelles du moment : « Mais dans quel camp es-tu ?

Réponse invariable : dans celui de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » bien sûr.

Quant à vous, « c’est vous qui voyez » …

C’est vous qui voyez jusqu’à quel point, en prenant vous-même parti dans les « camps » divers ( politiques, idéologiques, philosophiques, sociaux, culturels …) de votre choix, vous pensez vraiment que vous participez au même idéal d' »Égale Liberté Libre Égalité » que celui dont je vous parle dans ce blog …

Car bien sûr, l’ « Égalité » dont il Y est question, ne peut être que librement acceptée par chacun, en première ou en deuxième personne, de vous à moi, ou de moi à vous …

Petit indice : ce ne sont peut-être pas ceux qui crient le plus fort aujourd’hui dans les manifs que leur « liberté » est totalement bafouée par la « dictature de l’obligation vaccinale », qui sont ou seraient les plus respectueux de cette « liberté » s’ils étaient eux-mêmes « au pouvoir » …

Mais ceux qui crient le plus fort veulent-ils réellement participer à un « pouvoir » qui reconnaitrait l’ « Égale Liberté Libre Égalité » de chaque personne et permettrait à chaque personne qui s’en réclame de participer à la construction des « ressources » nécessaires à une transposition plus « réelle » d’un tel idéal ?

Ou veulent-ils ou ne peuvent-ils faire autre chose en « manifestant », que de protester publiquement de leur propre impuissance à imaginer et à créer leur participation personnelle à une telle transposition de l’idéal en réalité, en accusant en permanence un « grand ennemi » de les en empêcher ?

Mais je parle de certains qui « crient le plus fort » …

Libre à vous, cher lecteur, de vous compter … ou pas, parmi « EuX »
encore une fois, c’est VOUS qui voyez.