La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , sans être une “théorie”, ni un “système” suffisamment développé, met cependant en liaison diverses expressions propres, certes puisées pour la plupart dans la langue française et plus particulièrement dans le lexique “philosophique”, mais qui acquièrent, par leurs interactions mutuelles, des aspects sémantiques propres, qu’il peut être utile de préciser dans un “LEXIQUE”.
Ce lexique est destiné à s’étendre et à évoluer, mais vous trouverez sur cette page un certain nombre de termes et d’expressions typiques dont je me sers.
1. Égale Liberté Libre Égalité
C’est bien sûr l’expression centrale et majeure, et d’une certaine façon “originale”, qui décrit et résume en une formule, condensée dans l’ acronyme “E.L.L.E” , une proposition philosophique dans un champ qu’on pourrait très vaguement appeler universitairement celui de la “philosophie morale et politique“, mais qui me sert avant tout de “référence symbolique personnelle” lorsque je cherche à “théoriser” ma propre pensée et à en fixer certains traits dynamiquement stables et permanents.
a) Une première entrée, pour comprendre le sens de cette expression :
Égale Liberté Libre Égalité, complémentarité et réciprocité
b) Deuxième entrée, pour comprendre les raisons de la reformulation du triptyque traditionnel “Liberté,Égalité,Fraternité” ( aussi bien dans sa version politique de “devise de la République Française”, que dans sa version Article 1 de la “Déclaration Universelle des Droits Humains” ( 10 décembre 1948 ), ou dans ses diverses reprises associatives, comme ) :
c) La crise généralisée ( individuelle, nationale, internationale ) des valeurs “humanistes universalistes” dans leur prétention à fonder un ” droit universel” sur la base d’un supposé “droit naturel” , et l’impuissance corrélative des institutions positives de ce droit aux différentes échelles de l’organisation de l’ humanité ( droit international, droits des “états de droit” nationaux, droit des “peuples” , etc. ) à inscrire un tel “droit” supposé dans l’organisation réelle du monde.
d) La crise effective de l’alternative “capitaliste ultra-libérale mondialisée”, qui prétend substituer la “libre concurrence” générale sur un “marché” généralisé, à la fois aux valeurs humanistes universalistes et à toutes les “identités communautaires” préalables ( du moins si celles-ci apparaissent comme opposées ou en résistance par rapport à la généralisation d’une logique de marché )
e) L’impuissance et/ou la violence inévitable de toutes les “alternatives” particularistes, et notamment des “souverainetés nationales”, des “souverainetés collectives” en général, qui mettent leur propre “souveraineté” au-dessus de l'”universalisme” : communautarismes, souveraineté de classe sociale ( exemple : “dictature du prolétariat” ), idéologies religieuses, etc. :
Toutes ces “souverainetés collectives” se pensent en concurrence les unes avec les autres pour conquérir ( idéologiquement, mais finalement par la force brute ) l’adhésion des consciences individuelles à leurs “normativités originelles” respectives.
Notre propre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, n’échapperait pas à cette dérive autoritariste voire totalitaire possible, si ELLE ne contenait pas dans sa propre formule, non pas seulement la proposition générale de l’ “Égale Liberté“, mais bien réciproquement la garantie formelle de la liberté individuelle de l’adhésion à une telle proposition ( réciproque appelée “Libre Égalité” ) . Cette réciproque, si elle était proposée “toute seule”, risquerait effectivement de tomber à son tour dans le même “totalitarisme mou” que la proposition capitaliste dite “ultra-libérale” d’un “marché généralisé”.
2. NouS
L’usage du pronom personnel “nous” est très fréquent dans beaucoup de textes philosophiques ou autres, signifiant tantôt que l’auteur du texte s’inclut dans un collectif dont pourtant les contours restent souvent flous, tantôt que l’auteur utilise ce pronom personnel au pluriel à la place du “je“, soit pour signifier une certaine neutralisation ou universalisation potentielle de son propos, rarement pour flatter son propre “égo en majesté”, soit pour inciter le lecteur à une forme de connivence dans le propos ( “nous” := “vous et moi” )
J’ai choisi dans le cadre de la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité, d’appeler “NouS” ( en mettant le S final en majuscule tout autant que le N “capital” ) , l’ensemble de toutes les personnes qui font le libre choix d’ adhérer à cette proposition, en devenant par là même co-créatrices de sa valeur potentiellement universalisable par et pour toutes les personnes faisant ce libre choix.
Si l’usage de ce “NouS” pronominal est de poser cet ensemble de personnes comme “sujet collectif” et “auteur collectif” de sa propre autonomie radicale,
j’ai aussi par la suite introduit un autre acronyme pour désigner cet ensemble de personnes, à savoir : le “P.E.U.P.L.E” ( autrement dit : le “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” )
C’est bien d’une double adhésion qu’il s’agit :
Chaque personne de ce “P.E.U.P.L.E.” adhère librement aux deux versants réciproques de l’ Égale Liberté ET de la Libre Égalité.
Si je peux, par ma propre libre décision personnelle, énoncer une telle “Proposition”, qui peut à certains égards être perçue comme “nouvelle“, je ne peux ni ne veux en aucune façon, juger à votre place si VOUS voulez ou non adhérer vous-mêmes à cette proposition, et ceci notamment parce que VOUS aurez bien compris que, SI VOUS y adhérer, tout se passe comme si VOUS en aviez vous-même été personnellement l’auteur.
Le “NouS” signifie donc en version explicite : “NouS, personnes libres et égales, souveraines sur elles-mêmes, ayant elles-mêmes choisi personnellement souverainement leur propre Égale Liberté et Libre Égalité“.
Vous trouverez donc souvent “ELLE” et “NouS” réunis dans une seule expression “ELLE et NouS“
3. Personne, Personne Libre et Égale
Les deux entrées précédentes de ce Lexique, “E.L.L.E” et “NouS” , font bien sûr référence, entre autres, au niveau linguistique et grammatical, à des “pronoms personnels“. Ce n’est pas entièrement par hasard …
En effet, parmi de nombres termes désignant “ce que je suis”, “ce que vous êtes”, “ce que sont nos éventuels interlocuteurs”, “être humain“, “individu“, “sujet“, “citoyen“, “adhérent“,”personnage“, “personnalité“, “cerveau pensant“, “organisme vivant” … , j’ai choisi “personnellement“, d’en utiliser un de façon préférentielle : celui de “personne“, dans un usage certes renouvelé, mais partiellement connecté à de nombreux autres usages philosophiques de ce terme, et notamment en matière de “philosophie morale”.
Plus particulièrement encore, j’ai choisi de reprendre, précisément en rapport avec le Principe et le Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, une expression notamment déjà utilisée par John Rawls , la notion de “Personne Libre et Égale“
( que j’abrège en “P.L.E.” ) , dont on sait que Rawls fait particulièrement usage pour désigner les entités qui entrent dans le contrat de la “position originelle“.
Dans sa « Reformulation de Théorie de la justice », Rawls donne du premier principe la définition suivante : « Chaque personne a une même prétention indéfectible à un système pleinement adéquat de libertés de base égales, qui soit compatible avec le même système de libertés pour tous“ ( Pour plus de précisions voir : “Que faire du principe rawlsien d’ égale liberté ?“[2][2]Idem, p. 69 )
Il existe des différences importantes entre l’usage que je propose de cette expression de “personne libre et égale” et celui qu’en fait Rawls, différences directement liées à la symétrie réciproque de la “Libre Égalité” par rapport à l’ “Égale Liberté”
En effet, il n’y a dans ma propre proposition, aucune “position originelle” présupposée dans une forme ou une autre de “droit naturel” , ni de socialité pré-politique de nature “anthropologique” , etc. :
L'”origine” de la “position originelle” provient ELLE-MÊME de la libre décision “personnelle” d’un certain nombre d’ “êtres humains” ( ou d’ autres “organismes” capables de se représenter eux-mêmes consciemment comme “personnes conscientes”) de se considérer réflexivement et réciproquement ainsi comme de telles “personnes”, faisant, en plus, à partir de cette capacité cognitive pluridimensionnelle ( “organique”, “sociale”, ” culturelle”, ou tout ce que des sciences empiriques peuvent contribuer à dégager comme “conditions matérielles de possibilité” de cette capacité cognitive de conscience réflexive), le libre choix personnel d’entrer dans un tel contrat réflexif et réciproque d’ “Égale Liberté” , désormais posé comme indissociable de la “Libre Égalité” de leur décision personnelle.
3.1. Une “Personne Libre et Égale” au sens où je le propose, se définit donc d’abord elle-même comme telle, en toute “autonomie personnelle”, en toute “auto-détermination”, ou encore en toute “souveraineté sur elle-même” .
Cette condition, sans être suffisante, est cependant par définition ( définition que JE propose et dont VOUS disposez ) nécessaire :
Il est par définition impossible que le statut de “personne libre et égale“, tel qu’il est ici défini, soit attribué à un “être humain” sans son propre libre consentement personnel conscient. Nous sommes donc déjà loin ici d’une certaine conception de la “personne humaine” comme s’imposant “universellement” à tous, indépendamment de la libre décision de chacun, en prétextant une “commune nature humaine” …
3.2. Une telle personne, s’auto-définissant elle-même comme radicalement “LIBRE”, fait ensuite un deuxième libre choix personnel :
Celui de considérer que toute autre entité consciente ( dont les “êtres humains” ) qui fait ou ferait comme elle ce même libre choix de s’auto-définir souverainement comme “LIBRE” , est son “ÉGALE”, en tant qu’elle se reconnaît très exactement, formellement, de la même façon auto-déterminée, comme radicalement “LIBRE”, et que cette commune auto-détermination réflexive, PEUT devenir, par conséquent, le fondement commun de leur reconnaissance réciproque comme étant toutes les deux des “personnes libres et égales, souveraines sur elles-mêmes“.
Ce “contrat” réciproque strictement à la fois de “Liberté” et d’ “Égalité” de cette liberté ( Contrat d’ “Égale Liberté“ ), ne peut avoir de valeur pour ces personnes, que pour autant qu’elles leur donnent, chacune indépendamment, la liberté pleine et entière de participer à un tel “nouveau contrat social“, et donc que ce “nouveau contrat” contient en lui-même la clause réciproque de cette liberté radicale d’adhésion ( contrat de “Libre Égalité“ ).
Ces deux clauses réciproques constituent alors, par la commune libre volonté de leurs libres contractants, le noyau formel central et fondateur de ce “nouveau contrat social”.
4. P.E.U.P.L.E. ,
DEDANS et DEHORS, NouS et Eux
J’ai déjà, au paragraphe 2 ( NouS ), utilisé l’acronyme “P.E.U.P.L.E” : pris pour “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales“,
ou encore “Projet Éternellement Universalisable des Personnes Libres et Égales“.
Car il faut bien immédiatement insister sur le fait que les qualificatifs d’ “éternel” ( dans le temps ) et d’ “universel” ( dans l’espace de l’univers physique observable ) ne désignent aucune “réalité” préalable ou “en soi” qui serait séparable de la libre décision des “Personnes Libres et Égales” qui établissent et constituent ( par définition ) un tel “Projet Éternellement Universalisable” : le “P.E.U.” ne peut presque rien , ou si “PEU”, s’il n’est pas constitué, librement voulu par des “Personnes Libres et Égales”, qui font le libre choix de se considérer comme telles.
Le qualificatif “E.U.” , ( “Éternel Universel” ) ne vaut donc que relativement à la libre décision de chaque personne qui, ici et maintenant, ou dans l’avenir ou “ailleurs”, choisit ou choisira d’ Y adhérer.
Le Projet en question ( “P.E.U.P.L.E.” ), est donc un simple “potentiel“, qui ne prendrait une quelconque “actualité réelle”, que s’il se trouvait un certain nombre de “personnes” pour participer à sa conception et à sa mise en oeuvre “progressive”.
Certes, JE peux toujours alléguer que du simple fait que JE l’énonce et en formule la “proposition”, ce Projet “existe déjà” : en effet, comme “Projet” … projeté, notamment ici même, dans ce texte.
La qualification “E.U.” ne signifie alors qu’une chose : telle quelle est énoncée, ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” est, dans sa définition formELLE, indépendante de l’espace et du temps, d’une localisation particulière, historique, géographique, ou de toute autre détermination extérieure empiriquement déterminée.
Ce qui n’empêche évidemment pas :
– ni de considérer que ce n’est pas seulement par hasard qu’elle surgit dans un contexte idéologique, politique, etc. actuel très particulier.
– ni de pouvoir la prendre comme un simple “objet idéologique” à étudier psychologiquement, sociologiquement, politiquement, ou suivant toute “grille” d’analyse qu’on voudra utiliser.
Et donc de référer sa production à un cadre spatio-temporel très localisé par le “Moi, Ici, Maintenant” de l’individu “Armand Stroh” , socialement, historiquement et culturellement situé, et “déterminé” par toute la diversité complexe de telles “déterminations”.
Et d’autre-part de considérer que toute tentative effective de “donner corps” ( économiquement, socialement, politiquement, culturellement, etc. ) à une telle formule formELLE, se traduit nécessairement pas la convocation de “ressources” diverses …
Si JE ( comme individu Armand Stroh ) peux assumer très localement en effet, relativement et provisoirement au “Moi Ici Maintenant” de ma vie réelle, la rédaction de ce simple “texte”, c’est bien sûr seulement le degré de “participation” et de “re-création” partagée avec d’autres personnes, “suffisamment nombreuses” qui permettrait d’en faire autre chose qu’une simple FICTION UTOPIQUE FUTILE.