Existe-t-il une normativité morale universalisable ?

Les questions liées à la “normativité” sont en général posées dans l’ordre proprement juridique ( Du Droit national, européen ou international, etc. ).
Par exemple : https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/n-est-pas-normatif-qui-peut-l-exigence-de-normativite-dans-la-jurisprudence-du-conseil.

Dans notre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, nous nous plaçons explicitement dans un autre ordre que celui du “Droit”, mais simplement dans celui de ce que certains appellent l’ “Éthique”, en termes de “philosophie morale”, et où ceux qui parlent de “morale” , de “droits et de devoirs”, ou de “normativité”, ne se posent pas immédiatement la question de la normativité juridique, mais plutôt de celle d’une éventuelle “loi morale” et débattent du caractère plus ou moins “universel” ou “universalisable” d’une telle “loi morale”.

Or, dans le champ proprement “philosophique”, la LIBERTÉ DE PENSER et la LIBERTÉ DE CONSCIENCE, et même la LIBERTÉ D’ASSOCIATION sont circulairement présupposées par cette pensée elle-même en acte, en tout cas dans la “philosophie moderne”:

Le caractère critiquable et donc “problématique” de toute proposition “philosophique”, sort par définition la “normativité” dont il peut être question, du champ strict de la normativité juridique : au sens proprement philosophique, la liberté de penser et la liberté de conscience ne peuvent pas être légitimement “interdites” ou limitées par une “normativité juridique” quelconque.

Certes on peut faire l’hypothèse que dans nos “états de droit” et “démocraties constitutionnelles” , ces libertés font partie des “libertés fondamentales” qui sont garanties par le Droit, mais il est bien entendu – dans ma propre “philosophie personnelle” en tout cas – que, si des circonstances politiques ou sociales quelconques remettaient en question ces libertés fondamentales au niveau juridique, en les restreignant dans quelque “Constitution illibérale“,
ces libertés fondamentales seraient cependant “à défendre”, contre l’ordre juridique et politique “illibéral” ainsi institué par une prétendue “souveraineté du peuple”. Elles seraient “à défendre”, au nom d’une forme de “normativité philosophique” que probablement la plupart des “intellectuels” seraient prêts à soutenir, même en sortant de la légalité d’une telle prétendue “normativité juridique illibérale“, même issue de la “souveraineté du peuple”, si par “peuple” on entend les entités nationales actuellement considérées comme “souveraines”.


Mais une telle décision, sortant du cadre de la légalité “juridique”, ne peut alors se justifier qu’en des termes soit d’une “légitimité morale” qui trouverait un consensus public suffisant, soit d’une libre décision proprement personnelle des personnes “osant penser” ( le “sapere aude” des Lumières kantiennes ), et posant leur propre “normativité morale personnelle” ( par et pour elles-mêmes ).

Ces personnes mettraient ainsi en œuvre, en toute responsabilité personnelle, ce que j’appelle la “souveraineté de la personne libre et égale sur elle-même” .

La question, problématiquement discutable en termes philosophiques, restant de savoir, pour ces personnes en rupture de “légalité juridique”, si elles présupposent pour cela une “normativité originaire” qui leur ferait un “devoir” – un “devoir moral” de type impératif catégorique kantien – de résister ainsi à une “normativité juridique” qu’elles jugeraient “dévoyée”, ou si, en fin de compte, c’est bien fondamentalement leur propre liberté personnelle qui sert, circulairement, à l’auto-justification de cette liberté personnelle,même“.

A titre personnel ( dont je ne présuppose, par la définition même que j’en donne comme “Égale Liberté Libre Égalité“), qu’elle ne saurait être un “impératif catégorique”, mais seulement un “impératif conditionnel” soumis précisément à la libre décision personnelle d’une “Libre Égalité”.

C’est toute la différence entre ma proposition de “Loi Morale Nouvelle“, qui ne vaut que par et pour les “personnes libres et égales souveraines sur elles-mêmes” et ceci en proportion de leur libre adhésion, et les conceptions classiques d’un “droit humain” considéré a priori comme un “droit naturel” dépendant d’une “nature humaine” qui en tant que telle échapperait à la volonté humaine tout en l’encadrant “normativement”.

Comme toujours alors :
Quant à Vous, c’est Vous qui voyez



“ELLE et NouS”, le P.E.U.P.L.E.

Explications … d’une IMAGE ( Ex plis qu’à sillons … )

Mais “C’est Vous qui voyez” … et ceci d’autant plus qu’au moins deux des éléments de composition de cette image sont extraites d’œuvres de Marcel Duchamp, et que comme vous le savez peut-être, “c’est le regardeur qui fait le tableau

Vous n’avez pas reconnu les deux éléments “duchampiens” ?

Évidemment :
1. le corps d’une femme étendue, celle représentée dans le montage d'”ÉTANT DONNES” et qui est ici, à la fois reprise en symétrique et fractalement en réduction au centre de l’image.

2. Le fameux “urinoir”, intitulé “Fontaine”, célèbre “ready made”.

Ces deux éléments , étaient pour ainsi dire “tout prêts” chez Duchamp, pour que je puisse les “reprendre” … à ma façon.

Ensuite, la présence presque en “filigrane”, de la “Liberté guidant le Peuple”, dont j’ai aussi à d’autres occasions repris la symbolique iconique , en particulier dans le Logo complet de notre association “Ultime Liberté” .

ET, bien sûr, comme élément “original” de ma propre f(r)acture, le petit personnage blanc, né au printemps été 2005, et que j’ai prénommé alors “Delila”, lui-même extrait d’une image plus large où “Delila” était apparue, par ma technique de “transreversion”, au sommet du “trône de Quipudep”

Cette image globale de “Delila” sur son “trône” était la suivante :

En regardant de plus près , on trouvera aussi, à l’arrière-plan, des bras tenant des serpents :
Provenant d’une statuette de déesse ou de prêtresse minoenne :

Guerre et Paix …

“Conflit israélo-palestinien”,
“Conflit russo-ukrainien” , …

Il ne s’agit de soutenir aucun “peuple”, aucune “identité”, pour savoir qui des “victimes” est plus victime qu’une autre …

Il s’agit de soutenir toutes les personnes qui, quelles que soient leurs “identités” supposées, leurs “origines” ou leurs “appartenances”, sont d’accord pour mettre leur référence éthico-politique à des “valeur humanistes universalisables” AU-DESSUS de toutes leurs émotions “identitaires” et affiliations historiques, géographiques, culturelles, familiales.

Il n’y a pour NouS aucune question préliminaire sur une “origine”, ni ethnique, ni sociale, ni culturelle, mais seulement une question sur la nature du Projet éthico-politique que vous êtes capables de mettre au moins idéalement au-dessus de vos allégeances “identitaires” préalables.

Jusqu’à quel point ou seriez vous d’accord pour reconnaître une “Égale Liberté” à toute personne ( pour le moment “humaine” “homo sapiens”, mais pas nécessairement ), SI CETTE PERSONNE accepte comme vous, réciproquement, de vous reconnaître cette même “Égale Liberté”?

Il est clair que nous soutenons tous les efforts de personnes qui cherchent à dépasser leurs conflits identitaires, nationalistes ou communautaires culturelles, en construisant, au delà de leurs “appartenances” supposées, des projets communs avec d’autres personnes ayant cette MÊME VOLONTÉ de dépassement.

Ainsi, concernant l’actualité immédiate du “conflit israélo-palestinien”, nous n’entrerons pas dans les querelles de “légitimité” historico-géographiques identitaires et nationales, mais nous soutenons les initiatives de toutes les personnes qui, bien que minoritaires actuellement, jettent des ponts par dessus ces “identités” :

Par exemple : Les “Guerrières de la Paix”, “Standing Together“, etc.

Mais encore plus “au-delà”, il s’agit de reléguer désormais à l’arrière plan des références du passé toutes les identités collectives de type “peuples”, “nations”, “États” , “communautés” , “classes sociales”, etc.

A titre provisoire, nous continuons à soutenir toutes les références aux “Droits Humains”, au Droit international, aux ONG humanitaires qui acceptent la possibilité de “valeurs humanistes universalisables”.

Car nous sommes parfaitement conscients des limites de toute l’organisation des institutions actuelles du “droit international” telles qu’elles résultent des suites de l’après 2ème Guerre Mondiale, de la décolonisation, et d’une certaine fin de la “guerre froide” entre les deux blocs “occidentaux” et “soviétiques” .

L’actuelle confrontation supposée entre un “bloc occidental” et un “Sud global” ne vaut pas mieux.

Car pour “NouS”, une “nouvelle donne” juridique et politique mondiale ne peut durablement avoir des effets “pacifiants” qu’en se basant sur le Libre accord, non plus des “peuples” ou des “nations”, mais directement des “personnes libres et égales” entre elles prêtes à se reconnaître mutuellement individuellement un tel nouveau statut de “citoyenneté mondiale” constitué et adopté par ces personnes elles-mêmes et non plus par leurs “représentants” nationaux.

Certes, dans la pratique effective cela suppose de multiples occasions de “représentativité” à travers des initiatives associatives partielles, qui manifestent des alliances concrètes possibles, par la mise en commun de “ressources” nécessaires au développement d’une “Égale Liberté Libre Égalité” de ces personnes.

Quelle articulation de la libre institution de l’Égale Liberté Libre Égalité avec la réalité physique “spatiotemporelle” de l’organisation matérielle de l’univers ?

Cette question semble a première vue très proche de la problématique kantienne, où la Liberté , tout en ne faisant pas partie des “lois de la nature”, si par “nature” on entend l’ensemble des “phénomènes” au sens kantien, descriptibles en termes de “lois scientifiques”, est cependant supposée être une forme de “causalité” dont, d’après Kant, on ne pourrait jamais connaître le fonctionnement, puisqu’il est supposé appartenir au “monde intelligible” ou monde des “choses en soi” , mais dont nous ne pouvons pas avoir d’ expérience “objective” …
Chez Kant, la Liberté est postulée, en partant de la position préalable d’une “normativité” ou “Loi morale” universelle dont il prétend précisément avoir mis à jour la structure fondamentale sous la forme d’un “impératif catégorique” , qui inscrirait la mêmeforme générale d’une législation universelle” dans l’ordre du devoir moral, que la forme de la “législation” qui structure les “phénomènes” observables et la causalité dans l’ordre de la nature et des sciences, notamment de la physique ( … newtonienne ) supposée décrire adéquatement ces phénomènes.

Je rappelle qu’il n’y a rien de tel dans la proposition que je fais d’une “Loi Morale Nouvelle”, qui précisément ne peut devenir “Loi” que par la volonté radicalement Libre des “personnes” qui se définissent elles-mêmes comme “personnes libres et égales”. Si je peux faire une telle “proposition”, purement “personnelle” en effet, sans rien demander à personne d’ “autre”pour en proposer la “définition”, c’est précisément que le point de départ est “auto-posé” en toute “autonomie” par une telle liberté personnelle radicale.

C’est ensuite que chaque “autre personne” peut, si elle le veut elle-même librement, considérer une telle proposition comme étant tout aussi bien la sienne “propre”.
( Réciproquement, s’il se trouve que Vous fassiez par et pour Vous-mêmes initialement cette même proposition dans sa signification essentielle, sous une mise en forme textuelle ou de “représentation” verbale possiblement différente ou même dans un tout autre “langage” d’énonciation, à partir du moment où je m’apercevrais que c’est bien la “même proposition” que celle que je ferais moi-même, j’Y adhèrerais tout aussi librement que j’adhère à la mienne “propre”, puisque précisément cette proposition est pensée pour POUVOIR ( et non “devoir” à la manière kantienne ) être pensée et acceptée par toute “personne libre et égale” qui en initierait de la même façon l’énonciation. )

Cette différence entre “Loi Morale Nouvelle” supposant une “Libre Égalité” réciproque de l’ “Égale Liberté”, et la “Loi Morale Universelle” supposée par Kant, pose aussi alors différemment la question du rapport entre l’ordre de la normativité éthique et l’ordre de la “vérité” tel qu’il est constitué par la connaissance scientifique de l’Univers et de ses organisations dynamiques matérielles évolutives et complexes ( dont notre cerveau actuel d’ “homo sapiens” … ).

La “Liberté” n’Y est plus pensée obligatoirement sous la forme d’une “causalité” transcendantale appartenant au “monde intelligible en soi” , mais dont le fonctionnement serait inconnaissable au niveau les “phénomènes” auxquels un acte libre donne lieu :
Au contraire, il est alors possible de poser LIBREMENT, que nous pouvons, comme “personnes libres et égales”, décider d’observer scientifiquement et de modéliser théoriquement toutes les “phénoménalités” corrélatives à un acte dont nous avons LIBREMENT décidé qu’il était LIBRE, en particulier au niveau des régulations rétroactives qui se produisent à cette occasion dans nos “cerveaux conscients”, à différentes échelles physiques spatio-temporelles.
Et en particulier, les organisations matérielles des “états” fonctionnels du cerveau lorsque nous utilisons le mot “liberté” en liaison avec certaines situations, leur analyse consciente et les décisions que nous prenons en les qualifiant de “libres”, peuvent apporter des éléments de compréhension nouveaux sur la forme complexe de “récursivité” à l’œuvre dans une “action libre”.

Nous postulons en effet ( dans une forme de”matérialisme moniste”), que tout vécu subjectif conscient que cette conscience peut elle-même distinguer “en elle-même” , résulte d’une émergence qui possède nécessairement aussi d’autres façons possibles de se manifester à une observation externe, comme organisation matérielle interne à l’univers physique.
( Déjà aujourd’hui, les neurosciences sont capables de mettre en évidence assez finement les corrélations entre expériences subjectives “en première personne” relatées par les personnes, et les états des réseaux de neurones cérébraux qui s’ activent corrélativement. )
La distinction cartésienne “métaphysique” d’une “substance pensante” et d’une “substance étendue” me semble depuis longtemps une absurdité qui crée artificiellement de toutes pièces un problème ultérieur de leur “communication” ou de la “liaison de l’âme et du corps”dans une “glande pinéale” quelconque, ou pour d’autres par un miracle continu de la “volonté divine” de maintenir un tel parallélisme entre phénomènes cérébraux matériels et vécus subjectifs conscients …
Mais la distinction kantienne aussi “radicale” entre “phénomènes” et “noumènes” est pour moi tout aussi arbitrairement inutile, en prétendant instaurer des “impossibles à connaître” sans réelle preuve ( “scientifique” ) d’une telle impossibilité, mais uniquement des spéculations métaphysiques à ce sujet … La “structure transcendantale du sujet” que Kant prétend découvrir par “déduction transcendantale” … n’est que celle du philosophe Emmanuel Kant, alors qu’il aurait pu, conformément à sa propre critique de la métaphysique de ses prédécesseurs, entreprendre une “critique” bien plus “radicale” des “pouvoirs de la raison” lorsqu’elle spécule ainsi sur les rapports entre “phénomènes” et “chose en soi” …

Mais il aurait alors dû abandonner son projet de “fondement de la métaphysique” … y compris de sa “métaphysique des moeurs” !




Liberté et Égalité

Le Proposition “ELLE” conjugue bien sûr ces deux “valeurs” fondamentales.
En un certain sens donc elles sont toutes les deux aussi importantes ( “également importantes” ), puisque de façon symétrique ou réciproque, la Liberté dont il est question est voulue comme Égale pour chaque “personne libre et égale, souveraine sur elle-même”.

Mais, précisément réciproquement, cette “Égale Liberté” ne VAUT que par et pour les personnes qui font le Libre choix d’adhérer et de conférer cette valeur à la proposition “ELLE”, autrement dit, ces personnes sont fondamentalement libres d’effectuer ce choix … ou de ne pas le faire, et donc de faire d’autres choix de “valeur” ou de priorisation de leurs valeurs.

Remarque : Il y a là une différence considérable avec le principe rawlsien d’ “Égale Liberté”, puisque celui-ci est pensé par Rawls comme devant être valable “pour tous”, ou du moins pour tous ceux qui sont citoyens d’une “démocratie” ou au moins d’un “état de droit”.
Mais dans tous les cas, Rawls ne leur laisse pas le libre choix individuel d’adhérer ou non à son “premier principe de Justice”, puisqu’il pense que ce principe peut être logiquement déduit – sous le voile d’ignorance -par les représentants de personnes libres et égales.
Sauf que telle est pour moi d’abord la question : encore faut-il que ces personnes choisissent librement d’être de tellespersonnes libres et égales“!
Bref, malgré la croyance des “philosophes politiques” qu’il est possible de construire une sorte de “vérité” théorique de telle ou telle de leurs positions,
la diversité permanente du spectre de leurs divergences, chaque “philosophe politique” ayant sa propre conception d’une telle “vérité”, montre qu’en fait ils font des choix philosophiques personnels différents :
Ils “devraient” donc au moins tomber d’accord sur la valeur commune de leur liberté personnelle d’avoir la conception de “philosophie politique” ou “sociale” de leur choix. Et que tout accord collectif de certaines personnes- philosophes ou pas – sur certains de ces choix de philosophie politique, ne peut lui-même résulter que d’un libre choix personnel d’entrer dans cet accord.
Mais dans ce cas, il devrait pouvoir exister autant de modalités d’association collective politique, que de grands types de choix personnels de philosophie politique, et non pas, comme dans la réalité actuelle, de contrainte historico-géographique prétendant imposer à chaque habitant d’une “nation souveraine” , une modalité contrainte commune du “vivre ensemble” propre à cette entité collective.


Quand je dis que les personnes sont fondamentalement libres de choisir d’adhérer à la proposition “ELLE” , et que cette liberté est inscrite dans la proposition ELLE-MÊME, je parle d’une forme de liberté initiale, donc soit de la “liberté naturelle”, soit d’une forme de “liberté conventionnelle” à laquelle la personne a précédemment déjà adhéré. Une forme initiale de la liberté, dans laquelle précisément la décision n’a pas encore été prise par la personne d’accorder cette même liberté qu’elle choisit et veut pour elle-même, à toute autre “personne” dans l’univers pour autant que celle-ci en fasse de même.
C’est donc si et seulement si elle fait le libre choix d’entrer en effet dans une nouvelle forme “conventionnelle” ou “contractuelle” qui associe l’ “Égale Liberté” et la “Libre Égalité”, qu’elle peut prétendre faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” . Elle doit alors se sentir concernée par le passage progressif d’une simple déclaration “Form-ELLE” à une “institution” “Ré-ELLE”.

Si l’adhésion à la proposition “ELLE” ne peut, par définition , qu’être libre, quels sont les autres “libres” choix possibles ( en termes de “liberté initiale”):

– Ceux où la Liberté n’est pas choisie comme valeur fondamentale, mais comme soumise à une autre “hiérarchie de valeurs” : la personne qui fait un tel choix, doit alors se débrouiller avec sa propre adhésion à cette hiérarchie, alors qu’elle ne se pense pas ou ne se veut pas, en même temps, entièrement libre d’un tel choix … ( puisque une autre hiérarchie de valeurs précède et encadre cette liberté )
– Ceux où la Liberté est bien choisie comme fondamentale, mais uniquement par et pour la personne elle-même, sans qu’elle accepte que d’autres personnes puissent tout aussi librement qu’elle-même affirmer une telle Liberté.
La personne qui fait un tel “libre” choix, doit bien sûr s’attendre à ce que d’autres personnes, fassent comme elle, et ne lui reconnaissent donc pas la même Liberté qu’elles posent “librement” pour elles-mêmes.
Si un conflit quelconque surgit entre de telles Libertés qui ne se reconnaissent pas mutuellement comme “Égales”, c’est bien sûr d’autres formes de “réglement des conflits” que ces Libertés devront accepter entre elles, ou avec des forces collectives coercitives imposant leur façon de distribuer la Liberté … inégalitairement ( Ainsi bien sûr, la “loi du plus fort” ou de toute autre forme de domination où une “Liberté” pense pouvoir ou devoir s’imposer aux autres personnes ).
On connaît à ce sujet la célèbre “dialectique du maître et de l’esclave” de Hegel.

4 dimensions de la Liberté

Lorsque nous parlons de Liberté, nous pouvons avoir en vue au moins 4 qualifications différentes de cette Liberté :

Nous allons distinguer classiquement :

La “liberté naturelle” dans son rapport à la “liberté conventionnelle”

La “liberté réelle” dans son rapport à la “liberté formelle”

Ces deux couples de qualifications de la liberté ne doivent pas être confondus, même s’il existe bien sûr une corrélation possible entre d’une part la “liberté naturelle” et la “liberté réelle” ( la “liberté naturelle” est une “liberté réelle”, mais on espère que la “liberté conventionnelle” puisse aussi devenir “réelle” et ne se contente pas de rester “formelle” ! ).

  1. La “liberté naturelle” est constituée de l’ensemble des ressources fournies par la “nature” ( aussi bien dans l’organisation biologique du corps humain, que dans le “ressources naturelles” de l’environnement d’une personne ) et qui permettent ou amplifient la liberté de cette personne, indépendamment du fait d’avoir établi des “conventions” ou des “contrats” explicites de protection des libertés avec d’autres personnes ou avec des collectivités humaines.
    Il est bien évident que cette “liberté naturelle“, à part la généralité de l’organisation biologique humaine ( appartenir à l’espèce homo sapiens ), est très inégalement répartie, aussi bien à cause de la diversité des ressources biologiques génétiques des personnes qu’à cause de la diversité considérable des ressources “naturelles” locales accessibles aux différentes personnes.
    C’est bien pourquoi, depuis longtemps, les êtres humains ont imaginé des moyens pour compenser ces inégalités naturelles, à l’aide de “conventions”, d’institutions, de lois, qui sont supposer réguler ou répartir plus “justement” ou “équitablement” les ressources et les contraintes qui conditionnent la “liberté naturelle” , en substituant au moins partiellement à cette “liberté naturelle” – “naturellement inégalitaire”- , une “liberté conventionnelle”, dont la “garantie” de protection et de répartition des ressources nécessaires à l’ exercice de la liberté, est assurée non plus par la “nature”, mais par le “droit” et de façon générale par des institutions humaines collectives supposées apporter plus de “justice” et d’ “égalité” dans les ressources nécessaires à chaque personne pour exercer sa liberté.

    Mais de tels accords “conventionnels” définissant notamment des “droits et libertés fondamentales” sont d’abord définis et discutés à un niveau “formel”, dans les débats et les textes, en définissant par conséquent une “liberté conventionnelle formelle“, mais dont rien ne garantit spontanément la réalisation effective comme “liberté réelle“.
    Ce débat entre “libertés formelles” et “libertés réelles” a été notamment historiquement et politiquement très affirmé dans l’opposition entre les régimes de la “guerre froide” au lendemain de la deuxième guerre mondiale, au sujet de l’interprétation à donner à la récente “Déclaration Universelle des Droits Humains” à travers la Charte des Nations Unies et des deux grands “Pactes” qui étaient supposés donner lieu à des applications réelles et ne pas en rester au niveau des grandes déclarations “formelles”.



Quelle “laïcité” ?

Les querelles sur le “voile” en France, alors qu’elles n’ont pas d’équivalent ailleurs, posent un vrai problème sur la façon dont certains et certaines en France interprètent la “laïcité à la française” :

Voir cet article dans AOC :

Turban des Sikhs en Grande-Bretagne et hijab des musulmanes en France

Par Olivier Esteves