4 dimensions de la Liberté

Lorsque nous parlons de Liberté, nous pouvons avoir en vue au moins 4 qualifications différentes de cette Liberté :

Nous allons distinguer classiquement :

La « liberté naturelle » dans son rapport à la « liberté conventionnelle »

La « liberté réelle » dans son rapport à la « liberté formelle »

Ces deux couples de qualifications de la liberté ne doivent pas être confondus, même s’il existe bien sûr une corrélation possible entre d’une part la « liberté naturelle » et la « liberté réelle » ( la « liberté naturelle » est une « liberté réelle », mais on espère que la « liberté conventionnelle » puisse aussi devenir « réelle » et ne se contente pas de rester « formelle » ! ).

  1. La « liberté naturelle » est constituée de l’ensemble des ressources fournies par la « nature » ( aussi bien dans l’organisation biologique du corps humain, que dans le « ressources naturelles » de l’environnement d’une personne ) et qui permettent ou amplifient la liberté de cette personne, indépendamment du fait d’avoir établi des « conventions » ou des « contrats » explicites de protection des libertés avec d’autres personnes ou avec des collectivités humaines.
    Il est bien évident que cette « liberté naturelle« , à part la généralité de l’organisation biologique humaine ( appartenir à l’espèce homo sapiens ), est très inégalement répartie, aussi bien à cause de la diversité des ressources biologiques génétiques des personnes qu’à cause de la diversité considérable des ressources « naturelles » locales accessibles aux différentes personnes.
    C’est bien pourquoi, depuis longtemps, les êtres humains ont imaginé des moyens pour compenser ces inégalités naturelles, à l’aide de « conventions », d’institutions, de lois, qui sont supposer réguler ou répartir plus « justement » ou « équitablement » les ressources et les contraintes qui conditionnent la « liberté naturelle » , en substituant au moins partiellement à cette « liberté naturelle » – « naturellement inégalitaire »- , une « liberté conventionnelle », dont la « garantie » de protection et de répartition des ressources nécessaires à l’ exercice de la liberté, est assurée non plus par la « nature », mais par le « droit » et de façon générale par des institutions humaines collectives supposées apporter plus de « justice » et d’ « égalité » dans les ressources nécessaires à chaque personne pour exercer sa liberté.

    Mais de tels accords « conventionnels » définissant notamment des « droits et libertés fondamentales » sont d’abord définis et discutés à un niveau « formel », dans les débats et les textes, en définissant par conséquent une « liberté conventionnelle formelle« , mais dont rien ne garantit spontanément la réalisation effective comme « liberté réelle« .
    Ce débat entre « libertés formelles » et « libertés réelles » a été notamment historiquement et politiquement très affirmé dans l’opposition entre les régimes de la « guerre froide » au lendemain de la deuxième guerre mondiale, au sujet de l’interprétation à donner à la récente « Déclaration Universelle des Droits Humains » à travers la Charte des Nations Unies et des deux grands « Pactes » qui étaient supposés donner lieu à des applications réelles et ne pas en rester au niveau des grandes déclarations « formelles ».