Mes Moires du “Référentiel Numérique”

Il y a une trentaine d’années au moins, j’utilisais, en arrière plan de mes spéculations philosophiques, une structure esthético-métaphysique que j’appelais mon “Référentiel Numérique”:

Le fondement logico-mathématique formel de ce “référentiel” n’est rien d’autre que l’ensemble N des nombres entiers, donc avec en arrière plan les différentes façons dont les mathématiciens théorisent ces “Nombres entiers” de façon axiomatique.

Mais je ne retenais alors que certaines de ces propriétés mathématiques formelles qui m’intéressaient du point de vue esthétique et comme squelette général de formalisation personnelle de la “complexité” :

– le lien proprement mathématique avec la “théorie des groupes finis” , dont j’avais depuis longtemps pressenti l’importance, et connu l’importance en physique fondamentale pour les différentes “symétries” des “lois de conservation” , et particulièrement en physique quantique.

– le lien esthético-poétique avec les anciennes “symboliques des nombres“, et plus particulièrement, au niveau de la théorie musicale, la question du fondement mathématique de la composition des ondes sonores, et du choix apparemment culturellement arbitraire des échelles de hauteur constituant les “gammes” : en particulier la problématique des nombres premiers et de leurs multiples, et le fait que la théorie musicale ne retenait que les tout premiers nombres premiers et leurs multiples comme structure de base pour définir ses “gammes“.
Un questionnement évidemment sur la façon dont la question du “tempérament égal” ( supposant une référence mathématique aux “nombres réels” R et non plus aux seuls “nombres rationnels” Q ), permet de confondre très approximativement ( “à l’oreille” ) certains nombres entiers proches , mais appartenant à des séries de multiples très différentes ( Ainsi par exemple 120 et 121 ), et donc cependant de “JOUER” , musicalement, sur ces distinctions potentielles, que le “tempérament égal” de 12 demi-tons identiquement espacés sur une échelle logarithmique, cherche à fusionner formellement, tout en gardant en arrière plan l’antique fondement “grec” sur les fréquences multiples simples d’une vibration fondamentale.

Mon “Référentiel Numérique” a été pendant toute une période de ma vie une façon de relier formellement des domaines apparemment très différents, soit au niveau des théories scientifiques, soit au niveau de la créativité esthétique-artistique.
En particulier, il est possible de représenter la suite des nombres entiers de façon “spiralaire”logarithmique , où chaque tour de spire correspond aux multiples d’un nombre premier. Chaque tour finit par retomber sur un multiple du nombre premier servant de “fondamentale”.
Ainsi les octaves successives pour les puissances de 2 :
Les supposés “12 demi-tons” de la gamme tempérée, peuvent alors être traduits de façon de plus en plus précise ( en termes d’ “encadrement du nombre réel par une suite de nombres rationnels” ) :
Ainsi une première approximation permet de comparer la suite des demis-tons aux nombres entiers compris entre 16 ( 2 puissance 4 ) et 32 ( 2 puissance 5 ),
et plus précisément sur les spires d’octaves plus hautes : par exemple entre 64 ( 2 puissance 6 ) et 128 ( 2 puissance 7 ) :
Entre ces deux octaves successives, on dispose de 64 “degrés” entiers intermédiaires. Rappelons que si les puissances de 2 permettent de dénombrer les “octaves”, les puissances de 3 permettent de définir le “cycle des quintes”, etc. , mais que les harmoniques 7, puis 11, 13, etc.. d’une même fréquence fondamentale sont considérées rapidement comme de plus en plus perceptivement indistinctes, même si en théorie “rationnelle” des harmoniques, et même en analyse physique du son, il est possible de les distinguer et de les détecter … )


Mais ce “Référentiel Numérique” que j’utilisais est également en lien avec certaines de mes idées concernant les valeurs fondamentales et la possibilité de définir ( LIBREMENT ! ) une forme d’ équivalence des personnes comme “personnes libres et égales” ( en résonance partielle avec les concepts de Rawls ), et de se poser la question du “dénombrement” de telles “personnes” potentiellement à la fois LIBRES ( donc posant leur propre identité en toute autonomie les unes par rapport aux autres ) et ÉGALES entre elles du fait même de leur référence autodéterminée à cette “LIBERTÉ” :

En tant que prenant chacune des décisions autonomes, les volontés personnelles se distinguent les unes des autres “numériquement”, comme autant de “de degrés liberté” d’une “variable formelle anonyme”, se signalant chacune cependant dans la discontinuité de cet “arbitraire de la volonté”
( ce que “je veux”, n’est pas nécessairement, ni obligatoirement ce que “tu veux”, ni ce que chacune de ces “personnes libres et égales” peuvent “vouloir” ( “C’EST VOUS QUI VOYEZ” ))
Mais par ailleurs, comme dans le modèle formel des nombres entiers, toutes les “personnes libres et égales” sont de “nombre” potentiellement “infini dénombrable”.
Mais ce nombre est réellement physiquement dépendant des ressources disponibles localement, là où la complexité matérielle nécessaire à leur prise de conscience cérébrale comme “personne libre et égale” et à leur organisation corporelle d’interfaçage avec le reste de l’univers, rencontre des limites au moins provisoires ( voir par exemple le problème “écologique” de la surpopulation humaine par rapport aux “limites de la planète” ).

Ceci résulte du postulat purement “matérialiste” que je pose qu’aucune organisation consciente d’elle-même dans l’univers ne peut exister sans le “support” d’une organisation matérielle suffisamment complexe ( pas nécessairement sous la forme du système nerveux actuel des animaux et donc des humains, mais donc d’une matière organisée qui rend possible l’émergence de ce que nous appelons notre “subjectivité consciente” )

Cela n’a donc rien à voir avec ce que peuvent être des spéculations métaphysiques sur la façon de “compter” des “âmes” ou des “esprits individués” , pour ceux qui posent l’existence de telles “substances pensantes” distinctes ( par la “volonté divine” ou la structure métaphysique du “monde des âmes”) de l’organisation matérielle “pensante” émergente de la complexité organisationnelle de la “matière” ( compréhensible en termes de physique, de chimie, de biologie moléculaire, de biologie évolutive, de neurosciences, de sciences “humaines” tenant compte des dynamiques de la complexité organisée des écosystèmes incluant les “humains” ).

Chaque “personne libre et égale” se constitue ELLE-MÊME dans l’unité autonome et autodéterminée de sa “volonté” ( équivalente en ce sens d’une “unité numérique” discontinue “dénombrable” par rapport à d’autres “unités” équivalentes ), mais n’en a pas moins besoin fondamentalement de garantir un niveau suffisant de “ressources physiques” nécessaires et suffisantes pour “conserver” cette autodétermination complexe pilotée par son cerveau et peut-être même par des circuits spécialisés passant par le “cerveau frontal”

Chaque “personne formellement libre et égale” doit donc, si elle veut continuer à l’être dans son organisation corporelle actuelle, penser aussi à assurer suffisamment de quoi “nourrir” cette organisation biologique en fonction de son intégration “personnelle” propre dans un “environnement” qu’elle n’a pas initialement choisi, mais à partir duquel elle PEUT essayer de se développer davantage, comme “personne réellement libre” TOUT en respectant le droit fondamental autonome et autodéterminé des autres “personnes libres et égales” de pouvoir elles aussi et tout autant, garantir leurs propres “ressources physiques” de support de leur propre “ÉGALE LIBERTÉ”.

Or il devient alors évident que la distinction “numérique” des “personnes libres et égales” entre elles n’a d’importance, pour chacune d’entre elles, que pour autant qu’elle se trouve encore dans la nécessité matérielle d’assurer dans son environnement corporel local, au moins certains aspects de ses ressources nécessaires à la conservation de son identité consciente biologique actuelle, situation qui, comme chacun le sait, est potentiellement en conflit permanent de concurrence avec les autres pour de telles ressources limitées. ( Comme dans tout le monde vivant où nous trouvons notre “berceau” ).

Mais cette distinction numérique des différentes “personnes libres et égales”, n’a pas de sens formel, dès qu’il devient réellement possible, au moins pour une toute petite partie, de mettre en “COMMUN” , donc au service d’un “Projet universalisable des personnes libres et égales” , la mise à disposition égale des ressources physiques de l’Univers nécessaires pour garantir à chaque “personne libre et égale” la continuité et le développement de son “ÉGALE LIBERTÉ”.

En particulier il ne saurait alors Y avoir de contradiction formelle fondamentale entre les “personnes libres et égales” physiquement réelles actuellement sur Terre, et toute “personne libre et égale” future possible ( pour les générations humaines futures sur Terre, mais plus universellement pour toute organisation matérielle consciente d’elle-même dans l’ Univers ), SI celle-ci adhère LIBREMENT au même principe d’ ÉGALE LIBERTÉ définissant formellement toute “personne libre et égale” à partir de sa propre volonté autonome et autodéterminée.

En un certain sens donc, mais sans aucun présupposé de type religieux ou “spiritualiste” ou “transcendantal” ou philosophiquement “phénoménologique”, nous nous appuyons, du point de vue des “ressources matérielles disponibles dans l’Univers”, sur une conception matérialiste “émergentiste” ( les propriétés particulières du “vivant”, puis de la “subjectivité consciente humaine”, émergent dès qu’un niveau particulier de complexité de l’organisation matérielle est évolutivement atteint, les modalités de cette évolution elle-même n’ayant besoin d’ aucune “conscience”, ni même de “finalité” pour devenir explicables quant à leur “origine”).

A partir du moment où au moins certains humains passés ou actuels décident librement de la valeur de leur propre LIBERTÉ et décident simultanément qu’une telle LIBERTÉ personnelle doit être au moins formellement compatible avec la LIBERTÉ aussi radicale de toute autre “personne libre et égale” qui prendrait cette MÊME libre décision, ces personnes peuvent alors décider en conséquence de faire progresser ce Projet Idéal Commun, d’un statut de pure proposition formelle, à des tentatives d'”incarnation” réelle ( physiques, techniques, économiques, juridiques, politiques, etc. ) d’un tel Idéal, car elle savent qu’elles en ont elles-mêmes librement décidé, et que nulle “loi”, ni physique, ni “morale” ne les Y contraint, ni ne les Y oblige :
Seule la “Loi Morale Nouvelle”, issue de leur propre libre volonté autonome, comme “LIBRE ÉGALITÉ”, peut dans le même geste, instituer une forme de “volonté générale” ENTRE ces “personnes libres et égales”.

Une forme jusqu’à présent encore partiellement “impensée”, puisque la plupart des philosophies morales et politiques qui ont soutenu des idéaux voisins, considèrent qu’un tel projet est “naturellement” ou “intrinsèquement” propre à une “nature humaine universelle”, et s’impose donc, en termes de “droit naturel“, à l’ ensemble des “êtres humains” : l’ exemple typique en est la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 ainsi que de la “Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen” française de 1789.
Il s’agit alors d’une forme de “FRATERNITE” supposée propre à la “famille humaine” ( et que les “animalistes” actuels accusent d’être du “spécisme” )

Les philosophes ou les personnes en général qui récusent un tel “Droit naturel”, et pensent uniquement en termes de “droit positif” ou encore en termes de “culture communautaire” qui imposeraient à leurs membres une obéissance coercitive consciente ou inconsciente, n’admettent pas non plus, mais cette fois ci au nom d’une supposée supériorité intrinsèque du “collectif concret” ( “peuple”, “nation”, “civilisation” …, “famille”, “patrie” … ) encadrant toute décision ou choix “personnel” .
Il s’agit alors d’une autre forme de “FRATERNITE” supposée plus fondamentale dans une “communauté historique concrète …”


Il est assez facile de comprendre en quoi notre “Proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité” ne correspond ni aux tenants du “Droit Naturel” et”humaniste universaliste”, ni aux prétentions “des “collectivistes” des “communautariens” ou des “nationalistes” , ou des “marxistes” tenant de la “lutte des classes” et de la “dictature du prolétariat” …,
ni aux conceptions des “libertariens inégalitaires” ( de “droite” ) , qui prétendent défendre une liberté individuelle où l’intérêt bien compris de chacun dans un “marché libre” sans aucune “volonté générale”, apporterait une “harmonisation” minimale suffisante pour empêcher que les inégalités incontrôlées finissent par miner les “libertés individuelles fondamentales” auxquelles ces “libertariens” prétendent cependant être essentiellement attachés.

On comprend alors aussi pourquoi nous ne proposons pas la “FRATERNITE” comme fondement de notre “Loi morale nouvelle”, car elle est beaucoup trop ambiguë dans ses références et préférences de “famille” ou de “proximité” ou de “généalogie biologique ou culturelle commune” , et que nous avons choisi de souligner ces fractures en la renommant “FRACTERNITE” !

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez ….


4 dimensions de la Liberté

Lorsque nous parlons de Liberté, nous pouvons avoir en vue au moins 4 qualifications différentes de cette Liberté :

Nous allons distinguer classiquement :

La “liberté naturelle” dans son rapport à la “liberté conventionnelle”

La “liberté réelle” dans son rapport à la “liberté formelle”

Ces deux couples de qualifications de la liberté ne doivent pas être confondus, même s’il existe bien sûr une corrélation possible entre d’une part la “liberté naturelle” et la “liberté réelle” ( la “liberté naturelle” est une “liberté réelle”, mais on espère que la “liberté conventionnelle” puisse aussi devenir “réelle” et ne se contente pas de rester “formelle” ! ).

  1. La “liberté naturelle” est constituée de l’ensemble des ressources fournies par la “nature” ( aussi bien dans l’organisation biologique du corps humain, que dans le “ressources naturelles” de l’environnement d’une personne ) et qui permettent ou amplifient la liberté de cette personne, indépendamment du fait d’avoir établi des “conventions” ou des “contrats” explicites de protection des libertés avec d’autres personnes ou avec des collectivités humaines.
    Il est bien évident que cette “liberté naturelle“, à part la généralité de l’organisation biologique humaine ( appartenir à l’espèce homo sapiens ), est très inégalement répartie, aussi bien à cause de la diversité des ressources biologiques génétiques des personnes qu’à cause de la diversité considérable des ressources “naturelles” locales accessibles aux différentes personnes.
    C’est bien pourquoi, depuis longtemps, les êtres humains ont imaginé des moyens pour compenser ces inégalités naturelles, à l’aide de “conventions”, d’institutions, de lois, qui sont supposer réguler ou répartir plus “justement” ou “équitablement” les ressources et les contraintes qui conditionnent la “liberté naturelle” , en substituant au moins partiellement à cette “liberté naturelle” – “naturellement inégalitaire”- , une “liberté conventionnelle”, dont la “garantie” de protection et de répartition des ressources nécessaires à l’ exercice de la liberté, est assurée non plus par la “nature”, mais par le “droit” et de façon générale par des institutions humaines collectives supposées apporter plus de “justice” et d’ “égalité” dans les ressources nécessaires à chaque personne pour exercer sa liberté.

    Mais de tels accords “conventionnels” définissant notamment des “droits et libertés fondamentales” sont d’abord définis et discutés à un niveau “formel”, dans les débats et les textes, en définissant par conséquent une “liberté conventionnelle formelle“, mais dont rien ne garantit spontanément la réalisation effective comme “liberté réelle“.
    Ce débat entre “libertés formelles” et “libertés réelles” a été notamment historiquement et politiquement très affirmé dans l’opposition entre les régimes de la “guerre froide” au lendemain de la deuxième guerre mondiale, au sujet de l’interprétation à donner à la récente “Déclaration Universelle des Droits Humains” à travers la Charte des Nations Unies et des deux grands “Pactes” qui étaient supposés donner lieu à des applications réelles et ne pas en rester au niveau des grandes déclarations “formelles”.



Quelle “éthique” pour quelle “intelligence artificielle” ?

Un lien pour commencer :

“Vers une IA éthique et responsable pour les droits de l’homme, l’État de droit et la démocratie”

Évidemment, on peut espérer quel’ IA est elle-même un instrument fondamental pour explorer cette question …


Ainsi j’ai posé cette question le 25 mai 2024 à ChatGPT4-o :

Comment l’ IA peut-elle contribuer à développer une IA éthique et responsable pour les Droits humains, l’ État de droit et la démocratie ?

  • Surveillance et Détection des Violations des Droits Humains : Les systèmes d’IA peuvent être utilisés pour surveiller et analyser de vastes quantités de données provenant de sources diverses (médias sociaux, rapports, vidéos) afin de détecter et signaler les violations des droits humains.
  • Aide aux Victimes : Les chatbots et autres systèmes automatisés peuvent fournir des informations et un soutien aux victimes de violations des droits humains, facilitant ainsi l’accès à l’aide juridique et aux services sociaux.
  • Transparence et Responsabilité : Les systèmes d’IA peuvent aider à surveiller les activités gouvernementales et à détecter les pratiques corruptives, en promouvant la transparence et la responsabilité.
  • Automatisation des Procédures Juridiques : L’IA peut être utilisée pour automatiser les processus judiciaires, rendant le système judiciaire plus accessible et efficace. Par exemple, des outils d’IA peuvent aider à la rédaction automatique de documents juridiques, à la recherche jurisprudentielle, et à la prédiction des résultats des affaires judiciaires.
  • Lutte contre la Désinformation : Les algorithmes d’IA peuvent être conçus pour identifier et contrer la désinformation en ligne, en vérifiant les faits et en signalant les contenus trompeurs.
  • Participation Citoyenne : Les plateformes alimentées par l’IA peuvent faciliter la participation citoyenne en permettant aux individus de s’engager plus facilement dans les processus démocratiques, comme les consultations publiques et les pétitions en ligne.
  • Analyse des Sentiments et Préférences : L’IA peut analyser les sentiments et les préférences des citoyens à partir des données des réseaux sociaux et autres sources, permettant ainsi aux décideurs de mieux comprendre les préoccupations et les besoins de la population.
  • Développement de Standards Éthiques : Il est essentiel de développer des standards éthiques pour l’utilisation de l’IA, incluant des principes tels que l’équité, la transparence, et la non-discrimination. Des comités d’éthique et des organismes de régulation peuvent être mis en place pour superviser et garantir le respect de ces standards.
  • Éducation et Sensibilisation : La sensibilisation et l’éducation sur les enjeux éthiques de l’IA doivent être promues à tous les niveaux de la société, de sorte que les utilisateurs et les développeurs soient conscients des implications de leurs actions et décisions.
  • Partage des Bonnes Pratiques : La collaboration internationale est cruciale pour partager les bonnes pratiques et les connaissances en matière de développement et d’application éthique de l’IA.
  • Accords et Traités Internationaux : Des accords et traités internationaux peuvent être établis pour réguler l’utilisation de l’IA, en particulier en ce qui concerne les technologies pouvant affecter les droits humains et la démocratie.

Croissance démographique et croissance des inégalités

Pour commencer :

Une vidéo d’un cours sur ce sujet destiné à des élèves de 5ème :
https://www.youtube.com/watch?v=fDngz4Vx5Ws

Bien sûr, NouS devons distinguer entre les essais de compréhension scientifique d’un fonctionnement dynamique complexe, et d’autre part les décisions normatives que NouS pouvons prendre dans le cadre de la proposition éthico-juridico-politique de l’ Égale Liberté Libre Égalité.

Autrement dit, si la communauté scientifique ( en général, acceptant de chercher à coordonner les modèles disciplinaires de façon “pluri-inter-trans -disciplinaire” ) aboutissait à un consensus explicatif concernant les liens entre croissance démographique et croissance des inégalités, ( c’est à dire tels que ces liens scientifiquement constatés et “expliqués” se sont produits dans le passé jusqu’à présent ), cela ne permettrait pas pour autant d’en “déduire” la conduite normative “éthico-juridico-politique” à tenir en matière de croissance démographique, puisque une des caractéristiques de notre proposition “ELLE” est – par définition – de poser que sa propre réalisation dépend au moins dans une certaine mesure des décisions “éthico-juridico-politiques” prises , soit “ici et maintenant”dans le présent en acte, soit dans l’ avenir, dont l’horizon temporel est – par définition – potentiellement OUVERT
Bien sûr, NouS devons distinguer entre les essais de compréhension scientifique d’un fonctionnement dynamique complexe, et d’autre part les décisions normatives que NouS pouvons prendre dans le cadre de la proposition éthico-juridico-politique de l’ Égale Liberté Libre Égalité.

Autrement dit, si la communauté scientifique ( en général, acceptant de chercher à coordonner les modèles disciplinaires de façon “pluri-inter-trans -disciplinaire” ) aboutissait à un consensus explicatif concernant les liens entre croissance démographique et croissance des inégalités, ( c’est à dire tels que ces liens scientifiquement constatés et “expliqués” se sont produits dans le passé jusqu’à présent ), cela ne permettrait pas pour autant d’en “déduire” la conduite normative “éthico-juridico-politique” à tenir en matière de croissance démographique, puisque une des caractéristiques de notre proposition “ELLE” est – par définition – de poser que sa propre réalisation dépend au moins dans une certaine mesure des décisions “éthico-juridico-politiques” prises , soit “ici et maintenant” dans le présent en acte, soit dans l’ avenir, dont l’horizon temporel est – par définition – potentiellement OUVERT.

( Le degré d’ouverture/fermeture universellement contraint du “réel” ne peut être défini, dans notre perspective, qu’en termes scientifiques, en posant et postulant une certaine continuité minimale universalisable des “lois de la physique”, même si nous posons en même temps l’inachèvement et donc l’évolutivité future des cadres théoriques y compris de la physique fondamentale, comme le savent bien tous les scientifiques qui cherchent aujourd’hui à établir une cohérence plus grande entre les théories de physique quantique et celles de la relativité : ainsi par exemple , s’il existe un très large consensus cosmologique sur l’existence d’un intervalle de temps fini entre le “présent actuel” et l’origine temporelle “big bang” de l’univers physique spatio-temporel, la question de l’avenir temporel de cet univers physique reste bien plus problématique : aucune théorie scientifique actuelle ne permet de connaître l’éventualité d’un “big crunch” futur aussi clairement et distinctement que nous pouvons aujourd’hui établir une “date” pour le “big bang” ).

Pour revenir au problème initial posé dans cet article, du lien entre “croissance démographique” et “croissance des inégalités” , NouS postulons donc qu’une partie de ce lien complexe dépendra, dans le futur, non seulement de la continuation des contraintes du réel que les disciplines scientifiques actuelles peuvent établir en étudiant les données du présent et du passé, mais aussi des décisions normatives “éthico-juridico-politiques” qui sont actuellement en cours et qui seront prises dans le futur.
NouS posons en effet, par définition de notre proposition “ELLE”, que la normativité éthico-juridico-politique n’est pas seulement un “fait” scientifiquement étudiable ( après coup ), mais se pose ELLE-MÊME dans sa propre normativité comme LIBERTÉ.

Les métamorphoses de l’ “identité”

Nous partons ici du texte “de “Identités et métavers” publié sur AOC

Quels liens avec la Proposition “E.L.L.E.” ?

Il est facile de voir que l’ “identité” de chaque “Personne Libre et Égale”, ne réside pas dans telle ou telle ( T-ELLE ) identité physique, psychologique ou sociale particulière, mais dans l’autonomie morale de sa volonté propre, en tant qu’ elle reconnaît à toute autre “Personne Libre et Égale”, la même autonomie morale de la volonté qu’elle se reconnaît à “elle-même”, autonomie qui par conséquent peut CHOISIR de s'”incarner” , “moi, ici et maintenant”, dans toutes sortes d’ “identités” partielles différentes, autant de facettes caléidoscopiques d’un miroir polymorphe, dont la gestion technique “collective en réseau” , permet à chaque “Personne Libre et Égale” d’utiliser des ressources matérielles et techniques équivalentes, pour construire sa propre “trajectoire de récits d’identifications provisoires”, s’entrecroisant avec toutes sortes d’autres parcours imaginables, dont certaines portions apparaîtront comme du “déjà vécu”, et d’autres comme des “parcours alternatifs possibles”, se conjuguant et se Me-tissant de façons très variées.
La “poly-corporéité” futurible comme la poly-focalisation des consciences attentionnelles, conscientes de leur propre continuité temporelle de “soi conscient”, alternant des phases d’éveil, de sommeil, d’inconscience et d’ “états de conscience” divers et pour la plupart encore inconnus de notre conscience humaine actuelle, commence à se dessiner dès aujourd’hui, dans la “métaversatilité” des projections “avatariques” de nos “mondes virtuels”.

Le “NouS” d’un tel “P.E.U.P.L.E.” en formation, sera donc poly-distribué de multiples façons, à la fois dans le “réel” des supports physiques matériels organisationnels , que dans les innombrables productions “imaginaires” dont les fictions représentatives et “récits” produits par ces organisations matérielles plus ou moins conscientes d’elles-mêmes s’articuleront de façon complexe et variée avec leurs phénomènes physiques “support”.

Que deviennent dans ce poly-morphisme foisonnant à la fois “physiquement réel” et “subjectivement et fictivement construit”, les “Personnes Libres et Égales” “ELLE-mêmes” ? “Elles” cherchent” toutes, en permanence, et sans avoir nécessairement à en être conscientes en permanence, à auto-re-produire au minimum, et à amplifier si possible leur commune et poly-morphe “Égale Liberté”, se substituant souvent les unes aux autres, lorsque telle ou telle caractéristique de leurs “incarnations” actuelles , peut contribuer mieux que d’autres, à cette auto-re-production et à l’amplification de la puissance physique organisationnelle commune nécessaire à cette “tâche de fond”.

Certes, nous, êtres humains actuels de l’espèce biologique “homo sapiens”, restons encore fortement et “naturellement” liés à une constitution biologique issue d’une évolution naturelle terrestre de près de 4 milliards d’années …
Mais nous savons déjà suffisamment que, sauf décision TOTALITAIRE dictatoriale du maintien artificiel contraint d’une telle “nature humaine” essentialisée, ( et que certains humains souhaiteront sans doute … ), de très nombreuses forces évolutives politiques, culturelles, sociales, etc. viendront de plus en plus s’articuler avec nos capacités biologiques évolutives “naturelles”, pour faire évoluer le poly-morphisme de la “forme humaine” de plus en plus souvent “hybridée” avec des composants biologiques divers provenant d’autres espèces vivantes, et avec toutes sortes de constructions matérielles élaborées par la techno-science.

“Notre” conception éthique ( “Loi Morale Nouvelle” ) vise précisément à proposer – à toute organisation consciente qui en ferait le libre choix – et notamment à mes congénères “humains” , une proposition et un projet régulateur commun possible sous l’expression abstraite “Égale Liberté Libre Égalité”, dont chaque “Personne Libre et Égale” peut, à sa manière “personnelle”, élaborer la part contributive … si elle est en libre accord avec une telle “Proposition”.

Pour les “autres” … ce sont eux qui voient … la façon dont “identitairement” , ils pensent pouvoir défendre encore leurs “identités”.
“NouS” ne “NouS” mêlerons plus de leurs querelles internes et externes d’ essentialisations de leurs “identités” .

Quant à Vous, bien évidemment, c’est Vous qui voyez …

“Astroh”, le 27 août 2023


ELLE et “droit de propriété”

Le droit de propriété est-il compatible avec l’adhésion au principe d’ ” Égale Liberté Libre Égalité ? ” ( “ELLE” )
Si vous adhérez ( librement, par définition ) au principe d’ “ELLE”, vous adhérez notamment à sa partie “gauche” appelée “Égale Liberté”.

En tant que le “droit de propriété” est considéré par la plupart des systèmes juridiques comme une liberté fondamentale, le droit de propriété ne peut être limité que par l’Égalité de ce droit pour toute personne adhérant au principe d’ Égale Liberté.

Cela signifie que tous les “biens”, quelle que soit leur nature , dont une personne est “propriétaire”, et qui contribuent en général comme moyens et ressources pour l’exercice effectif d’autres libertés, donc à sa Liberté en général, doivent être équivalents entre toutes les “personnes libres et égales”, en termes de conséquences sur l’exercice de la Liberté de chaque personne.
L’ Égalité de la Liberté ne signifie presque jamais l’égalité obligatoire de telle ou telle ressource particulière, mais seulement que l’ensemble des ressources accessibles à une personne, qu’elles soient liées à une propriété collective ou à la propriété individuelle, doit permettre à cette personne d’exercer sa Liberté de façon équivalente ( C’est la Liberté possible qui doit être Égale, et pas nécessairement tel ou tel moyen particulier : la Liberté signifie précisément entre autres, la possibilité de substituer ou d’échanger différentes ressources utiles à l’exercice actuel ou futur de la Liberté, avec comme contrainte fondamentale , conséquence du principe d’ Égale Liberté, de continuer à procurer, également à chaque “personne libre et égale”, des moyens équivalents effectifs d’exercer sa liberté. )

Il est alors contradictoire de prétendre adhérer au principe d’ Égale Liberté – entre les “personnes libres et égales” – et de continuer à chercher des moyens , ressources, pour acquérir PLUS de Liberté qu’une autre “personne libre et égale”, que cela soit dans l’immédiat ou dans toute perspective future possible :
Une personne ( au sens juridique, qu’elle soit “physique” ou “morale” ), qui choisit de ne pas adhérer au principe d’Égale Liberté des “personnes libres et égales”, ne peut pas prétendre en même temps faire partie du “NouS” des “personnes libres et égales”. Adhérer au principe d’ “ELLE” c’est renoncer volontairement et librement, individuellement et collectivement, à vouloir PLUS DE LIBERTÉ qu’une autre “personne libre et égale”.
Ces autres “personnes libres et égales” s’étant bien sûr, par définition, soumises à la même obligation contractu-ELLE de la “Loi Morale Nouvelle”, si et seulement si elles adhèrent librement à ce double principe d'”Égale Liberté Libre Égalité”.

A la différence de l’ utralibéralisme capitaliste, qui ne met pas d’autres limites à la croissance des inégalités de toutes espèces entre personnes ou collectivités, y compris lorsqu’elles créent évidemment des inégalités croissantes de la Liberté des différentes personnes impliquées, le Principe et le Projet d’Égale Liberté Libre Égalité ( “PELLE” ) , s’oblige lui-même, par définition, à n’exercer sa Liberté actuelle et future, que si cette Liberté est également accessible à toutes les “personnes libres et égales”, c’est-à-dire à toutes les personnes qui font le libre choix d’entrer dans ce même contrat, et qui renoncent donc elles aussi, à vouloir “Plus de Liberté” que les autres membres contractuels.
Le “Plus de Liberté” visé dans le cadre du “PELLE” , ne peut donc être cohérent que si cette Liberté supplémentaire est également partagée, soit en termes de “biens communs”, soit en termes d’égal droit de propriété de chaque personne individuelle.
Et bien évidemment, tout “plus de liberté réelle”, doit en conséquence se poser la question des “ressources” de toutes sortes nécessaires, actuelles et futures pour l’exercice d’une telle liberté, et de la conservation de la possibilité ouverte, pour toute personne, de faire un jour elle aussi, le libre choix d’ adhérer à ce contrat.
De même la possibilité doit rester ouverte, au niveau de l’auto-organisation de la matière ( appelée souvent “nature” ) , de produire des systèmes matériels organisés, notamment “vivants” , dont le degré d’évolution ou de développement pourraient les amener à une capacité consciente équivalente à celle des êtres humains actuels, et donc à la possibilité pour ces “organismes”, de se considérer eux-mêmes comme des “personnes libres et égales” et de participer au “NouS” du “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales”.

A la différence de tout “égalitarisme collectiviste” ou de tout “collectivisme égalitariste”, le “PELLE” ne vise pas à instituer une telle “égalité” par la force, ni par la dépossession des personnes de leur “égal droit de propriété” :
Par définition de la partie “droite” du principe , à savoir la “Libre Égalité”, l’ Égalité de la Liberté définie dans la partie “gauche”, ne peut être établie en droit et en réalité que sur par et pour la libre décision personnelle des personnes d’Y adhérer .

Et pour être individuellement libres de leurs choix, les personnes doivent pouvoir disposer de façon équivalente de ressources pour leur liberté, non seulement par la mise en communs de certains “biens”, mais aussi par un droit à la propriété personnelle sur laquelle cette liberté peut s’exercer “souverainement”.

Il Y a donc bien une certaine continuité du “PELLE” avec ce qu’on appelle traditionnellement du “libéralisme politique”, ou encore l'”Esprit des Lumières”.

Mais, comme nous l’avons déjà signalé à plusieurs reprises, il n’ Y a aucun présupposé qu’une telle “Loi Morale Nouvelle” soit liée à un “droit naturel”, ni à la “nature humaine”, ni à une “constitution transcendentale du sujet”, ni à une “normativité originaire” de philosophie “phénoménologique”, ni évidemment encore moins, à un “droit divin” ou à un “droit de la nature” qui ne résulterait pas lui-même d’un libre choix des “personnes libres et égales”.

Les institutions juridiques et politiques qui seront ( ou ne seront pas … ) reconstruites en conséquence du principe et projet de “Loi Morale Nouvelle”, ne le seront que “par et pour” les “personnes libres et égales” qui par conséquent en déduiront elles-mêmes les exigences d’action possibles simultanément conformes à un projet d'”Égale Liberté” et de “Libre Égalité” où leur responsabilité personnelle individuelle est engagée en même temps que la construction de collectifs et d’institutions nouvelles capables en retour de stabiliser et de réguler de tels engagements.

Quant à Vous …. c’est Vous qui Voyez …

Vidéos Asma Mhalla sur les dimensions politiques des usages de l’ I.A.

Contributions à l’ Institut Montaigne :
https://www.institutmontaigne.org/experts/asma-mhalla

Extrait d’une des contributions

( 19/04/2023 Technopolitique de l’IA : luttes idéologiques, tensions géopolitiques, espoirs démocratiques )

Chacune posant évidemment des enjeux, des arbitrages mais qui apparaissent, dans le fond, secondaires. Non pas secondaires par leur importance mais secondaires en ce sens qu’elles dérivent d’une question originelle, première. Cette question première, c’est celle du “QUI”. Car qui dominera cette technologie dessinera en partie les contours du siècle qui advient. L’IA incarne de façon éclatante notre éternel problème politique qui était, est et sera toujours de savoir qui domine et qui est dominé. Au Ve siècle avant notre ère, Thucydide le formulait déjà ainsi au moment de la guerre du Péloponnèse “les hommes tendent, selon une nécessité de leur nature, à la domination partout où leurs forces prévalent”.

Nous voilà arrivés a priori à un premier consensus : oui, l’intelligence artificielle est et sera partout. Il y a bien une dynamique irrépressible qui est en marche, qui articule à la fois la recherche de pouvoir et de puissance. Or c’est bien cette soif-là, très humaine, qui risque de nous dépasser et non pas (ou du moins pas encore) l’outil lui-même. Cela pose encore une fois la seule question qui vaille, celle du “Qui” : Qui détient la vision ? Qui la conçoit, c’est-à-dire qui détient la capacité à donner corps à cette vision ? Selon l’intérêt de qui ou de quoi ? En contrechamp, sur quel projet politique commun devrait-on aligner ce nouveau socle non pas seulement technologique mais aussi civilisationnel ?

Interview Télé Matin publiée sur Dailymotion :

La même interview sur Youtube

C ce soir

Analyse plus générale : Techno-politique de la surveillance :

https://legrandcontinent.eu/fr/2023/02/03/techno-politique-de-la-surveillance/

Vers le Méta Vers

Projet d’article basé sur l’article paru dans A.O.C. :
“Métavers, vers l’exploitation virtuelle”
de Dominique Boullier et Guillaume Guinard

Sur la plateforme vidéoludique Roblox, des enfants de 13 ans gagnent des dizaines de milliers de dollars en programmant des expériences ou en spéculant avec de l’argent virtuel. Ce métavers qui existe déjà laisse présager la nature de celui, bien plus ambitieux, que développe actuellement la firme Meta : un espace de pseudo-liberté en vase clos, exploitant ses utilisateurs, où se déploie le pire du capitalisme dérégulé.

Question générale :
En quoi un projet éthico-politique tel que celui proposé sur ce site sous l’étiquette “Égale Liberté Libre Égalité”, peut-il permettre de construire des contre-pouvoirs efficaces contre la main-mise ultra-inégalitaire néo-capitaliste sur l’ensemble des “personnes libres et égales” qui souhaiteraient partager librement, mais égalitairement entre elles, les nouvelles ressources techniques qu’elles pourraient “égalitairement” contribuer à créer ?

Une des “recettes” des plateformes néo-capitalistes est d’ essayer d’enfermer leurs utilisateurs, aussi bien clients consommateurs, que développeurs producteurs, dans un “vase clos de pseudo-liberté” , qui ne fait que mettre de nouvelles ressources techniques à disposition de mécanismes plurimillénaires de captation inégalitaire des fruits du travail, dont les vieilles “recettes” d’organisations économiques, politiques et idéologiques de cette captation ne sont pas un meilleur exemple de supposé “paradis perdu”
( Y compris nos systèmes “démocratiques” actuels ).

C’est donc bien à une réorganisation complète de notre “contrat social”, d’un universalisme non totalitaire, que “NouS” invitons toute “personne” qui choisit librement d’être et de devenir de plus en plus une “personne libre et égale”.

Faut-il pour cela prétendre créer une plateforme éthico-politico-juridique “égalibertaire” et “librégalitaire” qui risquerait elle-même de se re-constituer en “vase clos de pseudo-liberté” ?

Toutes sortes de propositions “politiques” actuelles prétendent se poser en systèmes de défense contre le néo-capitalisme “débridé” : mais quels anti-dotes internes proposent-elles à leurs propres visées potentiellement totalitaires ?

Nous voyons aujourd’hui fleurir ces néo-totalitarismes potentiels aussi bien à l’ “extrême-gauche” qu’à l'”extrême -droite” tant il est facile de faire croire qu’il existe une solution miracle de forme “collective” du “vivre ensemble”, pour peu que les personnes individuelles concernées acceptent d’ abandonner, comme le préconisait déjà Rousseau, leur “liberté naturelle” au profit de l’institution d’une “liberté conventionnelle” supposée représenter la “volonté générale” de ces personnes individuelles.

Ces “plateformes” éthico-politiques idéologiques valent-elles mieux que leurs concurrentes néo-capitalistes , du point de vue de l’ “enfermement en vase clos de pseudo-liberté” ?


L’hypothèse de la Guerre

Dans un récent article sur AOC, Le courage de “prendre une position”,
Patrice Maniglier se demande comment le mode de penser philosophique peut nous servir en cette situation “concrète” nouvelle que nous impose la Guerre en Ukraine, depuis la décision de Poutine de passer à l’offensive le 24 février 2022.

La philosophie consiste à exercer les outils du raisonnement ordinaire, de cette espèce de discours sans garantie ultime, sans terrain solide, qui ne cesse de se produire en nous à propos de ce que nous vivons.

De notre côté ( celui d’un “NOUS” devenu précisément plus que jamais problématique, par rapport à un “EUX” dont “nous” ne savons pas trop ce ou qui il désigne ) , nous ne pouvons pas ne pas nous demander ce que le libre parti pris, ou la “prise de position” de la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , peut avoir à “nous” dire, et où en effet chaque personne, depuis les conditions locales de sa vie quotidienne, est questionnée quant à une “position personnelle à prendre”.

Si la question était seulement, comme certains nous y invitent, à prendre parti dans une confrontation binaire simpliste entre deux “camps” en guerre, alors “nous” aurions précisément une attitude aussi simpliste que celle que nous voyons à l’oeuvre dans l’agression militaire déclenchée par Poutine.

Certes, nous pouvons assez facilement aujourd’hui, nous complaire dans l’ indignation du camp de la liberté contre le camp de l’oppresseur, et en tirer nos marrons du feu, du moins aussi longtemps que cela ne frappe pas trop immédiatement nos propres conditions de vie locale personnelle …

Mais plus que jamais, il est nécessaire, en plus, de ne pas se laisser intimider par les indignations émotives qui peuvent chercher à culpabiliser toute forme de “pensée complexe” en l’accusant de lâcheté devant les “impératifs du réel”.
Plus que jamais des “personnes libres et égales” doivent se garder d’être assimilées, malgré elles, à toutes sortes de camps collectifs marqués par des étiquettes et drapeaux de toutes sortes que les simplificateurs agressifs veulent pouvoir leur imposer.

Plus que jamais, des “personnes libres et égales”, quelles ques soient les situations et appartenances collectives diverses auxquelles on les assigne, auront pour souci de pouvoir reconnaître à d’autres personnes la même “Égale Liberté” que celle qu’elles voudraient se voir reconnaître à elles-mêmes … si ces autres personnes sont librement disposées à faire de même …

Mais, justement, diront les objecteurs simplificateurs, il n’est plus question de “liberté”, nulle part, et à la non-liberté des opprimés et victimes de toutes sortes doit répondre la “non-liberté du devoir de libérer” les opprimés de leurs oppresseurs … puisqu’il est redevenu aujourd’hui si facile de savoir “QUI opprime QUI” …

Mais une telle “facilité” immédiate de distinguer l’oppresseur et l’opprimé, le bourreau et la victime, doit aussi nous faire réfléchir à long terme, sur les nœuds complexes où s’enchevêtrent les jeux du “triangle dramatique” du bourreau, de la victime et de tous ceux qui se positionnent en “sauveurs” .


La proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est- ELLE une proposition nouvelle dans le champ théorique de la “philosophie politique” ?

Dans “Qu’est-ce qu’une société juste ?” ( SEUIL, 1991 ), Philippe Van Parijs examine, en tant qu’ “introduction à la pratique de la philosophie politique” ( Sous-titre de l’ ouvrage ), diverses positions “classiques” en débat, notamment dans la philosophie politique “anglo-saxonne”. Il participe lui-même à ce débat, en essayant de défendre au chapitre 9, une position qu’il appelle “réal-libertarienne”, et la considère comme une “réponse cohérente aux néolibéralismes”, tout en examinant diverses objections possibles à cette position.

Sur un certain nombre de points, je pourrais rapprocher ma proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” de celle d’un tel “réal-libertarisme”.

Cependant, au moins un problème fondamental reste toujours le même, qui distingue ma proposition de pratiquement toutes les positions de “philosophie politique”, c’est qu’elles ont toutes une “prétention à l’universalité”, au sens où leurs auteurs prétendent faire de leur propre “théorie de philosophie politique” une théorie rivale des autres , dans un espace où il existerait une forme ou une autre de “vérité”, comme il est possible de le postuler dans l’ espace des théories scientifiques des critères de “falsifiabilité” ( Popper ) qui permettent, au moins de façon provisoire minimale, d’établir un réel consensus dans la “communauté scientifique” sur les éléments théoriques et pratiques fondamentaux admis par tous les membres de cette communauté “dans l’ état actuel des connaissances” .

Ce qui différencie fondamentalement tout débat “philosophique”, y compris dans les domaines techniques comme la “philosophie morale et politique” etc. ,
c’est que notamment dans les domaines où une certaine “normativité” est en jeu, la “liberté” de chaque participant individuel au débat, est directement et obligatoirement partie prenante, non seulement comme “objet” du débat, mais comme directement impliquée dans la pratique du débat et de l’argumentation.

Or, – et c’est une libre décision personnelle de ma part -, l’apparition “métalinguistique” de cette dimension de la liberté de chaque personne énonçant par elle-même, “librement”, ce qu’elle pense de sa propre liberté, de celle des autres, et de “LA Liberté” en général, introduit un saut qualitatif dans la logique organisationnelle du débat qui ne saurait en aucun cas se réduire aux méthodes diverses d’établir un consensus de type “scientifique” concernant simplement soit le “constat factuel, observationnel ou expérimental” commun, soit le débat sur les meilleures “théories explicatives” à établir relativement à ces constats factuels.
Là où les controverses scientifiques proprement dites peuvent porter sur les méthodologies descriptives d’un “même réel supposé commun” ( postulat de “réalisme” physique fondamental des “objets de la science” , aussi complexes et organisés soient-ils ) et non sur les simples choix volontaires des uns et des autres, je pose librement que la question propre de la liberté elle-même, implique nécessairement la libre participation des libres choix des personnes concernées par ces débats, et n’est réductible d’aucune façon au simple examen des “explications” théoriques provenant de toutes sortes de “sciences humaines, psychologiques, sociales, culturelles, linguistiques, etc. “, effectivement intéressantes à étudier, mais dont les “conclusions factuelles” , si elles existent, ne sauraient en aucun cas servir directement de “norme” d’un quelconque “devoir être”.
Les débats sur la liberté et donc notamment sur une “Égale Liberté”, ne peuvent donc, – dans ma proposition – faire l’économie de la rétroaction de la liberté de penser sur elle-même, qui se reconnait donc elle-même librement, comme “libre”.