Croissance démographique et croissance des inégalités

Pour commencer :

Une vidéo d’un cours sur ce sujet destiné à des élèves de 5ème :
https://www.youtube.com/watch?v=fDngz4Vx5Ws

Bien sûr, NouS devons distinguer entre les essais de compréhension scientifique d’un fonctionnement dynamique complexe, et d’autre part les décisions normatives que NouS pouvons prendre dans le cadre de la proposition éthico-juridico-politique de l’ Égale Liberté Libre Égalité.

Autrement dit, si la communauté scientifique ( en général, acceptant de chercher à coordonner les modèles disciplinaires de façon “pluri-inter-trans -disciplinaire” ) aboutissait à un consensus explicatif concernant les liens entre croissance démographique et croissance des inégalités, ( c’est à dire tels que ces liens scientifiquement constatés et “expliqués” se sont produits dans le passé jusqu’à présent ), cela ne permettrait pas pour autant d’en “déduire” la conduite normative “éthico-juridico-politique” à tenir en matière de croissance démographique, puisque une des caractéristiques de notre proposition “ELLE” est – par définition – de poser que sa propre réalisation dépend au moins dans une certaine mesure des décisions “éthico-juridico-politiques” prises , soit “ici et maintenant”dans le présent en acte, soit dans l’ avenir, dont l’horizon temporel est – par définition – potentiellement OUVERT
Bien sûr, NouS devons distinguer entre les essais de compréhension scientifique d’un fonctionnement dynamique complexe, et d’autre part les décisions normatives que NouS pouvons prendre dans le cadre de la proposition éthico-juridico-politique de l’ Égale Liberté Libre Égalité.

Autrement dit, si la communauté scientifique ( en général, acceptant de chercher à coordonner les modèles disciplinaires de façon “pluri-inter-trans -disciplinaire” ) aboutissait à un consensus explicatif concernant les liens entre croissance démographique et croissance des inégalités, ( c’est à dire tels que ces liens scientifiquement constatés et “expliqués” se sont produits dans le passé jusqu’à présent ), cela ne permettrait pas pour autant d’en “déduire” la conduite normative “éthico-juridico-politique” à tenir en matière de croissance démographique, puisque une des caractéristiques de notre proposition “ELLE” est – par définition – de poser que sa propre réalisation dépend au moins dans une certaine mesure des décisions “éthico-juridico-politiques” prises , soit “ici et maintenant” dans le présent en acte, soit dans l’ avenir, dont l’horizon temporel est – par définition – potentiellement OUVERT.

( Le degré d’ouverture/fermeture universellement contraint du “réel” ne peut être défini, dans notre perspective, qu’en termes scientifiques, en posant et postulant une certaine continuité minimale universalisable des “lois de la physique”, même si nous posons en même temps l’inachèvement et donc l’évolutivité future des cadres théoriques y compris de la physique fondamentale, comme le savent bien tous les scientifiques qui cherchent aujourd’hui à établir une cohérence plus grande entre les théories de physique quantique et celles de la relativité : ainsi par exemple , s’il existe un très large consensus cosmologique sur l’existence d’un intervalle de temps fini entre le “présent actuel” et l’origine temporelle “big bang” de l’univers physique spatio-temporel, la question de l’avenir temporel de cet univers physique reste bien plus problématique : aucune théorie scientifique actuelle ne permet de connaître l’éventualité d’un “big crunch” futur aussi clairement et distinctement que nous pouvons aujourd’hui établir une “date” pour le “big bang” ).

Pour revenir au problème initial posé dans cet article, du lien entre “croissance démographique” et “croissance des inégalités” , NouS postulons donc qu’une partie de ce lien complexe dépendra, dans le futur, non seulement de la continuation des contraintes du réel que les disciplines scientifiques actuelles peuvent établir en étudiant les données du présent et du passé, mais aussi des décisions normatives “éthico-juridico-politiques” qui sont actuellement en cours et qui seront prises dans le futur.
NouS posons en effet, par définition de notre proposition “ELLE”, que la normativité éthico-juridico-politique n’est pas seulement un “fait” scientifiquement étudiable ( après coup ), mais se pose ELLE-MÊME dans sa propre normativité comme LIBERTÉ.

Les métamorphoses de l’ “identité”

Nous partons ici du texte “de “Identités et métavers” publié sur AOC

Quels liens avec la Proposition “E.L.L.E.” ?

Il est facile de voir que l’ “identité” de chaque “Personne Libre et Égale”, ne réside pas dans telle ou telle ( T-ELLE ) identité physique, psychologique ou sociale particulière, mais dans l’autonomie morale de sa volonté propre, en tant qu’ elle reconnaît à toute autre “Personne Libre et Égale”, la même autonomie morale de la volonté qu’elle se reconnaît à “elle-même”, autonomie qui par conséquent peut CHOISIR de s'”incarner” , “moi, ici et maintenant”, dans toutes sortes d’ “identités” partielles différentes, autant de facettes caléidoscopiques d’un miroir polymorphe, dont la gestion technique “collective en réseau” , permet à chaque “Personne Libre et Égale” d’utiliser des ressources matérielles et techniques équivalentes, pour construire sa propre “trajectoire de récits d’identifications provisoires”, s’entrecroisant avec toutes sortes d’autres parcours imaginables, dont certaines portions apparaîtront comme du “déjà vécu”, et d’autres comme des “parcours alternatifs possibles”, se conjuguant et se Me-tissant de façons très variées.
La “poly-corporéité” futurible comme la poly-focalisation des consciences attentionnelles, conscientes de leur propre continuité temporelle de “soi conscient”, alternant des phases d’éveil, de sommeil, d’inconscience et d’ “états de conscience” divers et pour la plupart encore inconnus de notre conscience humaine actuelle, commence à se dessiner dès aujourd’hui, dans la “métaversatilité” des projections “avatariques” de nos “mondes virtuels”.

Le “NouS” d’un tel “P.E.U.P.L.E.” en formation, sera donc poly-distribué de multiples façons, à la fois dans le “réel” des supports physiques matériels organisationnels , que dans les innombrables productions “imaginaires” dont les fictions représentatives et “récits” produits par ces organisations matérielles plus ou moins conscientes d’elles-mêmes s’articuleront de façon complexe et variée avec leurs phénomènes physiques “support”.

Que deviennent dans ce poly-morphisme foisonnant à la fois “physiquement réel” et “subjectivement et fictivement construit”, les “Personnes Libres et Égales” “ELLE-mêmes” ? “Elles” cherchent” toutes, en permanence, et sans avoir nécessairement à en être conscientes en permanence, à auto-re-produire au minimum, et à amplifier si possible leur commune et poly-morphe “Égale Liberté”, se substituant souvent les unes aux autres, lorsque telle ou telle caractéristique de leurs “incarnations” actuelles , peut contribuer mieux que d’autres, à cette auto-re-production et à l’amplification de la puissance physique organisationnelle commune nécessaire à cette “tâche de fond”.

Certes, nous, êtres humains actuels de l’espèce biologique “homo sapiens”, restons encore fortement et “naturellement” liés à une constitution biologique issue d’une évolution naturelle terrestre de près de 4 milliards d’années …
Mais nous savons déjà suffisamment que, sauf décision TOTALITAIRE dictatoriale du maintien artificiel contraint d’une telle “nature humaine” essentialisée, ( et que certains humains souhaiteront sans doute … ), de très nombreuses forces évolutives politiques, culturelles, sociales, etc. viendront de plus en plus s’articuler avec nos capacités biologiques évolutives “naturelles”, pour faire évoluer le poly-morphisme de la “forme humaine” de plus en plus souvent “hybridée” avec des composants biologiques divers provenant d’autres espèces vivantes, et avec toutes sortes de constructions matérielles élaborées par la techno-science.

“Notre” conception éthique ( “Loi Morale Nouvelle” ) vise précisément à proposer – à toute organisation consciente qui en ferait le libre choix – et notamment à mes congénères “humains” , une proposition et un projet régulateur commun possible sous l’expression abstraite “Égale Liberté Libre Égalité”, dont chaque “Personne Libre et Égale” peut, à sa manière “personnelle”, élaborer la part contributive … si elle est en libre accord avec une telle “Proposition”.

Pour les “autres” … ce sont eux qui voient … la façon dont “identitairement” , ils pensent pouvoir défendre encore leurs “identités”.
“NouS” ne “NouS” mêlerons plus de leurs querelles internes et externes d’ essentialisations de leurs “identités” .

Quant à Vous, bien évidemment, c’est Vous qui voyez …

“Astroh”, le 27 août 2023


ELLE et “droit de propriété”

Le droit de propriété est-il compatible avec l’adhésion au principe d’ ” Égale Liberté Libre Égalité ? ” ( “ELLE” )
Si vous adhérez ( librement, par définition ) au principe d’ “ELLE”, vous adhérez notamment à sa partie “gauche” appelée “Égale Liberté”.

En tant que le “droit de propriété” est considéré par la plupart des systèmes juridiques comme une liberté fondamentale, le droit de propriété ne peut être limité que par l’Égalité de ce droit pour toute personne adhérant au principe d’ Égale Liberté.

Cela signifie que tous les “biens”, quelle que soit leur nature , dont une personne est “propriétaire”, et qui contribuent en général comme moyens et ressources pour l’exercice effectif d’autres libertés, donc à sa Liberté en général, doivent être équivalents entre toutes les “personnes libres et égales”, en termes de conséquences sur l’exercice de la Liberté de chaque personne.
L’ Égalité de la Liberté ne signifie presque jamais l’égalité obligatoire de telle ou telle ressource particulière, mais seulement que l’ensemble des ressources accessibles à une personne, qu’elles soient liées à une propriété collective ou à la propriété individuelle, doit permettre à cette personne d’exercer sa Liberté de façon équivalente ( C’est la Liberté possible qui doit être Égale, et pas nécessairement tel ou tel moyen particulier : la Liberté signifie précisément entre autres, la possibilité de substituer ou d’échanger différentes ressources utiles à l’exercice actuel ou futur de la Liberté, avec comme contrainte fondamentale , conséquence du principe d’ Égale Liberté, de continuer à procurer, également à chaque “personne libre et égale”, des moyens équivalents effectifs d’exercer sa liberté. )

Il est alors contradictoire de prétendre adhérer au principe d’ Égale Liberté – entre les “personnes libres et égales” – et de continuer à chercher des moyens , ressources, pour acquérir PLUS de Liberté qu’une autre “personne libre et égale”, que cela soit dans l’immédiat ou dans toute perspective future possible :
Une personne ( au sens juridique, qu’elle soit “physique” ou “morale” ), qui choisit de ne pas adhérer au principe d’Égale Liberté des “personnes libres et égales”, ne peut pas prétendre en même temps faire partie du “NouS” des “personnes libres et égales”. Adhérer au principe d’ “ELLE” c’est renoncer volontairement et librement, individuellement et collectivement, à vouloir PLUS DE LIBERTÉ qu’une autre “personne libre et égale”.
Ces autres “personnes libres et égales” s’étant bien sûr, par définition, soumises à la même obligation contractu-ELLE de la “Loi Morale Nouvelle”, si et seulement si elles adhèrent librement à ce double principe d'”Égale Liberté Libre Égalité”.

A la différence de l’ utralibéralisme capitaliste, qui ne met pas d’autres limites à la croissance des inégalités de toutes espèces entre personnes ou collectivités, y compris lorsqu’elles créent évidemment des inégalités croissantes de la Liberté des différentes personnes impliquées, le Principe et le Projet d’Égale Liberté Libre Égalité ( “PELLE” ) , s’oblige lui-même, par définition, à n’exercer sa Liberté actuelle et future, que si cette Liberté est également accessible à toutes les “personnes libres et égales”, c’est-à-dire à toutes les personnes qui font le libre choix d’entrer dans ce même contrat, et qui renoncent donc elles aussi, à vouloir “Plus de Liberté” que les autres membres contractuels.
Le “Plus de Liberté” visé dans le cadre du “PELLE” , ne peut donc être cohérent que si cette Liberté supplémentaire est également partagée, soit en termes de “biens communs”, soit en termes d’égal droit de propriété de chaque personne individuelle.
Et bien évidemment, tout “plus de liberté réelle”, doit en conséquence se poser la question des “ressources” de toutes sortes nécessaires, actuelles et futures pour l’exercice d’une telle liberté, et de la conservation de la possibilité ouverte, pour toute personne, de faire un jour elle aussi, le libre choix d’ adhérer à ce contrat.
De même la possibilité doit rester ouverte, au niveau de l’auto-organisation de la matière ( appelée souvent “nature” ) , de produire des systèmes matériels organisés, notamment “vivants” , dont le degré d’évolution ou de développement pourraient les amener à une capacité consciente équivalente à celle des êtres humains actuels, et donc à la possibilité pour ces “organismes”, de se considérer eux-mêmes comme des “personnes libres et égales” et de participer au “NouS” du “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales”.

A la différence de tout “égalitarisme collectiviste” ou de tout “collectivisme égalitariste”, le “PELLE” ne vise pas à instituer une telle “égalité” par la force, ni par la dépossession des personnes de leur “égal droit de propriété” :
Par définition de la partie “droite” du principe , à savoir la “Libre Égalité”, l’ Égalité de la Liberté définie dans la partie “gauche”, ne peut être établie en droit et en réalité que sur par et pour la libre décision personnelle des personnes d’Y adhérer .

Et pour être individuellement libres de leurs choix, les personnes doivent pouvoir disposer de façon équivalente de ressources pour leur liberté, non seulement par la mise en communs de certains “biens”, mais aussi par un droit à la propriété personnelle sur laquelle cette liberté peut s’exercer “souverainement”.

Il Y a donc bien une certaine continuité du “PELLE” avec ce qu’on appelle traditionnellement du “libéralisme politique”, ou encore l'”Esprit des Lumières”.

Mais, comme nous l’avons déjà signalé à plusieurs reprises, il n’ Y a aucun présupposé qu’une telle “Loi Morale Nouvelle” soit liée à un “droit naturel”, ni à la “nature humaine”, ni à une “constitution transcendentale du sujet”, ni à une “normativité originaire” de philosophie “phénoménologique”, ni évidemment encore moins, à un “droit divin” ou à un “droit de la nature” qui ne résulterait pas lui-même d’un libre choix des “personnes libres et égales”.

Les institutions juridiques et politiques qui seront ( ou ne seront pas … ) reconstruites en conséquence du principe et projet de “Loi Morale Nouvelle”, ne le seront que “par et pour” les “personnes libres et égales” qui par conséquent en déduiront elles-mêmes les exigences d’action possibles simultanément conformes à un projet d'”Égale Liberté” et de “Libre Égalité” où leur responsabilité personnelle individuelle est engagée en même temps que la construction de collectifs et d’institutions nouvelles capables en retour de stabiliser et de réguler de tels engagements.

Quant à Vous …. c’est Vous qui Voyez …

Vidéos Asma Mhalla sur les dimensions politiques des usages de l’ I.A.

Contributions à l’ Institut Montaigne :
https://www.institutmontaigne.org/experts/asma-mhalla

Extrait d’une des contributions

( 19/04/2023 Technopolitique de l’IA : luttes idéologiques, tensions géopolitiques, espoirs démocratiques )

Chacune posant évidemment des enjeux, des arbitrages mais qui apparaissent, dans le fond, secondaires. Non pas secondaires par leur importance mais secondaires en ce sens qu’elles dérivent d’une question originelle, première. Cette question première, c’est celle du “QUI”. Car qui dominera cette technologie dessinera en partie les contours du siècle qui advient. L’IA incarne de façon éclatante notre éternel problème politique qui était, est et sera toujours de savoir qui domine et qui est dominé. Au Ve siècle avant notre ère, Thucydide le formulait déjà ainsi au moment de la guerre du Péloponnèse “les hommes tendent, selon une nécessité de leur nature, à la domination partout où leurs forces prévalent”.

Nous voilà arrivés a priori à un premier consensus : oui, l’intelligence artificielle est et sera partout. Il y a bien une dynamique irrépressible qui est en marche, qui articule à la fois la recherche de pouvoir et de puissance. Or c’est bien cette soif-là, très humaine, qui risque de nous dépasser et non pas (ou du moins pas encore) l’outil lui-même. Cela pose encore une fois la seule question qui vaille, celle du “Qui” : Qui détient la vision ? Qui la conçoit, c’est-à-dire qui détient la capacité à donner corps à cette vision ? Selon l’intérêt de qui ou de quoi ? En contrechamp, sur quel projet politique commun devrait-on aligner ce nouveau socle non pas seulement technologique mais aussi civilisationnel ?

Interview Télé Matin publiée sur Dailymotion :

La même interview sur Youtube

C ce soir

Analyse plus générale : Techno-politique de la surveillance :

https://legrandcontinent.eu/fr/2023/02/03/techno-politique-de-la-surveillance/

Vers le Méta Vers

Projet d’article basé sur l’article paru dans A.O.C. :
“Métavers, vers l’exploitation virtuelle”
de Dominique Boullier et Guillaume Guinard

Sur la plateforme vidéoludique Roblox, des enfants de 13 ans gagnent des dizaines de milliers de dollars en programmant des expériences ou en spéculant avec de l’argent virtuel. Ce métavers qui existe déjà laisse présager la nature de celui, bien plus ambitieux, que développe actuellement la firme Meta : un espace de pseudo-liberté en vase clos, exploitant ses utilisateurs, où se déploie le pire du capitalisme dérégulé.

Question générale :
En quoi un projet éthico-politique tel que celui proposé sur ce site sous l’étiquette “Égale Liberté Libre Égalité”, peut-il permettre de construire des contre-pouvoirs efficaces contre la main-mise ultra-inégalitaire néo-capitaliste sur l’ensemble des “personnes libres et égales” qui souhaiteraient partager librement, mais égalitairement entre elles, les nouvelles ressources techniques qu’elles pourraient “égalitairement” contribuer à créer ?

Une des “recettes” des plateformes néo-capitalistes est d’ essayer d’enfermer leurs utilisateurs, aussi bien clients consommateurs, que développeurs producteurs, dans un “vase clos de pseudo-liberté” , qui ne fait que mettre de nouvelles ressources techniques à disposition de mécanismes plurimillénaires de captation inégalitaire des fruits du travail, dont les vieilles “recettes” d’organisations économiques, politiques et idéologiques de cette captation ne sont pas un meilleur exemple de supposé “paradis perdu”
( Y compris nos systèmes “démocratiques” actuels ).

C’est donc bien à une réorganisation complète de notre “contrat social”, d’un universalisme non totalitaire, que “NouS” invitons toute “personne” qui choisit librement d’être et de devenir de plus en plus une “personne libre et égale”.

Faut-il pour cela prétendre créer une plateforme éthico-politico-juridique “égalibertaire” et “librégalitaire” qui risquerait elle-même de se re-constituer en “vase clos de pseudo-liberté” ?

Toutes sortes de propositions “politiques” actuelles prétendent se poser en systèmes de défense contre le néo-capitalisme “débridé” : mais quels anti-dotes internes proposent-elles à leurs propres visées potentiellement totalitaires ?

Nous voyons aujourd’hui fleurir ces néo-totalitarismes potentiels aussi bien à l’ “extrême-gauche” qu’à l'”extrême -droite” tant il est facile de faire croire qu’il existe une solution miracle de forme “collective” du “vivre ensemble”, pour peu que les personnes individuelles concernées acceptent d’ abandonner, comme le préconisait déjà Rousseau, leur “liberté naturelle” au profit de l’institution d’une “liberté conventionnelle” supposée représenter la “volonté générale” de ces personnes individuelles.

Ces “plateformes” éthico-politiques idéologiques valent-elles mieux que leurs concurrentes néo-capitalistes , du point de vue de l’ “enfermement en vase clos de pseudo-liberté” ?


L’hypothèse de la Guerre

Dans un récent article sur AOC, Le courage de “prendre une position”,
Patrice Maniglier se demande comment le mode de penser philosophique peut nous servir en cette situation “concrète” nouvelle que nous impose la Guerre en Ukraine, depuis la décision de Poutine de passer à l’offensive le 24 février 2022.

La philosophie consiste à exercer les outils du raisonnement ordinaire, de cette espèce de discours sans garantie ultime, sans terrain solide, qui ne cesse de se produire en nous à propos de ce que nous vivons.

De notre côté ( celui d’un “NOUS” devenu précisément plus que jamais problématique, par rapport à un “EUX” dont “nous” ne savons pas trop ce ou qui il désigne ) , nous ne pouvons pas ne pas nous demander ce que le libre parti pris, ou la “prise de position” de la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , peut avoir à “nous” dire, et où en effet chaque personne, depuis les conditions locales de sa vie quotidienne, est questionnée quant à une “position personnelle à prendre”.

Si la question était seulement, comme certains nous y invitent, à prendre parti dans une confrontation binaire simpliste entre deux “camps” en guerre, alors “nous” aurions précisément une attitude aussi simpliste que celle que nous voyons à l’oeuvre dans l’agression militaire déclenchée par Poutine.

Certes, nous pouvons assez facilement aujourd’hui, nous complaire dans l’ indignation du camp de la liberté contre le camp de l’oppresseur, et en tirer nos marrons du feu, du moins aussi longtemps que cela ne frappe pas trop immédiatement nos propres conditions de vie locale personnelle …

Mais plus que jamais, il est nécessaire, en plus, de ne pas se laisser intimider par les indignations émotives qui peuvent chercher à culpabiliser toute forme de “pensée complexe” en l’accusant de lâcheté devant les “impératifs du réel”.
Plus que jamais des “personnes libres et égales” doivent se garder d’être assimilées, malgré elles, à toutes sortes de camps collectifs marqués par des étiquettes et drapeaux de toutes sortes que les simplificateurs agressifs veulent pouvoir leur imposer.

Plus que jamais, des “personnes libres et égales”, quelles ques soient les situations et appartenances collectives diverses auxquelles on les assigne, auront pour souci de pouvoir reconnaître à d’autres personnes la même “Égale Liberté” que celle qu’elles voudraient se voir reconnaître à elles-mêmes … si ces autres personnes sont librement disposées à faire de même …

Mais, justement, diront les objecteurs simplificateurs, il n’est plus question de “liberté”, nulle part, et à la non-liberté des opprimés et victimes de toutes sortes doit répondre la “non-liberté du devoir de libérer” les opprimés de leurs oppresseurs … puisqu’il est redevenu aujourd’hui si facile de savoir “QUI opprime QUI” …

Mais une telle “facilité” immédiate de distinguer l’oppresseur et l’opprimé, le bourreau et la victime, doit aussi nous faire réfléchir à long terme, sur les nœuds complexes où s’enchevêtrent les jeux du “triangle dramatique” du bourreau, de la victime et de tous ceux qui se positionnent en “sauveurs” .


La proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est- ELLE une proposition nouvelle dans le champ théorique de la “philosophie politique” ?

Dans “Qu’est-ce qu’une société juste ?” ( SEUIL, 1991 ), Philippe Van Parijs examine, en tant qu’ “introduction à la pratique de la philosophie politique” ( Sous-titre de l’ ouvrage ), diverses positions “classiques” en débat, notamment dans la philosophie politique “anglo-saxonne”. Il participe lui-même à ce débat, en essayant de défendre au chapitre 9, une position qu’il appelle “réal-libertarienne”, et la considère comme une “réponse cohérente aux néolibéralismes”, tout en examinant diverses objections possibles à cette position.

Sur un certain nombre de points, je pourrais rapprocher ma proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” de celle d’un tel “réal-libertarisme”.

Cependant, au moins un problème fondamental reste toujours le même, qui distingue ma proposition de pratiquement toutes les positions de “philosophie politique”, c’est qu’elles ont toutes une “prétention à l’universalité”, au sens où leurs auteurs prétendent faire de leur propre “théorie de philosophie politique” une théorie rivale des autres , dans un espace où il existerait une forme ou une autre de “vérité”, comme il est possible de le postuler dans l’ espace des théories scientifiques des critères de “falsifiabilité” ( Popper ) qui permettent, au moins de façon provisoire minimale, d’établir un réel consensus dans la “communauté scientifique” sur les éléments théoriques et pratiques fondamentaux admis par tous les membres de cette communauté “dans l’ état actuel des connaissances” .

Ce qui différencie fondamentalement tout débat “philosophique”, y compris dans les domaines techniques comme la “philosophie morale et politique” etc. ,
c’est que notamment dans les domaines où une certaine “normativité” est en jeu, la “liberté” de chaque participant individuel au débat, est directement et obligatoirement partie prenante, non seulement comme “objet” du débat, mais comme directement impliquée dans la pratique du débat et de l’argumentation.

Or, – et c’est une libre décision personnelle de ma part -, l’apparition “métalinguistique” de cette dimension de la liberté de chaque personne énonçant par elle-même, “librement”, ce qu’elle pense de sa propre liberté, de celle des autres, et de “LA Liberté” en général, introduit un saut qualitatif dans la logique organisationnelle du débat qui ne saurait en aucun cas se réduire aux méthodes diverses d’établir un consensus de type “scientifique” concernant simplement soit le “constat factuel, observationnel ou expérimental” commun, soit le débat sur les meilleures “théories explicatives” à établir relativement à ces constats factuels.
Là où les controverses scientifiques proprement dites peuvent porter sur les méthodologies descriptives d’un “même réel supposé commun” ( postulat de “réalisme” physique fondamental des “objets de la science” , aussi complexes et organisés soient-ils ) et non sur les simples choix volontaires des uns et des autres, je pose librement que la question propre de la liberté elle-même, implique nécessairement la libre participation des libres choix des personnes concernées par ces débats, et n’est réductible d’aucune façon au simple examen des “explications” théoriques provenant de toutes sortes de “sciences humaines, psychologiques, sociales, culturelles, linguistiques, etc. “, effectivement intéressantes à étudier, mais dont les “conclusions factuelles” , si elles existent, ne sauraient en aucun cas servir directement de “norme” d’un quelconque “devoir être”.
Les débats sur la liberté et donc notamment sur une “Égale Liberté”, ne peuvent donc, – dans ma proposition – faire l’économie de la rétroaction de la liberté de penser sur elle-même, qui se reconnait donc elle-même librement, comme “libre”.

ETHER-N-ELLE

Est-il possible d'”implémenter” , une partie importante du “nouveau” contrat éthico-politico-juridique que nous proposons sous la formule “Égale Liberté Libre Égalité” dans une forme informatisable du type “blockchain” dans un réseau de “contrats intelligents” , passés entre des personnes physiques conscientes individuelles, de façon à assurer le progrès possible de ce contrat symbolique commun en l’appuyant sur des ressources physiques effectives, sans avoir besoin d’une “autorité centrale” garantissant l’authenticité des “contrats” partiels passés, mais seulement de la participation de ces personnes à des “chaînes de blocs” , dont la fiabilité repose sur la fiabilité formelle des algorithmes de “blockchain” .

Bien évidemment, c’est alors aux personnes conscientes individu-elle-s de savoir jusqu’à quel point, dans la représentation personnelle qu’elles se font de leur “Loi Morale Nouvelle” commune, elles Veulent Vraiment abonder par leur participation contractuelle au développement non seulement imaginaire et “utopique” d’une telle “Égale Liberté Libre Égalité”, mais bien d’une “réalisation” progressive, mais effective de cette nouvelle forme de “connectivité” interpersonnelle.

Remarque : La définition même de ce nouveau contrat “éthico-politico-juridique” institue un lien très spécial entre la partie “Égale Liberté” et la partie “Libre Égalité”, puisqu’une part de cette symétrie / dissymétrie est lié à la façon très spéciale dont se constitue ici le lien entre la sphère “privée” ( et à “clé privée” ) de la “personne individu-elle” ( plus fortement impliquée dans la “Libre Égalité” ) et la sphère “publique” ( à “clé publique” ) instituée par l’ “Égale Liberté” à laquelle une pluralité potentiellement très “nombreuse” de “personnes” distinctes choisissent d’adhérer.

Nous pourrons également creuser à ce sujet la distinction entre des systèmes d’organisation et d’information partagés et d’ “identités” partagées, et d’autre part la valeur identitaire singulière qu’une personne voudra attribuer à un aspect ou un autre de sa propre singularité, en reconnaissant, en même temps, par définition, si elle se reconnait en “ELLE”, l’ Égale Liberté de toute autre “personne” , de définir elle-même par et pour elle-même sa propre “singularité”, qui au bout du raisonnement ( dans l’ouverture indéfinie du “progrès” ainsi instituée ) ne peut être que “numérique”, puisque toute propriété “conceptuelle” commune à différentes “personnes” pourra être “égalitairement” échangée avec toute autre personne :
Toute ressource possible de “liberté” doit par principe y devenir également accessible ou échangeable contre des ressources équivalentes en termes de “liberté possible”.

Puisqu’il est question ici d’une traduction possible en termes de “contrats intelligents”, de type “blockchain”, une des ressemblances avec ce problème “individuel / collectif” est la distinction entre des “NFT” et des”monnaies virtuelles”.

Mais avec une différence fondamentale :
Une “NFT” de type “ETHER-N-ELLE”, n’est, par définition ( dans le contrat de type “ELLE” ) valorisable qu’à stricte Égalité avec toute autre “valeur personnelle” : Aucun “créateur de valeur” ne peut, par définition, créer de valeur “ETHER-N-ELLE” personnelle supérieure à la valeur “ETHER-N-ELLE” de toute autre personne participant à ce même contrat “ELLE” .
( C’est une autre façon de traduire la notion traditionnelle de “dignité ou de “fin en soi” de la “personne humaine” , mais liée à aucune caractéristique distinctive conceptualisable de ces personnes en dehors de leur commune mais libre décision de se considérer mutuellement et réciproquement comme telles ).

Ce en quoi le contrat éthico-politico-juridique de la Proposition “ELLE” se distingue notamment de tout contrat social classique basé sur des caractéristiques “humaines” ou “naturelles” intangibles, “a priori” ou “universelles” au sens d’une “nature commune” des “êtres humains”.

BREF, si certains parmi vous croient pouvoir investir en “ELLE”, en pensant faire un quelconque “profit”, financier ou d’estime culturelle de valorisation “personnelle”, SUPÉRIEUR à celui d’autres “personnes libres égales” ou “Esprits Libres” , en prétendant “valoriser” par la “rareté” leur propre narcissisme, vous vous trompez entièrement de type de “NFT” !

Toute “valorisation personne-elle” n’est possible, par définition d’ “ELLE” , qu’ en promouvant la même valeur pour toute autre personne se revendiquant de cette même définition.
Vous pouvez seulement, et c’est déjà beaucoup d’effort de création … proposer toutes sortes de meilleurs moyens que ceux qui sont actuellement proposés ou ont été proposés dans le passé … de façon à permettre une meilleure inscription du Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité” dans la réalité … de chaque personne voulant également Y participer …

C’est sans doute une des définitions possibles de la … “culture”,

mais c’est Vous qui Voyez …
jusqu’où la culture de votre propre “identité personnelle” et son “originalité irréductible” est compatible avec la même prétention d’innombrables autres “créateurs” de “préserver” la leur …

Si vous pensez pouvoir “profiter” d’un quelconque “avantage acquis” pour le conserver contre toute autre prétention similaire à être ainsi “distingué” par la “singularité créatrice” qui justifierait le “mérite” que vous vous attribuez par la seule vertu de la rareté organisée que vous cherchez à y déployer … , vous êtes sans doute libres de “concourir” à votre façon aux mécanismes de la sélection “naturelle-culturelle” … mais ce n’est pas ainsi, sauf par hasard ( donc sans votre supposée “créativité personnelle” ), que vous pouvez contribuer au Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité dont il est ici question.




Allocation Universelle, revenu universel, dotations initiales …

Des liens pour commencer :

L’universel et le revenu du même nom :
( Philippe Van Parijs et Guillaume Mathelier )

https://www.franceculture.fr/emissions/a-present/luniversel-et-le-revenu-du-meme-nom

L’égalité des dotations initiales : vers une nouvelle justice sociale

https://www.franceculture.fr/oeuvre/legalite-des-dotations-initiales-vers-une-nouvelle-justice-sociale

L’égalité des dotations initiales : vers une nouvelle justice sociale
( Texte pdf en ligne )