La Proposition “ELLE” comme réponse à la remise en cause croissante de l’universalisme des Droits Humains

Il s’agit là d’une des entrées importantes pour qui veut comprendre pourquoi j’ ai été amené à déclarer publiquement cette proposition spécifique de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Cette crise actuelle de l’ “Universalisme des Droits humains”, n’est pas directement à l’origine de ma proposition, qui est plus ancienne et plus personnelle, mais les analyses qui sont faites depuis quelques années de cette “crise de l’ Universalisme” , ne font que renforcer ma conviction que ma proposition peut servir de point d’appui pour une nouvelle conception des “droits de la personne libre et égale” , qui se distingue en particulier des supposés “fondements” des “droits humains” comme “droit naturel” .

Pour analyser la crise actuelle de l’ Universalisme”, de nombreux textes sont disponibles.

On peut partir par exemple de l’ analyse faite sur le site du service public par :Laurence Burgorgue-Larsen :
Droits de l’homme : une remise en cause croissante dans le monde.

On y trouvera les principales catégories de critiques actuellement formulées contre un supposé “universalisme” des droits humains.


En quoi la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” peut-elle servir, et à qui, pour construire une nouvelle réponse aux critiques de l’ancien “universalisme des droits de l’homme” ?

Précisément parce qu’elle renverse l’ordre de la légitimation “verticale” traditionnelle qui prétend poser “pour tous les êtres humains” un cadre de référence moral et juridique, sans demander en réalité à ces “êtres humains” ( sauf à certains d’entre eux, supposés être non seulement des “humains”, mais des experts en matière de philosophie morale, de philosophie du droit ou de philosophie politique ) ou des personnes qui se sont auto-proclamées “rédacteurs” de la “Déclaration Universelle des Droits de l’ Homme” , et sont parvenus, dans le contexte de l’après guerre mondiale, à faire examiner et adopter les textes en questions, dans le cadre de la nouvelle “Charte des Nations Unies” : des représentants politiques donc de ces “Nations” dont on présuppose qu’ils sont légitimes à signer ces textes internationaux au nom de leurs “citoyens” respectifs … sans que ceux-ci aient directement leur mot à dire, en ce qui concerne pourtant un cadre général qui les concerne potentiellement chacun …
Ce sont donc en réalité de supposés experts du langage et des institutions juridiques qui ont été les auteurs et rédacteurs effectifs de ces textes, soumis ensuite aux représentations politiques des “États parties” réunis sous l’égide des “Nations-Unies” .

Ce contexte historique très particulier de l’après deuxième guerre mondiale de la rédaction d’un texte prétendu “universel”, est de moins en moins suffisant pour garantir la reconnaissance de la référence continuée à ces textes.

Contrairement à cette référence traditionnelle à un ordre juridique ou moral “venu d’en haut” , et auquel les personnes citoyennes dans le monde entier seraient censées se soumettre “a priori” sous le prétexte qu’il s’agit de “droits humains universels” ( proclamés tels par une très petite minorité de ces êtres humains ) , ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne prétend à aucune “universalité a priori” de ce genre : ELLE est purement et simplement une proposition personnelle venant d’une personne individuelle qui décide d’être elle-même par et pour elle-même , une “personne libre et POTENTIELLEMENT égale” à d’autres personnes, si et seulement si de telles autres personnes font le libre choix totalement autonome et autodéterminé, de se considérer elles-mêmes comme de telles “personnes libres et égales” , ET reconnaissent simultanément à toute autre personne ce même statut de “personne libre et égale”, si et seulement si celles-ci, réciproquement, de même.

Par construction ou “définition” , seules des personnes qui font ce libre choix sont concernées par ce nouveau cadre de “droit de la personne libre et égale”.

Tous les “autres êtres humains” PEUVENT bien entendu effectuer un tel choix quand ils le veulent … et donc rejoindre la “communauté des personnes libres et égales”, mais ils ne le “doivent” pas a priori sous prétexte qu’ils appartiendraient au même “genre humain”.

C’est donc par définition de la responsabilité personnelle propre que dépend un tel choix, si la personne veut librement se positionner ainsi, et elle ne pourra bénéficier d’un tel statut moral ( et éventuellement nouvellement “juridique”) que pour autant qu’elle accepte de le reconnaître aux autres “personnes libres et égales” .

“Pour autant”, signifie que cette “appartenance” auto-proclamée peut être partielle , quantitativement et qualitativement, mais que, par définition, une personne ne peut pas exiger des autres personnes qu’elles se soumettent à cette nouvelle “loi morale” alors qu’elle-même pense pouvoir s’en exempter sur un certain nombre de points liés à ses intérêts privés locaux propres …
La souplesse du degré d’adhésion inhérente à cette proposition est bien sûr due à l’ exigence de liberté maximale pour chaque personne, y compris dans son degré d’adhésion, sachant bien sûr que si elle-même n’adhère au principe d’ Égale Liberté Libre Égalité” que dans une certaine “mesure” dont elle garde le libre contrôle … les autres “personnes libres et égales” sont évidemment tout aussi libres de faire de même.

Il en résulte immédiatement que l’ensemble des “personnes humaines” ( ou non-humaines s’il s’en trouve …. ) se trouve alors “réparti” suivant un degré d’adhésion plus ou moins fort, sachant que chacun ne peut compter sur toute la force potentielle du principe commun d’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que pour autant et dans la “mesure” où lui-même y participe librement.





Deux aspects de l’ “identité de la conscience”

  • Quelques bribes de liens pour “commencer” cet article :

Dans la thèse classique de Locke, il y a une distinction importante entre l’ individu et la personne.

Identité et mémoire”

Identité et mémoire chez Locke et chez Ricoeur

  • Mon objectif, dans cet article , n’est pas d’abord de me situer dans la constellation des théories philosophiques ou de l’histoire des idées concernant la notion d’identité personnelle consciente, mais de préciser les enjeux d’une telle question pour “ma propre conception de moi-même”, sachant bien sûr que ces enjeux PEUVENT aussi être en partie communs avec ceux de bien d’autres personnes en ce qui concerne la conception propre que ces personnes ont d’elles-mêmes, et ceci sans faire nécessairement partie de la classe des “philosophes”.
    Comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, je n’attends pas de la pensée “philosophique” la capacité à produire une “vérité objective universellement reconnaissable”.
  • S’il est possible de produire, au sujet de la question de l’ “identité personnelle” comme sur bien d’autres questions, une théorisation “objective” potentiellement universalisable, elle se trouvera nécessairement du côté des disciplines scientifiques qui, tout en étant évolutives, mais soumises à des procédures de contrôle de diverses “communautés d’expertise scientifique”, sont seules susceptibles de produire une connaissance suffisamment stable et universalisable du “réel”, pour autant qu’une telle connaissance puisse être produite : aucune autre forme culturelle de “connaissance” ne peut prétendre “dépasser” un état actuel de connaissance scientifiquement validée ( en termes de réfutabilité poppérienne ), sauf à accepter de n’être qu’une représentation “relative” à une subjectivité ou une culture données, ou une “anticipation imaginaire” qui pourrait peut-être un jour accéder au statut de “connaissance scientifique”.

    Je pose donc le postulat qu’une “véritable connaissance” de ce qu’est “mon identité personnelle”, deviendra alors également, pour toute autre personne qui se pose des questions sur sa propre “identité personnelle”, un outil de pensée et de représentation des particularités de sa propre identité personnelle, tout à fait semblable à la mienne, dans la démarche de construction scientifique commune de “ce qu’est une identité personnelle en général”.
    Autrement dit : je postule qu’il n’y a aucune ontologie d”essence” ou de “substance” singulière qui distinguerait radicalement “mon identité personnelle” de ce que serait en général l’ “identité personnelle” de toute autre personne : les distinctions conceptuelles entre ces différentes “identités personnelles”, qu’elles soient différences “numériques” ou “catégorielles”, seraient des modalités très variables suivant les réalisations individuées de ces “identités”, mais répondant fondamentalement aux mêmes possibilités procédurales de définir, de construire ou de “re-construire” de telles “identités personnelles”, dont on disposerait d’une théorie scientifique suffisamment “unifiée” et stabilisée.
    La seule possibilité scientifique de prétendre échapper “scientifiquement” à la possibilité d’établir une telle connaissance scientifique rationnelle de ce qu’est une “identité personnelle”, serait d’en faire une réalisation statistique purement contingente de “cas” totalement singuliers, d’une organisation sui generis , ou chaque “identité personnelle” résulte d’une combinaison totalement “improbable” de déterminants, à la manière dont une suite aléatoire donnée suffisamment longue devient de plus en plus improbable dans sa propre reproduction.

    Je postule donc, que si beaucoup de caractéristiques secondaires d’une “identité personnelle”, peuvent être ainsi en grande partie contingentes, la procédure générale d’auto-organisation” matérielle/formelle d’une identité personnelle, et notamment l’auto-organisation d’une “conscience de soi autonome” peut, elle, faire l’objet d’une connaissance rationnelle scientifique future, en particulier par le développement conjoint des connaissances biologiques des systèmes complexes “naturels” de traitement de l’information et des connaissances abstraites de type logico-mathématico-informatiques produisant des simulations suffisamment puissantes, pour interagir avec les systèmes complexes “naturels” ( neuro-cérébraux ou autres ) en co-produisant ainsi des “identités personnelles” de plus en plus capables de se “comprendre” consciemment elles-mêmes au niveau des conditions à la fois “matérielles” de leurs “supports organisés” et de l’agencement artificiellement formalisable de leur auto-organisation.

    Un tel “postulat” est pour le moment de nature encore très “philosophique”, voire “métaphysique” ou de “science-fiction”, mais il pose que dans un avenir plus ou moins proche, mais pas reporté à l’infini, ce type de question concernant l’identité personnelle” pourra faire l’objet d’un traitement par la boucle réciproque “scientifico-technique” ou “techno-scientifique”en termes de connaissance du fonctionnement général de la construction développementale de la conscience de l’identité personnelle, telle qu’elle se produit chez la plupart des êtres humains, même si elle est modulée par le contexte socio-culturel de la personne, et la réaction aux évènements singuliers de sa vie.

    La question proprement “philosophique” fait alors intervenir – par la libre intervention d’une “normativité” ( dans mon cas, celle de la “proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité ) par laquelle “NouS” décidons de “contrôler” la boucle réciproque “scientifico-technique” – l’ordre propre de la Liberté telle que NouS en auto-organisons la formulation “libre et égale” …

    Donc d’un côté nous admettons que notre “identité consciente personnelle” est au commencement fondamentalement conditionnée par son origine “naturelle” ( évolution biologique aboutissant actuellement au genre “homo” et plus spécialement à “homo sapiens” rétro-conditionnée par ses propres productions “socio-culturelles”, et son organisation cérébrale ainsi modulée ).

    Mais d’un autre côté, grâce à ces capacités conscientes précisément, un rétro-contrôle conscient volontaire devient possible, sur ces capacités et plus largement sur l’ensemble des conditions “originaires” de ces capacités, qui pour moi ne sont ni “transcendantes, ni “transcendantales” au sens kantien, ni “originaires” au sens phénoménologique, mais bel et bien constituée de “matière auto-organisée” dont la connaissance scientifique et donc le contrôle technique devient de plus en plus POSSIBLE, ouvrant par là même encore davantage la question dite “éthique” de la normativité volontaire consciente que “nous” ( en général ) , et “NouS” – personnes libres et égales – VOULONS ( … ou PAS ) instituer comme contrôle a posteriori retro-actif sur cette boucle “scientifico-technique” elle-même auto-re-productrice de sa propre logique interne.
  • A titre provisoire donc, une telle connaissance scientifique de l’ “identité personnelle consciente” n’étant pas encore suffisamment clairement établie,
    je me donne un modèle simplifié où la modélisation de la “conscience personnelle” suppose deux aspects :


    – d’une part une capacité auto-organisée générale ( particulièrement développée dans l’espèce humaine, mais déjà présente dans le monde animal ) qui n’est pas spécifique à telle ou telle personne, mais qui permet à chacune de ces personnes de construire cérébralement un système de représentations suffisamment unifié par une connectivité communicationnelle interne, et qui fait que chacune de ces personnes peut, en gros, se penser elle-même comme une “identité personnelle consciente autonome” ( tout en se pensant aussi comme incluse dans de multiples réseaux d’interactions extra-personnelles )

    – d’autre part d’un système de mémoire, notamment consciemment mobilisable ( comme le suggère Locke ) comme “mémoire biographique” , grâce à laquelle la personne se constitue au fil du temps un récit auto-biographique de sa propre “identité personnelle”, “catégorielle” et pas seulement d’unité numérique de sa conscience : une “personnalité” donc , modulée et modelée par le vécu des situations qu’elle est amenée à vivre dans le cheminement de sa perspective “singulière” propre . Je ne parle pas ici des mécanismes généraux d’une telle mémoire biographique”, qui comme tels font partie de la capacité générale précédemment envisagée, et qui peuvent donc être scientifiquement étudiés puisque transversaux à tous les organismes capables de se donner une “mémoire biographique”.
    Je parle des contenus distincts des traces particulières voire singulières différentes utilisées par ces différentes “mémoires biographiques” pour apparaître à elles-mêmes comme différentes des autres “mémoires biographiques” et supposer ainsi certifier l’identité numérique de cette “biographie” : Le contenu de “ma mémoire biographique” est supposé ici ne pas être le même de celui d’autres “mémoires biographiques”, sauf pour une partie de cette mémoire qui est censée relater des “évènements vécus en commun” … .
    Il existe à ce propos une sorte de croyance générale de “bon sens” qui voudrait que forcément, il n’y a qu’une conscience personnelle numérique singulière – en tant que capacité connective organique de son cerveau et de son corps propre, qui puisse avoir accès à une singularité suffisante de sa “mémoire biographique” , et que cette singularité est donc codée comme un message tellement aléatoire ( comme un message codé supposé incassable pour qui ne dispose pas de la clé ) qu’il est impossible à tout jamais à un autre dispositif matériel organisé de réutiliser cet ensemble de traces pour reconstituer la “mémoire biographique” d’une personne consciente ayant déjà vécu, en utilisant le simple pouvoir général de constitution / reconstitution d’une mémoire biographique, pouvoir qui existe dans sa généralité chez tout un ensemble de formes organisées de traitement capables d’être conscientes d’elles-mêmes.

    La distinction de ces deux aspects, me sert notamment à distinguer ce que seraient deux types de conditions de “reproductibilité” post-mortem de mon “identité personnelle consciente“, en postulant précisément non pas une “immortalité de substance” ( du genre “âme” ou d’un noyau matériel concentré susceptible d’être “réveillé” ) , mais simplement la capacité d’une conscience en général de quelque système matériel organisé futur , à penser et construire sa propre “identité” à la fois comme l’incarnation ou l’ “implémentation” numériquement singulière de la capacité générale d’une “conscience de soi actuelle” ET comme pouvant en même temps reproduire en elle-même l’identité personnelle consciente de plusieurs, voire de multiples autres “identités personnelles” contemporaines ou passées, en particulier par l’ exploration partiellement reproductive de “mémoires biographiques” potentielles qui, actualisées, se reconnaîtraient elles-mêmes comme ayant déjà existé dans le passé “quelque part dans l’univers” ( ou quelque part sur Terre si l’ évolution des systèmes conscients que j’imagine reste centrée sur notre petite planète ou gardant suffisamment la mémoire historique globale de son “origine terrienne” ).

    Dans une certaine mesure, une telle possibilité – simplement imaginaire aujourd’hui – peut cependant être suffisamment explicitée pour trouver des connexions avec les capacités scientifico-techniques actuelles ou du moins assez facilement projetables dans un futur proche “réaliste”.

    Certes, je comprends bien que certains – au nom de leurs propres idéologies philosophiques – considèreront ma proposition comme idéologiquement proche du “transhumanisme” – et donc – de leur point de vue – “éthiquement et politiquement condamnable” …

    Je n’ai bien sûr pas plus à tenir compte de leurs récriminations éthico-politiques que je n’ai à tenir compte de systèmes de croyances religieuses qui prétendraient m’expliquer l’impossibilité métaphysique de telles perspectives, sous prétexte qu’ à la naissance ( ou la fécondation ) “Dieu joint une âme à un corps” et qu’à la mort “Dieu sépare de nouveau cette âme du corps” , et que par conséquent imaginer une reproduction contrôlée future possible d’une “identité personnelle consciente” est une “folie métaphysique” – hors de la croyance en un pouvoir créateur exclusivement “divin”…

    Par rapport à l’objection prétendument “éthico-politique”de certains, même nombreux …, je répondrai bien sûr que ma référence “éthique” propre est celle de ce que j’appelle ma “loi morale nouvelle” comme “Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité” , et que c’est seulement à la Lumière de ce principe moral personnel ( mais extensible à toute personne qui en ferait le libre choix ) que j’accepterai d’éventuelles objections “éthiques”, si ces objecteurs arrivent à me démontrer en quoi une telle perspective de “reproduction” partielle librement choisie de mon “identité personnelle consciente” actuelle serait logiquement contradictoire avec ma proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité.

    Quant à leurs propres idéologies éthico-politiques anti-transhumanistes
    supposées opposées à mes propres propositions, ils sont libres de les cultiver de leur côté … car je suis certain qu’ils ont et auront assez de travail intéressant à faire pour savoir, entre eux, à quelle commune “racine” ou “fondement universel ” ils veulent ou peuvent référer leurs propres objections “éthiques” …

    Qu’eux-mêmes ne veuillent à aucun prix imaginer ou pouvoir imaginer une “reproductibilité” au moins partielle de leur propre “identité personnelle consciente actuelle” … c’est leur libre choix … aussi longtemps qu’ils acceptent de ne pas me contraindre à accepter le leur …


    Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Site “Implications Philosophiques”

A utiliser comme ressource ?
A voir par exemple :
https://www.implications-philosophiques.org/faut-il-uberiser-la-pensee-de-lemergence/

Extrait :

Florian Forestier est écrivain et docteur en philosophie. Conservateur à la Bibliothèque nationale où il occupe les fonctions de responsable de la politique de la diversité et de la création du centre de recherche. Docteur en philosophie, il a consacré des travaux à la question de la singularité dans la philosophie française contemporaine (La phénoménologie génétique de Marc Richir, Phaenomenologica, 2014, Le réel et le transcendantal, Jérôme Millon, 2015, Le grain du sens, Zetabooks, 2016). Il est également auteur de roman (Basculer, Belfond, 2021, Un si beau bleu, à paraître chez Belfond en 2024) et de nouvelles. Comme directeur des études du Think tank #Leplusimportant, il a coordonné plusieurs rapports et un essai (Désubériser. Reprendre le contrôle, Éditions du Faubourg, 2020) consacré aux effets de la transformation numérique sur le travail et à la régulation des réseaux sociaux.

Résumé

Une philosophie de l’émergence telle que Ferraris l’appelle ne peut s’appuyer sur des catégories physicalistes ou naturalistes. Elle ne peut pas non plus prendre son point de départ dans un niveau identifié de la nature (la physique atomique, les molécules, les organismes vivants). En effet, elle doit questionner la possibilité et la structure ontologique de l’émergence. Chez Ferraris, le noyau spéculatif de la logique transcendantale de l’émergence est l’enregistrement. Mais celui-ci ne présuppose-t-il pas d’autres conditions de possibilité – en particulier, le virtuel et le processus d’individuation. Lorsqu’on prend ceux-ci en compte, ne faut-il pas raconter autrement l’histoire de l’émergence, et ses différents moments ?

Mots-clés : Emergence, individus, virtualité, individuation, trace, institution


« L’universel après l’universalisme »

Deux articles parus dans AOC :

L’universel après l’universalisme – Pourquoi, malgré tout, défendre l’universalisme ? 2/2

Par Alain Policar Politiste

” À partir des défis et critiques exposés précédemment, ce second volet de l’analyse consacrée à l’universalisme engage une réflexion sur la construction d’un idéal cosmopolite qui transcende les frontières et les héritages du colonialisme. Une vision renouvelée de la modernité apparaît alors possible, dans laquelle l’universel se révèle non comme une oppression, mais comme une quête collective pour une humanité unie dans sa diversité et ses aspirations à l’émancipation.”

Il existe une grande différence entre la proposition du cosmopolitisme universaliste classique d’ Alain Policar, et le type de “nouveau cosmopolitisme” qui résulterait de l’adoption, par un certain nombre de personnes, mais pas nécessairement par “toutes” , de la Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

En ce sens, il serait approximativement possible de dire que notre proposition “ELLE” se situe entre celle d’un “cosmopolitisme universaliste” supposé à nouveau fondé sur une “vérité universelle” dans l’ordre normatif et d’autre part le “relativisme” s’appuyant directement sur le constat de la diversité des références culturelles, dont chacun serait constitutive d’un “monde” distinct organisé par des “vérités alternatives” .

Visiblement, ce que ne veulent pas comprendre, comme d’ailleurs déjà Kant, les tenants d’un “cosmopolitisme universaliste humaniste” traditionnel, c’est la différence fondamentale à faire entre ce qui est de l’ordre de la “vérité” comme établissement contrôlé de la connaissance scientifique du réel ( relevant de ce que Kant appelait la “raison théorique” ) , et précisément ce qui est de l’ordre de la normativité éthico-juridico-politique, qui – pour les humanistes universalistes en général – est fondamentalement basé sur l’idéal de la Liberté.

L’erreur kantienne et à sa suite de la plupart des “humanistes universalistes” est d’avoir pris pour modèle de la “législation morale” ( et donc aussi juridique et politique ) l’universalité de la méthodologie scientifique rationnelle, telle qu’il pensait la trouver notamment dans la physique newtonienne.
Kant prétend établir dans cet ordre de la normativité, à travers l'”impératif catégorique”, etc. une universalité équivalente à celle établie par la physique newtonienne dans l’ordre de la compréhension des “lois de la nature”.

Il oublie ainsi paradoxalement sa propre innovation qui consiste à définir l’ordre normatif ( éthico-juridico-politique ) comme étant celui de la Liberté, et que précisément les “lois de la nature” scientifiquement établies n’ont, par définition, aucun besoin de se référer, ni à une législation divine, ni à la législation normative de la liberté.

Pour ma part, dans la Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité, le recours fondateur à la Liberté s’appuie entièrement et radicalement sur lui-même :
C’est LIBREMENT que “NouS” instituons le “nouvel ordre normatif” sur cette Liberté même : à la fois instituée et instituante :

Toute pensée libre consciente d’elle-même a donc, par définition ( définition que ces consciences se donnent d’elles-mêmes ), la possibilité de CHOISIR et de DÉCIDER si elle veut ou ne veut pas participer, ou dans quelle mesure ( dans l’ échelle d’un “plus ou moins “) , à l’institution réelle de structures culturelles normatives permettant de développer dans le réel physique ( à tous les niveaux d’organisation de la matière possibles ) des conditions et ressources réelles permettant une telle “Égale Liberté Libre Égalité” dans son ouverture indéfinie vers un “avenir” dont elle définit de plus en plus elle-même les nouvelles lignes directrices.

Il en résulte qu’un tel “nouvel universalisme”, ne peut en aucun cas s’imposer contre la volonté personnelle individuelle des personnes concernées :
Il s’agit donc d’un simple potentiel d’universalisation possible … pour toute “personne libre et égale” qui choisit librement de se considérer comme telle et donc de considérer très exactement de la même façon toute autre “personne libre et égale” qui effectue librement ce même choix.

Comme il n’y a, dans cette perspective, aucune possibilité ni de contraindre ni d’obliger d’avance ou a priori de telles “personnes libres et égales” à faire un tel libre choix ( définition de la liberté … ), il est donc prévisible qu’un certain nombre d’êtres humains, comme personnes individuées, ne feront pas un tel choix ( au nom de leur propres libres raisons ) … et constitueront ou continueront à constituer des communautés “culturelles” ou “juridico-politiques” diverses ne reconnaissant pas notre Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” .

Il y aura donc à penser nécessairement un “Dedans” et un “Dehors”, où les personnes concernées décident elles-mêmes d’être “dedans” ou “dehors” ou dans toutes sortes de situations frontalières mixtes avec “un pied dedans et un un pied dehors” , par rapport au “nouveau contrat moral” de l’ Égale Liberté Libre Égalité”.
Le système global de ces frontières est donc complexe et fluctuant, sans cesse soumis à toutes sortes de dynamiques évolutives de déstabilisations en restabilisations.
Il peut exister dans ce système des zones où la frontière entre “Dedans et Dehors” est relativement nette et stable , les personnes qui se situent de part et d’autre d’une telle frontière sachant clairement si elles sont “dedans” ou “dehors”, ou si elles ont plus ou moins “un pied dedans” et “un pied dehors”.
Mais beaucoup de ces “frontières” ont et auront peut-être de plus en plus une structure “fractale”, c’est à dire que les zones “dedans” ou “dehors” seront très “imbriquées” et développant leurs dynamiques de distinctions à toutes les “échelles”.
La zone propre de développement individualisé de la “personne”, et qui se situe en quelque sorte à une échelle intermédiaire, entre les dynamiques organisationnelles “supra-personnelles” ( politiques, culturelles, sociales, économiques, etc. ) et les dynamiques intra-personnelles ( neuro-psychologiques, subjectives, organiques biologiques corporelles … ), peut alors être elle-même le lieu de turbulences où parfois des rigidités frontalières se cristallisent, ou encore être traversée par les structures “fractales” qui déploient leurs dynamiques aux différentes échelles entre des organisations supra-personnelles et les échelles intrapersonnelles de conflits internes et de modes divers de “résolution” de tels conflits.

La “personne libre et égale” s’auto-organise précisément librement à une telle échelle intermédiaire, parce qu’elle EST ET SE VEUT consciemment “personne libre et égale” en articulant sa liberté auto-conçue comme IDÉAL projeté et par ailleurs les conditions préalables de réalisation d’une telle liberté qui sont elles-mêmes “représentées” à cette conscience, soit en tant que conditions “extérieures” à la personne ( “environnementales”, “sociales”, etc. ), soit comme conditions internes ( capacités corporelles, “psychologiques” : mémorielles, linguistiques, sensorielles, etc. ), toute personne “consciente d’ elle-même”, sachant précisément au minimum que les conditions réelles minimales de sa conscience actuelle réelle sont nécessairement réunies au minimum comme capacité générale à produire des représentations conscientes.

Remarque : C’est le coeur de la remarque cartésienne universalisable du “cogito” comme conscience de soi ne pouvant pas se penser autre qu’elle-même ( notamment absente à elle-même, “inconsciente” ou “morte” ) aussi longtemps du moins qu’elle continue à penser : le doute hyperbolique au sujet de tout contenu particulier de cette attention consciente, y compris au sujet des représentations que la conscience se donne de ce qu’elle est “elle-même”, ne peut pas détruire cette représentation minimale du soi conscient, sans détruire simultanément la capacité même qui alimente la possibilité de douter. Plus je prétends “douter de tout”, plus je présuppose et je renforce la capacité générale par laquelle il est possible de douter , et l'” hyperbole” auto-organise ainsi – par “négation continuée possible” – sa propre configuration limite, formellement liée au présupposé formel de la “réflexivité”: en “doutant de lui-même”, tout doute “hyperbolique” se relativise lui-même, en ne pouvant “scier la branche sur laquelle il est lui-même assis” que jusqu’au point “limite” où précisément la “branche” casserait … Or – aussi longtemps du moins que j’ai conscience de me penser comme conscient – c’est que la branche n’est pas cassée.
Certes il existe des états de conscience intermédiaires ( comme dans le rêve par exemple, ou toutes sortes d’états de conscience “altérée”) , où la capacité d’attention de la conscience à son propre auto-contrôle n’est que partielle, et peut même souffrir de cette incapacité à se retrouver “entièrement” elle-même : ainsi dans les rêves où nous pouvons savoir partiellement que nous sommes en train de rêver, et que le cauchemar semi-conscient consiste alors à ne pas retrouver la voie de la récupération globale de l’état de veille conscient.

Pour en revenir à la question de la liberté en rapport avec celle de la conscience personnelle de sa propre liberté, je pose consciemment et librement une forme de réciprocité entre “ma conscience de ma liberté et ma liberté de ma conscience” : je ne saurais être “libre” sans être au moins à certains moments “conscient” et donc notamment “conscient de ma liberté” , et réciproquement, je ne saurais être entièrement “conscient de moi-même comme conscience” sans être en même temps “libre de cette conscience”, c’est à dire capable de choisir au moins partiellement le degré de conscience, en particulier la conscience volontaire ou la volonté consciente d’entretenir ou de développer les conditions de ma liberté.

Certes, telle que je l’ai énoncée ci-dessus, la formule de réciprocité ( cette implication réciproque ne veut pas dire identité de la conscience et de la liberté ) entre “conscience” et “liberté” , VAUT pour “ma liberté” et pour “ma conscience” ( dont JE suis librement et consciemment responsable envers “moi-même” ).
Cette formule ne VAUT donc comme potentiellement “universalisable” que par et pour les personnes qui choisissent comme moi, de poser une telle formulation :
Ainsi la formule “ta conscience de ta liberté” implique réciproquement “ta liberté de ta conscience” , ne VAUT pas par MA propre décision personnelle, mais si et seulement si le “TU” auquel je m’adresse ( “c’est vous qui voyez” ) transforme librement cette formulation proposée en la sienne propre, en position de “première personne”, en devenant alors, pour cette personne qui s’en empare, aussi formulable comme implication réciproque de “ma conscience de ma liberté et ma liberté de ma conscience“.
En généralisant alors à toutes les personnes qui accepteraient librement une telle formulation, nous pouvons alors formuler en commun cette idée sous la forme : “notre conscience de notre liberté” implique réciproquement “notre liberté de notre conscience“.

Ce qu’on appelle alors couramment la “liberté de conscience” ( où le mot “conscience” prend une signification morale et plus seulement psychologique en passant de “Bewusstsein” à “Gewissen” , ou en anglais de “Consciousness” à “Conscience” ) suppose en effet la “conscience de cette liberté” .

A cause de l’ ambigüité sémantique du mot “conscience” tout seul hors contexte, en français, il faut compléter par l’ adjectif en général utilisé pour distinguer “conscience psychologique” et “conscience morale”.
Notre formule de réciprocité signifie alors plus précisément :
la conscience psychologique de notre liberté possible ou effective” implique réciproquement “la liberté possible ou effective de notre conscience morale “.





Qu’est-ce qu’un “sujet de droit” , par différence avec un simple “objet de droit”?

Le “droit” dont je parlerai dans cet article est celui que je propose de refonder sur la base de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.
Et qui se démarque à la fois du “droit humain universel” actuellement considéré comme référence “naturelle” ( “droit naturel” ) des institutions juridiques internationales, et des tentatives de refonder un autre type de “droit naturel” sur la base supposée d’un “droit de la Nature”.

Un article paru dans Philomag, me donne l’occasion de préciser la nouvelle conception du “droit au droit” qui découle de la proposition d'”Égale Liberté Libre Égalité”, et de la façon dont certes ELLE vient prolonger et étendre la notion de “droit au droit” à l’ensemble des “êtres conscients”, donc en un certain sens au-delà des particularités biologiques de l’espèce homo sapiens, mais certainement pas dans la direction d’un recours à des notions archaïques plus ou moins “animistes” que l’on voit actuellement prospérer dans certaines idéologies “écologistes”.

L’article de Philomag qui est relève visiblement de ce courant, peut au moins donner l’occasion d’une critique radicale de ce genre de “néo-polythéisme- paganisme” qui prétend remplacer le Droit Humain universaliste des Lumières, par un retour à des conceptions visiblement “anti-lumières” du Droit, car elles consistent à chercher à définir comme “sujets de droit” des entités incapables d’être ou de devenir des êtres conscients d’eux-mêmes, capables par eux-mêmes d’acquérir la conscience de soi autonome minimale nécessaire pour revendiquer pour soi-même la participation à la définition même du “Droit”.

Cet article de Philomag intitulé “Quand l’Irlande fait entrer la nature dans la constitution” , montre clairement à quelles dérives juridiques et politiques pourraient mener certaines tendances “anti-spécistes” ou “écologistes profondes”, qui pourraient saper les fondements mêmes du droit “égalitaire – libertaire” “humaniste universaliste” tel que je propose non seulement de le prolonger, mais d’en reformuler le principe même d'”universalisation possible” à tous les êtres conscients d’eux-mêmes et de la possibilité de leur “Égale Liberté”. ET QUI PAR CONSÉQUENT sont capables de décider aussi librement ( “Libre Égalité” ) s’ils veulent ou non, ou seulement “plus ou moins” ( en étant capable d’en préciser les conditions … ), partager en effet une telle “Liberté” en toute “Égalité” avec tout autre organisme conscient qui ferait LUI-MÊME CE MÊME LIBRE CHOIX.

Certes, une des questions fondamentales posée par une “extension” de la sphère du “DROIT” , est abordée dans l’article de Philomag :
La question d’une supposée “traduction” pour donner la “parole” à des entités supposées devenir des “sujets de droit” et pas seulement des “objets de droit” :
Je cite :
Le posthumanisme veut promouvoir des relations non plus verticales mais horizontales. Mais alors, la question de la traduction se pose immédiatement ! Pour développer des relations horizontales avec des entités non-humaines, il faut penser comment peut s’établir avec elles un échange, une communication. Cela n’a rien d’évident : il s’agit de mettre en relation des entités radicalement différentes sur le plan épistémique, ontologique. Il faut donc entamer un processus de traduction à travers cette altérité radicale. Et c’est ce qui se passe dans l’écojurisprudence ! Si l’on donne un statut juridique à une forêt ou une rivière, il faut que ces entités aient droit à la parole. Il faut penser des manières de traduire cette parole, cette voix, afin qu’elle soit prise en compte. L’écotraduction est en ce sens au coeur de l’idée de démocratie écologique (ou démocratie post-holocène). Il faut repenser la participation et la délibération démocratique selon des modalités qui engagent nécessairement des mouvements de traduction, en particulier dans le droit.

Et qui se charge de faire une telle “écotraduction”? Sinon des “êtres humains” qui prétendent ainsi devenir les “porte-parole” d’entités qu’ils savent bien incapables d’énoncer par eux-mêmes ( en toute “horizontalité” des droits ), leurs supposés “droits”, et qui donc, de fait, se réservent à eux-mêmes le droit de la “bonne traduction” …
Je soupçonne donc fort, tous ces “porte-parole” des êtres “sans parole” , de vouloir en fait justifier leur propre vision du monde, en prétextant porter celle des “êtres vulnérables” : non de vouloir réellement l’ “Horizontalité” de relations libres et égales entre ces entités, mais de vouloir simplement remplacer les anciennes “Verticalités” supposées par celle sont ils se donnent à eux-mêmes l’ “Autorité” …
Rien de nouveau donc : un nouveau “verticalisme” en chasse d’autres, dans sa prétention à être le seul capable de gérer les conflits “horizontaux” :
La double injonction des morales religieuses et dont la “loi divine” supposée propose toujours d’articuler SOUS SA PROPRE AUTORITÉ, le double “commandement” : “Un seul Dieu tu adoreras” et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” ….
Remplacer un tel “Dieu” par la “Nature” ne change strictement rien sur le fond de la supposée “Verticalité” capable de transcender les divergences “horizontales”. Qui tranchera les conflits entre les partisans de la Montagne, et ceux de la Vallée, ceux du Fleuve uni contre les intérêts de ses Affluents … qui auraient la “volonté autonome” de créer leur propre système fluvial ?

Faut-il vraiment démontrer l’absurdité auto-contradictoire d’une telle prétendue “démocratie écologique” où d’innombrables entités naturelles ( mais aussi d’entités “culturelles traditionnelles” : dans l’ article la supposée “culture celtique” .. ) , etc. prétendraient défendre leurs “droits” … à travers des “représentants-traducteurs-avocats” dont bien évidemment chacun pourrait remettre en question la “légitimité représentative” des autres … ?

Bien sûr, dans le cas irlandais qui nous est présenté, nous n’en sommes pas là, et il s’agit bien encore pour des humains irlandais de modifier une “Constitution” faite par et pour des citoyens humains irlandais.
Mais ces “humains irlandais” défenseurs des “droits de la Nature” seraient-ils prêts à renoncer à leur droit de vivre si d’aventure la “démocratie écologique” décidait à la “majorité” que les “homo sapiens” n’ont plus droit de cité en “Irlande”, étant essentiellement responsables de la dégradation des écosystèmes “naturels” de cette île ? Sauf évidemment quelques tribus reconstituées guidées par leurs druides et prêtresses néo-chamaniques !







Transhumanisme, immortalité et résurrection.

Cet article trouve son occasion immédiate dans un article paru dans Philo Magazine :
Télécharger son esprit pour devenir immortel, un vieux rêve qui risque de se réaliser ?
https://www.philomag.com/articles/telecharger-son-esprit-pour-devenir-immortel-un-vieux-reve-qui-risque-de-se-realiser?

La problématique ici évoquée est pour moi une problématique très ancienne, qui date de mes années d’études supérieures et de vie étudiante à Strasbourg,
et notamment de mes réflexions d’alors en rapport avec les “évènements de 68”, l’année de mes 20 ans .

Si la problématique “Mort, immortalité , résurrection” était alors une thématique personnelle, elle entrait en résonance avec mes réflexions “politiques” sur la capacité générale d’une “Révolution” et notamment d’une “transformation du monde” dans la perspective “marxiste” à constituer une perspective effective de “résolution” des conflits et des inégalités entre les êtres humains.

Depuis quelques années déjà, dans mes dernières années de lycéen au “lycée de garçons” de Haguenau, j’avais définitivement tourné le dos à toute croyance de type religieux. Et je savais que désormais je devais assumer mon choix d’une position radicalement “athée”, et la décision qu’en matière de “vérité”, il n’y avait que la démarche scientifique qui pouvait apporter quelques “réponses” stables concernant la structure fondamentale du “réel”, alors que toute réflexion de type “philosophique” ne pouvait qu’élaborer un libre questionnement critique de l’ensemble des supposés “savoirs”, mais en acceptant par là même de ne pas pouvoir produire de “vérité alternative” à celles construites par les démarches scientifiques.

Sur ce fond de décision “épistémologique” ( Le “Que puis-je connaître ?” kantien ) , la question se posait cependant de la “transformation possible” du réel, et du choix de mes orientations “normatives éthico-politiques” ( la question kantienne “Que dois-je faire ?” ) , tout en laissant largement ouverte, par définition même de la liberté de pensée que je me donnais alors déjà, la question kantienne “Que m’est-il permis d’espérer ?

La question s’est donc posée naturellement, de savoir si dans la version “révolutionnaire” matérialiste de “transformation du monde”, et notamment des divers avatars du marxisme de ces “années 68”, il n’y avait pas des limites à l’action éthico-politique provenant du “réel lui-même”, et qui rendaient ce projet “révolutionnaire” a priori caduque.

J’en étais venu rapidement à la conclusion que l’obstacle fondamental à la transformation des rapports éthico-politiques entre les êtres humains était en fait la “condition mortelle” des êtres humains, sur laquelle même les plus audacieux “révolutionnaires” ne prétendaient pas avoir de prise.

J’ai donc dès cette époque pris la décision “philosophique” que cette condition humaine mortelle n’était pas nécessairement le dernier mot de l’histoire , et qu’il était tout aussi “rationnel” de décider que désormais le projet général de “transformer le monde” comprenait comme objectif intermédiaire celui de transformer cette condition mortelle. Mais comme il était déjà hors de question de reprendre une quelconque référence religieuse, ou de prendre n’importe quelle “vessie imaginaire” pour une lanterne, c’est donc bien en m’appuyant sur la puissance inhérente du progrès scientifico-technique qu’un tel objectif de “mort à la mort” pouvait se traduire.

Remarque : en un certain sens un tel projet est bien évidemment philosophiquement déjà très ancien, et peut notamment se trouver dans le projet cartésien de “rendre l’homme comme maître et possesseur de la nature

J’ai appris quelques années plus tard, lorsque j’ai pu avoir accès par mes premières liaisons “internet” ( avant le “World Wide Web” ) , qu’il existait un courant de pensée sérieux qui correspondait à cet objectif de transformation de la condition mortelle humaine, à savoir ce qui est aujourd’hui bien connu, mais souvent dénigré en France, sous le terme de “transhumanisme”.
J’étais donc à l’époque déjà – dans les années 68 -, en quelque sorte “transhumaniste” sans le savoir …

Dans ma symbolique expressive de l’époque, j’avais créé pour désigner cet objectif scientifico-technique l’expression “Objectif Résurrection”, donc en acronyme “OR” .







Principes fondamentaux de la DUDH de 1948

Question posée à ChatGPT :

User

Peut-on faire une liste simple et exhaustive des principes fondamentaux de la DUDH, et dont les 30 articles pourraient être formellement déduits ? Ou bien ces articles contiennent-ils des éléments normatifs hétérogènes non déductibles d’une liste finie de principes fondamentaux ?

ChatGPT

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) est un document fondamental dans l’histoire des droits humains, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948. Bien qu’elle soit composée de 30 articles, les principes sous-jacents à la DUDH peuvent effectivement être résumés en un nombre restreint de principes fondamentaux. Voici une tentative de synthèse de ces principes fondamentaux :

  1. Dignité humaine inaliénable : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ce principe de dignité humaine est le fondement de tous les autres droits et libertés énoncés dans la DUDH.
  2. Non-discrimination : Chaque individu a droit à tous les droits et libertés énoncés dans la DUDH, sans distinction d’aucune sorte, comme la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou autre, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.
  3. Droits civils et politiques : Il s’agit des droits associés à la liberté individuelle, tels que la liberté de pensée, de conscience, de religion, d’expression, d’association et de réunion, ainsi que le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité personnelle.
  4. Droits économiques, sociaux et culturels : Ces droits incluent le droit au travail, à l’éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, et à la participation à la vie culturelle.
  5. Solidarité et droits collectifs : La DUDH reconnaît également l’importance de la communauté et des droits collectifs, tels que le droit à un ordre social et international dans lequel les droits et libertés énoncés dans la Déclaration peuvent être pleinement réalisés.
  6. Droit à un recours effectif : Toute personne dont les droits énoncés dans la Déclaration sont violés a droit à un recours effectif devant les tribunaux nationaux compétents.
  7. Interdépendance et indivisibilité des droits : Tous les droits énoncés dans la DUDH sont interdépendants et indivisibles, ce qui signifie qu’ils doivent être traités dans leur ensemble, et que la réalisation d’un droit peut dépendre de celle des autres.

Bien que cette liste ne couvre pas exhaustivement chaque article de la DUDH, elle en résume les principes fondamentaux. Cependant, il est important de noter que les articles de la DUDH contiennent des nuances et des spécificités qui ne peuvent être entièrement capturées par une liste de principes généraux. Certains articles peuvent incorporer des éléments normatifs qui ne sont pas directement déductibles d’un principe fondamental unique, mais qui reflètent plutôt une combinaison de ces principes ou des considérations contextuelles spécifiques.

Question 2 :

User

Beaucoup d’ analystes considèrent que la notion de “dignité humaine” est un concept flou, dont le sens ne peut être précisé que par son usage dans des contextes juridiques divers et éventuellement contradictoires. Comment un concept aussi flou peut-il servir, comme vous le proposez, de “fondement de tous les autres droits et libertés énoncés dans la DUDH” ?ChatGPT

Votre question soulève un point critique concernant le concept de dignité humaine dans le contexte des droits humains et son rôle dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Il est vrai que la dignité humaine est souvent considérée comme un concept flou ou abstrait, et son interprétation peut varier considérablement selon les contextes culturels, juridiques et philosophiques. Cependant, malgré cette imprécision, la notion de dignité humaine joue un rôle central dans la compréhension et l’application des droits humains pour plusieurs raisons :

  1. Fonction symbolique et unificatrice : La dignité humaine sert de principe unificateur qui sous-tend la conception des droits humains. Elle agit comme un idéal moral qui guide l’interprétation et l’application des droits spécifiques énoncés dans la DUDH. En dépit de son caractère abstrait, elle fournit une base philosophique commune pour l’affirmation des droits humains.
  2. Flexibilité interprétative : Le caractère quelque peu flou de la dignité humaine permet une certaine flexibilité dans son application à des contextes variés. Cela peut être vu comme une force, car elle permet aux différents systèmes juridiques et cultures de l’interpréter d’une manière qui soit compatible avec leurs propres traditions et valeurs, tout en adhérant à un principe universel.
  3. Point de départ éthique : La dignité humaine sert de point de départ éthique pour raisonner sur ce qui devrait être considéré comme un droit humain. Elle encourage une réflexion sur la manière dont les individus devraient être traités non seulement en vertu de la loi, mais aussi en vertu de principes moraux plus larges.
  4. Développement jurisprudentiel : Dans la pratique juridique, la dignité humaine agit comme un concept à partir duquel les tribunaux peuvent développer des interprétations plus précises et contextuelles des droits humains. Bien que floue, elle offre un cadre de référence pour l’analyse et la décision judiciaire.
  5. Évolution et adaptabilité : La conception de la dignité humaine peut évoluer avec le temps, ce qui permet aux droits humains de rester pertinents et applicables dans des contextes sociaux, économiques et technologiques changeants.

En résumé, bien que le concept de dignité humaine soit abstrait et sujet à différentes interprétations, il joue un rôle crucial dans la fondation des droits humains en offrant un principe moral central et unificateur. Sa flexibilité permet une application adaptée à différents contextes, tout en fournissant un cadre éthique pour guider l’élaboration et l’interprétation des droits spécifiques.