
Catégorie : Droit
Principes fondamentaux de la DUDH de 1948
Question posée à ChatGPT :

Peut-on faire une liste simple et exhaustive des principes fondamentaux de la DUDH, et dont les 30 articles pourraient être formellement déduits ? Ou bien ces articles contiennent-ils des éléments normatifs hétérogènes non déductibles d’une liste finie de principes fondamentaux ?
ChatGPT
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) est un document fondamental dans l’histoire des droits humains, adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948. Bien qu’elle soit composée de 30 articles, les principes sous-jacents à la DUDH peuvent effectivement être résumés en un nombre restreint de principes fondamentaux. Voici une tentative de synthèse de ces principes fondamentaux :
- Dignité humaine inaliénable : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ce principe de dignité humaine est le fondement de tous les autres droits et libertés énoncés dans la DUDH.
- Non-discrimination : Chaque individu a droit à tous les droits et libertés énoncés dans la DUDH, sans distinction d’aucune sorte, comme la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou autre, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou toute autre situation.
- Droits civils et politiques : Il s’agit des droits associés à la liberté individuelle, tels que la liberté de pensée, de conscience, de religion, d’expression, d’association et de réunion, ainsi que le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité personnelle.
- Droits économiques, sociaux et culturels : Ces droits incluent le droit au travail, à l’éducation, à la santé, à un niveau de vie suffisant, et à la participation à la vie culturelle.
- Solidarité et droits collectifs : La DUDH reconnaît également l’importance de la communauté et des droits collectifs, tels que le droit à un ordre social et international dans lequel les droits et libertés énoncés dans la Déclaration peuvent être pleinement réalisés.
- Droit à un recours effectif : Toute personne dont les droits énoncés dans la Déclaration sont violés a droit à un recours effectif devant les tribunaux nationaux compétents.
- Interdépendance et indivisibilité des droits : Tous les droits énoncés dans la DUDH sont interdépendants et indivisibles, ce qui signifie qu’ils doivent être traités dans leur ensemble, et que la réalisation d’un droit peut dépendre de celle des autres.
Bien que cette liste ne couvre pas exhaustivement chaque article de la DUDH, elle en résume les principes fondamentaux. Cependant, il est important de noter que les articles de la DUDH contiennent des nuances et des spécificités qui ne peuvent être entièrement capturées par une liste de principes généraux. Certains articles peuvent incorporer des éléments normatifs qui ne sont pas directement déductibles d’un principe fondamental unique, mais qui reflètent plutôt une combinaison de ces principes ou des considérations contextuelles spécifiques.
Question 2 :

Beaucoup d’ analystes considèrent que la notion de “dignité humaine” est un concept flou, dont le sens ne peut être précisé que par son usage dans des contextes juridiques divers et éventuellement contradictoires. Comment un concept aussi flou peut-il servir, comme vous le proposez, de “fondement de tous les autres droits et libertés énoncés dans la DUDH” ?ChatGPT
Votre question soulève un point critique concernant le concept de dignité humaine dans le contexte des droits humains et son rôle dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Il est vrai que la dignité humaine est souvent considérée comme un concept flou ou abstrait, et son interprétation peut varier considérablement selon les contextes culturels, juridiques et philosophiques. Cependant, malgré cette imprécision, la notion de dignité humaine joue un rôle central dans la compréhension et l’application des droits humains pour plusieurs raisons :
- Fonction symbolique et unificatrice : La dignité humaine sert de principe unificateur qui sous-tend la conception des droits humains. Elle agit comme un idéal moral qui guide l’interprétation et l’application des droits spécifiques énoncés dans la DUDH. En dépit de son caractère abstrait, elle fournit une base philosophique commune pour l’affirmation des droits humains.
- Flexibilité interprétative : Le caractère quelque peu flou de la dignité humaine permet une certaine flexibilité dans son application à des contextes variés. Cela peut être vu comme une force, car elle permet aux différents systèmes juridiques et cultures de l’interpréter d’une manière qui soit compatible avec leurs propres traditions et valeurs, tout en adhérant à un principe universel.
- Point de départ éthique : La dignité humaine sert de point de départ éthique pour raisonner sur ce qui devrait être considéré comme un droit humain. Elle encourage une réflexion sur la manière dont les individus devraient être traités non seulement en vertu de la loi, mais aussi en vertu de principes moraux plus larges.
- Développement jurisprudentiel : Dans la pratique juridique, la dignité humaine agit comme un concept à partir duquel les tribunaux peuvent développer des interprétations plus précises et contextuelles des droits humains. Bien que floue, elle offre un cadre de référence pour l’analyse et la décision judiciaire.
- Évolution et adaptabilité : La conception de la dignité humaine peut évoluer avec le temps, ce qui permet aux droits humains de rester pertinents et applicables dans des contextes sociaux, économiques et technologiques changeants.
En résumé, bien que le concept de dignité humaine soit abstrait et sujet à différentes interprétations, il joue un rôle crucial dans la fondation des droits humains en offrant un principe moral central et unificateur. Sa flexibilité permet une application adaptée à différents contextes, tout en fournissant un cadre éthique pour guider l’élaboration et l’interprétation des droits spécifiques.
Marche silencieuse et drapeau blanc
S’il y a une “marche” que je peux soutenir, en ces temps troublés, ce n’est évidemment pas un quelconque parti pris en faveur d’une position “nationaliste” belliqueuse quelle qu’elle soit, mais bien celle qui propose une “autre voie” que le soutien inconditionnel d’une “famille”, d’une “nationalité”, ou d’une “identité culturelle” quelconque …
Je soutiens donc plutôt que tout autre “ralliement”, un mouvement comme celui de la marche pour la paix du 19 novembre, avec sa volonté de se placer au-dessus des parties en conflit.
Mais la question alors posée, au delà du “silence” et du “drapeau blanc”, sera celle de la constitution effective, en un sens juridique et politique plus fort, d’une modalité universalisable de nouveau contrat “humaniste” qui puisse être co-institué par toutes ces personnes qui choisissent librement ( … bien que poussées par l’horreur des évènements ), de placer leurs valeurs de référence pour un avenir possible au-dessus de leurs affiliations d'”origines” identitaires supposées.
La question notamment reste posée :
Pourquoi le slogan “Liberté Égalité Fraternité”, et plus précisément l’ article 1 de la Déclaration Universelle des Droits Humains ( “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité” ) , n’a-t-il et n’est-il toujours pas capable de se traduire plus fortement dans la réalité des relations humaines individuelles et collectives ?
Un processus de “dialogue” avec “ChatGPT” peut nous amener à éclairer certains points d’une telle question :

Pourquoi la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948 n’ arrive-telle pas à s’incarner plus fortement dans la réalité des relations sociales, économiques et politiques humaines ?
ChatGPT
Votre question soulève un point crucial concernant l’impact de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) de 1948 sur les réalités sociales, économiques et politiques mondiales. Plusieurs raisons expliquent pourquoi cette déclaration, malgré son importance symbolique et juridique, rencontre des difficultés à s’incarner pleinement dans la réalité quotidienne.
- Différences culturelles et politiques : Les conceptions des droits humains peuvent varier considérablement d’une culture à l’autre, et certaines sociétés ou gouvernements peuvent ne pas partager ou valoriser les principes énoncés dans la DUDH. Ces différences entraînent des interprétations et des applications diverses des droits humains.
- Manque de mécanismes d’application efficaces : La DUDH est un document normatif qui établit des principes, mais elle ne possède pas de mécanismes d’application contraignants. Les Nations Unies et d’autres organisations internationales peuvent faire des recommandations ou imposer des sanctions, mais elles ont souvent du mal à faire respecter ces droits de manière cohérente et efficace, surtout face à des États souverains.
- Conflits d’intérêts politiques et économiques : Les intérêts économiques et politiques des États peuvent entrer en conflit avec les principes des droits humains. Par exemple, les considérations économiques ou les relations diplomatiques peuvent conduire des pays à ignorer les violations des droits humains dans d’autres États.
- Problèmes de sensibilisation et d’éducation : La sensibilisation et l’éducation aux droits humains sont inégales à travers le monde. Beaucoup de personnes ne connaissent pas leurs droits ou les moyens de les revendiquer, ce qui rend difficile la mise en œuvre de la DUDH au niveau local.
- Instabilité et conflits : Dans les régions déstabilisées par des conflits, des troubles politiques ou des catastrophes naturelles, les droits humains sont souvent les premiers à être compromis. Dans ces contextes, la mise en œuvre de la DUDH est particulièrement difficile.
- Résistance au changement : La mise en œuvre des droits humains implique souvent des changements dans les structures de pouvoir existantes, ce qui peut rencontrer une forte résistance de la part de ceux qui détiennent le pouvoir.
En tant qu’enseignant retraité en philosophie et sciences humaines, vous avez sans doute une perspective profonde sur ces défis et sur la manière dont la philosophie de la liberté peut éclairer notre compréhension de ces enjeux. La DUDH reste un idéal vers lequel de nombreux individus et sociétés tendent, mais sa pleine réalisation est un processus complexe et en constante évolution.
Deuxième question :

Plusieurs des points de résistance à la mise en œuvre de la DUDH que vous signalez font allusion à l’obstacle constitué par les conflits entre des “États souverains”. Ne serait-il pas possible de redéfinir la DUDH en précisant que la souveraineté des États , mais aussi des “peuples” ne peut en aucun cas légitimer une violation des droits humains individuels ? Et que désormais seuls les collectifs humains qui acceptent de respecter ces droits d’égale liberté des personnes pourront être reconnus par le droit commun aux êtres humains. Ceci impliquerait que la redéfinition de cette Nouvelle DUDH, soit confiée, non aux “États souverains” actuels, mais à l’ensemble de toutes les personnes humaines qui seraient librement en accord avec ces nouveaux “droits humains fondamentaux”.
ChatGPT
Votre suggestion propose une révision radicale de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) en insistant sur la primauté des droits humains individuels par rapport à la souveraineté des États et des peuples. Cette idée reflète un idéal élevé d’égale liberté et de respect mutuel entre tous les êtres humains, mais sa mise en œuvre soulève plusieurs défis importants.
- Remise en question de la souveraineté étatique : La souveraineté des États est un principe fondamental du droit international. Remettre en question ce principe en faveur des droits humains individuels exigerait un changement majeur dans la pensée et la pratique internationales. Les États sont susceptibles de résister à toute initiative qui semble menacer leur autonomie et leur pouvoir.
- Processus d’adoption et de mise en œuvre : Le défi logistique de concevoir et d’adopter une nouvelle DUDH “par et pour le peuple” est immense. Il impliquerait une participation mondiale sans précédent et des mécanismes pour assurer une représentation équitable et effective de toutes les voix, y compris celles des groupes marginalisés.
- Définitions et interprétations des droits humains : Les droits humains sont interprétés différemment selon les cultures, les religions et les systèmes politiques. Atteindre un consensus mondial sur ce que signifient exactement ces “nouveaux” droits humains fondamentaux serait un défi majeur.
- Enforcement et sanctions : Même si une telle déclaration était adoptée, il resterait la question de son application. Qui serait chargé de surveiller et d’assurer le respect de ces droits ? Quelles seraient les sanctions pour les violations, et comment seraient-elles mises en œuvre ?
- Rôle des États existants : Bien que l’idée soit de contourner les États souverains dans le processus d’élaboration, ils resteraient des acteurs clés dans la mise en œuvre et l’application de tout nouveau cadre de droits humains.
En résumé, bien que votre proposition soit noble et s’aligne sur l’idéal d’une humanité unie par des droits et des libertés communs, sa réalisation pratique rencontrerait des obstacles significatifs. Cela nécessiterait une refonte profonde du système international actuel et une réévaluation de la manière dont les droits humains sont compris, appliqués et protégés à l’échelle mondiale.
Troisième question :

Proposition : Ma proposition est précisément de hiérarchiser les principes du droit international en plaçant la souveraineté de la personne humaine sur elle-même au-dessus de la souveraineté des États.
1. L’histoire de la modernité et notamment des Lumières, mais aussi de la conquête générale des droits humains, montre que le progrès de l’ émancipation des droits de la personne humaine est possible contre des pouvoirs politiques et des systèmes juridiques existants.
2. Les propositions de nouvelles “Déclarations de droits”, chartes ou constitutions politiques diverses, sont faites et écrites en réalité par des personnes humaines individuées, qui arrivent ensuite à se mettre d’ accord sur une rédaction et à en proposer l’ adoption à des institutions collectives.
3. De nombreux évènements et conflits politiques actuels, montrent que le principe de la “souveraineté des États” ou du “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes” ne permet pas de résoudre durablement ces conflits, mais contribue au contraire à les attiser ou à les reproduire en permanence.
4. Il est donc possible que de plus en plus de personnes individuelles , dans le monde, conscientes de cette impuissance des collectifs institués actuels à faire progresser les droits humains, décident de constituer entre elles des réseaux collaboratifs transversaux destinés à terme à se substituer aux anciennes “souverainetés” politiques impuissantes.
Dans ce travail il ne s’agit pas de consulter “tous les êtres humains”, mais de promouvoir la participation de toutes les personnes qui choisissent librement de travailler à un tel objectif d’ “Égale Liberté”, peu importe par ailleurs leur origine, leurs habitudes culturelles, etc. Ces personnes, librement en accord avec cet objectif commun, peuvent choisir de placer cet objectif au-dessus de leurs autres “appartenances identitaires” initiales, et donc, si nécessaire, se déclarer en “désobéissance civile”, par rapport aux résistances de leurs anciens “états souverains” ou de leurs “peuples”, si ceux-ci ne reconnaissent pas ce nouveau droit.
ChatGPT
Votre proposition d’hiérarchiser les principes du droit international, en plaçant la souveraineté de la personne humaine au-dessus de celle des États, est une vision audacieuse qui pourrait offrir une nouvelle perspective sur la manière dont les droits humains sont compris et appliqués. Votre approche souligne plusieurs points clés :
- Héritage de la modernité et des Lumières : Vous faites référence à un mouvement historique important où le progrès de l’émancipation des droits individuels s’est souvent réalisé en opposition aux structures de pouvoir établies. Cela rappelle que les transformations sociétales majeures sont souvent le résultat d’une remise en question des normes et des systèmes existants.
- Processus de création des déclarations de droits : Vous soulignez que les déclarations de droits, les chartes et les constitutions sont, en fin de compte, l’œuvre d’individus qui s’accordent sur une vision commune avant de la présenter à des institutions collectives. Cela met en évidence le rôle central de l’individu dans la formation du droit collectif.
- Limites de la souveraineté étatique et du droit des peuples : Votre analyse des événements et conflits politiques actuels suggère que la souveraineté des États et le droit des peuples à l’autodétermination ne suffisent pas toujours à résoudre les conflits, et peuvent parfois les exacerber. Cela implique qu’une nouvelle approche pourrait être nécessaire pour traiter ces problématiques de manière plus efficace.
- Formation de réseaux collaboratifs transversaux : L’idée de créer des réseaux collaboratifs de personnes engagées dans la promotion de l’égale liberté représente une forme d’action collective innovante. Elle s’aligne sur des mouvements contemporains où la technologie et la globalisation permettent de plus en plus de collaborations sans tenir compte des frontières traditionnelles.
- Désobéissance civile et changement social : Vous proposez que, si nécessaire, ces individus pourraient se déclarer en désobéissance civile par rapport à leurs anciens États ou peuples, si ces derniers ne reconnaissent pas ce nouveau droit. Cela rappelle que la désobéissance civile a souvent joué un rôle crucial dans l’histoire du changement social, en contestant les lois et les normes qui sont considérées comme injustes.
Votre proposition envisage une forme de mondialisation des droits humains qui transcende les structures de pouvoir traditionnelles et met l’accent sur la responsabilité individuelle et collective dans la promotion de l’égale liberté. C’est une perspective qui, bien que confrontée à d’importants défis pratiques et conceptuels, ouvre des voies de réflexion intéressantes sur l’évolution potentielle des droits humains et de la gouvernance mondiale.
“E.L.L.E.” et les frontières du “réel” et du “virtuel”
Dans un article d’ AOC , un exemple de frontière problématique “virtuel”/”réel” propose deux prises de position divergentes :
Un viol dans le métavers est-il vraiment un viol ?
Joséphine Robert publié le 01 juillet 2022 8 min
“De plus en plus de femmes dénoncent des comportements violents dans le métavers. Fin mai, une chercheuse anglaise a révélé que son avatar avait subi un viol virtuel, posant cette question, sensible : un viol virtuel est-il équivalent à un viol dans le monde réel ? Joséphine Robert a mené l’enquête auprès de Camille Martini, avocate pénaliste, et Rami el-Ali, philosophe spécialiste du métavers. Ils exposent ici leur désaccord. “
“Personne libre et égale, souveraine sur elle-même”
La notion de “souveraineté” , appliquée à la “personne”, semble dans un premier temps n’avoir de sens que dans la notion ancienne de la “souveraineté” de la “personne” du “monarque”, où il s’agissait bien d’une “personne” humaine, mais supposée “régner” sur tout un ensemble de personnes, qui étaient ses “sujets”.
Avec la “démocratie”, entendue comme “souveraineté du peuple”, ainsi qu’elle se définit notamment dans le Contrat social” de Rousseau, le rapport de domination “hiérarchique” n’est pas aboli en général, mais transféré de la hiérarchie de statut entre des personnes ( devenues “citoyens” d’une république démocratique), à la hiérarchie du “souverain” qu’est désormais le “peuple” à travers sa “volonté générale”. sur l’ ensemble des “citoyens libres et égaux devant la loi”.
Rousseau et la pensée “révolutionnaire” en général, conservent donc la notion de “souveraineté”, même si, dans cette étape “rousseauiste”, le “souverain” est constitué par le “collectif” des citoyens législateurs en même temps qu’ils sont par là même soumis à la Loi commune qu’ils se donnent en tant que produite par leur “volonté générale”.
Il y a même dans le Contrat social de Rousseau, qu’il croit être la “solution” au problème qu’il pose, une “aliénation” générale du pouvoir propre de chaque personne qui remet son pouvoir au collectif du “peuple” :
Extrait du Chapitre VI du Contrat social :
«Trouver une forme dʼassociation qui défende & protège de toute la force commune la personne & les biens de chaque associé, & par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même & reste aussi libre quʼauparavant?»
Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.
Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de lʼacte, que la moindre modification les rendroit vaines & de nul effet; en sorte que, bien quʼelles nʼaient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises & reconnues, jusquʼà ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits & reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.
Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule savoir, lʼaliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté. Car premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous, & la condition étant égale pour tous, nul nʼa intérêt de la rendre onéreuse aux autres. “
“J’ai déjà plusieurs fois expliqué la différence fondamentale de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” avec la proposition de “solution” du “contrat social” de Rousseau, bien que ma Proposition puisse être considérée comme une “réponse” à la même question posée par Rousseau et que je peux reprendre exactement :
“Trouver une forme dʼassociation qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même et reste aussi libre quʼauparavant “
La différence tient non pas dans la “partie gauche” de l’ “Égalé Liberté”, mais avant tout dans sa “partie droite” , à savoir la “Libre Égalité” :
Autrement dit , il n’est demandé à personne, dans ma Proposition, de renoncer à sa “liberté naturelle”, et donc de “s’aliéner avec tous ses droits à toute la communauté” !
Ce que je dis, c’est que tant que des personnes ( pas nécessairement “tous les êtres humains ” ) ne trouveront pas des moyens de construire leur “Égale Liberté” en termes d’institutions communes en effet ( “Loi” , “liberté conventionnelle”, “droit” …) , tout en conservant, dans le même système institutionnel, “juridique” , entre elles la même “Libre Égalité”, qui permet à chacune d’entre elles de gérer par elle-même, pour elle-même, l’articulation entre sa “liberté naturelle” personnelle et la nouvelle “liberté conventionnelle” à construire entre ces personnes “associées”, la “solution juridico-politique” prétendue du contrat social rousseauiste, sera vaine, puisque reposant finalement sur la simple “force” de la “violence collective légale”, à laquelle, comme Rousseau l’imagine facilement, pourra toujours opposer la reprise de sa “liberté naturelle”, ou encore sur l’utopie perpétuellement renaissante et repoussée, d’un supposé “accord universel”a priori de toute personne avec un tel “contrat”.
La “solution rousseauiste”, ne crée donc que les conditions d’une instabilité continuelle entre la tentation totalitaire ( “aliénation de chacun avec touts ses droits à la communauté” ) et le retour à l’anarchie chaotique de la “guerre de tous contre tous” … Ce que d’ailleurs le spectacle de l’histoire des hommes nous montre en permanence.
Il n’y a, pour moi ( et pour toute personne qui choisit de se référer à une analyse similaire du problème ) que la possibilité d’ouvrir le choix de l’ “Égale Liberté”, comme étant un libre choix possible pour une personne humaine réelle, utilisant sa “liberté naturelle”, mais choisissant explicitement et consciemment de s’associer “conventionnellement” avec d’autres personnes, pour autant que ces autres personnes associées fassent elles-mêmes réciproquement, totalement librement ( sur la base de leur propre “liberté naturelle” ), ce “même libre choix” : ce qui constitue la partie “Libre Égalité”, dont la reconnaissance simultanée avec l'” Égale Liberté” définie la “formule” fondatrice globale.
Autrement dit encore : dans le cadre d’un environnement d'”ultralibéralisme” général, rien n’empêche des personnes de décider librement de ne plus chercher à se dominer les unes les autres et d’affirmer et de communiquer publiquement leur choix d’une Égalité fondamentale de statut de “personne libre et égale”, mais “souveraine sur elle-même”, comme elle accepte désormais de considérer que les autres personnes “associées” soient également “souveraines sur elles-mêmes”.
Il faut et il suffit, pour commencer, de renoncer, non pas à la souveraineté sur soi-même, mais à la souveraineté sur d’autres personnes, que cette volonté de souveraineté dominatrice sur d’autres personnes soit individuelle ou exercée à travers un “collectif souverain” du type “État Nation”, ou communauté culturelle historique ou “ethnique”, etc.
Ce à quoi il faut alors renoncer, c’est au postulat prétexte que si “tout le monde” ne veut pas accepter une “Égale Liberté”, alors il est impossible de réaliser une telle “Égale Liberté” entre les personnes en nombre restreint qui choisiraient librement un tel contrat.
Il est possible alors, pour chaque personne qui comprend le problème ( je suppose que Vous le comprenez ) de “commencer” à penser son libre mode de participation à un tel projet.
Il va de soi qu’un tel “nouveau contrat social“, ne peut pas prétendre, comme Rousseau le prétend, que la “solution” de son contrat contient des clauses “partout les mêmes et partout admises … “.
Personne, en se déclarant librement favorable à ce “nouveau contrat social“, ne peut alors se dispenser de réfléchir par lui-même et pour lui-même, à la nature et au degré de sa participation personnelle à cette définition et construction associative “conventionnelle”, car il ne s’agit pas de s’y “donner tout entier”, mai seulement d’y contribuer à sa manière … si on veut et pour autant qu’on veut que d’autres aussi choisissent d’y participer … à leur façon.
Ceux qui ne veulent donner qu’un accord formel, partiel, plus ou moins virtuel à un tel projet, sont libres de ne faire que cela ( et l’ abstention est déjà ici un “moindre mal”, en laissant simplement y travailler ceux qui le veulent .. ), et donc à n’y consacrer qu’une très petite part des ressources de leur “liberté réelle” ( car il faut au moins , pour y réfléchir, prendre un petit temps de réflexion ).
Ceux qui se montrent impatients, doivent simplement se demander ce qu’ils sont personnellement en capacité de faire pour répondre à leur “impatience”, et, par définition même de l’ égale liberté”, ne pas demander que d’autres fassent à leur place un travail auquel ils ne souhaitent pas eux-mêmes participer, si peu que ce soit …
C’est donc Vous qui Voyez …
Conséquences du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité au niveau de la sphère juridique, en termes de “philosophie du droit” ou de “théorie du droit”
Rappel :
L’énoncé de notre proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, est très précisément posé au départ, c’est à dire par l’acte personnel libre qui la pose et la propose au libre examen par d’autres personnes, comme étant d’abord un choix “moral” ou “éthique”, explicitement revendiqué comme proposant ainsi le noyau d’une “Loi Morale Nouvelle“,
mais dont précisément l’universalisation en tant que loi morale d’ “Égale Liberté” pour des “personnes libres et égales” n’est que potentielle, donc conditionnée dans sa réalisation par l’existence réciproque du libre accord personnel singulier de chacune des personnes qui s’ Y engage librement, consciemment et volontairement ( “Vous” par exemple ) : ce qui est désigné par le second terme de ma proposition, à savoir la “Libre Égalité” .
Par conséquent, la partie “gauche”du principe ( “Égale Liberté“), n’a de “valeur” que par et pour les personnes qui, en toute “autonomie personnelle“, choisissent d’Y adhérer, soit en reprenant mon propre énoncé de la proposition à leur compte personnel d’ “auteur”, soit en en créant et formulant leur propre “énonciation”, avec suffisamment d’indices communicables pour pouvoir dire qu’il s’agit bien, du moins formellement, de la “même proposition” .
Un de ces indices étant précisément qu’outre cette partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), elles acceptent bien également et librement la partie “droite” (“Libre Égalité“) , comme indissolublement liée à la partie “gauche”, puisque c’est précisément, par définition, en quoi consiste ma proposition “Égale Liberté Libre Égalité“. Bien évidemment, ce lien n’est “indissoluble” que pour autant justement que les personnes “contractantes” choisissent librement de le maintenir.
Aucune interprétation ou conception de l’expression “Égale Liberté” qui n’aurait pas sa réciproque “Libre Égalité“, ne peut donc être exactement assimilée à ma proposition, mais n’en est qu’une “parente” plus ou moins proche.
( Ainsi par exemple le principe d”Égale Liberté” rawlsien ou encore toute énonciation d’un tel principe d’ “Égale Liberté” qui se voudrait l’expression d’un “droit naturel” ou d’une nécessité “anthropologique” , ou de la “nature humaine”, et encore moins d’une volonté transcendante … ).
De même, entre autres, la “loi morale” kantienne, ou le “contrat social” rousseauiste, peuvent bien avoir une parenté forte, et avoir semé des graines idéologiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la “Loi Morale Nouvelle”, parenté que les “généalogistes” de la vie des idées ne manqueront pas de souligner. Mais ces deux versions d’une “Égale Liberté” au moins formellement pensable, ne vont pas, rigoureusement, jusqu’à affirmer l’implication réciproque, que cette “Légitimité” annoncée ne vaut que par et pour les personnes qui Y adhèrent en toute liberté individuelle.
Kant comme Rousseau, tout en étant parfaitement conscients du problème formel posé par toute “Loi de Liberté”, choisissent d’en rester à la domination d’un principe certes de “liberté”, mais supposé “universel a priori” dans le cas de Kant, ou établi par la “volonté générale” d’un “peuple” dans le cas de Rousseau, donc en privilégiant hypocritement un supposé principe collectif comme supérieur aux personnes elles-mêmes : hypocritement, parce qu’ils devraient reconnaître au nom même de leur liberté personnelle de pensée que les “principes supérieurs” ainsi invoqués par chacun, ne valent que ce que la liberté de penser de chacun d’eux pense pouvoir leur attribuer.
Et c’est bien pourquoi, les généalogistes philosophes continuent à parler de “loi morale KANTIENNE”, ou du “Contrat social de Rousseau”, en soulignant la part irréductiblement “personnelle” de leurs philosophies respectives.
( Ce qui n’a rien à voir avec la simple étiquette de dénomination d’un théorème ou d’une théorie mathématique à un supposé “auteur” : “théorème de Pythagore” , ou encore “loi de la gravitation newtonienne” ou “relativité einsteinienne” en physique … mathématique ).
Dans le cas de la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité“, la valeur du principe que je propose ne peut résulter que de la libre attribution de cette valeur par des personnes qui se donnent à elles-mêmes la liberté de faire un tel choix de valeur, en acceptant par là même la “LIBRE Égalité” de leur propre adhésion personnelle.
Une telle proposition, de type “loi morale nouvelle“, n’est en rien “universelle a priori“, au sens où l’est l'”impératif catégorique” kantien.
Elle ne repose sur aucun postulat, ni de justification antérieure par un “droit naturel” ou d’une “morale naturelle” , ni de justification a posteriori, par l’existence d’un “droit positif” qui serait supposé l’incarner .
Ce sont donc toujours les personnes elles-mêmes, dans toute l’ autonomie de leur propre volonté auto-déterminée, qui choisissent ( ou pas, ou “plus ou moins” ) d’entrer dans un tel nouveau “contrat moral et social” qui ne préexiste pas, comme “valeur”, à leur propre libre accord.
Certes, il serait toujours possible de dire que comme il existe au moins une personne ( dont j’atteste l’existence en ma personne … ) qui a explicitement formulé cette expression “Égale Liberté Libre Égalité” et qui lui accorde explicitement une certaine “valeur” ( strictement limitée à cette infime contribution personnelle ), il en résulte que cette proposition et sa “valeur” existent au moins “virtuellement”, ou comme un pur “possible”, donc “a priori” en ce sens, même si cela n’entraîne aucune obligation ni aucun “devoir” au sens de la morale kantienne, sauf si des personnes font le libre choix d’Y adhérer et d’en faire leur propre “loi morale” personnelle.
Et en effet, en un certain sens, le simple fait que l’expression linguistique “Égale Liberté Libre Égalité” soit formulée et suffisamment “comprise” par “Vous” ( “C’est Vous qui voyez” ), PEUT Vous suggérer de réfléchir à la valeur que Vous Vous voudriez lui accorder … puisque précisément ELLE Vous “donne” toute la Liberté que Vous pouvez souhaiter avoir d’Y adhérer ou pas, ou plus ou moins, et simultanément, de pouvoir potentiellement constituer avec d’autres personnes faisant un libre choix suffisamment proche de votre propre libre choix, l’ébauche germinale d’un tel “nouveau contrat social et moral”.
( Fin du rappel )
L’originalité de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, est alors non seulement de réinterroger les rapports entre “Liberté” et “Égalité” au niveau de la sphère de la “philosophie morale“, mais d’avoir également des conséquences possibles sur les conceptions de la “philosophie du droit” et de la “philosophie politique“.
Conséquences qui ne “valent” alors aussi, “politiquement et juridiquement”, que par et pour les “personnes libres et égales” qui veulent établir de telles articulations entre la sphère proprement “morale”, et les sphères juridiques ou politiques, ou encore “économiques et sociales”, “culturelles, etc.”, où peuvent également se poser des problèmes de “normativité” en général.
En particulier des distinctions classiques en philosophie du droit entre des partisans du “droit naturel” et des partisans du “positivisme juridique” prendront une autre signification, puisque à la fois, la transformation de la sphère juridique en la réarticulant sur la sphère “éthique” redéfinie à partir de la “Loi Morale Nouvelle” ne se contente pas de prendre les institutions juridiques “comme elles sont” ( comme en théorie du droit positif ), mais réinterroge la valeur “morale” de toutes les institutions du droit.
Mais réciproquement une telle restructuration du “Droit” à partir de la nouvelle sphère “morale” ne se fait pas à partir d’un supposé “droit naturel” , ni d’une supposée “loi morale universelle” de type kantien, mais à partir du “libre accord des personnes libres et égales” … sur leur propre “Égale Liberté Libre Égalité” mutuellement construite et par définition auto-déterminée, puisque ces “personnes libres et égales” le sont en vertu de leur propre définition de leur “souveraineté personnelle” autonome.
Mais, à partir d’une telle libre mise en commun d’une “loi morale nouvelle” comme loi d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, les personnes physiques – êtres humains en particuliers – qui font de facto un tel libre choix, constituent, au sens juridique et politique fort, un “P.E.U.P.L.E.”, dont la définition “juridique et politique” n’est alors fondée en “valeur morale” que sur ce libre accord “moral” préalable.
Remarque : On peut par exemple traduire l’acronyme “P.E.U.P.L.E.” par “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , en se rappelant toujours que l’ “Éternel Universel” ( comme extension spatio-temporelle indéfinie … ) , ne vaut que pour et par la libre volonté individuée des personnes libres et égales qui feraient un tel libre choix de leur propre existence “éternelle universelle” potentielle …
Un tel “PEUPLE” ne peut donc en effet que “PEU” , aussi longtemps qu’il n’y a pas suffisamment de libres volontés personnelles qui mobilisent en effet leur pouvoir biologiquement et en tout cas physiquement “incarné”, pour se donner à elles-mêmes de libres formes “collectives” de collaboration dont elles voudraient par ailleurs bénéficier comme “ressources collectives” de réalisation effective de leur projet idéal commun.
Je ne propose pas ici a priori de priorité entre le “juridique” et le “politique” comme sphères d’action, dans la mesure où, justement, il est de la liberté morale des acteurs librement concernés par ce Projet, en fonction de leurs contextes de vie effectifs actuels, de se demander quelle articulation du “juridique” et du “politique” peut le plus “efficacement” être disposée et instituée pour ancrer “ici et maintenant” les germes physiques de la réalisabilité effective du Projet Idéal Commun.
A titre personnel, je vois plutôt, dans le contexte juridique et politique actuel, des possibilités de jouer sur les deux tableaux : de se servir du levier “juridique” pour contrer les pouvoirs politiques, et du levier “politique” pour contrer les pouvoirs juridiques, là ou ces pouvoirs respectifs choisiraient de s’opposer explicitement à la liberté des personnes de choisir d’adhérer ( “plus ou moins” ), au “P.E.U.P.L.E” .
Remarque :
Vous, ELLE·ecteur·ectrice·S , avez le CHOIX de contribuer plus ou moins à un tel Projet Idéal Commun, en comprenant bien que , pour autant que Vous Y adhérez, Vous ne pourrez prétendre en bénéficier que dans la mesure même où Vous Y contribuez, puisque Vous adhérez alors, par définition, à la fois à la Libre Égalité de votre contribution, et à l’ Égale Liberté de cette contribution … car, par définition, si et pour autant que Vous Y adhérez, ce que Vous pourriez alors légitimement “attendre” de la contribution des “autres personnes libres et égales” , Vous “devez” alors librement en proposer une contribution personnelle au-moins “équivalente” : si – au nom même de votre propre liberté personnelle- , Vous ne voulez pas apporter une telle contribution équivalente à ce que vous prétendez en recevoir, il faudra nécessairement Vous attendre à ce que votre propre “attente” ( en “retour d’investissement” ) soit “également et librement” déçue.
Mais précisément, rien ni personne ne Vous oblige – a priori – à adhérer au “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , ni donc à Vous demander, ce que Vous auriez bien comme contribution potentielle personnelle, à Y apporter.
Mais SI Vous voulez Y contribuer, Vous POUVEZ au moins commencer par Vous demander ce qu’un tel “Projet” pourrait signifier pour Vous, et Vous donner à Vous mêmes les “raisons”, soit d’Y participer, soit d’Y rester librement “étranger” .
C’est donc, comme toujours ici, “Vous qui voyez“
A moins, peut-être, comme certains en matière de liberté du choix de mourir, de prétendre que le fait même de savoir qu’une autre liberté est possible que celle à laquelle Vous Vous croiriez actuellement contraints, constitue … une atteinte à votre propre liberté … de Vous croire contraints .
Dans ce cas, continuez à croire ce que Vous croyez croire.
( C’est encore Vous qui Voyez … )
Philosophie et contrat social
( Article à venir, en chantier … )
Texte – prétexte initial de cet article :
- Apprendre à philosopher et découvrir la citoyenneté à partir du Contrat social [1] Christophe Miqueu
https://www.cairn.info/revue-l-enseignement-philosophique-2009-2-page-35.htm
ELLE et le débat entre Habermas et Apel à propos des relations entre morale, droit et démocratie
Comme souvent ici, je propose de commencer un article à partir d’un texte existant, notamment pour permettre au lecteur d’avoir une première approche du terrain problématique – notamment philosophique – où mes remarques personnelles peuvent se situer.
Pour le présent article, il s’agit d’un texte de Karl Otto Apel, où il analyse la différence de point de vue, à ses yeux, entre sa propre position et celle de Jürgen Habermas, alors que par ailleurs ils peuvent être considérés comme relativement proches dans leurs “éthiques de la discussion” respectives.
Ce texte, intitulé
“La relation entre morale, droit et démocratie.
La philosophie du droit de Jürgen Habermas jugée du point de vue d’une pragmatique transcendantale” Karl-Otto Apel
est accessible en ligne ici :
https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2001-1-page-67.htm
Remarque préliminaire : Encore une fois, je fais remarquer que, bien qu’ils cherchent tous à argumenter en faveur de leurs positions respectives, ces philosophes ne parviennent pas en réalité, à travers toutes leurs propositions procédurales, à trouver un supposé “fondement commun”, dont le point de vue “universalisable” pourrait ensuite économiser à bien d’autres d’avoir sans cesse à effectuer eux-mêmes la même démarche de réflexion discursive … pour aboutir au même constat d’incapacité.
Je rappelle ici que j’ai moi-même tranché “définitivement” cette question, mais précisément uniquement “par et pour moi-même”, puisqu’il s’agit précisément de reconnaître librement que ces différences de “points de vue” philosophiques, relèvent purement et simplement de la liberté individuelle de chaque conscience philosophique, et que cette dernière méta-proposition ( de l’irréductibilité de la liberté de conscience notamment du penser “philosophique” ), est intrinsèquement considérée comme réflexive :
C’est l’exercice même de cette liberté de conscience ( ici la “mienne”, en “propre ” ), qui m’amène à auto-poser la valeur de ma propre liberté de conscience. Bien évidemment, cette “méta-proposition”, ne “vaut” alors que pour moi … et pour toute autre conscience personnelle qui prendrait elle-même par et pour elle-même, cette même libre décision personnelle.
Pour le reste, c’est à dire la façon dont les “autres”, – c’est à dire en l’occurrence VOUS, comme lecteur, auquel ma proposition s’adresse, comme j’ai coutume de le répéter , “C’est VOUS qui voyez” .
En conséquence, dans une lecture partagée que nous pouvons avoir du texte cité de Karl Otto Apel, mon propos ne sera pas d’essayer de vous convaincre dans une argumentation pour savoir si le point de vue d’ Apel est plus ou moins “valide” que celui de Jürgen Habermas, où de vous convaincre qu’il faudrait chercher un “au-delà” de leur dissensus, en prétendant faire mieux “philosophiquement” que les argumentations qu’ils ont eux-mêmes produites …
J’ ai depuis longtemps tranché, comme je l’ai dit, “l’œuf de Christophe Colomb” de ce genre de débats “philosophiques” :
Là où seule la liberté de pensée et de conscience individuelle est en cause, il faut et il suffit pour VOUS, de décider et de préciser votre propre position … si c’est effectivement, ce que VOUS voulez, et pour quoi VOUS n’avez besoin d’aucune autre “autorisation” , de quelque spécialiste ou expert philosophique que ce soit, donc évidemment, encore moins de ma propre autorisation.
Si VOUS ne le voulez pas ( c’est VOUS qui voyez ), c’est alors VOTRE problème de savoir à qui d’ “autre”, VOUS voulez confier le droit d’en débattre avec VOUS, dans l’ “éthique de la discussion” que VOUS proposerez ou accepterez de “considérer”, venant d’un interlocuteur “TIERS” … de VOTRE CHOIX …
—
Mais revenons à nos deux protagonistes : Karl Otto Apel et Jürgen Habermas, et au texte d’Apel concernant sa différence avec Habermas …
De facto et De jure
Notre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité suppose une fondamentale “autonomie de la volonté” des “personnes” qui choisissent d’adhérer à cette Proposition, puisqu’il s’agit, par définition de cette proposition ELLE-MEME, d’un type de contrat à la fois strictement égalitaire et librement accepté par chaque personne qui Y souscrit. Si ces deux conditions d’Égalité et de Liberté de l’adhésion ne sont pas respectées, le “contrat” en question est nul.
Nous avons déjà largement vu que cela entraînait logiquement qu’il était hors de question d’imposer ou d’obliger des personnes à se “soumettre” à un tel contrat.
Cela différencie notre Proposition, non seulement de tous les contrats sociaux supposés imposés à leurs membres par une “collectivité sociale” ou une “autorité sociale” préexistante, mais aussi de tous les habituels “fondements des droits humains” considérés comme “fondés en nature” ( “droit naturel” ), quel que soit ici le sens donné au mot “nature” ( “nature humaine” spécifique par exemple ).
Si on demande “de quel droit” la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité” justifie-t- ELLE l’extension possible de sa propre proposition ?
La réponse formELLE est simple : de son propre droit auto-proposé.
La conséquence immédiate en est que personne ( aucune “personne libre et égale” telle que nous l’ entendons ici ) ne peut bien évidemment être soumis a priori à une telle “Loi Morale Nouvelle” sans son stricte et libre accord ou “consentement”. C’est même cette absence totale de coercition ou d’obligation a priori, que nous avons tenu à inscrire dans l’énoncé formel lui-même, à savoir comme “Libre Égalité“, en complément de l’ “Égale Liberté“.
Autrement dit, à la différence à la fois des “lois morales” habituelles ( y compris l’impératif catégorique kantien évidemment ), et des “fondements du droit” à prétention “universelle” qui prétendent inclure de force “par nature” tous les “êtres humains” sous le règne de leur législation … sans leur demander leur avis, notre proposition “ELLE” ne vaut que par et pour les “êtres humains” ( ou d’autres organismes physiques qui en seraient effectivement CAPABLES ), qui font le libre choix conscient d’ Y adhérer.
Notre Proposition vise précisément à proposer l’institution d’un nouveau type de “droit” et de “fondement de ce droit” précisément dans l’autonomie radicale de cette “auto-fondation” de sa propre valeur “morale”.
Cela ne veut pas dire évidemment que nous prétendons écarter désormais la légitimité en général de toutes les “lois morales”, et encore moins de tous les systèmes juridiques positifs existants, puisque précisément nous laissons, par définition, la Liberté d’en décider pour elle-même à chaque personne :
Nous conservons donc, évidemment, pour “tous les êtres humains” en général, les acquis juridiques de l’ “universalisme des droits humains”, et donc les protections effectives de ces droits qui devraient en résulter dans la réalité, et dont les différents États de droit, notamment signataires de la Charte des Nations Unies, de la DUDH et des différents Pactes et textes juridiques internationaux qui en découlent, sont censés garantir l’application effective.
Nous les conservons bien sûr, par prudence, principe de précaution, comme un “moindre mal”, ou comme façon d’éviter des injustices encore plus grandes si ces institutions politiques et juridiques actuelles étaient défaillantes.
C’est sur le terrain de la réflexion, pour toutes les personnes qui le souhaitent, que nous formulons cette proposition, car nous sommes en revanche persuadés que la fragilité des institutions politiques et juridiques humaines actuelles sera de plus en plus mise en évidence par l’insuffisance de leur “justification”auprès d’un nombre croissant de personnes, et par l’incapacité grandissante des supposés “pouvoirs” à en garantir la protection égale à “tous les êtres humains” …
C’est donc aux “personnes libres et égales” qui se conçoivent elles-mêmes comme telles que nous nous adressons en priorité, et auxquelles nous disons qu’il est possible d’avancer sur le terrain de l’égalité des droits et libertés fondamentales, sans que “tout le monde”, ni même une “majorité démocratique” soit d’accord pour un tel progrès, parce qu’il faut et il suffit de l’ accord libre et égal de chaque personne qui le souhaite pour définir formellement une telle “loi morale nouvelle”, qui , pour commencer, n’a besoin que des personnes en question pour constituer le noyau ou germe initial d’une telle transformation.
Notre “texte” n’est donc qu’une initiative personnelle en ce sens et qui cherche donc à renforcer une “connectivité” suffisamment forte entre des initiatives personnelles similaires, même si elles ne s’expriment pas exactement avec les mêmes formes d’expression.
* * *
Pourquoi “De jure” et “De facto” ?
Le “De jure” ( de la Proposition “ELLE” ) dont il est désormais question ici , est formellement “auto-fondé”, c’est précisément cet aspect “auto-fondé” qui définit la différence du “de jure” qu’il institue avec toutes sortes de “réalités effectives” , qui forment un “de facto” lié au “fait” que le “réel” en général n’attend pas d’avoir le “droit d’exister” pour “être ce qu’il est” …
Qu’il s’agisse de la réalité physique de l’ univers dans toute la complexité de ses productions et organisations, ou des fragiles effets de surface que la “culture humaine” a pu organiser consciemment et volontairement au niveau de son organisation psychologique, sociale,culturelle, politique, économique, etc.
Même l’ “anthropocène” n’est qu’une pellicule très mince sur une petite planète parmi des milliards de galaxies …
Le “De jure” n’est donc, “de facto”, qu’une production de “roseau fragile”, mais “c’est un roseau pensant” , dont l’autonomie auto-posée ne cessera de hanter désormais les boucles complexes enchevêtrés de l’auto-organisation inconsciente du réel.
“ELLE” : Un MEME contrat moral
La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” constitue, pour les personnes qui adhèrent ( par définition librement ) à cette proposition, plus qu’une simple “proposition”.
Adhérer à cette proposition signifie en faire pour soi-même une formule suffisamment signifiante pour devenir de son propre libre idéal de valeur régulatrice à suivre , et accepter en même temps qu’un grand nombre de “personnes” pourraient suivre ce MÊME idéal sans contradiction.
L’extension possible de cet Idéal commun à une multiplicité indéfinie de “personnes” ne se limite pas à l’appartenance de ces “personnes” à une espèce biologique particulière, en l’occurrence aux “êtres humains”, mais ouvre un projet universalisable à toute autre forme d'”être raisonnable” dans l’ Univers.
( j’ ai proposé aussi d’appeler cette multitude possible : le “P.E.U.P.L.E.”)
Mais cette extension possible ne peut exercer aucune contrainte ni obligation a priori pour ces personnes en général ( qui en langage kantien sont appelées “êtres raisonnables” ) , ni pour des “personnes humaines” en particulier.
Elle n’aura de “valeur” ( valeur dite “morale” ) que pour et par les personnes qui en adoptent librement l’énoncé. La façon dont elles cherchent à traduire cet énoncé commun en termes de formes et de contenus de pensées, d’expression ou d’actes, de façon personnelle est donc a priori extrêmement variée.
Mais toutes ces façons “personnelles” d’interpréter le Projet Idéal Commun doivent être suffisamment compatibles les unes avec les autres , pour que chaque personne puisse considérer qu’en mettant “en œuvre” cette formulation idéale commune, elle ne contraint ni n’oblige aucune autre à “faire” comme elle, dans la réalisation singulière ou “propre” de chacune de ces mises en œuvre personnelles.
Nous voyons ici, à la fois la proximité de notre problématique avec la problématique “critique” kantienne, mais aussi une divergence librement et volontairement assumée : l’ “universalisation possible“, que nous proposons également comme critère de la “moralité nouvelle” , n’est pas un “universel a priori” au sens où cette “forme universelle” s’imposerait dans sa pure forme de “légalité” à “tous les êtres rationnels et raisonnables”, ce qui est le point de vue kantien ( et plus largement de beaucoup de formes d’ “humanisme universaliste”), avec notamment comme effet l’apparition de la notion de “devoir” ou encore d’ “impératif catégorique”, comme chez Kant.
( Remarque : Kant lui-même considère d’une certaine façon que les idées de “liberté” et de “loi morale” sont équivalentes … )
Si une “forme pure de la moralité” doit POUVOIR apparaître dans une telle recherche “critique”, c’est d’abord sous la forme de la LIBERTÉ, et donc dans l’ “autonomie de la volonté“, où cette “LIBERTÉ MÊME” devient la “MÊME LIBERTÉ” , pour et par l’ “autonomie de la volonté” des personnes ou “êtres raisonnables” qui se pensent et se veulent effectivement comme des “volontés autonomes”, c’est à dire capables ( “POUVANT” et non “DEVANT” ) de faire un tel libre choix, mais précisément, non pas “impérativement” ou “par devoir“, mais uniquement d’abord “conditionnellement” : sous la condition de leur propre libre adhésion à une telle “loi morale”, qui ne peut, – par la libre définition que je pose – se réaliser qu’en étant simultanément “Égale Liberté et Libre Égalité” : le type de “légalité morale” ne pouvant alors être que la résultante d’un libre choix d’adhésion.
Notre position est donc très claire : quelque chose comme la “pureté de la loi morale kantienne”, n’est précisément formulable que sous l’expresse condition de la liberté de sa formulation. A cause bien sûr du rôle absolument décisif joué par la liberté même de chaque personne, c’est-à-dire de l’ “autonomie personnelle” irréductiblement liée à une telle formulation, même si et surtout si elle se veut “universalisable“, sous condition de cette liberté même, à la fois comme libre principe de “loi personnelle”, et comme étant, à cause du respect de cette autonomie même, potentiellement universalisable.
La “moralité nouvelle” se signale donc par le critère d’une universalisation possible ( à tout “être raisonnable” dans l’univers physique qui en ferait le libre choix “personnel” ) mais qui n’implique aucune extériorité ou “hétéronomie” d’un tel libre accord, qui ferait apparaître cette “loi ” comme s’imposant “à tous”, en excluant ainsi un libre choix individuel dont pourtant elle prétend énoncer la possibilité universelle.
Chaque personne entre ainsi dans une forme de “contrat moral” ( “moral”, précisément parce qu’ “également libre” ), avec toute autre personne qui pose cette même libre adhésion.
Et elle sait par conséquent, qu’elle ne peut pas, dans ce cadre ( de “Loi Morale Nouvelle” ) , attendre des autres personnes de soumission particulière à ses propres goûts particuliers, à ses propres caractéristiques empiriques ou pragmatiques particulières, mais qu’elle ne peut attendre de “compréhension fraternelle” ou de “coopération fraternelle” d’autres personnes que dans la mesure où elle est elle-même prête à en “consentir” réciproquement l’accord possible.
La question de l’ “harmonisation” et de la compatibilité possible de toutes ces caractéristiques personnelles diverses est donc immédiatement posée à chaque personne réelle qui entre dans ce “contrat moral” , et notamment celle de savoir jusqu’où chaque personne, entrant librement dans ce contrat, considère qu’il s’ agit seulement d’une “belle idée”, d’un “idéal utopique” dont la formulation, comme le “Fais ce que voudras” de Thélème, peut bien planer “librement” au-dessus de toutes les personnes ainsi virtuELLEment “associées”, mais sans être traduit dans une quelconque “réalité concrète”.
Bien sûr, Kant était conscient du “cercle logique” dans lequel il plaçait sa conception d’une “légalité morale universelle a priori”.
Mais chacune de ces personnes est libre aussi de se demander jusqu’où elle est prête elle-même à entrer dans un questionnement plus “concret” d’une quelconque “réalisabilité effective“, en un tissu de liens psychologiques, sociaux, culturels, associatifs, politiques, juridiques, économiques, etc. avec d’autres personnes, dans des configurations réelles, matérialisées, actuelles et “situées”, certes éventuellement très différentes les unes des autres et en perpétuelle évolution, mais toutes cependant animées d’un même esprit d’acceptation de la liberté de ces différences.
En prenant en compte la diversité des incarnations actuelles effectives dans lesquelles chaque personne se trouve effectivement physiquement constituée, en particulier comme organisme biologique “humain” avec ses caractéristiques propres dont l’appartenance à une même espèce “homo sapiens” ne permet précisément de tirer a priori aucune “obligation morale” ni “droit naturel” définissant a priori comment effectuer la “traduction” de l’Idéal supposé commun en termes de “réalisation effective” .
Remarque : Si nous proposons une “Loi Morale Nouvelle” en tant que “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“, c’est bien sûr par ce que “NouS” posons d’abord, librement ( chacun à titre personnel ), qu’il n’existe aucune autre “Loi Morale” , ni aucun “ordre” transcendant” ou “transcendantal” , qui puisse nous “obliger a priori” , sans que nous Y ayons personnellement donné notre libre accord ou libre consentement.
Que le “Réel”, ou la “nature” comme “physique” nous impose ses contraintes de fait, de “gré ou de force”, cela “va de soi” : pour autant cependant que ce “Réel”, également de fait, se plie à ses propres “lois”, s’il y en a ( … que par conséquent nous pouvons finir par connaître … et utiliser pour en contrôler en retour les incarnations “factuelles” ).
Et de même pour toutes les organisations politiques, sociales ou culturelles instituées, dont l’existence de fait, empiriquement constatable, ne constitue en rien une “obligation” ou un “devoir” a priori, mais ne peuvent le devenir pour certaines personnes que sous l’expresse condition de leur libre adhésion.
Mais précisément, toute notre “philosophie” ici, est de dire que le “fait” ( “de facto” ) du “Réel” n’implique aucun “droit” ( “de jure” ) de ce même “Réel”.
Le “droit au droit” institué par l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition “autonome” et “souverain” au sens fort, par rapport à toute autre affirmation d'”autonomie” et de “souveraineté” collectives ou individuelles qui prétendraient se fonder sur la seule “force du réel” ou “réalité de la force”.
La conception donc que nous nous faisons de notre “Loi Morale Nouvelle” , est précisément telle qu’ELLE déclare ne fonder son propre “droit” ( ce que certains appellent un “droit au droit” ), que sur le caractère potentiellement universalisable à toute “personne” dans l’Univers ( physique) qui s’en réclamera librement et également, c’est à dire en acceptant en retour le contrôle de ce même idéal régulateur dont elle pose librement le “droit” pour elle-même, en pure Égalité avec toute Liberté individuée ( “personnelle”) qui ferait réciproquement de même.
Remarque : Bien des lecteurs objecterons sans doute qu’il n’y a donc dans cette supposée “Loi Morale Nouvelle“, rien de “nouveau” : qu’il ne s’agit que de la reprise de la MÊME IDÉE, déjà depuis longtemps ou même depuis “toujours” énoncée par toutes sortes de penseurs ou philosophes, ou simples personnes réfléchissantes, de la limitation de la liberté des uns par celle des autres sous l’ Autorité commune de la Loi.
Qu’il s’agit donc d’une simple variante du même modèle que, entre autres :
– la “Règle d’Or”
– le Contrat social de Rousseau
– l’ Impératif catégorique de la loi morale kantienne
– l’ article 4 de la Déclaration des Droits de l’ Homme et du Citoyen,
– les principes de Justice de John Rawls,
etc. etc.
Et donc que cela ne sert strictement à rien de continuer à chercher des variantes de “quelque chose” qui a depuis longtemps, à la fois été énoncé idéalement, et montré son impuissance à réguler quoi que ce soit dans la réalité des rapports humains, entre les individus ou entre les collectifs et les communautés humaines.
Certains, dans la lignée du “marxisme” post-hegelien, vont bien sûr continuer à répéter eux-mêmes que le problème n’est plus depuis longtemps de trouver une “solution idéale” aux problèmes de la vie humaine en société, mais de “passer à l’action”, de “faire” et d’ “agir” , et donc d’ “accéder au pouvoir”, et que c’est la “Révolution en marche d’une Histoire en marche” qui règle les problèmes par le “rapport des forces” en présence …
Bref que la “solution” du problème du “passage de l’ Idéal au Réel” se trouve dans l’ Idéalisation du Réel lui-même, comme “moteur de l’histoire” :
Et que si l’on se demande, parmi toutes les propositions d’usage de la force ou du jeu des “rapports de forces”, laquelle est la “meilleure” , c’est “forcément” la “loi du plus fort” qui est la “meilleure” …
Bref que si l’on veut établir une soumission du “de facto” au “de jure“, il “faut et il suffit” de définir le “de jure” comme étant l’ institutionnalisation du “de facto” … Lequel ? Celui qui aura “de facto” réussi à s’imposer par son “pouvoir”.
Vieille question d’un supposé renversement des questionnements “éthiques” par la “praxis politique” … et le règne du “tout est politique” , qui finit par devenir … “tout est économique”, puis tout n’est que guerre de tous contre tous, et donc “que le meilleur gagne” suppose que le “meilleur” est par définition “celui qui gagne”.
Faudrait-il choisir entre “avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains” et “avoir des mains dans le cambouis” , mais les avoir nécessairement rongées voire écrasées par les contradictions de la “lutte pour la vie” ?
A chacun de voir :
– Pour moi, je sais ce que je veux pour moi et ce que veulent par conséquent aussi d’autres qui peuvent vouloir la même Égale Liberté que celle que je veux, à partir de ma propre libre décision .
– Je ne prétends donc “imposer” à personne, ni même “obliger” personne à suivre ce “même contrat moral” ( d’ “Égale Liberté“) , puisque, par définition je le pose librement comme étant libre ( “Libre Égalité” )
– Quant à VOUS, … c’est VOUS qui voyez .
La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” constitue, pour les personnes qui adhèrent ( par définition librement ) à cette proposition,
plus qu’une simple “proposition”.
Adhérer à cette proposition signifie en faire pour soi-même une formule suffisamment signifiante qu’elle peut devenir l’énoncé de son propre libre idéal de valeur régulatrice à suivre , et qu’en même temps un grand nombre de “personnes” pourraient suivre ce MÊME idéal sans contradiction.
L’extension possible de cet Idéal commun à une multiplicité indéfinie de “personnes” ne se limite pas à l’appartenance de ces “personnes” à une espèce biologique particulière, en l’occurrence aux “êtres humains”, mais ouvre un projet universalisable à toute autre forme d'”être raisonnable” dans l’ Univers.
Mais cette extension possible ne peut exercer aucune contrainte ni obligation a priori pour ces personnes en général ( qui en langage kantien sont appelées “êtres raisonnables” ) , ni pour des “personnes humaines” en particulier.
Elle n’aura de “valeur” ( valeur dite “morale” ) que pour et par les personnes qui en adoptent librement l’énoncé. La façon dont elles cherchent à traduire cet énoncé commun en termes de formes et de contenus de pensées, d’expression ou d’actes, de façon personnelle est donc a priori extrêmement variée.
Mais toutes ces façons “personnelles” d’interpréter le Projet Idéal Commun doivent être suffisamment compatibles les unes avec les autres , pour que chaque personne puisse considérer qu’en mettant “en œuvre” cette formulation idéale commune, elle ne contraint ni n’oblige aucune autre à “faire” comme elle, dans la réalisation singulière ou “propre” de chacune de ces mises en œuvre personnelles.
Nous voyons ici, à la fois la proximité de notre problématique avec la problématique “critique” kantienne, mais aussi une divergence librement et volontairement assumée : l’ “universalisation possible“, que nous proposons également comme critère de la “moralité nouvelle” , n’est pas un “universel a priori” au sens où cette “forme universelle” s’imposerait dans sa pure forme de “légalité” à “tous les êtres rationnels et raisonnables”, ce qui est le point de vue kantien ( et plus largement de beaucoup de formes d’ “humanisme universaliste”), avec notamment comme effet l’apparition de la notion de “devoir” ou encore d’ “impératif catégorique”, comme chez Kant.
( Remarque : Kant lui-même considère d’une certaine façon que les idées de “liberté” et de “loi morale” sont équivalentes … )
Si une “forme pure de la moralité” doit POUVOIR apparaître dans une telle recherche “critique”, c’est d’abord sous la forme de la LIBERTÉ, et donc dans l’ “autonomie de la volonté“, où cette “LIBERTÉ MÊME” devient la “MÊME LIBERTÉ” , pour et par l’ “autonomie de la volonté” des personnes ou “êtres raisonnables” qui se pensent et se veulent effectivement comme des “volontés autonomes”, c’est à dire capables ( “POUVANT” et non “DEVANT” ) de faire un tel libre choix, mais précisément, non pas “impérativement” ou “par devoir“, mais uniquement d’abord “conditionnellement” : sous la condition de leur propre libre adhésion à une telle “loi morale”, qui ne peut, – par la libre définition que je pose – se réaliser qu’en étant simultanément “Égale Liberté et Libre Égalité” : le type de “légalité morale” ne pouvant alors être que la résultante d’un libre choix d’adhésion.
Notre position est donc très claire : quelque chose comme la “pureté de la loi morale kantienne”, n’est précisément formulable que sous l’expresse condition de la liberté de sa formulation. A cause bien sûr du rôle absolument décisif joué par la liberté même de chaque personne, c’est-à-dire de l’ “autonomie personnelle” irréductiblement liée à une telle formulation, même si et surtout si elle se veut “universalisable“, sous condition de cette liberté même, à la fois comme libre principe de “loi personnelle”, et comme étant, à cause du respect de cette autonomie même, potentiellement universalisable.
La “moralité nouvelle” se signale donc par le critère d’une universalisation possible ( à tout “être raisonnable” dans l’univers physique qui en ferait le libre choix “personnel” ) mais qui n’implique aucune extériorité ou “hétéronomie” d’un tel libre accord, qui ferait apparaître cette “loi ” comme s’imposant “à tous”, en excluant ainsi un libre choix individuel dont pourtant elle prétend énoncer la possibilité universelle.
Chaque personne entre ainsi dans une forme de “contrat moral” ( “moral”, précisément parce qu’ “également libre” ), avec toute autre personne qui pose cette même libre adhésion.
Et elle sait par conséquent, qu’elle ne peut pas, dans ce cadre ( de “Loi Morale Nouvelle” ) , attendre des autres personnes de soumission particulière à ses propres goûts particuliers, à ses propres caractéristiques empiriques ou pragmatiques particulières, mais qu’elle ne peut attendre de “compréhension fraternelle” ou de “coopération fraternelle” d’autres personnes que dans la mesure où elle est elle-même prête à en “consentir” réciproquement l’accord possible.
La question de l’ “harmonisation” et de la compatibilité possible de toutes ces caractéristiques personnelles diverses est donc immédiatement posée à chaque personne réelle qui entre dans ce “contrat moral” , et notamment celle de savoir jusqu’où chaque personne, entrant librement dans ce contrat, considère qu’il s’ agit seulement d’une “belle idée”, d’un “idéal utopique” dont la formulation, comme le “Fais ce que voudras” de Thélème, peut bien planer “librement” au-dessus de toutes les personnes ainsi virtuELLEment “associées”, mais sans être traduit dans une quelconque “réalité concrète”.
Bien sûr, Kant était conscient du “cercle logique” dans lequel il plaçait sa conception d’une “légalité morale universelle a priori”.
Mais chacune de ces personnes est libre aussi de se demander jusqu’où elle est prête elle-même à entrer dans un questionnement plus “concret” d’une quelconque “réalisabilité effective“, en un tissu de liens psychologiques, sociaux, culturels, associatifs, politiques, juridiques, économiques, etc. avec d’autres personnes, dans des configurations réelles, matérialisées, actuelles et “situées”, certes éventuellement très différentes les unes des autres et en perpétuelle évolution, mais toutes cependant animées d’un même esprit d’acceptation de la liberté de ces différences.
En prenant en compte la diversité des incarnations actuelles effectives dans lesquelles chaque personne se trouve effectivement physiquement constituée, en particulier comme organisme biologique “humain” avec ses caractéristiques propres dont l’appartenance à une même espèce “homo sapiens” ne permet précisément de tirer a priori aucune “obligation morale” ni “droit naturel” définissant a priori comment effectuer la “traduction” de l’Idéal supposé commun en termes de “réalisation effective” .
Remarque : Si nous proposons une “Loi Morale Nouvelle” en tant que “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“, c’est bien sûr par ce que “NouS” posons d’abord, librement ( chacun à titre personnel ), qu’il n’existe aucune autre “Loi Morale” , ni aucun “ordre” transcendant” ou “transcendantal” , qui puisse nous “obliger a priori” , sans que nous Y ayons personnellement donné notre libre accord ou libre consentement.
Que le “Réel”, ou la “nature” comme “physique” nous impose ses contraintes de fait, de “gré ou de force”, cela “va de soi” : pour autant cependant que ce “Réel”, également de fait, se plie à ses propres “lois”, s’il y en a ( … que par conséquent nous pouvons finir par connaître … et utiliser pour en contrôler en retour les incarnations “factuelles” ).
Et de même pour toutes les organisations politiques, sociales ou culturelles instituées, dont l’existence de fait, empiriquement constatable, ne constitue en rien une “obligation” ou un “devoir” a priori, mais ne peuvent le devenir pour certaines personnes que sous l’expresse condition de leur libre adhésion.
Mais précisément, toute notre “philosophie” ici, est de dire que le “fait” ( “de facto” ) du “Réel” n’implique aucun “droit” ( “de jure” ) de ce même “Réel”.
Le “droit au droit” institué par l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition “autonome” et “souverain” au sens fort, par rapport à toute autre affirmation d'”autonomie” et de “souveraineté” collectives ou individuelles qui prétendraient se fonder sur la seule “force du réel” ou “réalité de la force”.
La conception donc que nous nous faisons de notre “Loi Morale Nouvelle” , est précisément telle qu’ELLE déclare ne fonder son propre “droit” ( ce que certains appellent un “droit au droit” ), que sur le caractère potentiellement universalisable à toute “personne” dans l’Univers ( physique) qui s’en réclamera librement et également, c’est à dire en acceptant en retour le contrôle de ce même idéal régulateur dont elle pose librement le “droit” pour elle-même, en pure Égalité avec toute Liberté individuée ( “personnelle”) qui ferait réciproquement de même.
Remarque : Bien des lecteurs objecterons sans doute qu’il n’y a donc dans cette supposée “Loi Morale Nouvelle“, rien de “nouveau” : qu’il ne s’agit que de la reprise de la MÊME IDÉE, déjà depuis longtemps ou même depuis “toujours” énoncée par toutes sortes de penseurs ou philosophes, ou simples personnes réfléchissantes, de la limitation de la liberté des uns par celle des autres sous l’ Autorité commune de la Loi.
Qu’il s’agit donc d’une simple variante du même modèle que, entre autres :
– la “Règle d’Or”
– le Contrat social de Rousseau
– l’ Impératif catégorique de la loi morale kantienne
– l’ article 4 de la Déclaration des Droits de l’ Homme et du Citoyen,
– les principes de Justice de John Rawls,
etc. etc.
Et donc que cela ne sert strictement à rien de continuer à chercher des variantes de “quelque chose” qui a depuis longtemps, à la fois été énoncé idéalement, et montré son impuissance à réguler quoi que ce soit dans la réalité des rapports humains, entre les individus ou entre les collectifs et les communautés humaines.
Certains, dans la lignée du “marxisme” post-hegelien, vont bien sûr continuer à répéter eux-mêmes que le problème n’est plus depuis longtemps de trouver une “solution idéale” aux problèmes de la vie humaine en société, mais de “passer à l’action”, de “faire” et d’ “agir” , et donc d’ “accéder au pouvoir”, et que c’est la “Révolution en marche d’une Histoire en marche” qui règle les problèmes par le “rapport des forces” en présence …
Bref que la “solution” du problème du “passage de l’ Idéal au Réel” se trouve dans l’ Idéalisation du Réel lui-même, comme “moteur de l’histoire” :
Et que si l’on se demande, parmi toutes les propositions d’usage de la force ou du jeu des “rapports de forces”, laquelle est la “meilleure” , c’est “forcément” la “loi du plus fort” qui est la “meilleure” …
Bref que si l’on veut établir une soumission du “de facto” au “de jure“, il “faut et il suffit” de définir le “de jure” comme étant l’ institutionnalisation du “de facto” … Lequel ? Celui qui aura “de facto” réussi à s’imposer par son “pouvoir”.
Vieille question d’un supposé renversement des questionnements “éthiques” par la “praxis politique” … et le règne du “tout est politique” , qui finit par devenir … “tout est économique”, puis tout n’est que guerre de tous contre tous, et donc “que le meilleur gagne” suppose que le “meilleur” est par définition “celui qui gagne”.
Faudrait-il choisir entre “avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains” et “avoir des mains dans le cambouis” , mais les avoir nécessairement rongées voire écrasées par les contradictions de la “lutte pour la vie” ?
A chacun de voir :
– Pour moi, je sais ce que je veux pour moi et ce que veulent par conséquent aussi d’autres qui peuvent vouloir la même Égale Liberté que celle que je veux, à partir de ma propre libre décision .
– Je ne prétends donc “imposer” à personne, ni même “obliger” personne à suivre ce “même contrat moral” ( d’ “Égale Liberté“) , puisque, par définition je le pose librement comme étant libre ( “Libre Égalité” )
– Quant à VOUS, … c’est VOUS qui voyez .