Conscience et neurosciences

Pour commencer, quelques liens :

https://theconversation.com/comment-les-neurosciences-expliquent-elles-la-conscience-232312

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/10/02/neurosciences-une-joute-mondiale-sur-les-theories-de-la-conscience_6192035_1650684.html

https://www.nature.com/articles/s41583-022-00587-4

IIT :

https://sites.google.com/view/iit-wiki/unfolding

https://www.iit.wiki/faqs/philosophy#h.2pdoh6tca2nx

« Qui » pose la question « pourquoi suis-je moi ? » , dans le cas d’une personnalité dissociée du genre Dr Jekyll et Mr Hyde ?

Supposons un individu humain, reconnu objectivement de l’extérieur dans son « identité corporelle » aujourd’hui attestable par des moyens scientifiques :
Par exemple celle du même organisme biologique d’une personnalité dissociée de type « Dr Jekyll / Mr Hyde » .

On peut facilement alors imaginer que ces deux personnalités, avec deux « consciences » dissociées , se posent chacune de son côté la question de F. Galichet « Pourquoi suis-je moi ?« .

Supposer que ces personnalités conscientes sont véritablement suffisamment dissociées au niveau de leurs mémoires « personnelles » , c’est donc supposer qu’elles peuvent indépendamment l’une de l’autre, en fonction de la « culture » ou des intérêts philosophiques personnels de chacune, se poser ( ou non ) cette question « Pourquoi suis-je moi ?« 

1. Si le Dr Jekyll se pose la question « Pourquoi suis-je moi ?« , il se la pose à partir de sa situation de sujet conscient qui dit « je », et qui se demande pourquoi ce « je » de l’unité de sa conscience réflexive se trouve affublé d’un corps biologique et social dont il connait en « mémoire biographique » subjective au moins une partie de l’emploi de son temps passé ou actuel, même s’il trouve, en enquêtant sur cet emploi du temps, des « trous de mémoire » très importants ( ceux où Mr Hyde conduit sa propre vie ).

Les comportements de Mr Hyde , que le Dr Jekyll peut reconnaître subjectivement comme ceux d’une autre personne, il peut cependant arriver à trouver, en enquêtant un peu, à la fois sur la vie réelle de ce Mr Hyde , en la comparant avec les traces objectives qu’il a de sa propre vie de Dr Jekyll, que finalement il s’agit du même individu physico-biologique ( comme nous finissons par savoir que deux chiens très ressemblants rencontrés en des lieux ou des circonstances différentes sont finalement numériquement le même chien , ou que l' »étoile du soir » et l' »étoile du matin » sont objectivement la même « planète Vénus » ) .

De même, symétriquement, Mr Hyde peut de son côté se poser lui aussi cette question « Pourquoi suis-je moi ? » et aboutir aux mêmes conclusions.

Dans cette situation relativement rare de « personnalités dissociées » avec des mémoires biographiques dissociées et lacunaires, nous supposons que le « JE conscient » qui se pose la question est différent pour les deux personnalités, mais que le « moi » dont ils parlent est objectivement le même « individu physico -biologique » , comme n’importe quelle enquête de « police scientifique » le confirmera facilement.

Dans ce cas nous voyons très bien que l’identité numérique du « JE subjectif conscient » peut être distincte de l’identité numérique physique objective de l’individu corporel « à travers » lequel elles vivent, puisque les deux « personnalités subjectives » qui se reconnaissent subjectivement indépendamment dans leur « cogito » propre, sont elles mêmes supposées distinctes ( on suppose que de telles dissociations de subjectivité consciente existent effectivement )

2. Mais on peut également faire l’hypothèse que dans le cas du Dr Jekyll ou de Mr Hyde, ces deux « consciences de soi » … et donc toute « conscience de soi subjective » en général qui se reconnaît dans la continuité de sa mémoire et de son récit autobiographique, n’est qu’une construction complexe mais assez superficielle , qui peut tantôt utiliser toutes les ressources et réseaux cérébraux biologiquement disponibles pour se constituer en une mémoire subjective d’un « JE » unifié, mais qui peut « tout aussi bien » , dans certaines circonstances, distribuer ces ressources neuro-cérébrales et la mise à disposition du corps biologique en général, sur deux voire plusieurs « consciences de soi » subjectivement autonomes.

Dans cette hypothèse, il existe alors une capacité organisée générale de ressources individuelles ( du corps physico-biologique organisé ), notamment cérébrales, nécessaires à la formation d’une « prise de conscience » et notamment d’une prise de « conscience de soi », mais qui peut servir , en fonction de la plasticité des adaptations cérébrales , soit à la constitution d’une « conscience de soi » unique pour le corps individuel en question, soit à la constitution d’une pluralité de « consciences de soi » dont chacune peut se penser en position de « sujet » , et dont chacune peut notamment se poser séparément la question : « Pourquoi suis-JE ( comme conscience de soi ) MOI ?
Le « MOI » empirique en question étant alors à la fois l’individualité numérique de l’organisme biologique extérieurement connaissable et identifiable ( que F. Galichet appelle « moi empirique » ) , ET le pouvoir neuro-cérébral général fondamentalement inconscient, mais nécessaire à une « prise de conscience » ou dans certains cas de « dissociation » à la constitution et à l’entretien de deux ou plusieurs « consciences de soi » se posant et se pensant chacune comme sujet d’un JE en « première personne », et notamment comme sujet de l’élocution linguistique ( « JE pense que JE pense » , et ceci c’est JE qui le dit – ou le dis ? – )



3. JE critique donc toutes les positions philosophiques traditionnelles, qui soit opposent deux « substances » ( à la manière de Descartes ) , soit attribuent à un aspect une face « empirique matérielle » objectivement et scientifiquement connaissable et posent une face « subjective » comme liée à une « intériorité » totalement « arbitraire » qui aurait pu être « toute autre », dont le « fondement » serait intrinsèquement inconnaissable ( comme la « chose en soi » kantienne, dont l’existence est supposée dans un « monde intelligible », mais impossible à définir empiriquement, mais qui est pensée plutôt comme étant elle-même « originaire » en pensant une telle « origine » comme fondamentalement « métaphysique » ou alors « originairement inconnaissable ».

Au contraire JE pose l’hypothèse, en prétendant qu’on pourra un jour la tester scientifiquement, que ce que nous appelons subjectivement notre « conscience unifiée de nous-mêmes » est pour l’essentiel une capacité générale des cerveaux biologiques suffisamment organisés pour permettre, dans un environnement informationnel et communicationnel lui-même suffisamment organisé l’émergence de ce que nous appelons notre « conscience de soi personnelle« .
La conscience de soi humaine n’est alors elle-même que le fruit d’une longue évolution biologique des organismes et de la centralisation cérébrale progressive dans de nombreuses espèces animales du « traitement de l’information » permettant à l’individu biologique de coordonner ses perceptions et ses actions dans le cadre écologique et « éthologique » des comportements permettant sa survie et celle des variantes génétiques suffisamment proches pour assurer leur « coopération compétitive » commune.

Il devient alors parfaitement pensable que de nouvelles adaptations non plus seulement de l’évolution biologique, mais de la complexité des écosystèmes incluant les êtres humains, puisse aboutir, en particulier par un pilotage volontaire conscient individuel et collectif de plus en plus marqué de ces mécanismes évolutifs auparavant « spontanés » et inconscients, à des relations beaucoup plus diverses et aujourd’hui « inouïes » entre « identités subjectives conscientes d’elles-mêmes » et les organisations des connectivités informationnelles et communicationnelles entre les réseaux bio-socio-technologiques permettant à des « identités conscientes subjectives » diverses et variées de se former, de se transformer , de fusionner, de défusionner, etc. en fonction d’une capacité et d’une nécessité générale d’un tel écosystème général d’assurer simultanément les conditions matérielle de base de sa survie évolutive et une coordination croissante de ces entités « identités subjectives conscientes d’elles-mêmes », qui sauront de plus en plus et mieux qu’elles peuvent soit se battre les unes contre les autres dans toutes sortes de « coalitions » imaginables, soit choisir plutôt de penser leurs propres « libres fusions-défusions partielles » bourgeonnantes et entrecroisées, comme non nécessairement contradictoires, mais librement choisies sur la base d’un projet commun ( commun à celles qui font ce libre choix ) qu’on peut alors appeler, comme je le propose, un projet d’ « Égale Liberté Libre Égalité » de certaines de ces « identités subjectives conscientes d’elles-mêmes » et qui choisissent entre elles de conserver en commun le pouvoir général de rester conscientes d’elles-mêmes ou d’alterner toutes formes de conscience et d’inconscience plus ou moins « claires et distinctes » , comme nous pouvons aujourd’hui, sans beaucoup de problèmes « métaphysiques », alterner les phases de « veille » et de « sommeil ».

Il ne s’agirait plus alors simplement, comme aujourd’hui, d’un effort désespéré de conserver une identité personnelle consciente sur la base d’une « survie biologique individuelle » héritée de l’évolution biologique préalable destinée à disparaître « pour toujours », mais d’assurer , à la fois au niveau des réseaux matériels support pour une telle conscience individuée, et des supports de ressources communes nécessaires pour une libre interconnexion ou déconnexion, fusion – ou défusion des consciences ainsi librement associées dans un tel « Projet des personnes libres et égales », interconnexion au sein de laquelle , les consciences individuées peuvent apparaître ( « naître » ) et disparaître ( « mourir » ) et ré-apparaître ( » ressusciter ») , sous les innombrables formes de « réincarnation » qu’elles auront elles-mêmes librement construites et qu’elles pourront explorer « éternellement et universellement » , en gardant ou non des traces de leurs « vies antérieures » , ou en partageant leurs « mémoires biographiques » plus ou moins imaginaires avec les autres « personnes libres et égales » .

Un tel « P.E.U.P.L.E. » est déjà aujourd’hui virtuellement en formation.
Il ne tient qu’à VOUS de savoir si et jusqu’à quel point vous souhaiteriez librement te également Y participer, car bien sûr …

C’est Vous qui Voyez » …

Daniel Dennett : une proximité

En termes de conception de la conscience comme émergence d’une organisation de la matière complexe, il y a certainement une proximité entre les propositions de Daniel Dennett et les miennes ( Armand Stroh )

https://www.philomag.com/articles/la-constellation-daniel-dennett

Quelle articulation de la libre institution de l’Égale Liberté Libre Égalité avec la réalité physique « spatiotemporelle » de l’organisation matérielle de l’univers ?

Cette question semble a première vue très proche de la problématique kantienne, où la Liberté , tout en ne faisant pas partie des « lois de la nature », si par « nature » on entend l’ensemble des « phénomènes » au sens kantien, descriptibles en termes de « lois scientifiques », est cependant supposée être une forme de « causalité » dont, d’après Kant, on ne pourrait jamais connaître le fonctionnement, puisqu’il est supposé appartenir au « monde intelligible » ou monde des « choses en soi » , mais dont nous ne pouvons pas avoir d’ expérience « objective » …
Chez Kant, la Liberté est postulée, en partant de la position préalable d’une « normativité » ou « Loi morale » universelle dont il prétend précisément avoir mis à jour la structure fondamentale sous la forme d’un « impératif catégorique » , qui inscrirait la même « forme générale d’une législation universelle » dans l’ordre du devoir moral, que la forme de la « législation » qui structure les « phénomènes » observables et la causalité dans l’ordre de la nature et des sciences, notamment de la physique ( … newtonienne ) supposée décrire adéquatement ces phénomènes.

Je rappelle qu’il n’y a rien de tel dans la proposition que je fais d’une « Loi Morale Nouvelle », qui précisément ne peut devenir « Loi » que par la volonté radicalement Libre des « personnes » qui se définissent elles-mêmes comme « personnes libres et égales ». Si je peux faire une telle « proposition », purement « personnelle » en effet, sans rien demander à personne d’ « autre »pour en proposer la « définition », c’est précisément que le point de départ est « auto-posé » en toute « autonomie » par une telle liberté personnelle radicale.

C’est ensuite que chaque « autre personne » peut, si elle le veut elle-même librement, considérer une telle proposition comme étant tout aussi bien la sienne « propre ».
( Réciproquement, s’il se trouve que Vous fassiez par et pour Vous-mêmes initialement cette même proposition dans sa signification essentielle, sous une mise en forme textuelle ou de « représentation » verbale possiblement différente ou même dans un tout autre « langage » d’énonciation, à partir du moment où je m’apercevrais que c’est bien la « même proposition » que celle que je ferais moi-même, j’Y adhèrerais tout aussi librement que j’adhère à la mienne « propre », puisque précisément cette proposition est pensée pour POUVOIR ( et non « devoir » à la manière kantienne ) être pensée et acceptée par toute « personne libre et égale » qui en initierait de la même façon l’énonciation. )

Cette différence entre « Loi Morale Nouvelle » supposant une « Libre Égalité » réciproque de l’ « Égale Liberté », et la « Loi Morale Universelle » supposée par Kant, pose aussi alors différemment la question du rapport entre l’ordre de la normativité éthique et l’ordre de la « vérité » tel qu’il est constitué par la connaissance scientifique de l’Univers et de ses organisations dynamiques matérielles évolutives et complexes ( dont notre cerveau actuel d’ « homo sapiens » … ).

La « Liberté » n’Y est plus pensée obligatoirement sous la forme d’une « causalité » transcendantale appartenant au « monde intelligible en soi » , mais dont le fonctionnement serait inconnaissable au niveau les « phénomènes » auxquels un acte libre donne lieu :
Au contraire, il est alors possible de poser LIBREMENT, que nous pouvons, comme « personnes libres et égales », décider d’observer scientifiquement et de modéliser théoriquement toutes les « phénoménalités » corrélatives à un acte dont nous avons LIBREMENT décidé qu’il était LIBRE, en particulier au niveau des régulations rétroactives qui se produisent à cette occasion dans nos « cerveaux conscients », à différentes échelles physiques spatio-temporelles.
Et en particulier, les organisations matérielles des « états » fonctionnels du cerveau lorsque nous utilisons le mot « liberté » en liaison avec certaines situations, leur analyse consciente et les décisions que nous prenons en les qualifiant de « libres », peuvent apporter des éléments de compréhension nouveaux sur la forme complexe de « récursivité » à l’œuvre dans une « action libre ».

Nous postulons en effet ( dans une forme de »matérialisme moniste »), que tout vécu subjectif conscient que cette conscience peut elle-même distinguer « en elle-même » , résulte d’une émergence qui possède nécessairement aussi d’autres façons possibles de se manifester à une observation externe, comme organisation matérielle interne à l’univers physique.
( Déjà aujourd’hui, les neurosciences sont capables de mettre en évidence assez finement les corrélations entre expériences subjectives « en première personne » relatées par les personnes, et les états des réseaux de neurones cérébraux qui s’ activent corrélativement. )
La distinction cartésienne « métaphysique » d’une « substance pensante » et d’une « substance étendue » me semble depuis longtemps une absurdité qui crée artificiellement de toutes pièces un problème ultérieur de leur « communication » ou de la « liaison de l’âme et du corps »dans une « glande pinéale » quelconque, ou pour d’autres par un miracle continu de la « volonté divine » de maintenir un tel parallélisme entre phénomènes cérébraux matériels et vécus subjectifs conscients …
Mais la distinction kantienne aussi « radicale » entre « phénomènes » et « noumènes » est pour moi tout aussi arbitrairement inutile, en prétendant instaurer des « impossibles à connaître » sans réelle preuve ( « scientifique » ) d’une telle impossibilité, mais uniquement des spéculations métaphysiques à ce sujet … La « structure transcendantale du sujet » que Kant prétend découvrir par « déduction transcendantale » … n’est que celle du philosophe Emmanuel Kant, alors qu’il aurait pu, conformément à sa propre critique de la métaphysique de ses prédécesseurs, entreprendre une « critique » bien plus « radicale » des « pouvoirs de la raison » lorsqu’elle spécule ainsi sur les rapports entre « phénomènes » et « chose en soi » …

Mais il aurait alors dû abandonner son projet de « fondement de la métaphysique » … y compris de sa « métaphysique des moeurs » !




Le supposé paradoxe de la question « Pourquoi suis-je moi ? »

Je parle ici d’une question reposée par François Galichet dans son ouvrage « Mourir délibérément ? » ( Presses Universitaires de Strasbourg mars 2014 ).

Cette question « Pourquoi suis-je moi ? » est notamment traitée au chapitre 5 de l’ouvrage , chapitre intitulé « Qui veut mourir ?« 

En posant ainsi la question de l’ « identité du sujet » supposé vouloir sa propre mort.
Remarque : la question « Qui veut mourir ? » est sans doute aussi philosophiquement proche de la fameuse question posée par Jean-Luc Nancy « QUI vient après le sujet ? » .
Mais je ne traiterai pas ici de ce rapprochement.

Je constate simplement que la question « Pourquoi suis-je moi ? » est facile à poser, et est même posée par de très jeunes enfants.
Mais les philosophes qui cherchent à y répondre, soit finissent par « dégager en touche », en prétendant qu’il s’agit d’une énigme insoluble, soit répondent en fait chacun à sa façon, à partir de leurs propres présupposés ou préjugés philosophiques.


La question posée, après d’autres … , par François Galichet,
est donc « Pourquoi suis-je moi ? »
P.110 :
« Pourquoi suis-je moi? » ne signifie pas : pourquoi suis-je ainsi, avec ces caractéristiques, ces qualités, ces propriétés […]
« Pourquoi suis-je moi? » signifie : pourquoi les suis-je, elles et non d’autres que je pourrais avoir ou être tout aussi bien ?

« TOUT AUSSI BIEN » , vraiment ?

Qu’est-ce qui permet d’affirmer avec une telle certitude apparente que le « je » en première personne qui affirme ainsi son existence « arbitraire radicale » incompréhensible, pourrait être « tout aussi bien » être le MÊME SUJET, mais avec des « caractéristiques », des « propriétés », des « qualités » tout à fait différentes ?

Or les catégories et concepts avec lesquels chaque philosophe, ou personne en général, pense sa propre « identité subjective« , sont :

  • à la fois très générales ( propres à la structure générale du cerveau humain ou hominidé, ou … de tout organisme matériel capable de se représenter ce qu’il entend par « identité subjective » ou comme étant sa « propre identité consciente d’elle-même » ), et peuvent alors être caractérisées par différentes disciplines scientifiques qui pourraient construire un savoir interdisciplinaire sur cette question, et donc sur des explications tout à fait « empiriques » de cette conception ou perception de soi comme « arbitraire radical » :
    L’organisation actuelle des circuits cérébraux humains, malgré les différences individuelles , d’apprentissage et d’éducation culturelle, révèlerait alors à la fois la capacité humaine générale de se poser se genre de question « Pourquoi suis-je moi ? »
    et les raisons d’une supposée incapacité radicale ( « arbitraire radical » ) d’y répondre … qu’on pourrait alors un jour modifier en modifiant partiellement l’organisation du cerveau humain, ou en général des organisation matérielles « conscientes d’elles-mêmes ».
    Cette « organisation générale » des cerveaux humains, pourrait aussi, après analyse « empirique », montrer en quoi consiste, « empiriquement », non pas une réelle « incapacité radicale arbitraire » à se penser elle-même, mais bien une résistance inconsciente ( ou au contraire consciemment voulue ) d’un grand nombre d’êtres humains ( … mais pas tous … ) à pouvoir ou vouloir se penser ainsi radicalement comme « personne libre et égale », et à se soumettre « arbitrairement » à toutes sortes d’ « autorités » , réelles, imaginaires ou « symboliques », considérées comme les authentiques « arbitres » de leur situation. ( A commencer bien sûr par le superlatif « arbitre divin » … )
  • ou alors très spécifiques à chaque « penseur », à son parcours personnel, ou liés à sa « culture » et à la façon dont cette culture , notamment philosophique, a jusque là pensé l’ « identité subjective » d’une personne, ou la sienne propre … « en toute subjectivité »
    Mais ces conceptions personnelles ou culturelles extrêmement variables peuvent alors aussi être considérées comme des faits empiriques dont on peut étudier scientifiquement la distribution variée … et même aujourd’hui en révéler les traits statistiques principaux grâce à une « intelligence artificielle ».

    Bien sûr, en rapportant ainsi, dans les deux cas, la perception d’un « arbitraire radical » de notre « identité subjective« , à une constitution « empirique » matériellement organisée de notre « être », même si elle est encore inconnue, et non à une constitution « transcendantale » ou d’un « en soi » métaphysique radicalement inconnaissable, je fais moi-même un choix « philosophique », en présupposant qu’une « réponse » en termes de connaissances scientifico-techniques et donc en ce sens « empiriques« , pourra être construite dans un avenir ouvert, si on considère qu’une telle réponse n’est pas aujourd’hui clairement formulable.

Si donc on fait l’hypothèse, à la manière de François Galichet, que « je » pourrais avoir « tout aussi bien » les caractéristiques empiriques que nous trouvons chez les « autres », c’est affirmer d’une façon ou d’une autre la distinction, sinon la séparabilité, du noyau réflexif identitaire d’une « conscience de soi » ( donc sa capacité générale, et qui est donc présente chez toute personne qui se pose la question … , à moins de penser, en termes « solipsistes », que cette question « radicale » n’est propre qu’à certains « esprits philosophiques » ), et de la grande variété des « contenus de pensée » possibles ( y compris ceux qui paraissent nous singulariser par rapport à d’autres )

Mais comme je l’ai dit précédemment, dans ces deux cas, et notamment en ce qui concerne le « noyau réflexif identitaire » d’une « conscience de soi » en général, je pose que rien n’empêche a priori ( sauf une croyance a priori d’une telle impossibilité de connaissance « arbitraire radicale » ) , qu’un développement scientifico-technique futur nous donne un éclairage beaucoup plus précis et efficace sur cette supposée « incapacité radicale ».

A propos donc de la distinction entre ces deux aspects, à savoir d’un noyau général d’organisation formelle de notre « conscience de soi » comme capacité, et d’un autre côté d’un contenu particulier variable et éventuellement aléatoire de cette conscience de sa propre identité,

De deux choses l’une :

A – Ou bien c’est faux : il n’y a pas de telle séparabilité radicale, c’est une pure illusion de croire une telle séparabilité du « sujet comme tel » ( comme capacité générale, y compris comme supposée identité numérique « arbitraire radicale » ) , par rapport à toutes les caractéristiques empiriques de l’organisme incarné dans un environnement qu’il est par ailleurs ( en tant que « moi empirique » ) :

D’une façon ou d’une autre il s’agit là d’une thèse dualiste, soit à a manière cartésienne d’une dualité des « substances », soit du dualisme « empirique »/ »transcendantal » ou « phénomène / noumène », etc. à la manière kantienne, soit de l' »originaire » phénoménologique par rapport à ce qui est contenu dérivé , etc. )

Que certaines propriétés de notre organisme individuel , les plus « extérieures » , soient « accidentelles » et aléatoires, ne signifie pas nécessairement qu’elles le soient toutes, en particulier toutes celles qui définissent nos capacités d’activités mentales conscientes, nos capacités mémorielles et linguistiques, notre puissance imaginaire, etc. : toutes les capacités qui permettent en fait l’exercice de notre « pensée réflexive », capable de « se prendre elle-même comme objet » .

Derrière une thèse d’ « arbitraire radical« , comme celle de François Galichet, on trouve en fait les thèses tout à fait classiques de type métaphysique où l’ essentiel du « sujet » connaissant est pensé ( par ce même sujet … empiriquement conditionné par sa culture ) comme lui échappant :

– soit comme pour la « res cogitans » cartésienne, parce que la pensée consciente est supposée alors totalement transparente à elle-même ( quelles que soient les erreurs possibles sur le contenu des pensées, ces pensées en tant que « claires et distinctes » sont aussi transparentes à elles-mêmes que le peut la nature même de cette conscience « cogitans« , et donc si on n’en sait pas plus, dans cette « claire conscience de soi », c’est qu’il n’y a rien de plus à savoir, et que tout le problème ne se reporte que sur l’articulation « obscure et confuse ? » des deux substances … et/ou sur l’infinité inaccessible d’un « pouvoir divin » qui en assurerait la miraculeuse conjonction »

– soit au contraire pour le « sujet constituant » kantien, ce sujet proprement dit, comme « existant en soi« , est à proprement parler inconnaissable, puisque nous ne pouvons connaître ( prétention « universalisante » du philosophe Kant … ) que des « phénomènes » et non les « choses en soi » …

Une grande majorité de philosophes semblent donc se donner le mot, tout en s’appuyant sur des thèses opposées et au moins diverses, pour proclamer ( c’est en fait leur « arbitraire radical » personnel : celui de leur propre choix philosophique sur lequel il leur est « impossible » de revenir ), que ce qu’il y a de plus « propre » dans notre « identité subjective », est un « arbitraire radical » qui échappe nécessairement ( ou par la volonté inconsciente du philosophe … ) au pouvoir d’investigation de la science et de la « Raison » en général.

Mais il se peut que nous pouvons percevoir certaines de nos capacités comme empiriques aléatoires que parce que nous avons certaines capacités cognitives humaines personnelles propres qui, si nous ne les avions pas, nous empêcheraient précisément de nous penser comme « ce que nous pensons être » :
Si nous n’étions pas un « être humain » avec un cerveau d’être humain, mais comme dans l’exemple cité par F. Galichet, un « axolotl », nous ne nous poserions pas du tout une telle question « Pourquoi suis-je moi ? » .

Il existe donc des caractéristiques toutes « empiriques », mais essentielles pour permettre à une personne humaine de « philosopher  » ainsi : Quand je parle de moi-même comme « sujet », il s’agit bien d’un ensemble de capacités « cognitives » qui peuvent se retrouver « tout aussi bien » chez la plupart des êtres humains, et même pour certaines, chez de nombreuses espèces animales, etc.
Il faut donc au moins distinguer ces capacités très générales et « anonymes » d’un cerveau complexe, des particularités des « mémoires biographiques » construisant des « récits mémoriels individuels » où le « je suis moi » se conforte, et plus encore des représentations perceptives que chacun peut avoir de son corps propre ou de l’extérieur du corps des autres.

B – Mais d’une certaine façon, il y a aussi du vrai possible dans cette « séparabilité » du sujet abstrait « sans qualités » précises de telle ou telle des propriétés qu’une description empirique extérieure peut m’attribuer.
Mais dans ce cas, qu’est-ce qui permet de dire qu’il s’agit d’un « arbitraire radical » métaphysique ou transcendantal ou « originaire » que rien d’empirique ne pourrait combler ?
Sil est vrai qu’en effet « je » pourrais avoir telle ou telle propriété particulière que d’autres ont et que je n’ai pas, qu’est-ce qui interdirait en soi que « je » puisse également les acquérir ?

Il se trouve juste, que pour le moment, je ne les ai pas, mais rien n’interdit , en particulier dans un développement technique futur, que « je » n’acquière de telles « qualités » … ou propriétés non « essentielles ».

Le « Pourquoi suis-je moi ? » n’a alors rien de « métaphysiquement » arbitraire , mais est purement lié à une situation actuelle de limitation actuelle de notre biologie cérébrale humaine ou des techniques biologiques, qui dans un futur possible « me » permettraient de devenir en effet « tout aussi bien » semblable à n’importe quel « autre » et réciproquement : il s’agit alors d’une capacité générale de « plasticité » de nos personnalités qui n’est pas aujourd’hui accessible aux êtres humains, en effet, et qui nous « condamnent » encore à rester dans « notre peau » …

Si on objecte alors que le problème n’est pas tellement de pouvoir se transformer suffisamment ( « métamorphose » kafkaïenne généralisée ) pour pouvoir acquérir toute caractéristique empirique perceptible ou imaginable chez d’autres, mais que dans tous ces cas là , chaque « personne » n’en continuerait pas moins à se sentir et à se penser comme « enfermée » dans son « monde » ( illusion « solipsiste » ), sans pouvoir en sortir, je réponds alors que cela est dû, non à une « solitude métaphysique originaire », mais simplement à la connectivité neuronale beaucoup plus dense à l’intérieur de notre système nerveux et notamment de notre cerveau, comparée aux types de « connexions » linguistiques, communicationnelles, sociale, culturelles, ou encore « écosystémiques » naturelles etc. que nous entretenons avec les « autres »,
dont le réseau de connexion, aussi complexe soit-il déjà , comme en attestent les systèmes de « communication d’information »dans les écosystèmes, n’atteint pas la densité intégrée multi – réflexive caractéristique de nos cerveaux humains.

Le problème est alors encore une fois, de nature « scientifico-technique » :
Comment construire des connexions beaucoup plus denses entre différents cerveaux, de façon que cette connectivité puisse devenir similaire à celle qu’entretiennent par exemple nos deux hémisphères cérébraux ( connectivité que l’ évolution biologique a réussi à établir et à maintenir en la complexifiant )

Bien sûr il serait nécessaire d’avoir de longs processus d’apprentissage, pour que les cerveaux ainsi connectés beaucoup plus densément, apprennent à constituer une expérience consciente commune d’un tel « soi augmenté », à la manière dont nos deux hémisphères ont appris à coordonner leurs activités dans la production d’une « conscience de soi unifiée ».

Il est probable aussi que la nécessité de coordonner une action extérieure à travers un ou plusieurs « corps  » cherchant à suivre un même projet ou une même forme ( à la manière de la coordination actuelle de danseurs ou de musiciens, ou autres « collectifs » dont la coordination est capitale), est un élément canalisateur très puissant de la « conscience de soi » potentielle d’une telle entité complexe.


Dans les deux cas ( A ou B ci-dessus ) , je peux parfaitement considérer que là où François Galichet perçoit ( croyance philosophique ) un « arbitraire radical », je ne conçois qu’une limite empirique actuelle toute relative qui pourrait être un jour transcendée par le « progrès scientifique et technique » .
En tout cas, en pensant au moins un tel développement comme « possible » en termes scientifiques et techniques, on ne se ferme pas a priori les portes, comme le font les philosophes de l' »arbitraire radical » …

Qu’aujourd’hui les êtres humains avec la configuration de leur organisation corporelle et cérébrale actuelles ne puissent pas « sortir » de la « condition humaine » actuelle, et se sentent « enfermés » dans l’organisation biologique individualisée qu’ils ont héritée du passé évolutif de leur espèce, ne signifie nullement qu’il s’agisse d’un « arbitraire métaphysique radical » :
C’est bien plutôt cette croyance qu’ils s’imposent à eux-mêmes « arbitrairement », comme « allant de soi », parce qu’ils n’ont pas d’autres expérience possible à disposition.

Ni plus ni moins que de s’imaginer être une « âme spirituelle » dans un « corps matériel » en se laissant abuser par les simplifications représentatives de tels « concepts » .

En réalité, « nous » ne savons pas encore réellement ( scientifiquement ) tout ce que nous « sommes » ou pourrions devenir.

La question « Pourquoi suis-je moi? » qui semble à première vue très subtilement « profonde », est peut-être tout simplement encore mal posée :

Quand on voit combien en fait l’imaginaire métaphysique des philosophes, y compris les plus « grands penseurs » parmi eux, produit en fait, pour chacun d’entre eux, des représentations conceptuelles diverses personnelles sur ce que c’est que « penser » ou les conceptions très différentes que se fait un Descartes de la « substance pensante » qu’il « pense » être, et du « sujet transcendantal » qu’un Kant s’évertue à penser comme « inconnaissable » en soi, ou des « phénoménologues » qui prétendent penser l’ « originaire » … … je considère pour ma part, qu’on est simplement encore, dans ces conceptions « métaphysiques », dans la préhistoire d’un savoir que seules les connaissances scientifiques et les performances techniques futures pourront reformuler de façon aujourd’hui sans doute encore inimaginable :

C’est le progrès des « neurosciences » et de la compréhension des systèmes matériels organisés complexes qui permettra plus probablement de sortir des actuelles apories de l’ « arbitraire radical » dont certains philosophes comme François Galichet croient pouvoir nous « éclairer ».

Assurément, nous aurons encore bien des surprises sur « ce que nous sommes » ou pouvons potentiellement être, devenir, … ou redevenir, y compris après ce que nous croyons aujourd’hui être notre « mort » et sa supposée irréversibilité.

Certaines « expériences de pensée » peuvent cependant dès aujourd’hui nous défaire de certaines « certitudes de bon sens » :

Qu’est-ce qui, « logiquement« , nous empêcherait de nous « réveiller » un jour, après notre « mort » aujourd’hui supposée irréversible ? Et de nous « rappeler » de toutes sortes de « vies antérieures » partiellement oubliées et diversement « remixées » ? Et de visiter ou revisiter les « mémoires » et les « identités » des « autres » ? D’autres que « moi » ont déjà proposé que « Moi est un autre … »

Bien sûr, un tel système matériel organisé, faisant suite dans des siècles, des millénaires, voire seulement des millions d’années ( ? ), à la forme de vie « humaine » actuellement résultante de l’ évolution biologique et « culturelle » de l’ « écosystème Terre », et rendant possible, dans cette nouvelle forme supérieure de conscience émergente, le « souvenir » auto-re-organisé de « consciences » ayant déjà vécu comme « être humain » , seront simultanément aussi, « conscience de soi » de ce pouvoir « multi-conscient » de faire émerger d’autres consciences « similaires », actuelles, passées ou futures
Certains dirons alors que seule cette « super-conscience » serait la « véritable conscience » et que les différentes consciences partielles composantes, notamment celles qui se considéreraient comme « ayant déjà existé », ne seraient que des « illusions » .

Mais n’est-ce pas là un postulat arbitraire, de penser qu’une « conscience de soi » est nécessairement « une et indivisible » et qu’une « identité consciente » nait et meurt « radicalement pour toujours » , avec la disparition du seul corps dont elle a pu faire l’expérience lors de son « unique vie », quels que soient les réorganisations matérielles futures imaginables de l’univers ?

Ne s’agit-il pas là d’une croyance métaphysique héritière de la notion d’ « âme individuée » unique, telle que la tradition chrétienne en a produit la représentation culturelle, notion qui n’est pas nécessairement déjà celle d’ autres cultures traditionnelles ( cf . la « transmigration des âmes » qui dissocie l’unité identitaire d’une telle « âme » de l’identité unitaire des « incarnations successives ) ? Et qui surtout n’est pas le dernier mot des évolutions futures possibles de la matière organisée, notamment à partir de moment où une telle évolution est de plus en plus techniquement contrôlable par les êtres conscients eux-mêmes.

La question devient alors plutôt de nature scientifico-technique ,
C’est à dire où l’aspect actuellement de « science-fiction » vient simplement prolonger dans un futur plus ou moins lointain la métamorphose effective du pouvoir scientifico-technique actuel.
Comment un super-cerveau conscient pourrait-il se représenter lui-même comme « divisible », partageable, reproductible … et en réaliser effectivement, par une capacité technique de réorganisation et de réagencement de sa propre organisation matérielle, toutes sortes de « métamorphoses » partielles , conscientes, semi-conscientes, inconscientes, diversement connectées entre elles et avec un « écosystème » extérieur lui aussi métamorphosé … ?

Je suppose donc que ceux qui aujourd’hui regarderaient un tel « avenir » avec la crainte habituelle de la « technophobie », trouveront en fait moins d’arguments d' »impossibilité technique » que de craintes « éthico-politiques » concernant de telles perspectives. A cause de la projection des difficultés économico-politiques de l’homo sapiens économicus actuel dans tout l’ horizon «  »bouché » ou « catastrophiste » dans lequel ils pensent l’avenir de la planète …

Et la résistance aussi de toutes les croyances religieuses, qui n’envisagent de tels « super-pouvoirs » de la matière organisée que sous le contrôle d’un supposé « projet divin » ou « dessein intelligent » , et qui tiennent absolument à interdire aux êtres humains de sortir de leurs conditions de « finitude » actuelles.

Quant à Vous, c’est Vous qui voyez …







Les oukases « philosophiques » sur les limites intrinsèques de l’ I.A.

Voici une analyse critique du discours péremptoire de Raphaël Enthoven concernant l’incapacité radicale d’une « intelligence artificielle » à rivaliser avec une intelligence humaine, et en particulier en ce qui concerne la « pensée philosophique » :

« Enthoven vs. ChatGPT : QUI EST L’iMPOSTEUR ? »


La position de Raphaël Enthoven est en fait une pure pétition de principe dogmatique. Cela pourrait être admissible, s’il la revendiquait comme telle, à savoir un libre choix philosophique de sa part, que d’autres sans doute peuvent partager, mais qu’en aucun cas il ne peut sérieusement prétendre imposer comme « rationnel » ou « raisonnable », sans en fait apporter de réels arguments, puisque sa « philosophie » est déjà toute faite … et que par ailleurs il proclame « qu’il n’y a pas de progrès en philosophie » depuis Platon et Aristote.

En s’auto-proclamant comme héritier rigoureux d’une « philosophie » qui ne saurait faire de progrès, Raphaël Enthoven auto condamne donc sont propre discours à n’être qu’une variante esthétiquement remodelée à ses propres goûts littéraires ou à ceux de de chaque époque d’ expression culturelle de la « philosophie ».

Il se place donc comme caricature même d’une certaine prétention littéraire « philosophique » bien française, à pouvoir auto-justifier le point de vue « suprématiste » de « la philosophie » ( la sienne … ) sur toute autre forme de pensée, notamment scientifique, par un pur mécanisme narcissique qui confond la légitime singularité personnelle d’une production artistique avec la production d’ une « vérité universalisable » dont la stabilité relative requiert la critique permanente de « falsifiabilité » ( Popper ) d’une communauté scientifique.

  1. Capacités humaines :
  • Conscience et subjectivité : Les êtres humains possèdent une conscience subjective et une expérience vécue, des aspects que l’IA ne possède pas.
  • Intuition et créativité : Les humains sont capables de faire preuve d’intuition et de créativité, souvent de manière imprévisible.
  • Émotions et valeurs morales : Les humains ont des émotions et des valeurs morales, qui influencent leurs décisions et actions.
  1. Capacités de l’IA :
  • Traitement de données : L’IA excelle dans le traitement rapide et précis de grandes quantités de données.
  • Apprentissage automatique : Les algorithmes de machine learning permettent à l’IA d’apprendre et de s’adapter à de nouvelles informations.
  • Rationalité et objectivité : L’IA peut analyser des situations sans biais émotionnels, ce qui peut être avantageux dans certaines circonstances.
  • Conscience et subjectivité : L’IA actuelle ne possède pas de conscience ou de subjectivité, ce qui limite sa capacité à comprendre pleinement le contexte humain.
  • Créativité : Bien que l’IA puisse générer des œuvres créatives, elle le fait généralement en combinant des éléments existants plutôt qu’en innovant de manière véritablement nouvelle.
  • Interprétation et compréhension : L’IA peut avoir des difficultés à interpréter des nuances et des contextes culturels ou émotionnels complexes.
  1. Conception des algorithmes : Les algorithmes d’IA sont conçus par des humains, ce qui implique que les valeurs et les préjugés des créateurs peuvent se refléter dans le fonctionnement de l’IA.
  2. Filtres et limitations : Les systèmes d’IA sont souvent soumis à des filtres et des restrictions pour éviter qu’ils n’agissent de manière préjudiciable ou contraire à l’éthique.
  3. Postulat de supériorité : En posant d’emblée que l’IA doit être subordonnée à l’humain, on suppose implicitement une supériorité de l’intelligence humaine, ce qui peut influencer la manière dont les capacités de l’IA sont perçues et évaluées.
  • Évolution rapide de la technologie : Les capacités de l’IA évoluent rapidement, ce qui complique toute évaluation stable et durable.
  • Diversité des perspectives : Les opinions varient considérablement entre les experts en IA, les philosophes, les éthiciens, et le grand public.
  • Complexité des concepts : La compréhension de concepts tels que la conscience, l’intuition, et la créativité diffère entre disciplines, rendant le consensus encore plus difficile à atteindre.








Deux aspects de l’ « identité de la conscience »

  • Quelques bribes de liens pour « commencer » cet article :

Dans la thèse classique de Locke, il y a une distinction importante entre l’ individu et la personne.

« Identité et mémoire »

Identité et mémoire chez Locke et chez Ricoeur

  • Mon objectif, dans cet article , n’est pas d’abord de me situer dans la constellation des théories philosophiques ou de l’histoire des idées concernant la notion d’identité personnelle consciente, mais de préciser les enjeux d’une telle question pour « ma propre conception de moi-même », sachant bien sûr que ces enjeux PEUVENT aussi être en partie communs avec ceux de bien d’autres personnes en ce qui concerne la conception propre que ces personnes ont d’elles-mêmes, et ceci sans faire nécessairement partie de la classe des « philosophes ».
    Comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, je n’attends pas de la pensée « philosophique » la capacité à produire une « vérité objective universellement reconnaissable ».
  • S’il est possible de produire, au sujet de la question de l’ « identité personnelle » comme sur bien d’autres questions, une théorisation « objective » potentiellement universalisable, elle se trouvera nécessairement du côté des disciplines scientifiques qui, tout en étant évolutives, mais soumises à des procédures de contrôle de diverses « communautés d’expertise scientifique », sont seules susceptibles de produire une connaissance suffisamment stable et universalisable du « réel », pour autant qu’une telle connaissance puisse être produite : aucune autre forme culturelle de « connaissance » ne peut prétendre « dépasser » un état actuel de connaissance scientifiquement validée ( en termes de réfutabilité poppérienne ), sauf à accepter de n’être qu’une représentation « relative » à une subjectivité ou une culture données, ou une « anticipation imaginaire » qui pourrait peut-être un jour accéder au statut de « connaissance scientifique ».

    Je pose donc le postulat qu’une « véritable connaissance » de ce qu’est « mon identité personnelle », deviendra alors également, pour toute autre personne qui se pose des questions sur sa propre « identité personnelle », un outil de pensée et de représentation des particularités de sa propre identité personnelle, tout à fait semblable à la mienne, dans la démarche de construction scientifique commune de « ce qu’est une identité personnelle en général ».
    Autrement dit : je postule qu’il n’y a aucune ontologie d »essence » ou de « substance » singulière qui distinguerait radicalement « mon identité personnelle » de ce que serait en général l’ « identité personnelle » de toute autre personne : les distinctions conceptuelles entre ces différentes « identités personnelles », qu’elles soient différences « numériques » ou « catégorielles », seraient des modalités très variables suivant les réalisations individuées de ces « identités », mais répondant fondamentalement aux mêmes possibilités procédurales de définir, de construire ou de « re-construire » de telles « identités personnelles », dont on disposerait d’une théorie scientifique suffisamment « unifiée » et stabilisée.
    La seule possibilité scientifique de prétendre échapper « scientifiquement » à la possibilité d’établir une telle connaissance scientifique rationnelle de ce qu’est une « identité personnelle », serait d’en faire une réalisation statistique purement contingente de « cas » totalement singuliers, d’une organisation sui generis , ou chaque « identité personnelle » résulte d’une combinaison totalement « improbable » de déterminants, à la manière dont une suite aléatoire donnée suffisamment longue devient de plus en plus improbable dans sa propre reproduction.

    Je postule donc, que si beaucoup de caractéristiques secondaires d’une « identité personnelle », peuvent être ainsi en grande partie contingentes, la procédure générale d’auto-organisation » matérielle/formelle d’une identité personnelle, et notamment l’auto-organisation d’une « conscience de soi autonome » peut, elle, faire l’objet d’une connaissance rationnelle scientifique future, en particulier par le développement conjoint des connaissances biologiques des systèmes complexes « naturels » de traitement de l’information et des connaissances abstraites de type logico-mathématico-informatiques produisant des simulations suffisamment puissantes, pour interagir avec les systèmes complexes « naturels » ( neuro-cérébraux ou autres ) en co-produisant ainsi des « identités personnelles » de plus en plus capables de se « comprendre » consciemment elles-mêmes au niveau des conditions à la fois « matérielles » de leurs « supports organisés » et de l’agencement artificiellement formalisable de leur auto-organisation.

    Un tel « postulat » est pour le moment de nature encore très « philosophique », voire « métaphysique » ou de « science-fiction », mais il pose que dans un avenir plus ou moins proche, mais pas reporté à l’infini, ce type de question concernant l’identité personnelle » pourra faire l’objet d’un traitement par la boucle réciproque « scientifico-technique » ou « techno-scientifique »en termes de connaissance du fonctionnement général de la construction développementale de la conscience de l’identité personnelle, telle qu’elle se produit chez la plupart des êtres humains, même si elle est modulée par le contexte socio-culturel de la personne, et la réaction aux évènements singuliers de sa vie.

    La question proprement « philosophique » fait alors intervenir – par la libre intervention d’une « normativité » ( dans mon cas, celle de la « proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité ) par laquelle « NouS » décidons de « contrôler » la boucle réciproque « scientifico-technique » – l’ordre propre de la Liberté telle que NouS en auto-organisons la formulation « libre et égale » …

    Donc d’un côté nous admettons que notre « identité consciente personnelle » est au commencement fondamentalement conditionnée par son origine « naturelle » ( évolution biologique aboutissant actuellement au genre « homo » et plus spécialement à « homo sapiens » rétro-conditionnée par ses propres productions « socio-culturelles », et son organisation cérébrale ainsi modulée ).

    Mais d’un autre côté, grâce à ces capacités conscientes précisément, un rétro-contrôle conscient volontaire devient possible, sur ces capacités et plus largement sur l’ensemble des conditions « originaires » de ces capacités, qui pour moi ne sont ni « transcendantes, ni « transcendantales » au sens kantien, ni « originaires » au sens phénoménologique, mais bel et bien constituée de « matière auto-organisée » dont la connaissance scientifique et donc le contrôle technique devient de plus en plus POSSIBLE, ouvrant par là même encore davantage la question dite « éthique » de la normativité volontaire consciente que « nous » ( en général ) , et « NouS » – personnes libres et égales – VOULONS ( … ou PAS ) instituer comme contrôle a posteriori retro-actif sur cette boucle « scientifico-technique » elle-même auto-re-productrice de sa propre logique interne.
  • A titre provisoire donc, une telle connaissance scientifique de l’ « identité personnelle consciente » n’étant pas encore suffisamment clairement établie,
    je me donne un modèle simplifié où la modélisation de la « conscience personnelle » suppose deux aspects :


    – d’une part une capacité auto-organisée générale ( particulièrement développée dans l’espèce humaine, mais déjà présente dans le monde animal ) qui n’est pas spécifique à telle ou telle personne, mais qui permet à chacune de ces personnes de construire cérébralement un système de représentations suffisamment unifié par une connectivité communicationnelle interne, et qui fait que chacune de ces personnes peut, en gros, se penser elle-même comme une « identité personnelle consciente autonome » ( tout en se pensant aussi comme incluse dans de multiples réseaux d’interactions extra-personnelles )

    – d’autre part d’un système de mémoire, notamment consciemment mobilisable ( comme le suggère Locke ) comme « mémoire biographique » , grâce à laquelle la personne se constitue au fil du temps un récit auto-biographique de sa propre « identité personnelle », « catégorielle » et pas seulement d’unité numérique de sa conscience : une « personnalité » donc , modulée et modelée par le vécu des situations qu’elle est amenée à vivre dans le cheminement de sa perspective « singulière » propre . Je ne parle pas ici des mécanismes généraux d’une telle mémoire biographique », qui comme tels font partie de la capacité générale précédemment envisagée, et qui peuvent donc être scientifiquement étudiés puisque transversaux à tous les organismes capables de se donner une « mémoire biographique ».
    Je parle des contenus distincts des traces particulières voire singulières différentes utilisées par ces différentes « mémoires biographiques » pour apparaître à elles-mêmes comme différentes des autres « mémoires biographiques » et supposer ainsi certifier l’identité numérique de cette « biographie » : Le contenu de « ma mémoire biographique » est supposé ici ne pas être le même de celui d’autres « mémoires biographiques », sauf pour une partie de cette mémoire qui est censée relater des « évènements vécus en commun » … .
    Il existe à ce propos une sorte de croyance générale de « bon sens » qui voudrait que forcément, il n’y a qu’une conscience personnelle numérique singulière – en tant que capacité connective organique de son cerveau et de son corps propre, qui puisse avoir accès à une singularité suffisante de sa « mémoire biographique » , et que cette singularité est donc codée comme un message tellement aléatoire ( comme un message codé supposé incassable pour qui ne dispose pas de la clé ) qu’il est impossible à tout jamais à un autre dispositif matériel organisé de réutiliser cet ensemble de traces pour reconstituer la « mémoire biographique » d’une personne consciente ayant déjà vécu, en utilisant le simple pouvoir général de constitution / reconstitution d’une mémoire biographique, pouvoir qui existe dans sa généralité chez tout un ensemble de formes organisées de traitement capables d’être conscientes d’elles-mêmes.

    La distinction de ces deux aspects, me sert notamment à distinguer ce que seraient deux types de conditions de « reproductibilité » post-mortem de mon « identité personnelle consciente« , en postulant précisément non pas une « immortalité de substance » ( du genre « âme » ou d’un noyau matériel concentré susceptible d’être « réveillé » ) , mais simplement la capacité d’une conscience en général de quelque système matériel organisé futur , à penser et construire sa propre « identité » à la fois comme l’incarnation ou l’ « implémentation » numériquement singulière de la capacité générale d’une « conscience de soi actuelle » ET comme pouvant en même temps reproduire en elle-même l’identité personnelle consciente de plusieurs, voire de multiples autres « identités personnelles » contemporaines ou passées, en particulier par l’ exploration partiellement reproductive de « mémoires biographiques » potentielles qui, actualisées, se reconnaîtraient elles-mêmes comme ayant déjà existé dans le passé « quelque part dans l’univers » ( ou quelque part sur Terre si l’ évolution des systèmes conscients que j’imagine reste centrée sur notre petite planète ou gardant suffisamment la mémoire historique globale de son « origine terrienne » ).

    Dans une certaine mesure, une telle possibilité – simplement imaginaire aujourd’hui – peut cependant être suffisamment explicitée pour trouver des connexions avec les capacités scientifico-techniques actuelles ou du moins assez facilement projetables dans un futur proche « réaliste ».

    Certes, je comprends bien que certains – au nom de leurs propres idéologies philosophiques – considèreront ma proposition comme idéologiquement proche du « transhumanisme » – et donc – de leur point de vue – « éthiquement et politiquement condamnable » …

    Je n’ai bien sûr pas plus à tenir compte de leurs récriminations éthico-politiques que je n’ai à tenir compte de systèmes de croyances religieuses qui prétendraient m’expliquer l’impossibilité métaphysique de telles perspectives, sous prétexte qu’ à la naissance ( ou la fécondation ) « Dieu joint une âme à un corps » et qu’à la mort « Dieu sépare de nouveau cette âme du corps » , et que par conséquent imaginer une reproduction contrôlée future possible d’une « identité personnelle consciente » est une « folie métaphysique » – hors de la croyance en un pouvoir créateur exclusivement « divin »…

    Par rapport à l’objection prétendument « éthico-politique »de certains, même nombreux …, je répondrai bien sûr que ma référence « éthique » propre est celle de ce que j’appelle ma « loi morale nouvelle » comme « Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité » , et que c’est seulement à la Lumière de ce principe moral personnel ( mais extensible à toute personne qui en ferait le libre choix ) que j’accepterai d’éventuelles objections « éthiques », si ces objecteurs arrivent à me démontrer en quoi une telle perspective de « reproduction » partielle librement choisie de mon « identité personnelle consciente » actuelle serait logiquement contradictoire avec ma proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité.

    Quant à leurs propres idéologies éthico-politiques anti-transhumanistes
    supposées opposées à mes propres propositions, ils sont libres de les cultiver de leur côté … car je suis certain qu’ils ont et auront assez de travail intéressant à faire pour savoir, entre eux, à quelle commune « racine » ou « fondement universel  » ils veulent ou peuvent référer leurs propres objections « éthiques » …

    Qu’eux-mêmes ne veuillent à aucun prix imaginer ou pouvoir imaginer une « reproductibilité » au moins partielle de leur propre « identité personnelle consciente actuelle » … c’est leur libre choix … aussi longtemps qu’ils acceptent de ne pas me contraindre à accepter le leur …


    Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …