Existe-t-il une normativité morale universalisable ?

Les questions liées à la “normativité” sont en général posées dans l’ordre proprement juridique ( Du Droit national, européen ou international, etc. ).
Par exemple : https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/n-est-pas-normatif-qui-peut-l-exigence-de-normativite-dans-la-jurisprudence-du-conseil.

Dans notre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, nous nous plaçons explicitement dans un autre ordre que celui du “Droit”, mais simplement dans celui de ce que certains appellent l’ “Éthique”, en termes de “philosophie morale”, et où ceux qui parlent de “morale” , de “droits et de devoirs”, ou de “normativité”, ne se posent pas immédiatement la question de la normativité juridique, mais plutôt de celle d’une éventuelle “loi morale” et débattent du caractère plus ou moins “universel” ou “universalisable” d’une telle “loi morale”.

Or, dans le champ proprement “philosophique”, la LIBERTÉ DE PENSER et la LIBERTÉ DE CONSCIENCE, et même la LIBERTÉ D’ASSOCIATION sont circulairement présupposées par cette pensée elle-même en acte, en tout cas dans la “philosophie moderne”:

Le caractère critiquable et donc “problématique” de toute proposition “philosophique”, sort par définition la “normativité” dont il peut être question, du champ strict de la normativité juridique : au sens proprement philosophique, la liberté de penser et la liberté de conscience ne peuvent pas être légitimement “interdites” ou limitées par une “normativité juridique” quelconque.

Certes on peut faire l’hypothèse que dans nos “états de droit” et “démocraties constitutionnelles” , ces libertés font partie des “libertés fondamentales” qui sont garanties par le Droit, mais il est bien entendu – dans ma propre “philosophie personnelle” en tout cas – que, si des circonstances politiques ou sociales quelconques remettaient en question ces libertés fondamentales au niveau juridique, en les restreignant dans quelque “Constitution illibérale“,
ces libertés fondamentales seraient cependant “à défendre”, contre l’ordre juridique et politique “illibéral” ainsi institué par une prétendue “souveraineté du peuple”. Elles seraient “à défendre”, au nom d’une forme de “normativité philosophique” que probablement la plupart des “intellectuels” seraient prêts à soutenir, même en sortant de la légalité d’une telle prétendue “normativité juridique illibérale“, même issue de la “souveraineté du peuple”, si par “peuple” on entend les entités nationales actuellement considérées comme “souveraines”.


Mais une telle décision, sortant du cadre de la légalité “juridique”, ne peut alors se justifier qu’en des termes soit d’une “légitimité morale” qui trouverait un consensus public suffisant, soit d’une libre décision proprement personnelle des personnes “osant penser” ( le “sapere aude” des Lumières kantiennes ), et posant leur propre “normativité morale personnelle” ( par et pour elles-mêmes ).

Ces personnes mettraient ainsi en œuvre, en toute responsabilité personnelle, ce que j’appelle la “souveraineté de la personne libre et égale sur elle-même” .

La question, problématiquement discutable en termes philosophiques, restant de savoir, pour ces personnes en rupture de “légalité juridique”, si elles présupposent pour cela une “normativité originaire” qui leur ferait un “devoir” – un “devoir moral” de type impératif catégorique kantien – de résister ainsi à une “normativité juridique” qu’elles jugeraient “dévoyée”, ou si, en fin de compte, c’est bien fondamentalement leur propre liberté personnelle qui sert, circulairement, à l’auto-justification de cette liberté personnelle,même“.

A titre personnel ( dont je ne présuppose, par la définition même que j’en donne comme “Égale Liberté Libre Égalité“), qu’elle ne saurait être un “impératif catégorique”, mais seulement un “impératif conditionnel” soumis précisément à la libre décision personnelle d’une “Libre Égalité”.

C’est toute la différence entre ma proposition de “Loi Morale Nouvelle“, qui ne vaut que par et pour les “personnes libres et égales souveraines sur elles-mêmes” et ceci en proportion de leur libre adhésion, et les conceptions classiques d’un “droit humain” considéré a priori comme un “droit naturel” dépendant d’une “nature humaine” qui en tant que telle échapperait à la volonté humaine tout en l’encadrant “normativement”.

Comme toujours alors :
Quant à Vous, c’est Vous qui voyez



Vous souvenez-vous de la “madeleine de Proust” ?

La “madeleine de Proust” … n’est pas une “madeleine”, pas plus que la “pipe” de Magritte “n’est pas une pipe” …

La problématique générale de la “trahison des images” et de la question de la différence entre “le réel” et l’imaginaire” dont le “symbolique” serait, lacaniennement, l’arbitre , à travers quelques “diagrammes” ou “graphes” , a fait couler beaucoup d’encre … et même de sang, à en croire la fureur des “guerres de religion” ( ou de leurs substituts “profanes” …)

Les oeuvres d’Escher sont bien connues, même si les “ayant droit” actuels n’en autorisent la diffusion publique que comme publicités de promotion de “produits dérivés” … Il n’empêche que la “représentation publicitaire de ces représentations non tombées dans le domaine public” reste suffisamment auto-similaire ( et donc ironiquement un clin d’Oeil d’Escher qui nous parvient malgré le filtre mercantile de ses “ayant droit” ), pour en percevoir les multiples illustrations de la “récursivité” dans la relation “réel” /”imaginaire”.

Comment partager une Madeleine de Proust, sans que Léda ne soit pipée ?
Tout Cygne se Dé-double d’un Cygnifiant Cygnifié .

EVA naissante, EVA nous hissante

Cet article est ( re (? )-commencé ) à propos d’un ouvrage de Paul Ricoeur :
La mémoire, l’ histoire, l’oubli ( Seuil, septembre 2000 )

En exergue une phrase de Vladimir Jankélévitch :
Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir été est son viatique pour l’éternité.

Bien sûr cela évoque pour moi, à titre d’intérêt immédiat du moment, une controverse philosophique avec François Galichet, à propos de ce qu’il pense de la problématique de la mort et de son rapport avec la problématique l’identité personnelle ( Pourquoi suis-je moi ? ), dans son ouvrage “Mourir délibérément ?” ( Presses universitaires de Strasbourg, 2014 )

Mais, pour en revenir à l’ouvrage de Paul Ricoeur, la question qui me vient, dès la lecture des premières pages où Ricoeur, en philosophe historien de la philosophie, reprend la problématique de la mémoire et de l’imagination, telle qu’elle a été ( ou aurait été ??? ) posée par Socrate, Platon, Aristote …, cette question est la suivante :
Jusqu’où la façon dont une philosophie personnelle ( ici celle de Paul Ricoeur) , reprend et “revisite” le fil de l'”histoire de la philosophie”, donc se “remémore” une pensée antérieure de plus de 2000 antérieure, peut-elle être elle-même formellement “comprise” dans l’objet même qui ici est supposé en faire la thématique philosophique, à savoir la thématique du mode d’être de la Mémoire, de l’Histoire et de l’Oubli.
Problématique générale de la “récursivité” d’une “fonction” se prenant elle-même comme “argument” ou objet traité par cette “fonction” :
La remémoration de la façon dont la philosophie a traité de la remémoration.

Car c’est très minutieusement que Ricoeur essaye de “reprendre” les traces de la pensée de Socrate ( ou de Platon … ) au sujet même de ce qu’est, ou pourrait être (?), ou devrait être (?), une telle réminiscence :
La question est donc bien ici : comment un “contenu” thématique ( ici celui de la mémoire ) peut-il, rétro- agir sur la forme même, fonctionnellement active, de la pensée qui pense en “repenser” les traces ?

Puissance de la récursivité.


Une problématique formellement bien connue aujourd’hui en termes de “traitement informatique de l’ information”, et qui est à la base de toute la puissance du “numérique” : UN MÊME PRINCIPE DE CODAGE ( “digital” ou “numérique” ) permet à la fois de coder des “Données” ( le contenu ou l’objet du traitement, “argument” de la fonction) et toutes les fonctions et procédures formelles de “traitement” de ces données . Tout algorithme formel peut être décrit à l’aide d’un tel codage, sous forme de “programme informatique” :

Et la définition de cette fonction , sa description, peut alors à son tour devenir “objet” d’autres fonctions ou d’ “elle-même” ( fonction récursive ), sans perdre sa faculté “opératoire” : de telles fonctions récursives peuvent parfaitement être physiquement implémentées.
Tout le problème est dans la définition des “conditions d’arrêt” des appels récursifs de la fonction par elle-même

Il devient alors formellement facile de matérialiser la “récursivité” liée à cette identité du principe de codage du “contenu” et de la “forme-fonction”, et d’écrire des programmes “récursifs” où la définition même contient des appels à la fonction qu’on est en train de définir.

Bien des apprentis programmeurs ont pu s’émerveiller de l’élégance et de l’ efficacité d’une définition récursive, qui semble contredire, par sa circularité, la conception habituelle, mais naïve, de la “causalité déductive” arborescente, à savoir qu’on ne devait jamais utiliser comme “cause” une donnée qui par ailleurs est supposée être un “effet”, sous peine de “cercle vicieux”.

C’est bien sûr, comme le savent les apprentis programmeurs, la présence de “conditions d’arrêt” qui permet que les “appels récursifs” de la fonction par elle-même ne fasse pas qu’empiler en mémoire “indéfiniment” ( jusqu’à épuisement des ressources matérielles de la mémoire informatique disponible ), les traces de ces appels, mais s’arrête en effet à un moment, pour passer à une phase d’ “exécution” effective des prescriptions “empilées”.

De la même façon, mais beaucoup plus drastiquement encore, dans la pensée humaine réelle, les appels “récursifs” possibles en “poupées russes” ou en “tiroirs” ( “je me souviens de m’être souvenu de ce souveniralors que j’étais en train de lire un extrait d’une thèse qui parlait de la “madeleine de Proust”, mais je ne me rappelle plus de quelle thèse il s’agissait …” ) , s’arrêtent très rapidement aux tous premiers “tours” de l’appel récursif … parce que très rapidement, notre fonctionnement mental conscient ne sait plus “à quel étage d’appel récursif il en était”, et que surtout, du point de vue de l’amélioration supposée de la précision du CONTENU de la pensée, il n’y a plus guère de différence effectivement pensable entre le souvenir de “x” et le souvenir du souvenir de ce souvenir de “x” … , même si on peut s’imaginer formellement une suite potentiellement infinie de ces emboîtements, et donc une “différence” entre chaque étage d’emboitement.
C’est, en termes cartésiens, la question du “chiliogone” et de la différence entre nos capacités d’imagination ( matériellement limitées si on entend par “imagination” des images sensorielles concrètes : image mentale visuelle d’un hexagone comme différente de l’image mentale visuelle d’un carré ou d’un pentagone ) et nos capacités de “conception” ( définitions formelles des objets de pensée, sans être nécessairement capable de les “imaginer” dans une image mentale concrète )

Nous finissons donc rapidement, dans ce processus mental, à devoir mélanger, non pas sans doute au premier tour de la différence entre “la carte et le territoire”, mais les supposés “tours suivants” où il faudrait faire formellement la différence entre la “carte de la carte du territoire” et la simple “carte du territoire” : Les exemples pratiques d’une telle nécessité de distinction seront rapidement décroissants, ou l’objet d’un pur jeu formel, comme les “poupées russes” .
Pourquoi ? Parce que la différence pratique fondamentale est celle du “territoire réel” et de n’importe quelle “carte” ou “image” ou “représentation” de ce “territoire réel”, peu importe ensuite la possibilité de faire, au sein de l’univers second des “représentations” en général, une hiérarchie entre une “représentation” et une “représentation au second ou au troisième ou nième degré de cette représentation”.
De même dans la “pensée critique” , on conçoit bien encore une “critique de la critique” , mais que signifierait réellement une supposée “critique de la critique de la critique …”, sauf une prétention comique d’aller “plus loin encore” que “l’arroseur de l’arroseur arrosé”, dans une supposée escalade du “rira bien qui rira le dernier” ?

Les progrès de l’informatique et de l’intelligence artificielle nous montrent que sur ce terrain de la pure capacité récursive formelle, les automatismes algorithmiques sont bien plus puissants que nos capacités “neuropsychologiques”, et que la “raison raisonnable” consiste plutôt à placer judicieusement les bonnes “conditions d’arrêt” dans les algorithmes et non à chercher à concurrencer les capacités de traitement formel proprement dites des machines, ( capacités de calcul et de mémorisation des “étapes” et états successifs de ces calculs )

Remarque : Une querelle philosophique similaire au sujet de l’ “infini”, oppose traditionnellement ceux qui ne voient dans tous les types d'”infinis” ( car il y a formellement des infinités de types d’infinis pensables : “calcul transfini” ), que des “infinis potentiels” , et ceux qui prétendent qu’au moins certains d’entre eux sont des “infinis actuels” .
Un aspect de ces débats traditionnels est lié aux classiques “attributs divins”, dont l ‘ “infinité” … , et donc à la question de savoir si une telle de “dieu” correspond simplement à un “infini potentiel” , ou à un “infini actuel”.

Remarque personnelle : Toute définition “actuelle” d’un quelconque “infini” tient forcément, matériellement, physiquement, dans un énoncé physiquement fini. Ainsi précisément l’ “axiome de l’infini” qui fait partie des axiomes de définition mathématique des ensembles :
En mathématiques, dans le domaine de la théorie des ensembles, l’axiome de l’infini est l’un des axiomes de la théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel, qui assure l’existence d’un ensemble infini, plus précisément d’un ensemble qui contient une représentation des entiers naturels.


Dans le formalisme logico-mathématique on peut bien sûr avoir, à la place des axiomes eux-mêmes, des “schémas d’axiomes” permettant d’engendrer une “infinité d’axiomes” , voire des “schémas de schémas d’axiomes”, mais il faut nécessairement, SI ON VEUT DISPOSER à un moment donné de la puissance effective “actuelle” d’une axiomatique, mettre en place une “condition d’arrêt” de cette récursivité formelle du “schématisme des axiomes”.

Et une très large partie des usages concrets des systèmes logico-mathématiques formels se limite aux toutes premières étapes d’une telle inflation formaliste potentielle, car les moyens physiques matériels concrets d’ “écriture” d’un programme informatique ( ou de la capacité d’écriture d’un mathématicien ou d’un collectif … fini de mathématiciens ) sont bien évidemment physiquement limités, et que le caractère exponentiel ( et “exponentiel’ d’exponentielle … ) des combinatoires formelles POTENTIELLEMENT “concevables”, est très rapidement limité par les ressources finies d’un “calcul” réel ( même à supposer qu’on utilise un “ordinateur quantique” à l’échelle de l’univers physique connu … ).

Mais ce n’est pas “grave”, puisque précisément personne d’autre, ni le RÉEL en tant que tel, ne peut “actuellement“, faire “beaucoup mieux” et surtout pas “infiniment mieux”, et que donc, tout ce que le “réel”, ou l’ “univers”, ou la “nature” ont produit jusqu’à présent, aussi “extraordinaire” que cela paraisse, comme dans l’évolution du vivant, l’apparition des organismes conscients comme homo sapiens, et comme “VOUS et MOI”, tout cela a été “fait” et “créé” avec des moyens réels de calcul combinatoire finis, même si leur nombre est “très grand”.

Ceux qui prêtent à un “Dieu” une quelconque “toute-puissance infinie“, ne font qu’utiliser leur propre capacité de “combinatoire conceptuelle” :
Le fait de baptiser d’un terme comme “absolument infini” ou “absolument absolu” ne change rien au fait que soit de tels termes ne disent effectivement que des choses “finies”, ou désignent simplement une ouverture POTENTIELLE, de “transfinités” non encore “explorées” du réel POTENTIEL ( y compris par le réel physique actuel et passé de l’univers lui-même ).
Ou, si de telles expressions “poétiques” ampoulées prétendent parler d’une “transfinité actuelle”, elles ne savent tout simplement pas de quoi elles parlent : Leur “être infini absolu” est très exactement la même chose que le “néant absolu” dont elles prétendent formuler la distinction.

Remarque : Cette remarque concernant l’identité de l'”être absolu” dans son abstraction pure avec le “néant absolu” dans son abstraction pure est déjà présente dans l’introduction même de la “science de la logique” hégélienne.

Toute prétention concernant une “différence” entre l’ “être” et le “néant”, soit doit pouvoir dire de QUOI il est question : l’ “être de QUOI ? le “néant de QUOI ?”, la présence ou l’absence de QUOI ?
Sinon, il y a bien une “différence”, mais seulement dans les MOTS ,
Le mot “être” et le mot “néant” ne sont pas les mêmes mots …
Mais cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas “désigner” la même “chose” …, lorsqu’on les prend dans leur pure abstraction ( sans préciser le “QUOI”) .
Sinon leur “différence” signifie … votre propre ignorance … qui s’ignore elle-même.

Ou dans les imaginaires finis qui vont avec de tels mots …, mais dans ce cas , il n’est question que de l’être de “quelque chose”, ou de l’ absence de “quelque chose”, et dans ce cas , c’est simplement le VAGUE de ce “quelque chose” qui permet de croire que son “être” et que son “non-être” sont différents.
Il y a-t-il une différence entre “une bouteille pleine” et une “bouteille vide”, aussi longtemps qu’on n’a pas précisé de QUOI elle est implicitement supposée de pouvoir être “pleine” ou “vide” ( par exemple de “vin”, d’ “air” ou de “vide” ) : En particulier si elle est supposée être “pleine de vide”, il faudra encore préciser de quel “vide” on parle , et s’être posé la question sur la nature d’un tel “vide” ( avez-vous entendu parler du “vide quantique” ? … ).

En réalité, dans la pratique concrète, si vous parlez d’une bouteille vide, c’est toujours en relation avec un intérêt concret potentiel : la bouteille d’eau est vide, la bouteille de gaz est vide, etc. il va falloir penser à la remplir ….
Dans tous ces cas concrets de différence concrète entre une présence et une absence, un “être” et du “néant”, il s’agit de “choses” précises qui sont “présentes” ou “absentes” et dont la présence ou l’absence vous importe ou vous impacte directement de façon très particulière … et non pas dans la problématique très abstraite de la différence entre “l’être en soi” et le “néant en soi” …

ELLE re-spire

Nous imaginons le texte de la proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, flottant à la manière d’une bannière, avec des ondulations résonantes , avec de multiples spectres de fréquences .



ELLE est donc, entre autres, une façon de filtrer de nombreuses autres propositions de “valeurs” …
Chaque “Libre Égalité” , peut s’accorder “librement” avec toute autre :
Leurs attaches communes à l’ “Égale Liberté” dont elles se réclament, et qui fait que toutes “les libertés” se nouent et NouS nouent en La Liberté, n’en laisse pas pour autant chaque extrémité individualisée flotter librement, à la manière des “cils” d’une membrane biologique, ancrés “également” sur la “même membrane”, mais dont une extrémité s’adapte librement aux vicissitudes et aux ressources potentielles du milieu.
Bien sûr, d’autres métaphores macro- moléculaires se filent ainsi, de toutes sortes de “radicaux” venant se greffer sur une chaîne , depuis les Hélices simples ou doubles des ARN et ADN, aux chaînes protéiques et protéiformes d’ acides aminés : d’un côté l’articulation des “concaténations” , de filaments vibrionnants, se tortillant suivant les “degrés de liberté” de leurs liaisons “covalentes”, de l’autre des “radicaux” diversifiés et modifiables qui assurent par leur liaisons et déliaisons incessantes l’exploration de leurs surfaces de contact plus ou moins collectivement “complémentaires” dans la “reconnaissance” de leurs conformations spatiales.

Sur ces flots biologiques fluctuants de flux et de reflux des consciences animales “humanisantes”, de l’écume des cultures qui moussent en vagues à leur surface, ELLE donc, telle Aphrodite “née de l’ écume des flots”, ne cesse d’essayer d’émerger et d’explorer les innombrables combinaisons de ses formes possibles, à la fois LIBRE et ÉGALE à ELLE-MEME.
ELLE donc se tient, comme les algues flottantes de sa chevelure, “fluctuat nec mergitur“, à la surface agitée des “crises démocratiques” , recomposant les réseaux de ses interactions sociales qui la portent et qu’ELLE “constitue” en retour: ELLE et NouS qui sommes son “P.E.U.P.L.E.” ( “Projet Eternel Universel des Personnes Libres et Égales” ).

Si maintenant , certains se demandent, pourquoi et comment, malgré une certaine symétrie de la formule, l’Égale Liberté se trouve davantage stabilisée sur sa “Gauche” par les “attaches” universalisable de la rationalité , comme à la “hampe” invisible d’un drapeau, il s’agit en effet, de la façon dont une telle “Raison”, comme rationalité scientifique, sert de port d’attache au rayonnement des “Lumières”, Lumières toujours nouvelles, bien que marquées de nombreuses “traces” éparses des mémoires oubliées ou partiellement reconfigurées, car d’une certaine façon, bien sûr, La Liberté, s’est déjà de nombreuses fois “reconnue” dans des consciences humaines, individuelles ou collectives, et tout en se métamorphosant en explorant ses avenirs possibles, se re-spire ELLE-MEME des spirales galactiques des “Lumières”, reconnaissant en ELLE-MEME sa propre ÉGALE LIBERTÉ, renaissante de ses propres cendres éparpillées par les soubresauts de l’histoire.

Les fibres effilochées du texte de ce tissu mouvant, flottent au gré des vents de l’ Avenir, où chaque nouvelle vie individuée consciente d’elle-même, entretient l’ étincELLE de sa propre Libre Égalité, faisant et défaisant sans cesse les alternatives de ses attaches “sociales”, “politiques”, “culturelles” avec des milliards d’autres personnes possiblement “fraCternelles”.

Chacun·e donc – c’est Vous qui Voyez – peut ainsi, tout en portant son propre “étendard sanglant” ( et tant d’art étang-dard ) , peut s’improviser librement “guidant le P.E.U.P.L.E” du “P.E.U.” de sa Personne Libre et Égale, au fil de Mes Moires ( Trois Garces répondant aux Trois Grâces ) , puisqu’aussi bien les sillages de leurs traces se filant se refilent les unes aux autres, dans toute la singularité de leurs diversités.

SOUVENEVOUS de PALINILAP DROMEMORD ?
La navette de l’aller retour, de la TRAME, dessus-dessous, tissant ses motifs sur ou sous le droit fil des innombrables chaînes tendues.
CHAQUE LETTRE CAPITALE, sur la Succession des cordes tendues scandant l’instantanéité digitalisée de leur présence, se trame son propre motif alphabétique.
Ainsi I, L, F, E, où quelque LIFE FILE son FIEL.
SENS – SONS, et sa chevelure : Délie-là ! Médusée ?
Ainsi, naguère, Quipudep sur NOTRE TRONE ETRON s’amusait des Cent Vingt permutations de cinq lettres , RONET TERON est-il un TENOR ?

( SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS )

Antispécisme et antiracisme

Cet article débute par une lecture d’un article d’ AOC ayant le même titre :
“Antiracisme et antispécisme” , de François Jaquet.

François Jaquet y analyse la similitude des raisonnements et arguments en faveur de ces deux thèses, et cherche à montrer que si on est moralement “antiraciste” on devrait également être moralement antispéciste.

Évidemment tout dépend de ce qu’on entend par “moralement” , et c’est sur ce point qu’une confrontation du points de vue de François Jaquet avec celui que je défends sous l’appellation de “loi morale nouvelle” centrée sur la proposition de l'”Égale Liberté Libre Égalité” est possible.
Tout dépend en effet de la définition choisie de la “moralité”
Et en particulier du point de vue philosophique choisi :
– soit de considérer qu’il existe “une loi morale objective” , dont la valeur est fondée sur une croyance ( religieuse, ou autre … ) et dont le contenu est définissable à partir de ces références de croyance ou de “foi”.
– soit de considérer que la “loi morale”ne dépend pas elle-même d’un “libre choix” de celui qui y adhère, mais qu’elle suppose pourtant la liberté “morale” de la personne qui y adhère comme étant son “devoir” ( point de vue “kantien” ).
– soit de considérer qu’il n’existe pas de “loi morale objective”, et qu’il n’existe qu’une pluralité de références culturelles ou d’idiosyncrasies individuelles, que les personnes peuvent arbitrairement et subjectivement considérer comme leur “loi morale”, mais sans pouvoir raisonnablement l’imposer aux autres, sauf à tomber elles-mêmes sous le jugement moral des autres qui considèrent une telle imposition comme “immorale” …
– soit, pour les personnes qui choisissent librement une position similaire à celle que je propose ( “Égale Liberté Libre Égalité” ), une position de “loi morale nouvelle” qui n’a de valeur “universalisable”, en tant que principe d’ “Égale Liberté”, que par et pour les personnes qui font chacune souverainement le même choix d’Y adhérer, et donc d’adhérer également symétriquement au principe de la liberté personnelle d’un tel choix que j’appelle “Libre Égalité”.
Une telle symétrie ou réciprocité de l’ “Égale Liberté” et de la “Libre Égalité”, si elle peut être “comprise” par beaucoup, ne peut cependant produire d’adhésion “morale” que sous l’expresse condition de la “Libre Égalité” de la personne en question, qui, aussi librement que je l’ai fait, produit cette même double “proposition”.

Par rapport au problème initialement posé dans l’article, au sujet de l’analogie entre “antiracisme” et “antispécisme”, la question est alors de savoir, dans les deux cas , si les organismes individués concernés, ont en effet la capacité minimale pour pouvoir se représenter leur propre “liberté personnelle” et la comparer à celle des “autres”, car la “Loi Morale Nouvelle” que je propose suppose, par définition, une symétrie ou réciprocité des points de vue de ces “personnes souveraines libres et égales” , PEU importe par ailleurs les propriétés spécifiques de leurs “incarnations réelles” respectives.

Y

Parmi toutes les LETTRES qu’en effet l’ ALPHA BETA antique nous propose, pour que nous en disposions, J’ai déJa Joué avec plusieurs d’ ENTRE ELLES.

IcI donc Je choisis le “Y”, dont la bYfurcation saute aux Yeux .
J’Y suis, J’Y reste.
Où ça ? ça Y est ? C’est Vous qui voYez

Où vous mène l’hYmne de cet hYmen ?

En général, quand je renvoie à un tel “Y” sYmbolique, c’est à la suite d’une question qui me serait posée à propos de l’ “ORIGINE” de mes propositions, en particulier concernant la Proposition “ELLE” , concernant l’articulation ENTRE “EL- et “-LE” .

Mais “ELLE-MEME” est sa propre “origine”. dont l’ “auteur” supposé, “MOI-MEME” , est aussi multiple que vous le voudrez en quelque “dissémination dérridienne” .
Ainsi la célèbre “Mariée mise à nu, par ses célibataires, MEME”.,
Notre “Grand Verre” à tou·te·s
( Marcel se mare, seul, MEME , car “étang d’eau né” … )

Et vous pouvez, même, en rechercher des traces de toutes sortes dans un passé passif, ou dans de simples JE – JEUX homophoniques ( le fameux “homme au faux nid” où dans le Home de l’homo sapiens l’homo gène gêne ).
Certain pensent sans doute ici à la “Vallée de l’ OMO

Vous Y êtes donc aussi, là où toute les “identités” bifurquent et construisent leurs explorations arborescentes “infiniment” ouvertes.

Vous pouvez donc aussi entendre que l’ “OR Y GYNE” , et le CYGNE aussi.

L’ appel de la P.E.L.L.E

Encore un jeu de mots “faune-éthique” , direz-vous !

Remarque :
L’ acronyme “P.E.L.L.E.” est bien sûr composé de la capitale “P.” et des 4 lettres de l’ acronyme “ELLE” dans leur signification désormais habitu-ELLE dans mes écrits ( “Égale Liberté Libre Égalité” ).

La lettre initiale “P” de “PELLE” peut ( mais elle peut peu ) concerner notamment deux expressions :

Soit la “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“,

Soit le “Projet de l’ Égale Liberté Libre Égalité

1. “Proposition” peut être aussi pris au moins en deux sens :
– un sens logico-grammatical : en ce sens il s’agit de l’ expression “Égale Liberté Libre Égalité” elle-même, en tant que suite de mots ou “signifiants” stabilisée par l’usage que j’en fais dans mes écrits
– un sens actif plus fort : le fait que je “propose” cette “proposition” à votre jugement et/ou votre adhésion éventuelle : c’est ma “proposition”, mais c’est vous qui “disposez” : je pose cette expression “en avant” ( pro- ) à l’examen de votre attention éventuelle, mais “c’est vous qui voyez

2. Le P de “PELLE” peut signifier aussi le “Projet de l’ Égale Liberté Libre Égalité” :
Un tel “Projet” est activement plus fort qu’une simple “Proposition” :
Il implique une “projection” temporelle dans un futur possible ou du moins “imaginable” , et suppose une “mobilisation” possible d’énergies en faveur d’un tel “Projet”. Là où la “Proposition” est encore seulement un centre d’ “attention” et de “libre examen” possible, parler de “Projet” suppose de poser les Problèmes de la “réalisation” possible ou non d’un tel “Projet” découlant de la “Proposition” .

Pour “moi”, comme auteur conjoncturel et contingent assumé à la fois de l’ expression “Égale Liberté Libre Égalité” , cette expression n’est pas simplement une “Proposition” , mais bien également déjà le “Passage” ( “pas sage” pas si sage que ça … ) à un “Projet” .

Quant à Vous, Vous pouvez donc aussi traduire le “P” de “PELLE” soit comme le P de “Proposition” , soit déjà un Peu Plus, comme le P de “Projet” :

Après avoir “compris” ce que signifie la “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“, c’est aussi Vous qui Voyez si d’une telle “compréhension” Vous Voulez passer à une certaine Volonté de réalisation possible en tant que “Projet de l’Égale Liberté Libre Égalité” : ce en quoi un Passé et un Présent de la “Proposition” préparent la dimension d’un “Futur possible” dans un “Projet”.

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma dame…
las le temps non, mais nous nous en allons …

Ainsi donc Vous pouvez entendre aussi l’ “Appel de la PELLE” déjà dans le célèbre Sonnet à Marie de Ronsard :

Sonnet à Marie

Je vous envoie un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies ;
Qui ne les eût à ce vêpres cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.

Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de temps cherront, toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma dame
Las ! le temps, non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame ;

Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle.
Pour c’aimez-moi cependant qu’êtes belle.

Pierre de Ronsard


ELLE et l’ “accord avec soi-même”

Cet article s’appuie sur un dossier publié dans PhiloMag en septembre 2023 :

“Peut-on être en accord avec soi-même ?”

Les analyses qui y sont développées peuvent “nous” être très utiles, pour à la fois nous distancier consciemment de la masse considérable de nos conditionnements statistiques inconscients, et faciliter par là même leur mise en “cohérence”, qui n’est pas qu’une “co-errance” .

En effet la proposition “ELLE” est fondamentalement une façon de formuler la question de la “cohérence personnelle” , à la fois intra-personnelle et inter-personnelle, et de poser la réciprocité form- ELLE symétrique de la proposition “Égale Liberté” au sein d’un “collectif inter-personnel” construisant ainsi une sorte de “volonté générale” se donnant collectivement les moyens d’amplifier l’implémentation de cette “Égale Liberté” dans le réel ( social, politique, juridique, institutionnel, culturel, etc. ) et d’autre part de la régulation de la “Libre Égalité” interne à une personne individuée en situation en tant qu’elle se construit à travers son propre débat intérieur intra-personnel où ses différentes composantes partielles cherchent à construire “librement” sa propre “volonté personnelle” .

Certes, en tant qu’ “individu”, la personne “appartient” à toutes sortes de collectifs plus ou moins formels ou informels, qui modèlent inconsciemment la représentation qu’elle se fait d’ “elle-même” et de son rapport aux autres “individus-personnes” ( relativisme social, culturel, etc. ).
Mais précisément, par “personne“, nous entendons une capacité de mise en tension régulatrice de l’ensemble des “déterminations individuelles” pour l’ essentiel inconscientes d’un individu, avec une décision proprement fondatrice de la personne de se penser et de se vouloir projectivement comme une “personne” , donc capable de ne pas être seulement le “jouet” passif de ses propres conditionnements, mais un principe actif régulateur unifiant la “volonté personnelle”.

Une telle conception de la “personne”, proche de ce que Rawls appelait “personne libre et égale”, est aussi à rapprocher de la notion psycho-linguistique de “personne” au sens de la situation d’un “sujet parlant-pensant” , qui se positionne en “première personne : “JE”, et qui s’adresse à d’autres “personnes” en “deuxième personne” (” TU”, “VOUS” ), avec une réversibilité possible de cette “dualité” première personne / deuxième personne, dans ce qu’on appelle généralement un “dialogue” . Remarquons que cette réversibilité est récursive en ce sens qu’aussi bien, de la position “en première personne” je peux m’adresser “à moi-même” en deuxième personne : “je” me parle et “je” ré-écoute ce que “je” viens de dire”.
Ce bouclage intérieur intra-personnel possible des “dialogues intérieurs”, est alors corrélatif des “dialogues” conversationnels “extérieurs” entre des “interlocuteurs” se considérant comme des personnes distinctes, tout en pouvant avoir un “objet de discussion” commun, dans un espace sémantique et syntactique partagé, chacun pouvant partiellement anticiper ce que son interlocuteur “va dire”,, finir éventuellement les phrases des autres, etc.

Que cette décision de se penser comme une “personne”, soit “elle-même” un “résultat” de l’interaction de nombreuses “forces” inconscientes à l'”origine”
( en particulier de l’évolution socio-culturelle d’ Homo Sapiens ), n’empêche en rien l’auto-détermination de la personne pour autant qu’elle choisisse de vouloir s’auto-déterminer : C’est donc bien la mise en “projet” d’un “sujet” qui se veut comme tel – comme constituant – qui permet à la boucle régulatrice de la personne de mettre en cohérence la multiplicité incohérente voire contradictoire de ses dimensions d’ “objet” déjà constitué de se penser soi-même comme une “personne”.
La méta-boucle de la liberté en acte est bien sûr “dépendante” des ressources multiples dont elle se nourrit, mais c’est précisément sa propre méta-capacité de reconstruction permanente d’un tel “bouclage” qui permet de maintenir en équilibre dynamique la “fermeture de la boucle” de son “identité personnelle” et les dynamiques exploratrices d’ouverture, à la fois spontanées et provoquées de l’ extérieur, qui assurent le renouvellement adaptatif de la boucle dans un environnement global divers et changeant.

La question de la “liberté” proprement dite ne se trouve donc jamais seulement là où “on” se demanderait si “on” est libre ( préalablement à sa propre libre décision d’être libre ) , mais bien là où JE décide, par et pour moi-même “en personne“, de me penser comme libre et donc de prévoir et préparer les moyens et ressources de l’ auto-conservation d’une telle liberté.

En particulier, comme cette auto-conservation de la liberté doit être elle-même auto-posée par elle-même librement, il n’ Y a, par définition, aucune autre limitation à une telle liberté que celle qui ouvre simultanément cette même liberté radicale pour toute autre “personne” qui ferait elle-même ce libre choix.

Une conséquence de cette décision concernant le rapport de la “vie” et de la “mort” ( et qui n’est pas nécessairement partagée par d’autres personnes …) :

Il en résulte que l’auto-conservation de la LIBERTÉ se place délibérément au-delà de la distinction entre “vie” et “mort” et qu’ELLE contient donc, en ELLE-MEME, le principe de la réciprocité du passage “Vie /Mort” : la libre décision d’une personne d’être et de rester libre, ne peut certes être activée “en acte” pour elle-même, que lorsque cette personne est encore “vivante“, mais la possibilité, ou le potentiel “en puissance” de son retour à l’état “vivant”, “survit” du simple fait de sa volonté ( actuelle ) de laisser une telle voie de retour ouverte :

“Je” pourrai “revivre” ( en tant que “personne libre et égale” ), si j’accepte qu’à la “mort” de ma vie singulière actuelle contextualisée, il n’y ait aucune contradiction entre ma propre “renaissance” dans une forme vivante de “personne” – dans laquelle “je me” reconnaitrai consciemment – et la “naissance” non seulement de cette nouvelle forme vivante particulière – mais de toute autre forme vivante alors actuelle dans l’ Univers – qui se reconnaitrait elle-même comme “la même personne” que celle que je suis aujourd’hui.

Une telle réversibilité est aujourd’hui encore techniquement impossible, de même d’ailleurs que la réversibilité d’une “fusion / défusion” des expériences de conscience de soi individuelles, qui supposerait un minimum de connectivité réversible beaucoup plus forte possible entre deux ou plusieurs cerveaux , par analogie avec le type de connectivité existant aujourd’hui entre les deux hémisphères de notre cerveau, et permettant aux ressources neurologiques de ces deux hémisphères de collaborer à la constitution d’un même “état de conscience de soi” , renforcé bien sûr par la présence de ce cerveau dans un corps par ailleurs biologiquement “intégré”.

La possibilité d’une réversibilité temporelle “vie/mort” est donc à mettre en rapport avec la possibilité d’une réversibilité spatiale de la connectivité “fusionnelle/défusionnelle” entre une pluralité de cerveaux conscients, pouvant “fusionner” partiellement en fonction des circonstances et de leur commun consentement à une telle fusion en une même expérience de “conscience de soi” , et le choix réciproque de dé-fusionner lorsqu’il est intéressant ou utile pour chaque conscience partielle de se penser comme volonté et capacité de décision autonome.


A cette place là, où JE ne suis qu’à la mienne, comme conscience de soi autonome, VOUS pouvez bien sûr Y être aussi ou “également” … si VOUS en décidez ainsi pour VOUS même :
C’est donc bien “Vous qui Voyez” comment réguler vos propres voix et voies équivoques.

Il est fort probable que dans de prochains progrès scientifiques et technologiques, cette question de la fusion / dé-fusion d’une conscience individuée en une pluralité de consciences de soi autonomes et inversement, devienne une question , non plus seulement d’imaginaire de science-fiction, mais bien d’expérience “humaine” ( et “trans-humaine” … ) effective possible,
et donc de la question, pour tous et pour chacun, de sa propre prise de position “normative” ( éthico-politico-juridique ) par rapport à une telle possibilité.

Remarque : Cette perspective de relativisation future de la “vie” et de la “mort”, me fait bien sûr poser très différemment les questions de l'”identité personnelle” et de “philosophie de la vie et de la mort” que ne le font d’autres “philosophes” , comme par exemple François Galichet dans “Mourir délibérément ?”. Et cela bien que nous militions dans une même association “Ultime Liberté” !
Mais précisément : la même “Liberté de penser” ( ?) ne saurait contraindre quiconque à penser la même chose à propos de la “vie” et de la “mort” ou de l’ “identité personnelle”.
Quant aux possibilités scientifiques et techniques vraiment “futures”, personne n’en SAIT rien aujourd’hui … sinon elles seraient déjà au moins partiellement “en vue” …
Les projections lointaines sont donc le fait, soit de “croyances” que chacun peut librement construire ou “répéter”, soit de décisions “normatives” personnelles, elles aussi liées à la liberté en acte de chacun.

A titre personnel, comme je l’ai déjà plusieurs fois répété, je ne confonds pas ces trois modalités de réflexion :
– celles concernant la “vérité” ( le réel tel qu’il peut être scientifiquement analysé et où une “universalisation” provisoire des conceptions est possible), – – celles des goûts et les croyances et “perspectives singulières” que chaque personne doit pouvoir librement élaborer, développer ou modifier “à sa guise”
– celles de la “normativité” éventuellement inter-personnelle possible à construire ( éthiquement, politiquement, juridiquement ), à partir de la problématique de la Liberté “ELLE-MEME” …, comme “Également Libre et Librement Égale”.

Crise politique démocratique et crise des “valeurs républicaines humanistes universalistes”

Il est possible de s’appuyer pour une telle analyse,
– d’une part sur des aspects “conjoncturels” d’une telle crise dans l’actualité plus ou moins proche, du type : constat du virage “illibéral” actuel de nombreuses sociétés politiques précédemment considérées comme “démocratiques”, dérive droitière de l’échiquier politique, augmentation de la conflictualité politique et de l’impossibilité croissante de débats démocratiques pacifiques, crise institutionnelle en France liée à l’inexistence d’une majorité stable au sein l’assemblée nationale, etc. ,

– et d’autre part sur une analyse des aspects plus “structurels” d’une crise en profondeur non seulement des institutions nationales, mais plus généralement de l’ensemble des institutions qui, à tous les niveaux d’organisation sociale, étaient supposées réguler les conflits normalement émergents dans les sociétés démocratiques, y compris au niveau des relations internationales.
Par exemple l’impuissance juridique et politique des grands textes des « droits humains » et des institutions juridiques internationales mises en place au lendemain de la dernière guerre mondiale.

C’est ce deuxième aspect de « crise en profondeur des institutions humaines» que j’aborde ici.

Autrement dit, la question est de plus en plus posée, à tous les niveaux, de la façon dont des personnes humaines peuvent se ré-organiser socialement, parce que tous les anciens cadres politiques, économiques, sociaux, culturels, etc. ,
se révèlent de plus en plus incapables non seulement de “résoudre” , mais même de “poser” correctement les problèmes éthiques, juridiques et politiques ( ou “axiologiques et normatifs” ) auxquels l’humanité est actuellement – et dans un avenir prévisible- confrontée.

Je ne prétends pas bien sûr substituer mon analyse personnelle aux innombrables analyses en cours ou déjà proposées concernant cette situation d’instabilité permanente et de crise accélérée de la “gouvernance” des sociétés.

Un des aspects de cette crise se trouve précisément, pas seulement au niveau de la construction des propositions morales, juridiques, politiques, normatives en général, mais bien également au niveau de la possibilité même de constituer des références ou “base d’information” ( cf Amartya SEN ) de “savoirs” ou de “connaissances” partageables sur ce qu’est le “réel” et d’émettre des jugements explicatifs rationnels sur l’ état du monde et des évolutions en cours ou prévisibles. ( La prétention de certains de s’appuyer sur des “vérités alternatives” ou des “faits alternatifs” )


******

Je rappelle donc, pour ma part, deux décisions personnelles que j’ai prises depuis longtemps, et dont je propose en effet le libre partage à d’autres personnes.

1. Du point de vue de la connaissance du réel, des “faits” et de la capacité à expliquer le fonctionnement du réel, qu’il s’agisse des structures physiques fondamentales de l’univers physique, de l’organisation du monde biologique vivant dont nous ne pouvons connaître encore aujourd’hui qu’une version proprement terrestre, ou de l’analyse explicative des organisations sociales et culturelles spécifiquement issues du déploiement de l’ espèce humaine ( “homo sapiens” ou plus généralement du “genre homo” ), je fais et je propose aux autres personnes de faire confiance à la capacité de la “démarche scientifique” et des diverses “communautés scientifiques” qui la mettent en œuvre, de récolter et de décrire progressivement à la fois les données issues de ce réel et d’en formuler des théories explicatives possibles, “dans l’état actuel des connaissances“, dont on sait qu’elles sont à la fois provisoires, mais cependant, pour les plus fondamentales ( physique quantique, physique relativiste ) , suffisamment solides … jusqu’à nouvel ordre, par une remise en cause elle-même scientifique et non par de supposées “vérités alternatives“.

C’est pour moi – et pour beaucoup d’autres personnes faisant ce même choix – , la seule possibilité d’avoir un socle de références communes en matière de connaissance du réel.

Certes, de nombreuses autres prétentions à la connaissance du réel, soit individuelles, soit collectives, peuvent avoir une pertinence locale liée aux points de vue perspectifs locaux de ces observateurs sur un tel “réel en soi” commun supposé indépendant des représentations que nous nous en faisons : par définition le concept général de « réel », notamment tel qu’il est supposé par la science, ne se réduit pas à la « perception » ni à la « connaissance » que nous en avons, mais présuppose que du « réel » existe avant que nous en ayons une connaissance consciente et avant que nous en ayons construit des représentations, y compris des explications théoriques scientifiques.

Mais à ce « réel indépendant » ( dont nous sommes aussi fondamentalement partie prenante ), nous avons un accès partiel, même s’il est très problématique  :
Accès à la fois par notre constitution physico-biologique dont l’évolution nous a permis d’y survivre jusqu’à présent et qui se manifeste dans nos capacités perceptives et d’action, et par une approche beaucoup plus récente et théorique, appelée « science », cherchant à construire une connaissance universalisable de ce réel, en formulant des modèles théoriques les plus indépendants possibles des situations et perspectives locales de tel individu ou groupe humain particulier.

Mais ces différentes perspectives relatives sur le réel, provenant du vécu en situation de ces personnes incarnées, ne peuvent pas prétendre se substituer à la procédure générale universalisable mise en œuvre dans le champ de la connaissance scientifique rationnelle, pour dégager progressivement un faisceau rationnellement et logiquement cohérent de points de vue formellement universalisables , en attendant une meilleure cohérence future possible ( exemple : les rapports entre relativité générale et physique quantique )

Il s’agit bien ici d’un CHOIX épistémologique, que je suppose en effet librement partageable par un très grand nombre de personnes humaines, et qui constitue un “postulat de rationalité scientifique” qui peut être commun, même avec toutes sortes de visions axiologiques normatives que je ne partage pas, à condition bien sûr que ces autres visions axiologiques normatives acceptent de faire également la différence entre d’un côté le constat objectif scientifique des données du réel et des explications théoriques de ces données du réel, et d’un autre côté les références axiologiques normatives subjectives et/ou culturelles auxquelles ces visions du monde choisissent de se référer.

Or, c’est précisément cette distinction et cette “démarcation” ( au sens de Popper ) entre les connaissances et théories scientifiques et les autres types de discours, philosophiques, théologiques, éthiques, politiques, juridiques, etc., que certaines autres positions philosophiques ou idéologiques que la mienne récusent.

Ceux qui, quelles que soient leurs différences par ailleurs, pensent qu’il n’existe aucune distinction fondamentale à faire entre des connaissances à valeur “scientifique” et les autres types de discours idéologiques, politiques, éthiques, philosophiques etc. , ne peuvent alors pas avoir avec ma propre philosophie de véritable débat pertinent, puisqu’il n’existe alors aucune base commune pour juger en commun simplement de ce qui est “vrai” ( ce qui “existe” pour tous, ce qui est du “réel” et/ou du “factuel” pour tous, plutôt qu’une fiction idéologique ou “culturelle” particulière ou locale quelconque ).
Nous pouvons alors continuer à débattre, par pur plaisir de “causer” au café du commerce ou au salon philosophique, mais nous savons alors d’avance que ces “débats” seront impossibles à conclure, et qu’il faudra laisser chacun faire ses propres choix philosophiques personnels … ou risquer d’être en état de guerre symbolique, voire de guerre physique, si certains prétendent imposer à tous leur propre version de “vérité alternative” …

Plus de débats sérieux possibles avec des croyants complotistes, ou qui pensent que leurs références et valeurs philosophiques, politiques ou morales, ou “culturelles” en général peuvent se substituer à une connaissance scientifique du réel.

Ne reste-t-il alors rien d’un “fond commun universalisable”, malgré l’incompatibilité de ces prises de position, et notamment le refus par certains, de l’arbitrage scientifique en matière de connaissance “factuelle” ou “objective” du réel ?

SI : partout où ceux-là mêmes qui sont en théorie les plus hostiles à la distinction d’une connaissance “scientifique” rationnelle, tout en niant la valeur de connaissance à la science, acceptent pourtant, dans les faits par leur comportement concret, d’utiliser les moyens et ressources TECHNIQUES, dont l’existence n’est proprement compréhensible que par les connaissances scientifiques qui ont permis leur invention.
Ainsi par exemple un intégriste religieux qui nierait toute pertinence à la physique fondamentale contemporaine, mais qui ferait une confiance tout aussi aveugle à la fiabilité de son téléphone portable que n’importe quel autre utilisateur de “technologies nouvelles”, ou qui, pour ses fins politiques, ferait de facto bien plus confiance à la technologie nucléaire ou à une arme laser, qu’à la “prière” et à l’acte de foi en la “toute-puissance” de son “dieu” …

***


2. En ce qui concerne mes choix “axiologiques normatifs”, je me propose de les référer tous désormais à la valeur centrale de ce que j’appelle
la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” :

– Il s’agit de considérer qu’en matière “axiologique normative“, il est parfaitement possible d’articuler :
un principe général d’ “Égale Liberté, fondement des institutions juridiques et politiques que peuvent vouloir se donner en commun des “personnes libres et égales“,
– et une liberté personnelle de différenciation, précisément garantie à toutes ces personnes libres et égales“, de choisir leur propre mode de vie et d’existence, esthétiquement, en termes de croyances, de goût, et de mode de relation avec d’autres personnes , dans la mesure même où elles acceptent cette même liberté de différenciation personnelle pour les autres “personnes libres et égales“.
Les modalités plutôt “individuelles” ou “collectives” de tels choix esthétiques, de modes de vie ou de croyances idéologiques préférentielles personnelles ou culturelles sont alors aussi laissées à la “personne libre et égale” elle-même.

Mais l’acceptation du principe général d'”Égale Liberté” lui-même ne vaut que par et pour les “personnes libres et égales , qui font elles-mêmes ce libre choix … et qui acceptent donc aussi que les autres ne fassent ce choix que librement, et non sous une quelconque contrainte ou obligation préalable : elles acceptent donc aussi le principe réciproque de Libre Égalité“.

C’est en cela que ma proposition complète d'”Égale Liberté Libre Égalité“, n’a aucune prétention de “normativité originaire” ou d’une quelconque “universalité a priori“, puisque “E.L.L.E.” n’a de valeur ( éthico-politique ) que par et pour des personnes qui en font le LIBRE CHOIX PERSONNEL.

Je, comme auteur de cette proposition, ne peut en affirmer la valeur d’adhésion que pour moi-même, en mon nom personnel, et n’y ajouter, comme extension possible à d’autres personnes que la POSSIBILITÉ, dont ces autres personnes ( “C’est Vous qui voyez …” ) prennent ou ne prennent pas, ou prendront ou pas dans le futur la même libre décision personnelle.

Tous ceux qui se lamentent aujourd’hui de ne pas voir de perspective possible ou de “grand récit” qui viendrait redonner un renouveau d’espérance “à gauche” ou d’une façon plus générale aux “valeurs humanistes universalistes, républicaines et démocratiques”, pourraient donc au moins se demander si la perspective que je propose d’un “Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité” ne pourrait pas, par hasard, correspondre à ce qu’ils cherchent si “désespérément”.

… Mais pour cela un certain nombre de “révisions déchirantes” sont peut-être nécessaires dans les anciennes conceptions “humanistes universalistes” et/ou “de Gauche”, surtout dans leur relation supposée évidente avec une conception de la “République française” et de la “Nation française” ou du “peuple souverain” …

Car le seul “peuple souverain”, au sens fort de la souveraineté, auquel JE me réfère comme collectif de “volonté générale” éthico-juridico-politique légitime, correspondant aussi à ma volonté personnelle est le “P.E.U.P.L.E.” :
c’est à dire le “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales“,
en effet librement constituable par et pour ces “Personnes Libres et Égales, et intrinsèquement indépendant des localisations “originaires” particulières des personnes physiques dans l’espace et dans le temps, puisque ne dépendant que de leur libre volonté et décision personnelle, actuelle ou future, ou même rétrospectivement, de ce que de nombreuses personnes aujourd’hui disparues ont pu, plus ou moins consciemment et librement, valoriser comme leur propre “Égale Liberté” …

Quant à Vous … C’est Vous qui voyez ...

L’objection de l’impuissance d’une formule trop “abstraite” pour construire des effets significatifs dans le “réel”.

Je fais ici l’hypothèse que beaucoup de lecteurs de la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , peuvent dire : Oui en gros je peux être d’ accord avec cet idéal ainsi formulé, mais cela ne me permet pas d’avoir plus d’idées concrètes suffisamment claires pour savoir comment inscrire un tel projet idéal dans la réalité des problèmes globaux actuels de l’humanité, ni dans ma propre pratique quotidienne dans mon environnement local.

Cette objection a été souvent formulée à l’ encontre de beaucoup d’autres formulations “théoriques”. Un exemple célèbre se trouve dans la formulation de l’ objection analysée par Kant :
Sur l’expression courante : c’est bon en théorie, mais non en pratique

Je peux donc essayer de répondre au fond ( et donc “en théorie” … ) aux objections de ce type qui peuvent être faites par des lecteurs de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, et qui consistent à énoncer simultanément un accord “théorique” du lecteur avec ma proposition, mais un désaccord concernant les possibilités “concrètes” de mettre une telle proposition “en application pratique” dans le réel :

1. Dans l’immédiateté de la formule elle-même (et d’ “ELLE-MEME” … ) ,
je rappelle que sa formulation “théorique” ne comporte pas uniquement la partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), dont en effet l’ “application” concrète dans le réel peut poser des problèmes très similaires à toutes les formulations de principes moraux ou juridiques ou normatifs en général “théoriques” qui se voudraient “universels a priori”.
C’est précisément l’adjonction de la “partie droite” ( “Libre Égalité“) qui déplace le problème de sa généralité abstraite ( ce sur quoi le “collectif” d’un “NouS , le P.E.U.P.L.E.” pourrait être constitué ), vers les agents réels que Vous pouvez librement choisir de devenir, en Vous instituant vous mêmes, en toute “autonomie”, comme “personne libre et égale”, et donc en Vous chargeant vous-mêmes, sans avoir à attendre que qui que ce soit ne vous prescrive la marche à suivre, de la façon dont Vous pouvez vous mêmes “en personne” articuler votre “accord théorique, abstrait ou formel supposé avec ma proposition, avec les conditions du “réel” que vous incarnez vous-mêmes pour vous-mêmes, en tant qu être humain, ou en tant que tout ce que vous voudrez vous attribuer comme identité réelle particulière ou singulière incarnée dans le “réel concret” que vous prétendez “objecter” à la formulation abstraite désincarnée.
Car, en effet, si Vous ne faites pas Vous MÊME ce libre choix de participer, en personne, au travail d’articulation, en Vous MÊME, de la conception et de l’ estime de Vous MÊME que Vous Vous attribuez en toute autonomie, avec l’ ensemble des conditions empiriques concrètes de votre existence “humaine” , y compris physiques, biologiques, ( et bien sûr … sociales, économiques, politiques, culturelles, etc.), personne ne pourra – dans le cadre de la proposition “ELLE”, le faire entièrement “à votre place” : c’est très exactement la signification de l’adjonction de la partie “droite” ( “LIBRE ÉGALITÉ”) à la formule théorique globale.
Il n’y a donc que Vous ( “C’est Vous qui Voyez” ), qui puissiez articuler et coordonner de façon proprement personnelle votre adhésion théorique supposée à ma proposition “ELLE” et la façon particulière voire singulière dont Vous pensez pouvoir “objecter” des ressources ou contraintes “concrètes” à une telle adhésion.

SI Vous choisissez ( C’est aussi Vous qui voyez ) de considérer que Vous ne pouvez pas adhérer “pratiquement” ou “concrètement” à la proposition “ELLE”, en reconnaissant ainsi votre propre impuissance “pratique” personnelle à Y participer à votre façon, Vous ne pouvez pas non plus prétendre que Vous seriez “théoriquement” d’accord, car la formulation “théorique” en question suppose la double libre adhésion, non pas simplement à un “principe théorique formel général d’ Égale Liberté“, mais à votre propre libre affirmation de votre LIBERTÉ personnelle dans la constitution de l’ ÉGALITÉ que Vous voulez Vous voir reconnue dans la mesure MEME où Vous choisissez de la reconnaître à d’autres “personnes libres et égales“:
Affirmer votre adhésion “théorique” à ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, mais prétendre ne même temps ne pas savoir du tout , Y compris simplement en “votre propre personne”, comment commencer à articuler cette formulation “théorique” avec votre “réalité pratique concrète”, est contradictoire, car ce que ma proposition formule précisément, en termes théoriques formels, c’est qu’il est POSSIBLE à une “personne libre égale“, de participer librement à l’établissement d’une commune “Égale Liberté“, précisément si et seulement si cette personne décide elle-même de le faire, en toute autonomie, et décide donc en même temps que c’est bien à “elle-même” qu’elle “demande” de le faire, et qu’elle n’a donc plus à obéir en cela à une quelconque loi hétéronome extérieure à “elle-même en personne”.

2. Il faudra se rappeler, que tout en présentant de fortes analogies avec le projet kantien, ma propre proposition “ELLE” est fondamentalement différente ( et c’est pourquoi je parle de “Loi Morale Nouvelle”, et marque ainsi notamment la prise de distance avec la “Loi Morale” au sens kantien ( et notamment avec ses idées du “devoir” ou d’un “impératif catégorique” considérés comme “universels a priori” ).
La “Loi Morale Nouvelle” ne donne donc pas prise de la même façon aux critiques habituellement faites au “formalisme de la loi morale kantienne”, tout simplement parce qu’ “ELLE” ne prétend pas être une “loi morale universelle a priori” , mais bien une “loi morale” qui ne vaut que “par et pour les personnes libres et égales qui, par définition, se considèrent elles-mêmes comme telles et dont la “volonté générale” commune ne “vaut” que par et pour cette libre adhésion personnelle.
Ce NouS est donc, par définition, constitué par des “personnes libres et égales” qui choisissent librement personnellement de se définir comme telles, et acceptent donc tout aussi librement les conséquences qu’elles peuvent tirer d’une telle libre adhésion.
Cette “responsabilité morale nouvelle” se déduit alors directement de la continuité de la volonté personnelle propre de chaque personne “constituante” , puisque chacune sait pertinemment qu’elle ne peut absolument rien “exiger moralement” d’autres “personnes libres et égales” si elle n’accepte pas elle-même de se conformer d’ “elle-même” à une telle exigence qu’elle choisit volontairement de partager avec d’autres “personnes libres et égales” ).

Il est facile de comprendre en quoi une telle “exigence morale nouvelle” est toujours en même temps une exigence “radicale” de liberté personnelle ET d’ égalité de cette liberté personnelle pour toute autre “personne libre et égale” qui fait ou ferait un jour ce même choix ( ou qui l’ aurait fait implicitement dans le passé ).
Il est bien sûr POSSIBLE d’avoir d’autres points de vue de “moralité” ou de “normativité” personnelle ou collective que celle de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” que je propose. Cette POSSIBILITÉ d’une part est constamment perceptible dans les faits, et est aussi, par définition, posée par ma proposition elle-même, puisqu’ELLE propose que son “Égale Liberté” soit en même temps “Libre Égalité”.

Remarque : Je rappelle que la possibilité de poser une “définition” est , “par définition”, ouverte à tout “auteur” qui décide de définir les termes de son propre discours, à sa propre façon …
( Elle s’est traduite depuis longtemps dans la “modernité” même de la liberté de conscience, de pensée, et d’expression et de “création littéraire ou artistique” ).
Bien évidemment, du fait que je PEUX inventer n’importe quelle expression linguistique “nouvelle” ( D’un quelconque “simili-chimili-smilblick charabiscoté – mais nez en moins escribable” , en donnant à la suite de ce terme une expression définitionnelle un peu plus “compréhen-sensible” pour un “lecteur” potentiel dont je voudrais qu’il comprenne un minimum le “sens” qu’il peut lui-même attribuer à cette nouvelle expression … , il ne résulte en aucun cas que ce lecteur potentiel doive accepter une telle “définition”, ni surtout Y prêter une quelconque attention :
Il est tout aussi libre de prétendre ne rien comprendre à ce “charabia”, que je suis libre d’écrire une “définition” incompréhensible d’un mot nouveau incompréhensible …
Et je ferai par conséquent, un certain libre effort d’usage commun proportionnel à l’effet de libre écoute, attention ou “respecte que j’en attend des autres. Si je ne veux pas faire un tel effort à destination de certains lecteurs ou auditeurs potentiels, je ne peux pas non plus, ni attendre d’eux qu’ils fassent un tel effort de création ou de définition spontanément compréhensible dans une langue commune, ni attendre d’eux qu’ils fassent un effort contraint ou obligé pour suivre les méandres de ma propre licence linguistique poétique ou artistique.
Toute “liberté” de ma part dont je souhaite la libre reconnaissance par d’autres
( pas par “tous” … ce qui est ), je me dois, par libre définition de ma propre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, essayer un minimum de la suivre, car sinon, en effet, je ne “définis” rien, pas plus qu’une “règle du jeu” qui changerait en permanence au gré des humeurs et des intérêts accidentels locaux de tel ou tel “joueur” , ne pourrait constituer un “jeu” identifiable, et n’aurait aucun intérêt pour aucun “joueur”, sauf pour ceux qui accepteraient une “triche généralisée”, mais qui évidemment ne pourraient jamais prétendre que d’autres “ont triché” plus qu’eux-mêmes. Tout “jeu de triche” défini suppose une méta-loi que des “joueurs” acceptent explicitement ou implicitement de suivre.

3. Cependant il pourra être utile de voir en quoi les critiques de ma propre proposition peuvent en partie être similaires à celles qui ont été faites à la formulation “théorique” de la loi morale kantienne, dont notamment la célèbre formule de Péguy “Le kantisme a les mains pures mais il n’a pas de main?