InselHin

I n s e l h i n par Gérardt sous ce signe que la mer Méditerranée, celle de tant d’îles réelles ou mythifiées, devient le désastre du monde, le règne de la mort de ceux qui croient s’y sauver.
La disparition, le trouble, la suspension du refuge, et pourtant la force de la vie qui nous oblige — c’est ce que le poème sait montrer et dire.

Hors de l’actualité méditerranéenne des naufrages d’émigrés à la recherche d’une terre à vivre, le “Hin” de Inselhin , peut aussi phonétiquement se traduire par “détruit” : les îles sont donc détruites, cassées .
Dans la mythologie “pasiphique”, l’ “État du Tas”est une telle île, comme un “tas de gravas”. Et dans la perspective de “L’art d’escalader l’Everest” de 2005, il s’agit aussi métaphoriquement de l’ “État de l’Art” , puisque ce “TAS” ou “Ile de Lade”, résultait de l’ effondrement d’un TABLEAU dont il ne restait , suspendu, qu’un cadre vide.
Rappelons aussi que c’est sur ce “TAS” que subsistait un fameux “Trône”, dit “Trône de Quipudep” – parent proche du “Trône de Minos” .
C’est sur les bords de ce “trône” ( dit aussi “NOTRE TRONE ETRON” ), que naquit la blanche figure de la princesse “Délila”.

« L’universel après l’universalisme »

Deux articles parus dans AOC :

L’universel après l’universalisme – Pourquoi, malgré tout, défendre l’universalisme ? 2/2

Par Alain Policar Politiste

” À partir des défis et critiques exposés précédemment, ce second volet de l’analyse consacrée à l’universalisme engage une réflexion sur la construction d’un idéal cosmopolite qui transcende les frontières et les héritages du colonialisme. Une vision renouvelée de la modernité apparaît alors possible, dans laquelle l’universel se révèle non comme une oppression, mais comme une quête collective pour une humanité unie dans sa diversité et ses aspirations à l’émancipation.”

Il existe une grande différence entre la proposition du cosmopolitisme universaliste classique d’ Alain Policar, et le type de “nouveau cosmopolitisme” qui résulterait de l’adoption, par un certain nombre de personnes, mais pas nécessairement par “toutes” , de la Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

En ce sens, il serait approximativement possible de dire que notre proposition “ELLE” se situe entre celle d’un “cosmopolitisme universaliste” supposé à nouveau fondé sur une “vérité universelle” et d’autre part le “relativisme” s’appuyant directement sur le constat de la diversité des références culturelles, dont chacun serait constitutive d’un “monde” distinct organisé par des “vérités alternatives” .

Visiblement, ce que ne veulent pas comprendre, comme d’ailleurs déjà Kant, les tenants d’un “cosmopolitisme universaliste humaniste” traditionnel, c’est la différence fondamentale à faire entre ce qui est de l’ordre de la “vérité” comme établissement contrôlé de la connaissance scientifique du réel ( relevant de ce que Kant appelait la “raison théorique” ) , et précisément ce qui est de l’ordre de la normativité éthico-juridico-politique, qui – pour les humanistes universalistes en général – est fondamentalement basé sur l’idéal de la Liberté.

L’erreur kantienne et à sa suite de la plupart des “humanistes universalistes” est d’avoir pris pour modèle de la “législation morale” ( et donc aussi juridique et politique ) l’universalité de la méthodologie scientifique rationnelle.
Kant prétend établir dans cet ordre de la normativité, à travers l'”impératif catégorique”, etc. une universalité équivalente à celle établie par la physique newtonienne dans l’ordre de la compréhension des “lois de la nature”.

Il oublie ainsi paradoxalement sa propre innovation qui consiste à définir l’ordre normatif ( éthico-juridico-politique ) comme étant celui de la Liberté, et que précisément les “lois de la nature” scientifiquement établies n’ont, par définition, aucun besoin de se référer, ni à une législation divine, ni à la législation normative de la liberté.

Pour ma part, dans la Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité, le recours fondateur à la Liberté s’appuie entièrement et radicalement sur lui-même :
C’est LIBREMENT que “NouS” instituons le “nouvel ordre normatif” sur cette Liberté même : à la fois instituée et instituante :

Toute pensée libre consciente d’elle-même a donc, par définition ( définition que ces consciences se donnent d’elles-mêmes ), la possibilité de CHOISIR et de DÉCIDER si elle veut ou ne veut pas participer, ou dans quelle mesure, à l’institution réelle de structures culturelles normatives permettant de développer dans le réel physique ( à tous les niveaux d’organisation de la matière possibles ) des conditions et ressources réelles permettant une telle “Égale Liberté Libre Égalité” dans son ouverture indéfinie vers un “avenir” dont elle définit de plus en plus elle-même les nouvelles lignes directrices.

Il en résulte qu’un tel nouvel “universalisme”, ne peut en aucun cas s’imposer contre la volonté personnelle individuelle des personnes concernées :
Il s’agit donc d’un simple potentiel d’universalisation possible … pour toute “personne libre et égale” qui choisit librement de se considérer comme telle et donc de considérer très exactement de la même façon toute autre “personne libre et égale” qui effectue librement ce même choix.

Comme il n’y a, dans cette perspective, aucune possibilité ni de contraindre ni d’obliger d’avance ou a priori de telles “personnes libres et égales” à faire un tel libre choix ( définition de la liberté … ), il est donc prévisible qu’un certain nombre d’êtres humains, comme personnes individuées, ne feront pas un tel choix ( au nom de leur propres libres raisons ) … et constitueront ou continueront à constituer des communautés “culturelles” ou “juridico-politiques” diverses ne reconnaissant pas notre Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” .

Il y aura donc à penser nécessairement un “Dedans” et un “Dehors”, où les personnes concernées décident elles-mêmes d’être “dedans” ou “dehors” ou dans toutes sortes de situations frontalières mixtes avec “un pied dedans et un un pied dehors” , par rapport au “nouveau contrat moral” de l’ Égale Liberté Libre Égalité”.




Peine de mort et peine de vie

A l’occasion de la mort de Robert Badinter, divers articles paraissent concernant l’abolition de la peine de mort, et en particulier des arguments “pour” ou “contre” qui ont pu être avancés par des “philosophes” au cours de l’ histoire.

Exemple : l’article paru dans Philosophie Magazine :
Pour ou contre ? Ce que les philosophes pensent de la peine de mort

L’occasion pour moi de préciser quelle pourrait être la position à ce sujet d’une argumentation s’appuyant sur le Principe d’ Égale Liberté Libre Égalité.

La réponse est très claire :

Pour toutes les personnes qui se reconnaissent mutuellement librement une “Égale Liberté”, la décision de vivre ou de mourir ne peut résider que dans la volonté propre de la personne concernée.
Aucun collectif ni aucune autre personne donc ne peut décider à la place de la personne concernée si elle doit continuer à vivre ou mourir.
Toute “peine de mort” infligée à une “personne libre et égale” contre sa propre volonté est donc par définition étrangère à notre Principe d’ Égale Liberté Libre Égalité.

Remarque : les seules situations où une “personne libre et égale” pourrait légitimement provoquer la mort d’une autre personne sans le libre consentement de cette dernière, sont les situations traditionnellement qualifiées de “légitime défense”:

1. S’agissant de deux personnes se reconnaissant mutuellement une “Égale Liberté Libre Égalité, aucune d’elles, par définition, ne saurait vouloir la mort de l’autre contre la volonté de cette dernière.
Les situations de “légitime défense” imaginables ne peuvent dans ce cas provenir que du fait des contraintes du réel qui imposeraient que l’une d’elle doive mourir pour permettre la vie de l’autre. Bien sûr, dans le cas de deux “personnes libres et égales”, elles feraient librement tout leur possible pour supprimer ou du moins atténuer autant que possible une telle “contrainte du réel”.
Dans ce cas, soit elles arrivent d’un commun libre accord à décider laquelle des deux pourra survivre, après analyse des raisons communes imaginables de donner la préférence à la conservation de la vie de l’une plutôt qu’à l’autre.
Soit elles n’arrivent pas à un tel accord, et dans ce cas chacune dispose du même “droit de légitime défense” et se trouve donc contrainte, par un réel “naturel” spontanément injuste, à accepter la confrontation de pure violence aléatoire qui fait effraction tragiquement dans le contrat moral de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, et qui prouve par là même que l’Idéal de l’ Égale Liberté Libre Égalité n’est pas encore actuellement réellement atteint, et qu’il reste encore un long chemin de maîtrise du “réel” à faire pour imposer à un réel encore potentiellement tragique, la possibilité effective d’inscrire le “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ( “P.E.U.P.L.E.” ) dans une organisation physique de la matière suffisamment auto-stabilisée au sein du reste de l’Univers physique pour être capable de compenser “rationnellement” toutes ces brèches du “réel tragique”.

2. S’il s’agit de personnes qui ne se reconnaissent pas mutuellement librement comme “personnes libres et égales”, mais qui choisissent, dans le cadre de leur “liberté naturelle” ( tout ce qu’elles “peuvent” faire physiquement ), d’utiliser entre elles toutes sortes d’autres relations de domination ou de contraintes, le Principe d’ Égale Liberté Libre Égalité est, par définition, sans prise normative sur ces personnes, et, s’agissant de la “peine de mort” notamment, c’est à ces personnes ou aux entités collectives qu’elles prétendent défendre de savoir si, à l’intérieur de leur propre tissu relationnel extérieur à notre propre Projet, elles choisissent ou non de pouvoir s’infliger une telle “peine de mort”…

Si de telles personnes ou leurs collectifs divers et variés, prétendent en revanche “NouS” imposer leur propre “peine de mort” , alors “NouS” serions en situation de “légitime défense” à nos propres yeux, et chaque personne libre et égale, faisant ainsi librement partie de notre “P.E.U.P.L.E.”, aurait toute légitimité à se défendre elle-même contre une telle “peine de mort” imposée de l’extérieur par une force totalement opposée à notre Projet d’Égale Liberté Libre Égalité.

Qu’est-ce qu’un “sujet de droit” , par différence avec un simple “objet de droit”?

Le “droit” dont je parlerai dans cet article est celui que je propose de refonder sur la base de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.
Et qui se démarque à la fois du “droit humain universel” actuellement considéré comme référence “naturelle” ( “droit naturel” ) des institutions juridiques internationales, et des tentatives de refonder un autre type de “droit naturel” sur la base supposée d’un “droit de la Nature”.

Un article paru dans Philomag, me donne l’occasion de préciser la nouvelle conception du “droit au droit” qui découle de la proposition d'”Égale Liberté Libre Égalité”, et de la façon dont certes ELLE vient prolonger et étendre la notion de “droit au droit” à l’ensemble des “êtres conscients”, donc en un certain sens au-delà des particularités biologiques de l’espèce homo sapiens, mais certainement pas dans la direction d’un recours à des notions archaïques plus ou moins “animistes” que l’on voit actuellement prospérer dans certaines idéologies “écologistes”.

L’article de Philomag qui est relève visiblement de ce courant, peut au moins donner l’occasion d’une critique radicale de ce genre de “néo-polythéisme- paganisme” qui prétend remplacer le Droit Humain universaliste des Lumières, par un retour à des conceptions visiblement “anti-lumières” du Droit, car elles consistent à chercher à définir comme “sujets de droit” des entités incapables d’être ou de devenir des êtres conscients d’eux-mêmes, capables par eux-mêmes d’acquérir la conscience de soi autonome minimale nécessaire pour revendiquer pour soi-même la participation à la définition même du “Droit”.

Cet article de Philomag intitulé “Quand l’Irlande fait entrer la nature dans la constitution” , montre clairement à quelles dérives juridiques et politiques pourraient mener certaines tendances “anti-spécistes” ou “écologistes profondes”, qui pourraient saper les fondements mêmes du droit “égalitaire – libertaire” “humaniste universaliste” tel que je propose non seulement de le prolonger, mais d’en reformuler le principe même d'”universalisation possible” à tous les êtres conscients d’eux-mêmes et de la possibilité de leur “Égale Liberté”. ET QUI PAR CONSÉQUENT sont capables de décider aussi librement ( “Libre Égalité” ) s’ils veulent ou non, ou seulement “plus ou moins” ( en étant capable d’en préciser les conditions … ), partager en effet une telle “Liberté” en toute “Égalité” avec tout autre organisme conscient qui ferait LUI-MÊME CE MÊME LIBRE CHOIX.

Certes, une des questions fondamentales posée par une “extension” de la sphère du “DROIT” , est abordée dans l’article de Philomag :
La question d’une supposée “traduction” pour donner la “parole” à des entités supposées devenir des “sujets de droit” et pas seulement des “objets de droit” :
Je cite :
Le posthumanisme veut promouvoir des relations non plus verticales mais horizontales. Mais alors, la question de la traduction se pose immédiatement ! Pour développer des relations horizontales avec des entités non-humaines, il faut penser comment peut s’établir avec elles un échange, une communication. Cela n’a rien d’évident : il s’agit de mettre en relation des entités radicalement différentes sur le plan épistémique, ontologique. Il faut donc entamer un processus de traduction à travers cette altérité radicale. Et c’est ce qui se passe dans l’écojurisprudence ! Si l’on donne un statut juridique à une forêt ou une rivière, il faut que ces entités aient droit à la parole. Il faut penser des manières de traduire cette parole, cette voix, afin qu’elle soit prise en compte. L’écotraduction est en ce sens au coeur de l’idée de démocratie écologique (ou démocratie post-holocène). Il faut repenser la participation et la délibération démocratique selon des modalités qui engagent nécessairement des mouvements de traduction, en particulier dans le droit.

Et qui se charge de faire une telle “écotraduction”? Sinon des “êtres humains” qui prétendent ainsi devenir les “porte-parole” d’entités qu’ils savent bien incapables d’énoncer par eux-mêmes ( en toute “horizontalité” des droits ), leurs supposés “droits”, et qui donc, de fait, se réservent à eux-mêmes le droit de la “bonne traduction” …
Je soupçonne donc fort, tous ces “porte-parole” des êtres “sans parole” , de vouloir en fait justifier leur propre vision du monde, en prétextant porter celle des “êtres vulnérables” : non de vouloir réellement l’ “Horizontalité” de relations libres et égales entre ces entités, mais de vouloir simplement remplacer les anciennes “Verticalités” supposées par celle sont ils se donnent à eux-mêmes l’ “Autorité” …
Rien de nouveau donc : un nouveau “verticalisme” en chasse d’autres, dans sa prétention à être le seul capable de gérer les conflits “horizontaux” :
La double injonction des morales religieuses et dont la “loi divine” supposée propose toujours d’articuler SOUS SA PROPRE AUTORITÉ, le double “commandement” : “Un seul Dieu tu adoreras” et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” ….
Remplacer un tel “Dieu” par la “Nature” ne change strictement rien sur le fond de la supposée “Verticalité” capable de transcender les divergences “horizontales”. Qui tranchera les conflits entre les partisans de la Montagne, et ceux de la Vallée, ceux du Fleuve uni contre les intérêts de ses Affluents … qui auraient la “volonté autonome” de créer leur propre système fluvial ?

Faut-il vraiment démontrer l’absurdité auto-contradictoire d’une telle prétendue “démocratie écologique” où d’innombrables entités naturelles ( mais aussi d’entités “culturelles traditionnelles” : dans l’ article la supposée “culture celtique” .. ) , etc. prétendraient défendre leurs “droits” … à travers des “représentants-traducteurs-avocats” dont bien évidemment chacun pourrait remettre en question la “légitimité représentative” des autres … ?

Bien sûr, dans le cas irlandais qui nous est présenté, nous n’en sommes pas là, et il s’agit bien encore pour des humains irlandais de modifier une “Constitution” faite par et pour des citoyens humains irlandais.
Mais ces “humains irlandais” défenseurs des “droits de la Nature” seraient-ils prêts à renoncer à leur droit de vivre si d’aventure la “démocratie écologique” décidait à la “majorité” que les “homo sapiens” n’ont plus droit de cité en “Irlande”, étant essentiellement responsables de la dégradation des écosystèmes “naturels” de cette île ? Sauf évidemment quelques tribus reconstituées guidées par leurs druides et prêtresses néo-chamaniques !