Communautés

Dans la philosophie politique générale du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité, il existe virtuellement une “communauté” des “personnes libres et égales”, dont toute personne peut décider de devenir “membre”, à condition simplement de bien comprendre la définition même de cette communauté par la valeur de référence fondamentale qui la définit : l’ “Égale Liberté Libre Égalité”:

La “compréhension” de cette valeur est une condition nécessaire mais pas suffisante : En plus d’avoir “compris” la signification la plus générale de cette expression, que partagent, – par définition – toutes les personnes qui Y adhèrent, vous aurez compris notamment que personne d’autre que vous-mêmes ne peut décider à votre place d’Y adhérer, mais qu’en conséquence, si vous décidez d’Y adhérer, c’est vous, dans votre propre liberté et responsabilité personnelle pleine et entière, qui en plus d’avoir “compris” de quoi il s’agissait, déclarez que “personnellement” vous décidez librement d’Y adhérer, et donc de partager cette adhésion “morale” avec d’autres personnes, dans la mesure où vous savez alors que ces autres personnes adhèrent à cette même “valeur commune” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, dans les mêmes conditions formelles de liberté pour chacune, et savent donc notamment qu’elles n’Y adhèrent toutes que sous la condition de leur libre décision personnelle.

Il y a donc une différence essentielle entre simplement “comprendre” la signification générale de cette valeur, et décider d'”adhérer” moralement à cette valeur, puisque précisément, la “Libre Égalité” est, par définition, tout aussi nécessaire que l’ “Égale Liberté“, et donc que toute supposée “adhésion” qui aurait été obtenue pour d’autres “raisons” , motivations, pressions diverses, que votre propre libre décision autonome personnelle, n’est pas une authentique adhésion à l’authentique valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Ce serait notamment le cas si vous vous sentez “obligés” d’adhérer à une version du principe d’ “Égale Liberté”, parce que vous “croyez” à l’existence et à la “valeur universelle” d’un tel principe, parce que vous identifiez purement et simplement ce principe avec le principe fondamental des “droits humains”, auquel vous êtes supposés adhérer en vertu de la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 : Article 1 : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …

La différence essentielle entre une “Déclaration Universelle des Droits Humains” avec la Proposition “E.L.L.E.”, vous l’aurez compris, est précisément la présence dans la proposition “E.L.L.E.” , du deuxième volet “LIBRE ÉGALITÉ”, c’est à dire que toute la “valeur” qui désormais peut être attribuée à une “Égale Liberté” ( supposée “universalisable”, mais sans être “universelle a priori, puisqu’ elle dépend précisément de la libre décision de chaque personne )

Conséquences :

La communauté que nous pouvons appeler “P.E.U.P.L.E”( “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ) ne peut pas être immédiatement identifiée avec “tous les êtres humains” , parce que l’adhésion des personnes “libres et égales” à leur propre projet d’ “Égale Liberté”, ne peut avoir une quelconque valeur “morale” que si et seulement si ces personnes Y adhèrent personnellement :
Or je ne pense pas que quiconque Vous ait demandé, à Vous personnellement, si Vous êtes d’ accord avec l’ article 1 de la DUDH, si personnellement vous adhérez à cette proposition que “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …”.

Mais direz vous peut-être : “ce n’est pas moi qui ai décidé ou qui peut décider librement que “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits … ” …
je ne peux que m’y soumettre, soit par “obligation moraleindépendante de ma volonté personnelle parce que cette obligation fait partie de ma “foi humaniste” voire d’une “foi spirituelle” , soit par contrainte juridico-politique : si je ne me comporte pas conformément à ce droit humain internationalement déclaré comme universel, je risque d’être plus ou moins directement mis en cause comme “justiciable” et avoir à en rendre compte devant un tribunal national ou international “.

C’est précisément cette pré-compréhension supposée “obligatoire” de l’ “Égale Liberté“, comme “universelle a priori“, qui est directement et explicitement remise en question par la présence du deuxième volet de la “Libre Égalité”, dans la formulation complète qui Vous est proposée comme”Égale Liberté Libre Égalité” .

Vous ne pouvez donc considérer que vous décidez de faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que si vous considérez en même temps que à la fois vous-mêmes et les autres personnes qui feront ce choix d’adhésion, êtes libres de faire un tel choix, et n’y sont, ni contraints par une force quelconque, ni “obligés” par quelque pression morale hétéronome que ce soit, même s’il s’agit de l’ “universalisme humaniste des droits humains” …

Si vous continuez à penser que “tout le monde est obligé de penser que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits“, sans vous poser au moins la question de savoir comment une telle “égale liberté des êtres humains” pourrait avoir une quelconque valeur si elle n’était pas elle-même librement établie et acceptée par ces êtres humains, non pas “collectivement”, mais bien par chacune des “personnes humaines” ainsi concernées et supposées en être éventuellement “justiciables”, alors il faudra bien réfléchir effectivement à votre propre libre adhésion à la valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” ici proposée.
Cette proposition est en effet dans une certaine mesure “nouvelle”, par le rôle fondateur essentiel de la liberté individuelle, ou de l’ “autonomie personnelle”, dans sa propre auto-justification potentiellement “universalisable”, mais pas “universelle a priori”, ni en termes de “loi morale”, ni en termes de “droits naturels”, ni en termes de simple “droit positif” d’une législation juridique “internationale” .

En effet ce dont il s’agit en effet, si vous l’avez compris, c’est d’une telle refondation de l’ “Égale Liberté”, mais dans son lien indissoluble ( par définition ) avec la “Libre Égalité” , c’est à dire avec une libre décision nécessairement personnelle d’en accepter la valeur pour vous-mêmes.

D’où la reprise répétitive de l’avertissement : “Mais c’est Vous qui Voyez”.

“Sujet”

Le mot “sujet” fait partie depuis longtemps du “vocabulaire philosophique”. Mais en même temps comme fondamentalement problématique, à cause d’une polysémie liée à différents usages de ce terme dans la langue latine qui a longtemps servi de langue savante commune à l’ “occident chrétien”.
( Il y a notamment une discussion philosophique, approfondie par Étienne Balibar, pour savoir si ce “sujet” – terme de langue française- doit être référé plutôt aux usages du terme latin “subjectum” ou aux usages du terme latin “subjectus” , car cette confusion entraîne toutes sortes d’ambiguïtés dans les usages philosophiques, mais aussi politiques, juridiques, psychologiques, etc. du mot français “sujet”.

S’il est donc possible d’attester différents usages philosophiques anciens de ce terme, ceux qui vont nous intéresser plus particulièrement se réfèrent à la question de la “philosophie moderne”, et notamment la façon dont des “philosophies du sujet” se sont constituées et ont pu ensuite être contestées , critiquées, ou “déconstruites” de différentes façons.

Une façon d’entrer dans une référence philosophique relativement récente, au “sujet” du terme “sujet”, est une fameuse “question” posée à l’ensemble de ses collègues philosophes, par Jean-Luc Nancy, et dont ce n’est pas le moindre effet que de se présenter comme un “sujet” … de dissertation.

“Qui vient après le sujet ?”


Parmi les “réponses” à cette question, on trouvera notamment celle d’Étienne Balibar : “Réponse à la question de Jean-Luc Nancy : Qui vient après le sujet ?

Le “sujet” des “philosophies du sujet” est donc supposé être une construction philosophique typique de la philosophie occidentale moderne entre le 17ème et le 19ème siècle, mais dont ensuite rapidement, toutes sortes de critiques philosophiques ou externes à la philosophie ont procédé à la “déconstruction”, en particulier à partir, dès le 19ème siècle, des “philosophies du soupçon”
( La triade Marx, Nietzsche, Freud ), puis au 20ème siècle, du développement des “sciences humaines” et notamment d’un paradigme particulier , au milieu du 20ème siècle autour du “structuralisme”, considéré alors comme signant la “mort de l’Homme”, et plus particulièrement la “mort du sujet” , dans la mesure où les processus et systèmes “structuraux” supposés alors être “explicatifs” de l’essentiel des phénomènes humains, étaient des “processus sans sujet” .

En-dehors de ces références philosophiques classiques à l’usage du mot “sujet”, est-ce que ma Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité, suppose un usage technique particulier de ce terme ? Pas immédiatement, dans la mesure où j’ai choisi d’utiliser plutôt un autre terme partiellement concurrent, à savoir le mot “personne”, en particulier dans les expressions “personne libre et égale” ( qui se retrouve par ailleurs aussi dans le vocabulaire de John Rawls), ou encore de “personne souveraine sur elle-même” , et dont l’expression plus complète pourrait être “personne souveraine sur elle-même, libre et égale … à toute autre personne souveraine sur elle-même”.
S’agit-il du même concept philosophique approximatif que celui de “sujet” ?
Sans doute pas, mais l’usage que je fais du mot “personne”, n’est pas non plus à confondre avec d’autres usages philosophiques traditionnels du terme de “personne” ( en particulier dans des mouvements qu’on a pu appeler à une certaine époque “personnalismes” ).

Mon usage du terme composé de “personne libre et égale” , est significatif d’une problématique en partie commune avec les questions de “philosophie politique” ou encore de “philosophie morale” ou de “philosophie du droit”.

Elle entre aussi en résonance particulière avec les usages actuels de la notion juridique d’ “autonomie personnelle” .

ELLE est par définition “transnationale”

Le lien contractuel de la Proposition et du Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition un lien formELLEment constitué par la libre volonté de “personnes libres et égales” qui, certes, dans leurs réalités incarnées actuelles habitent de façon très diverses leurs propres “mondes” et peuvent par conséquent plus ou moins facilement établir une liaison efficiente entre le lien formELLEment “universalisable” de l’ Égale Liberté Libre Égalité, et les conditions réelles immédiates de leurs vies et de leurs vécus respectifs, texture complexe de contraintes et de ressources, que chaque personne humaine peut prendre pour son “identité naturelle”.
L’insistance que nous mettons sur la “nouveauté” de la “Loi Morale Nouvelle” que nous exprimons dans le raccourci germinal de la Proposition “ELLE”, ne cherche pas à faire disparaître les disparités des “identités” ,réelles, imaginaires ou symboliques , dont chaque personne peut se sentir plus ou moins “investie” ou “membre”, ou redevable d’un minimum de loyauté d’ “appartenance originaire”.
Il est donc particulièrement utile de se poser la question de cette plus ou moins grande facilité ou difficulté à se retrouver “en personne” dans un type de lien aussi “formel” que celui de la proposition projective d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Le problème n’est pas nouveau, et il oppose depuis longtemps les partisans d’un “universalisme” ( souvent considéré comme “humaniste” ) à des “communautaristes” divers , dont notamment ceux qui confèrent au “lien national” , même supposé uniquement “politique” , une légitimité supérieure à l’ “universalisme humaniste”.

Pour relancer une telle réflexion, nous pouvons par exemple nous référer au texte très intéressant de Smaïn Laacher publié sur le site de la Fondation Jean Jaurès “L’importance du lien national“.
Nous pouvons, à partir de ses remarques, explorer plus précisément, en quoi la nouvelle forme d’ “universalisation possible” proposée par le Projet “ELLE” ( ou projetée par la Proposition “ELLE” … ) peut constituer un libre “dépassement” personnel de toutes les contraintes d’ attachements “identitaires” auxquels la personne peut cependant continuer à accorder ses “préférences esthétiques” nostalgiques.

Autrement dit, pour nous, chaque “personne libre et égale” peut transporter avec elle-même son “foyer” tel que Smaïn Laacher le propose comme “croisement d’une verticale et d’une horizontale” , donc comme une sorte de “référentiel géométrique symbolique” , mais que nous ne considérons plus comme “centre du monde”, pas plus que notre minuscule “planète Terre” n’a à être considérée obligatoirement comme “centre de l’univers” depuis au moins la “révolution copernicienne” …


Convivialisme ? le problème

La question de fond : qu’est-ce qui distinguerait fondamentalement le “convivialisme” de toutes les autres philosophies politiques “alternatives de gauche”? Qqui ont toutes été tiraillées :

– d’un côté par une forme d’utopie égalitariste supposée “révolutionnaire”, dont les mises en formes effectives ont soit basculées dans une forme ou une autre de totalitarisme, soit dans une déconfiture économique et financière telle, qu’elles ont dû à nouveau recourir à des aides et soutiens extérieurs qui les rendaient en fait dépendants de nouveaux créanciers … et donc du système capitaliste dont elles prétendaient sortir,
– de l’autre côté, dans une gauche “social-démocrate” , l’analyse “réaliste” ou “réformiste” qui acceptent l’idée qu’il faut trouver des compromis démocratiquement gouvernables avec l’ensemble des forces politiques dans chaque “état-nation” souverain, et donc accepter les “alternances politiques démocratiques”.


Il faudra donc exminer ce qui dans cette proposition “convivialiste” , peut être suffisamment proche de ma propre proposition , et ce qui ne l’est probablement pas, parce que à nouveau enfermé dans la croyance à une “société alternative globale” , et qui, en n’acceptant pas réellement la libre détermination individuelle, ne pourra en aucun cas faire le poids par rapport à la philosophie “néo-libérale” dénoncée, ou alors retombera dans les ornières autoritaristes de toutes les idéologies de gauches, si ce n’est pas pour faire alliance avec les autoritarismes “illibéraux” de droite ou d’ extrême droite …

Pour s’informer sur le “convivialisme” :

Vidéos Asma Mhalla sur les dimensions politiques des usages de l’ I.A.

Contributions à l’ Institut Montaigne :
https://www.institutmontaigne.org/experts/asma-mhalla

Extrait d’une des contributions

( 19/04/2023 Technopolitique de l’IA : luttes idéologiques, tensions géopolitiques, espoirs démocratiques )

Chacune posant évidemment des enjeux, des arbitrages mais qui apparaissent, dans le fond, secondaires. Non pas secondaires par leur importance mais secondaires en ce sens qu’elles dérivent d’une question originelle, première. Cette question première, c’est celle du “QUI”. Car qui dominera cette technologie dessinera en partie les contours du siècle qui advient. L’IA incarne de façon éclatante notre éternel problème politique qui était, est et sera toujours de savoir qui domine et qui est dominé. Au Ve siècle avant notre ère, Thucydide le formulait déjà ainsi au moment de la guerre du Péloponnèse “les hommes tendent, selon une nécessité de leur nature, à la domination partout où leurs forces prévalent”.

Nous voilà arrivés a priori à un premier consensus : oui, l’intelligence artificielle est et sera partout. Il y a bien une dynamique irrépressible qui est en marche, qui articule à la fois la recherche de pouvoir et de puissance. Or c’est bien cette soif-là, très humaine, qui risque de nous dépasser et non pas (ou du moins pas encore) l’outil lui-même. Cela pose encore une fois la seule question qui vaille, celle du “Qui” : Qui détient la vision ? Qui la conçoit, c’est-à-dire qui détient la capacité à donner corps à cette vision ? Selon l’intérêt de qui ou de quoi ? En contrechamp, sur quel projet politique commun devrait-on aligner ce nouveau socle non pas seulement technologique mais aussi civilisationnel ?

Interview Télé Matin publiée sur Dailymotion :

La même interview sur Youtube

C ce soir

Analyse plus générale : Techno-politique de la surveillance :

https://legrandcontinent.eu/fr/2023/02/03/techno-politique-de-la-surveillance/

Le nationalisme, c’est la guerre

Au moment où au nom d’anciennes nostalgies impériales certains prennent à nouveau le risque d’attiser les pulsions meurtrières de certains êtres humains à l’ égard d’autres êtres humains, plus que jamais, nous proposons à chaque personne humaine, quelle que soient les étiquettes collectives, nationales, religieuses, politiques, culturelles, sociales, ethniques, linguistiques, claniques, familiales, etc. qui lui sont imposées par les contraintes locales, historiques, géographiques, de sa naissance, de se délivrer de ces carcans collectifs, en élevant la souveraineté propre de chaque personne sur elle-même – pour autant qu’elle reconnait réciproquement à toute autre cette même Égale Liberté – , au-dessus des “souverainetés” des collectifs prétendus souverains qui oppriment leur autonomie personnelle.

Nous proposons donc la reconnaissance par les collectifs politiques actuels, de l’autonomie personnelle de chacun de ses citoyens, et donc de la possibilité universelle de tels citoyens de s’associer librement avec d’autres personnes dans le monde, pour construire avec elles de nouvelles associations collectives à l’échelle planétaire, qui ne soient plus fondées sur les rapports de force et de domination passés ou actuels, mais bien sur la libre décision personnelle de leurs membres associés, de promouvoir leur commune mais “Égale Liberté”.

Nous proposons donc à chaque personne, de ne plus se laisser intimider par l’ attribution collective d’étiquettes qui leur sont accolées par d’autres, sans que leur avis personnel leur ait jamais été demandé.

Toutes les personnes humaines qui pensent que leur autonomie personnelle est parfaitement compatible avec l’autonomie personnelle de nombreuses autres personnes dans le monde, lorsque celles-ci sont prêtes en retour à leur reconnaître cette même autonomie, ont donc toute légitimité à demander des comptes à toutes leurs instances collectives “souveraines” respectives ( en particulier les “États Nations” dont elles dépendent ) .
Des comptes quant aux réels efforts que font ces instances “souveraines” politico-juridiques que sont les “États de droit” pour dépasser leurs rivalités collectives en permettant au moins à ceux de leurs “citoyens” qui le souhaitent, d’acquérir un statut de “citoyen du monde” demandant à voir leurs droits humains juridiques fondamentaux ( que ces États ont signés ) respectés très exactement dans la mesure où eux-mêmes, en tant que personnes, acceptent de les respecter.

Certains voudraient utiliser les circonstances guerrières actuelles pour ranimer les vieux conflits internationaux ou de “blocs” supposés en cherchant à soumettre les personnes aux contraintes ou prétendues obligations de leurs “appartenances identitaires” préétablies.

Qu’un grand nombre de personnes puissent “choisir” de mettre leur appartenance nationale, ou de “camp” d’alliance militaire, ou de camp “civilisationnel” prétendu, au-dessus de leur adhésion à la valeur universalisable des droits humains, c’est en effet leur problème et leur responsabilité interne ( entre “nationalistes” ou “civilisationnistes” ou “autoritaristes illibéraux” de tout poil ) … du moment qu’elles n’empêchent pas les autres, de vivre en paix leur Égale Liberté librement choisie.

Que les “faucons” nationalistes s’entredéchirent entre eux au nom de leurs propres drapeaux, qu’ils le fassent sur leurs propres “champs de bataille”, mais ne cherchent pas à embrigader avec eux une grande masse de personnes parfaitement capables de concevoir entre elles d’autres rapports humains.

* * * * *

Une analyse intéressante de la situation géo-politique actuelle :
“Nous sommes dans la guerre” d’Étienne Balibar sur AOC

Remarque concernant le texte de Balibar :
Si je comprends bien qu’ à l’heure actuelle, dans la situation “dans la guerre” où nous nous trouvons, nous sommes bien obligés de faire avec les contraintes et les urgences du moment, donc notamment avec une certaine intégration à des “camps” en présence, parce qu’un “camp” est moins pire que d’autres ( Comme “la démocratie est le pire de tous les régimes, à l’ exception de tous les autres … ” ), je pense cependant qu’Etienne Balibar aurait pu davantage se distancier de tous les nationalismes qu’il ne le fait, même si par ailleurs, vers la fin de l’ article il rappelle sa position plus générale :
Je me garderai donc de conclure. Mais j’essayerai de prendre parti, avec et contre mon propre « camp ». Je suis très attaché à la position pacifiste de principe qui fait partie de la tradition de la gauche mondiale, et corrélativement à l’internationalisme hérité du communisme révolutionnaire et renouvelé par l’anti-impérialisme du 20ème siècle. Mais le pacifisme se trouve aujourd’hui pris entre des exigences contradictoires, tout particulièrement sur le continent européen, comme ce fut déjà le cas à l’occasion d’autres conflits où les droits humains fondamentaux étaient en cause. Et l’internationalisme, plus nécessaire que jamais dans sa « méthodologie » politique, apparait tragiquement désarmé lorsque la logique de guerre ne s’accompagne pas d’une mobilisation transnationale au moins virtuelle, ayant son propre « mythe » ou sa propre « utopie » comme ciment. La cage d’acier s’est refermée. Je ne vois d’autre perspective immédiate qu’une « unité de contraires », en espérant qu’elle se développe dialectiquement.

Pourquoi ne pas essayer de lancer une telle “mobilisation transnationale au moins virtuelle” ? Mais pour cela, il faudrait sans doute cesser de penser que le “pacifisme de principe” et l'”internationalisme” devraient en théorie être partagés par tous les “êtres humains”, mais qu’il est parfaitement possible de penser une communauté transnationale qui ne rassemblent virtuellement que les personnes qui font le libre choix de la reconnaissance mutuelle de leur “EGALIBERTE” ( terme proposé par Étienne Balibar dans un de ses ouvrages … ).

ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Reprise de la page de 2015 publiée sur le site egaleliberte.fr :

ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Rappel et précisions préalables :

Le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité proposé sur ce site, part de l’auto-position de la valeur éthique de sa propre liberté par toute entité capable de se poser ce type de “question”, de se donner une représentation de sa propre liberté par rapport à celle d’autres entités.
La proposition de l’ “Égale Liberté”, consiste, pour une telle entité, à proposer à toutes les autres entités réelles, possibles ou imaginables de l’ Univers ( pouvant exister dans le futur ), de bénéficier d’une telle “Égale Liberté” partagée, sur la base simplement de la libre reconnaissance réciproque par ces autres de cette même “Égale Liberté“.
Aucune référence directe n’est faite ici à une quelconque appartenance à l’ “humanité”, de telles entités.
Mais bien évidemment, les “êtres humains” sont considérés par l’auteur, qui se compte lui-même parmi les “êtres humains”, comme de telles entités physiques réelles capables, pour la très grande majorité d’entre elles, de se donner une représentation de leur propre liberté et des problèmes de la relation avec la liberté des autres personnes.


Ce qui est décisif, c’est :

1. Un ensemble de capacités cognitives, très variables et dont rien ne dit a priori qu’elles ne peuvent exister que chez une espèce particulière, ou un genre biologique particulier ( “homo” ), mais permettant à cette “entité” de se représenter consciemment elle-même et de se représenter d’autres entités avec lesquelles elle peut être en relation dans l’ Univers, comme ayant elles aussi  une certaine autonomie consciente réflexive de décision et de volonté, pour laquelle le mot “liberté” usuel dans beaucoup de langues et cultures humaines ( ou d’autres conceptuellement équivalents) est un bon candidat signifiant.

2. Des possibilités effectives de communication avec ces autres entités permettant à chacune de savoir en quoi les autres peuvent être en accord ou en désaccord avec ses propres représentations et de se construire des accords partiels sur des jugements, décisions ou actions coordonnées à entreprendre.

3. Fondamental pour notre propre proposition “ELLE” , mais pas nécessairement partagé par tous les “êtres humains”, ni par toutes les autres “entités” imaginables ayant la capacité de se représenter une telle “liberté” :
La volonté librement pensée et exprimée par une telle entité de n’utiliser en principe sa propre liberté dans une action dans et sur le réel que dans la mesure où cet exercice est compatible avec l’ Égale Liberté de ces autres entités ( lorsque et dans la mesure où il est possible à toutes ces entités d’ avoir une connaissance de leur propre existence et de leurs “libres volontés” respectives ).

Une telle “Égale Liberté” ne peut pas être octroyée de l’extérieur ou, pire, être imposée à de telles autres entités si celles-ci ne sont pas en retour au moins CAPABLES de penser une telle liberté, et donc de prendre par elles-mêmes la libre décision ( “Libre Égalité” ) de “partager” une telle liberté avec les autres sur une base d’ “Égale Liberté” .

Dans la pratique actuelle, les seules entités disposant suffisamment  à notre connaissance de telles capacités cognitives et communicationnelles sont d’autres “êtres humains” terrestres.

Mais je suis prêt à réviser ce point, si un “grand singe” ou un dauphin, ou un nuage d’électrons pensant, ou l’ “esprit d’un peuple”, vient “en personne” ( donc en “première personne” – et non à travers la “représentation” par une personne humaine individuelle – me dire qu’il est une “personne”  prête à discuter avec moi de nos libertés respectives …  )

Mais rien, dans le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité que NouS proposons,
n’exige a priori une telle “appartenance” à l’ espèce “homo sapiens“, ni au genre biologique “homo”, ni à une quelconque autre classe de systèmes  biologiques ou physiques organisés.

Aussi bien d’autres entités organisées “naturelles” ou “artificielles”, SI elles montraient suffisamment de telles capacités … et donc se débrouillaient aussi par différents signes pour les manifester, pourraient a priori être admissibles dans le cercle des “personnes souveraines libres et égales” :

La condition restrictive n’est pas d’être un “être humain”, mais d’ être un “être” capable de reconnaître sa propre liberté et celles d’autres êtres que lui ET de décider librement à partir de là que tous ces autres “êtres capables de liberté réflexive consciente” ont le même “droit” que soi-même à l’ exercice de leur propre liberté, pour autant qu’ils acceptent réciproquement ce même “droit” pour les autres.

Le principe “éthique” d’  “Égale Liberté <-> Libre Égalité
” ainsi co-institué, peut être compris et proposé par chacune de ces entités ( en son propre langage … s’il fait l’ effort de faire comprendre aux autres sa propre exigence de liberté ET sa capacité à reconnaître aux autres la leur … ).
Par définition, dans cet aspect simplement propositionnel, tout être capable d’ énoncer une telle “proposition” en a le “droit” ( qu’il se donne à lui-même  dans le fait même qu’il se le “propose” au moins déjà à lui-même en le “pensant ” ). C’est en particulier ce que je fais moi-même, ici.
Et je présuppose que, lecteur de ce texte, Vous le pouvez aussi et donc en avez le “droit fondamental”, si Vous Vous le donnez, c’est à dire que Vous pouvez, “comme moi”, librement décider de reconnaître simultanément l’ “Égale Liberté” d’autres entités qui, comme vous et moi, se reconnaîtraient librement et à “NouS”, cette même “Égale Liberté”.
Cette décision d’adhérer à la proposition, ne peut être que strictement la vôtre, par définition de l'”Égale Liberté Libre Égalité” telle que je l’ai librement posée – puisque chacun peut poser une “définition” en “définissant” le mot ou l’expression qu’il pose. Mais que bien entendu, il n’oblige par là personne d’autre à utiliser cette définition …
C’est pourquoi je rappELLE en permanence que “C’est Vous qui Voyez” .

Donc réciproquement par rapport à l’ “Égale Liberté” posée “en commun”par les personnes qui en font le choix , l’adhésion à la valeur éthique d’une telle proposition, l’accord pour en faire un principe non seulement qu’on “comprend” intellectuellement, mais qu’on décide de poser soi-même comme principe régulateur de ses propres “jugements éthiques” et de ses propres actes “responsables”, dépend de la LIBRE DÉCISION de chacune de ces entités elles-mêmes, et ne peut d’aucune façon leur être légitimement imposée du dehors par une quelconque “autorité supérieure” ( ni individuelle ni collective ).

( C’est ce que signifie la deuxième partie du Principe : ” <-> Libre Égalité” )
C’est en particulier aussi la raison pour laquelle cette proposition que j’ énonce et que je définis à partir de ma propre liberté, ne prétend en aucune façon être une “vérité morale” , ou une “vérité” de quelque ordre que ce soit, ni l’ énoncé d’un quelconque “droit naturel”, et encore moins d’un “principe moral universel” :
La “valeur” de ce “principe”  est simplement potentiellement “universalisable” pour et par toute personne qui prendrait elle-même cette même libre décision de l’adopter.


– Est-ce à dire que toute entité incapable d’une telle compréhension serait considérée par “NouS” comme privée de tout droit ?
( C’est la question posée par tous les “anti-spécistes” et notamment les “animalistes” )
Évidemment non : mais, par définition, elle n’aurait comme “droits“, qu’une combinaison incomplète entre ses propres capacités réelles de volonté autonome et ce que d’autres qu’elle-même lui “octroient” comme droits, en parlant à sa place …
( C’est ce que font les “animalistes” actuels, en définissant le “droit des animaux” … à leur place, et qu’ont fait naguère les colonisateurs occidentaux ou autres en prétendant mieux savoir à la place des personnes colonisées où se trouve leur “bien” , ou d’une façon générale tout “dominant” réel ou potentiel, qui prétend décider à la place de dominés considérés comme des “mineurs” ce qu’il faudrait qu’il pense ou décide de faire … )

Une entité physiquement incapable de pensée consciente autonome serait simplement dans un état de “minorité” , d’ “assistance” ou de “tutelle”, aussi longtemps qu’elle est incapable, effectivement, de se  “penser” elle-même ainsi comme volonté autonome interagissant avec d’autres volontés autonomes. C’est couramment, ce que fait déjà le droit actuel, en ne donnant pas les mêmes “capacités judiciaires” aux enfants ou à certains handicapés mentaux qu’aux “citoyens adultes” de plein exercice. 

Même si nous cherchons à penser un “droit des animaux” ou un “droit des espèces vivantes” ou un “droit des écosystèmes” ou un “droit des entités culturelles”, ou un “droit des personnes morales” ( collectifs associatifs comme tels ), ou même un “droit des peuples“, c’est toujours seulement dans les faits ACTUELS, parce que des “personnes humaines” réelles individuelles, conscientes des problèmes posés, se chargent de “prendre la défense” de tels “droits” que ces “entités” elles-mêmes sont bien incapables de “penser” par elles-mêmes avec leurs propres ressources cognitives autonomes.

Mais, une telle situation de “minorité”, de “tutelle” ou de “dépendance morale”, n’est pas, dans la perspective du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité, la situation idéale visée pour une “personne souveraine libre et égale“, puisque ce sont précisément ces capacités de se penser soi-même comme source d’une volonté autonome qui en sont à la fois une condition réelle et la valeur fondamentale que ces personnes cherchent à conserver et à développer en commun.
Mais un tel COMMUN ( le “NouS” de l’ “Égale Liberté” ) n’est pas un commun préalable ou “a priori”, ni préexistant dans la “nature” ou dans la “culture”, ou dans “l’histoire d’un peuple”, encore moins dans un “ciel des idées”substantiel : ce “COMMUN” là n’existe que par la libre volonté des entités conscientes autonomes qui choisissent de former ce COMMUN ( appelé “politique”par certains ) sur la base de leur commune “Égale Liberté”, à laquelle chacune de ces entités conscientes autonome PEUT adhérer librement, si et seulement si elle en décide ainsi librement “ELLE-MEME” , donc aussi en termes de “Libre Égalité”.

“Kant à Vous … c’est Vous qui Voyez “
Texte revisité le 17/01/2022

P.S. Pourquoi “transhumanisme” dans le titre ?
Evidemment parce que rien, dans notre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, ne présuppose que les “entités” autonomes et conscientes,”personnes souveraines libres et égales” soient nécessairement des “êtres humains” au sens de l’ appartenance à une catégorie biologique particulière héritière de l’ évolution biologique des espèces du genre “homo” …
Il n’y a donc aucune raison de limiter les droits et libertés des “personnes libres et égales” pour et par des “homo sapiens” tels que l’enveloppe de leur “pool génétique” les “encadre” aujourd’hui.

Universalisme en Question Liens divers

Extrait :

” L’universalisme véritable, celui qui voit dans la pluralité l’essence même de l’universalité, ne peut s’accommoder de la célébration de l’authenticité identitaire, d’où qu’elle vienne.

D’autant que la capacité à s’arracher au donné et à choisir d’autres appartenances que celles qui nous ont été transmises est une spécificité humaine. Elle conduit à poser le lien entre individu et communauté de telle façon que l’on puisse dire, non qu’un individu appartient à une communauté, par essence ou originairement, mais que la communauté appartient à l’individu, ce qui signifie la poser comme une réalité qui ne peut avoir de sens et même d’existence que par l’acte de la choisir et de la faire sienne. Donc penser en termes de volonté et non d’origine.”

Crise de l’universalisme en 4 questions

La crise contemporaine
de l’ «universalisme humaniste»

Une série de questions possibles à examiner :


QUESTION 1.
Pourquoi la remise en question actuelle de l’ « universalisme des valeurs humanistes » ne provient-elle plus seulement, comme naguère, de l’extrême-droite ou de la droite conservatrice héritières du combat « anti-Lumières », anti-moderne et anti-laïque mais, de façon plus surprenante, de l’extrême-gauche et d’une partie de la gauche qui veut précisément défendre tous les « opprimés » et leur « droit à la différence » contre un « universalisme » jugé oppressif ?

Deux formes différentes voire opposées de critiques de l’ « universalisme » :

– 1 A. l’ « idéal universaliste » a été dévoyé dans ses formes réelles : il a servi de prétexte à toutes les dominations : colonialisme, impérialisme « occidental », domination patriarcale, exploitation sans limite des ressources naturelles, totalitarisme collectiviste, ultra-libéralisme capitaliste, etc.
Ceux qui défendent cette thèse ne renoncent pas à l’idéal universaliste, mais cherchent de nouvelles façons de l’incarner qui en contrôleraient les dérives impérialistes, néo-colonialistes ou simplement identitaire conservatrice des privilèges acquis par les anciennes puissances coloniales européennes.
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– 1 B. une contestation plus radicale : c’est l’existence même de cet «idéal humaniste universaliste» qui serait intrinsèquement responsable de l’oubli de la diversité réelle des situations particulières ou singulières des êtres et des cultures, des formes de vie ayant chacune son « enracinement » à défendre.
C’est alors à cet idéal lui-même qu’il faudrait renoncer, pour le remplacer par la « diversité » des idéaux et des valeurs, que chacun défendrait, de fait et de droit à partir de son propre « enracinement » vital … et de son statut de « victime » plus ou moins « intersectionnelle » de la «domination universaliste».

Voir à ce sujet :
« La gauche contre les Lumières ? » de Stéphanie Roza , Fayard 2020
« Plaidoyer pour l’universel. Fonder l’humanisme » de Francis Wolff , Fayard 2019
Dans « Combats maçonniques » de Philippe Foussier (Collection Pollen maçonnique n°17 , 2018 ) :
pp. 87- 95 « La lente déconstruction de la citoyenneté républicaine »

Liens en ligne :
https://lvsl.fr/la-crise-de-luniversalisme/

L’universalisme face à la question raciale



QUESTION 2.
La persistance et la réaffirmation des identités politiques nationales souveraines et des « peuples souverains » ( y compris de la « République Française » et du « Peuple français » ) est-elle compatible avec l’idéal cosmopolitique d’une « République Universelle », dont des institutions internationales pourraient être les garants ?
Faut-il réécrire la « Déclaration Universelle des Droits Humains » ?
Quels « citoyens du monde » pourraient participer, et comment, à une telle réécriture ?

QUESTION 3.
Est-il possible de penser un « universalisme » qui ne se limite pas à la domination de l’espèce humaine homo sapiens sur l’ensemble de l’organisation biologique et écologique de la planète Terre ?
Une « écologie radicale » qui considère que l’espèce humaine est un danger pour l’ensemble des autres espèces est-elle compatible avec un «humanisme universaliste» où ce sont les êtres humains qui définissent les cadres d’un « droit universel » pour eux-mêmes et pour les autres formes de vie ?


QUESTION 4.
Plus généralement, quelles articulations nouvelles peut-on concevoir entre l’idéal de la liberté individuelle ( « autonomie de la personne humaine » ) et la complexité des liens sociaux effectifs, communautaires, politiques, culturels, économiques, écologiques … et des « réseaux sociaux » qui demandent à chaque personne de se situer et de construire sa propre « libre identité » dans un système global instable et imprévisible ? Quelles ressources collectives pour des citoyens qui visent de plus en plus à consolider leur « autonomie personnelle » ?