“Ontologies”

Il est de coutume en philosophie, de prétendre qu’il est possible de penser et de parler de l’ “être en tant qu’être” , donc d’expliciter une “ontologie générale, avant de considérer des “ontologies particulières” propres à telle ou telle forme ou qualification ou catégorisation particulière à l’intérieur de l’ “être en tant qu’être”.

Personnellement, je suis toujours dubitatif quant à une quelconque possibilité de définir l’ “être en tant qu’être”( car “définir” consiste précisément à discerner, découper, distinguer, établir des différences …) .
Il reste alors une prétention à poser qu’une telle “différence ontologique” fondamentale serait celle “de l’être et du néant” .
J’ai depuis longtemps fait le choix de considérer ma position comme plus proche de celle de Hegel, au fondement même de sa “science de la logique”, à savoir précisément que “l’être en tant qu’être” ( ou “l’être comme tel” , ou l'”être pur” dans sa plus haute généralité abstraite, sans être l’être de “ceci” ou “cela” , est très exactement, analytiquement, le même concept purement abstrait que le “néant en tant que néant” ou “”pur néant”.
La distinction entre “être” et “néant” est donc absolument vide dès qu’on cherche à poser et à penser la plus haute abstraction de ces deux termes.
Il ne reste alors que la pure et simple distinction de deux MOTS, mais qui désignent, en leur contenu propre le plus abstrait qu’une MÊME signification.
Toutes les distinctions apparemment “évidentes” de l’ “être et du néant” reposent toujours sur une exemplification particulière : l’ être de “quelque chose” est différent du “non-être” de ce “quelque chose”.
Et bien sûr une “bouteille pleine” est distincte d’une “bouteille vide” … du moment qu’on a précisé de quel contenu précis elle est supposée être “pleine” ou “vide” ( la plupart du temps, lorsque nous disons que la bouteille est “vide”, nous acceptons en fait qu’elle soit “pleine d’air” ) : si nous cherchons à définir un pur “vide spatial physique”, nous sommes obligés de recourir à une théorie physique scientifique pour “décrire” le “vide” ( ainsi le “vide quantique” … qui est “plein” de toutes sortes d’interactions quantiques virtuelles ) .

Si une “ontologique” métaphysique ne veut accepter ni l’identification abstraite des concepts “purs” de l’ “être comme tel” et du “néant comme tel”, ni la prise en compte d’une signification régionale “empirique” de cette distinction ( la différence entre l’être de “quelque chose” et le non-être de ce “quelque chose” conceptuellement ou empiriquement identifiable), alors elle tombe dans la pure position d’un supposé “mystère” insondable et irréductible, où l’ “être” ( “en soi” ) se distinguerait du “non-être” ( “en-soi”) , sans qu’on puisse expliquer du moins du monde en quoi consiste cette différence, et sans qu’on puisse attribuer cette différence à une quelconque capacité de différenciation concrète des deux “états” d'”être” et de “non-être” …
Il s’agit alors d’une pure croyance, d’ailleurs comme celle de la distinction entre l’ “existence” et l’ “inexistence” d’un supposé “Dieu”, dont on ne prétend cependant ne pouvoir se faire aucune idée, aucune “représentation”, etc.