Quand un virus biologique accélère l’évolution des variants de la philosophie politique …

Depuis l’apparition de la Covid-19, nous assistons à des interactions complexes entre la sphère proprement biologique où les virus interagissent avec d’autres organismes vivants, et la sphère économique, politique, sociale, culturelle, etc. où se déroulent les compétitions-coopérations entre les « idées », les « théories », les « représentations » , qu’elles soient individuelles ou collectives.

Une des zones sensibles où se déploient aujourd’hui ces interactions est celle de la « confusion des idées » qui règne aujourd’hui notamment dans la « gauche française », et bien sûr, pour ce qui nous intéresse dans ce blog, des interactions entre « Liberté », « Égalité », « Fraternité » …

Ainsi, dans l’ actualité immédiate de cet été 2021, les prises de positions des uns et des autres sur la question de la vaccination contre la Covid-19, la question du « Passe sanitaire » , etc. , et de toutes les exploitations idéologiques et politiques des difficultés propres à cette situation.

Je ne vais pas ici entrer dans l’ arène d’un combat médiatique entre « pro-vax » et « anti-vax », mais continuer à me poser la question de ce qui divise aujourd’hui les pensées qui se situent pourtant elles-mêmes dans une certaine parenté « de gauche ».

Qu’est-ce qui, par exemple, oppose un article comme celui de Philippe Marlière dans Médiapart ( Gauche et pass sanitaire : les impasses d’un combat confusionniste ), à une prise de position comme celle de Barbara Stiegler dans un entretien sur « Reporterre »
(«Les autorités détournent les questions sanitaires pour instaurer une société de contrôle») ?

Est-ce une question totalement nouvelle ?

La crise sanitaire de la Covid-19 et ses effets économiques, sociaux, politiques et culturels, ne fait qu’offrir un nouveau contexte de développement d’une « lutte pour la vie des idées » qui parcourt depuis longtemps le « monde intellectuel » et pose la question du rapport entre « science » et « idéologie » et plus généralement entre les « réel » et les « représentations que nous nous faisons du réel », entre les déguisements multiples, qui cherchent à faire passer l’un pour l’ autre, consciemment … ou inconsciemment, au gré des « intérêts », soit de la « survie des idées », soit de la survie tout court des groupes ou des individus qui les portent …
Faut-il rappeler les temps pas si anciens, ou certains « marxistes » ou « marxiens » prétendaient élever le « marxisme » ( le leur … ), ou le « matérialisme dialectique » au niveau d’une « science ». Et que la question « critique » fondamentale était de séparer une « science bourgeoise » d’une « science prolétarienne », tout en prétendant en déduire dans quel « camp » on devait se placer … d’autant plus qu’on ne s’y trouvait pas « réellement » inscrit par les hasards de la naissance.

Chaque personne, en fonction de sa situation( réelle ou imaginée ), est porteuse à la fois d' »idéaux », de croyances, de « représentations de la réalité », et de conceptions philosophiques plus ou moins conscientes ou explicites des rapports entre ses propres idéaux ( personnels ou référés à un collectif social ou culturel ) et ses tendances à croire plutôt telle ou telle opinion ou « théorie » véhiculée dans les supports médiatiques ou communautés auxquelles elle a accès.

Ce qui caractérise un certain nombre de positionnements actuels, c’est leur prétention à disposer d’un savoir hypercritique qui leur permettrait de déjouer toutes les subtilités de la manipulation par un ennemi tout désigné ( le « grand capital ultralibéral mondialisé », que quelques nostalgiques attardés continuent à affubler de qualificatifs comme « complot judéo-maçonnique » ), tout en prétendant, comme tout bon « complotiste », que de toutes façons, quoiqu’ « ON » fasse, ces « dominants » ultimes l’emporteront toujours sur la grande masse des « dominés manipulés » … sauf si, évidemment, miracle ultime, quelques gourous hypercritiques, déguisés en grands justiciers, parviennent, à force de « modestie feinte » ( Tartuffes de tous les pays, unissez-vous ) , de vous faire oublier qu’en dénonçant toutes ces « manipulations », ils vous font passer la leur … avec votre consentement …

Mais alors « ma bonne dame », qui peut-on encore croire !

Les techniques de la manipulation de l’emprise sectaire sont vieilles comme la capacité dissimulatrice humaine ( et plus loin encore les nombreuses techniques d’illusion inventées par l’évolution … ), mais se démultiplient aujourd’hui de façon accélérée, notamment grâce à la rapidité « virale » de leur reproduction sur les « réseaux sociaux », et chaque petit Tartuffe ou gourou en herbe, peut y trouver ici ou là, pour un temps, son « heure de gloire », et son « peuple » qui l’acclame … pour éventuellement le crucifier quelques temps après.

Alors, j’entends bien d’ici quelque lecteur impatient qui me presse de prendre parti dans les querelles du moment : « Mais dans quel camp es-tu ?

Réponse invariable : dans celui de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » bien sûr.

Quant à vous, « c’est vous qui voyez » …

C’est vous qui voyez jusqu’à quel point, en prenant vous-même parti dans les « camps » divers ( politiques, idéologiques, philosophiques, sociaux, culturels …) de votre choix, vous pensez vraiment que vous participez au même idéal d' »Égale Liberté Libre Égalité » que celui dont je vous parle dans ce blog …

Car bien sûr, l’ « Égalité » dont il Y est question, ne peut être que librement acceptée par chacun, en première ou en deuxième personne, de vous à moi, ou de moi à vous …

Petit indice : ce ne sont peut-être pas ceux qui crient le plus fort aujourd’hui dans les manifs que leur « liberté » est totalement bafouée par la « dictature de l’obligation vaccinale », qui sont ou seraient les plus respectueux de cette « liberté » s’ils étaient eux-mêmes « au pouvoir » …

Mais ceux qui crient le plus fort veulent-ils réellement participer à un « pouvoir » qui reconnaitrait l’ « Égale Liberté Libre Égalité » de chaque personne et permettrait à chaque personne qui s’en réclame de participer à la construction des « ressources » nécessaires à une transposition plus « réelle » d’un tel idéal ?

Ou veulent-ils ou ne peuvent-ils faire autre chose en « manifestant », que de protester publiquement de leur propre impuissance à imaginer et à créer leur participation personnelle à une telle transposition de l’idéal en réalité, en accusant en permanence un « grand ennemi » de les en empêcher ?

Mais je parle de certains qui « crient le plus fort » …

Libre à vous, cher lecteur, de vous compter … ou pas, parmi « EuX »
encore une fois, c’est VOUS qui voyez.