Les pseudo-sciences “spiritualistes” ont encore de beaux jours devant elles à exploiter les désirs conscients ou inconscients de leurs adeptes

Je viens d’écouter la dernière émission de France-Inter “Sous le soleil de Platon”, où Charles Pépin recevait Christophe Fauré, avec comme intitulé de l’ émission “Qu’est-ce que la conscience ?

Je m’attendais à avoir un aperçu sur les dernières avancées des neurosciences sur le sujet. A la place j’ai eu les élucubrations “spiritualistes” les plus ordinaires, s’appuyant sur toutes les “expériences” ( c’est-à-dire sur les témoignages de vécus subjectifs de toutes sortes que l’on connait depuis longtemps en effet et colportées par toutes les officines “spiritualistes”) ,

Certes on a le droit d’être aujourd’hui encore “spiritualiste” au sens métaphysique “idéaliste” de la croyance que la conscience précèderait l’ organisation matérielle complexe notamment du cerveau qui pour la plupart de la communauté scientifique spécialisée est au contraire nécessaire pour donner lieu à l’ensemble des phénomènes que nous désignons comme “vécus de conscience”.

Il y a -t-il quoi que ce soit de sérieusement neuf dans le discours métaphysique – phénoménologique du genre produit par le psychiatre Christophe Fauré concernant une supposée “conscience” qui précèderait ou “survivrait” de façon indépendante de l’organisation complexe du cerveau et de l’organisation biologique en général.
D’ailleurs tous ces courants “spiritualistes” ne cachent pas leur proximité avec les plus anciennes “traditions” de “spiritualité” religieuse ou métaphysique qui sous prétexte d’ “ouverture de la pensée” ne font que reprendre les anciennes “fermetures” idéologiques et culturelles , dont la caractéristique est de chercher à rassurer à bon compte leurs croyants en projetant comme “réel” , sous des étiquettes parfois réactualisées au goût du jour, des pseudo-explications “alternatives” aux efforts théoriques de disciplines scientifiques rigoureuses.

Depuis quand une statistique – elle même scientifique dans le cadre d’ enquêtes sociologiques, ethnologiques ou de psychologie sociale concernant les croyances de milliers ou même de milliards d’individus, qui relatent tel ou tel aspect de leur vécu conscient, peut-elle dire quoi que ce soit sur la réalité objective que leurs récits individuels ou collectifs semble suggérer, sans en avoir aucune preuve scientifiquement contrôlable ?

Cela fait du “bien” aux personnes de “croire” … Et probablement pour commencer aux “sachants” qui répandent ce genre de prétentions et y trouvent un intérêt pour leur gloire personnelle sinon directement pour leur bénéfice financier.

Il est bien sûr facile de prétendre dénoncer les failles existantes de l’explication scientifique, en particulier dans les disciplines qui s’intéressent aux effets “émergents” de l’organisation matérielle complexe des systèmes biologiques, et de prétendre donner de “meilleures explications” par la reprise rassurante des anciennes croyances.

Ce qui m’étonne plus, c’est que l’ “étonnement” philosophique de Charles Pépin soit si indulgent avec ce type de discours, dans sa prétention à la “scientificité”.

A oui, la science de demain va peut-être montrer que telle ou telle “intuition” spiritualiste ancienne avait vaguement quelque chose de commun avec les propositions qu’un nouveau paradigme théorique scientifique établirait.

Ainsi par exemple le “big bang” décrit en termes de théories de physique cosmologique peut avoir une vague ressemblance avec les antiques récits créationnistes …

Et bien sûr, il y a aujourd’hui toute une faune d’élucubrations “spiritualistes” autour de la physique quantique, avec toujours la même fausse interprétation du “rôle de l’observateur humain” dont la “conscience” influerait sur la réalisation effective de la “mesure” …

Dans le cas de la problématique de la “conscience” évoquée dans l’émission de Charles Pépin, j’aurais attendu un travail d’analyse critique un peu plus fouillé concernant au moins l’usage de certains mots de l’habituel vocabulaire “spiritualiste”.

Est-il nécessaire de renforcer les complotistes en tout genre dans leurs “vérités alternatives”, et qui prétendent s’appuyer bien sûr d’autant plus sur des “faits scientifiques” que leurs “théories alternatives” sont fumeuses … ?