Conséquences du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité au niveau de la sphère juridique, en termes de “philosophie du droit” ou de “théorie du droit”

Rappel :

L’énoncé de notre proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, est très précisément posé au départ, c’est à dire par l’acte personnel libre qui la pose et la propose au libre examen par d’autres personnes, comme étant d’abord un choix “moral” ou “éthique”, explicitement revendiqué comme proposant ainsi le noyau d’une “Loi Morale Nouvelle“,
mais dont précisément l’universalisation en tant que loi morale d’ “Égale Liberté” pour des “personnes libres et égales” n’est que potentielle, donc conditionnée dans sa réalisation par l’existence réciproque du libre accord personnel singulier de chacune des personnes qui s’ Y engage librement, consciemment et volontairement ( “Vous” par exemple ) : ce qui est désigné par le second terme de ma proposition, à savoir la “Libre Égalité” .

Par conséquent, la partie “gauche”du principe ( “Égale Liberté“), n’a de “valeur” que par et pour les personnes qui, en toute “autonomie personnelle“, choisissent d’Y adhérer, soit en reprenant mon propre énoncé de la proposition à leur compte personnel d’ “auteur”, soit en en créant et formulant leur propre “énonciation”, avec suffisamment d’indices communicables pour pouvoir dire qu’il s’agit bien, du moins formellement, de la “même proposition” .
Un de ces indices étant précisément qu’outre cette partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), elles acceptent bien également et librement la partie “droite” (“Libre Égalité“) , comme indissolublement liée à la partie “gauche”, puisque c’est précisément, par définition, en quoi consiste ma proposition “Égale Liberté Libre Égalité“. Bien évidemment, ce lien n’est “indissoluble” que pour autant justement que les personnes “contractantes” choisissent librement de le maintenir.
Aucune interprétation ou conception de l’expression “Égale Liberté” qui n’aurait pas sa réciproque “Libre Égalité“, ne peut donc être exactement assimilée à ma proposition, mais n’en est qu’une “parente” plus ou moins proche.
( Ainsi par exemple le principe d”Égale Liberté” rawlsien ou encore toute énonciation d’un tel principe d’ “Égale Liberté” qui se voudrait l’expression d’un “droit naturel” ou d’une nécessité “anthropologique” , ou de la “nature humaine”, et encore moins d’une volonté transcendante … ).
De même, entre autres, la “loi morale” kantienne, ou le “contrat social” rousseauiste, peuvent bien avoir une parenté forte, et avoir semé des graines idéologiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la “Loi Morale Nouvelle”, parenté que les “généalogistes” de la vie des idées ne manqueront pas de souligner. Mais ces deux versions d’une “Égale Liberté” au moins formellement pensable, ne vont pas, rigoureusement, jusqu’à affirmer l’implication réciproque, que cette “Légitimité” annoncée ne vaut que par et pour les personnes qui Y adhèrent en toute liberté individuelle.
Kant comme Rousseau, tout en étant parfaitement conscients du problème formel posé par toute “Loi de Liberté”, choisissent d’en rester à la domination d’un principe certes de “liberté”, mais supposé “universel a priori” dans le cas de Kant, ou établi par la “volonté générale” d’un “peuple” dans le cas de Rousseau, donc en privilégiant hypocritement un supposé principe collectif comme supérieur aux personnes elles-mêmes : hypocritement, parce qu’ils devraient reconnaître au nom même de leur liberté personnelle de pensée que les “principes supérieurs” ainsi invoqués par chacun, ne valent que ce que la liberté de penser de chacun d’eux pense pouvoir leur attribuer.
Et c’est bien pourquoi, les généalogistes philosophes continuent à parler de “loi morale KANTIENNE”, ou du “Contrat social de Rousseau”, en soulignant la part irréductiblement “personnelle” de leurs philosophies respectives.
( Ce qui n’a rien à voir avec la simple étiquette de dénomination d’un théorème ou d’une théorie mathématique à un supposé “auteur” : “théorème de Pythagore” , ou encore “loi de la gravitation newtonienne” ou “relativité einsteinienne” en physique … mathématique ).

Dans le cas de la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité“, la valeur du principe que je propose ne peut résulter que de la libre attribution de cette valeur par des personnes qui se donnent à elles-mêmes la liberté de faire un tel choix de valeur, en acceptant par là même la “LIBRE Égalité” de leur propre adhésion personnelle.

Une telle proposition, de type “loi morale nouvelle“, n’est en rien “universelle a priori“, au sens où l’est l'”impératif catégorique” kantien.
Elle ne repose sur aucun postulat, ni de justification antérieure par un “droit naturel” ou d’une “morale naturelle” , ni de justification a posteriori, par l’existence d’un “droit positif” qui serait supposé l’incarner .
Ce sont donc toujours les personnes elles-mêmes, dans toute l’ autonomie de leur propre volonté auto-déterminée, qui choisissent ( ou pas, ou “plus ou moins” ) d’entrer dans un tel nouveau “contrat moral et social” qui ne préexiste pas, comme “valeur”, à leur propre libre accord.

Certes, il serait toujours possible de dire que comme il existe au moins une personne ( dont j’atteste l’existence en ma personne … ) qui a explicitement formulé cette expression “Égale Liberté Libre Égalité” et qui lui accorde explicitement une certaine “valeur” ( strictement limitée à cette infime contribution personnelle ), il en résulte que cette proposition et sa “valeur” existent au moins “virtuellement”, ou comme un pur “possible”, donc “a priori” en ce sens, même si cela n’entraîne aucune obligation ni aucun “devoir” au sens de la morale kantienne, sauf si des personnes font le libre choix d’Y adhérer et d’en faire leur propre “loi morale” personnelle.

Et en effet, en un certain sens, le simple fait que l’expression linguistique “Égale Liberté Libre Égalité” soit formulée et suffisamment “comprise” par “Vous” ( “C’est Vous qui voyez” ), PEUT Vous suggérer de réfléchir à la valeur que Vous Vous voudriez lui accorder … puisque précisément ELLE Vous “donne” toute la Liberté que Vous pouvez souhaiter avoir d’Y adhérer ou pas, ou plus ou moins, et simultanément, de pouvoir potentiellement constituer avec d’autres personnes faisant un libre choix suffisamment proche de votre propre libre choix, l’ébauche germinale d’un tel “nouveau contrat social et moral”.

( Fin du rappel )

L’originalité de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, est alors non seulement de réinterroger les rapports entre “Liberté” et “Égalité” au niveau de la sphère de la “philosophie morale“, mais d’avoir également des conséquences possibles sur les conceptions de la “philosophie du droit” et de la “philosophie politique“.
Conséquences qui ne “valent” alors aussi, “politiquement et juridiquement”, que par et pour les “personnes libres et égales” qui veulent établir de telles articulations entre la sphère proprement “morale”, et les sphères juridiques ou politiques, ou encore “économiques et sociales”, “culturelles, etc.”, où peuvent également se poser des problèmes de “normativité” en général.

En particulier des distinctions classiques en philosophie du droit entre des partisans du “droit naturel” et des partisans du “positivisme juridique” prendront une autre signification, puisque à la fois, la transformation de la sphère juridique en la réarticulant sur la sphère “éthique” redéfinie à partir de la “Loi Morale Nouvelle” ne se contente pas de prendre les institutions juridiques “comme elles sont” ( comme en théorie du droit positif ), mais réinterroge la valeur “morale” de toutes les institutions du droit.

Mais réciproquement une telle restructuration du “Droit” à partir de la nouvelle sphère “morale” ne se fait pas à partir d’un supposé “droit naturel” , ni d’une supposée “loi morale universelle” de type kantien, mais à partir du “libre accord des personnes libres et égales” … sur leur propre “Égale Liberté Libre Égalité” mutuellement construite et par définition auto-déterminée, puisque ces “personnes libres et égales” le sont en vertu de leur propre définition de leur “souveraineté personnelle” autonome.

Mais, à partir d’une telle libre mise en commun d’une “loi morale nouvelle” comme loi d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, les personnes physiques – êtres humains en particuliers – qui font de facto un tel libre choix, constituent, au sens juridique et politique fort, un “P.E.U.P.L.E.”, dont la définition “juridique et politique” n’est alors fondée en “valeur morale” que sur ce libre accord “moral” préalable.
Remarque : On peut par exemple traduire l’acronyme “P.E.U.P.L.E.” par “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , en se rappelant toujours que l’ “Éternel Universel” ( comme extension spatio-temporelle indéfinie … ) , ne vaut que pour et par la libre volonté individuée des personnes libres et égales qui feraient un tel libre choix de leur propre existence “éternelle universelle” potentielle …

Un tel “PEUPLE” ne peut donc en effet que “PEU” , aussi longtemps qu’il n’y a pas suffisamment de libres volontés personnelles qui mobilisent en effet leur pouvoir biologiquement et en tout cas physiquement “incarné”, pour se donner à elles-mêmes de libres formes “collectives” de collaboration dont elles voudraient par ailleurs bénéficier comme “ressources collectives” de réalisation effective de leur projet idéal commun.

Je ne propose pas ici a priori de priorité entre le “juridique” et le “politique” comme sphères d’action, dans la mesure où, justement, il est de la liberté morale des acteurs librement concernés par ce Projet, en fonction de leurs contextes de vie effectifs actuels, de se demander quelle articulation du “juridique” et du “politique” peut le plus “efficacement” être disposée et instituée pour ancrer “ici et maintenant” les germes physiques de la réalisabilité effective du Projet Idéal Commun.
A titre personnel, je vois plutôt, dans le contexte juridique et politique actuel, des possibilités de jouer sur les deux tableaux : de se servir du levier “juridique” pour contrer les pouvoirs politiques, et du levier “politique” pour contrer les pouvoirs juridiques, là ou ces pouvoirs respectifs choisiraient de s’opposer explicitement à la liberté des personnes de choisir d’adhérer ( “plus ou moins” ), au “P.E.U.P.L.E” .

Remarque :

Vous, ELLE·ecteur·ectrice·S , avez le CHOIX de contribuer plus ou moins à un tel Projet Idéal Commun, en comprenant bien que , pour autant que Vous Y adhérez, Vous ne pourrez prétendre en bénéficier que dans la mesure même où Vous Y contribuez, puisque Vous adhérez alors, par définition, à la fois à la Libre Égalité de votre contribution, et à l’ Égale Liberté de cette contribution … car, par définition, si et pour autant que Vous Y adhérez, ce que Vous pourriez alors légitimement “attendre” de la contribution des “autres personnes libres et égales” , Vous “devez” alors librement en proposer une contribution personnelle au-moins “équivalente” : si – au nom même de votre propre liberté personnelle- , Vous ne voulez pas apporter une telle contribution équivalente à ce que vous prétendez en recevoir, il faudra nécessairement Vous attendre à ce que votre propre “attente” ( en “retour d’investissement” ) soit “également et librement” déçue.

Mais précisément, rien ni personne ne Vous oblige – a priori – à adhérer au “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” , ni donc à Vous demander, ce que Vous auriez bien comme contribution potentielle personnelle, à Y apporter.

Mais SI Vous voulez Y contribuer, Vous POUVEZ au moins commencer par Vous demander ce qu’un tel “Projet” pourrait signifier pour Vous, et Vous donner à Vous mêmes les “raisons”, soit d’Y participer, soit d’Y rester librement “étranger” .

C’est donc, comme toujours ici, “Vous qui voyez

A moins, peut-être, comme certains en matière de liberté du choix de mourir, de prétendre que le fait même de savoir qu’une autre liberté est possible que celle à laquelle Vous Vous croiriez actuellement contraints, constitue … une atteinte à votre propre liberté … de Vous croire contraints .

Dans ce cas, continuez à croire ce que Vous croyez croire.
( C’est encore Vous qui Voyez … )



ELLE et la tolérance

Le principe d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne “vaut” que par et pour les personnes libres et égales qui se considèrent elles-mêmes comme telles.

Il permet … aux personnes qui en acceptent le principe … de dépasser, entre elles, les paradoxes du genre “Faut-il tolérer l’intolérance ?”

En effet, ce type de “débat philosophique” repose formellement sur l’idée, communément partagée par les débattants des deux bords, qu’il faut nécessairement choisir de considérer une des réponses – oui ou non -comme celle qui devrait être universellement admise par les autres.

Ainsi, à la question “faut-il tolérer l’intolérable?” :
Rien ne dit a priori que la tolérance devrait être “universelle”, ni qu’il existerait a priori des points de vue “intolérables”, ni que le point de vue “relativiste” devrait l’être, d’autant plus que le relativisme doit par définition se relativiser alors lui-même, pour autant justement qu’il prétendrait s’universaliser …

Rien ne s’oppose a priori à ce que certaines personnes fassent le libre choix d’adopter entre elles un principe comme celui de l’ “Égale Liberté” :
Elles pensent alors pouvoir réguler entre elles une liberté d’opinion ou de croyance la plus grande possible, puisque celle-ci est par définition librement adoptée par ces personnes et ne voit plus aucune raison fondamentale de considérer la libre opinion d’une autre personne de ce groupe comme “intolérable” .

Or dans le cas des intolérances les plus classiques, il s’agit de personnes qui n’ acceptent pas fondamentalement un principe comme celui de l’ “Égale Liberté”, et encore moins celui d’une “Libre Égalité” .

Elles n’ont donc, de notre points de vue aucune “raison” de prétendre se baser sur une demande de “tolérance” à leur égard, puisqu’elles n’en acceptent pas la valeur : elles n’ont donc comme “libre choix” que de subir les conséquences de leurs intolérances respectives : les guerres de religion en sont une expression bien connue.

Notre principe de tolérance vaut … pour l’opinion des personnes qui, réciproquement tolèrent les opinions d’autres personnes … à condition que celles-ci en fasse de même. Nous avons donc le même principe de réciprocité à l’œuvre que dans notre formule générale de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” :
Ceux qui n’y adhèrent pas ne sont pas concernés et ne peuvent donc pas essayer d’utiliser notre principe sans y souscrire eux-mêmes librement.

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Quelle “volonté générale” ? Quel “Peuple” ? QUI est le “souverain” ?

Entrée en matière :

FOISNEAU Luc, « Gouverner selon la volonté générale : la souveraineté selon Rousseau et les théories de la raison d’Etat », Les Études philosophiques, 2007/4 (n° 83), p. 463-479. DOI : 10.3917/leph.074.0463. URL : https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2007-4-page-463.htm

“Valeur morale”

Pour beaucoup de personnes, l’usage du terme de “morale”, ou de l’ expression “valeur morale” se rapporte à une des nombreuses conceptions traditionnelles de la notion de “morale”, avec la caractéristique essentielle qu’une telle “morale” serait essentiellement le fait d’un système de valeurs ou d’idéaux, éventuellement de règles ou de procédures, partagés au sein d’un collectif d’êtres humains, et dont la caractéristique essentielle serait d’imposer son “obligation morale” ( ou “devoir” ) à l’ ensemble des personnes individuelles de ce collectif humain.

Ceux qui sont hostiles à une telle conception d’une obligation collective pesant sur les membres d’une collectivité, ont alors tendance à rejeter le mot “morale”, ou l’expression “valeur morale” , comprise comme signifiant cette domination du collectif et de la “régulation des moeurs” sur la liberté et la volonté autonome des personnes individuelles.

Pourquoi ai-je choisi de ne pas rejeter tout usage du terme de “morale”, ou de “valeur morale”, ou encore de “loi morale”, alors même que le contenu essentiel de ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” consiste précisément à n’admettre a priori aucune “hétéronomie” liée à la domination d’un collectif humain sur ses membres ?

C’est bien sûr parce que je considère qu’il n’y a pas de contradiction a priori entre une libre interprétation possible des termes de “morale”, de “valeur morale” ou de “loi morale” , et la défense la plus haute et la plus pertinente possible de l’ idéal de Liberté, en tant que celui-ci peut être librement partagé par toute personne qui fait le choix de considérer librement que d’autres personnes qu’elles-mêmes PEUVENT, tout aussi bien qu’elles-mêmes, aspirer à la plus grande liberté possible compatible avec celle de toutes les autres personnes qui feraient ce même libre choix.

Ce n’est pas la caractéristique du “devoir” ou de l’ “obligation” que je retiens donc comme caractéristique de la “morale”, de la “valeur morale” ou de la “loi morale”, contrairement ici au choix fait par Kant , par exemple. Mais je retiens prioritairement comme caractéristique essentielle de ce que désigne les termes “morale”, “valeur morale” ou “loi morale”, qu’il s’agit d’une valeur qui ne peut être attribuée que sous l’expresse condition de la LIBERTÉ, en particulier de la “liberté de conscience”, et donc de l’ “autonomie de la volonté” de la personne qui juge de cette valeur.

Cette condition première de la liberté transforme d’ailleurs le supposé “impératif catégorique” kantien, en un “impératif conditionnel”, même si la “condition” générale préalable dont-il s’agit est très particulière : puisqu’il s’agit de la LIBERTÉ elle-même.
Bien évidemment, cette idée est également déjà défendue, non seulement chez Kant, mais même dans un grand nombre de philosophies morales pré-kantienne, et même et notamment par celles qui s’appuient sur une conception “théologique” de la “loi morale” comme “loi divine” :

La “loi morale” ou la “loi divine”, suivant leurs anciennes formulations, concevaient bien que pour être “morale”, il fallait que l'”obéissance” de la personne à une telle Loi, soit “librement consentie”, sous peine de ne pas être “morale”. Mais ni la “loi morale divine”, ni la “loi morale kantienne” ne vont jusqu’à affirmer l’identité de la “loi” elle-même avec la LIBERTÉ de la personne, donc son “autonomie personnelle” radicale, en tant que cette même LIBERTÉ serait également possible pour chaque personne qui en choisit “également librement” la référence, en la reconnaissant librement chez toute autre personne … si et seulement si et “pour autant” que cette dernière en fait réciproquement de même : autrement dit la seule restriction “morale” possible provient de l’exigence de de l’ Égalité de la Liberté et réciproquement de la Liberté d’une telle Égalité ( ce qui est très exactement le cœur de ma proposition de “Loi Morale Nouvelle” )

Proposition qui, bien évidemment, par définition, n’aura de “valeur” pour VOUS, que si VOUS décidez librement de la considérer “également” comme votre proposition librement universalisable à toute autre “personne libre et égale” qui se choisit elle-même comme telle, et qui participe ainsi , par et pour ELLE-MÊME , à sa propre entière et radicale LIBERTÉ.
Tel est donc aussi la nouvelle formulation de “NouS, le P.E.U.P.L.E.” …
si VOUS le voulez, comme moi, en toute “Égale Liberté” :
Mais là, c’est “Vous qui voyez” …

Proximité avec Jacques Rancière

Article de départ dans Philosophie Magazine :

“Aucune institution n’émancipe les gens”

https://www.arte.tv/fr/videos/108567-009-A/et-si-on-arretait-de-prendre-les-gens-pour-des-cons/

La proximité fondamentale se trouve dans l’idée que le principe général d’ émancipation qui peut s’énoncer comme celui d’une “Égale Liberté” , n’a pas à être “enseigné” et encore moins imposé, comme si ceux à qui il est proposé en étaient préalablement “ignorants”.
L’adhésion à un tel principe “universalisable” ne peut en fin de compte que résulter de la volonté propre de chaque personne, qui veut ou pas initier d’elle-même sa propre émancipation.

Le lecteur comprendra facilement pour quoi l’auto-initiation d’une personne par “elle-même” ( donc de “VOUS qui voyez” avec VOUS MEME ) entre en résonance immédiate avec la formulation générale d’ “ELLE-MEME”, comme formule propre d’une telle “Égale Liberté Libre Égalité” …

D’une certaine façon c’est le “Sapere aude” kantien comme principe général des “Lumières” qui est en perpétu-ELLE reprise de sa propre auto-émancipation auto-poïétique.

Mais en “fin de compte”, c’est VOUS qui VoYez … jusqu’à quel point VOUS voulez Y participer .

De facto et De jure

Notre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité suppose une fondamentale “autonomie de la volonté” des “personnes” qui choisissent d’adhérer à cette Proposition, puisqu’il s’agit, par définition de cette proposition ELLE-MEME, d’un type de contrat à la fois strictement égalitaire et librement accepté par chaque personne qui Y souscrit. Si ces deux conditions d’Égalité et de Liberté de l’adhésion ne sont pas respectées, le “contrat” en question est nul.

Nous avons déjà largement vu que cela entraînait logiquement qu’il était hors de question d’imposer ou d’obliger des personnes à se “soumettre” à un tel contrat.

Cela différencie notre Proposition, non seulement de tous les contrats sociaux supposés imposés à leurs membres par une “collectivité sociale” ou une “autorité sociale” préexistante, mais aussi de tous les habituels “fondements des droits humains” considérés comme “fondés en nature” ( “droit naturel” ), quel que soit ici le sens donné au mot “nature” ( “nature humaine” spécifique par exemple ).

Si on demande “de quel droit” la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité” justifie-t- ELLE l’extension possible de sa propre proposition ?
La réponse formELLE est simple : de son propre droit auto-proposé.
La conséquence immédiate en est que personne ( aucune “personne libre et égale” telle que nous l’ entendons ici ) ne peut bien évidemment être soumis a priori à une telle “Loi Morale Nouvelle” sans son stricte et libre accord ou “consentement”. C’est même cette absence totale de coercition ou d’obligation a priori, que nous avons tenu à inscrire dans l’énoncé formel lui-même, à savoir comme “Libre Égalité“, en complément de l’ “Égale Liberté“.

Autrement dit, à la différence à la fois des “lois morales” habituelles ( y compris l’impératif catégorique kantien évidemment ), et des “fondements du droit” à prétention “universelle” qui prétendent inclure de force “par nature” tous les “êtres humains” sous le règne de leur législation … sans leur demander leur avis, notre proposition “ELLE” ne vaut que par et pour les “êtres humains” ( ou d’autres organismes physiques qui en seraient effectivement CAPABLES ), qui font le libre choix conscient d’ Y adhérer.

Notre Proposition vise précisément à proposer l’institution d’un nouveau type de “droit” et de “fondement de ce droit” précisément dans l’autonomie radicale de cette “auto-fondation” de sa propre valeur “morale”.

Cela ne veut pas dire évidemment que nous prétendons écarter désormais la légitimité en général de toutes les “lois morales”, et encore moins de tous les systèmes juridiques positifs existants, puisque précisément nous laissons, par définition, la Liberté d’en décider pour elle-même à chaque personne :
Nous conservons donc, évidemment, pour “tous les êtres humains” en général, les acquis juridiques de l’ “universalisme des droits humains”, et donc les protections effectives de ces droits qui devraient en résulter dans la réalité, et dont les différents États de droit, notamment signataires de la Charte des Nations Unies, de la DUDH et des différents Pactes et textes juridiques internationaux qui en découlent, sont censés garantir l’application effective.

Nous les conservons bien sûr, par prudence, principe de précaution, comme un “moindre mal”, ou comme façon d’éviter des injustices encore plus grandes si ces institutions politiques et juridiques actuelles étaient défaillantes.

C’est sur le terrain de la réflexion, pour toutes les personnes qui le souhaitent, que nous formulons cette proposition, car nous sommes en revanche persuadés que la fragilité des institutions politiques et juridiques humaines actuelles sera de plus en plus mise en évidence par l’insuffisance de leur “justification”auprès d’un nombre croissant de personnes, et par l’incapacité grandissante des supposés “pouvoirs” à en garantir la protection égale à “tous les êtres humains” …

C’est donc aux “personnes libres et égales” qui se conçoivent elles-mêmes comme telles que nous nous adressons en priorité, et auxquelles nous disons qu’il est possible d’avancer sur le terrain de l’égalité des droits et libertés fondamentales, sans que “tout le monde”, ni même une “majorité démocratique” soit d’accord pour un tel progrès, parce qu’il faut et il suffit de l’ accord libre et égal de chaque personne qui le souhaite pour définir formellement une telle “loi morale nouvelle”, qui , pour commencer, n’a besoin que des personnes en question pour constituer le noyau ou germe initial d’une telle transformation.

Notre “texte” n’est donc qu’une initiative personnelle en ce sens et qui cherche donc à renforcer une “connectivité” suffisamment forte entre des initiatives personnelles similaires, même si elles ne s’expriment pas exactement avec les mêmes formes d’expression.

* * *

Pourquoi “De jure” et “De facto” ?

Le “De jure” ( de la Proposition “ELLE” ) dont il est désormais question ici , est formellement “auto-fondé”, c’est précisément cet aspect “auto-fondé” qui définit la différence du “de jure” qu’il institue avec toutes sortes de “réalités effectives” , qui forment un “de facto” lié au “fait” que le “réel” en général n’attend pas d’avoir le “droit d’exister” pour “être ce qu’il est” …
Qu’il s’agisse de la réalité physique de l’ univers dans toute la complexité de ses productions et organisations, ou des fragiles effets de surface que la “culture humaine” a pu organiser consciemment et volontairement au niveau de son organisation psychologique, sociale,culturelle, politique, économique, etc.
Même l’ “anthropocène” n’est qu’une pellicule très mince sur une petite planète parmi des milliards de galaxies …

Le “De jure” n’est donc, “de facto”, qu’une production de “roseau fragile”, mais “c’est un roseau pensant” , dont l’autonomie auto-posée ne cessera de hanter désormais les boucles complexes enchevêtrés de l’auto-organisation inconsciente du réel.






ELLE et le “libertarisme de gauche”

Référence :

Un texte sur le “libertarisme de gauche”, publié sur Cairn.info,
de Jean-Fabien Spitz
Le libertarisme de gauche : l’égalité sous condition de la propriété de soi
Spitz Jean-Fabien, « Le libertarisme de gauche : l’égalité sous condition de la propriété de soi », Raisons politiques, 2006/3 (no 23), p. 23-46. DOI : 10.3917/rai.023.0023. URL : https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2006-3-page-23.htm

Le “libertarisme de gauche” y est ainsi décrit ( introduction ) :
Cette théorie entend donc avancer l’idée que, les ressources extérieures étant communes, nul ne peut se les approprier que sous condition de respect d’un impératif structurel qui vérifie que les droits de toutes les personnes humaines ne sont ni enfreints ni annulés par l’acte d’appropriation. On va voir que la teneur de cet impératif structurel peut varier, mais que l’idée demeure la même : si chacun peut user librement de sa personne sans respecter aucune condition liée au droit des autres, il n’en va pas de même des ressources externes, et l’on a ainsi une théorie de la justice qui prétend associer un principe non-structurel en première personne et un principe structurel d’appropriation des choses matérielles.
On suggérera, pour finir, que cette tentative de synthèse échoue et qu’elle dérive soit vers une affirmation de la propriété de soi s’étendant inconditionnellement aux choses (c’est l’hypothèse du libertarisme classique), soit vers une affirmation du caractère conditionnel de l’appropriation des choses qui aboutit à vider le principe de la propriété de soi de toute réalité (et l’on se rapproche alors à nouveau de l’hypothèse rawlsienne). Elle est donc essentiellement instable .


Cette position du “libertarisme de gauche”, considérée par Jean-Fabien Spitz comme “essentiellement instable”, peut bien sûr être rapprochée de notre propre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité.

En effet, s’il est possible de rapprocher notre version de l’ “Égale Liberté – ” du principe rawlsien d’ “Égale Liberté” , la deuxième partie “- Libre Égalité” peut être rapprochée du principe “libertarien” de la “propriété de soi” de la personne.

1. Cependant, dans une première remarque très générale, je rappelle que notre Proposition “Égale Liberté Libre Égalité”, tout en POUVANT être reprise par toute personne qui en fait le libre choix, n’est cependant pas une proposition qui prétendrait argumenter en faveur d’une validité générale, en se plaçant parmi des “théories politiques” qui revendiqueraient chacune une légitimité contradictoire avec celle des autres …
Si donc le lecteur s’attend à ce que nous défendions notre propre position comme une position qui se voudrait alternative à toutes les autres, comme s’il fallait nécessairement que la “validité” d’une théorie politique soit acquise au détriment des autres sur un champ de bataille des idées … , c’est qu’il n’a pas compris l’une des dimensions principales de ce que nous appelons “- Libre Égalité”, et qui fait que cette “- Libre Égalité” ne peut pas être une proposition “théorique” indépendante de la libre décision personnelle d’une personne physique effective qui effectue le choix d’y adhérer.

Il y a donc, de notre point de vue, une contradiction à vouloir établir une quelconque proposition “libertarienne” comme “proposition universelle a priori” , puisque ce que défend une personne “libertarienne” c’est sa propre position personnelle, dont précisément rien ne peut présupposer a priori que d’ autres personnes “doivent” également la défendre !

Des “libertariens” authentiques, en ce sens, comme des “anarchistes” authentiques ( qui ne veulent ni “commander” , ni être commandés”) , ne peuvent donc faire de “proposition théorique de philosophie politique”, que sous l’expresse réserve qu’une telle proposition ne vaut a priori que par et pour leur propre personne, et qu’elle n’est extensible à une quelconque généralisation que sous l’expresse condition de la liberté personnelle pleine et entière des personnes concernées, d’y adhérer ou pas.
Un “libertarien ontologique” est donc une contradiction : il est pour une certaine conception ( collective … ) de la “liberté naturelle” de l’être humain, conception qu’il croit que les autres “devraient” également nécessairement accepter et dont il cherche à les “convaincre”.
Ce qui est contradictoire avec un choix personnel de cette liberté, en tant que “contrat libre avec soi-même”, dont il est possible ensuite d’étendre librement l’accord contractuel avec d’autres personnes faisant avec elles-mêmes ce “même choix”.

2. C’est très exactement pourquoi nous considérons que la valeur “mutualisable” ou “universalisable” de l’ “Égale Liberté” que nous défendons, ne vaut qu’à la condition que les personnes qui Y adhèrent soient individuellement libres de poser ou non une telle adhésion ( donc d’être “Librement Égales” ), et se reconnaissent donc mutuellement et réciproquement, à la fois leur “Égale Liberté” ET leur “Libre Égalité” .

Si donc certains analystes comme Jean-Fabien Spitz pensent trouver une “essentielle instabilité” dans une position “libertarienne de gauche“, c’est précisément parce qu’ils se placent d’un point de vue de confrontation de “théories politiques générales”, ( “théorie libertarienne” versus “théorie rawlsienne”, etc. ) dont ils croient pouvoir peser les arguments théoriques respectifs indépendamment de la situation propre de chaque personne qui choisit ou non d’adhérer à telle ou telle théorie.

Or, pour moi, ( Armand Stroh ), à titre personnel en effet, ( éventuellement librement partageable par d’autres … ), il est précisément inadmissible de vouloir imposer une quelconque “théorie politique” comme s’il s’ agissait d’une sorte de théorie scientifique à prétention de “vérité”et que des arguments “rationnels” permettraient de départager “objectivement” sans avoir soi-même à prendre une libre position personnelle !

De ce point de vue, ma Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité, ne vaut en effet a priori que par et pour “moi”, à partir de ma libre décision d’ Y adhérer après l’avoir en même temps d’abord librement construite.
Seules des personnes, autres que moi, qui choisissent d’ Y adhérer librement, peuvent Y adhérer “réellement”, en Y adhérant en effet comme si elles en avaient été elles-mêmes les libres “co-auteurs”.

Personne, par définition auto-posée de cette proposition, ne peut Y adhérer effectivement radicalement, si ce n’est par sa propre et entière liberté personnelle à laquelle aucun autre “argument” que cette liberté même ne peut se substituer.

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez ….




“ELLE” : Un MEME contrat moral

La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” constitue, pour les personnes qui adhèrent ( par définition librement ) à cette proposition, plus qu’une simple “proposition”.

Adhérer à cette proposition signifie en faire pour soi-même une formule suffisamment signifiante pour devenir son propre libre idéal de valeur régulatrice à suivre , et accepter en même temps qu’un grand nombre de “personnes” pourraient suivre ce MÊME idéal sans contradiction.

L’extension possible de cet Idéal Commun ( le PIC : Projet Idéal Commun” ) à une multiplicité indéfinie de “personnes” ne se limite pas à l’appartenance de ces “personnes” à une espèce biologique particulière, en l’occurrence aux “êtres humains”, mais ouvre un projet universalisable à toute autre forme d'”être raisonnable” dans l’ Univers.
( j’ ai proposé aussi d’appeler cette multitude possible : le “P.E.U.P.L.E.“)


Mais cette extension possible ne peut exercer aucune contrainte ni obligation a priori pour ces personnes en général ( qui en langage kantien sont appelées “êtres raisonnables” ) , ni pour des “personnes humaines” en particulier.

Elle n’aura de “valeur” ( valeur dite “morale” ) que pour et par les personnes qui en adoptent librement l’énoncé. La façon dont elles cherchent à traduire cet énoncé commun en termes de formes et de contenus de pensées, d’expression ou d’actes, de façon personnelle est donc a priori extrêmement variée.
Mais toutes ces façons “personnelles” d’interpréter le Projet Idéal Commun doivent être suffisamment compatibles les unes avec les autres , pour que chaque personne puisse considérer qu’en mettant “en œuvre” cette formulation idéale commune, elle ne contraint ni n’oblige aucune autre à “faire” comme elle, dans la réalisation singulière ou “propre” de chacune de ces mises en œuvre personnelles.

Nous voyons ici, à la fois la proximité de notre problématique avec la problématique “critique” kantienne, mais aussi une divergence librement et volontairement assumée : l’ “universalisation possible“, que nous proposons également comme critère de la “moralité nouvelle” , n’est pas un “universel a priori” au sens où cette “forme universelle” s’imposerait dans sa pure forme de “légalité” à “tous les êtres rationnels et raisonnables”, ce qui est le point de vue kantien ( et plus largement de beaucoup de formes d’ “humanisme universaliste”), avec notamment comme effet l’apparition de la notion de “devoir” ou encore d’ “impératif catégorique”, comme chez Kant.
( Remarque : Kant lui-même considère d’une certaine façon que les idées de “liberté” et de “loi morale” sont équivalentes …, mais réserve cette équivalence à une forme d’ “élite” de “saints” . Mais c’est bien parce que finalement, il soumet la liberté à une “loi morale” dont il imagine l’ “universalité” sur le modèle extérieur des “lois de la nature”et de la physique newtonienne qui vient de montrer son succès )

Si une “forme pure de la moralité” doit POUVOIR apparaître dans une telle recherche “critique”, c’est d’abord sous la forme de la LIBERTÉ, et donc dans l’ “autonomie de la volonté“, où cette “LIBERTÉ MÊME” devient la “MÊME LIBERTÉ” , pour et par l’ “autonomie de la volonté” des personnes ou “êtres raisonnables” qui se pensent et se veulent effectivement comme des “volontés autonomes”, c’est à dire capables ( “POUVANT” et non pas “DEVANT” a priori ) de faire un tel libre choix, mais précisément, non pas “impérativement” ou “par devoir“, mais uniquement d’abord “conditionnellement” : sous la condition de leur propre libre adhésion à une telle “loi morale”, qui ne peut, – par la libre définition que je pose – se réaliser qu’en étant simultanément “Égale Liberté et Libre Égalité” : le type de “légalité morale” ne pouvant alors être que la résultante d’un libre choix d’adhésion, qui PEUT certes être a posteriori partagé par beaucoup, mais qui ne saurait, sans contradiction avec l’ idée même de Liberté, s’imposer “universellement a priori“.

Notre position est donc très claire : quelque chose comme la “pureté de la loi morale kantienne”, n’est précisément formulable que sous l’expresse condition de la liberté de sa formulation. A cause bien sûr du rôle absolument décisif joué par la liberté même de chaque personne, c’est-à-dire de l’ “autonomie personnelle” irréductiblement liée à une telle formulation, même si et surtout si elle se veut “universalisable“, sous condition de cette liberté même, à la fois comme libre principe de “loi personnelle”, et comme étant, à cause du respect de cette autonomie même, potentiellement universalisable.

La “moralité nouvelle” ( notre “Loi Morale Nouvelle” ) se signale donc par le critère d’une universalisation possible ( à tout “être raisonnable” dans l’univers physique qui en ferait le libre choix “personnel” ) mais qui n’implique aucune extériorité ou “hétéronomie” d’un tel libre accord, qui ferait apparaître cette “loi ” comme s’imposant “à tous”, en excluant ainsi un libre choix individuel dont pourtant elle prétend énoncer la possibilité universelle.

Chaque personne entre ainsi dans une forme de “contrat moral” ( “moral”, précisément parce qu’ “également libre” ), avec toute autre personne qui pose cette même libre adhésion.
Et elle sait par conséquent, qu’elle ne peut pas, dans ce cadre ( de “Loi Morale Nouvelle” ) , attendre des autres personnes de soumission particulière à ses propres goûts particuliers, à ses propres caractéristiques empiriques ou pragmatiques particulières, mais qu’elle ne peut attendre de “compréhension fraternelle” ou de “coopération fraternelle” d’autres personnes que dans la mesure où elle est elle-même prête à en “consentir” réciproquement l’accord possible.

La question de l’ “harmonisation” et de la compatibilité possible de toutes ces caractéristiques personnelles diverses est donc immédiatement posée à chaque personne réelle qui entre dans ce “contrat moral” , et notamment celle de savoir jusqu’où chaque personne, entrant librement dans ce contrat, considère qu’il s’ agit seulement d’une “belle idée”, d’un “idéal utopique” dont la formulation, comme le “Fais ce que voudras” de Thélème, peut bien planer “librement” au-dessus de toutes les personnes ainsi virtuELLEment “associées”, mais sans être traduit dans une quelconque “réalité concrète”.
Bien sûr, Kant était conscient du “cercle logique” dans lequel il plaçait sa conception d’une “légalité morale universelle a priori”.

Mais chacune de ces personnes est libre aussi de se demander jusqu’où elle est prête elle-même à entrer dans un questionnement plus “concret” d’une quelconque “réalisabilité effective“, en un tissu de liens psychologiques, sociaux, culturels, associatifs, politiques, juridiques, économiques, etc. avec d’autres personnes, dans des configurations réelles, matérialisées, actuelles et “situées”, certes éventuellement très différentes les unes des autres et en perpétuelle évolution, mais toutes cependant animées d’un même esprit d’acceptation de la liberté de ces différences.

En prenant en compte la diversité des incarnations actuelles effectives dans lesquelles chaque personne se trouve effectivement physiquement constituée, en particulier comme organisme biologique “humain” avec ses caractéristiques propres dont l’appartenance à une même espèce “homo sapiens” ne permet précisément de tirer a priori aucune “obligation morale” ni aucun “droit naturel” définissant a priori comment effectuer la “traduction” de l’Idéal supposé commun en termes de “réalisation effective” .

Remarque : Si nous proposons une “Loi Morale Nouvelle” en tant que “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“, c’est bien sûr par ce que “NouS” posons d’abord, librement ( chacun à titre personnel ), qu’il n’existe aucune autre “Loi Morale” , ni aucun “ordre” transcendant” ou “transcendantal” , qui puisse nous “obliger a priori” , sans que nous Y ayons personnellement donné notre libre accord ou libre consentement.
Que le “Réel”, ou la “nature” comme “physique” nous impose ses contraintes de fait, de “gré ou de force”, cela “va de soi” : pour autant cependant que ce “Réel”, également de fait, se plie à ses propres “lois”, s’il y en a ( … que par conséquent nous pouvons finir par connaître “scientifiquement” … et utiliser pour en contrôler “techniquement” en retour les incarnations “factuelles” ).

Et de même pour toutes les organisations politiques, sociales ou culturelles instituées, dont l’existence de fait, empiriquement constatable, ne constitue en rien une “obligation” ou un “devoir” a priori, mais ne peuvent le devenir pour certaines personnes que sous l’expresse condition de leur libre adhésion.

Mais précisément, toute notre “philosophie” ici, est de dire que le “fait” ( “de facto” ) du “Réel” n’implique aucun “droit” ( “de jure” ) de ce même “Réel”.
Le “droit au droit” institué par l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition “autonome” et “souverain” au sens fort, par rapport à toute autre affirmation d'”autonomie” et de “souveraineté” collectives ou individuelles qui prétendraient se fonder sur la seule “force du réel” ou “réalité de la force”.

La conception donc que nous nous faisons de notre “Loi Morale Nouvelle” , est précisément telle qu’ELLE déclare ne fonder son propre “droit” ( ce que certains appellent un “droit au droit” ), que sur le caractère potentiellement universalisable à toute “personne” dans l’Univers ( physique) qui s’en réclamera librement et également, c’est à dire en acceptant en retour le contrôle de ce même idéal régulateur dont elle pose librement le “droit” pour elle-même, en pure Égalité avec toute Liberté individuée ( “personnelle”) qui ferait réciproquement de même.

Remarque : Bien des lecteurs objecterons sans doute qu’il n’y a donc dans cette supposée “Loi Morale Nouvelle“, rien de “nouveau” : qu’il ne s’agit que de la reprise de la MÊME IDÉE, déjà depuis longtemps ou même depuis “toujours” énoncée par toutes sortes de penseurs ou philosophes, ou simples personnes réfléchissantes, de la limitation de la liberté des uns par celle des autres sous l’ Autorité commune de la Loi.
Qu’il s’agit donc d’une simple variante du même modèle que, entre autres :
– la “Règle d’Or”
– le Contrat social de Rousseau
– l’ Impératif catégorique de la loi morale kantienne
– l’ article 4 de la Déclaration des Droits de l’ Homme et du Citoyen,
– les principes de Justice de John Rawls,
etc. etc.
Et donc que cela ne sert strictement à rien de continuer à chercher des variantes de “quelque chose” qui a depuis longtemps, à la fois été énoncé idéalement, et montré son impuissance à réguler quoi que ce soit dans la réalité des rapports humains, entre les individus ou entre les collectifs et les communautés humaines.

Certains, dans la lignée du “marxisme” post-hegelien, vont bien sûr continuer à répéter eux-mêmes que le problème n’est plus depuis longtemps de trouver une “solution idéale” aux problèmes de la vie humaine en société, mais de “passer à l’action”, de “faire” et d’ “agir” , et donc d’ “accéder au pouvoir”, et que c’est la “Révolution en marche d’une Histoire en marche” qui règle les problèmes par le “rapport des forces” en présence …
Bref que la “solution” du problème du “passage de l’ Idéal au Réel” se trouve dans l’ Idéalisation du Réel lui-même, comme “moteur de l’histoire” :
Et que si l’on se demande, parmi toutes les propositions d’usage de la force ou du jeu des “rapports de forces”, laquelle est la “meilleure” , c’est “forcément” la “loi du plus fort” qui est la “meilleure” …

Bref que si l’on veut établir une soumission du “de facto” au “de jure“, il “faut et il suffit” de définir le “de jure” comme étant l’ institutionnalisation du “de facto” … Lequel ? Celui qui aura “de facto” réussi à s’imposer par son “pouvoir”.

Vieille question d’un supposé renversement des questionnements “éthiques” par la “praxis politique” … et le règne du “tout est politique” , qui finit par devenir … “tout est économique”, puis tout n’est que guerre de tous contre tous, et donc “que le meilleur gagne” suppose que le “meilleur” est par définition “celui qui gagne”.

Faudrait-il choisir entre “avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains” et “avoir des mains dans le cambouis” , mais les avoir nécessairement rongées voire écrasées par les contradictions de la “lutte pour la vie” ?

A chacun de voir :

– Pour moi, je sais ce que je veux pour moi et ce que veulent par conséquent aussi d’autres qui peuvent vouloir la même Égale Liberté que celle que je veux, à partir de ma propre libre décision .
– Je ne prétends donc “imposer” à personne, ni même “obliger” personne à suivre ce “même contrat moral” ( d’ “Égale Liberté“) , puisque, par définition je le pose librement comme étant libre ( “Libre Égalité” )

– Quant à VOUS, … c’est VOUS qui voyez .





ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Reprise de la page de 2015 publiée sur le site egaleliberte.fr :

ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Rappel et précisions préalables :

Le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité proposé sur ce site, part de l’auto-position de la valeur éthique de sa propre liberté par toute entité capable de se poser ce type de “question”, de se donner une représentation de sa propre liberté par rapport à celle d’autres entités.
La proposition de l’ “Égale Liberté”, consiste, pour une telle entité, à proposer à toutes les autres entités réelles, possibles ou imaginables de l’ Univers ( pouvant exister dans le futur ), de bénéficier d’une telle “Égale Liberté” partagée, sur la base simplement de la libre reconnaissance réciproque par ces autres de cette même “Égale Liberté“.
Aucune référence directe n’est faite ici à une quelconque appartenance à l’ “humanité”, de telles entités.
Mais bien évidemment, les “êtres humains” sont considérés par l’auteur, qui se compte lui-même parmi les “êtres humains”, comme de telles entités physiques réelles capables, pour la très grande majorité d’entre elles, de se donner une représentation de leur propre liberté et des problèmes de la relation avec la liberté des autres personnes.


Ce qui est décisif, c’est :

1. Un ensemble de capacités cognitives, très variables et dont rien ne dit a priori qu’elles ne peuvent exister que chez une espèce particulière, ou un genre biologique particulier ( “homo” ), mais permettant à cette “entité” de se représenter consciemment elle-même et de se représenter d’autres entités avec lesquelles elle peut être en relation dans l’ Univers, comme ayant elles aussi  une certaine autonomie consciente réflexive de décision et de volonté, pour laquelle le mot “liberté” usuel dans beaucoup de langues et cultures humaines ( ou d’autres conceptuellement équivalents) est un bon candidat signifiant.

2. Des possibilités effectives de communication avec ces autres entités permettant à chacune de savoir en quoi les autres peuvent être en accord ou en désaccord avec ses propres représentations et de se construire des accords partiels sur des jugements, décisions ou actions coordonnées à entreprendre.

3. Fondamental pour notre propre proposition “ELLE” , mais pas nécessairement partagé par tous les “êtres humains”, ni par toutes les autres “entités” imaginables ayant la capacité de se représenter une telle “liberté” :
La volonté librement pensée et exprimée par une telle entité de n’utiliser en principe sa propre liberté dans une action dans et sur le réel que dans la mesure où cet exercice est compatible avec l’ Égale Liberté de ces autres entités ( lorsque et dans la mesure où il est possible à toutes ces entités d’ avoir une connaissance de leur propre existence et de leurs “libres volontés” respectives ).

Une telle “Égale Liberté” ne peut pas être octroyée de l’extérieur ou, pire, être imposée à de telles autres entités si celles-ci ne sont pas en retour au moins CAPABLES de penser une telle liberté, et donc de prendre par elles-mêmes la libre décision ( “Libre Égalité” ) de “partager” une telle liberté avec les autres sur une base d’ “Égale Liberté” .

Dans la pratique actuelle, les seules entités disposant suffisamment  à notre connaissance de telles capacités cognitives et communicationnelles sont d’autres “êtres humains” terrestres.

Mais je suis prêt à réviser ce point, si un “grand singe” ou un dauphin, ou un nuage d’électrons pensant, ou l’ “esprit d’un peuple”, vient “en personne” ( donc en “première personne” – et non à travers la “représentation” par une personne humaine individuelle – me dire qu’il est une “personne”  prête à discuter avec moi de nos libertés respectives …  )

Mais rien, dans le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité que NouS proposons,
n’exige a priori une telle “appartenance” à l’ espèce “homo sapiens“, ni au genre biologique “homo”, ni à une quelconque autre classe de systèmes  biologiques ou physiques organisés.

Aussi bien d’autres entités organisées “naturelles” ou “artificielles”, SI elles montraient suffisamment de telles capacités … et donc se débrouillaient aussi par différents signes pour les manifester, pourraient a priori être admissibles dans le cercle des “personnes souveraines libres et égales” :

La condition restrictive n’est pas d’être un “être humain”, mais d’ être un “être” capable de reconnaître sa propre liberté et celles d’autres êtres que lui ET de décider librement à partir de là que tous ces autres “êtres capables de liberté réflexive consciente” ont le même “droit” que soi-même à l’ exercice de leur propre liberté, pour autant qu’ils acceptent réciproquement ce même “droit” pour les autres.

Le principe “éthique” d’  “Égale Liberté <-> Libre Égalité
” ainsi co-institué, peut être compris et proposé par chacune de ces entités ( en son propre langage … s’il fait l’ effort de faire comprendre aux autres sa propre exigence de liberté ET sa capacité à reconnaître aux autres la leur … ).
Par définition, dans cet aspect simplement propositionnel, tout être capable d’ énoncer une telle “proposition” en a le “droit” ( qu’il se donne à lui-même  dans le fait même qu’il se le “propose” au moins déjà à lui-même en le “pensant ” ). C’est en particulier ce que je fais moi-même, ici.
Et je présuppose que, lecteur de ce texte, Vous le pouvez aussi et donc en avez le “droit fondamental”, si Vous Vous le donnez, c’est à dire que Vous pouvez, “comme moi”, librement décider de reconnaître simultanément l’ “Égale Liberté” d’autres entités qui, comme vous et moi, se reconnaîtraient librement et à “NouS”, cette même “Égale Liberté”.
Cette décision d’adhérer à la proposition, ne peut être que strictement la vôtre, par définition de l'”Égale Liberté Libre Égalité” telle que je l’ai librement posée – puisque chacun peut poser une “définition” en “définissant” le mot ou l’expression qu’il pose. Mais que bien entendu, il n’oblige par là personne d’autre à utiliser cette définition …
C’est pourquoi je rappELLE en permanence que “C’est Vous qui Voyez” .

Donc réciproquement par rapport à l’ “Égale Liberté” posée “en commun”par les personnes qui en font le choix , l’adhésion à la valeur éthique d’une telle proposition, l’accord pour en faire un principe non seulement qu’on “comprend” intellectuellement, mais qu’on décide de poser soi-même comme principe régulateur de ses propres “jugements éthiques” et de ses propres actes “responsables”, dépend de la LIBRE DÉCISION de chacune de ces entités elles-mêmes, et ne peut d’aucune façon leur être légitimement imposée du dehors par une quelconque “autorité supérieure” ( ni individuelle ni collective ).

( C’est ce que signifie la deuxième partie du Principe : ” <-> Libre Égalité” )
C’est en particulier aussi la raison pour laquelle cette proposition que j’ énonce et que je définis à partir de ma propre liberté, ne prétend en aucune façon être une “vérité morale” , ou une “vérité” de quelque ordre que ce soit, ni l’ énoncé d’un quelconque “droit naturel”, et encore moins d’un “principe moral universel” :
La “valeur” de ce “principe”  est simplement potentiellement “universalisable” pour et par toute personne qui prendrait elle-même cette même libre décision de l’adopter.


– Est-ce à dire que toute entité incapable d’une telle compréhension serait considérée par “NouS” comme privée de tout droit ?
( C’est la question posée par tous les “anti-spécistes” et notamment les “animalistes” )
Évidemment non : mais, par définition, elle n’aurait comme “droits“, qu’une combinaison incomplète entre ses propres capacités réelles de volonté autonome et ce que d’autres qu’elle-même lui “octroient” comme droits, en parlant à sa place …
( C’est ce que font les “animalistes” actuels, en définissant le “droit des animaux” … à leur place, et qu’ont fait naguère les colonisateurs occidentaux ou autres en prétendant mieux savoir à la place des personnes colonisées où se trouve leur “bien” , ou d’une façon générale tout “dominant” réel ou potentiel, qui prétend décider à la place de dominés considérés comme des “mineurs” ce qu’il faudrait qu’il pense ou décide de faire … )

Une entité physiquement incapable de pensée consciente autonome serait simplement dans un état de “minorité” , d’ “assistance” ou de “tutelle”, aussi longtemps qu’elle est incapable, effectivement, de se  “penser” elle-même ainsi comme volonté autonome interagissant avec d’autres volontés autonomes. C’est couramment, ce que fait déjà le droit actuel, en ne donnant pas les mêmes “capacités judiciaires” aux enfants ou à certains handicapés mentaux qu’aux “citoyens adultes” de plein exercice. 

Même si nous cherchons à penser un “droit des animaux” ou un “droit des espèces vivantes” ou un “droit des écosystèmes” ou un “droit des entités culturelles”, ou un “droit des personnes morales” ( collectifs associatifs comme tels ), ou même un “droit des peuples“, c’est toujours seulement dans les faits ACTUELS, parce que des “personnes humaines” réelles individuelles, conscientes des problèmes posés, se chargent de “prendre la défense” de tels “droits” que ces “entités” elles-mêmes sont bien incapables de “penser” par elles-mêmes avec leurs propres ressources cognitives autonomes.

Mais, une telle situation de “minorité”, de “tutelle” ou de “dépendance morale”, n’est pas, dans la perspective du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité, la situation idéale visée pour une “personne souveraine libre et égale“, puisque ce sont précisément ces capacités de se penser soi-même comme source d’une volonté autonome qui en sont à la fois une condition réelle et la valeur fondamentale que ces personnes cherchent à conserver et à développer en commun.
Mais un tel COMMUN ( le “NouS” de l’ “Égale Liberté” ) n’est pas un commun préalable ou “a priori”, ni préexistant dans la “nature” ou dans la “culture”, ou dans “l’histoire d’un peuple”, encore moins dans un “ciel des idées”substantiel : ce “COMMUN” là n’existe que par la libre volonté des entités conscientes autonomes qui choisissent de former ce COMMUN ( appelé “politique”par certains ) sur la base de leur commune “Égale Liberté”, à laquelle chacune de ces entités conscientes autonome PEUT adhérer librement, si et seulement si elle en décide ainsi librement “ELLE-MEME” , donc aussi en termes de “Libre Égalité”.

“Kant à Vous … c’est Vous qui Voyez “
Texte revisité le 17/01/2022

P.S. Pourquoi “transhumanisme” dans le titre ?
Evidemment parce que rien, dans notre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, ne présuppose que les “entités” autonomes et conscientes,”personnes souveraines libres et égales” soient nécessairement des “êtres humains” au sens de l’ appartenance à une catégorie biologique particulière héritière de l’ évolution biologique des espèces du genre “homo” …
Il n’y a donc aucune raison de limiter les droits et libertés des “personnes libres et égales” pour et par des “homo sapiens” tels que l’enveloppe de leur “pool génétique” les “encadre” aujourd’hui.