L’ “Ultime Liberté” comme cas particulier concret de mise en œuvre critique de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”

Par “Ultime Liberté” nous entendons ici la question du libre choix par une personne des modalités de sa propre mort biologique, et donc, dans les conditions technoscientifiques actuelles, également de son existence comme personne psychologique, sociale, politique …

En tant qu’individu à l’identité sociale et “nationale” définie comme “Armand STROH” ( né à Strasbourg le 29 septembre 1948, etc. ) , j’ai été amené à participer à la création d’une association spécifiquement dédiée à la mise en œuvre effective de cette “Ultime Liberté”, par les personnes qui librement adhèrent à cette association, dénommée précisément “Ultime Liberté”.

Il est facile de comprendre en quoi l’exercice de la liberté de choisir les conditions et le moment de sa mort et donc d’être l’arbitre ultime de ses propres raisons de continuer à vivre ou de mourir est une situation particulièrement exemplaire et symbolique de l’exercice de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” qui fait l’objet de ce blog, et dont je défends la valeur dans tous les domaines de la “vie”.

La mise en œuvre de la régulation associative de l’ “Ultime Liberté” en lien avec la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” se situe à deux niveaux notamment :

  1. La définition des objectifs de l’association, et de ses valeurs de référence fondamentales. En tant que membre fondateur de l’ association, en octobre 2009, avec deux autres personnes, dont l’une est ma compagne dans la vie ordinaire, et dont l’autre, est décédée un an après la fondation, j’ai pu mesurer sur cet exemple associatif concret, les difficultés du passage de la “libre proposition” faite par les “fondateurs”, à la “libre adhésion” des autres membres qui ainsi disent être en libre accord avec les objectifs d’une telle association …
  2. Le fonctionnement des interactions d’entraide entre les adhérents, en ce qui concerne l’ “Ultime Liberté” que chacun veut pouvoir exercer en toute liberté personnelle, tout en ayant suffisamment confiance en la liberté des autres à son égard, donc en se posant la question de l’ “Égale Liberté” de chaque personne participant à ce contrat associatif commun.
    Il s’agit notamment de l’ “Égale Liberté” de la personne qui “demande” à pouvoir “bénéficier” d’une telle liberté, et de celle des personnes ( “accompagnants” ) dont elle suppose qu’elles pourront lui apporter une “aide” dans la réalisation de cette liberté.

Suicide et liberté

  1. Il existe un argument souvent avancé par des opposants à la “liberté du suicide ” qui consiste à dire que pour être libre il faut forcément être vivant, et donc que si on cesse de vivre, on ne peut plus être libre. Et donc que prétendre qu’on se suicide “librement” est une contradiction logique.
  2. Je ne conteste pas le fait que pour exercer actuellement ma liberté, je dois être actuellement vivant. Remarquons bien cependant, que certains des adversaires de la liberté du suicide sont des “croyants” qui croient qu’il y une différence entre le “corps mortel” ( détruit par le suicide ) et une “âme immortelle” … qui survit au suicide : Ces adversaires là du suicide ne peuvent donc pas utiliser un tel argument, puisqu’ils croient que l’ âme immortelle peut toujours encore être libre, alors que le corps est mort !

3. Ma conception de la liberté est telle que je ne la résume pas à ma liberté d’exercice actuelle comme organisme biologique :

3.1. Je décide librement, ici et maintenant, alors que je suis encore vivant, que la valeur de ma liberté est “éternelle”, c’est à dire que je décide librement aujourd’hui que ma liberté ne dépend, du point de sa valeur, que d’elle-même, et non pas des conditions physiques particulières du réel actuel, notamment biologiques, qui font que je peux plus ou moins bien exercer cette liberté dans le réel actuel.
Car le “réel” futur peut être très différent du “réel” tel que je crois en connaître les limites dans mes grilles de lectures actuelles.
Ceci signifie que quelles que soient les conditions actuelles physiques et biologiques qui me permettent ou pas, ou plus ou moins d’ exercer ma liberté de penser ( et que je ne maîtrise pas intégralement évidemment ),
j’ accorde volontairement et librement une valeur essentielle à “ma liberté”, au point que rien d’autre ne peut être “autorisé” à la remettre en cause, sinon la même volonté et la même liberté d’autres personnes qui peuvent très exactement comme moi accorder librement à leur propre liberté la même valeur essentielle que celle que j’accorde à la mienne.


3.2. Quand je dis que je peux éventuellement un jour décider librement de “me suicider”, c’est précisément au nom d’une “liberté” dont la valeur survivra à l’organisation biologique qui en incarne aujourd’hui la volonté personnelle. “Ma liberté” donc ne cessera pas, en terme de valeur et donc de pouvoir futur réel  d’une telle valeur, qui peut être reprise par toutes sortes d’autres consciences que la mienne actuelle.
Car “ma liberté” est la même que celle de toutes sortes d’autres personnes ou organismes potentiels de l’Univers, qui peuvent et pourront, comme moi-même aujourd’hui, ici et maintenant, proclamer leur propre liberté radicale., tout en construisant la coexistence compatible de ces “Égales Libertés”.
Toutes ces “personnes”, actuelles ou futures dans l’Univers, ont donc le même intérêt, de conjuguer toutes les capacités présentes dans le réel actuel ou futur, pour développer les conditions de la préservation et du développement indéfini d’une telle commune mais égale liberté.
Et “ma liberté” ( actuelle réelle  comme future imaginable ) a donc constamment comme signification simultanée, à la fois de se conserver elle-même comme liberté actuelle ET d’explorer toute voie future possible d’une telle conservation ou restitution réversible.
“Ma liberté” veut son propre “éternel retour” ( “nietzschéen” )  comme liberté, pour autant qu’un tel “éternel retour” comme liberté est également possible pour toute autre “liberté” dans l’univers partageant cette même volonté.

3.3. La “liberté du suicide”, n’est donc rien d’autre, pour moi et pour toutes ces personnes, que le constat que les conditions matérielles et biologiques  actuelles de participation personnelle à cette aventure universelle de l’ “Égale Liberté”, ne sont plus réunies, de fait, ici et maintenant, pour “moi” dans ma configuration biologique actuelle. Et que nous décidons, dans cette “Ultime Liberté” personnelle actuelle défaillante, de passer le “flambeau” de l’ “Égale Liberté” à toutes les personnes qui veulent et peuvent elles-mêmes actuellement continuer à Y travailler.
Tout l’ avenir est donc “ouvert” …  à ceux qui veulent qu’il leur soit ouvert,
et qui savent que d’autres organisations qu’eux-mêmes réapparaîtront inévitablement dans l’Univers en formulant consciemment le même projet de partage universel et éternel d’une telle “Égale Liberté”et qui finiront, en Y travaillant, par Y arriver.