Il s’agit là d’une des entrées importantes pour qui veut comprendre pourquoi j’ ai été amené à déclarer publiquement cette proposition spécifique de l’ « Égale Liberté Libre Égalité ».
Cette crise actuelle de l’ « Universalisme des Droits humains », n’est pas directement à l’origine de ma proposition, qui est plus ancienne et plus personnelle, mais les analyses qui sont faites depuis quelques années de cette « crise de l’ Universalisme » , ne font que renforcer ma conviction que ma proposition peut servir de point d’appui pour une nouvelle conception des « droits de la personne libre et égale » , qui se distingue en particulier des supposés « fondements » des « droits humains » comme « droit naturel » .
Pour analyser la crise actuelle de l’ Universalisme », de nombreux textes sont disponibles.
On peut partir par exemple de l’ analyse faite sur le site du service public par :Laurence Burgorgue-Larsen :
Droits de l’homme : une remise en cause croissante dans le monde.
On y trouvera les principales catégories de critiques actuellement formulées contre un supposé « universalisme » des droits humains.
En quoi la Proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » peut-elle servir, et à qui, pour construire une nouvelle réponse aux critiques de l’ancien « universalisme des droits de l’homme » ?
Précisément parce qu’elle renverse l’ordre de la légitimation « verticale » traditionnelle qui prétend poser « pour tous les êtres humains » un cadre de référence moral et juridique, sans demander en réalité à ces « êtres humains » ( sauf à certains d’entre eux, supposés être non seulement des « humains », mais des experts en matière de philosophie morale, de philosophie du droit ou de philosophie politique ) ou des personnes qui se sont auto-proclamées « rédacteurs » de la « Déclaration Universelle des Droits de l’ Homme » , et sont parvenus, dans le contexte de l’après guerre mondiale, à faire examiner et adopter les textes en questions, dans le cadre de la nouvelle « Charte des Nations Unies » : des représentants politiques donc de ces « Nations » dont on présuppose qu’ils sont légitimes à signer ces textes internationaux au nom de leurs « citoyens » respectifs … sans que ceux-ci aient directement leur mot à dire, en ce qui concerne pourtant un cadre général qui les concerne potentiellement chacun …
Ce sont donc en réalité de supposés experts du langage et des institutions juridiques qui ont été les auteurs et rédacteurs effectifs de ces textes, soumis ensuite aux représentations politiques des « États parties » réunis sous l’égide des « Nations-Unies » .
Ce contexte historique très particulier de l’après deuxième guerre mondiale de la rédaction d’un texte prétendu « universel », est de moins en moins suffisant pour garantir la reconnaissance de la référence continuée à ces textes.
Contrairement à cette référence traditionnelle à un ordre juridique ou moral « venu d’en haut » , et auquel les personnes citoyennes dans le monde entier seraient censées se soumettre « a priori » sous le prétexte qu’il s’agit de « droits humains universels » ( proclamés tels par une très petite minorité de ces êtres humains ) , ma proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité », ne prétend à aucune « universalité a priori » de ce genre : ELLE est purement et simplement une proposition personnelle venant d’une personne individuelle qui décide d’être elle-même par et pour elle-même , une « personne libre et POTENTIELLEMENT égale » à d’autres personnes, si et seulement si de telles autres personnes font le libre choix totalement autonome et autodéterminé, de se considérer elles-mêmes comme de telles « personnes libres et égales » , ET reconnaissent simultanément à toute autre personne ce même statut de « personne libre et égale », si et seulement si celles-ci, réciproquement, de même.
Par construction ou « définition » , seules des personnes qui font ce libre choix sont concernées par ce nouveau cadre de « droit de la personne libre et égale ».
Tous les « autres êtres humains » PEUVENT bien entendu effectuer un tel choix quand ils le veulent … et donc rejoindre la « communauté des personnes libres et égales », mais ils ne le « doivent » pas a priori sous prétexte qu’ils appartiendraient au même « genre humain ».
C’est donc par définition de la responsabilité personnelle propre que dépend un tel choix, si la personne veut librement se positionner ainsi, et elle ne pourra bénéficier d’un tel statut moral ( et éventuellement nouvellement « juridique ») que pour autant qu’elle accepte de le reconnaître aux autres « personnes libres et égales » .
« Pour autant », signifie que cette « appartenance » auto-proclamée peut être partielle , quantitativement et qualitativement, mais que, par définition, une personne ne peut pas exiger des autres personnes qu’elles se soumettent à cette nouvelle « loi morale » alors qu’elle-même pense pouvoir s’en exempter sur un certain nombre de points liés à ses intérêts privés locaux propres …
La souplesse du degré d’adhésion inhérente à cette proposition est bien sûr due à l’ exigence de liberté maximale pour chaque personne, y compris dans son degré d’adhésion, sachant bien sûr que si elle-même n’adhère au principe d’ Égale Liberté Libre Égalité » que dans une certaine « mesure » dont elle garde le libre contrôle … les autres « personnes libres et égales » sont évidemment tout aussi libres de faire de même.
Il en résulte immédiatement que l’ensemble des « personnes humaines » ( ou non-humaines s’il s’en trouve …. ) se trouve alors « réparti » suivant un degré d’adhésion plus ou moins fort, sachant que chacun ne peut compter sur toute la force potentielle du principe commun d’ « Égale Liberté Libre Égalité » , que pour autant et dans la « mesure » où lui-même y participe librement.