L’objection de l’impuissance d’une formule trop “abstraite” pour construire des effets significatifs dans le “réel”.

Je fais ici l’hypothèse que beaucoup de lecteurs de la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , peuvent dire : Oui en gros je peux être d’ accord avec cet idéal ainsi formulé, mais cela ne me permet pas d’avoir plus d’idées concrètes suffisamment claires pour savoir comment inscrire un tel projet idéal dans la réalité des problèmes globaux actuels de l’humanité, ni dans ma propre pratique quotidienne dans mon environnement local.

Cette objection a été souvent formulée à l’ encontre de beaucoup d’autres formulations “théoriques”. Un exemple célèbre se trouve dans la formulation de l’ objection analysée par Kant :
Sur l’expression courante : c’est bon en théorie, mais non en pratique

Je peux donc essayer de répondre au fond ( et donc “en théorie” … ) aux objections de ce type qui peuvent être faites par des lecteurs de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, et qui consistent à énoncer simultanément un accord “théorique” du lecteur avec ma proposition, mais un désaccord concernant les possibilités “concrètes” de mettre une telle proposition “en application pratique” dans le réel :

1. Dans l’immédiateté de la formule elle-même (et d’ “ELLE-MEME” … ) ,
je rappelle que sa formulation “théorique” ne comporte pas uniquement la partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), dont en effet l’ “application” concrète dans le réel peut poser des problèmes très similaires à toutes les formulations de principes moraux ou juridiques ou normatifs en général “théoriques” qui se voudraient “universels a priori”.
C’est précisément l’adjonction de la “partie droite” ( “Libre Égalité“) qui déplace le problème de sa généralité abstraite ( ce sur quoi le “collectif” d’un “NouS , le P.E.U.P.L.E.” pourrait être constitué ), vers les agents réels que Vous pouvez librement choisir de devenir, en Vous instituant vous mêmes, en toute “autonomie”, comme “personne libre et égale”, et donc en Vous chargeant vous-mêmes, sans avoir à attendre que qui que ce soit ne vous prescrive la marche à suivre, de la façon dont Vous pouvez vous mêmes “en personne” articuler votre “accord théorique, abstrait ou formel supposé avec ma proposition, avec les conditions du “réel” que vous incarnez vous-mêmes pour vous-mêmes, en tant qu être humain, ou en tant que tout ce que vous voudrez vous attribuer comme identité réelle particulière ou singulière incarnée dans le “réel concret” que vous prétendez “objecter” à la formulation abstraite désincarnée.
Car, en effet, si Vous ne faites pas Vous MÊME ce libre choix de participer, en personne, au travail d’articulation, en Vous MÊME, de la conception et de l’ estime de Vous MÊME que Vous Vous attribuez en toute autonomie, avec l’ ensemble des conditions empiriques concrètes de votre existence “humaine” , y compris physiques, biologiques, ( et bien sûr … sociales, économiques, politiques, culturelles, etc.), personne ne pourra – dans le cadre de la proposition “ELLE”, le faire entièrement “à votre place” : c’est très exactement la signification de l’adjonction de la partie “droite” ( “LIBRE ÉGALITÉ”) à la formule théorique globale.
Il n’y a donc que Vous ( “C’est Vous qui Voyez” ), qui puissiez articuler et coordonner de façon proprement personnelle votre adhésion théorique supposée à ma proposition “ELLE” et la façon particulière voire singulière dont Vous pensez pouvoir “objecter” des ressources ou contraintes “concrètes” à une telle adhésion.

SI Vous choisissez ( C’est aussi Vous qui voyez ) de considérer que Vous ne pouvez pas adhérer “pratiquement” ou “concrètement” à la proposition “ELLE”, en reconnaissant ainsi votre propre impuissance “pratique” personnelle à Y participer à votre façon, Vous ne pouvez pas non plus prétendre que Vous seriez “théoriquement” d’accord, car la formulation “théorique” en question suppose la double libre adhésion, non pas simplement à un “principe théorique formel général d’ Égale Liberté“, mais à votre propre libre affirmation de votre LIBERTÉ personnelle dans la constitution de l’ ÉGALITÉ que Vous voulez Vous voir reconnue dans la mesure MEME où Vous choisissez de la reconnaître à d’autres “personnes libres et égales“:
Affirmer votre adhésion “théorique” à ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, mais prétendre ne même temps ne pas savoir du tout , Y compris simplement en “votre propre personne”, comment commencer à articuler cette formulation “théorique” avec votre “réalité pratique concrète”, est contradictoire, car ce que ma proposition formule précisément, en termes théoriques formels, c’est qu’il est POSSIBLE à une “personne libre égale“, de participer librement à l’établissement d’une commune “Égale Liberté“, précisément si et seulement si cette personne décide elle-même de le faire, en toute autonomie, et décide donc en même temps que c’est bien à “elle-même” qu’elle “demande” de le faire, et qu’elle n’a donc plus à obéir en cela à une quelconque loi hétéronome extérieure à “elle-même en personne”.

2. Il faudra se rappeler, que tout en présentant de fortes analogies avec le projet kantien, ma propre proposition “ELLE” est fondamentalement différente ( et c’est pourquoi je parle de “Loi Morale Nouvelle”, et marque ainsi notamment la prise de distance avec la “Loi Morale” au sens kantien ( et notamment avec ses idées du “devoir” ou d’un “impératif catégorique” considérés comme “universels a priori” ).
La “Loi Morale Nouvelle” ne donne donc pas prise de la même façon aux critiques habituellement faites au “formalisme de la loi morale kantienne”, tout simplement parce qu’ “ELLE” ne prétend pas être une “loi morale universelle a priori” , mais bien une “loi morale” qui ne vaut que “par et pour les personnes libres et égales qui, par définition, se considèrent elles-mêmes comme telles et dont la “volonté générale” commune ne “vaut” que par et pour cette libre adhésion personnelle.
Ce NouS est donc, par définition, constitué par des “personnes libres et égales” qui choisissent librement personnellement de se définir comme telles, et acceptent donc tout aussi librement les conséquences qu’elles peuvent tirer d’une telle libre adhésion.
Cette “responsabilité morale nouvelle” se déduit alors directement de la continuité de la volonté personnelle propre de chaque personne “constituante” , puisque chacune sait pertinemment qu’elle ne peut absolument rien “exiger moralement” d’autres “personnes libres et égales” si elle n’accepte pas elle-même de se conformer d’ “elle-même” à une telle exigence qu’elle choisit volontairement de partager avec d’autres “personnes libres et égales” ).

Il est facile de comprendre en quoi une telle “exigence morale nouvelle” est toujours en même temps une exigence “radicale” de liberté personnelle ET d’ égalité de cette liberté personnelle pour toute autre “personne libre et égale” qui fait ou ferait un jour ce même choix ( ou qui l’ aurait fait implicitement dans le passé ).
Il est bien sûr POSSIBLE d’avoir d’autres points de vue de “moralité” ou de “normativité” personnelle ou collective que celle de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” que je propose. Cette POSSIBILITÉ d’une part est constamment perceptible dans les faits, et est aussi, par définition, posée par ma proposition elle-même, puisqu’ELLE propose que son “Égale Liberté” soit en même temps “Libre Égalité”.

Remarque : Je rappelle que la possibilité de poser une “définition” est , “par définition”, ouverte à tout “auteur” qui décide de définir les termes de son propre discours, à sa propre façon …
( Elle s’est traduite depuis longtemps dans la “modernité” même de la liberté de conscience, de pensée, et d’expression et de “création littéraire ou artistique” ).
Bien évidemment, du fait que je PEUX inventer n’importe quelle expression linguistique “nouvelle” ( D’un quelconque “simili-chimili-smilblick charabiscoté – mais nez en moins escribable” , en donnant à la suite de ce terme une expression définitionnelle un peu plus “compréhen-sensible” pour un “lecteur” potentiel dont je voudrais qu’il comprenne un minimum le “sens” qu’il peut lui-même attribuer à cette nouvelle expression … , il ne résulte en aucun cas que ce lecteur potentiel doive accepter une telle “définition”, ni surtout Y prêter une quelconque attention :
Il est tout aussi libre de prétendre ne rien comprendre à ce “charabia”, que je suis libre d’écrire une “définition” incompréhensible d’un mot nouveau incompréhensible …
Et je ferai par conséquent, un certain libre effort d’usage commun proportionnel à l’effet de libre écoute, attention ou “respecte que j’en attend des autres. Si je ne veux pas faire un tel effort à destination de certains lecteurs ou auditeurs potentiels, je ne peux pas non plus, ni attendre d’eux qu’ils fassent un tel effort de création ou de définition spontanément compréhensible dans une langue commune, ni attendre d’eux qu’ils fassent un effort contraint ou obligé pour suivre les méandres de ma propre licence linguistique poétique ou artistique.
Toute “liberté” de ma part dont je souhaite la libre reconnaissance par d’autres
( pas par “tous” … ce qui est ), je me dois, par libre définition de ma propre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, essayer un minimum de la suivre, car sinon, en effet, je ne “définis” rien, pas plus qu’une “règle du jeu” qui changerait en permanence au gré des humeurs et des intérêts accidentels locaux de tel ou tel “joueur” , ne pourrait constituer un “jeu” identifiable, et n’aurait aucun intérêt pour aucun “joueur”, sauf pour ceux qui accepteraient une “triche généralisée”, mais qui évidemment ne pourraient jamais prétendre que d’autres “ont triché” plus qu’eux-mêmes. Tout “jeu de triche” défini suppose une méta-loi que des “joueurs” acceptent explicitement ou implicitement de suivre.

3. Cependant il pourra être utile de voir en quoi les critiques de ma propre proposition peuvent en partie être similaires à celles qui ont été faites à la formulation “théorique” de la loi morale kantienne, dont notamment la célèbre formule de Péguy “Le kantisme a les mains pures mais il n’a pas de main?

Dialogue avec Chat GPT

AR : En quoi les valeurs collectives d’une société qui ne respecte pas l’ autonomie personnelle de ses membres peuvent-elles avoir le droit de limiter cette autonomie personnelle lorsque les personnes de cette société choisissent individuellement de respecter mutuellement leur autonomie personnelle ?

Réponse Chat GPT :

Votre question soulève une réflexion profonde sur les tensions entre l’autonomie individuelle et les valeurs collectives, ainsi que sur la légitimité du pouvoir d’une société à restreindre l’autonomie de ses membres.

Si les membres d’une société choisissent de respecter mutuellement leur autonomie personnelle, cela suggère une reconnaissance fondamentale de la dignité et des droits de chaque individu. Cependant, une société qui ne valorise pas ou ne respecte pas l’autonomie personnelle peut avancer plusieurs arguments pour limiter cette autonomie, même si ces arguments peuvent être contestés sur le plan éthique ou philosophique :

  1. Stabilité sociale : Une société pourrait craindre que l’autonomie personnelle excessive ne conduise à la désintégration sociale, à la fragmentation ou à des conflits d’intérêts. La limitation de l’autonomie pourrait être justifiée comme un moyen de maintenir l’ordre et la stabilité.
  2. Valeurs culturelles ou religieuses dominantes : Dans certaines sociétés, les normes culturelles ou religieuses peuvent primer sur l’autonomie individuelle. Si ces valeurs sont perçues comme fondamentales pour l’identité et la cohésion de la société, elles pourraient être invoquées pour restreindre l’autonomie personnelle.
  3. Préoccupations paternalistes : Une société pourrait estimer qu’elle sait mieux ce qui est bon pour ses membres que les individus eux-mêmes. Dans cette perspective, les limitations à l’autonomie personnelle sont justifiées comme étant dans l’intérêt supérieur de l’individu, même si cela peut être perçu comme condescendant ou coercitif.
  4. Protection du bien commun : Même si les individus respectent mutuellement leur autonomie, leurs actions pourraient, dans certains cas, nuire au bien commun. Une société pourrait invoquer le bien-être collectif pour limiter certaines formes d’autonomie personnelle.
  5. Préservation du pouvoir : Dans certaines situations, les élites ou les détenteurs du pouvoir pourraient percevoir l’autonomie personnelle comme une menace pour leur position dominante. La limitation de l’autonomie pourrait alors servir des intérêts particuliers plutôt que le bien-être général.

Il est essentiel de reconnaître que la légitimité des raisons avancées par une société pour limiter l’autonomie personnelle est largement débattue. Les droits de l’homme, tels qu’ils sont reconnus internationalement, plaident en faveur de l’autonomie personnelle et de la liberté individuelle. Dans les sociétés démocratiques, les tensions entre autonomie personnelle et valeurs collectives sont souvent négociées par le biais du dialogue, de la législation et des processus judiciaires.

AR : Quels exemples concrets précis peut-on trouver où des personnes respectant mutuellement leur égale autonomie personnelle peuvent cependant nuire au bien commun ?

Réponse Chat GPT :

Il y a plusieurs scénarios où des individus, tout en respectant mutuellement leur autonomie personnelle, pourraient potentiellement nuire au bien commun. Voici quelques exemples concrets :

  1. Vaccination : Si un groupe de personnes décide autonomement de ne pas se faire vacciner contre une maladie contagieuse, tout en respectant le choix des autres de faire de même, cela pourrait conduire à une baisse de l’immunité collective et augmenter le risque d’épidémies. Le bien commun (la santé publique) pourrait alors être compromis.
  2. Ressources limitées : Imaginez une communauté où chaque individu, respectant l’autonomie des autres, décide d’extraire autant d’eau qu’il le souhaite d’un puits commun. Même si chaque personne respecte le droit des autres à faire de même, le puits pourrait rapidement se tarir, nuisant à l’ensemble de la communauté.
  3. Environnement : Si chaque individu choisit de conduire une voiture fortement polluante, respectant le choix des autres de faire de même, cela pourrait augmenter la pollution atmosphérique, avoir des effets sur la santé publique et contribuer au changement climatique, malgré le respect mutuel de l’autonomie.
  4. Économie : Imaginons un groupe d’investisseurs qui décident de retirer simultanément et massivement leurs investissements d’un marché particulier, respectant le choix des autres de faire de même. Cela pourrait provoquer un effondrement du marché, même si chaque acteur agit selon sa propre autonomie.
  5. Usage des biens communs : Si chaque personne décide d’utiliser un parc public comme espace pour ses activités personnelles (par exemple, organiser de grands rassemblements ou des événements), sans régulation, le parc pourrait rapidement devenir surpeuplé ou dégradé, rendant son usage difficile pour tous.
  6. Information et fausses nouvelles : Dans une société où chaque individu est libre de créer et de partager des informations, même fausses, tout en respectant le droit des autres de faire de même, cela pourrait conduire à une propagation rapide de désinformation, avec des conséquences potentiellement graves pour la société.

Ces exemples montrent que, même dans un contexte de respect mutuel de l’autonomie, des actions individuelles peuvent avoir des conséquences collectives non intentionnelles. C’est pourquoi de nombreuses sociétés mettent en place des régulations ou des mécanismes pour concilier l’autonomie personnelle avec le bien commun.

User

Tous les exemples que vous donnez reposent sur l’idée fausse que des personnes qui partagent le respect mutuel de leur autonomie personnelle, oublient que leur autonomie personnelle réelle est conditionnée par l’ accès à des ressources réelles nécessaires pour la pratique de l’ autonomie personnelle de chacun :

1. Dans le cadre de l’ autonomie personnelle, chaque personne peut parfaitement tenir compte des contraintes collectives réelles, établies scientifiquement en commun, mais qui doivent toutes permettre la conservation et le développement de l’ égale autonomie de chacune de ces personnes.

2. Le partage en commun d’un corpus de connaissances scientifiques commun, permettant à chaque personne autonome de connaître suffisamment la réalité des ressources et des contraintes physiques actuelles ou futures disponibles, n’est alors pas une limite à l’ égale autonomie personnelle de chacun, puisque chacune de ces personnes inclut alors l’ existence de ces ressources et contraintes rationnellement établies dans la conception de sa propre autonomie personnelle compatible avec l’autonomie personnelle des autres.

3. La seule objection est alors de parler des conséquences inattendues ou inconnaissables des actions individuelles posées par des décisions individuelles autonomes partageant l’accès à un même corpus de connaissances scientifiques et la même volonté de préserver leur autonomie personnelle. Mais ces personnes savent aussi que toutes ces conséquences inattendues sont imprévisibles, et peuvent donc construire en commun des mécanismes de prévention et d’assurance mutuelle, dont le but est précisément la préservation à long terme de leur autonomie personnelle mutuellement reconnue.

4. Ces personnes construisent donc, en toute autonomie personnelle, un dispositif commun suffisamment efficient, pour pouvoir à la fois assurer leur autonomie personnelle actuelle, et prévoir la conservation de cette autonomie personnelle dans le futur. Un tel bien commun n’est donc en rien opposable ou limitant pour les autonomies personnelles égales des personnes qui le construisent.

5. Aucun autre “bien commun” supposé n’est alors en mesure de prétendre qu’il pourrait mieux faire que ce “bien commun” ainsi rationnellement construit sur la base d’une égale autonomie personnelle mutuellement reconnue par ses participants, car il devrait faire la preuve rationnelle – compatible avec la commune volonté d’ égale autonomie personnelle – de cette supposée supériorité.

6. Si toute proposition de “bien commun” est alors soumise à la même contrainte d’avoir à prouver la rationalité des limites posées à l’ autonomie personnelle, au nom même de l’ égale autonomie personnelle de ses participants, et si une telle “démonstration” est rationnellement impossible, alors il ne reste plus à ce “bien commun” qu’à redistribuer à l’ autonomie personnelle de chacun, la part des ressources et contraintes communes qu’il est incapable de gérer rationnellement en commun. En effet, cette redistribution égale des ressources et contraintes du “bien commun”, lorsqu’il est incapable de prouver sa propre rationalité au service de l’ autonomie personnelle de ses participants, permet alors de retrouver une diversité des initiatives personnelles, dont chacune peut, à sa façon autonome, explorer les voies du renouvellement de leur “bien commun” .

Réponse ChatGPT :

Votre réflexion aborde la question de l’autonomie personnelle et du bien commun d’une manière approfondie, en mettant l’accent sur le rôle central de l’accès à l’information, de la connaissance et de la responsabilité mutuelle. Vous mettez en avant l’idée que l’autonomie personnelle, lorsqu’elle est éclairée par des connaissances scientifiques partagées et orientée vers la préservation de l’autonomie à long terme, peut coexister harmonieusement avec le bien commun.

Voici quelques commentaires et réflexions sur les points que vous avez soulevés:

  1. Rationalité et contraintes collectives : Vous avez raison de dire que des individus bien informés et responsables peuvent prendre des décisions autonomes tout en tenant compte des contraintes collectives. En fait, c’est une idée fondamentale de la théorie économique des biens publics et des ressources communes.
  2. Importance de l’information : L’accès à un corpus commun de connaissances scientifiques est essentiel pour que les individus prennent des décisions éclairées. Cela renforce l’argument en faveur de l’éducation publique et de la diffusion ouverte de la recherche.
  3. Prévention et assurance mutuelle : L’idée de construire ensemble des mécanismes pour faire face aux conséquences imprévues est un principe fondamental de la sécurité sociale, de l’assurance et de la gestion des risques à grande échelle.
  4. Construction collaborative du bien commun : Vous suggérez que lorsque les individus travaillent ensemble, ils peuvent construire un bien commun qui soutient et renforce leur autonomie personnelle, ce qui est une vision idéale du fonctionnement des sociétés démocratiques.
  5. Défis de la démonstration rationnelle : Tandis que l’idée de nécessiter une démonstration rationnelle pour toute limitation de l’autonomie est séduisante, il pourrait être difficile, en pratique, de déterminer ce qui constitue une “démonstration” acceptable et qui en serait le juge.
  6. Redistribution et diversité des initiatives : Votre point sur la redistribution lorsque le bien commun ne peut justifier rationnellement ses décisions est intrigant. Cela suggère un mécanisme de “retour en arrière” pour réajuster les ressources et le pouvoir vers l’individu lorsque le collectif ne remplit pas efficacement son rôle.

Votre approche met en lumière un idéal de collaboration et de responsabilité mutuelle, où le bien commun est constamment reconfiguré et réaffirmé par des individus autonomes et bien informés. Cependant, la mise en œuvre de cet idéal dans des sociétés complexes pose des défis considérables, notamment en termes de diffusion de l’information, d’éducation, et de construction et de maintenance de la confiance mutuelle.


AR : Tous les exemples que vous donnez reposent sur l’idée fausse que des personnes qui partagent le respect mutuel de leur autonomie personnelle, oublient que leur autonomie personnelle réelle est conditionnée par l’ accès à des ressources réelles nécessaires pour la pratique de l’ autonomie personnelle de chacun :

  1. Dans le cadre de l’ autonomie personnelle, chaque personne peut parfaitement tenir compte des contraintes collectives réelles, établies scientifiquement en commun, mais qui doivent toutes permettre la conservation et le développement de l’ égale autonomie de chacune de ces personnes.
  2. Le partage en commun d’un corpus de connaissances scientifiques commun, permettant à chaque personne autonome de connaître suffisamment la réalité des ressources et des contraintes physiques actuelles ou futures disponibles, n’est alors pas une limite à l’ égale autonomie personnelle de chacun, puisque chacune de ces personnes inclut alors l’ existence de ces ressources et contraintes rationnellement établies dans la conception de sa propre autonomie personnelle compatible avec l’autonomie personnelle des autres.
  3. La seule objection est alors de parler des conséquences inattendues ou inconnaissables des actions individuelles posées par des décisions individuelles autonomes partageant l’ accès à un même corpus de connaissances scientifiques et la même volonté de préserver leur autonomie personnelle. Mais ces personnes savent aussi que toutes ces conséquences inattendues sont imprévisibles, et peuvent donc construire en commun des mécanismes de prévention et d’assurance mutuelle, dont le but est précisément la préservation à long terme de leur autonomie personnelle mutuellement reconnue.
  4. Ces personnes construisent donc, en toute autonomie personnelle, un dispositif commun suffisamment efficient, pour pouvoir à la fois assurer leur autonomie personnelle actuelle, et prévoir la conservation de cette autonomie personnelle dans le futur. Un tel bien commun n’est donc en rien opposable ou limitant pour les autonomies personnelles égales des personnes qui le construisent.
  5. ucun autre “bien commun” supposé n’est alors en mesure de prétendre qu’il pourrait mieux faire que ce “bien commun” ainsi rationnellement construit sur la base d’une égale autonomie personnelle mutuellement reconnue par ses participants, car il devrait faire la preuve rationnelle – compatible avec la commune volonté d’ égale autonomie personnelle – de cette supposée

“Normativité originaire” ?

Mon questionnement sur le sens d’une telle expression, est lié à la lecture d’un ouvrage de François Galichet et d ‘une discussion entamée à ce sujet en 2015 ,
( Voir :

où il utilise cette expression de “normativité originaire“.

Dans le débat philosophique, à peine entamé, qui de temps en temps m’oppose à François Galichet, bien que nous militions dans la même association “Ultime Liberté”, voici un extrait d’une réponse faite par François Galichet à des remarques que j’avais faites
( voir l’ échange sur https://philogalichet.fr/mourir-deliberement/

Il faut donc partir en quête de cette normativité originaire. Puisqu’on ne saurait la trouver dans le monde (qui n’est, comme vous le dites, qu’une somme de réalités factuelles) il faut bien la chercher dans la subjectivité. Et c’est là que la « mort subjective » trouve son sens. Elle me révèle que je ne suis pas seulement un être qui va mourir (comme une pierre est détruite par l’érosion ou un arbre par la sécheresse) mais aussi un être qui ne veut pas mourir. Ce refus, on peut certes ici encore le rapporter à des affects empiriques : peur, crainte de souffrir, égoïsme à courte vue, aveuglement devant le sort inévitable, comme le Roi de Ionesco dans « Le roi se meurt ». Mais on peut aussi y voir l’expression d’une exigence primordiale. Que la mort se présente à moi comme inadmissible, impossible, intolérable, inconcevable – tous ces mots au sens le plus fort et le plus littéral – c’est là quelque chose qui est recouvert par la résignation « réaliste » à laquelle nous invite le monde. Dès que je veux leur donner une signification objective, je tombe dans le ridicule, comme ces gens qui espéraient accéder à l’immortalité par la congélation, ou aujourd’hui en avalant des tonnes de médicaments. Le refus de la mort ne se confond ni avec la croyance mystique en une survie, ni avec la recherche technicienne d’une prolongation de la vie biologique. C’est un refus purement subjectif, mais qui découvre la subjectivité comme normativité et non simple facticité. Il ne débouche sur aucune promesse ou espérance d’immortalité. Il la révèle comme prétention universalisante, et à ce titre s’orientant nécessairement vers le monde – présent et futur – pour lui faire reconnaître cette prétention. Il fonde une « éthique pédagogique » qui seule peut triompher de l’égoïsme factuel du « Après moi le déluge » ou le relativisme fataliste du « A chacun son libre choix ».
Ce sont ces idées que j’ai essayé de développer dans » Mourir délibérément »
.

“Valeur morale”

Pour beaucoup de personnes, l’usage du terme de “morale”, ou de l’ expression “valeur morale” se rapporte à une des nombreuses conceptions traditionnelles de la notion de “morale”, avec la caractéristique essentielle qu’une telle “morale” serait essentiellement le fait d’un système de valeurs ou d’idéaux, éventuellement de règles ou de procédures, partagés au sein d’un collectif d’êtres humains, et dont la caractéristique essentielle serait d’imposer son “obligation morale” ( ou “devoir” ) à l’ ensemble des personnes individuelles de ce collectif humain.

Ceux qui sont hostiles à une telle conception d’une obligation collective pesant sur les membres d’une collectivité, ont alors tendance à rejeter le mot “morale”, ou l’expression “valeur morale” , comprise comme signifiant cette domination du collectif et de la “régulation des moeurs” sur la liberté et la volonté autonome des personnes individuelles.

Pourquoi ai-je choisi de ne pas rejeter tout usage du terme de “morale”, ou de “valeur morale”, ou encore de “loi morale”, alors même que le contenu essentiel de ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” consiste précisément à n’admettre a priori aucune “hétéronomie” liée à la domination d’un collectif humain sur ses membres ?

C’est bien sûr parce que je considère qu’il n’y a pas de contradiction a priori entre une libre interprétation possible des termes de “morale”, de “valeur morale” ou de “loi morale” , et la défense la plus haute et la plus pertinente possible de l’ idéal de Liberté, en tant que celui-ci peut être librement partagé par toute personne qui fait le choix de considérer librement que d’autres personnes qu’elles-mêmes PEUVENT, tout aussi bien qu’elles-mêmes, aspirer à la plus grande liberté possible compatible avec celle de toutes les autres personnes qui feraient ce même libre choix.

Ce n’est pas la caractéristique du “devoir” ou de l’ “obligation” que je retiens donc comme caractéristique de la “morale”, de la “valeur morale” ou de la “loi morale”, contrairement ici au choix fait par Kant , par exemple. Mais je retiens prioritairement comme caractéristique essentielle de ce que désigne les termes “morale”, “valeur morale” ou “loi morale”, qu’il s’agit d’une valeur qui ne peut être attribuée que sous l’expresse condition de la LIBERTÉ, en particulier de la “liberté de conscience”, et donc de l’ “autonomie de la volonté” de la personne qui juge de cette valeur.

Cette condition première de la liberté transforme d’ailleurs le supposé “impératif catégorique” kantien, en un “impératif conditionnel”, même si la “condition” générale préalable dont-il s’agit est très particulière : puisqu’il s’agit de la LIBERTÉ elle-même.
Bien évidemment, cette idée est également déjà défendue, non seulement chez Kant, mais même dans un grand nombre de philosophies morales pré-kantienne, et même et notamment par celles qui s’appuient sur une conception “théologique” de la “loi morale” comme “loi divine” :

La “loi morale” ou la “loi divine”, suivant leurs anciennes formulations, concevaient bien que pour être “morale”, il fallait que l'”obéissance” de la personne à une telle Loi, soit “librement consentie”, sous peine de ne pas être “morale”. Mais ni la “loi morale divine”, ni la “loi morale kantienne” ne vont jusqu’à affirmer l’identité de la “loi” elle-même avec la LIBERTÉ de la personne, donc son “autonomie personnelle” radicale, en tant que cette même LIBERTÉ serait également possible pour chaque personne qui en choisit “également librement” la référence, en la reconnaissant librement chez toute autre personne … si et seulement si et “pour autant” que cette dernière en fait réciproquement de même : autrement dit la seule restriction “morale” possible provient de l’exigence de de l’ Égalité de la Liberté et réciproquement de la Liberté d’une telle Égalité ( ce qui est très exactement le cœur de ma proposition de “Loi Morale Nouvelle” )

Proposition qui, bien évidemment, par définition, n’aura de “valeur” pour VOUS, que si VOUS décidez librement de la considérer “également” comme votre proposition librement universalisable à toute autre “personne libre et égale” qui se choisit elle-même comme telle, et qui participe ainsi , par et pour ELLE-MÊME , à sa propre entière et radicale LIBERTÉ.
Tel est donc aussi la nouvelle formulation de “NouS, le P.E.U.P.L.E.” …
si VOUS le voulez, comme moi, en toute “Égale Liberté” :
Mais là, c’est “Vous qui voyez” …

Mes Moires

En quoi “Mes Moires” seraient-elles différentes des “Mémoires” que chacun peut mobiliser, parce qu’en fin de compte leurs traces matérielles sont en principes accessibles de bien des façons différentes.

Le même “jeu de mots d’esprit” entre “Mémoire” et “Mes Moires” a sans doute été produit et reproduit dans de nombreuses “mémoires” francophones.

Car chacun peut facilement trouver l’analogie de la mémoire – du moins de la “mémoire biographique”, avec le “fil de la vie” que les Trois Moires” se chargent de filer, d’enrouler puis de couper …

Parmi les nombreuses représentations des “Trois Moires”, il y en a une qui fait décidément partie de “Mes Moires à Moi” …

C’est la partie inférieure de “A golden thread” de Strudwick :



https://media.tate.org.uk/art/images/work/N/N01/N01625_9.jpg

Sans doute s’agit-il de comprendre l’interfaçage complexe entre les processus conscients centrés sur le vécu des rapports immédiats de la subjectivité avec son “monde” environnant présent ,”ici et maintenant”, et d’autre part le filage et le tissage des liens complexes qui se “trament” dans l’obscurité de la réalité inconsciente des innombrables mémoires dynamiques qui nous constituent et nous traversent .

Certaines de ces mémoires ont davantage d’aspects et de fonctions de communications intersubjectives plus ou moins universalisables ( cf par exemple les compétences linguistiques ), alors que d’autres servent essentiellement à auto-entretenir l’auto-organisation de l’ “identité personnelle” et ont par conséquent un aspect idiosyncrasique et une valorisation purement “subjective personnelle”, dont l’intérêt pour les “autres personnes” sera très aléatoire, et purement soumis aux coïncidences partielles de tel ou tel “brin” de la “guirlande éternelle” ( allusion référentielle partiellement communicable à “Gödel Escher Bach” … ).

Ainsi les “mémoires biographiques” dont chaque personne se reconstruit en permanence le “récit” …

La philosophie, auto-justification d’ elle-même

Lecture de départ possible :

L’automatisation de la philosophie ou le jeu de l’induction,
( Traduction française pdf academia.edu)
d’ Anna Longo

Cette question est à rapprocher de la question générale des boucles récursives d’ auto-référence, qui explorent leur environnement extérieur tout en devant assurer en permanence leur auto-réplicabilité.

Voir aussi un article dans AOC de la même philosophe :
Le Métavers : réalisation ou trahison du rêve réactionnaire ?

Et , toujours dans AOC :
Le jeu de la vérité

Idixa et l’Orloeuvre

Qui est le scripteur de l’ Orloeuvre ?

https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0603062350.html

Un renvoi à ces renvois concernant la “Loi Morale” :


[ Derrida, la loi, le droit ]

La loi de la loi, c’est qu’elle doit être sans histoire, sans genèse, sans origine, sans dérivation possible, elle ne doit donner lieu à aucun récit

GalGal, l’éGaL LeGaL ….

” Les corps, disloqués, s’exposent ” , VOIR

Ainsi, récemment “disloqués” en cette année 2021,
Jean-Luc Nancy et Vincent Cordebard ,
que j’ai pu connaître, chacun en d’autres temps,
et qui se sont eux-mêmes rencontrés autour de leur état de “greffé” .

Chacun à sa façon, a sans doute participé à l’écriture de tel ou tel méandre dans la ribambelle de mes élucubrations.
( “In mes morts I AM” dit un fragment de “Mes Moires” )