ÉGALE LIBERTÉ :
La Liberté, OUI, mais ÉGALEMENT acceptée et reconnue par chaque personne à chaque autre personne qui choisit d’entrer dans ce même contrat.
LIBRE ÉGALITÉ :
L’ Égalité, OUI, mais LIBREMENT reconnue et acceptée par chaque personne participant à ce même contrat.
Ces deux « OUI »,
consciemment énoncés par ces « personnes morales libres et égales« ,
non seulement ne sont pas contradictoires, comme le pensent certains,
mais se complètent et se renforcent l’un l’autre :
Les « personnes morales libres et égales » sont à la fois :
D’autant plus égales qu’elles sont chacune plus libre et libres donc notamment de choisir leur égalité.
D’autant plus libres qu’elles sont plus égales entre elles et peuvent donc se reconnaître mutuellement une telle Égale Liberté et qu’elles n’ont plus alors à craindre que la Liberté d’une de ces personnes veuille dominer la Liberté d’une autre, puisqu’elles ont alors, par définition même de leur « contrat moral », librement choisi de ne plus chercher une telle domination.
Mais pour autant ces « personnes morales libres et égales » ne renoncent pas définitivement à leur « liberté naturelle » en entrant dans le « contrat moral » de cette « Loi Morale Nouvelle ». ( Différence capitale avec le « contrat social » rousseauiste )
Elles gardent précisément chacune la responsabilité morale de réguler l’ articulation entre leurs « libertés naturelles » respectives, et les « libertés civiles » résultant des différents contrats partiels passés – formellement ou non – avec les autres « personnes morales libres et égales ».
Bien sûr, chacune de ces personnes peut aussi choisir d’entrer avec d’autres personnes ou de reconnaître des lois ou des règles communes associatives diverses et s’engager alors à les respecter pour autant qu’elle exige que les autres participants d’une telle association partielle particulière respectent également ces règles communes.
Il s’agit d’une façon générale de « communautés » associatives de nature diverse, dont beaucoup sont déjà préalablement constituées par les circonstances de l’ histoire et de la géographie, et dans et par lesquelles les personnes ont été « éduquées » sans l’avoir explicitement choisi.
Ainsi par exemple les actuels « États – Nations », les communautés linguistiques ou culturelles, etc.
Mais une « personne morale libre et égale« , au sens où nous l’entendons ici, « doit » se poser la question de son propre choix, soit de continuer à « appartenir » et à participer aux cadres normatifs de ses « communautés d’appartenance » initiales, ou à certains d’ entre eux, ou plus ou moins, ou au contraire de s’en « émanciper », soit pour rejoindre librement d’autres formes associatives similaires, soit pour en créer de nouvelles avec d’autres personnes libres et égales.
L’originalité de la Proposition ou du Projet de l’ Égale Liberté Libre Égalité, est précisément de considérer que cette Égale Liberté des personnes n’est plus présupposée dans une quelconque « loi naturelle », ni dans un « droit naturel », ni dans une quelconque « nature humaine », ni évidemment dans une « loi divine » ou « transcendantale » ou « anthropologique », ni évidemment dans une « souveraineté » qui appartiendrait spontanément à des « États de droit », à des « Nations » ou à des « Peuples » déjà empiriquement constitués par l’ histoire.
Cette Égale Liberté des personnes, telle que nous la définissons dans ce cadre de la « Loi Morale Nouvelle », est librement choisie et voulue par ces personnes elles-mêmes, à partir précisément de la Libre Égalité qu’elles se donnent en même temps, en toute « souveraineté de chaque personne sur elle-même« .
C’est l’auto-fondation circulaire de ce droit moral nouveau par et pour les personnes qui s’y reconnaissent qui est constitutif du cœur et de la maxime centrale de ce que nous pouvons par conséquent appeler « Loi Morale Nouvelle« .
Cette auto-fondation circulaire de la « Loi Morale Nouvelle » par et pour les « personnes libres et égales » qui s’en réclament est aussi différente de la proposition de la « délibération démocratique » telle qu’elle peut être développée par Jürgen Habermas ou encore d’autres façons, par Karl-Otto Apel, ou encore , au niveau du « fondement de la morale » de Marcel Conche, auteurs qui continuent de croire qu’ils peuvent prétendre que leur propre interprétation personnelle puisse prétendre à l' »universalité » en trouvant une voie et une voix argumentatives qui seraient « supérieures » à celles de leurs interlocuteurs.
( Le concept de « normativité originaire » proposé par F. Galichet entre probablement aussi dans cette « prétention universalisante« , que nous restreignons par et pour nous mêmes, à la seule collectivité des « personnes libres et égales » qui se sont librement définies comme telles et ont donc librement accepté leur Égalité avec ces autres personnes )
Pourtant, sachant ce qu’ils savent de leurs différences d’approche, il suffirait que ces philosophes acceptent que les autres approches ne sont ni plus ni moins un simple « point de vue perspectif » que la leur propre, et qu’il n’ont plus qu’un intérêt purement anecdotique ( une sorte de « plaisir du jeu de rôles » de la « conversation » ), à confronter leurs idées distinctes, et que chacun accepte de reconnaître à l’autre une « Égale Liberté » d’exprimer et de développer son propre point de vue dans sa propre sphère perspective, sans chercher à en faire un point de vue « dominant ».
Bref, ceux qui sont pour accorder librement à l’ « Égale Liberté » une valeur supérieure aux contenus distincts et différents que chacun peut créer en exerçant cette « MÊME LIBERTÉ », peuvent alors accepter tout aussi librement une « Libre Égalité » qui énonce en effet la Liberté de chacun de ces points de vue personnels subjectifs de se distinguer des autres, tout en pouvant aussi librement choisir de changer de « point de vue », sans renoncer , ni à la possibilité de revenir au point de vue précédent, ni surtout à la commune libre adhésion au principe d’ « Égale Liberté », comme principe librement choisi en commun ou « règle du jeu des je » .
En effet, de la POSSIBILITÉ d’une telle coordination réflexive ( sur une base d’ argumentation critique « philosophique » ) entre les points de vue philosophiques différents , ne résulte pas un « devoir » universalisable à toute conscience possible de construire une telle coordination, mais seulement l‘ouverture d’un espace dans lequel les « personnes libres et égales » PEUVENT entrer, plus ou moins, suivant leurs propres choix, sachant en effet qu’au « centre » de cet espace, elles « doivent » ( par définition de la « règle du jeu des je » axiomatique qui définit un tel « barycentre de l’égale valeur des positions « philosophiques » » ) respecter le plus possible le principe de leur « Égale Liberté« , mais elles ne le « doivent » que parce qu’elles en ont librement décidé en tant que « Libre Égalité » .
Autrement dit, en employant le vocabulaire rawlsien : l’entrée dans la « position originaire » , de « personnes libres et égales« , est elle-même circulairement dépendante de leur libre décision personnelle d’Y entrer , et n’a plus aucune autre « autorité » ( « originaire » ou « transcendantale » ou « collectivement immanente », etc. ) que cette libre décision personnelle d’Y participer .
D’ailleurs, dans le cas de la philosophie de Rawls, c’est bien la liberté individuelle de pensée de la personne « John Rawls » qui fait qu’il propose une version personnelle, en plus évolutive sous son propre contrôle, de son dispositif de « Principes de Justice » et de la procédure « derrière le voile d’ignorance » qu’il propose pour y arriver.
Et que rien n’empêche d’autres « philosophes du droit ou de philosophie morale et politique, de créer leur propre dispositif « théorique » personnel ( Cf Amartya Sen etc. ) :
S’agissant simplement de « philosophie » et non de « science » , il n’y a pas de méta-procédure générale permettant, comme c’est le cas dans une procédure « scientifique » de « falsifiabilité poppérienne », d’exposer à tous un jugement suffisamment « déterminant », dans lequel l’ensemble de la « communauté scientifique » reconnaîtrait l’état actuel des connaissance validées.
Précisément, nous sommes dans un domaine ( celui de la « normativité éthico-politico-juridique » ), où le problème de la LIBERTÉ de pensée individuelle est précisément en question et central, alors que dans un domaine proprement « scientifique », l’ensemble de la communauté « scientifique » considère qu’il existe une « réalité » suffisamment stable pour que des modèles mathématiques puissent en donner des versions logiquement cohérentes irréfutables … jusqu’à nouvelle réfutation, qui doit à nouveau faire ses preuves « scientifiques ».
Certes, pour certains, les notions « normatives » fondamentales ( propositions, éthiques, juridiques, politiques, etc. ) sont prétendues « objectives » …
Mais elles ne le sont que pour ceux qui croient en cette « objectivité des normes »
Le plus célèbre philosophe en ce sens est précisément un certain Kant, qui prétendait pouvoir énoncer dans l’ordre de la « Raison Pratique » ( des jugements normatifs ) un système métaphysique de « loi morale » universelle analogue au système théorique newtonien pour la physique, tout en ayant très bien analysé préalablement l’incapacité de la Raison théorique de construire un savoir « scientifique » au sujet d’entités métaphysiques comme « Dieu », l’ âme , ou en général une « ontologie métaphysique ».
Le fameux parallèle de l’admiration kantienne : « « Deux choses remplissent l’âme d’une admiration et d’un respect toujours renaissants et qui s’accroissent à mesure que la pensée y revient plus souvent et s’y applique d’avantage : le ciel étoilé au-dessus de nous, la loi morale au-dedans« ,.
Mais par ailleurs Kant se voit obligé par sa propre analyse de la notion de « devoir moral » référé à la liberté , à laisser la compréhension de la liberté dans une zone « transcendantale » d’un « en soi » impossible à « objectiver » …
Mais la philosophie kantienne n’est qu’une philosophie parmi d’autres … et non pas une « science », qui est désormais pensable, à partir de Newton en effet, comme étant basée sur des « Principia mathematica » et non sur des « Principia metaphysica » .
A cause de sa prétention « universalisante » a priori, construite sur le modèle des nouvelles sciences physiques »newtonniennes » , la conception kantienne « transcendantale » de la liberté morale prétendument déduite de l’existence d’un « devoir moral » distinct de la liberté elle-même ( héritage métaphysique chrétien … inconsciemment repris ), rate ce que sa propre invention du fondement de l’autonomie de la volonté aurait pu affirmer … précisément librement, à savoir que la Liberté est à elle-même son propre « fondement » en tant que VALEUR :
Il est parfaitement possible de décider que la « liberté », « ma liberté » ( la loi morale « au -dedans » ) , en tant que valeur fondamentale, résulte – par libre définition – d’une libre décision d’attribuer cette valeur à elle-même.
Et que la seule « universalisation » alors logiquement défendable d’une telle Liberté auto-valorisée, est alors non pas « universelle a priori » , mais universalisable SOUS CONDITION d’être elle-même librement posée par les personnes qui font ce choix , et qui comprennent par là-même que d’autres personnes PEUVENT aussi très exactement faire ce MÊME CHOIX ( de reconnaissance mutuelle d’une telle Liberté auto-fondée ), mais ne le « doivent » que pour autant qu’elles le VEULENT LIBREMENT.
C’est très exactement ce que « je » propose en disant que l’ « Égale Liberté » suppose réciproquement la « Libre Égalité ».
Et je peux le « proposer » précisément d’autant mieux à partir de ma propre et stricte liberté personnelle que je ne prétends donner aucune valeur « universalisable a priori » à cette définition, dont l’extension à d’autres personnes dépendra très précisément de leur propre Libre adhésion :
C’est une libre coalition des libertés personnelles , chacune auto-fondée comme acte fondateur autonome de l' »autonomie personnelle », qui PEUT, de proche en proche, élaborer la nouvelle « connectivité » ou le nouveau « lien moral » « collectif » entre ces personnes là, que j’appelle « personnes souveraines libres et égales« , qui savent que la valeur de leur « nouveau collectif » ne repose sur rien d’autre que la libre décision prise par chacune d’elle de reconnaître l’ « Égale Liberté » des autres si et seulement si ces « autres » reconnaissent ÉGALEMENT la leur.
Et comme il n’est nullement obligatoire a priori que cette reconnaissance réciproque en tant qu’ « Égale Liberté » formelle abstraite se fasse , dans la pratique et la réalisation empirique, par l’institution d’un ou plusieurs collectifs par « tout ou rien » ( identités catégorielles ensemblistes ), il est parfaitement possible de proposer des modélisation formelles où les liens concrets ( juridiques, politiques, symboliques, culturels, etc .. ) sont des liens d’intensité variable en « plus ou moins » :
La seule règle formelle résultant de l’ adhésion à « ELLE » est celle imposant la symétrie « égalitaire » de ces liens intensifs partiels. Pour deux personnes données dans une situation donnée, il faudra, si elles veulent rester dans le nouveau contrat d' »Égale Liberté Libre Égalité », qu’elles se mettent en libre accord mutuel sur l’intensité de cette liaison connective symétrique
On comprend facilement qu’une telle « Égale Liberté Libre Égalité »constitue formellement une « relation d’ équivalence » stricte entre ces personnes si et seulement si ces personnes allaient jusqu’au bout de leur choix de leur commune définition de personne souveraine libre et égale ( c’est précisément ce qu’indique l’usage du mot « Égalité » ) , et donc qu’en tant que relation d’ équivalence elle suppose 3 propriétés formelles ( Réflexivité, Symétrie , Transitivité) :
1. Toute personne libre et égale est son propre équivalent, en termes d’Égale Liberté Libre Égalité ( cette propriété n’est vérifiée rigoureusement que si une personne reste « Également fidèle » à sa propre libre décision : la liberté de ma décision aujourd’hui est équivalente à la liberté de ma décision demain. )
2. Toute personne libre et égale est équivalente à toute autre personne libre et égale ( puisque chacune veut pour elle-même autant de liberté qu’elle en accepte pour ses semblables )
3. Mais surtout : la Transitivité : dans le cas idéal, dès que deux personnes A et B sont équivalentes entre elles, et que par ailleurs les personnes B et C le sont aussi, alors il est possible d’en déduire formellement que A et C le sont aussi sans avoir à repasser un tel contrat entre A et C.
C’est bien à chaque fois cette équivalence formelle possible qui est énoncée dans le principe fondamental d’ Égalité qui sous-tend la notion d’ « Égale Liberté ».
Mais comme il s’agit toujours aussi de l’ Égalité de la Liberté elle-même, et que celle-ci introduit par définition l’ouverture d’un choix possible qui PEUT être partiellement inégal, cette relation d’ équivalence entre les personnes « libres et égales » ne vaut que ce que valent les libres choix des personnes en tant qu’elles se soucient de compenser les inégalités induites pas tous ces libres choix par d’autres inégalités qui permettent à leur Égale Liberté de se rétablir.
L’ Égale Liberté collective peut donc croître si ces personnes se donnent des moyens équivalents mais croissants de pouvoir compenser les inégalités qui apparaissent du simple fait du libre jeu des libertés de chacune, surtout dans un contexte perpétuellement changeant où les conditions concrètes de l’exercice de la Liberté évoluent en permanence.
Chaque personne libre et égale sait donc qu’elle ne pourra exiger la reconnaissance de son équivalence avec les autres personnes libres et égales, que si elle-même fait le libre choix de reconnaître dans la même mesure l’ égale liberté des autres, pour autant que ces autres font aussi un tel choix.
Dès que chaque personne, au nom de sa liberté personnelle, accepte de faire des libres choix qui ont comme conséquence une inégalité de la liberté d’autres personnes, soit elle propose un moyen de compensation permettant à ces autres de retrouver une liberté équivalente, soit elle accepte que symétriquement, son libre abandon partiel du principe d’Égale Liberté, autorise ipso facto, par symétrie, les autres à procéder à un libre abandon équivalent, en affaiblissant ainsi les possibilités pour chaque personne de bénéficier des avantages librement attribués par toutes ces personnes au principe formel d’ Égale Liberté Libre Égalité.
Remarque :
L’aspect continu en termes de « plus ou moins », de la force d’adhésion d’une personne et donc de la diversité et de la force des connexions qu’elle établie avec les autres « personnes libres et égales », permet de construire aussi des modélisations formelles du gigantesque « réseau apprenant » que toutes ces personnes peuvent former, non seulement par leur apport personnel, mais par le fonctionnement global du réseau comme analogue d’un « réseau de neurones formels », où chaque personne intervient à sa façon, en renforçant ou en diminuant des connexions provisoires circonstancielles plus ou moins « fortes » avec d’autres personnes du réseau.
Et il ne faudra pas sous-estimer les « résonances« entre les réseaux neuronaux biologiques du cerveau et plus largement des réseaux de communication intra-corporelle biologique des organismes, avec le « réseau de neurones formels » constitué par la communication des « personnes libres et égales » entre elles.
Sans oublier bien sûr les nouvelles interconnexions avec les « réseaux de neurones formels » propres aux « intelligences artificielles ».
Mais bien évidemment, une différence fondamentale existe entre des entités complexes « libres et égales » et conscientes de ce statut comme des personnes, et des « neurones » intrinsèquement inconscients de leur propre organisation et fonctionnalité biologique intérieure, ainsi que des conséquences de leur « réponse fonctionnelle » locale à une plus large échelle sur le fonctionnement et le pilotage global des « systèmes » auxquels ils participent ainsi inconsciemment.
Les « personnes libres et égales » dont nous parlons sont en revanche par définition au moins en partie conscientes de tels enjeux, et c’est précisément ce qui constitue leur « liberté » autonome, qui n’est bien sûr pas seulement un « degré de liberté » au sens logique et physique du terme, mais une unité consciente de s principaux enjeux de sa propre liberté par rapport à celle des autres.
C’est donc bien « VOUS qui voYez » …