Loi Morale Nouvelle, amoralité, immoralité

La Loi Morale Nouvelle définit sa propre valeur du « Bien » comme étant en dernière instance, pour une personne supposée capable de comprendre ce dont il s’agit, de chercher à suivre et à réaliser  la « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité« ,  c’est à dire de rendre possible de plus en plus la réalisation universalisable ( ne pas confondre avec « universelle » )  de l’ Égale Liberté de toute personne qui veut cette Égale Liberté, à la fois pour elle-même et donc également pour toute autre personne qui aurait cette même volonté.
En termes « éthico-politiques », il s’agit de travailler à la réalisation universalisable de la Liberté ( individuelle de chacune de ces personnes ) et de l’ Égalité fondamentale de cette Liberté, donc des droits et libertés qui incarnent juridiquement cette Liberté et  des « devoirs » qui résultent de la défense de ces droits et libertés.

Par rapport aux nombreuses « autres morales » possibles, la Loi Morale Nouvelle peut donc être jugée comme « immorale » ( par rapport aux injonctions, aux droits et aux devoirs formulés par ces autres morales ) ou du moins comme « amorale », en tant qu’elle ne reconnait plus la légitimité universelle  a priori de toutes ces « anciennes morales ».  Ces « anciennes morales » sont d’ ailleurs sur de nombreux points  contradictoires entre elles, mais même souvent à l’ intérieur de leurs propres systèmes prescripteurs respectifs.

Le « propre » de la Proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » par rapport à la plupart des autres propositions de « Loi Morale » mais aussi de principes fondamentaux du Droit est d’inclure dans son deuxième volet ( « Libre Égalité » )  un abandon libre et volontaire de l’ habituelle « universalité » que la plupart des propositions de « lois morales » prétendent établir … à leur profit respectif, la plupart du temps d’ailleurs en prétendant accéder à une « vérité morale » qui serait soit démontrable, soit à admettre comme postulat « catégorique ».

En un sens donc, celui qui s’ énonce dans le deuxième volet « Libre Égalité », la « Loi Morale Nouvelle » peut donc être considérée comme un « relativisme moral », suivant lequel chaque personne, suivant son parcours de vie  empirique et les circonstances de son « environnement », se fait sa « propre morale » ( une « sagesse personnelle » ), qui ne peut en aucun cas « valoir a priori » pour toute autre personne, sauf à lui demander son accord ou son libre consentement à un tel « contrat moral commun ».
La « Loi Morale Nouvelle » est donc  proche aussi des « éthiques minimales » comme celle proposée par  Ruwen Ogien.

Cependant, précisément à partir de cette  liberté individuelle de construire des contrats éthiques avec d’autres personnes ( « Libre Égalité » ), il est facile d’imaginer qu’un grand nombre de personnes peuvent choisir librement de considérer qu’une telle Liberté personnelle peut plus facilement être construite, notamment si on veut en faire des « libertés réelles » et non pas seulement se contenter de « libertés formelles », si on choisit « en même temps » de reconnaître aux autres personnes exactement la même Liberté fondamentale que celle qu’on veut pouvoir mettre en œuvre pour soi-même.
Autrement dit, si on pose librement leur « Égale Liberté ».

Qui sont donc ces « Égaux devant la Loi », devant cette « Loi Morale Nouvelle » ? Ce sont toutes les personnes, qui, comme moi, et VOUS peut-être ( « C’est VOUS qui voyez « ), choisissent en effet librement de se considérer aussi fondamentalement libres les unes que les autres, pour la simple « raison » que telle est leur libre volonté … qui devient alors aussi leur « volonté générale » – entre elles – , non pas par un renoncement à leur propre « liberté naturelle », mais parce que la nouvelle « liberté civile » ou « liberté conventionnelle » ainsi librement construite reste le libre prolongement et développement d’une telle  « liberté naturelle, mais librement pensée et voulue comme compatible avec celle des autres « contractants ».

Et non plus « obligatoirement » parce que leur « nature humaine », ou la « Nature », ou une loi divine, ou une « loi anthropologique », ou une « structure transcendantale du sujet », ou le « visage » lévinasien d’un Grand Autre  quelconque les contraindraient ou les obligeraient a priori à établir un tel « contrat humain de Liberté, d’ Égalité et de Fraternité ».
( Différence capitale notamment avec la « Loi Morale » kantienne )

Ni non plus parce qu’un ordre politique empirique, incarnant la « loi du plus fort, justifierait « a posteriori », en tant que « souveraineté collective », « souveraineté du peuple », « souveraineté de l’ État ou de la Nation » ou « souveraineté internationale des Nations-Unies » , ou « souveraineté divine déléguée à une communauté religieuse », la soumission à un système juridique de « droit positif » dont l’ « état de droit » serait lui-même juridiquement auto-justifié.

Bien sûr chaque personne, qui choisit librement de s’inscrire dans un tel cadre de « Loi Morale Nouvelle », garde toute sa liberté fondamentale de choisir – en plus – pour elle-même – mais en ne l’imposant pas aux autres personnes – ses références à un « Droit Naturel » ou au « Droit positif » ou à un « Droit communautaire » de son choix, pour autant que ces autres références morales et/ou juridico-politiques ne s’imposent pas aux autres personnes participant au même libre contrat moral  d’ « Égale Liberté Libre Égalité », et ne contiennent pas une obligation ou une contrainte visant à interdire aux personnes de s’associer  sur la base d’un tel contrat moral d’ « Égale Liberté Libre Égalité » :

On ne peut pas logiquement prétendre vouloir librement s’associer avec d’autres personnes sur la base d’une « Égale Liberté Libre Égalité » et en même temps vouloir interdire à soi-même ou à d’autres une telle liberté !
Une telle prétention serait bien sûr à la fois contraire à la Liberté et à l’ Égalité  à laquelle on prétendrait adhérer !
Et prouverait simplement que la personne en question ne sait pas ce qu’elle veut. Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez.