De facto et De jure

Notre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité suppose une fondamentale « autonomie de la volonté » des « personnes » qui choisissent d’adhérer à cette Proposition, puisqu’il s’agit, par définition de cette proposition ELLE-MEME, d’un type de contrat à la fois strictement égalitaire et librement accepté par chaque personne qui Y souscrit. Si ces deux conditions d’Égalité et de Liberté de l’adhésion ne sont pas respectées, le « contrat » en question est nul.

Nous avons déjà largement vu que cela entraînait logiquement qu’il était hors de question d’imposer ou d’obliger des personnes à se « soumettre » à un tel contrat.

Cela différencie notre Proposition, non seulement de tous les contrats sociaux supposés imposés à leurs membres par une « collectivité sociale » ou une « autorité sociale » préexistante, mais aussi de tous les habituels « fondements des droits humains » considérés comme « fondés en nature » ( « droit naturel » ), quel que soit ici le sens donné au mot « nature » ( « nature humaine » spécifique par exemple ).

Si on demande « de quel droit » la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » justifie-t- ELLE l’extension possible de sa propre proposition ?
La réponse formELLE est simple : de son propre droit auto-proposé.
La conséquence immédiate en est que personne ( aucune « personne libre et égale » telle que nous l’ entendons ici ) ne peut bien évidemment être soumis a priori à une telle « Loi Morale Nouvelle » sans son stricte et libre accord ou « consentement ». C’est même cette absence totale de coercition ou d’obligation a priori, que nous avons tenu à inscrire dans l’énoncé formel lui-même, à savoir comme « Libre Égalité« , en complément de l’ « Égale Liberté« .

Autrement dit, à la différence à la fois des « lois morales » habituelles ( y compris l’impératif catégorique kantien évidemment ), et des « fondements du droit » à prétention « universelle » qui prétendent inclure de force « par nature » tous les « êtres humains » sous le règne de leur législation … sans leur demander leur avis, notre proposition « ELLE » ne vaut que par et pour les « êtres humains » ( ou d’autres organismes physiques qui en seraient effectivement CAPABLES ), qui font le libre choix conscient d’ Y adhérer.

Notre Proposition vise précisément à proposer l’institution d’un nouveau type de « droit » et de « fondement de ce droit » précisément dans l’autonomie radicale de cette « auto-fondation » de sa propre valeur « morale ».

Cela ne veut pas dire évidemment que nous prétendons écarter désormais la légitimité en général de toutes les « lois morales », et encore moins de tous les systèmes juridiques positifs existants, puisque précisément nous laissons, par définition, la Liberté d’en décider pour elle-même à chaque personne :
Nous conservons donc, évidemment, pour « tous les êtres humains » en général, les acquis juridiques de l’ « universalisme des droits humains », et donc les protections effectives de ces droits qui devraient en résulter dans la réalité, et dont les différents États de droit, notamment signataires de la Charte des Nations Unies, de la DUDH et des différents Pactes et textes juridiques internationaux qui en découlent, sont censés garantir l’application effective.

Nous les conservons bien sûr, par prudence, principe de précaution, comme un « moindre mal », ou comme façon d’éviter des injustices encore plus grandes si ces institutions politiques et juridiques actuelles étaient défaillantes.

C’est sur le terrain de la réflexion, pour toutes les personnes qui le souhaitent, que nous formulons cette proposition, car nous sommes en revanche persuadés que la fragilité des institutions politiques et juridiques humaines actuelles sera de plus en plus mise en évidence par l’insuffisance de leur « justification »auprès d’un nombre croissant de personnes, et par l’incapacité grandissante des supposés « pouvoirs » à en garantir la protection égale à « tous les êtres humains » …

C’est donc aux « personnes libres et égales » qui se conçoivent elles-mêmes comme telles que nous nous adressons en priorité, et auxquelles nous disons qu’il est possible d’avancer sur le terrain de l’égalité des droits et libertés fondamentales, sans que « tout le monde », ni même une « majorité démocratique » soit d’accord pour un tel progrès, parce qu’il faut et il suffit de l’ accord libre et égal de chaque personne qui le souhaite pour définir formellement une telle « loi morale nouvelle », qui , pour commencer, n’a besoin que des personnes en question pour constituer le noyau ou germe initial d’une telle transformation.

Notre « texte » n’est donc qu’une initiative personnelle en ce sens et qui cherche donc à renforcer une « connectivité » suffisamment forte entre des initiatives personnelles similaires, même si elles ne s’expriment pas exactement avec les mêmes formes d’expression.

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Pourquoi « De jure » et « De facto » ?

Le « De jure » ( de la Proposition « ELLE » ) dont il est désormais question ici , est formellement « auto-fondé », c’est précisément cet aspect « auto-fondé » qui définit la différence du « de jure » qu’il institue avec toutes sortes de « réalités effectives » , qui forment un « de facto » lié au « fait » que le « réel » en général n’attend pas d’avoir le « droit d’exister » pour « être ce qu’il est » …
Qu’il s’agisse de la réalité physique de l’ univers dans toute la complexité de ses productions et organisations, ou des fragiles effets de surface que la « culture humaine » a pu organiser consciemment et volontairement au niveau de son organisation psychologique, sociale,culturelle, politique, économique, etc.
Même l’ « anthropocène » n’est qu’une pellicule très mince sur une petite planète parmi des milliards de galaxies …

Le « De jure » n’est donc, « de facto », qu’une production de « roseau fragile », mais « c’est un roseau pensant » , dont l’autonomie auto-posée ne cessera de hanter désormais les boucles complexes enchevêtrés de l’auto-organisation inconsciente du réel.