Conséquences du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité au niveau de la sphère juridique, en termes de « philosophie du droit » ou de « théorie du droit »

Rappel :

L’énoncé de notre proposition « Égale Liberté Libre Égalité », est très précisément posé au départ, c’est à dire par l’acte personnel libre qui la pose et la propose au libre examen par d’autres personnes, comme étant d’abord un choix « moral » ou « éthique », explicitement revendiqué comme proposant ainsi le noyau d’une « Loi Morale Nouvelle« ,
mais dont précisément l’universalisation en tant que loi morale d’ « Égale Liberté » pour des « personnes libres et égales » n’est que potentielle, donc conditionnée dans sa réalisation par l’existence réciproque du libre accord personnel singulier de chacune des personnes qui s’ Y engage librement, consciemment et volontairement ( « Vous » par exemple ) : ce qui est désigné par le second terme de ma proposition, à savoir la « Libre Égalité » .

Par conséquent, la partie « gauche »du principe ( « Égale Liberté« ), n’a de « valeur » que par et pour les personnes qui, en toute « autonomie personnelle« , choisissent d’Y adhérer, soit en reprenant mon propre énoncé de la proposition à leur compte personnel d’ « auteur », soit en en créant et formulant leur propre « énonciation », avec suffisamment d’indices communicables pour pouvoir dire qu’il s’agit bien, du moins formellement, de la « même proposition » .
Un de ces indices étant précisément qu’outre cette partie « gauche » ( « Égale Liberté » ), elles acceptent bien également et librement la partie « droite » (« Libre Égalité« ) , comme indissolublement liée à la partie « gauche », puisque c’est précisément, par définition, en quoi consiste ma proposition « Égale Liberté Libre Égalité« . Bien évidemment, ce lien n’est « indissoluble » que pour autant justement que les personnes « contractantes » choisissent librement de le maintenir.
Aucune interprétation ou conception de l’expression « Égale Liberté » qui n’aurait pas sa réciproque « Libre Égalité« , ne peut donc être exactement assimilée à ma proposition, mais n’en est qu’une « parente » plus ou moins proche.
( Ainsi par exemple le principe d »Égale Liberté » rawlsien ou encore toute énonciation d’un tel principe d’ « Égale Liberté » qui se voudrait l’expression d’un « droit naturel » ou d’une nécessité « anthropologique » , ou de la « nature humaine », et encore moins d’une volonté transcendante … ).
De même, entre autres, la « loi morale » kantienne, ou le « contrat social » rousseauiste, peuvent bien avoir une parenté forte, et avoir semé des graines idéologiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la « Loi Morale Nouvelle », parenté que les « généalogistes » de la vie des idées ne manqueront pas de souligner. Mais ces deux versions d’une « Égale Liberté » au moins formellement pensable, ne vont pas, rigoureusement, jusqu’à affirmer l’implication réciproque, que cette « Légitimité » annoncée ne vaut que par et pour les personnes qui Y adhèrent en toute liberté individuelle.
Kant comme Rousseau, tout en étant parfaitement conscients du problème formel posé par toute « Loi de Liberté », choisissent d’en rester à la domination d’un principe certes de « liberté », mais supposé « universel a priori » dans le cas de Kant, ou établi par la « volonté générale » d’un « peuple » dans le cas de Rousseau, donc en privilégiant hypocritement un supposé principe collectif comme supérieur aux personnes elles-mêmes : hypocritement, parce qu’ils devraient reconnaître au nom même de leur liberté personnelle de pensée que les « principes supérieurs » ainsi invoqués par chacun, ne valent que ce que la liberté de penser de chacun d’eux pense pouvoir leur attribuer.
Et c’est bien pourquoi, les généalogistes philosophes continuent à parler de « loi morale KANTIENNE », ou du « Contrat social de Rousseau », en soulignant la part irréductiblement « personnelle » de leurs philosophies respectives.
( Ce qui n’a rien à voir avec la simple étiquette de dénomination d’un théorème ou d’une théorie mathématique à un supposé « auteur » : « théorème de Pythagore » , ou encore « loi de la gravitation newtonienne » ou « relativité einsteinienne » en physique … mathématique ).

Dans le cas de la proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité« , la valeur du principe que je propose ne peut résulter que de la libre attribution de cette valeur par des personnes qui se donnent à elles-mêmes la liberté de faire un tel choix de valeur, en acceptant par là même la « LIBRE Égalité » de leur propre adhésion personnelle.

Une telle proposition, de type « loi morale nouvelle« , n’est en rien « universelle a priori« , au sens où l’est l' »impératif catégorique » kantien.
Elle ne repose sur aucun postulat, ni de justification antérieure par un « droit naturel » ou d’une « morale naturelle » , ni de justification a posteriori, par l’existence d’un « droit positif » qui serait supposé l’incarner .
Ce sont donc toujours les personnes elles-mêmes, dans toute l’ autonomie de leur propre volonté auto-déterminée, qui choisissent ( ou pas, ou « plus ou moins » ) d’entrer dans un tel nouveau « contrat moral et social » qui ne préexiste pas, comme « valeur », à leur propre libre accord.

Certes, il serait toujours possible de dire que comme il existe au moins une personne ( dont j’atteste l’existence en ma personne … ) qui a explicitement formulé cette expression « Égale Liberté Libre Égalité » et qui lui accorde explicitement une certaine « valeur » ( strictement limitée à cette infime contribution personnelle ), il en résulte que cette proposition et sa « valeur » existent au moins « virtuellement », ou comme un pur « possible », donc « a priori » en ce sens, même si cela n’entraîne aucune obligation ni aucun « devoir » au sens de la morale kantienne, sauf si des personnes font le libre choix d’Y adhérer et d’en faire leur propre « loi morale » personnelle.

Et en effet, en un certain sens, le simple fait que l’expression linguistique « Égale Liberté Libre Égalité » soit formulée et suffisamment « comprise » par « Vous » ( « C’est Vous qui voyez » ), PEUT Vous suggérer de réfléchir à la valeur que Vous Vous voudriez lui accorder … puisque précisément ELLE Vous « donne » toute la Liberté que Vous pouvez souhaiter avoir d’Y adhérer ou pas, ou plus ou moins, et simultanément, de pouvoir potentiellement constituer avec d’autres personnes faisant un libre choix suffisamment proche de votre propre libre choix, l’ébauche germinale d’un tel « nouveau contrat social et moral ».

( Fin du rappel )

L’originalité de la proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité », est alors non seulement de réinterroger les rapports entre « Liberté » et « Égalité » au niveau de la sphère de la « philosophie morale« , mais d’avoir également des conséquences possibles sur les conceptions de la « philosophie du droit » et de la « philosophie politique« .
Conséquences qui ne « valent » alors aussi, « politiquement et juridiquement », que par et pour les « personnes libres et égales » qui veulent établir de telles articulations entre la sphère proprement « morale », et les sphères juridiques ou politiques, ou encore « économiques et sociales », « culturelles, etc. », où peuvent également se poser des problèmes de « normativité » en général.

En particulier des distinctions classiques en philosophie du droit entre des partisans du « droit naturel » et des partisans du « positivisme juridique » prendront une autre signification, puisque à la fois, la transformation de la sphère juridique en la réarticulant sur la sphère « éthique » redéfinie à partir de la « Loi Morale Nouvelle » ne se contente pas de prendre les institutions juridiques « comme elles sont » ( comme en théorie du droit positif ), mais réinterroge la valeur « morale » de toutes les institutions du droit.

Mais réciproquement une telle restructuration du « Droit » à partir de la nouvelle sphère « morale » ne se fait pas à partir d’un supposé « droit naturel » , ni d’une supposée « loi morale universelle » de type kantien, mais à partir du « libre accord des personnes libres et égales » … sur leur propre « Égale Liberté Libre Égalité » mutuellement construite et par définition auto-déterminée, puisque ces « personnes libres et égales » le sont en vertu de leur propre définition de leur « souveraineté personnelle » autonome.

Mais, à partir d’une telle libre mise en commun d’une « loi morale nouvelle » comme loi d’ « Égale Liberté Libre Égalité« , les personnes physiques – êtres humains en particuliers – qui font de facto un tel libre choix, constituent, au sens juridique et politique fort, un « P.E.U.P.L.E. », dont la définition « juridique et politique » n’est alors fondée en « valeur morale » que sur ce libre accord « moral » préalable.
Remarque : On peut par exemple traduire l’acronyme « P.E.U.P.L.E. » par « Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales » , en se rappelant toujours que l’ « Éternel Universel » ( comme extension spatio-temporelle indéfinie … ) , ne vaut que pour et par la libre volonté individuée des personnes libres et égales qui feraient un tel libre choix de leur propre existence « éternelle universelle » potentielle …

Un tel « PEUPLE » ne peut donc en effet que « PEU » , aussi longtemps qu’il n’y a pas suffisamment de libres volontés personnelles qui mobilisent en effet leur pouvoir biologiquement et en tout cas physiquement « incarné », pour se donner à elles-mêmes de libres formes « collectives » de collaboration dont elles voudraient par ailleurs bénéficier comme « ressources collectives » de réalisation effective de leur projet idéal commun.

Je ne propose pas ici a priori de priorité entre le « juridique » et le « politique » comme sphères d’action, dans la mesure où, justement, il est de la liberté morale des acteurs librement concernés par ce Projet, en fonction de leurs contextes de vie effectifs actuels, de se demander quelle articulation du « juridique » et du « politique » peut le plus « efficacement » être disposée et instituée pour ancrer « ici et maintenant » les germes physiques de la réalisabilité effective du Projet Idéal Commun.
A titre personnel, je vois plutôt, dans le contexte juridique et politique actuel, des possibilités de jouer sur les deux tableaux : de se servir du levier « juridique » pour contrer les pouvoirs politiques, et du levier « politique » pour contrer les pouvoirs juridiques, là ou ces pouvoirs respectifs choisiraient de s’opposer explicitement à la liberté des personnes de choisir d’adhérer ( « plus ou moins » ), au « P.E.U.P.L.E » .

Remarque :

Vous, ELLE·ecteur·ectrice·S , avez le CHOIX de contribuer plus ou moins à un tel Projet Idéal Commun, en comprenant bien que , pour autant que Vous Y adhérez, Vous ne pourrez prétendre en bénéficier que dans la mesure même où Vous Y contribuez, puisque Vous adhérez alors, par définition, à la fois à la Libre Égalité de votre contribution, et à l’ Égale Liberté de cette contribution … car, par définition, si et pour autant que Vous Y adhérez, ce que Vous pourriez alors légitimement « attendre » de la contribution des « autres personnes libres et égales » , Vous « devez » alors librement en proposer une contribution personnelle au-moins « équivalente » : si – au nom même de votre propre liberté personnelle- , Vous ne voulez pas apporter une telle contribution équivalente à ce que vous prétendez en recevoir, il faudra nécessairement Vous attendre à ce que votre propre « attente » ( en « retour d’investissement » ) soit « également et librement » déçue.

Mais précisément, rien ni personne ne Vous oblige – a priori – à adhérer au « Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales » , ni donc à Vous demander, ce que Vous auriez bien comme contribution potentielle personnelle, à Y apporter.

Mais SI Vous voulez Y contribuer, Vous POUVEZ au moins commencer par Vous demander ce qu’un tel « Projet » pourrait signifier pour Vous, et Vous donner à Vous mêmes les « raisons », soit d’Y participer, soit d’Y rester librement « étranger » .

C’est donc, comme toujours ici, « Vous qui voyez« 

A moins, peut-être, comme certains en matière de liberté du choix de mourir, de prétendre que le fait même de savoir qu’une autre liberté est possible que celle à laquelle Vous Vous croiriez actuellement contraints, constitue … une atteinte à votre propre liberté … de Vous croire contraints .

Dans ce cas, continuez à croire ce que Vous croyez croire.
( C’est encore Vous qui Voyez … )