Le lien contractuel de la Proposition et du Projet d’ « Égale Liberté Libre Égalité » est par définition un lien formELLEment constitué par la libre volonté de « personnes libres et égales » qui, certes, dans leurs réalités incarnées actuelles habitent de façon très diverses leurs propres « mondes » et peuvent par conséquent plus ou moins facilement établir une liaison efficiente entre le lien formELLEment « universalisable » de l’ Égale Liberté Libre Égalité, et les conditions réelles immédiates de leurs vies et de leurs vécus respectifs, texture complexe de contraintes et de ressources, que chaque personne humaine peut prendre pour son « identité naturelle ».
L’insistance que nous mettons sur la « nouveauté » de la « Loi Morale Nouvelle » que nous exprimons dans le raccourci germinal de la Proposition « ELLE », ne cherche pas à faire disparaître les disparités des « identités » ,réelles, imaginaires ou symboliques , dont chaque personne peut se sentir plus ou moins « investie » ou « membre », ou redevable d’un minimum de loyauté d’ « appartenance originaire ».
Il est donc particulièrement utile de se poser la question de cette plus ou moins grande facilité ou difficulté à se retrouver « en personne » dans un type de lien aussi « formel » que celui de la proposition projective d’ « Égale Liberté Libre Égalité ».
Le problème n’est pas nouveau, et il oppose depuis longtemps les partisans d’un « universalisme » ( souvent considéré comme « humaniste » ) à des « communautaristes » divers , dont notamment ceux qui confèrent au « lien national » , même supposé uniquement « politique » , une légitimité supérieure à l’ « universalisme humaniste ».
Pour relancer une telle réflexion, nous pouvons par exemple nous référer au texte très intéressant de Smaïn Laacher publié sur le site de la Fondation Jean Jaurès « L’importance du lien national« .
Nous pouvons, à partir de ses remarques, explorer plus précisément, en quoi la nouvelle forme d’ « universalisation possible » proposée par le Projet « ELLE » ( ou projetée par la Proposition « ELLE » … ) peut constituer un libre « dépassement » personnel de toutes les contraintes d’ attachements « identitaires » auxquels la personne peut cependant continuer à accorder ses « préférences esthétiques » nostalgiques.
Autrement dit, pour nous, chaque « personne libre et égale » peut transporter avec elle-même son « foyer » tel que Smaïn Laacher le propose comme « croisement d’une verticale et d’une horizontale » , donc comme une sorte de « référentiel géométrique symbolique » , mais que nous ne considérons plus comme « centre du monde », pas plus que notre minuscule « planète Terre » n’a à être considérée obligatoirement comme « centre de l’univers » depuis au moins la « révolution copernicienne » …
Catégorie : Ecologies
Proximités : Jacques Lévy
J’ai découvert récemment les idées et le parcours de Jacques Lévy.
Ce sont deux articles sur A.O.C. qui ont attiré mon attention :
La gauche et le progressisme : du pléonasme à l’oxymore
et Vers une écologie progressiste
dont la lecture me permettent de situer Jacques Lévy, parmi les formes de pensées suffisamment compatibles avec les idées que je défends moi-même ici.
En particulier dans une certaine référence commune au « progressisme » des Lumières, aujourd’hui si fréquemment vilipendé.
En particulier pour commencer concernant les analyses du rapport entre Liberté et Égalité. Et de l’ évolution de ce questionnement dans le contexte des problèmes « écologiques » actuels.
Mais peut-être aussi au niveaux d’aspects plus théoriques et techniques concernant la représentation spatiale …
Concernant le premier point :
Un extrait de l’article concernant la gauche et le progressisme :
« Au-delà des vicissitudes de l’histoire politique, les notions de liberté et d’égalité ont changé de nature : dans une république démocratique où un large consensus existe sur leur mise en œuvre constitutionnelle, le débat se déplace des citoyens vers les personnes : qu’est-ce qu’être libres et égaux dans une existence individuelle ? Il existe désormais un vaste groupe moyen, représentant la grande majorité de la population, dont les membres sont capables d’opérer des arbitrages stratégiques et ne peuvent donc bénéficier d’une totale irresponsabilité par rapport à leurs choix, ce qui avait un sens lorsque, au contraire la masse de la population appartenait au groupe inférieur, presque totalement dépendant des actions des autres acteurs, mieux dotés que lui en capitaux sociaux.
Dans ce contexte, la redistribution, disent nos contemporains [6], sert à apporter un socle d’égalité, notamment grâce à un égal accès à un niveau d’éducation élevé, qui permet à chacun d’inventer librement sa vie. Liberté et égalité ne sont donc plus perçus, « en parallèle » comme situées aux deux bornes entre lesquels un curseur se déplacerait, mais « en série », l’une étant une condition de l’autre. Or, pour que la contribution de la société à l’égalité de tous soit effective, elle ne peut être un simple versement compensatoire, c’est une aide à la construction par l’individu de capacités qui vont elles-mêmes entrer dans la coproduction, avec le reste de la société, de biens publics. La solidarité exige que ses bénéficiaires soient actifs et la transforment en un capital social qui leur permet d’être acteurs de leur propre vie. «
Le développement progressif, biologique et écosystémique des conditions de la « conscience » d’un certain nombre d’ organismes animaux.
- La question générale des « mécanismes » de l’ évolution.
Voir par exemple, pour introduire aux débats scientifiques théoriques concernant la complexification des cycles reproductifs de l’ évolution :
https://www.futura-sciences.com/sante/dossiers/biologie-especes-vivantes-nont-quune-obsession-reproduire-68/
Je considère, dans ma propre philosophie de la liberté, qu’un certain nombre des « conditions physiques et biologiques » d’ apparition de la conscience et chez l ‘être humain au moins, de la conscience de la « liberté » de sa volonté, doivent être analysées en termes scientifiques, en particulier en utilisant des théories évolutionnistes explicatives qui ne présupposent aucune « téléologie » a priori, mais se basent sur des processus évolutifs qui peuvent être parfaitement compris en termes de rationalité objective et « matérialiste », pour autant qu’on accepte de faire appel à la complexité des processus interdépendants d’ « autoorganisation » des systèmes complexes.
Les propriétés de ce que nous appelons couramment « conscience » émergent donc progressivement en fonction des contraintes de « survie » de ces formes complexes.
La distribution des processus de « complexification » et des processus de « simplification » ( par exemple parasitaire ) est bien sûr elle-même à expliquer en fonction de ces dynamiques économiques liées à la « fermeture » minimale nécessaire des boucles reproductives ( sous peine de la disparition de la reproductibilité de la « boucle » ou du « cycle » reproductif. )
La forme particulière de complexification des capacités cognitives d’un cerveau, ou d’autres « réseaux » de neurones interconnectés, donnant lieu à ce que nous appelons « réflexivement » notre « conscience » , est donc encadrée et partiellement contrainte par les voies évolutives possibles de cette auto-reproduction auto-organisée des systèmes complexes dont les « pressions sélectives » peuvent dans certains cas favoriser des systèmes plus « conscients », et dans d’autres favoriser des états de conscience plus rudimentaires, voire « régressifs », si cela facilite l’auto-reproduction des systèmes globaux dont les « processus conscients » sont un maillon.
Cependant, les processus « conscients » reposent eux-mêmes sur des boucles de rétro-action auto-entretenues, qui peuvent conduire un organisme conscient à vouloir maintenir, au moins dans certaines situations, un certain niveau de conscience, et donc à construire les ressources ( intracérébrales ou externes ) nécessaires à ce maintien, ou du moins à son retour périodique contrôlé ( cf : sommeil, anesthésie, coma artificiel, ou autres altérations des « états de conscience » )
On peut par exemple se demander jusqu’à quel point la sortie des difficultés actuelles de conservation d’un minimum de « diversité biologique »nécessaire à l’auto-reproduction du système biologique terrestre nécessite d’un côté le réinvestissement ( non volontaire ? ) de dispositifs de régulation inconscients liés à la stabilité relative auto-entretenue de certains systèmes écologiques, mais aussi d’un autre côté une coordination consciente et volontaire « collective » d’un certain nombre de consciences volontaires individuelles. ( A travers des processus politiques, culturels, économiques, psycho-sociaux, etc. où ces « états conscients » interagissent )
Ecoféminismes ?
Réflexions à partir de l’article sur AOC :