Points de vue sur la liberté

Je pars ici d’un point de vue particulier voire singulier de ma “philosophie personnelle” sur la “liberté” , à partir duquel je prétends qu’il est POSSIBLE, mais non pas “nécessaire” ( contrairement à la loi morale kantienne ), de penser que ce point de vue ( formulé notamment comme “Égale Liberté Libre Égalité” ) PEUT être partagé avec un grand nombre d’autres “personnes”, non pas de façon “inconditionnelle” ( comme dans la loi morale kantienne ), mais simplement sous la condition de leur propre libre adhésion à ce point de vue.

C’est à dire que ce point de vue, tout en étant “radicalement” le “mien”, peut aussi parfaitement être le leur, si et seulement si elles formulent elles-mêmes ce même libre point de vue pour elles-mêmes, et donc qu’elles pensent, comme moi, qu’un tel point de vue commun concernant “l’Égale Liberté”, est POSSIBLE.

Mais qu’elles acceptent aussi, comme moi, de limiter l’exigence morale propre à ce point de vue possible mais non nécessaire, simplement à toutes les personnes qui font un tel libre choix, personnes que je propose d’ appeler “personnes libres et égales, souveraines sur elles-mêmes” , ou encore, en reprenant un pronom personnel de la “première personne du pluriel”, comme “sujet collectif” : “NouS” .

Ou encore en l’objectivant davantage dans une “projectivité” ou une “intentionnalité” ouverte sur tout avenir possible :
le “P.E.U.P.L.E.” ( le “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” )

Car ce “P.E.U.” ( “presque rien” ) PEUT beaucoup … pour autant qu’il soit repris et recréé par toute personne ou “esprit libre” ou “être raisonnable” qui choisit d’en faire sa propre libre finalité.


Il ne s’agit bien sûr pas d’une quelconque “toute-puissance divine”, mais seulement d’une libre décision personnelle qui prend librement toute la mesure de sa propre liberté, c’est à dire celle d’une “Égale Liberté”, également reconnue et attribuée à toute entité consciente qui réciproquement s’engage dans la même reconnaissance personnelle, non seulement à “mon” égard – comme co-auteur de cette “loi morale nouvelle”, mais en principe à l’égard de toute autre “personne libre et égale, souveraine sur elle-même” qui pose elle-même ainsi sa propre radicale “Égale Liberté”.

A propos de la morale kantienne

Antoine Grandjean : “Le principe de base du kantisme, c’est : ne jugez pas moralement, si ce n’est vous-même”

Antoine Grandjean : “Il n’y a pas de morale kantienne”

Dans la conclusion de ce texte, Antoine Grandjean déclare :
L’absence de contenu déterminé de l’universalisme kantien (son “formalisme”) a par ailleurs un avantage : il ne s’oppose pas aux particularismes et aux situations singulières, comme on a tendance à le faire aujourd’hui. Il n’est simplement pas dépendant de telle ou telle compréhension du bien. Cet universalisme soutient que l’exigence morale revient à se donner des règles d’action dont on peut penser qu’elles sont universellement partageables. Charge à chaque individu, ensuite, de réfléchir dans une situation concrète pour déterminer si agir comme ceci ou comme cela serait universellement partageable ou non. Cet universalisme met cha­que individu devant ses responsabilités, en lui imposant de se poser un problème plutôt qu’en lui donnant des solutions ou des recettes. C’est un universalisme de l’invention de l’universel en situation.”

Exprimé ainsi, l’universalisme moral kantien pourra sembler très proche de ma propre proposition de “loi morale nouvelle” :
Traduit alors dans les termes de ma proposition d “Égale Liberté Libre Égalité,
la partie “gauche” ( “Égale Liberté” ) serait l’expression de cette exigence de l’ “universalisation possible” , exigence qui ferait partie de la “raison pratique universelle” que Kant prétend tirer de son analyse de la morale commune.
Et de façon complémentaire, la partie “droite” de ma proposition ( “Libre Égalité” ), correspondrait à ce qu’exprime Antoine Grandjean en disant “Charge à chaque individu, ensuite, de réfléchir dans une situation concrète pour déterminer si agir comme ceci ou comme cela serait universellement partageable ou non.“.

Si la distinction de la formulation du principe moral d’universalisation possible, de son application singulière en situation par chaque conscience morale individuée, est en effet très similaire dans l’analyse kantienne et dans celle que je propose à travers la formulation “Égale Liberté Libre Égalité”, il n’ en reste pas moins que le statut philosophique de cette “universalisation possible” est très différent dans la proposition kantienne et dans celle que je propose ( à titre … individuel … universalisable seulement par et pour les “personnes” qui font personnellement le libre choix d’adhérer à “ma” proposition ( “Égale Liberté Libre Égalité” ) en considérant que c’est absolument également aussi la leur, en toute autonomie de leur propre volonté.

La “raison” philosophique principale de cette différence fondamentale entre l’ analyse kantienne et ma propre proposition est précisément liée au fait que Kant prétend aboutir à une “métaphysique des moeurs” , tout en se rendant compte, d’après son propre système métaphysique, que la “racine” de la liberté de la volonté se situerait dans la réalité en soi d’un “monde intelligible” … dont pourtant nous ne pouvons par ailleurs rien connaître .

Or, dans ma proposition, il n’y a rien de tel, aucune prétention à fonder ma liberté sur un quelconque au-delà métaphysique d’un “monde intelligible” qui existerait “en soi” hors des capacités de notre connaissance :

Certes, comme dans la philosophie kantienne, le principe d’autonomie de la volonté et de liberté que je pose, est une capacité à distinguer cette autonomie de toute détermination naturelle ou culturelle dont il est possible d’examiner le fonctionnement dans le cadre de disciplines scientifiques empiriques.
Mais cette liberté de la position du “sujet libre” par rapport à tous les “objets” de sa connaissance possible, n’a besoin d’aucun autre “fondement” que cette liberté “elle-même” … pour et par les “personnes” qui se reconnaissent elles-mêmes dans une telle autonomie morale radicale, et qui donc, par leur propre libre décision personnelle ( “Libre Égalité” ), se reconnaissent mutuellement cette “Égale Liberté” radicale : c’est précisément l’ “auto-détermination” circulaire de la volonté qui se veut “elle-même” qui est à la fois la formulation la plus singulière, individuelle de chaque personne qui s’ “auto-détermine ” ainsi, et le critère d'”universalisation possible” le plus radical de cette volonté et donc d’ “Égale Liberté” puisqu’à ce niveau de “radicalité” , il n’ y a plus d’autre raisons, pour chacune des personnes qui choisit librement d’Y adhérer, de distinguer sa propre volonté fondamentale d'”autonomie personnelle”, de la volonté personnelle des autres “personnes libres et égales”, qui précisément, par définition, font ce même libre choix de se reconnaître mutuellement cette même liberté morale radicale.
Les différences interpersonnelles peuvent alors librement se développer sous la condition commune de leur régulation par ce principe commun librement accepté par ces personnes, à savoir le double principe d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Ce que décident d’autres personnes pour leurs propres rapports moraux, politiques, économiques, culturels, sociaux, entres “entre elles”, ne NouS regarde plus, pour autant que de façon empirique concrète, leur “monde” NouS” laisse librement construire le “nôtre”, entre “NouS”, sachant qu’à tout moment, la perméabilité de la frontière entre ce “NouS” et son “dehors” est régulée par chaque personne là où elle est “située” par la réalité de sa vie actuelle : Chaque personne qui se veut librement participante du “NouS” de l’ “Égale Liberté Libre Egalité”, sait – puisqu’elle en a ainsi librement décidé elle-même – jusqu’où elle VEUT réellement participer à la réalisation d’un tel “règne des fins”, et sait donc qu’elle ne peut pas prétendre que les autres personnes librement engagées dans ce “nouveau contrat moral” doivent participer à une “réalisation concrète” – à leur manière – mais qu’elle-même s’en trouverait dispensé, puisque cela serait contraire à son propre libre engagement à être “parmi NouS” .

De même, toutes les personnes ( humaines ou autres ) qui choisissent librement de ne pas entrer dans un tel “nouveau contrat moral” d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, ne peuvent pas, logiquement, venir se plaindre auprès de “NouS”, du fait qu’elles seraient “discriminées” et laissées “en-dehors” de ce “NouS”, puisque ce sont elles-mêmes qui, d’une façon ou d’une autre ne veulent pas s’engager moralement dans un tel nouveau contrat d'”Égale Liberté Libre Égalité”.

Qui n’est pas “parmi NouS”, d’après une telle définition :
Toute personne qui choisit par principe de ne pas considérer d’autres personnes comme “Également Libre” qu’elle-même , ou comme “Librement Égale”, alors que celles-ci accepteraient réciproquement de la considérer comme telles.
( Suite du texte en chantier … )

Communautés

Dans la philosophie politique générale du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité, il existe virtuellement une “communauté” des “personnes libres et égales”, dont toute personne peut décider de devenir “membre”, à condition simplement de bien comprendre la définition même de cette communauté par la valeur de référence fondamentale qui la définit : l’ “Égale Liberté Libre Égalité”:

La “compréhension” de cette valeur est une condition nécessaire mais pas suffisante : En plus d’avoir “compris” la signification la plus générale de cette expression, que partagent, – par définition – toutes les personnes qui Y adhèrent, vous aurez compris notamment que personne d’autre que vous-mêmes ne peut décider à votre place d’Y adhérer, mais qu’en conséquence, si vous décidez d’Y adhérer, c’est vous, dans votre propre liberté et responsabilité personnelle pleine et entière, qui en plus d’avoir “compris” de quoi il s’agissait, déclarez que “personnellement” vous décidez librement d’Y adhérer, et donc de partager cette adhésion “morale” avec d’autres personnes, dans la mesure où vous savez alors que ces autres personnes adhèrent à cette même “valeur commune” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, dans les mêmes conditions formelles de liberté pour chacune, et savent donc notamment qu’elles n’Y adhèrent toutes que sous la condition de leur libre décision personnelle.

Il y a donc une différence essentielle entre simplement “comprendre” la signification générale de cette valeur, et décider d'”adhérer” moralement à cette valeur, puisque précisément, la “Libre Égalité” est, par définition, tout aussi nécessaire que l’ “Égale Liberté“, et donc que toute supposée “adhésion” qui aurait été obtenue pour d’autres “raisons” , motivations, pressions diverses, que votre propre libre décision autonome personnelle, n’est pas une authentique adhésion à l’authentique valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Ce serait notamment le cas si vous vous sentez “obligés” d’adhérer à une version du principe d’ “Égale Liberté”, parce que vous “croyez” à l’existence et à la “valeur universelle” d’un tel principe, parce que vous identifiez purement et simplement ce principe avec le principe fondamental des “droits humains”, auquel vous êtes supposés adhérer en vertu de la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 : Article 1 : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …

La différence essentielle entre une “Déclaration Universelle des Droits Humains” avec la Proposition “E.L.L.E.”, vous l’aurez compris, est précisément la présence dans la proposition “E.L.L.E.” , du deuxième volet “LIBRE ÉGALITÉ”, c’est à dire que toute la “valeur” qui désormais peut être attribuée à une “Égale Liberté” ( supposée “universalisable”, mais sans être “universelle a priori, puisqu’ elle dépend précisément de la libre décision de chaque personne )

Conséquences :

La communauté que nous pouvons appeler “P.E.U.P.L.E”( “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ) ne peut pas être immédiatement identifiée avec “tous les êtres humains” , parce que l’adhésion des personnes “libres et égales” à leur propre projet d’ “Égale Liberté”, ne peut avoir une quelconque valeur “morale” que si et seulement si ces personnes Y adhèrent personnellement :
Or je ne pense pas que quiconque Vous ait demandé, à Vous personnellement, si Vous êtes d’ accord avec l’ article 1 de la DUDH, si personnellement vous adhérez à cette proposition que “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …”.

Mais direz vous peut-être : “ce n’est pas moi qui ai décidé ou qui peut décider librement que “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits … ” …
je ne peux que m’y soumettre, soit par “obligation moraleindépendante de ma volonté personnelle parce que cette obligation fait partie de ma “foi humaniste” voire d’une “foi spirituelle” , soit par contrainte juridico-politique : si je ne me comporte pas conformément à ce droit humain internationalement déclaré comme universel, je risque d’être plus ou moins directement mis en cause comme “justiciable” et avoir à en rendre compte devant un tribunal national ou international “.

C’est précisément cette pré-compréhension supposée “obligatoire” de l’ “Égale Liberté“, comme “universelle a priori“, qui est directement et explicitement remise en question par la présence du deuxième volet de la “Libre Égalité”, dans la formulation complète qui Vous est proposée comme”Égale Liberté Libre Égalité” .

Vous ne pouvez donc considérer que vous décidez de faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que si vous considérez en même temps que à la fois vous-mêmes et les autres personnes qui feront ce choix d’adhésion, êtes libres de faire un tel choix, et n’y sont, ni contraints par une force quelconque, ni “obligés” par quelque pression morale hétéronome que ce soit, même s’il s’agit de l’ “universalisme humaniste des droits humains” …

Si vous continuez à penser que “tout le monde est obligé de penser que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits“, sans vous poser au moins la question de savoir comment une telle “égale liberté des êtres humains” pourrait avoir une quelconque valeur si elle n’était pas elle-même librement établie et acceptée par ces êtres humains, non pas “collectivement”, mais bien par chacune des “personnes humaines” ainsi concernées et supposées en être éventuellement “justiciables”, alors il faudra bien réfléchir effectivement à votre propre libre adhésion à la valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” ici proposée.
Cette proposition est en effet dans une certaine mesure “nouvelle”, par le rôle fondateur essentiel de la liberté individuelle, ou de l’ “autonomie personnelle”, dans sa propre auto-justification potentiellement “universalisable”, mais pas “universelle a priori”, ni en termes de “loi morale”, ni en termes de “droits naturels”, ni en termes de simple “droit positif” d’une législation juridique “internationale” .

En effet ce dont il s’agit en effet, si vous l’avez compris, c’est d’une telle refondation de l’ “Égale Liberté”, mais dans son lien indissoluble ( par définition ) avec la “Libre Égalité” , c’est à dire avec une libre décision nécessairement personnelle d’en accepter la valeur pour vous-mêmes.

D’où la reprise répétitive de l’avertissement : “Mais c’est Vous qui Voyez”.

ELLE est par définition “transnationale”

Le lien contractuel de la Proposition et du Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition un lien formELLEment constitué par la libre volonté de “personnes libres et égales” qui, certes, dans leurs réalités incarnées actuelles habitent de façon très diverses leurs propres “mondes” et peuvent par conséquent plus ou moins facilement établir une liaison efficiente entre le lien formELLEment “universalisable” de l’ Égale Liberté Libre Égalité, et les conditions réelles immédiates de leurs vies et de leurs vécus respectifs, texture complexe de contraintes et de ressources, que chaque personne humaine peut prendre pour son “identité naturelle”.
L’insistance que nous mettons sur la “nouveauté” de la “Loi Morale Nouvelle” que nous exprimons dans le raccourci germinal de la Proposition “ELLE”, ne cherche pas à faire disparaître les disparités des “identités” ,réelles, imaginaires ou symboliques , dont chaque personne peut se sentir plus ou moins “investie” ou “membre”, ou redevable d’un minimum de loyauté d’ “appartenance originaire”.
Il est donc particulièrement utile de se poser la question de cette plus ou moins grande facilité ou difficulté à se retrouver “en personne” dans un type de lien aussi “formel” que celui de la proposition projective d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Le problème n’est pas nouveau, et il oppose depuis longtemps les partisans d’un “universalisme” ( souvent considéré comme “humaniste” ) à des “communautaristes” divers , dont notamment ceux qui confèrent au “lien national” , même supposé uniquement “politique” , une légitimité supérieure à l’ “universalisme humaniste”.

Pour relancer une telle réflexion, nous pouvons par exemple nous référer au texte très intéressant de Smaïn Laacher publié sur le site de la Fondation Jean Jaurès “L’importance du lien national“.
Nous pouvons, à partir de ses remarques, explorer plus précisément, en quoi la nouvelle forme d’ “universalisation possible” proposée par le Projet “ELLE” ( ou projetée par la Proposition “ELLE” … ) peut constituer un libre “dépassement” personnel de toutes les contraintes d’ attachements “identitaires” auxquels la personne peut cependant continuer à accorder ses “préférences esthétiques” nostalgiques.

Autrement dit, pour nous, chaque “personne libre et égale” peut transporter avec elle-même son “foyer” tel que Smaïn Laacher le propose comme “croisement d’une verticale et d’une horizontale” , donc comme une sorte de “référentiel géométrique symbolique” , mais que nous ne considérons plus comme “centre du monde”, pas plus que notre minuscule “planète Terre” n’a à être considérée obligatoirement comme “centre de l’univers” depuis au moins la “révolution copernicienne” …


L’ E-Toile de l’Arrêt Nié

Il est question ici de la “Toile de fond”, ou de l’espace pictural général qui me sert personnellement de référence “représentative” , depuis de nombreuses années, en somme une espèce de “répère”qui est à la fois un “repaire” , donc éminemment subjective et personnelle, donc une sorte de mémoire ou le “MÊME VOIR” de Mes Moires file et tisse ses réseaux de connexions.

Au fil des années, de nombreuses “entrées” partielles dans ce réseau ont pu superposer leurs “couches”, plus ou moins sédimentées, plus ou moins actives ou réactivées, et localement réorganisées par des tectoniques conscientes ou inconscientes.

La Grille de fond est essentiellement formelle ( et fort mêle la forme ELLE ), donc une problématique “géométrique” mais dynamique, et géométrique parce que dynamique ou dynamique parce que géométrique.
( Le “Pro” Jet au maître symétrise … omettre l’ homme être )


A propos du “Titre” , qui y fait l’ E-Pitre, l’ “E-Toile”, est donc, si l’on en tend bien l’ “E” tendu, une “toile d’araignée”, où diverses proies pourraient se faire E-prendre, comme en certains “réseaux sociaux”.
Ainsi donc tout un “espace-temps” géométral ou pictural pourrait venir se prendre, comme la perspective dans la Toile d’une peinture, et “à la manière” d’un surréalisme quelconque , plonger et prolonger le “réel” dans l’imaginaire et réciproquement, et y accrocher quelque poussière duchampienne ( l’avenir pousse hier ) , en guise d’ hommage d’un Célibataire à la Mariée.

Usant et abusant d’anciennes homophonies, l’ homme au faux nid se délecte des “arrêts niés” de l’ Araignée où l’ “Art est nié” ( ou”niais” pour certains ).
C’est en effet dans une telle “E-toile” qu’ ELLE est née, ou du moins comme “ELLEgorille” , en l’ année 2005 ( plus précisément, pour faire date facile :
le 20 05 2005 ), en prenant comme prénom personnel “DELILA”, à cause des “cent sons” tirés par les cheveux et du “Poing sonneur des lits las” qui faisait écho au “Tamponneur fou”, mais fonctionnaire zélé du “Train pour Pau”.
Depuis lors aussi, mes textes comportent souvent, en guise de conclusion, comme vous le savez, l’expression ” … mais c’est VOUS qui voyez” , car comme le disait Duchamp du Cygne, “C’est le regardeur qui fait l’oeuvre” .

Revenons donc à ma bonne “E-Toile” :
L’ “Arrêt nié” désigne, entre autres, la perpétuELLE relance de la “récursivité” :
Une fonction récursive se rappelle elle-même, mais pour produire tel ou tel “résultat”, il faut qu’il existe des “conditions d’arrêt de ce rappel récursif, au moins dans certaines des branches du rappel, sinon tout le travail de la fonction ne fait qu’ “empiler” la mémoire des “appels” de fonction, et ne transforme jamais les “appels” en actions effectives à réaliser …

L’ “Arrêt Nié” est donc au contraire une négation de tel ou tel “arrêt” survenu localement, pour relancer la fonction récursive, si celle-ci ne se relance pas assez souvent ELLE-MÊME.
L’ E-Toile donc, de l’ “Arrêt Nié”, transmet les vibrations de la Toile provoquées par l’arrivée inopinée de quelque “proie” potentielle prise dans le réseau, et dont l’ “Arrêt de mort” ( “Tu viens dîner chez Quipudep ce soir ?” ) pourrait bien être Cygnifié ( Quelle Cygnification faut-il donner aux Cygnes Noirs ? )

Revenons donc à ma bonne “E-Toile” :
A une certaine époque, où les premiers balbutiements des réseaux sociaux issus de l’extension de la Toile posaient toutes sortes de questions “pédagogiques” à des “formateurs” réfléchissant aux usages des “nouvelles technologies”, j’ avais proposé une entrée particulière dans cette réflexion “rhizomique” , à la fois prise et prenante dans cette Toile, sous l’ expression “Modèle du Tissage des TICE” ( en abrégé acronyme “MTT” , ce que vous pouvez aussi entendre comme “Prière de toucher” )
Ce “modèle” schématique abrégé pouvait se représenter sur un plan de deux axes ( métaphore du “Tissage” entre une dimension “verticale” et une dimension “horizontale” ).

Mais ce modèle ne faisait que reprendre un très ancien usage “mnémotechnique” de la représentation “cartographique” permanente de mon repérage “encyclopédique” personnel, répondant d’abord à une “économie de moyens” pour une telle filature de “Mes Moires”.
Tout labyrinthe secrète son fil d’Ariane. Fil rouge cousu de fil blanc.

Je l’ai aussi parfois nommé “Octopus”, en raison de sa couronne “tentaculaire”.
Les “arachnides” aussi ont 4 paires de pattes …
Ainsi le quadrillage ou la grille de mon “échiquier”se prête aux 8 directions de cette “rose des vents”, ou boussole de la bonne “E-Toile”.
Et bien sûr, on se demande pourquoi la “Fresh Widow” de Duchamp, pour être crédible, en “veuve noire”, bouche ses vitres de 8 carreaux noirs …
( Mais l’attente accule : déjà ?)
Queue de lacaneries à sexplorer !

Mais revenons à ma bonne “E-Toile” :
L’ arène de la reine y est , en se déplaçant aussi loin qu’elle le veut suivant ses 8 directions. “Octopus”, l’ oeuvre ou la voie octuple, peut bien évidemment, formellement et dans sa géométrie abstraite, être retrouvée dans toutes sortes d’ objets “culturels” , d’ordre symbolique ou de modélisations scientifiques diverses. Il est donc possible de trouver une simple “résonance numérique” de mon “E-Toile” avec ces innombrables “chemins octuples” plus ou moins labyrinthiques … Ainsi donc “ELLE” et la roue de sa robe, dont, au tournant, ELLE se dérobe, comme la “mariée” de Duchamp de ses “célibataires”.









Quelle “volonté générale” ? Quel “Peuple” ? QUI est le “souverain” ?

Entrée en matière :

FOISNEAU Luc, « Gouverner selon la volonté générale : la souveraineté selon Rousseau et les théories de la raison d’Etat », Les Études philosophiques, 2007/4 (n° 83), p. 463-479. DOI : 10.3917/leph.074.0463. URL : https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2007-4-page-463.htm

“Valeur morale”

Pour beaucoup de personnes, l’usage du terme de “morale”, ou de l’ expression “valeur morale” se rapporte à une des nombreuses conceptions traditionnelles de la notion de “morale”, avec la caractéristique essentielle qu’une telle “morale” serait essentiellement le fait d’un système de valeurs ou d’idéaux, éventuellement de règles ou de procédures, partagés au sein d’un collectif d’êtres humains, et dont la caractéristique essentielle serait d’imposer son “obligation morale” ( ou “devoir” ) à l’ ensemble des personnes individuelles de ce collectif humain.

Ceux qui sont hostiles à une telle conception d’une obligation collective pesant sur les membres d’une collectivité, ont alors tendance à rejeter le mot “morale”, ou l’expression “valeur morale” , comprise comme signifiant cette domination du collectif et de la “régulation des moeurs” sur la liberté et la volonté autonome des personnes individuelles.

Pourquoi ai-je choisi de ne pas rejeter tout usage du terme de “morale”, ou de “valeur morale”, ou encore de “loi morale”, alors même que le contenu essentiel de ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” consiste précisément à n’admettre a priori aucune “hétéronomie” liée à la domination d’un collectif humain sur ses membres ?

C’est bien sûr parce que je considère qu’il n’y a pas de contradiction a priori entre une libre interprétation possible des termes de “morale”, de “valeur morale” ou de “loi morale” , et la défense la plus haute et la plus pertinente possible de l’ idéal de Liberté, en tant que celui-ci peut être librement partagé par toute personne qui fait le choix de considérer librement que d’autres personnes qu’elles-mêmes PEUVENT, tout aussi bien qu’elles-mêmes, aspirer à la plus grande liberté possible compatible avec celle de toutes les autres personnes qui feraient ce même libre choix.

Ce n’est pas la caractéristique du “devoir” ou de l’ “obligation” que je retiens donc comme caractéristique de la “morale”, de la “valeur morale” ou de la “loi morale”, contrairement ici au choix fait par Kant , par exemple. Mais je retiens prioritairement comme caractéristique essentielle de ce que désigne les termes “morale”, “valeur morale” ou “loi morale”, qu’il s’agit d’une valeur qui ne peut être attribuée que sous l’expresse condition de la LIBERTÉ, en particulier de la “liberté de conscience”, et donc de l’ “autonomie de la volonté” de la personne qui juge de cette valeur.

Cette condition première de la liberté transforme d’ailleurs le supposé “impératif catégorique” kantien, en un “impératif conditionnel”, même si la “condition” générale préalable dont-il s’agit est très particulière : puisqu’il s’agit de la LIBERTÉ elle-même.
Bien évidemment, cette idée est également déjà défendue, non seulement chez Kant, mais même dans un grand nombre de philosophies morales pré-kantienne, et même et notamment par celles qui s’appuient sur une conception “théologique” de la “loi morale” comme “loi divine” :

La “loi morale” ou la “loi divine”, suivant leurs anciennes formulations, concevaient bien que pour être “morale”, il fallait que l'”obéissance” de la personne à une telle Loi, soit “librement consentie”, sous peine de ne pas être “morale”. Mais ni la “loi morale divine”, ni la “loi morale kantienne” ne vont jusqu’à affirmer l’identité de la “loi” elle-même avec la LIBERTÉ de la personne, donc son “autonomie personnelle” radicale, en tant que cette même LIBERTÉ serait également possible pour chaque personne qui en choisit “également librement” la référence, en la reconnaissant librement chez toute autre personne … si et seulement si et “pour autant” que cette dernière en fait réciproquement de même : autrement dit la seule restriction “morale” possible provient de l’exigence de de l’ Égalité de la Liberté et réciproquement de la Liberté d’une telle Égalité ( ce qui est très exactement le cœur de ma proposition de “Loi Morale Nouvelle” )

Proposition qui, bien évidemment, par définition, n’aura de “valeur” pour VOUS, que si VOUS décidez librement de la considérer “également” comme votre proposition librement universalisable à toute autre “personne libre et égale” qui se choisit elle-même comme telle, et qui participe ainsi , par et pour ELLE-MÊME , à sa propre entière et radicale LIBERTÉ.
Tel est donc aussi la nouvelle formulation de “NouS, le P.E.U.P.L.E.” …
si VOUS le voulez, comme moi, en toute “Égale Liberté” :
Mais là, c’est “Vous qui voyez” …

ELLE et le débat entre Habermas et Apel à propos des relations entre morale, droit et démocratie

Comme souvent ici, je propose de commencer un article à partir d’un texte existant, notamment pour permettre au lecteur d’avoir une première approche du terrain problématique – notamment philosophique – où mes remarques personnelles peuvent se situer.

Pour le présent article, il s’agit d’un texte de Karl Otto Apel, où il analyse la différence de point de vue, à ses yeux, entre sa propre position et celle de Jürgen Habermas, alors que par ailleurs ils peuvent être considérés comme relativement proches dans leurs “éthiques de la discussion” respectives.

Ce texte, intitulé
La relation entre morale, droit et démocratie.
La philosophie du droit de Jürgen Habermas jugée du point de vue d’une pragmatique transcendantale Karl-Otto Apel

est accessible en ligne ici :
https://www.cairn.info/revue-les-etudes-philosophiques-2001-1-page-67.htm

Remarque préliminaire : Encore une fois, je fais remarquer que, bien qu’ils cherchent tous à argumenter en faveur de leurs positions respectives, ces philosophes ne parviennent pas en réalité, à travers toutes leurs propositions procédurales, à trouver un supposé “fondement commun”, dont le point de vue “universalisable” pourrait ensuite économiser à bien d’autres d’avoir sans cesse à effectuer eux-mêmes la même démarche de réflexion discursive … pour aboutir au même constat d’incapacité.

Je rappelle ici que j’ai moi-même tranché “définitivement” cette question, mais précisément uniquement “par et pour moi-même”, puisqu’il s’agit précisément de reconnaître librement que ces différences de “points de vue” philosophiques, relèvent purement et simplement de la liberté individuelle de chaque conscience philosophique, et que cette dernière méta-proposition ( de l’irréductibilité de la liberté de conscience notamment du penser “philosophique” ), est intrinsèquement considérée comme réflexive :
C’est l’exercice même de cette liberté de conscience ( ici la “mienne”, en “propre ” ), qui m’amène à auto-poser la valeur de ma propre liberté de conscience. Bien évidemment, cette “méta-proposition”, ne “vaut” alors que pour moi … et pour toute autre conscience personnelle qui prendrait elle-même par et pour elle-même, cette même libre décision personnelle.

Pour le reste, c’est à dire la façon dont les “autres”, – c’est à dire en l’occurrence VOUS, comme lecteur, auquel ma proposition s’adresse, comme j’ai coutume de le répéter , “C’est VOUS qui voyez” .

En conséquence, dans une lecture partagée que nous pouvons avoir du texte cité de Karl Otto Apel, mon propos ne sera pas d’essayer de vous convaincre dans une argumentation pour savoir si le point de vue d’ Apel est plus ou moins “valide” que celui de Jürgen Habermas, où de vous convaincre qu’il faudrait chercher un “au-delà” de leur dissensus, en prétendant faire mieux “philosophiquement” que les argumentations qu’ils ont eux-mêmes produites …
J’ ai depuis longtemps tranché, comme je l’ai dit, “l’œuf de Christophe Colomb” de ce genre de débats “philosophiques” :
Là où seule la liberté de pensée et de conscience individuelle est en cause, il faut et il suffit pour VOUS, de décider et de préciser votre propre position … si c’est effectivement, ce que VOUS voulez, et pour quoi VOUS n’avez besoin d’aucune autre “autorisation” , de quelque spécialiste ou expert philosophique que ce soit, donc évidemment, encore moins de ma propre autorisation.
Si VOUS ne le voulez pas ( c’est VOUS qui voyez ), c’est alors VOTRE problème de savoir à qui d’ “autre”, VOUS voulez confier le droit d’en débattre avec VOUS, dans l’ “éthique de la discussion” que VOUS proposerez ou accepterez de “considérer”, venant d’un interlocuteur “TIERS” … de VOTRE CHOIX …



Mais revenons à nos deux protagonistes : Karl Otto Apel et Jürgen Habermas, et au texte d’Apel concernant sa différence avec Habermas …

La “personne souveraine, libre et égale” dont nous parlons n’a rien à voir avec les délires complotistes qui se répandent actuellement.

Une récente émission de France 2 ( Enquête de l’ Oeil du 20 heures ) a été consacrée à un type de mouvement, intitulé “One Nation”, qui fait partie de la grande mouvance complotiste ( appelée “complosphère” par certains ), dont le moins qu’on puisse dire , est qu’elle se situe dans une direction totalement opposée aux idéaux que nous défendons ici, qui sont au contraire ceux d’un approfondissement libre et volontaire de la référence à une forme d’ “universalisme humaniste” élargissant la sphère des “droits humains”, dont évidemment par exemple, le droit de choisir (“pro-choice” ), dans tous les domaines de la vie personnelle :
( Droit à l avortement, droit à la sexualité et à la définition du “genre” et au mode de reproduction de son choix, droit de décider de sa propre mort, etc. )

A coup sûr, les idées que nous défendons ici sous l’expression “Loi Morale Nouvelle” , comme proposition d'”Égale Liberté Libre Égalité“, seraient considérées par les complotistes de cette mouvance comme l’exemple même de ce qu’ils combattent sous l’expression “élite pédophile“, ou plus anciennement de “complot judéo-maçonnique“, ou du “nouvel ordre mondial“, précisément parce que nous défendons une reprise à la racine philosophique du “fondement” des idéaux de la “Raison des Lumières”, mais en considérant cette référence, non plus dans une prétendue universalité a priori d’un “droit naturel” ou d’une loi morale transcendantale, mais comme l’effet d’un libre accord d’un certain nombre de personnes pour se reconnaître réciproquement, mutuellement, un tel noyau idéal de droits et libertés égaux.

Le problème est que de nombreuses mouvances complotistes, en particulier situées à l’extrême droite, utilisent, comme le font d’ailleurs aussi les stratégies politiques de la “droite extrême”, et des mouvements intégristes , les termes mêmes ( “liberté”, “égalité”, “fraternité”, “laïcité”, etc. ) appartenant au départ à l’émancipation politique des Lumières, de la Révolution Française, de l’ “universalisme humaniste”, etc. pour les détourner à leur profit, c’est à dire au profit de toutes sortes d’autres “valeurs” idéologiques, qui sont en fait celles du conservatisme traditionaliste anti-lumières, anti-émancipation, anti-humaniste, et qui, à l’instar des intégrismes religieux, essayent de profiter de la “liberté de conscience et d’expression” pour exposer “librement” leurs positions en réalité expressément anti-libérales, et totalement opposées à l’émancipation des libertés et de l’autonomie individuelle des personnes.

La question qui se pose donc de plus en plus, est de savoir si, pour éviter la prolifération et l’extension de ces mouvements qui vont jusqu’à prôner maintenant le “séparatisme” en affirmant leur opposition aux valeurs de l’universalisme humaniste républicain, nous pouvons continuer à seulement prétendre nous appuyer sur un principe d’ “unité nationale” ( “république une et indivisible”, lois sur le “séparatisme”, etc. ) pour empêcher leur extension.

Ou si, à partir du moment où un “consensus raisonnable” n’est plus possible avec de telles idéologies réactionnaires, il ne vaut pas mieux prendre acte de la “séparation” et refonder aux différents niveaux de “constitution politique” ( droit international, européen, droits constitutionnels nationaux ), un réel libre accord contractuel des personnes dans la forme de “citoyenneté” de leur choix.

Nous voyons d’ailleurs dans l’actualité de la remise en question du droit à l’ avortement aux États-Unis, comment concrètement la question de la liberté du choix de vivre selon une législation commune est reposée, et où la “radicalisation” d’une majorité de membres de la “Cour Suprême” , repose la question fondamentale des niveaux où le contrat social et juridique peut se “constituer” …

Nous y assistons aussi à la multiplication d’initiatives des États américains avec une majorité pro-choice pour accueillir ou aider les femmes qui seraient contraintes économiquement à rester dans un des Etats qui choisirait d’interdire ou de limiter fortement le droit à l’ avortement.

Tout ceci montre que les structures politico-juridiques existant dans les “États de droit” actuels , ne sont plus adaptées pour répondre à la diversité et au pluralisme des références idéologiques et culturelles présentes sur le territoire de ces États.
Nous assistons alors soit au durcissement de positions traditionnalistes qui veulent s’emparer du pouvoir politique légal pour imposer leur “unité nationale” … ou au risque de plus en plus grand de l’exaspération de toutes sortes d’oppositions internes pouvant à nouveau déboucher sur de vraies “guerres civiles” …

Nous proposons bien sûr de “sortir par le haut” de ces dilemmes :
Mais seules les personnes qui acceptent librement de se reconnaître mutuellement une Égale Liberté de choisir de vivre selon leurs propres normes individuelles, peuvent dans l’avenir avoir une chance de construire un tel nouveau “contrat social” qui ne soit pas, ni imposé par une contrainte collective autoritaire, ni seulement localement “acquis” par les rapports de force et d’intérêts immédiats contingents entre les individus ou les groupes en présence.

Cette question se pose bien sûr à chacun au niveau élémentaire de sa vie personnelle dans un “environnement” donné, jusqu’au niveau d’une “gouvernance planétaire”, dont on voit bien qu’elle ne peut plus “en même temps” prétendre se fonder sur une “Déclaration Universelle des Droits Humains” en termes de droits et libertés fondamentales et prétendre imposer par la force cette façon de penser à toutes sortes de collectifs humains réels qui n’en ont guère le souci …
C’est donc effectivement aux “personnes libres et égales”, de se constituer en une nouvelle forme de “communauté mondiale”, qui devra en effet dépasser les actuelles “souverainetés” des États- Nations ou des “peuples” , en proposant à chaque personne de pouvoir en devenir “citoyen du monde”, mais en ne cherchant à forcer personne à y participer, et surtout en ne se transformant pas ELLE-MEME en communauté totalitaire close de type “sectaire”!

Ce n’est donc pas non plus en proposant, à la manière de mouvements à dérive sectaire, comme “One Nation”, aux futurs “citoyens du monde” d’une telle communauté des “personnes souveraines libres et égales”, de couper brutalement toutes leurs anciennes références juridiques ou culturelles, que “NouS” pourrons participer à la construction de cet édifice nouveau.

Mais bien en laissant chaque futur “citoyen du monde” libre de sa forme de “transition” entre ses attachements ou appartenances actuelles, juridico-politiques ou culturelles, ou même économiques, et les nouvelles interactions “libres et égales” à explorer et à créer, dans toute la différenciation adaptative concrète à laquelle le principe de Liberté et d’autonomie personnelle invite, tout en maintenant le critère de l’équivalence de ces cheminements divers en terme de d’ “Égale Liberté” de ceux qui y cheminent.





La proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est- ELLE une proposition nouvelle dans le champ théorique de la “philosophie politique” ?

Dans “Qu’est-ce qu’une société juste ?” ( SEUIL, 1991 ), Philippe Van Parijs examine, en tant qu’ “introduction à la pratique de la philosophie politique” ( Sous-titre de l’ ouvrage ), diverses positions “classiques” en débat, notamment dans la philosophie politique “anglo-saxonne”. Il participe lui-même à ce débat, en essayant de défendre au chapitre 9, une position qu’il appelle “réal-libertarienne”, et la considère comme une “réponse cohérente aux néolibéralismes”, tout en examinant diverses objections possibles à cette position.

Sur un certain nombre de points, je pourrais rapprocher ma proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” de celle d’un tel “réal-libertarisme”.

Cependant, au moins un problème fondamental reste toujours le même, qui distingue ma proposition de pratiquement toutes les positions de “philosophie politique”, c’est qu’elles ont toutes une “prétention à l’universalité”, au sens où leurs auteurs prétendent faire de leur propre “théorie de philosophie politique” une théorie rivale des autres , dans un espace où il existerait une forme ou une autre de “vérité”, comme il est possible de le postuler dans l’ espace des théories scientifiques des critères de “falsifiabilité” ( Popper ) qui permettent, au moins de façon provisoire minimale, d’établir un réel consensus dans la “communauté scientifique” sur les éléments théoriques et pratiques fondamentaux admis par tous les membres de cette communauté “dans l’ état actuel des connaissances” .

Ce qui différencie fondamentalement tout débat “philosophique”, y compris dans les domaines techniques comme la “philosophie morale et politique” etc. ,
c’est que notamment dans les domaines où une certaine “normativité” est en jeu, la “liberté” de chaque participant individuel au débat, est directement et obligatoirement partie prenante, non seulement comme “objet” du débat, mais comme directement impliquée dans la pratique du débat et de l’argumentation.

Or, – et c’est une libre décision personnelle de ma part -, l’apparition “métalinguistique” de cette dimension de la liberté de chaque personne énonçant par elle-même, “librement”, ce qu’elle pense de sa propre liberté, de celle des autres, et de “LA Liberté” en général, introduit un saut qualitatif dans la logique organisationnelle du débat qui ne saurait en aucun cas se réduire aux méthodes diverses d’établir un consensus de type “scientifique” concernant simplement soit le “constat factuel, observationnel ou expérimental” commun, soit le débat sur les meilleures “théories explicatives” à établir relativement à ces constats factuels.
Là où les controverses scientifiques proprement dites peuvent porter sur les méthodologies descriptives d’un “même réel supposé commun” ( postulat de “réalisme” physique fondamental des “objets de la science” , aussi complexes et organisés soient-ils ) et non sur les simples choix volontaires des uns et des autres, je pose librement que la question propre de la liberté elle-même, implique nécessairement la libre participation des libres choix des personnes concernées par ces débats, et n’est réductible d’aucune façon au simple examen des “explications” théoriques provenant de toutes sortes de “sciences humaines, psychologiques, sociales, culturelles, linguistiques, etc. “, effectivement intéressantes à étudier, mais dont les “conclusions factuelles” , si elles existent, ne sauraient en aucun cas servir directement de “norme” d’un quelconque “devoir être”.
Les débats sur la liberté et donc notamment sur une “Égale Liberté”, ne peuvent donc, – dans ma proposition – faire l’économie de la rétroaction de la liberté de penser sur elle-même, qui se reconnait donc elle-même librement, comme “libre”.