En un certain sens, il est possible de classer ma Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, parmi les conceptions “contractualistes” du lien “éthico-socio-juridico-politique” .
La proximité relative de cette conception avec celle de Rawls, évidemment bien plus qu’avec des philosophies politiques alternatives comme l’ “utilitarisme” ou le “communautarisme”, présuppose comme chez Rawls un “ordre de priorité”, en termes de valeur, de la liberté individuelle sur les contraintes sociales ou les obligations, “communautaires” et ceci indépendamment de toute considération “factuelle” ou historique .
Mais, comme on l’aura compris, la valeur de cette “liberté individuelle” vient du fait qu’elle PEUT être partagée, par de très nombreuses personnes individuelles réelles, du moment qu’elles en viennent à se considérer mutuellement, réciproquement, comme des “personnes libres et égales”.
Mais rien, dans ma conception, distincte en cela de celle de Rawls ( et de tout “universalisme kantien” ) , rien n’ “oblige” a priori les “êtres humains” individuels réels, à se considérer ainsi eux-mêmes et/ou à considérer d’autres “êtres humains” ou encore d’autres organismes vivants de cette façon.
C’est précisément leur LIBRE DÉCISION seule qui “justifie” en fin de compte la valeur que ces personnes accordent à un tel contrat commun d’ “Égale Liberté“.
Et c’est précisément dans la mesure où chacun des “contractants” sait et accepte que cette valeur résulte précisément de la valeur propre de sa propre liberté, et qu’il considère que d’autres PEUVENT tout à fait prendre la MÊME LIBRE DÉCISION, que ce contrat très particulier d’ Égale Liberté, distingue le type de “communauté juridico-politique” qu’il peut contribuer à “constituer”, de toute autre forme de “communautarisme” basé sur des identités collectives ethniques, historiques, sociales, culturelles, etc. préalables.
C’est en effet aussi de cette façon que, comme le fait la “Théorie de la Justice” de Rawls, ce contrat spécifique d’ “Égale Liberté” distingue la notion de “justice” de toute autre conception du “Bien”, dont je partage avec Rawls le “pluralisme”.