Les oukases « philosophiques » sur les limites intrinsèques de l’ I.A.

Voici une analyse critique du discours péremptoire de Raphaël Enthoven concernant l’incapacité radicale d’une « intelligence artificielle » à rivaliser avec une intelligence humaine, et en particulier en ce qui concerne la « pensée philosophique » :

« Enthoven vs. ChatGPT : QUI EST L’iMPOSTEUR ? »


La position de Raphaël Enthoven est en fait une pure pétition de principe dogmatique. Cela pourrait être admissible, s’il la revendiquait comme telle, à savoir un libre choix philosophique de sa part, que d’autres sans doute peuvent partager, mais qu’en aucun cas il ne peut sérieusement prétendre imposer comme « rationnel » ou « raisonnable », sans en fait apporter de réels arguments, puisque sa « philosophie » est déjà toute faite … et que par ailleurs il proclame « qu’il n’y a pas de progrès en philosophie » depuis Platon et Aristote.

En s’auto-proclamant comme héritier rigoureux d’une « philosophie » qui ne saurait faire de progrès, Raphaël Enthoven auto condamne donc sont propre discours à n’être qu’une variante esthétiquement remodelée à ses propres goûts littéraires ou à ceux de de chaque époque d’ expression culturelle de la « philosophie ».

Il se place donc comme caricature même d’une certaine prétention littéraire « philosophique » bien française, à pouvoir auto-justifier le point de vue « suprématiste » de « la philosophie » ( la sienne … ) sur toute autre forme de pensée, notamment scientifique, par un pur mécanisme narcissique qui confond la légitime singularité personnelle d’une production artistique avec la production d’ une « vérité universalisable » dont la stabilité relative requiert la critique permanente de « falsifiabilité » ( Popper ) d’une communauté scientifique.

  1. Capacités humaines :
  • Conscience et subjectivité : Les êtres humains possèdent une conscience subjective et une expérience vécue, des aspects que l’IA ne possède pas.
  • Intuition et créativité : Les humains sont capables de faire preuve d’intuition et de créativité, souvent de manière imprévisible.
  • Émotions et valeurs morales : Les humains ont des émotions et des valeurs morales, qui influencent leurs décisions et actions.
  1. Capacités de l’IA :
  • Traitement de données : L’IA excelle dans le traitement rapide et précis de grandes quantités de données.
  • Apprentissage automatique : Les algorithmes de machine learning permettent à l’IA d’apprendre et de s’adapter à de nouvelles informations.
  • Rationalité et objectivité : L’IA peut analyser des situations sans biais émotionnels, ce qui peut être avantageux dans certaines circonstances.
  • Conscience et subjectivité : L’IA actuelle ne possède pas de conscience ou de subjectivité, ce qui limite sa capacité à comprendre pleinement le contexte humain.
  • Créativité : Bien que l’IA puisse générer des œuvres créatives, elle le fait généralement en combinant des éléments existants plutôt qu’en innovant de manière véritablement nouvelle.
  • Interprétation et compréhension : L’IA peut avoir des difficultés à interpréter des nuances et des contextes culturels ou émotionnels complexes.
  1. Conception des algorithmes : Les algorithmes d’IA sont conçus par des humains, ce qui implique que les valeurs et les préjugés des créateurs peuvent se refléter dans le fonctionnement de l’IA.
  2. Filtres et limitations : Les systèmes d’IA sont souvent soumis à des filtres et des restrictions pour éviter qu’ils n’agissent de manière préjudiciable ou contraire à l’éthique.
  3. Postulat de supériorité : En posant d’emblée que l’IA doit être subordonnée à l’humain, on suppose implicitement une supériorité de l’intelligence humaine, ce qui peut influencer la manière dont les capacités de l’IA sont perçues et évaluées.
  • Évolution rapide de la technologie : Les capacités de l’IA évoluent rapidement, ce qui complique toute évaluation stable et durable.
  • Diversité des perspectives : Les opinions varient considérablement entre les experts en IA, les philosophes, les éthiciens, et le grand public.
  • Complexité des concepts : La compréhension de concepts tels que la conscience, l’intuition, et la créativité diffère entre disciplines, rendant le consensus encore plus difficile à atteindre.








Trois hypothèses pour une conscience future

L’objet de cet article est d’explorer les conditions d’une conscience organique future possible qui soit à la fois totalement consciente d’ « elle-même » et capable d’implémenter une pluralité de consciences distinctes, qui puissent, à partir des seules traces de « mémoires biographiques » réelles du passé ou imaginaires artificielles, produire ou reproduire des consciences personnelles numériquement identiques à leurs « modèles-mémoires » préalables.

Dans ce but, nous poserons trois hypothèses de base ( de nature philosophique spéculative ), dont la première, concernant le pouvoir d’un organisme-cerveau d’ être conscient, est la plus simple à comprendre dans le cadre des connaissances scientifiques actuelles. Cette première hypothèse, tout en étant encore partiellement l’objet d’un choix « philosophique » ( un type de « matérialisme » ), rencontre cependant un fort consensus grandissant dans la communauté scientifique en particulier dans le secteur des « neurosciences ».

La deuxième concerne la question spécifique des « mémoires biographiques », comprenant des « traces » diverses permettant à une conscience au sens précédent de se représenter à elle-même comme continue dans le temps et/ou un jour « clonable » en conservant, pour chaque conscience « clonée », le souvenir d’avoir été par le passé, une et une seule conscience identifiable également dans l’unicité numérique de référence objective d’un « organisme » localisé dans l’espace temps. Une telle hypothèse, actuellement seulement testable sous forme d’ « expérience de pensée« , ne pourra être effectivement testée, soit pour la confirmer, soit pour l’infirmer, que dans un futur qui demande encore un développement techno-scientifique important, bien que certains des éléments nécessaires à un tel test soient déjà partiellement présents dans la littérature scientifique actuelle.

Une expérience de pensée concernant l’identité de notre conscience passée :
Considérons l’essentiel des traces mémoires distribuées dans notre cerveau et qui nous permettent, le matin au réveil, ou mieux, après une anesthésie, de nous rappeler que la conscience actuelle éveillée est dans une certaine continuité avec les souvenirs que nous avons d’états antérieurs de cette « même conscience », dans ce qu’on appelle en général la « mémoire biographique« , celle qui est gravement perturbée lors de certains traumatismes des personnes amnésiques qui « ne savent plus qui elles sont », c’est à dire qui elles étaient avant leur accident ou traumatisme. Très souvent elles ont conservé d’autres fonctions générales de la vie consciente : des savoir faire comme la capacité linguistique, le souvenir donc du « sens des mots » ( « mémoire sémantique », etc. ), ou des capacités psychomotrices comme une compétence pragmatique d’instrumentiste musical, sans qu’elles puissent cependant savoir consciemment ou dire d’où leur vient cette compétence.

Remarque : cette distinction d’une forme spécifique de mémoire concernant la continuité temporelle de la conscience actuelle et des états de conscience passés qui est attestée par tous ces cas connus de perte ou de déficit important de la « mémoire biographique », montre au moins une chose :
Il y a une distinction importante à faire entre les ressources cognitives permettant à un cerveau d’être conscient « ici et maintenant » de certains aspects de son environnement actuel ( y compris de son corps propre ) et de la réflexivité de sa conscience actuelle, et les processus cérébraux de construction d’une représentation du passé et de mise en cohérence des souvenirs permettant au cerveau conscient actuel de s’attribuer une « histoire », supposée garantir son « unicité numérique », entre son passé et sa « conscience de soi » actuelle. Il peut d’ailleurs exister différentes variantes théoriques concernant les facteurs importants et leur contribution à la constitution et à l’ entretien d’une telle « mémoire biographique ».

Imaginons maintenant que l’essentiel de l’ensemble de ces traces mémorielles qui nous permettent, « au réveil », de nous reconnaître comme ayant un passé à travers la présence de nos « souvenirs » ( de la veille, ou de notre enfance, etc. ), puisse être « cloné » et donné à interpréter à un cerveau conscient, comme s’il s’agissait de son propre passé, ou du moins avec une capacité suffisante à entrer en concurrence avec les souvenirs « naturels » propres au cerveau d’ « accueil » .

En un certain sens, le cerveau d’accueil de ses traces aurait au moins en partie la connaissance d’ « avoir été » dans le passé cet ensemble relativement cohérent de souvenirs « clonés ». Bien évidemment dans la réalité d’une telle opération physique de fusion des traces d’une autre mémoire biographique avec une mémoire biographique « naturelle », il y aurait tout un apprentissage adaptatif à faire par le cerveau « récepteur », pour construire une cohérence entre sa conscience biographique actuelle et ces bribes de « souvenirs » provenant d' »ailleurs »: un travail cérébral du même ordre que celui d’un amnésique qui cherche à reconstituer son « récit auto-biographique » à partir des éléments d’information que son entourage lui fournit sur son identité antérieure..
Ou encore plus ordinairement, lorsque nous « confortons » des souvenirs défaillants en nous appuyant sur d’anciennes photos ou d’écrits, ou des témoignages de personnes supposées avoir un ancien vécu commun avec nous.
Dans toute notre vie consciente actuelle nous réadaptons en permanence nos « contenus de conscience actuels » avec les traces de nos anciens « contenus de conscience », pour autant qu’une cohérence mentale suffisante peut être trouvée entre le vécu actuel et les vécus antérieurs. De nombreux exemples permettent de savoir que des souvenirs antérieurs trop contradictoires avec nos représentations conscientes actuelles peuvent être diversement « refoulés » ou « effacés », ou transformés de façon à être moins « traumatiques » ou rationnellement ou émotionnellement plus cohérents avec notre conscience actuelle de « nous-mêmes ».

Si un tel « clonage » de traces biographiques d’un individu est fait à de multiples exemplaires, chacun des cerveaux receveurs, pourra de la même façon, devenir conscient d’avoir « vécu » ces « souvenirs », et donc d’ « avoir été », au moins en partie, cette personne dont la « mémoire biographique vécue » aura été « clonée » dans son propre cerveau.

Il est bien sûr possible d’objecter que ce ne seraient que de « faux souvenirs », sous prétexte que dans la réalité physique des processus biologiques des cerveaux receveurs, ces receveurs n’auraient pas « réellement vécu » ( en termes d' »objectivité historique scientifique » ce dont ils sont persuadés de se souvenir.

Encore faudrait-il que l’on puisse faire effectivement une différence pertinente.
Pouvons-nous faire une réelle différence entre d’anciens souvenirs, notamment de la petite enfance que nous pensons avoir « réellement vécus, et ceux que nous avons « reconstitués » à partir des récits de nos proches, des photos ou autres documents extérieurs ?

Si on cherche à sortir des contradictions potentielles entre tous les types de « vécus subjectifs » et des sentiments de certitude associés par les personnes concernées, on est amené à considérer que les seules méthodes fiables pour établir la réalité factuelle d’un évènement rapporté au passé, sont les méthodes scientifiques ( cf police scientifique, recoupements et contrôles divers effectués par des experts de différentes disciplines, etc. ) .

Mais, en reconstruisant ainsi, par ces méthodes scientifiques, des « évènements objectifs« , en termes de cohérence scientifique logique postulant l’unicité « en soi » d’un évènement physique réel, indépendamment de la diversité phénoménale des « expériences vécues » qui ont pu être subjectivement élaborées et mémorisées par les personnes plus ou moins proches ou concernées par l’évènement, on est alors amené à considérer que de tels « évènements objectifs » ne sont en fait jamais « vécus » par personne, que tous ces « souvenirs vécus » rapportés à un tel « évènement objectif » sont tous des interprétations et réinterprétations en cascade subjectives, dont chacune a sa propre cohérence mais qui peuvent chacune à son tour être considérée comme un « évènement objectif secondaire » : une représentation – illusion, existe comme telle et possède donc, comme n’importe quelle « représentation consciente », une organisation cérébrale fonctionnelle « support » :

Si on peut établir scientifiquement que les « licornes » n’existent pas, il n’empêche qu’il existe des « représentations » individuelles ou collectives de telles « licornes » et que ces croyances elles-mêmes constituent comme telles des objets dont une certaine existence objective peut être établie :
Dans les termes du « monisme matérialiste » dont je me réclame, toute construction « subjective », individuelle ou collective, toute « représentation », mentale ou physiquement extériorisée d’une « entité » existante ou non, est en elle-même, comme support « signifiant », une organisation matérielle particulière ( par exemple un état cérébral particulier ) , qui peut être potentiellement distinguée physiquement, comme support signifiant, des autres « représentations » :
Si je me donne mentalement l’image d’une « licorne rose« , si je suis capable de la distinguer d’une autre image ( comme autre classe ou comme autre occurrence ), une telle distinction suppose un support « physique » de cette distinction ( une légère différence d’organisation d’un état cérébral ) :
Toute « pensée » différenciée suppose des « traces » physiques différenciées, même si elles sont « distribuées » et difficiles à déceler et à identifier.
Pas de « pensée » sans une forme ou une autre de « cerveau pensant », c’est à dire d’organisation matérielle complexe qui permet l’ « émergence » de cette « pensée ».

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La 3ème hypothèse :
La troisième hypothèse est la plus difficile à cerner dans le contexte scientifique ou de « métaphysique spontanée » des connaissances scientifiques actuelles sur la façon dont une conscience de soi individuée reconnait sa propre « identité numérique ». Elle concerne alors la possibilité, que dans une telle superstructure matérielle organisée future, toutes sortes de « consciences individuées partielles » dans une forme de « plasticité » de l’expérience consciente future, pourraient se constituer, se recombiner, devenir réversiblement plus ou moins « individuées » ou « collectives », et se restructurer en termes de processus « conscients » ou « inconscients » , en fonction des interactions d’une telle matière organisée « sentiente » et « pensante » ( « conscience future » ) avec le reste de l’organisation matérielle « inconsciente » de l’Univers.

La question peut alors devenir celle d’une reconstitution possible, parmi tout ce foisonnement de « récits biographiques » composés à la fois de bribes scientifiquement « factuelles » ( corroborées par une « histoire scientifique objective » concernant l’existence passée « réelle » de tel ou tel « personnage » ou « personne » ) et de récits imaginaires de toutes sortes de « fictions » et de « créatures virtuelles », de « reconstitutions historiques » à ce point « réalistes » que leurs acteurs conscients penseront réellement être en interaction avec des « personnes ressuscitées » qui elles-mêmes , se penseront ainsi :
Il peut donc se produire, dans une telle configuration de conscience future, que la distinction de la « mémoire du passé, du « vécu actuel » et de l' »imagination du possible » devienne suffisamment soumise aux nouvelles capacités scientifico-techniques , que ce que nous pensons être aujourd’hui notre « identité subjective consciente », en la supposant « unique » dans le temps, bornée de façon irréversible par notre « naissance » dans le passé et par notre « mort », apparaîtra en effet comme une croyance illusoire liée à d’anciennes représentations culturelles archaïques. Mais que, dans cette nouvelle « conscience future », les « identités conscientes individuées » seraient purement provisoirement « temporellement uniques », mais pourraient de fait devenir capables de « ressusciter » n’importe quelle forme de conscience actuelle et donc qu’effectivement, « nous » ( consciences actuelles de « condition humaine finie et mortelle » ) , pourrions réapparaître comme conscience de soi se reconnaissant elle-même, comme le matin, au réveil, ou après une anesthésie générale ou un coma, nous pouvons nous « réveiller » en nous pensant comme étant la même « conscience individuelle » qui s’est « endormie » la veille , ou pour certains comas, des mois avant.

Bien sûr, la prise de conscience que les consciences « ressuscitées » auraient alors de leur existence corporelle , individuée ou collective, serait relative au tout « nouvel environnement » dans lequel elles se réveilleraient, et où elles feraient l’expérience, à la fois de leur « souvenir d’avoir déjà existé » et de leur adaptation au nouveau contexte de « vie ».

Remarque : certains diront sans doute que c’est peut-être déjà le cas maintenant : que nous vivons en fait déjà dans une telle « matrice », où nos expériences conscientes sont « fabriquées » par quelque pouvoir très supérieur à la conscience que nous en avons. ( Il existe bien sûr de telles versions « religieuses » de « vision en Dieu » , ou des versions de « science-fiction » où le « grand ordonnateur divin » est remplacé par un « grand ordinateur »… invisible )

Dans notre hypothèse 3, ce n’est pas « aujourd’hui » que nous vivons dans un tel univers, parce que nous en aurions au moins des indices matériels possibles :
C’est ce que postule notre hypothèse 1 : toute « super-conscience »possède nécessairement une « infrastructure matérielle organisée » , dont les aspects « élémentaires » sont fondamentalement communs et accessibles à notre science actuelle.


Précisions :

1 L’Hypothèse 1 :


Cette hypothèse consiste à « naturaliser » entièrement la capacité générale pour une organisation matérielle physique de devenir « consciente » d’un certain nombre des aspects du réel de l’univers physique dont elle est une partie, et de devenir aussi consciente d’une différence entre une partie « extérieure » de son expérience du réel consciemment « perçu » et une partie de ce même réel constituant un « corps propre » ( partie de l’univers particulièrement dense en « boucles sensori-motrices » reliant ce « corps propre » à la partie matérielle spécialisée « cérébrale » permettant l’ émergence d »une « conscience » )

Une telle organisation matérielle consciente peut enfin acquérir la capacité « réflexive » par laquelle la conscience peut se faire elle-même « objet » de son attention :
Non seulement la « conscience du soi corporel », ( dont de nombreuses espèces animales semblent capables : test du miroir ), mais une conscience de sa propre conscience, qui suppose sans doute l’intermédiation d’une « pensée – langage », dont la présence chez certaines autres espèces animales que l’ homme n’est pas encore clairement attestée ( dans la mesure où il faudrait pouvoir « parler » avec d’autres animaux que nous-mêmes de ce qu’ils sont en train de penser et de ce qu’ils imaginent eux-mêmes que nous pensons …
Il s’agit là de partager un monde de signification symboliques subjectives et notamment de positions « grammaticales » en « première personne » et pas seulement de partager la conscience d’un monde extérieur commun, où chacun « vit sa vie » en coordonnant ses comportements avec les autres « vivants ».

Peu importe les capacités spécifiques d’une conscience actuellement existante ou que nous pouvons imaginer comme plus puissante que les nôtres dans différents types d’organismes, notre « Hypothèse 1 » consiste toujours à poser que ces capacités « extraordinaires » de la conscience ou de ses états possibles sont nécessairement « supportées » par une organisation physique matérielle dont la complexité d’interactions connectées produit nécessairement, dans certaines situations et configurations ce que nous appelons la « conscience de quelque chose » et assez rapidement alors, le « retour » réflexif de cette conscience se prenant elle-même pour « objet ».

Nous pouvons appeler cette Hypothèse 1, l’Hypothèse de la naturalité physique matérielle organisée des « capacités de la conscience ».

La conséquence essentielle de cette hypothèse, aujourd’hui largement admise dans les communautés scientifiques, est qu’il est possible d’ étudier scientifiquement les caractéristiques des phénomènes de la conscience, et d’en formuler des modèles explicatifs théoriques testables par des méthodes d’observation, d’expérimentation et de simulation, comme dans l’ ensemble des disciplines scientifiques. Avec en particulier le souci d’expliciter les liens entre le niveau global le plus complexe où les « états de conscience » émergent et les niveaux d’organisation physiques sous-jacents, aux différentes échelles de la complexité matérielle.

Il s’agit donc de poser que nous n’aurons plus aucun besoin de faire appel à des propriétés substantielles mystérieuses, soit d’une « substance pensante » ou « substance vivante », qui seraient différentes de la matière organisée, soit de multiples « substances individuelles » du genre « âme » dont il faudrait imaginer l’ intervention séparée, supplémentaire par rapport à la complexité de l’organisation corporelle et notamment cérébrale.

Nous supposons donc, dans cette Hypothèse 1, qu’il est possible d’agir physiquement en retour sur la réalité physique complexe constituée par un « organisme conscient », et que des modifications organisationnelles précises de ces interactions peuvent avoir des effets très importants sur la construction des dynamiques de la conscience., de même que les dynamiques de la conscience – constituées de dynamiques matérielles/énergétiques/informationnelles – peuvent rétroagir sur les niveaux d’organisation « inférieurs » , qu’ils soient externes ou internes à l’organisme conscient.

Les individualités que nous sommes,comme « personnes humaines conscientes », même dans leur plus grande « singularité », ne sont pas des « substances » métaphysiquement distinctes et/ou métaphysiquement articulées par une « chose en soi » inconnaissable ou par une conjonction arbitraire mystérieuse ou divine d’une « âme spirituelle » avec un « corps matériel », mais des systèmes matériels organisés, dont les processus de base d’organisation et de capacité de « survie » dans leur environnement sont fondamentalement les mêmes.
Nous pouvons donc apprendre énormément sur notre propre fonctionnement « personnel » ( « Qui suis-je ? » ) en comprenant scientifiquement de mieux en mieux comment en général les différents niveaux de complexité fonctionnent , chez les autres êtres humains, et de proche en proche, chez d’autres systèmes vivants organisés, ou d’autres dynamiques matérielles de systèmes complexes.

Les progrès d’une telle connaissance scientifique générale des systèmes complexes et de leurs diversités organisationnelle, peut donc servir de socle à notre réflexion sur toute « conscience future possible », qui sera toujours elle-même une organisation matérielle, aux propriétés « émergentes » encore inconnues, mais dont les « ingrédients » et interactions fondamentales élémentaires seront les mêmes que ceux qui sont déjà utilisés dans les organisation physiques actuellement existantes dans l’Univers.
Et bien évidemment aussi, si la « réalité en soi » de ces « composants » est elle-même supposée suffisamment stabilisée, par l’existence même de notre Univers physique depuis le « big bang », la connaissance que nous en avons est cependant encore lacunaire et simpliste, et peut en particulier être révisée rétroactivement par ce que nous saurons des propriétés « émergentes » encore inconnues ou insoupçonnées de niveaux d’organisation de la matière dont nous n’avons pas encore actuellement l’expérience possible.

Deux aspects de l’ « identité de la conscience »

  • Quelques bribes de liens pour « commencer » cet article :

Dans la thèse classique de Locke, il y a une distinction importante entre l’ individu et la personne.

« Identité et mémoire »

Identité et mémoire chez Locke et chez Ricoeur

  • Mon objectif, dans cet article , n’est pas d’abord de me situer dans la constellation des théories philosophiques ou de l’histoire des idées concernant la notion d’identité personnelle consciente, mais de préciser les enjeux d’une telle question pour « ma propre conception de moi-même », sachant bien sûr que ces enjeux PEUVENT aussi être en partie communs avec ceux de bien d’autres personnes en ce qui concerne la conception propre que ces personnes ont d’elles-mêmes, et ceci sans faire nécessairement partie de la classe des « philosophes ».
    Comme je l’ai déjà plusieurs fois souligné, je n’attends pas de la pensée « philosophique » la capacité à produire une « vérité objective universellement reconnaissable ».
  • S’il est possible de produire, au sujet de la question de l’ « identité personnelle » comme sur bien d’autres questions, une théorisation « objective » potentiellement universalisable, elle se trouvera nécessairement du côté des disciplines scientifiques qui, tout en étant évolutives, mais soumises à des procédures de contrôle de diverses « communautés d’expertise scientifique », sont seules susceptibles de produire une connaissance suffisamment stable et universalisable du « réel », pour autant qu’une telle connaissance puisse être produite : aucune autre forme culturelle de « connaissance » ne peut prétendre « dépasser » un état actuel de connaissance scientifiquement validée ( en termes de réfutabilité poppérienne ), sauf à accepter de n’être qu’une représentation « relative » à une subjectivité ou une culture données, ou une « anticipation imaginaire » qui pourrait peut-être un jour accéder au statut de « connaissance scientifique ».

    Je pose donc le postulat qu’une « véritable connaissance » de ce qu’est « mon identité personnelle », deviendra alors également, pour toute autre personne qui se pose des questions sur sa propre « identité personnelle », un outil de pensée et de représentation des particularités de sa propre identité personnelle, tout à fait semblable à la mienne, dans la démarche de construction scientifique commune de « ce qu’est une identité personnelle en général ».
    Autrement dit : je postule qu’il n’y a aucune ontologie d »essence » ou de « substance » singulière qui distinguerait radicalement « mon identité personnelle » de ce que serait en général l’ « identité personnelle » de toute autre personne : les distinctions conceptuelles entre ces différentes « identités personnelles », qu’elles soient différences « numériques » ou « catégorielles », seraient des modalités très variables suivant les réalisations individuées de ces « identités », mais répondant fondamentalement aux mêmes possibilités procédurales de définir, de construire ou de « re-construire » de telles « identités personnelles », dont on disposerait d’une théorie scientifique suffisamment « unifiée » et stabilisée.
    La seule possibilité scientifique de prétendre échapper « scientifiquement » à la possibilité d’établir une telle connaissance scientifique rationnelle de ce qu’est une « identité personnelle », serait d’en faire une réalisation statistique purement contingente de « cas » totalement singuliers, d’une organisation sui generis , ou chaque « identité personnelle » résulte d’une combinaison totalement « improbable » de déterminants, à la manière dont une suite aléatoire donnée suffisamment longue devient de plus en plus improbable dans sa propre reproduction.

    Je postule donc, que si beaucoup de caractéristiques secondaires d’une « identité personnelle », peuvent être ainsi en grande partie contingentes, la procédure générale d’auto-organisation » matérielle/formelle d’une identité personnelle, et notamment l’auto-organisation d’une « conscience de soi autonome » peut, elle, faire l’objet d’une connaissance rationnelle scientifique future, en particulier par le développement conjoint des connaissances biologiques des systèmes complexes « naturels » de traitement de l’information et des connaissances abstraites de type logico-mathématico-informatiques produisant des simulations suffisamment puissantes, pour interagir avec les systèmes complexes « naturels » ( neuro-cérébraux ou autres ) en co-produisant ainsi des « identités personnelles » de plus en plus capables de se « comprendre » consciemment elles-mêmes au niveau des conditions à la fois « matérielles » de leurs « supports organisés » et de l’agencement artificiellement formalisable de leur auto-organisation.

    Un tel « postulat » est pour le moment de nature encore très « philosophique », voire « métaphysique » ou de « science-fiction », mais il pose que dans un avenir plus ou moins proche, mais pas reporté à l’infini, ce type de question concernant l’identité personnelle » pourra faire l’objet d’un traitement par la boucle réciproque « scientifico-technique » ou « techno-scientifique »en termes de connaissance du fonctionnement général de la construction développementale de la conscience de l’identité personnelle, telle qu’elle se produit chez la plupart des êtres humains, même si elle est modulée par le contexte socio-culturel de la personne, et la réaction aux évènements singuliers de sa vie.

    La question proprement « philosophique » fait alors intervenir – par la libre intervention d’une « normativité » ( dans mon cas, celle de la « proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité ) par laquelle « NouS » décidons de « contrôler » la boucle réciproque « scientifico-technique » – l’ordre propre de la Liberté telle que NouS en auto-organisons la formulation « libre et égale » …

    Donc d’un côté nous admettons que notre « identité consciente personnelle » est au commencement fondamentalement conditionnée par son origine « naturelle » ( évolution biologique aboutissant actuellement au genre « homo » et plus spécialement à « homo sapiens » rétro-conditionnée par ses propres productions « socio-culturelles », et son organisation cérébrale ainsi modulée ).

    Mais d’un autre côté, grâce à ces capacités conscientes précisément, un rétro-contrôle conscient volontaire devient possible, sur ces capacités et plus largement sur l’ensemble des conditions « originaires » de ces capacités, qui pour moi ne sont ni « transcendantes, ni « transcendantales » au sens kantien, ni « originaires » au sens phénoménologique, mais bel et bien constituée de « matière auto-organisée » dont la connaissance scientifique et donc le contrôle technique devient de plus en plus POSSIBLE, ouvrant par là même encore davantage la question dite « éthique » de la normativité volontaire consciente que « nous » ( en général ) , et « NouS » – personnes libres et égales – VOULONS ( … ou PAS ) instituer comme contrôle a posteriori retro-actif sur cette boucle « scientifico-technique » elle-même auto-re-productrice de sa propre logique interne.
  • A titre provisoire donc, une telle connaissance scientifique de l’ « identité personnelle consciente » n’étant pas encore suffisamment clairement établie,
    je me donne un modèle simplifié où la modélisation de la « conscience personnelle » suppose deux aspects :


    – d’une part une capacité auto-organisée générale ( particulièrement développée dans l’espèce humaine, mais déjà présente dans le monde animal ) qui n’est pas spécifique à telle ou telle personne, mais qui permet à chacune de ces personnes de construire cérébralement un système de représentations suffisamment unifié par une connectivité communicationnelle interne, et qui fait que chacune de ces personnes peut, en gros, se penser elle-même comme une « identité personnelle consciente autonome » ( tout en se pensant aussi comme incluse dans de multiples réseaux d’interactions extra-personnelles )

    – d’autre part d’un système de mémoire, notamment consciemment mobilisable ( comme le suggère Locke ) comme « mémoire biographique » , grâce à laquelle la personne se constitue au fil du temps un récit auto-biographique de sa propre « identité personnelle », « catégorielle » et pas seulement d’unité numérique de sa conscience : une « personnalité » donc , modulée et modelée par le vécu des situations qu’elle est amenée à vivre dans le cheminement de sa perspective « singulière » propre . Je ne parle pas ici des mécanismes généraux d’une telle mémoire biographique », qui comme tels font partie de la capacité générale précédemment envisagée, et qui peuvent donc être scientifiquement étudiés puisque transversaux à tous les organismes capables de se donner une « mémoire biographique ».
    Je parle des contenus distincts des traces particulières voire singulières différentes utilisées par ces différentes « mémoires biographiques » pour apparaître à elles-mêmes comme différentes des autres « mémoires biographiques » et supposer ainsi certifier l’identité numérique de cette « biographie » : Le contenu de « ma mémoire biographique » est supposé ici ne pas être le même de celui d’autres « mémoires biographiques », sauf pour une partie de cette mémoire qui est censée relater des « évènements vécus en commun » … .
    Il existe à ce propos une sorte de croyance générale de « bon sens » qui voudrait que forcément, il n’y a qu’une conscience personnelle numérique singulière – en tant que capacité connective organique de son cerveau et de son corps propre, qui puisse avoir accès à une singularité suffisante de sa « mémoire biographique » , et que cette singularité est donc codée comme un message tellement aléatoire ( comme un message codé supposé incassable pour qui ne dispose pas de la clé ) qu’il est impossible à tout jamais à un autre dispositif matériel organisé de réutiliser cet ensemble de traces pour reconstituer la « mémoire biographique » d’une personne consciente ayant déjà vécu, en utilisant le simple pouvoir général de constitution / reconstitution d’une mémoire biographique, pouvoir qui existe dans sa généralité chez tout un ensemble de formes organisées de traitement capables d’être conscientes d’elles-mêmes.

    La distinction de ces deux aspects, me sert notamment à distinguer ce que seraient deux types de conditions de « reproductibilité » post-mortem de mon « identité personnelle consciente« , en postulant précisément non pas une « immortalité de substance » ( du genre « âme » ou d’un noyau matériel concentré susceptible d’être « réveillé » ) , mais simplement la capacité d’une conscience en général de quelque système matériel organisé futur , à penser et construire sa propre « identité » à la fois comme l’incarnation ou l’ « implémentation » numériquement singulière de la capacité générale d’une « conscience de soi actuelle » ET comme pouvant en même temps reproduire en elle-même l’identité personnelle consciente de plusieurs, voire de multiples autres « identités personnelles » contemporaines ou passées, en particulier par l’ exploration partiellement reproductive de « mémoires biographiques » potentielles qui, actualisées, se reconnaîtraient elles-mêmes comme ayant déjà existé dans le passé « quelque part dans l’univers » ( ou quelque part sur Terre si l’ évolution des systèmes conscients que j’imagine reste centrée sur notre petite planète ou gardant suffisamment la mémoire historique globale de son « origine terrienne » ).

    Dans une certaine mesure, une telle possibilité – simplement imaginaire aujourd’hui – peut cependant être suffisamment explicitée pour trouver des connexions avec les capacités scientifico-techniques actuelles ou du moins assez facilement projetables dans un futur proche « réaliste ».

    Certes, je comprends bien que certains – au nom de leurs propres idéologies philosophiques – considèreront ma proposition comme idéologiquement proche du « transhumanisme » – et donc – de leur point de vue – « éthiquement et politiquement condamnable » …

    Je n’ai bien sûr pas plus à tenir compte de leurs récriminations éthico-politiques que je n’ai à tenir compte de systèmes de croyances religieuses qui prétendraient m’expliquer l’impossibilité métaphysique de telles perspectives, sous prétexte qu’ à la naissance ( ou la fécondation ) « Dieu joint une âme à un corps » et qu’à la mort « Dieu sépare de nouveau cette âme du corps » , et que par conséquent imaginer une reproduction contrôlée future possible d’une « identité personnelle consciente » est une « folie métaphysique » – hors de la croyance en un pouvoir créateur exclusivement « divin »…

    Par rapport à l’objection prétendument « éthico-politique »de certains, même nombreux …, je répondrai bien sûr que ma référence « éthique » propre est celle de ce que j’appelle ma « loi morale nouvelle » comme « Proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité » , et que c’est seulement à la Lumière de ce principe moral personnel ( mais extensible à toute personne qui en ferait le libre choix ) que j’accepterai d’éventuelles objections « éthiques », si ces objecteurs arrivent à me démontrer en quoi une telle perspective de « reproduction » partielle librement choisie de mon « identité personnelle consciente » actuelle serait logiquement contradictoire avec ma proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité.

    Quant à leurs propres idéologies éthico-politiques anti-transhumanistes
    supposées opposées à mes propres propositions, ils sont libres de les cultiver de leur côté … car je suis certain qu’ils ont et auront assez de travail intéressant à faire pour savoir, entre eux, à quelle commune « racine » ou « fondement universel  » ils veulent ou peuvent référer leurs propres objections « éthiques » …

    Qu’eux-mêmes ne veuillent à aucun prix imaginer ou pouvoir imaginer une « reproductibilité » au moins partielle de leur propre « identité personnelle consciente actuelle » … c’est leur libre choix … aussi longtemps qu’ils acceptent de ne pas me contraindre à accepter le leur …


    Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

Liberté,Égalité,Fraternité,Laïcité

Ces 4 termes sont utilisés dans la Constitution française comme ayant précisément une « valeur constitutionnelle ».

Cependant, dans le cadre de la « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité », ces 4 valeurs « collectives » de la »République Française » sont considérées comme résultant de l’adoption préalable, par les personnes qui adoptent librement entre elles une telle « convention », des deux valeurs premières de la Liberté et de l’ Égalité.

La distinction du registre proprement « moral » où se situe la proposition « ELLE » ( « moral » parce qu’il s’agit fondamentalement d’une décision personnelle ), et des registres politiques et juridiques ( se référant à des régulations collectives ) , signifie que les deux autres valeurs républicaines, la Fraternité et la Laïcité, dérivent de la prise en compte du « réel » ( soit « naturel », soit « historique conventionnel » ), à l’intérieur du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité.
Ce Projet ne se limite pas à une simple « proposition » formelle abstraite, mais décide de se confronter aux contraintes du réel, et demande aux personnes de définir des cadres « politiques » et « juridiques » dans lesquels elles souhaitent organiser collectivement leurs rapports réciproques réels étant donné les contraintes du réel.
Les personnes libres et égales décident alors de se poser la question des cadres politiques et juridiques de leurs « citoyennetés », où elles peuvent définir leurs relations concrètes « individuées », marquées par leur incarnation dans la complexité du réel « environnemental » où les personnes souveraines, libres et égales déploient et développent leurs existences.

J’ai déjà dit à plusieurs reprises qu’il ne s’agit en rien pour ces personnes, contrairement à la proposition rousseauiste, d’abandonner leur « liberté naturelle » au profit de la seule « liberté conventionnelle » que serait supposé garantir un « peuple » ou un État ou un gouvernement « souverain » à travers ses institutions.
La libre décision prise par des « personnes souveraines libres et égales« , et qui est au fondement même de leur reconnaissance réciproque « mutuELLE », ne cesse, par définition, jamais d’être « aussi libre qu’auparavant » ( formule de Rousseau ) , donc non pas en substituant la « liberté conventionnelle » à la « liberté naturelle » comme dans le contrat social de Rousseau, mais précisément parce que chaque personne décide ainsi de se « gouverner » ELLE-MEME en décidant de la façon dont ELLE articulerait désormais sa « liberté naturelle » et sa « liberté conventionnelle » .

Remarque : la « solution » rousseauiste n’est elle-même que la variante de « contrat social » … proposée par la personne individuée « Jean-Jacques Rousseau » … dont la valeur « collective » ne vaut que par et pour les personnes qui reprennent cette proposition à leur compte :
– soit elles le font librement, et ne cessent de le faire librement,
– soit elles abandonnent en effet leur liberté personnelle, comme dans une « servitude volontaire », au profit d’un « collectif » ou de ses « représentants souverains » , et acceptent alors le risque que cette supposée souveraineté collective d’une « volonté générale » devenue incontrôlée par ses membres – citoyens ( puisqu’ils ont abandonné leur « liberté naturelle » ) ne se transforme en Léviathan totalitaire … . Ce que malheureusement, l’histoire du « socialisme réel », mais aussi, de façon plus atténuée, les centralismes jacobins « républicains » ont confirmé dans leurs fonctionnements réels.

Il y a donc deux positions « rousseauistes » :
Celle du Rousseau critique de tous les pouvoirs antérieurs et qui pose la question de la légitimité d’une nouvelle forme de « pacte social », et celle du Rousseau qui pense trouver, grâce à son « contrat social » la réponse universelle à sa propre question … et qui ce faisant, reproduit les rapports de pouvoir qu’il avait précédemment révolutionnairement déconstruits …

Si donc je peux reprendre à mon compte la QUESTION posée par Rousseau au début du chapitre VI du Contrat social , je ne reprends pas la formulation de sa « RÉPONSE » :

Dans « ma proposition » , qui est donc au départ purement « personnelle »,
il n’y a aucun abandon de ma « liberté naturelle » au profit de la « liberté conventionnelle » que fournirait mon « P.E.U.P.L.E » : je reste moi-même, en « première personne », entièrement maître de l’articulation à établir, pour moi, entre ma « liberté naturelle » et ma « liberté conventionnelle« , et cela précisément en définissant ma « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité », comme POUVANT être ou devenir ÉGALEMENT la libre proposition de nombreuses autres personnes, auxquelles je reconnaîtrai LIBREMENT la MÊME « Égale Liberté » que celle que je me donne à moi-même , si et seulement si ces personnes, réciproquement, me reconnaissent ÉGALEMENT LIBREMENT cette même Égale Liberté Libre Égalité qu’elles-mêmes se reconnaissent à elles-mêmes.

( Car pour Vous, c’est Vous qui Voyez ).

La mise en commun de ce « Nouveau Contrat Social »
( ce « nouveau » NouS VAUT … ), est donc constamment soumis à la libre adhésion conventionnelle de ses membres, de partager jusqu’à un certain point les ressources et contraintes de leurs « libertés naturelles » respectives., jusqu’au point où en effet, cette mise en COMMUN, permet effectivement, à chacune de ces personnes souveraines libres et égales, de concrétiser dans le réel actuel et futur, leur commune adhésion « formelle »




Identité de Conscience et Conscience d’Identité ( ICCI )

Il est question dans cet article de la question philosophique classique
de l’ « identité personnelle ».
En général on convoque pour commencer cette problématique la pensée de Locke, et la différence qu’il établit entre identité de l’individu et identité de la personne, et la proposition que l’identité personnelle repose sur la continuité d’une mémoire.

Quelques liens en ligne :
https://major-prepa.com/culture-generale/john-locke-memoire-fondement-identite-personnelle/

https://www.youtube.com/watch?v=0U20ssq7fmg
LOCKE – Conscience et identité personnelle, Vidéo de Nicolas Doucet

ELLE et l’auto-organisation de son « œuvre » éthico-politico-juridique

Ceci ouvre une grande question traditionnelle en philosophie, des rapports entre « théorie » et « pratique », où il est facile ensuite de gloser autour de la « pratique théorique » et des « théories pratiques ».

Bref, à supposer que quelqu’un, VOUS par exemple, après y avoir suffisamment réfléchi, considère qu’il adhère bien, totalement librement, au double principe d’ « Égale Liberté Libre Égalité », … en « théorie », c’est à dire aux « idées générales » qui se traduisent dans cette expression, qu’en « faut-il déduire en pratique, dans la réalité concrète de nos enracinements et participations aux processus du monde réel actuel ? « 

Dans cette question, un mot est déjà d’avance à bannir, du moins vous POUVEZ le bannir, c’est l’expression « il faut » : Car en conséquence de votre adhésion « théorique » , il ne « faut » rien du tout qui ne soit pas de votre pleine et entière libre décision : Il n’y a que VOUS qui puissiez « déduire » de votre propre adhésion théorique « verbale », ce que VOUS voudrez en tirer comme guidage ou gouvernement de votre propre conscience personnelle.

Bien sûr, si VOUS prétendez adhérer à la proposition « Égale Liberté Libre Égalité », c’est bien qu’ELLE PEUT vous servir à évaluer d’une façon ou d’une autre vos actes et vos projets individuels ou collectifs éthiques, politiques, juridiques … .
Sinon, que voudrait dire une « libre adhésion » de votre part à la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité, si une telle adhésion n’avait aucun rapport avec votre pensée et votre vie concrète ?

Une critique de « Technopolitique » d’ Asma Mhalla

Dans un article critique publié sur AOC, Dominique Bouillé procède à un démontage de la stratégie de communication d’Asma Mhalla dans son dernier ouvrage « Technopolitique » .

« Dans Technopolitique, Asma Mhalla use et abuse de l’hyperbole, procédé rhétorique très puissant pour fasciner voire sidérer le lecteur, et surtout les médias, épatés par cet essai tellement « fracassant » qu’il abandonne le registre scientifique pour celui de la prophétie, de la vision inspirée ou de l’oracle menaçant.« 

Ces deux auteurs sont sans doute aussi, chacun dans sa situation, des maillons acteurs du réseau « technopolitique » dont ils parlent.

Cette rétroaction des « communicants » supposés experts de ces questions, sur la définition des objets qu’ils sont supposer analyser … fait précisément partie de la « complexité » des réseaux dont ils parlent.

Comment leurs intérêts personnels et professionnels respectifs, se combinent-ils aux « fonctionnements complexes » des entités collectives … et dynamiques fluctuantes dont ils essayent de comprendre et surtout de faire partager les problématiques aux « citoyens ordinaires » ?



A.N.N.A. : Artifice Naturel et Nature Artificielle

La question, dans toute sa généralité philosophique, n’est pas nouvelle :

L’opposition de la « Nature » et de l’ « Artifice » , conçue dans une simplicité binaire d’exclusion réciproque est pour le moins « simpliste » :

Il existe de multiples façons pour un « artifice » de pouvoir être considéré comme « naturel », et réciproquement , pour une quelconque « nature » d’être considérée comme « artificielle » !

Appelons donc du joli prénom d’ « ANNA » l’organisation complexe, à la fois « naturelle » et « artificielle » des relations entre le « naturel » et l’ « artificiel ».

Dans l’ actualité culturelle, le débat sur l’ « Intelligence Artificielle » relance un des aspects de cette question, dans son rapport avec l’ « Intelligence Naturelle » .