ChatGPT ne connaît pas encore l’ “Egale Liberté Libre Egalité”

Ce 3 novembre 2023, je demande à ChatGPT 4 :

“Qu’est-ce que l”Égale Liberté Libre Égalité” ? “

Réponse de ChatGPT :

L’expression “Égale Liberté Libre Égalité” n’est pas une formulation standard ou largement reconnue en philosophie politique ou dans le discours politique, du moins jusqu’à ma dernière mise à jour en avril 2023. Il semble être une variation ou une interprétation des principes de la Révolution française, “Liberté, Égalité, Fraternité”, qui signifie “liberté, égalité, fraternité”.

La phrase originale “Liberté, Égalité, Fraternité” est un idéal qui a été largement adopté dans les démocraties républicaines et reflète l’engagement envers les droits individuels (liberté), l’égalité de traitement devant la loi (égalité) et un sentiment de solidarité ou de camaraderie parmi les citoyens (fraternité).

Si “Égale Liberté Libre Égalité” est une interprétation de ces principes, elle pourrait souligner un accent particulier sur l’égalité des libertés ou sur la liberté comme condition préalable à l’égalité. Cela pourrait signifier que pour que les individus soient vraiment égaux, ils doivent jouir d’une liberté égale en termes de droits et d’opportunités.

Il est également possible que cette phrase soit issue d’un contexte spécifique, comme une œuvre littéraire, une philosophie politique ou un mouvement social que je ne connais pas. Sans contexte supplémentaire, il est difficile de donner une explication précise ou d’évaluer pleinement sa signification. Si vous avez plus de contexte ou de détails sur l’utilisation de cette expression, je serais heureux d’approfondir l’analyse.

Nous pouvons donc envisager d’expliquer à Chat GPT, le sens et le contexte de cette nouvelle expression … et en quoi en effet, il y a un certain héritage possible à partir de l’ expression “Liberté Égalité Fraternité”

Remarque : un autre tryptique est en train de monter, dans une forme plus localisée et particularisée, mais qui me semble dans la même cohérence de l’ affirmation des droits humains : Femme,Vie, Liberté, aussi longtemps en tout cas que les deux premiers ne viennent pas soumettre le troisième ( Liberté ), à une autorité illibérale potentielle, mais qu’au contraire , la revendication spécifique “Femme,Vie” est bien celle d’une “Égale Liberté”et non d’un “patriarcat” retourné en “matriarcat” tout aussi archaïque …

En effet, dans l’histoire, nous avons toutes sortes de revendications de “Liberté” … qui ne se veulent libres que de renverser une autorité ou une domination établie antérieure, mais ne songent nullement à se prémunir contre leur propre tentation autoritaire et dominatrice.
Nous avons trop d’exemples permanents de retournements d’ identités “victimaires” en oppressions totalitaires pires que les dominations qu’elles prétendaient abolir.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont amené à équilibrer, dans la formule même de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, la potentielle tentation totalitaire de cet Idéal, en continuant, par définition”, à placer toute institution collective contractuelle d'”Égale Liberté” sous le contrôle continu de la “Libre Égalité”de ses membres individualisés en “personnes libres et égales” :
Il en résulte que contrairement à la solution proposée par Rousseau à son propre problème, il ne s’agit jamais pour nous d’abandonner intégralement notre “liberté naturelle” en faveur de l’ obéissance à la “volonté générale” :
car cette supposée “volonté générale” ( même comme loi générale d’ “Egale Liberté” ) peut toujours être détournée, non seulement pas d’autres personnes, mais par toutes sortes d’intérêts collectifs supposés, et qu’il est donc préférable pour chacune des personnes contractantes, de conserver la possibilité de sauvegarder sa liberté naturelle en cas de “volonté générale” d’un État ou d’un “peuple” présupposé contraire à une effective “Égale Liberté” librement et volontairement acceptée par ses membres.
Il y a donc dans le projet contractuel rousseauiste, une contradiction entre le principe général d’ “Égale Liberté” qu’il prétend garantir par la “volonté générale” , et le renoncement qu’il propose à toute “liberté naturelle” antérieure des personnes contractantes.
En effet il est beaucoup trop facile, et c’est ce que montre l’histoire …, pour de quelconques intérêts partiels, privés ou “publics”, de se prétendre détenteurs légitimes ( et légaux ou constitutionnels … ) du monopole de la “volonté générale” du “peuple”.
Nous proposons donc, à travers le principe complémentaire de “Libre Égalité“, de conserver l’arbitrage permanent de chaque personne contractante désormais librement responsable de l’arbitrage personnel entre sa “liberté contractuelle” engagée vers l’Égale Liberté ( car seules ces personnes là , se voulant elles-mêmes libres et égales sont concernées ) , et le choix des renoncements éventuels à sa propre “liberté naturelle” que chacun, à sa manière, peut proposer en “équivalence” de l’intérêt qu’il peut lui-même avoir de voir les autres contractants respecter sa propre “liberté conventionnelle” d'”Égale Liberté” .

Nous reprenons donc bien sûr un certain nombre de considérations communes avec Rousseau et d’une façon plus générale avec la “modernité” des idéaux des “Lumières” “universalistes” de “Liberté Égalité Fraternité”, dont une certaine concrétisation juridique a pu être formulée en termes de “Déclaration Universelle des Droits Humains”. Mais , il ne s’agit plus pour nous de penser qu’il s’agit là de “droits et libertés naturelles inaliénables” qui nous seraient imposés par une “nature humaine” dont les composantes “essentielles “originaires” échapperaient à la volonté humaine elle-même , mais bien de formes de contrat volontairement institués, dont finalement chaque personne est responsable pour autant qu’elle en veut réellement la réalisation et qu’elle consent librement à une telle responsabilité …

L a pensée politique de Rousseau et de Kant à sa suite, marque en effet un tournant décisif dans la constitution des idéaux de Liberté et d’Égalité, et pour leur reprise progressive dans les systèmes juridiques des “États de droit”.
Mais nous voyons aujourd’hui aussi les limites des conceptions d’un contrat social ainsi supposé a priori : à la fois avec le recul de l’ histoire des mouvements politiques qui se sont revendiqués de ces idéaux, et le constat plus actuel d’un recul dans les faits de la valeur accordée par les pouvoirs “étatiques” en place à ces idéaux.
Un recul qui peut être constaté, soit au nom soit d’une “realpolitik”, soit de la prééminence des valeurs distinctives supposées des “Nations” ou des “peuples” sur un système de valeurs déclarées “universelles” .

Nous proposons donc un renouvellement fondamental, non pas tellement du noyau même des idéaux de Liberté et d’Égalité, dont nous proposons au contraire l’approfondissement, mais de l’organisation sociale, juridique et politique institutionnelle qui montre de plus en plus son incapacité à “gérer” l’ articulation de ces idéaux avec l’évolution réelle du monde.
Exemple flagrant de l’ impuissance des “Nations-Unies” et des instances juridiques internationales à obliger les “États parties” à respecter un minimum les “droits humains” dans leurs conflits …

Ces États – Nations, mais aussi d’autres mouvements d'”identité collective” à bases religieuses ou ethniques ou de continuités historiques ou géographiques présupposées, prétendent imposer leurs visions collectives à leurs membres supposés, et se croient autorisés au nom même du “droit des peuples souverains”, à bafouer les droits individuels des personnes, quelquefois avec l’ assentiment d’une grande majorité de leurs “citoyens” ou de leurs membres.

Nous saluons donc les initiatives, souvent minoritaires, de personnes qui choisissent librement de dépasser de tels clivages identitaires imposés, et qui cherchent à renouer des liens pacifiques, directement de personne à personne, prouvant ainsi qu’il est possible, pour celles et ceux qui le VEULENT ( “Libre Égalité” ), de poser les bases de nouveaux “contrats sociaux” qui ne prétendent plus réaliser la “volonté générale” à la place des personnes elles-mêmes et “unifier”, “en même temps”, tous les idéaux et valeurs contradictoires .

Un exemple récent d’une telle initiative de personnes, au-delà de leurs “appartenances” collectives supposées : les “Guerrières de la Paix”.

“Par définition”

Lorsque je suis amené à expliciter l’expression “Égale Liberté Libre Égalité” que je propose pour représenter la “valeur centrale” de référence de ma philosophie morale personnelle, certains aspects de cette proposition sont posés comme liés à la définition même de cette expression, alors que d’autres aspects peuvent beaucoup plus largement dépendre, soit des contingences d’un contexte réel d’ “application” ou d’utilisation effective de cette référence morale “idéale”, soit de l’interprétation subjective individuelle que chaque personne peut donner ou chercher à donner à cette expression “Égale Liberté Libre Égalité“.

En parlant de “définition“, je me pose librement moi-même comme auteur de cette “définition”, ce qui n’implique nullement que d’autres personnes ne puissent pas – au contraire – se revendiquer elles-mêmes comme libres “co-auteurs” de cette définition. Simplement, ces autres personnes ne peuvent pas prétendre m’enlever la liberté inaliénable de poser ma propre “définition” personnelle, sous un quelconque prétexte de “démocratie”, ou de “partage collectif égalitaire originel”, où ma liberté personnelle de création d’une telle “définition” serait soumise a priori à une “autorité” extérieure.

Ces autres personnes ne le peuvent pas, “par définition“, c’est à dire par la définition même que je donne de l’expression d’ “Égale Liberté Libre Égalité” que je propose, et qui inclut, “par définition” librement posée, définition que ces personnes elles-mêmes PEUVENT adopter, tout aussi librement que je la propose.
Elles peuvent aussi proposer , personnellement ou collectivement d’autres “définitions” pour cette expression “Égale Liberté Libre Égalité” , mais dans ce cas, soit elles parlent de “la même idée” que moi, et on ne voit pas pourquoi elles devraient m’empêcher de donner la”mienne”, soit en réalité, elles veulent utiliser cette même expression verbale “Égale Liberté Libre Égalité”, en lui donnant un autre sens, et une autre “définition” que celle que je propose en créant cette expression.
Mais dans ce cas, pourquoi vouloir absolument reprendre l’expression “Égale Liberté Libre Égalité”, pour lui faire dire autre chose, que ce que j’y ai mis “par définition” ?

En effet, l’expression “Égale Liberté Libre Égalité”, contient déjà, “par définition”, notamment de la “Libre Égalité”, la liberté de chaque personne de travailler à sa propre interprétation personnelle de la formule générale, A CONDITION qu’elle accepte en même temps l’ “Égale Liberté” des autres personnes de travailler “également” à leur propre libre interprétation personnelle de cette expression. Cette réciprocité de la liberté fait partie de la “définition” même, librement énoncée comme “Égale Liberté”.
Et l’implication réciproque des deux membres “Égale Liberté” et “Libre Égalité” en souligne en permanence la formule même de ce “contrat”.

Le fait que jusqu’à présent je n’ai pas trouvé, dans une recherche par mots clés dans la toile, d’autres textes et propositions que les miens qui utilisent cette expression “Égale Liberté Libre Égalité“, montre d’ailleurs que pour le moment, la “définition” que j’en donne reste encore dans une sphère très confidentielle.
Je n’ai aucune prétention à vouloir en répandre plus largement l’usage, si les personnes qui lisent mon texte, n’ éprouvent pas le besoin ou l’envie de reprendre une telle “définition” à leur propre “compte” ou en leur propre “nom”.

Quant à Vous, c’est Vous qui Voyez.

Les métamorphoses de l’ “identité”

Nous partons ici du texte “de “Identités et métavers” publié sur AOC

Quels liens avec la Proposition “E.L.L.E.” ?

Il est facile de voir que l’ “identité” de chaque “Personne Libre et Égale”, ne réside pas dans telle ou telle ( T-ELLE ) identité physique, psychologique ou sociale particulière, mais dans l’autonomie morale de sa volonté propre, en tant qu’ elle reconnaît à toute autre “Personne Libre et Égale”, la même autonomie morale de la volonté qu’elle se reconnaît à “elle-même”, autonomie qui par conséquent peut CHOISIR de s'”incarner” , “moi, ici et maintenant”, dans toutes sortes d’ “identités” partielles différentes, autant de facettes caléidoscopiques d’un miroir polymorphe, dont la gestion technique “collective en réseau” , permet à chaque “Personne Libre et Égale” d’utiliser des ressources matérielles et techniques équivalentes, pour construire sa propre “trajectoire de récits d’identifications provisoires”, s’entrecroisant avec toutes sortes d’autres parcours imaginables, dont certaines portions apparaîtront comme du “déjà vécu”, et d’autres comme des “parcours alternatifs possibles”, se conjuguant et se Me-tissant de façons très variées.
La “poly-corporéité” futurible comme la poly-focalisation des consciences attentionnelles, conscientes de leur propre continuité temporelle de “soi conscient”, alternant des phases d’éveil, de sommeil, d’inconscience et d’ “états de conscience” divers et pour la plupart encore inconnus de notre conscience humaine actuelle, commence à se dessiner dès aujourd’hui, dans la “métaversatilité” des projections “avatariques” de nos “mondes virtuels”.

Le “NouS” d’un tel “P.E.U.P.L.E.” en formation, sera donc poly-distribué de multiples façons, à la fois dans le “réel” des supports physiques matériels organisationnels , que dans les innombrables productions “imaginaires” dont les fictions représentatives et “récits” produits par ces organisations matérielles plus ou moins conscientes d’elles-mêmes s’articuleront de façon complexe et variée avec leurs phénomènes physiques “support”.

Que deviennent dans ce poly-morphisme foisonnant à la fois “physiquement réel” et “subjectivement et fictivement construit”, les “Personnes Libres et Égales” “ELLE-mêmes” ? “Elles” cherchent” toutes, en permanence, et sans avoir nécessairement à en être conscientes en permanence, à auto-re-produire au minimum, et à amplifier si possible leur commune et poly-morphe “Égale Liberté”, se substituant souvent les unes aux autres, lorsque telle ou telle caractéristique de leurs “incarnations” actuelles , peut contribuer mieux que d’autres, à cette auto-re-production et à l’amplification de la puissance physique organisationnelle commune nécessaire à cette “tâche de fond”.

Certes, nous, êtres humains actuels de l’espèce biologique “homo sapiens”, restons encore fortement et “naturellement” liés à une constitution biologique issue d’une évolution naturelle terrestre de près de 4 milliards d’années …
Mais nous savons déjà suffisamment que, sauf décision TOTALITAIRE dictatoriale du maintien artificiel contraint d’une telle “nature humaine” essentialisée, ( et que certains humains souhaiteront sans doute … ), de très nombreuses forces évolutives politiques, culturelles, sociales, etc. viendront de plus en plus s’articuler avec nos capacités biologiques évolutives “naturelles”, pour faire évoluer le poly-morphisme de la “forme humaine” de plus en plus souvent “hybridée” avec des composants biologiques divers provenant d’autres espèces vivantes, et avec toutes sortes de constructions matérielles élaborées par la techno-science.

“Notre” conception éthique ( “Loi Morale Nouvelle” ) vise précisément à proposer – à toute organisation consciente qui en ferait le libre choix – et notamment à mes congénères “humains” , une proposition et un projet régulateur commun possible sous l’expression abstraite “Égale Liberté Libre Égalité”, dont chaque “Personne Libre et Égale” peut, à sa manière “personnelle”, élaborer la part contributive … si elle est en libre accord avec une telle “Proposition”.

Pour les “autres” … ce sont eux qui voient … la façon dont “identitairement” , ils pensent pouvoir défendre encore leurs “identités”.
“NouS” ne “NouS” mêlerons plus de leurs querelles internes et externes d’ essentialisations de leurs “identités” .

Quant à Vous, bien évidemment, c’est Vous qui voyez …

“Astroh”, le 27 août 2023


ELLE et “droit de propriété”

Le droit de propriété est-il compatible avec l’adhésion au principe d’ ” Égale Liberté Libre Égalité ? ” ( “ELLE” )
Si vous adhérez ( librement, par définition ) au principe d’ “ELLE”, vous adhérez notamment à sa partie “gauche” appelée “Égale Liberté”.

En tant que le “droit de propriété” est considéré par la plupart des systèmes juridiques comme une liberté fondamentale, le droit de propriété ne peut être limité que par l’Égalité de ce droit pour toute personne adhérant au principe d’ Égale Liberté.

Cela signifie que tous les “biens”, quelle que soit leur nature , dont une personne est “propriétaire”, et qui contribuent en général comme moyens et ressources pour l’exercice effectif d’autres libertés, donc à sa Liberté en général, doivent être équivalents entre toutes les “personnes libres et égales”, en termes de conséquences sur l’exercice de la Liberté de chaque personne.
L’ Égalité de la Liberté ne signifie presque jamais l’égalité obligatoire de telle ou telle ressource particulière, mais seulement que l’ensemble des ressources accessibles à une personne, qu’elles soient liées à une propriété collective ou à la propriété individuelle, doit permettre à cette personne d’exercer sa Liberté de façon équivalente ( C’est la Liberté possible qui doit être Égale, et pas nécessairement tel ou tel moyen particulier : la Liberté signifie précisément entre autres, la possibilité de substituer ou d’échanger différentes ressources utiles à l’exercice actuel ou futur de la Liberté, avec comme contrainte fondamentale , conséquence du principe d’ Égale Liberté, de continuer à procurer, également à chaque “personne libre et égale”, des moyens équivalents effectifs d’exercer sa liberté. )

Il est alors contradictoire de prétendre adhérer au principe d’ Égale Liberté – entre les “personnes libres et égales” – et de continuer à chercher des moyens , ressources, pour acquérir PLUS de Liberté qu’une autre “personne libre et égale”, que cela soit dans l’immédiat ou dans toute perspective future possible :
Une personne ( au sens juridique, qu’elle soit “physique” ou “morale” ), qui choisit de ne pas adhérer au principe d’Égale Liberté des “personnes libres et égales”, ne peut pas prétendre en même temps faire partie du “NouS” des “personnes libres et égales”. Adhérer au principe d’ “ELLE” c’est renoncer volontairement et librement, individuellement et collectivement, à vouloir PLUS DE LIBERTÉ qu’une autre “personne libre et égale”.
Ces autres “personnes libres et égales” s’étant bien sûr, par définition, soumises à la même obligation contractu-ELLE de la “Loi Morale Nouvelle”, si et seulement si elles adhèrent librement à ce double principe d'”Égale Liberté Libre Égalité”.

A la différence de l’ utralibéralisme capitaliste, qui ne met pas d’autres limites à la croissance des inégalités de toutes espèces entre personnes ou collectivités, y compris lorsqu’elles créent évidemment des inégalités croissantes de la Liberté des différentes personnes impliquées, le Principe et le Projet d’Égale Liberté Libre Égalité ( “PELLE” ) , s’oblige lui-même, par définition, à n’exercer sa Liberté actuelle et future, que si cette Liberté est également accessible à toutes les “personnes libres et égales”, c’est-à-dire à toutes les personnes qui font le libre choix d’entrer dans ce même contrat, et qui renoncent donc elles aussi, à vouloir “Plus de Liberté” que les autres membres contractuels.
Le “Plus de Liberté” visé dans le cadre du “PELLE” , ne peut donc être cohérent que si cette Liberté supplémentaire est également partagée, soit en termes de “biens communs”, soit en termes d’égal droit de propriété de chaque personne individuelle.
Et bien évidemment, tout “plus de liberté réelle”, doit en conséquence se poser la question des “ressources” de toutes sortes nécessaires, actuelles et futures pour l’exercice d’une telle liberté, et de la conservation de la possibilité ouverte, pour toute personne, de faire un jour elle aussi, le libre choix d’ adhérer à ce contrat.
De même la possibilité doit rester ouverte, au niveau de l’auto-organisation de la matière ( appelée souvent “nature” ) , de produire des systèmes matériels organisés, notamment “vivants” , dont le degré d’évolution ou de développement pourraient les amener à une capacité consciente équivalente à celle des êtres humains actuels, et donc à la possibilité pour ces “organismes”, de se considérer eux-mêmes comme des “personnes libres et égales” et de participer au “NouS” du “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales”.

A la différence de tout “égalitarisme collectiviste” ou de tout “collectivisme égalitariste”, le “PELLE” ne vise pas à instituer une telle “égalité” par la force, ni par la dépossession des personnes de leur “égal droit de propriété” :
Par définition de la partie “droite” du principe , à savoir la “Libre Égalité”, l’ Égalité de la Liberté définie dans la partie “gauche”, ne peut être établie en droit et en réalité que sur par et pour la libre décision personnelle des personnes d’Y adhérer .

Et pour être individuellement libres de leurs choix, les personnes doivent pouvoir disposer de façon équivalente de ressources pour leur liberté, non seulement par la mise en communs de certains “biens”, mais aussi par un droit à la propriété personnelle sur laquelle cette liberté peut s’exercer “souverainement”.

Il Y a donc bien une certaine continuité du “PELLE” avec ce qu’on appelle traditionnellement du “libéralisme politique”, ou encore l'”Esprit des Lumières”.

Mais, comme nous l’avons déjà signalé à plusieurs reprises, il n’ Y a aucun présupposé qu’une telle “Loi Morale Nouvelle” soit liée à un “droit naturel”, ni à la “nature humaine”, ni à une “constitution transcendentale du sujet”, ni à une “normativité originaire” de philosophie “phénoménologique”, ni évidemment encore moins, à un “droit divin” ou à un “droit de la nature” qui ne résulterait pas lui-même d’un libre choix des “personnes libres et égales”.

Les institutions juridiques et politiques qui seront ( ou ne seront pas … ) reconstruites en conséquence du principe et projet de “Loi Morale Nouvelle”, ne le seront que “par et pour” les “personnes libres et égales” qui par conséquent en déduiront elles-mêmes les exigences d’action possibles simultanément conformes à un projet d'”Égale Liberté” et de “Libre Égalité” où leur responsabilité personnelle individuelle est engagée en même temps que la construction de collectifs et d’institutions nouvelles capables en retour de stabiliser et de réguler de tels engagements.

Quant à Vous …. c’est Vous qui Voyez …

Les deux composantes temporelles de la liberté

Je propose ici une analyse des “composantes temporelles de la liberté”.
Bien sûr cette analyse étant elle-même “libre”, sera elle-même récursivement analysable à l’aide de ce “même modèle” à deux composantes, ce qui signifie que, dans la mesure où il s’agit “récursivement” toujours du “même modèle“, la “méta-liberté” qu’il suppose est toujours au moins un minimum “constante“, et que cette “méta-liberté” ne choisit pas d’être uniquement et absolument “impulsive“, bien qu’elle comporte toujours aussi une composante “impulsive“, abusivement considérée comme “immédiate” ou “instantanée”.

S’agissant du rapport avec la dimension temporelle, et si on suppose une représentation du “temps” comme étant classiquement liée à un tripartition linéaire et irréversible “passé”-“présent”-“avenir”, on pourrait s’attendre à ce qu’on se pose la question des “trois composantes temporelles de la liberté” .

Cependant si le rapport de la liberté au “passé” peut bien sûr être interrogé, cette question de la liberté par rapport au passé ne viendra qu’ultérieurement, car d’une certaine façon, la définition même de ce que nous appelons “passé”, est au moins partiellement liée à l’idée que le passé ne peut plus être changé, comme on dit “le passé c’est le passé” : Certes, le “contenu” de ce passé, devenu “passif”, est toujours considéré comme ayant “un jour” été “présent”.
Mais la part que nous considérons ( pas seulement librement ), comme “définitivement et irréversiblement passée’, signifie en fait que nous la considérons comme échappant “définitivement et irréversiblement” à l’action possible de notre “liberté”.
SI nous voulons remettre en question la dimension “réelle” du passé , en prétendant que la “passé” n’existe que dans notre représentation ( “présente” ou “à venir” ), c’est alors toute la question traditionnelle du rapport de nos “représentations” à la “réalité” que nous devons réexaminer.

En attendant je propose donc de considérer, de façon plus ordinaire, que les questions qui interrogent notre “liberté” se rapportent toujours, temporellement, soit au “présent” ( liberté immédiate en acte ), soit à l’ “avenir” où se déploie le potentiel d’une liberté future possible, qui ne sera “en acte” que lorsque cet “avenir” sera “présent”, mais dont la “présence future” est au moins en partie statistiquement “prévisible” et donc aussi partiellement “préparable”, en (pré-)supposant une certaine constance des conditions réelles de l’exercice de notre liberté.

Je propose d’appeler “composante impulsive” la composante de notre liberté qui considère que notre liberté en acte est liée à la conscience présente d’un acte volontaire “en train de se faire”, “en cours de réalisation”, et donc que “dans le même geste”, dans le “même mouvement” ou “moment”, la “réalisation” et le “contrôle conscient, “rétroactif et/ou proactif” de cette réalisation sont “concomitants” , mais que dans ce “même moment” ( voir note 1 en fin de page ) où cette concomitance se réalise, une variabilité non consciemment contrôlée dans son contenu, mais acceptée dans sa possibilité de “principe” ( composante “constante” ) vient se “composer” avec la “composante constante” de notre liberté, celle que précisément nous re-choisissons à chaque fois de “conserver”dans un tel “acte libre”.

La libre variabilité des contenus de nos libres choix n’est donc pas en contradiction, ( S’IL S’AGIT D’UN ACTE LIBRE ), avec la constance ou la conservation de certaines des conditions au moins qui permettent sa “libre réalisation en acte” .

Je propose donc de considérer que dans une telle conception où la “liberté” est toujours une re-prise de sa propre auto-re-configuration, l’idée même de liberté, dans son extension la plus “universalisable”, comporte certes l’idée d’une très grande variabilité, et même en partie de la pure “contingence” des contenus de cette liberté ( et donc d’une “impulsivité” liée à cette contingence ), mais aussi simultanément un principe d’ “identité” ou de “conservation” de cette “liberté elle-même”, notamment suivant sa dimension temporelle.

La mise en relation de la dimension “impulsive” de la liberté – nécessairement présente dans toute “ré-actualisation” de l’ exercice de la liberté – avec sa dimension “constante” par laquelle je peux présumer que je voudrai encore dans l’avenir “ouvert”, vouloir, au moins en partie ( celle qui concerne précisément la préservation de ma liberté” ) la “même chose” que ce que je veux actuellement : à savoir notamment “préserver ma liberté”.

Dans “ma liberté“, je pense donc comme parfaitement compatibles, à cause de conception générale suffisamment constante que je me fais de ma propre liberté , la part “impulsive” nécessaire à la sauvegarde de la créativité de cette liberté et à sa capacité d’adaptation choisie à “tout évènement futur possible”, et à sa part “rationnelle” et “raisonnable”, posant et s’engageant en responsabilité constante des actes “librement choisis”.
Et je suppose donc aussi librement que d’autres que moi PEUVENT aussi – aussi librement que moi-même – coordonner dans leur propre “liberté personnelle”, les aspects proprement “impulsifs et contingents” d’une telle liberté et les aspects constants de leurs libres choix.
Il est donc de la libre responsabilité de chacun ( telle que je peux librement la partager avec d’autres … ), de ne pas imposer aux autres la pure “impulsivité contingente” de sa propre liberté, s’il souhaite – librement – ne pas avoir à subir intempestivement la pure “impulsivité contingente” de la liberté des autres …

Autrement dit : nous POUVONS établir un minimum de “contrat moral commun” basé sur une reconnaissance mutuelle et réciproque de notre “Égale Liberté”, dès que nous ne confondons plus la notion de “liberté”en général ( pour nous-mêmes et pour les autres ) avec la seule “impulsivité contingente” qui reste pourtant une des composantes de chaque décision libre, mais “contrôlée” par sa re-prise consciente comme décision volontaire continuée.

Nous pouvons alors accepter de construire en commun un cadre contractuel des bases “raisonnables” d’une telle “Égale Liberté”, par et pour des “personnes libres et égales” qui se considèrent à la fois chacune comme telle ( en pure auto-nomie d’une telle décision ) et décident en même temps de considérer que d’autres personnes PEUVENT faire ce “même libre choix”.

De telles “personnes qui se considèrent elles-mêmes comme libres et égales”, n’ont alors plus “besoin” de prétendre que leur volonté d’être “libres et égales” et de reconnaître d’autres personnes comme “tout aussi libres et égales” leur est imposée par un quelconque “devoir” extérieur à leur propre volonté.
En particulier par un “devoir” qui leur serait fixé, soit par une volonté divine, soit par la “volonté générale d’un peuple”, ou d’une quelconque communauté d’appartenance ou d'”identité collective”.

De telles personnes ( dont VOUS POUVEZ librement faire partie … si VOUS le voulez librement ), acceptent alors la responsabilité morale de gérer par elles-mêmes et pour elles-mêmes l’articulation entre la composante “impulsive contingente” de leur propre liberté et la composante “raisonnable constante” de leur propre liberté. En acceptant donc aussi une certaine “impulsivité contingente” de la liberté des autres et une certaine “constance raisonnable” de la liberté des autres, qui ne correspond pas exactement à l’équilibre tout provisoire de ces deux composantes dans leur propre liberté personnelle …

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …


——


Note 1 : J’ai parlé de “concomitance”, “dans le même mouvement ou moment”, et non pas d'”instantanéité”, si on donne à ce terme “instant” la signification “ponctuelle” d’une représentation géométrique linéaire du temps, où le “présent” serait représenté par un “point” particulier de la “droite du temps”.
Le “présent en acte” dont je parle est donc temporellement “étendu”.
Si on veut se donner une représentation “géométrique” du temps, il faudrait plutôt alors désigner, comme “représentant géométrique du présent”, non pas un “point” de la droite, mais un “intervalle semi-ouvert”, dont une des “bornes”, du côté du “passé” est plutôt “fermée”, et l’autre, du coté de l’ “avenir”, plutôt “ouverte”.
De plus, rien ne nous oblige à considérer qu’un tel “présent” non ponctuel , mais temporellement “étendu” , soit confiné à un “segment de droite du temps”. En tant qu’espace de notre “liberté actuelle” ou “liberté en acte”, cet “intervalle” peut être considéré comme plus généralement représentable par des notions mathématiques de “topologie générale”.

Même si nous considérons que la dimension temporelle de notre existence consciente est fondamentalement contrainte par les dimensions de l'”espace-temps physique”, la représentation d’un tel “temps physique” ne se résume pas dans la géométrie de la “droite euclidienne” ou de la “droite de l’ensemble des “réels”, mais suppose que l’on se réfère au moins aux conceptions les plus “actuelles” des théories scientifiques de physique fondamentale.
( Avec notamment les difficultés de compatibilité entre relativité générale et physique quantique … )

Quant aux contraintes “biologiques” actuelles qui encadrent notre “liberté actuelle” et le rapport de notre liberté avec le “temps historique” ( par exemple la structure générale actuelle d’un “cerveau humain”), nous pouvons assez facilement comprendre sa “relativité” : non seulement à cause des mécanismes complexes de l'”évolution des êtres vivants”, mais parce que de plus en plus, notre activité humaine rétroagit sur notre propre “constitution biologique”.



Communautés

Dans la philosophie politique générale du Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité, il existe virtuellement une “communauté” des “personnes libres et égales”, dont toute personne peut décider de devenir “membre”, à condition simplement de bien comprendre la définition même de cette communauté par la valeur de référence fondamentale qui la définit : l’ “Égale Liberté Libre Égalité”:

La “compréhension” de cette valeur est une condition nécessaire mais pas suffisante : En plus d’avoir “compris” la signification la plus générale de cette expression, que partagent, – par définition – toutes les personnes qui Y adhèrent, vous aurez compris notamment que personne d’autre que vous-mêmes ne peut décider à votre place d’Y adhérer, mais qu’en conséquence, si vous décidez d’Y adhérer, c’est vous, dans votre propre liberté et responsabilité personnelle pleine et entière, qui en plus d’avoir “compris” de quoi il s’agissait, déclarez que “personnellement” vous décidez librement d’Y adhérer, et donc de partager cette adhésion “morale” avec d’autres personnes, dans la mesure où vous savez alors que ces autres personnes adhèrent à cette même “valeur commune” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”, dans les mêmes conditions formelles de liberté pour chacune, et savent donc notamment qu’elles n’Y adhèrent toutes que sous la condition de leur libre décision personnelle.

Il y a donc une différence essentielle entre simplement “comprendre” la signification générale de cette valeur, et décider d'”adhérer” moralement à cette valeur, puisque précisément, la “Libre Égalité” est, par définition, tout aussi nécessaire que l’ “Égale Liberté“, et donc que toute supposée “adhésion” qui aurait été obtenue pour d’autres “raisons” , motivations, pressions diverses, que votre propre libre décision autonome personnelle, n’est pas une authentique adhésion à l’authentique valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Ce serait notamment le cas si vous vous sentez “obligés” d’adhérer à une version du principe d’ “Égale Liberté”, parce que vous “croyez” à l’existence et à la “valeur universelle” d’un tel principe, parce que vous identifiez purement et simplement ce principe avec le principe fondamental des “droits humains”, auquel vous êtes supposés adhérer en vertu de la “Déclaration Universelle des Droits Humains” de 1948 : Article 1 : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …

La différence essentielle entre une “Déclaration Universelle des Droits Humains” avec la Proposition “E.L.L.E.”, vous l’aurez compris, est précisément la présence dans la proposition “E.L.L.E.” , du deuxième volet “LIBRE ÉGALITÉ”, c’est à dire que toute la “valeur” qui désormais peut être attribuée à une “Égale Liberté” ( supposée “universalisable”, mais sans être “universelle a priori, puisqu’ elle dépend précisément de la libre décision de chaque personne )

Conséquences :

La communauté que nous pouvons appeler “P.E.U.P.L.E”( “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales” ) ne peut pas être immédiatement identifiée avec “tous les êtres humains” , parce que l’adhésion des personnes “libres et égales” à leur propre projet d’ “Égale Liberté”, ne peut avoir une quelconque valeur “morale” que si et seulement si ces personnes Y adhèrent personnellement :
Or je ne pense pas que quiconque Vous ait demandé, à Vous personnellement, si Vous êtes d’ accord avec l’ article 1 de la DUDH, si personnellement vous adhérez à cette proposition que “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits …”.

Mais direz vous peut-être : “ce n’est pas moi qui ai décidé ou qui peut décider librement que “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits … ” …
je ne peux que m’y soumettre, soit par “obligation moraleindépendante de ma volonté personnelle parce que cette obligation fait partie de ma “foi humaniste” voire d’une “foi spirituelle” , soit par contrainte juridico-politique : si je ne me comporte pas conformément à ce droit humain internationalement déclaré comme universel, je risque d’être plus ou moins directement mis en cause comme “justiciable” et avoir à en rendre compte devant un tribunal national ou international “.

C’est précisément cette pré-compréhension supposée “obligatoire” de l’ “Égale Liberté“, comme “universelle a priori“, qui est directement et explicitement remise en question par la présence du deuxième volet de la “Libre Égalité”, dans la formulation complète qui Vous est proposée comme”Égale Liberté Libre Égalité” .

Vous ne pouvez donc considérer que vous décidez de faire partie de ce “P.E.U.P.L.E.” de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , que si vous considérez en même temps que à la fois vous-mêmes et les autres personnes qui feront ce choix d’adhésion, êtes libres de faire un tel choix, et n’y sont, ni contraints par une force quelconque, ni “obligés” par quelque pression morale hétéronome que ce soit, même s’il s’agit de l’ “universalisme humaniste des droits humains” …

Si vous continuez à penser que “tout le monde est obligé de penser que les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits“, sans vous poser au moins la question de savoir comment une telle “égale liberté des êtres humains” pourrait avoir une quelconque valeur si elle n’était pas elle-même librement établie et acceptée par ces êtres humains, non pas “collectivement”, mais bien par chacune des “personnes humaines” ainsi concernées et supposées en être éventuellement “justiciables”, alors il faudra bien réfléchir effectivement à votre propre libre adhésion à la valeur de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” ici proposée.
Cette proposition est en effet dans une certaine mesure “nouvelle”, par le rôle fondateur essentiel de la liberté individuelle, ou de l’ “autonomie personnelle”, dans sa propre auto-justification potentiellement “universalisable”, mais pas “universelle a priori”, ni en termes de “loi morale”, ni en termes de “droits naturels”, ni en termes de simple “droit positif” d’une législation juridique “internationale” .

En effet ce dont il s’agit en effet, si vous l’avez compris, c’est d’une telle refondation de l’ “Égale Liberté”, mais dans son lien indissoluble ( par définition ) avec la “Libre Égalité” , c’est à dire avec une libre décision nécessairement personnelle d’en accepter la valeur pour vous-mêmes.

D’où la reprise répétitive de l’avertissement : “Mais c’est Vous qui Voyez”.

“Personne libre et égale, souveraine sur elle-même”

La notion de “souveraineté” , appliquée à la “personne”, semble dans un premier temps n’avoir de sens que dans la notion ancienne de la “souveraineté” de la “personne” du “monarque”, où il s’agissait bien d’une “personne” humaine, mais supposée “régner” sur tout un ensemble de personnes, qui étaient ses “sujets”.
Avec la “démocratie”, entendue comme “souveraineté du peuple”, ainsi qu’elle se définit notamment dans le Contrat social” de Rousseau, le rapport de domination “hiérarchique” n’est pas aboli en général, mais transféré de la hiérarchie de statut entre des personnes ( devenues “citoyens” d’une république démocratique), à la hiérarchie du “souverain” qu’est désormais le “peuple” à travers sa “volonté générale”. sur l’ ensemble des “citoyens libres et égaux devant la loi”.
Rousseau et la pensée “révolutionnaire” en général, conservent donc la notion de “souveraineté”, même si, dans cette étape “rousseauiste”, le “souverain” est constitué par le “collectif” des citoyens législateurs en même temps qu’ils sont par là même soumis à la Loi commune qu’ils se donnent en tant que produite par leur “volonté générale”.
Il y a même dans le Contrat social de Rousseau, qu’il croit être la “solution” au problème qu’il pose, une “aliénation” générale du pouvoir propre de chaque personne qui remet son pouvoir au collectif du “peuple” :

Extrait du Chapitre VI du Contrat social :

«Trouver une forme dʼassociation qui défende & protège de toute la force commune la personne & les biens de chaque associé, & par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même & reste aussi libre quʼauparavant?»
Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de lʼacte, que la moindre modification les rendroit vaines & de nul effet; en sorte que, bien quʼelles nʼaient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises & reconnues, jusquʼà ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits & reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.
Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule savoir, lʼaliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté. Car premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous, & la condition étant égale pour tous, nul nʼa intérêt de la rendre onéreuse aux autres.

J’ai déjà plusieurs fois expliqué la différence fondamentale de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” avec la proposition de “solution” du “contrat social” de Rousseau, bien que ma Proposition puisse être considérée comme une “réponse” à la même question posée par Rousseau et que je peux reprendre exactement :
Trouver une forme dʼassociation qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même et reste aussi libre quʼauparavant
La différence tient non pas dans la “partie gauche” de l’ “Égale Liberté”, mais avant tout dans sa “partie droite” , à savoir la “Libre Égalité” :
Autrement dit , il n’est demandé à personne, dans ma Proposition, de renoncer à sa “liberté naturelle”, et donc de “s’aliéner avec tous ses droits à toute la communauté” !

Ce que je dis, c’est que tant que des personnes ( pas nécessairement “tous les êtres humains ” ) ne trouveront pas des moyens de construire leur “Égale Liberté” en termes d’institutions communes en effet ( “Loi” , “liberté conventionnelle”, “droit” …) , tout en conservant, dans le même système institutionnel, “juridique” , entre elles la même “Libre Égalité”, qui permet à chacune d’entre elles de gérer par elle-même, pour elle-même, l’articulation entre sa “liberté naturelle” personnelle et la nouvelle “liberté conventionnelle” à construire entre ces personnes “associées”, la “solution juridico-politique” prétendue du contrat social rousseauiste, sera vaine, puisque reposant finalement sur la simple “force” de la “violence collective légale”, à laquelle, comme Rousseau l’imagine facilement, pourra toujours opposer la reprise de sa “liberté naturelle”, ou encore sur l’utopie perpétuellement renaissante et repoussée, d’un supposé “accord universel”a priori de toute personne avec un tel “contrat”.
La “solution rousseauiste” au problème du “contrat social”, ne crée donc que les conditions d’une instabilité continuelle entre la tentation totalitaire ( “aliénation de chacun avec touts ses droits à la communauté” ) et le retour à l’anarchie chaotique de la “guerre de tous contre tous” … Ce que d’ailleurs le spectacle de l’histoire des hommes nous montre en permanence, et dont nous assistons même actuellement à un retour dramatique dans les rapports de force mondiaux, que les institutions du droit international sont impuissantes à réguler.

Il n’y a, pour moi ( et pour toute personne qui choisit de se référer à une analyse similaire du problème ) que la possibilité d’ouvrir le choix de l’ “Égale Liberté”, comme étant un libre choix possible pour une personne humaine réelle, utilisant sa “liberté naturelle“, mais choisissant explicitement et consciemment de s’associer “conventionnellement” avec d’autres personnes, pour autant que ces autres personnes associées fassent elles-mêmes réciproquement, totalement librement ( sur la base de leur propre “liberté naturelle” ), ce “même libre choix” : ce qui constitue la partie “Libre Égalité”, dont la reconnaissance simultanée avec l'” Égale Liberté” définie la “formule” fondatrice globale.

Autrement dit encore : dans le cadre d’un environnement d'”ultralibéralisme” général, rien n’empêche des personnes de décider librement de ne plus chercher à se dominer les unes les autres et d’affirmer et de communiquer publiquement leur choix d’une Égalité fondamentale de statut de “personne libre et égale”, mais “souveraine sur elle-même”, comme elle accepte désormais de considérer que les autres personnes “associées” soient également “souveraines sur elles-mêmes”.
Il faut et il suffit, pour commencer, de renoncer, non pas à la souveraineté sur soi-même, mais à la souveraineté sur d’autres personnes, que cette volonté de souveraineté dominatrice sur d’autres personnes soit individuelle ou exercée à travers un “collectif souverain” du type “État Nation”, ou communauté culturelle historique ou “ethnique”, etc.

Ce à quoi il faut alors renoncer, c’est au postulat prétexte que si “tout le monde” ne veut pas accepter une “Égale Liberté”, alors il est impossible de réaliser une telle “Égale Liberté” entre les personnes en nombre restreint qui choisiraient librement un tel contrat.

Il est possible alors, pour chaque personne qui comprend le problème ( je suppose que Vous le comprenez ) de “commencer” à penser son libre mode de participation à un tel projet.

Il va de soi qu’un tel “nouveau contrat social“, ne peut pas prétendre, comme Rousseau le prétend, que la “solution” de son contrat contient des clauses “partout les mêmes et partout admises … “.

Personne, en se déclarant librement favorable à ce “nouveau contrat social“, ne peut alors se dispenser de réfléchir par lui-même et pour lui-même, à la nature et au degré de sa participation personnelle à cette définition et construction associative “conventionnelle”, car il ne s’agit pas de s’y “donner tout entier”, mai seulement d’y contribuer à sa manière … si on veut et pour autant qu’on veut que d’autres aussi choisissent d’y participer … à leur façon.

Ceux qui ne veulent donner qu’un accord formel, partiel, plus ou moins virtuel à un tel projet, sont libres de ne faire que cela ( et l’ abstention est déjà ici un “moindre mal”, en laissant simplement y travailler ceux qui le veulent .. ), et donc à n’y consacrer qu’une très petite part des ressources de leur “liberté réelle” ( car il faut au moins , pour y réfléchir, prendre un petit temps de réflexion ).
Ceux qui se montrent impatients, doivent simplement se demander ce qu’ils sont personnellement en capacité de faire pour répondre à leur “impatience”, et, par définition même de l’ égale liberté”, ne pas demander que d’autres fassent à leur place un travail auquel ils ne souhaitent pas eux-mêmes participer, si peu que ce soit …

C’est donc Vous qui Voyez …

“Sujet”

Le mot “sujet” fait partie depuis longtemps du “vocabulaire philosophique”. Mais en même temps comme fondamentalement problématique, à cause d’une polysémie liée à différents usages de ce terme dans la langue latine qui a longtemps servi de langue savante commune à l’ “occident chrétien”.
( Il y a notamment une discussion philosophique, approfondie par Étienne Balibar, pour savoir si ce “sujet” – terme de langue française- doit être référé plutôt aux usages du terme latin “subjectum” ou aux usages du terme latin “subjectus” , car cette confusion entraîne toutes sortes d’ambiguïtés dans les usages philosophiques, mais aussi politiques, juridiques, psychologiques, etc. du mot français “sujet”.

S’il est donc possible d’attester différents usages philosophiques anciens de ce terme, ceux qui vont nous intéresser plus particulièrement se réfèrent à la question de la “philosophie moderne”, et notamment la façon dont des “philosophies du sujet” se sont constituées et ont pu ensuite être contestées , critiquées, ou “déconstruites” de différentes façons.

Une façon d’entrer dans une référence philosophique relativement récente, au “sujet” du terme “sujet”, est une fameuse “question” posée à l’ensemble de ses collègues philosophes, par Jean-Luc Nancy, et dont ce n’est pas le moindre effet que de se présenter comme un “sujet” … de dissertation.

“Qui vient après le sujet ?”


Parmi les “réponses” à cette question, on trouvera notamment celle d’Étienne Balibar : “Réponse à la question de Jean-Luc Nancy : Qui vient après le sujet ?

Le “sujet” des “philosophies du sujet” est donc supposé être une construction philosophique typique de la philosophie occidentale moderne entre le 17ème et le 19ème siècle, mais dont ensuite rapidement, toutes sortes de critiques philosophiques ou externes à la philosophie ont procédé à la “déconstruction”, en particulier à partir, dès le 19ème siècle, des “philosophies du soupçon”
( La triade Marx, Nietzsche, Freud ), puis au 20ème siècle, du développement des “sciences humaines” et notamment d’un paradigme particulier , au milieu du 20ème siècle autour du “structuralisme”, considéré alors comme signant la “mort de l’Homme”, et plus particulièrement la “mort du sujet” , dans la mesure où les processus et systèmes “structuraux” supposés alors être “explicatifs” de l’essentiel des phénomènes humains, étaient des “processus sans sujet” .

En-dehors de ces références philosophiques classiques à l’usage du mot “sujet”, est-ce que ma Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité, suppose un usage technique particulier de ce terme ? Pas immédiatement, dans la mesure où j’ai choisi d’utiliser plutôt un autre terme partiellement concurrent, à savoir le mot “personne”, en particulier dans les expressions “personne libre et égale” ( qui se retrouve par ailleurs aussi dans le vocabulaire de John Rawls), ou encore de “personne souveraine sur elle-même” , et dont l’expression plus complète pourrait être “personne souveraine sur elle-même, libre et égale … à toute autre personne souveraine sur elle-même”.
S’agit-il du même concept philosophique approximatif que celui de “sujet” ?
Sans doute pas, mais l’usage que je fais du mot “personne”, n’est pas non plus à confondre avec d’autres usages philosophiques traditionnels du terme de “personne” ( en particulier dans des mouvements qu’on a pu appeler à une certaine époque “personnalismes” ).

Mon usage du terme composé de “personne libre et égale” , est significatif d’une problématique en partie commune avec les questions de “philosophie politique” ou encore de “philosophie morale” ou de “philosophie du droit”.

Elle entre aussi en résonance particulière avec les usages actuels de la notion juridique d’ “autonomie personnelle” .

ELLE est par définition “transnationale”

Le lien contractuel de la Proposition et du Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition un lien formELLEment constitué par la libre volonté de “personnes libres et égales” qui, certes, dans leurs réalités incarnées actuelles habitent de façon très diverses leurs propres “mondes” et peuvent par conséquent plus ou moins facilement établir une liaison efficiente entre le lien formELLEment “universalisable” de l’ Égale Liberté Libre Égalité, et les conditions réelles immédiates de leurs vies et de leurs vécus respectifs, texture complexe de contraintes et de ressources, que chaque personne humaine peut prendre pour son “identité naturelle”.
L’insistance que nous mettons sur la “nouveauté” de la “Loi Morale Nouvelle” que nous exprimons dans le raccourci germinal de la Proposition “ELLE”, ne cherche pas à faire disparaître les disparités des “identités” ,réelles, imaginaires ou symboliques , dont chaque personne peut se sentir plus ou moins “investie” ou “membre”, ou redevable d’un minimum de loyauté d’ “appartenance originaire”.
Il est donc particulièrement utile de se poser la question de cette plus ou moins grande facilité ou difficulté à se retrouver “en personne” dans un type de lien aussi “formel” que celui de la proposition projective d’ “Égale Liberté Libre Égalité”.

Le problème n’est pas nouveau, et il oppose depuis longtemps les partisans d’un “universalisme” ( souvent considéré comme “humaniste” ) à des “communautaristes” divers , dont notamment ceux qui confèrent au “lien national” , même supposé uniquement “politique” , une légitimité supérieure à l’ “universalisme humaniste”.

Pour relancer une telle réflexion, nous pouvons par exemple nous référer au texte très intéressant de Smaïn Laacher publié sur le site de la Fondation Jean Jaurès “L’importance du lien national“.
Nous pouvons, à partir de ses remarques, explorer plus précisément, en quoi la nouvelle forme d’ “universalisation possible” proposée par le Projet “ELLE” ( ou projetée par la Proposition “ELLE” … ) peut constituer un libre “dépassement” personnel de toutes les contraintes d’ attachements “identitaires” auxquels la personne peut cependant continuer à accorder ses “préférences esthétiques” nostalgiques.

Autrement dit, pour nous, chaque “personne libre et égale” peut transporter avec elle-même son “foyer” tel que Smaïn Laacher le propose comme “croisement d’une verticale et d’une horizontale” , donc comme une sorte de “référentiel géométrique symbolique” , mais que nous ne considérons plus comme “centre du monde”, pas plus que notre minuscule “planète Terre” n’a à être considérée obligatoirement comme “centre de l’univers” depuis au moins la “révolution copernicienne” …