En quoi “Mes Moires” seraient-elles différentes des “Mémoires” que chacun peut mobiliser, parce qu’en fin de compte leurs traces matérielles sont en principes accessibles de bien des façons différentes.
Le même “jeu de mots d’esprit” entre “Mémoire” et “Mes Moires” a sans doute été produit et reproduit dans de nombreuses “mémoires” francophones.
Car chacun peut facilement trouver l’analogie de la mémoire – du moins de la “mémoire biographique”, avec le “fil de la vie” que les Trois Moires” se chargent de filer, d’enrouler puis de couper …
Parmi les nombreuses représentations des “Trois Moires”, il y en a une qui fait décidément partie de “Mes Moires à Moi” …
C’est la partie inférieure de “A golden thread” de Strudwick :
https://media.tate.org.uk/art/images/work/N/N01/N01625_9.jpg
Sans doute s’agit-il de comprendre l’interfaçage complexe entre les processus conscients centrés sur le vécu des rapports immédiats de la subjectivité avec son “monde” environnant présent ,”ici et maintenant”, et d’autre part le filage et le tissage des liens complexes qui se “trament” dans l’obscurité de la réalité inconsciente des innombrables mémoires dynamiques qui nous constituent et nous traversent .
Certaines de ces mémoires ont davantage d’aspects et de fonctions de communications intersubjectives plus ou moins universalisables ( cf par exemple les compétences linguistiques ), alors que d’autres servent essentiellement à auto-entretenir l’auto-organisation de l’ “identité personnelle” et ont par conséquent un aspect idiosyncrasique et une valorisation purement “subjective personnelle”, dont l’intérêt pour les “autres personnes” sera très aléatoire, et purement soumis aux coïncidences partielles de tel ou tel “brin” de la “guirlande éternelle” ( allusion référentielle partiellement communicable à “Gödel Escher Bach” … ).
Ainsi les “mémoires biographiques” dont chaque personne se reconstruit en permanence le “récit” …