En quoi « Mes Moires » seraient-elles différentes des « Mémoires » que chacun peut mobiliser, parce qu’en fin de compte leurs traces matérielles sont en principes accessibles de bien des façons différentes.
Le même « jeu de mots d’esprit » entre « Mémoire » et « Mes Moires » a sans doute été produit et reproduit dans de nombreuses « mémoires » francophones.
Car chacun peut facilement trouver l’analogie de la mémoire – du moins de la « mémoire biographique », avec le « fil de la vie » que les Trois Moires » se chargent de filer, d’enrouler puis de couper …
Parmi les nombreuses représentations des « Trois Moires », il y en a une qui fait décidément partie de « Mes Moires à Moi » …
C’est la partie inférieure de « A golden thread » de Strudwick :
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Sans doute s’agit-il de comprendre l’interfaçage complexe entre les processus conscients centrés sur le vécu des rapports immédiats de la subjectivité avec son « monde » environnant présent , »ici et maintenant », et d’autre part le filage et le tissage des liens complexes qui se « trament » dans l’obscurité de la réalité inconsciente des innombrables mémoires dynamiques qui nous constituent et nous traversent .
Certaines de ces mémoires ont davantage d’aspects et de fonctions de communications intersubjectives plus ou moins universalisables ( cf par exemple les compétences linguistiques ), alors que d’autres servent essentiellement à auto-entretenir l’auto-organisation de l’ « identité personnelle » et ont par conséquent un aspect idiosyncrasique et une valorisation purement « subjective personnelle », dont l’intérêt pour les « autres personnes » sera très aléatoire, et purement soumis aux coïncidences partielles de tel ou tel « brin » de la « guirlande éternelle » ( allusion référentielle partiellement communicable à « Gödel Escher Bach » … ).
Ainsi les « mémoires biographiques » dont chaque personne se reconstruit en permanence le « récit » …