Il n’est ni nécessaire ni obligatoire de choisir entre la “liberté” et l’ “égalité”

Un article de Philomag cherche à traiter la question à la manière d’une dissertation pour le bac … :

“Faut-il choisir entre égalité et liberté ,”

L’autrice ( ou auteure … ) en est Aïda N’Diaye
Et elle rédige ainsi sa “conclusion” :

Il ne faut pas choisir entre égalité et liberté, mais on ne peut se contenter de les poser comme des principes formels, la liberté risquant alors de générer d’importantes inégalités. Il faut donc privilégier l’égalité pour réconcilier égalité et liberté.

Le lecteur de notre site comprendra aisément que je ( Armand Stroh ) ne peux pas être d’accord avec cette “conclusion”, si elle se voulait “universalisable” , puisque toute ma propre proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” vise précisément à poser d’une nouvelle façon une liaison indissoluble ( pour les personnes qui font ce libre choix … ) entre leur “Liberté” ET leur “Égalité”, où il n’y a pas ou plus à “choisir” préférentiellement la “liberté” ou l’ “égalité” comme valeur plus fondamentale l’une que l’autre.

Mais si on veut “réconcilier égalité et liberté” comme le dit la conclusion d’ Aïda N’Diaye, pour beaucoup des républicains français classiques, commentateurs de la devise nationale “Liberté, Égalité, Fraternité”, c’est précisément la “Fraternité” qui se prétend capable de réconcilier les deux autres …
Étrangement, si Aïda N’Diaye cite bien la “devise républicaine” , elle n’essaye d’ aucune façon de voir dans son plan de dissertation quel pourrait bien être le rôle de la “Fraternité” dans ce jeu entre Liberté et Égalité.

On voir bien qu’ elle est pressée de redonner la prééminence à l’ Égalité, et que c’est bien pour “jouer le jeu” de la dissertation qu’elle accepte de prendre en compte un moment la prééminence possible de la “Liberté” …

Certes, chaque “philosophe” ou “professeur de philosophie”, comme n’importe quelle personne réfléchissante, sait que son point de vue philosophique personnel, n’est pas, loin s’en faut, ni nécessairement, ni obligatoirement partagé par les autres “philosophes”, et que même la “liberté de philosopher” comme la liberté de pensée en général, présuppose la possibilité d’avoir de tels points de vue différents, que l’acceptation de “philosopher”, c’est à dire d'”entendre” d’autres arguments que les siens propres, ne signifie en aucun cas renoncer à l’ autonomie de sa propre pensée … au contraire.

Au moins en ce sens donc, de l’acceptation de la liberté de philosopher, les “philosophes” se reconnaissent mutuellement une “Égale Liberté” d’intervention dans l’espace général de la discussion, et où chacun garde bien pour lui-même l’éminente dignité de sa propre liberté de penser … quoiqu’en pensent les autres du point de vue de leur propre liberté de pensée.

C’est toujours un étonnement pour moi, de constater que si peu de philosophes utilisent le simple constat “pragmatique” ou “performatif” de leur propre liberté de pensée en acte comme exemple au moins introductif au problème général des rapports entre “Liberté” et “Égalité” .
( Certes un certain nombre d’ entre eux , comme Marcel Conche, ou Habermas, etc., essayent de tirer de l’ exemple de la pratique du dialogue ou de la conversation philosophique, l’idée générale qu’un tel contrat d’ “égale liberté” est au moins possible entre eux puisque, de facto”, c’est cela même qu’ils doivent mettre en œuvre a minima, pour ne pas se contenter , soit de se battre entre eux, soit de rester chacun dans sa sphère propre d’ “incommunicabilité” … )
Cependant, c’est souvent, dans ce cas, au-delà de la simple possibilité du contrat d’ “égale liberté de pensée” évoqué par la conversation philosophique ou “dialogique” , une volonté à nouveau d’en tirer un “devoir général” voire d’une obligation universelle … qui contredit alors la liberté personnelle initialement constatée et prise en exemple, d’une telle commune “égale liberté” … librement consentie .
Décidément, renoncer à passer du “possible” à l’ “obligatoire” est une libre initiative difficile à tenir …

De facto et De jure

Notre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité suppose une fondamentale “autonomie de la volonté” des “personnes” qui choisissent d’adhérer à cette Proposition, puisqu’il s’agit, par définition de cette proposition ELLE-MEME, d’un type de contrat à la fois strictement égalitaire et librement accepté par chaque personne qui Y souscrit. Si ces deux conditions d’Égalité et de Liberté de l’adhésion ne sont pas respectées, le “contrat” en question est nul.

Nous avons déjà largement vu que cela entraînait logiquement qu’il était hors de question d’imposer ou d’obliger des personnes à se “soumettre” à un tel contrat.

Cela différencie notre Proposition, non seulement de tous les contrats sociaux supposés imposés à leurs membres par une “collectivité sociale” ou une “autorité sociale” préexistante, mais aussi de tous les habituels “fondements des droits humains” considérés comme “fondés en nature” ( “droit naturel” ), quel que soit ici le sens donné au mot “nature” ( “nature humaine” spécifique par exemple ).

Si on demande “de quel droit” la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité” justifie-t- ELLE l’extension possible de sa propre proposition ?
La réponse formELLE est simple : de son propre droit auto-proposé.
La conséquence immédiate en est que personne ( aucune “personne libre et égale” telle que nous l’ entendons ici ) ne peut bien évidemment être soumis a priori à une telle “Loi Morale Nouvelle” sans son stricte et libre accord ou “consentement”. C’est même cette absence totale de coercition ou d’obligation a priori, que nous avons tenu à inscrire dans l’énoncé formel lui-même, à savoir comme “Libre Égalité“, en complément de l’ “Égale Liberté“.

Autrement dit, à la différence à la fois des “lois morales” habituelles ( y compris l’impératif catégorique kantien évidemment ), et des “fondements du droit” à prétention “universelle” qui prétendent inclure de force “par nature” tous les “êtres humains” sous le règne de leur législation … sans leur demander leur avis, notre proposition “ELLE” ne vaut que par et pour les “êtres humains” ( ou d’autres organismes physiques qui en seraient effectivement CAPABLES ), qui font le libre choix conscient d’ Y adhérer.

Notre Proposition vise précisément à proposer l’institution d’un nouveau type de “droit” et de “fondement de ce droit” précisément dans l’autonomie radicale de cette “auto-fondation” de sa propre valeur “morale”.

Cela ne veut pas dire évidemment que nous prétendons écarter désormais la légitimité en général de toutes les “lois morales”, et encore moins de tous les systèmes juridiques positifs existants, puisque précisément nous laissons, par définition, la Liberté d’en décider pour elle-même à chaque personne :
Nous conservons donc, évidemment, pour “tous les êtres humains” en général, les acquis juridiques de l’ “universalisme des droits humains”, et donc les protections effectives de ces droits qui devraient en résulter dans la réalité, et dont les différents États de droit, notamment signataires de la Charte des Nations Unies, de la DUDH et des différents Pactes et textes juridiques internationaux qui en découlent, sont censés garantir l’application effective.

Nous les conservons bien sûr, par prudence, principe de précaution, comme un “moindre mal”, ou comme façon d’éviter des injustices encore plus grandes si ces institutions politiques et juridiques actuelles étaient défaillantes.

C’est sur le terrain de la réflexion, pour toutes les personnes qui le souhaitent, que nous formulons cette proposition, car nous sommes en revanche persuadés que la fragilité des institutions politiques et juridiques humaines actuelles sera de plus en plus mise en évidence par l’insuffisance de leur “justification”auprès d’un nombre croissant de personnes, et par l’incapacité grandissante des supposés “pouvoirs” à en garantir la protection égale à “tous les êtres humains” …

C’est donc aux “personnes libres et égales” qui se conçoivent elles-mêmes comme telles que nous nous adressons en priorité, et auxquelles nous disons qu’il est possible d’avancer sur le terrain de l’égalité des droits et libertés fondamentales, sans que “tout le monde”, ni même une “majorité démocratique” soit d’accord pour un tel progrès, parce qu’il faut et il suffit de l’ accord libre et égal de chaque personne qui le souhaite pour définir formellement une telle “loi morale nouvelle”, qui , pour commencer, n’a besoin que des personnes en question pour constituer le noyau ou germe initial d’une telle transformation.

Notre “texte” n’est donc qu’une initiative personnelle en ce sens et qui cherche donc à renforcer une “connectivité” suffisamment forte entre des initiatives personnelles similaires, même si elles ne s’expriment pas exactement avec les mêmes formes d’expression.

* * *

Pourquoi “De jure” et “De facto” ?

Le “De jure” ( de la Proposition “ELLE” ) dont il est désormais question ici , est formellement “auto-fondé”, c’est précisément cet aspect “auto-fondé” qui définit la différence du “de jure” qu’il institue avec toutes sortes de “réalités effectives” , qui forment un “de facto” lié au “fait” que le “réel” en général n’attend pas d’avoir le “droit d’exister” pour “être ce qu’il est” …
Qu’il s’agisse de la réalité physique de l’ univers dans toute la complexité de ses productions et organisations, ou des fragiles effets de surface que la “culture humaine” a pu organiser consciemment et volontairement au niveau de son organisation psychologique, sociale,culturelle, politique, économique, etc.
Même l’ “anthropocène” n’est qu’une pellicule très mince sur une petite planète parmi des milliards de galaxies …

Le “De jure” n’est donc, “de facto”, qu’une production de “roseau fragile”, mais “c’est un roseau pensant” , dont l’autonomie auto-posée ne cessera de hanter désormais les boucles complexes enchevêtrés de l’auto-organisation inconsciente du réel.






La “personne souveraine, libre et égale” dont nous parlons n’a rien à voir avec les délires complotistes qui se répandent actuellement.

Une récente émission de France 2 ( Enquête de l’ Oeil du 20 heures ) a été consacrée à un type de mouvement, intitulé “One Nation”, qui fait partie de la grande mouvance complotiste ( appelée “complosphère” par certains ), dont le moins qu’on puisse dire , est qu’elle se situe dans une direction totalement opposée aux idéaux que nous défendons ici, qui sont au contraire ceux d’un approfondissement libre et volontaire de la référence à une forme d’ “universalisme humaniste” élargissant la sphère des “droits humains”, dont évidemment par exemple, le droit de choisir (“pro-choice” ), dans tous les domaines de la vie personnelle :
( Droit à l avortement, droit à la sexualité et à la définition du “genre” et au mode de reproduction de son choix, droit de décider de sa propre mort, etc. )

A coup sûr, les idées que nous défendons ici sous l’expression “Loi Morale Nouvelle” , comme proposition d'”Égale Liberté Libre Égalité“, seraient considérées par les complotistes de cette mouvance comme l’exemple même de ce qu’ils combattent sous l’expression “élite pédophile“, ou plus anciennement de “complot judéo-maçonnique“, ou du “nouvel ordre mondial“, précisément parce que nous défendons une reprise à la racine philosophique du “fondement” des idéaux de la “Raison des Lumières”, mais en considérant cette référence, non plus dans une prétendue universalité a priori d’un “droit naturel” ou d’une loi morale transcendantale, mais comme l’effet d’un libre accord d’un certain nombre de personnes pour se reconnaître réciproquement, mutuellement, un tel noyau idéal de droits et libertés égaux.

Le problème est que de nombreuses mouvances complotistes, en particulier situées à l’extrême droite, utilisent, comme le font d’ailleurs aussi les stratégies politiques de la “droite extrême”, et des mouvements intégristes , les termes mêmes ( “liberté”, “égalité”, “fraternité”, “laïcité”, etc. ) appartenant au départ à l’émancipation politique des Lumières, de la Révolution Française, de l’ “universalisme humaniste”, etc. pour les détourner à leur profit, c’est à dire au profit de toutes sortes d’autres “valeurs” idéologiques, qui sont en fait celles du conservatisme traditionaliste anti-lumières, anti-émancipation, anti-humaniste, et qui, à l’instar des intégrismes religieux, essayent de profiter de la “liberté de conscience et d’expression” pour exposer “librement” leurs positions en réalité expressément anti-libérales, et totalement opposées à l’émancipation des libertés et de l’autonomie individuelle des personnes.

La question qui se pose donc de plus en plus, est de savoir si, pour éviter la prolifération et l’extension de ces mouvements qui vont jusqu’à prôner maintenant le “séparatisme” en affirmant leur opposition aux valeurs de l’universalisme humaniste républicain, nous pouvons continuer à seulement prétendre nous appuyer sur un principe d’ “unité nationale” ( “république une et indivisible”, lois sur le “séparatisme”, etc. ) pour empêcher leur extension.

Ou si, à partir du moment où un “consensus raisonnable” n’est plus possible avec de telles idéologies réactionnaires, il ne vaut pas mieux prendre acte de la “séparation” et refonder aux différents niveaux de “constitution politique” ( droit international, européen, droits constitutionnels nationaux ), un réel libre accord contractuel des personnes dans la forme de “citoyenneté” de leur choix.

Nous voyons d’ailleurs dans l’actualité de la remise en question du droit à l’ avortement aux États-Unis, comment concrètement la question de la liberté du choix de vivre selon une législation commune est reposée, et où la “radicalisation” d’une majorité de membres de la “Cour Suprême” , repose la question fondamentale des niveaux où le contrat social et juridique peut se “constituer” …

Nous y assistons aussi à la multiplication d’initiatives des États américains avec une majorité pro-choice pour accueillir ou aider les femmes qui seraient contraintes économiquement à rester dans un des Etats qui choisirait d’interdire ou de limiter fortement le droit à l’ avortement.

Tout ceci montre que les structures politico-juridiques existant dans les “États de droit” actuels , ne sont plus adaptées pour répondre à la diversité et au pluralisme des références idéologiques et culturelles présentes sur le territoire de ces États.
Nous assistons alors soit au durcissement de positions traditionnalistes qui veulent s’emparer du pouvoir politique légal pour imposer leur “unité nationale” … ou au risque de plus en plus grand de l’exaspération de toutes sortes d’oppositions internes pouvant à nouveau déboucher sur de vraies “guerres civiles” …

Nous proposons bien sûr de “sortir par le haut” de ces dilemmes :
Mais seules les personnes qui acceptent librement de se reconnaître mutuellement une Égale Liberté de choisir de vivre selon leurs propres normes individuelles, peuvent dans l’avenir avoir une chance de construire un tel nouveau “contrat social” qui ne soit pas, ni imposé par une contrainte collective autoritaire, ni seulement localement “acquis” par les rapports de force et d’intérêts immédiats contingents entre les individus ou les groupes en présence.

Cette question se pose bien sûr à chacun au niveau élémentaire de sa vie personnelle dans un “environnement” donné, jusqu’au niveau d’une “gouvernance planétaire”, dont on voit bien qu’elle ne peut plus “en même temps” prétendre se fonder sur une “Déclaration Universelle des Droits Humains” en termes de droits et libertés fondamentales et prétendre imposer par la force cette façon de penser à toutes sortes de collectifs humains réels qui n’en ont guère le souci …
C’est donc effectivement aux “personnes libres et égales”, de se constituer en une nouvelle forme de “communauté mondiale”, qui devra en effet dépasser les actuelles “souverainetés” des États- Nations ou des “peuples” , en proposant à chaque personne de pouvoir en devenir “citoyen du monde”, mais en ne cherchant à forcer personne à y participer, et surtout en ne se transformant pas ELLE-MEME en communauté totalitaire close de type “sectaire”!

Ce n’est donc pas non plus en proposant, à la manière de mouvements à dérive sectaire, comme “One Nation”, aux futurs “citoyens du monde” d’une telle communauté des “personnes souveraines libres et égales”, de couper brutalement toutes leurs anciennes références juridiques ou culturelles, que “NouS” pourrons participer à la construction de cet édifice nouveau.

Mais bien en laissant chaque futur “citoyen du monde” libre de sa forme de “transition” entre ses attachements ou appartenances actuelles, juridico-politiques ou culturelles, ou même économiques, et les nouvelles interactions “libres et égales” à explorer et à créer, dans toute la différenciation adaptative concrète à laquelle le principe de Liberté et d’autonomie personnelle invite, tout en maintenant le critère de l’équivalence de ces cheminements divers en terme de d’ “Égale Liberté” de ceux qui y cheminent.





“ELLE” : Un MEME contrat moral

La Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” constitue, pour les personnes qui adhèrent ( par définition librement ) à cette proposition, plus qu’une simple “proposition”.

Adhérer à cette proposition signifie en faire pour soi-même une formule suffisamment signifiante pour devenir son propre libre idéal de valeur régulatrice à suivre , et accepter en même temps qu’un grand nombre de “personnes” pourraient suivre ce MÊME idéal sans contradiction, mais que rien ne peut prétendre en faire un “devoir” ou une quelconque “normativité originaire” ( expression de François Galichet”)

L’extension possible de cet Idéal Commun ( le PIC : Projet Idéal Commun” ) à une multiplicité indéfinie de “personnes” ne se limite pas à l’appartenance de ces “personnes” à une espèce biologique particulière, en l’occurrence aux “êtres humains”, mais ouvre un projet universalisable à toute autre forme d'”être raisonnable” dans l’ Univers.
( j’ ai proposé aussi d’appeler cette multitude possible : le “P.E.U.P.L.E.“)


Mais cette extension possible ne peut exercer aucune contrainte ni obligation a priori pour ces personnes en général ( qui en langage kantien sont appelées “êtres raisonnables” ) , ni pour des “personnes humaines” en particulier.

Elle n’aura de “valeur” ( valeur dite “morale” ) que pour et par les personnes qui en adoptent librement l’énoncé ou le recréent à leur manière. La façon dont elles cherchent à traduire cet énoncé commun en termes de formes et de contenus de pensées, d’expression ou d’actes, de façon personnelle est donc a priori extrêmement variée.
Mais toutes ces façons “personnelles” d’interpréter un tel Projet Idéal Commun doivent être suffisamment compatibles les unes avec les autres , pour que chaque personne puisse considérer qu’en mettant “en œuvre” cette formulation idéale commune, elle ne contraint ni n’oblige aucune autre à “faire” comme elle, dans la réalisation singulière ou “propre” de chacune de ces mises en œuvre personnelles.

Nous voyons ici, à la fois la proximité de notre problématique avec la problématique “critique” kantienne, mais aussi une divergence librement et volontairement assumée : l’ “universalisation possible“, que nous proposons également comme critère de la “moralité nouvelle” , n’est pas un “universel a priori” au sens où cette “forme universelle” s’imposerait dans sa pure forme de “légalité” à “tous les êtres rationnels et raisonnables”, ce qui est le point de vue kantien ( et plus largement de beaucoup de formes d’ “humanisme universaliste”), avec notamment comme effet l’apparition de la notion de “devoir” ou encore d’ “impératif catégorique”, comme chez Kant.
( Remarque : Kant lui-même considère d’une certaine façon que les idées de “liberté” et de “loi morale” sont équivalentes …, mais réserve cette équivalence à une forme d’ “élite” de “saints” . Mais c’est bien parce que finalement, il soumet la liberté à une “loi morale” dont il imagine l’ “universalité” sur le modèle extérieur des “lois de la nature”et de la physique newtonienne qui vient de montrer son succès )

Si une “forme pure de la moralité” doit POUVOIR apparaître dans une telle recherche “critique”, c’est d’abord sous la forme de la LIBERTÉ, et donc dans l’ “autonomie de la volonté“, où cette “LIBERTÉ MÊME” devient la “MÊME LIBERTÉ” , pour et par l’ “autonomie de la volonté” des personnes ou “êtres raisonnables” qui se pensent et se veulent effectivement comme des “volontés autonomes”, c’est à dire capables ( “POUVANT” et non pas “DEVANT” a priori ) de faire un tel libre choix, mais précisément, non pas “impérativement” ou “par devoir“, mais uniquement d’abord “conditionnellement” : sous la condition de leur propre libre adhésion à une telle “loi morale”, qui ne peut, – par la libre définition que je pose – se réaliser qu’en étant simultanément “Égale Liberté et Libre Égalité” : le type de “légalité morale” ne pouvant alors être que la résultante d’un libre choix d’adhésion, qui PEUT certes être a posteriori partagé par beaucoup, mais qui ne saurait, sans contradiction avec l’ idée même de Liberté, s’imposer “universellement a priori“.

Notre position est donc très claire : quelque chose comme la “pureté de la loi morale kantienne”, n’est précisément formulable que sous l’expresse condition de la liberté de sa formulation. A cause bien sûr du rôle absolument décisif joué par la liberté même de chaque personne, c’est-à-dire de l’ “autonomie personnelle” irréductiblement liée à une telle formulation, même si et surtout si elle se veut “universalisable“, sous condition de cette liberté même, à la fois comme libre principe de “loi personnelle”, et comme étant, à cause du respect de cette autonomie même, potentiellement universalisable.

La “moralité nouvelle” ( notre “Loi Morale Nouvelle” ) se signale donc par le critère d’une universalisation possible ( à tout “être raisonnable” dans l’univers physique qui en ferait le libre choix “personnel” ) mais qui n’implique aucune extériorité ou “hétéronomie” d’un tel libre accord, qui ferait apparaître cette “loi ” comme s’imposant “à tous”, en excluant ainsi un libre choix individuel dont pourtant elle prétend énoncer la possibilité universelle.

Chaque personne entre ainsi dans une forme de “contrat moral” ( “moral”, précisément parce qu’ “également libre” ), avec toute autre personne qui pose cette même libre adhésion.
Et elle sait par conséquent, qu’elle ne peut pas, dans ce cadre ( de “Loi Morale Nouvelle” ) , attendre des autres personnes de soumission particulière à ses propres goûts particuliers, à ses propres caractéristiques empiriques ou pragmatiques particulières, mais qu’elle ne peut attendre de “compréhension fraternelle” ou de “coopération fraternelle” d’autres personnes que dans la mesure où elle est elle-même prête à en “consentir” réciproquement l’accord possible.

La question de l’ “harmonisation” et de la compatibilité possible de toutes ces caractéristiques personnelles diverses est donc immédiatement posée à chaque personne réelle qui entre dans ce “contrat moral” , et notamment celle de savoir jusqu’où chaque personne, entrant librement dans ce contrat, considère qu’il s’ agit seulement d’une “belle idée”, d’un “idéal utopique” dont la formulation, comme le “Fais ce que voudras” de Thélème, peut bien planer “librement” au-dessus de toutes les personnes ainsi virtuELLEment “associées”, mais sans être traduit dans une quelconque “réalité concrète”.
Bien sûr, Kant était conscient du “cercle logique” dans lequel il plaçait sa conception d’une “légalité morale universelle a priori”.

Mais chacune de ces personnes est libre aussi de se demander jusqu’où elle est prête elle-même à entrer dans un questionnement plus “concret” d’une quelconque “réalisabilité effective“, en un tissu de liens psychologiques, sociaux, culturels, associatifs, politiques, juridiques, économiques, etc. avec d’autres personnes, dans des configurations réelles, matérialisées, actuelles et “situées”, certes éventuellement très différentes les unes des autres et en perpétuelle évolution, mais toutes cependant animées d’un même esprit d’acceptation de la liberté de ces différences.

En prenant en compte la diversité des incarnations actuelles effectives dans lesquelles chaque personne se trouve effectivement physiquement constituée, en particulier comme organisme biologique “humain” avec ses caractéristiques propres dont l’appartenance à une même espèce “homo sapiens” ne permet précisément de tirer a priori aucune “obligation morale” ni aucun “droit naturel” définissant a priori comment effectuer la “traduction” de l’Idéal supposé commun en termes de “réalisation effective” .

Remarque : Si nous proposons une “Loi Morale Nouvelle” en tant que “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité“, c’est bien sûr par ce que “NouS” posons d’abord, librement ( chacun à titre personnel ), qu’il n’existe aucune autre “Loi Morale” , ni aucun “ordre” transcendant” ou “transcendantal” , qui puisse nous “obliger a priori” , sans que nous Y ayons personnellement donné notre libre accord ou libre consentement.
Que le “Réel”, ou la “nature” comme “physique” nous impose ses contraintes de fait, de “gré ou de force”, cela “va de soi” : pour autant cependant que ce “Réel”, également de fait, se plie à ses propres “lois”, s’il y en a ( … que par conséquent nous pouvons finir par connaître “scientifiquement” … et utiliser pour en contrôler “techniquement” en retour les incarnations “factuelles” ).

Et de même pour toutes les organisations politiques, sociales ou culturelles instituées, dont l’existence de fait, empiriquement constatable, ne constitue en rien une “obligation” ou un “devoir” a priori, mais ne peuvent le devenir pour certaines personnes que sous l’expresse condition de leur libre adhésion.

Mais précisément, toute notre “philosophie” ici, est de dire que le “fait” ( “de facto” ) du “Réel” n’implique aucun “droit” ( “de jure” ) de ce même “Réel”.
Le “droit au droit” institué par l’ “Égale Liberté Libre Égalité” est par définition “autonome” et “souverain” au sens fort, par rapport à toute autre affirmation d'”autonomie” et de “souveraineté” collectives ou individuelles qui prétendraient se fonder sur la seule “force du réel” ou “réalité de la force”.

La conception donc que nous nous faisons de notre “Loi Morale Nouvelle” , est précisément telle qu’ELLE déclare ne fonder son propre “droit” ( ce que certains appellent un “droit au droit” ), que sur le caractère potentiellement universalisable à toute “personne” dans l’Univers ( physique) qui s’en réclamera librement et également, c’est à dire en acceptant en retour le contrôle de ce même idéal régulateur dont elle pose librement le “droit” pour elle-même, en pure Égalité avec toute Liberté individuée ( “personnelle”) qui ferait réciproquement de même.

Remarque : Bien des lecteurs objecterons sans doute qu’il n’y a donc dans cette supposée “Loi Morale Nouvelle“, rien de “nouveau” : qu’il ne s’agit que de la reprise de la MÊME IDÉE, déjà depuis longtemps ou même depuis “toujours” énoncée par toutes sortes de penseurs ou philosophes, ou simples personnes réfléchissantes, de la limitation de la liberté des uns par celle des autres sous l’ Autorité commune de la Loi.
Qu’il s’agit donc d’une simple variante du même modèle que, entre autres :
– la “Règle d’Or”
– le Contrat social de Rousseau
– l’ Impératif catégorique de la loi morale kantienne
– l’ article 4 de la Déclaration des Droits de l’ Homme et du Citoyen,
– les principes de Justice de John Rawls,
– la question posée par François Galichet concernant une “normativité originaire” ( voir dans “Mourir délibérément ?” )
etc. etc.

Et donc que cela ne sert strictement à rien de continuer à chercher des variantes de “quelque chose” qui a depuis longtemps, à la fois été énoncé idéalement, et montré son impuissance à réguler quoi que ce soit dans la réalité des rapports humains, entre les individus ou entre les collectifs et les communautés humaines.

Certains, dans la lignée du “marxisme” post-hegelien, vont bien sûr continuer à répéter eux-mêmes que le problème n’est plus depuis longtemps de trouver une “solution idéale” aux problèmes de la vie humaine en société, mais de “passer à l’action”, de “faire” et d’ “agir” , et donc d’ “accéder au pouvoir”, et que c’est la “Révolution en marche d’une Histoire en marche” qui règle les problèmes par le “rapport des forces” en présence …
Bref que la “solution” du problème du “passage de l’ Idéal au Réel” se trouve dans l’ Idéalisation du Réel lui-même, comme “moteur de l’histoire” :
Et que si l’on se demande, parmi toutes les propositions d’usage de la force ou du jeu des “rapports de forces”, laquelle est la “meilleure” , c’est “forcément” la “loi du plus fort” qui est la “meilleure” … celle que l’ “Histoire avec sa grande Hache” aura retenue.

Bref que si l’on veut établir une soumission du “de facto” au “de jure“, il “faut et il suffit” de définir le “de jure” comme étant l’ institutionnalisation du “de facto” … Lequel ? Celui qui aura “de facto” réussi à s’imposer par son “pouvoir”.

Vieille question d’un supposé renversement des questionnements “éthiques” par la “praxis politique” … et le règne du “tout est politique” , qui finit par devenir … “tout est économique”, puis tout n’est que guerre de tous contre tous, et donc “que le meilleur gagne” suppose que le “meilleur” est par définition “celui qui gagne”.

Faudrait-il choisir entre “avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains” et “avoir des mains dans le cambouis” , mais les avoir nécessairement rongées voire écrasées par les contradictions de la “lutte pour la vie” ?

A chacun de voir :

– Pour moi, je sais ce que je veux pour moi et ce que veulent par conséquent aussi d’autres qui peuvent vouloir la même Égale Liberté que celle que je veux, à partir de ma propre libre décision .
– Je ne prétends donc “imposer” à personne, ni même “obliger” personne à suivre ce “même contrat moral” ( d’ “Égale Liberté“) , puisque, par définition je le pose librement comme étant libre ( “Libre Égalité” )

– Quant à VOUS, … c’est VOUS qui voyez .





ELLE et le libertarisme

J’ai déjà expliqué en quoi la position “Egalibertaire et Libregalitaire” développée sur ce site est voisine de celle du “libéralisme égalitaire” de Rawls.
En particulier le versant de l’ “Égale Liberté” utilise la même expression que le premier principe de justice de Rawls.

Cependant, par certains aspects, notamment en ce qui concerne le deuxième versant de notre proposition, à savoir la “Libre Égalité”, il serait possible de rapprocher notre point de vue de celui des “libertariens”, à cause de l’importance fondamentale que nous accordons comme eux à la “Liberté”, conçue en effet d’abord comme liberté individuelle.

Une première approche consisterait à dire que les “Egalibertaires – Libregalitaires” sont des “libertaires”, au sens où ils ne se sentent pas contraints a priori par une conception de “droit naturel humaniste égalitaire”, mais que précisément la valeur qu’ils accordent à leur “égalitarisme” résulte strictement de leur libre choix individuel, d’être et de devenir ainsi des “personnes libres ET égales”.
La différence fondamentale de notre position avec les habituels “libertariens” de la droite “américaine”est bien évidemment que ceux-ci veulent profiter de cette conception de leur liberté individuelle ( conception qu’ils prétendent cependant … “universalisable” ! ), pour ne pas avoir à tenir compte d’un quelconque principe “égalitaire”, notamment en termes de ressources économiques, et pouvoir prétexter de la liberté fondamentale du droit de propriété pour pouvoir augmenter leurs ressources “libertaires” indéfiniment, fusse au détriment des autres, du moment que les échanges économiques sur un marché soient formellement des transactions “volontaires”, physiquement non contraintes.

En revanche les “personnes libres et égales” que NouS NouS proposons mutuELLEment d’être et de devenir, choisissent LIBREMENT, ( tout aussi librement que la liberté “libertarienne” fondamentale ) de se considérer comme des ÉGAUX, non seulement en termes de “libertés formelles”, mais bien aussi en termes de ressources réelles équivalentes ( “économiques” en général, mais aussi de toute sortes d’autres “capitaux” ou “capabilités” au sens d’ Amartya Sen ) , nécessaires pour assurer à chacune des “personnes libres et égales” un accès ( et si possible une croissance progressive ) à toute l’ “Égale Liberté” rendue possible par leur coopération librement et égalitairement construite.

Rien n’empêche en effet des “libertariens” au sens théorique, de choisir librement de mettre en commun de plus en plus de ressources et de coopérer pour une plus grande “Égale Liberté” commune, plutôt que d’être en compétition permanente entre eux et avec tout autre pouvoir pour les ressources fondamentales nécessaires à la croissance d’une telle commune “Égale Liberté”.

C’est précisément cette liberté “libertarienne” du choix possible de l’ “Égalité” que nous appelons “Libre Égalité“. Comme les “libertariens” et les “libéraux” en général, nous pensons en effet , et surtout nous en décidons ainsi pour nous-mêmes, que le contrat social que nous souhaitons doit fondamentalement être basé sur la liberté individuelle de l’adhésion à un tel contrat, et que cette LIBERTÉ individuelle de l’adhésion est très exactement aussi importante que l’ EGALITE contractuelle ou “conventionnelle” qu’elle institue simultanément.

Cette libre décision institue donc une différence entre des “libertariens inégalitaires” ( ou qui ne se préoccupent pas des inégalités notamment économiques et sociales que l’exercice des libertés individuelles peut provoquer) et des “libertariens égalitaires” qui choisissent au contraire de constituer ( librement entre eux … ) un contrat social garantissant simultanément leur “radicale liberté” ET leur “radicale égalité”.

Il est assez facile de comprendre dans ce cas que :
– d’une part notre position est d’une certaine façon encore plus “libertaire” que celle des “libertariens”, en ce qu’elle ne prétend plus prouver ou “argumenter rationnellement” qu’il faudrait adopter une position libertarienne ou une autre position de philosophie politique quelconque, dans le vaste espace des variantes de philosophie politique possibles, puisque en fin de compte nous considérons qu’il s’agit là d’un libre choix philosophique individuel, qui ne présuppose rien d’autre que cette liberté de pensée et de conscience elle-même par laquelle une personne individuelle adhère ou pas, ou plus ou moins à une philosophie, ou invente sa propre philosophie en la proposant au “libre examen public” des autres.
– mais que d’autre part, par le contenu particulier du choix que nous faisons, celui de poser la valeur fondamentale, “pour NouS”, de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” – et d’Y adhérer librement – , nous admettons tout aussi fondamentalement, à cause de cette “Égale Liberté” même, que d’autres personnes puissent faire d’autres choix de philosophie politique et donc constituer et instituer leur propre contrat social de communauté éthique, juridique et politique avec les personnes qui font le même choix qu’elles.
Evidemment, à une condition formELLE ( que “NouS” posons en effet “unilatéralement” pour NouS-MEMES ) : celle que ces autres contrats sociaux, dans toute leur variétés et diversités imaginables, “NouS” laissent tout aussi “librement” ( ??? ) instituer et constituer le “nôtre” ( celui de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” que nous proposons d’établir entre toutes les “personnes libres et égales” qui choisissent librement d’ Y adhérer.

Mais, diront les objecteurs, le problème justement de la “politique” et donc de la “philosophie politique”, n’est pas de décrire la variété des opinions et positions politiques individuelles possibles, ni même de leur assurer en commun un “espace de libre expression” ( encore que … ), mais de constituer “tous ensemble, tous ensemble, … ” une même et indivisible “société politique” !
Ah oui ?! Et laquelle ?! L’ “archipel français” ? l’ “espace civilisationnel européen” ? la “communauté localiste des survivalistes éco-féministes néo-rura.l.e.s pagano-chrétien.ne.s” ? l’ Organisation des “Nations Unies Socialistes Humanistes” ? et pourquoi pas : Les “Citoyens du Monde Solidaires et Fraternels” ? etc. etc. .
J’imagine aisément que votre imagination philosophico-politique de votre utopie personnelle préférée est encore bien plus développée que la mienne ,
et donc que chacun peut déjà chercher à s’assurer de former une telle “société” … avec lui-même et de se donner ainsi sa propre “loi de liberté”.

Pour finir donc cet article à propos de “libertarisme”, plus que jamais, je conclus en disant : “C’est Vous qui Voyez” …

De quel “PEUPLE” parlons-nous ?

Un débat politique toujours actuel se pose concernant la comparaison entre différents sens du mot “Peuple” , car bien évidemment non seulement une “démocratie” ne saurait se confondre avec une “éthnocratie” , mais même la pluralité des sens du “DEMOS” politique pose bien sûr problème .

  1. Un texte sur AOC peut servir d’introduction :
    Fabriques de peuples par Gérard BRAS

De Nuit Debout à Occupy Wall Street, du Printemps Arabe à la Révolution des parapluies à Hong Kong, les mouvements de revendications de la dernière décennie ont fait resurgir le terme de « peuple » dans le discours politique contemporain, dévoilant un large spectre de significations. Derrière l’apparente unité se cachent en réalité trois visages distincts, parfois contradictoires mais toujours inséparables.

Un autre texte de Gérard BRAS, dans AOC du 24 septembre 2024 :
Les peuples contre le peuple
https://aoc.media/opinion/2024/09/24/les-peuples-contre-le-peuple/

2. Le texte de Céline Spector dans AOC à l’occasion du débat sur l’idée d’un “peuple européen” , montre un certain nombre des dimensions de la question :

Une Europe sans peuple ?
Les conditions d’une démocratie européenne

Par Céline Spector

https://aoc.media/analyse/2021/12/27/une-europe-sans-peuple-les-conditions-dune-democratie-europeenne-2/

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J’ai déjà entamé sur ce blog la question de la référence de ce que j’appelle la “loi morale nouvelle” ( ou “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité” ) à la possibilité de la constitution juridico-politique d’un nouveau “contrat social” sur une telle base “éthique” commune aux “personnes libres et égales“.

Remarque : par rapport aux trois “scènes” dont parle Gérard Bras, ma propre proposition de “P.E.U.P.L.E” se joue et déjoue en particulier la deuxième “scène”, celle du “démos politique“, et donc de la question du “pacte social institué”.

J’ai ainsi proposé , dans un jeux de lettres , de définir le “P.E.U.P.L.E.” en question comme acronyme de :

Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales“,
En m’excusant d’avance du “PEU” que les “personnes libres et égales” ( Pour reprendre l’expression de John Rawls ) sont ainsi capables de poser comme leur “PEU” commun …

Mais telle est nécessairement l’ambition “Éternelle Universelle” de ce noyau commun, non pas bien sûr parce qu’ELLE serait totalitairement applicable ou appliquée “toujours et partout” dans une “E.U. topie” , mais précisément parce que sa définition possible est par cette définition même “hors” de tout temps et de tout lieu particuliers qui signeraient son “identité originaire” …

Pas non plus l’absence de tout lieu ou de tout temps possible pour son institution ( “OU – topia ” ), mais POSSIBILITÉ, POTENTIEL, en PUISSANCE et donc en PROJET , de continuer de se mettre en projet et “en marche”, peu importe où et quand les “personnes libres et égales” se donnent ce projet commun, en se définissant elles-mêmes comme “libres et égales” en posant en acte la LIBERTÉ MEME qui sert de “fondement” à leur co-institution ou “constitution” réciproque.

Dans l'”espace” actuel de la planète Terre où homo sapiens organise l’ “anthropocène”, chaque “être humain” PEUT, au niveau de ses capacités cérébrales personnelles, être suffisamment conscient de sa situation dans le monde, ou dans “son monde”, pour y être concrètement confronté à la question de sa “liberté”, et PEUT, du moins en son “for intérieur”, projeter en idée, en rêve ou en idéal, ou en exigence émotionnelle spontanée de “justice”, l’imaginaire social d’une “société de liberté” où sa propre place de personne serait reconnue “comme celle des autres”.
Même si dans le réel des situations humaines diverses, un grand nombre de personnes sont empêchées par leur environnement et leurs conditions de vie de prendre une claire conscience personnelle d’une telle “liberté idéale possible“, nous présupposons ici qu’une telle prise de conscience de cette question est déjà très largement répandue parmi les êtres humains, quelles que soient leurs cultures, leurs systèmes politiques, leurs convictions sur le cadre naturel ou “surnaturel”, le cadre de conception du monde dans lequel une telle question de “liberté idéale possible” peut être légitimement posée à leurs yeux.

Nous ne présupposons en revanche aucune “réponse universelle a priori” que tout être humain donnerait ou devrait donner à une telle question, en termes d’une “loi morale universelle” telle qu’elle a été recherchée notamment par Kant. ( “nécessaire et universelle a priori” par analogie avec les lois de la physique ou les “lois de la Nature” en général ) :

Notre proposition de “Loi Morale Nouvelle” se pose explicitement comme seulement “universalisable” sous condition ( donc sansimpératif catégorique” ( Kant ) ou “normativité originaire” ( F. GALICHET ) ) , c’est à dire PAR et POUR des personnes individuées qui se veulent librement elles-mêmes comme “Libres et Égales”. Ce sont donc ces personnes qui décident elles-mêmes jusqu’à quel point elles veulent participer à la “constitution” d’un tel “P.E.U.P.L.E.” , et qui construisent par conséquent, dans le réel de leurs actions individuelles ou collectives, le système complexe des “frontières” fraternelles / fractales entre le “DEDANS” d’un tel “P.E.U.P.L.E.” et son “DEHORS”, entre le “NouS” et “EuX”.

La question, pour chaque personne qui se pose la question, devient alors celle de savoir si elle se laisse simplement “situer” passivement, entraînée par les flux et les marées de la foule ou de la “multitude” ou d’un quelconque “peuple” ou “collectif” ou “communauté” préalablement existant, ou jusqu’à quel point elle veut au contraire définir par elle-même consciemment et volontairement sa “place” dans ce tissu complexe de “frontières”, en participant par là même à sa “constitution théorique” et à sa “fabrication pratique concrète”.

Pour ma part, en tant que “personne libre et égale” autodéterminée, puisque je me suis moi-même ainsi librement défini, c’est en particulier par ma contribution “philosophique théorique”, par la “proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité” , que j’apporte ma “goutte d’eau” personnelle à ce “Projet Éternel Universalisable des Personnes Libres et Égales” (‘PEUPLE” ) :

Les pratiques concrètes effectives de l’individu “Armand Stroh” ( individu “mâle”, “blanc”, “OKboomer”, d'”origine” alsacienne, française, européenne, etc. , né le 29 septembre 1948 à Strasbourg ) , ne sont alors effectivement que très partiellement “explicables” par sa référence théorique idéalisée à sa propre “Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité” .

Quant à Vous, c’est Vous qui voyez …

ETHER-N-ELLE

Est-il possible d'”implémenter” , une partie importante du “nouveau” contrat éthico-politico-juridique que nous proposons sous la formule “Égale Liberté Libre Égalité” dans une forme informatisable du type “blockchain” dans un réseau de “contrats intelligents” , passés entre des personnes physiques conscientes individuelles, de façon à assurer le progrès possible de ce contrat symbolique commun en l’appuyant sur des ressources physiques effectives, sans avoir besoin d’une “autorité centrale” garantissant l’authenticité des “contrats” partiels passés, mais seulement de la participation de ces personnes à des “chaînes de blocs” , dont la fiabilité repose sur la fiabilité formelle des algorithmes de “blockchain” .

Bien évidemment, c’est alors aux personnes conscientes individu-elle-s de savoir jusqu’à quel point, dans la représentation personnelle qu’elles se font de leur “Loi Morale Nouvelle” commune, elles Veulent Vraiment abonder par leur participation contractuelle au développement non seulement imaginaire et “utopique” d’une telle “Égale Liberté Libre Égalité”, mais bien d’une “réalisation” progressive, mais effective de cette nouvelle forme de “connectivité” interpersonnelle.

Remarque : La définition même de ce nouveau contrat “éthico-politico-juridique” institue un lien très spécial entre la partie “Égale Liberté” et la partie “Libre Égalité”, puisqu’une part de cette symétrie / dissymétrie est lié à la façon très spéciale dont se constitue ici le lien entre la sphère “privée” ( et à “clé privée” ) de la “personne individu-elle” ( plus fortement impliquée dans la “Libre Égalité” ) et la sphère “publique” ( à “clé publique” ) instituée par l’ “Égale Liberté” à laquelle une pluralité potentiellement très “nombreuse” de “personnes” distinctes choisissent d’adhérer.

Nous pourrons également creuser à ce sujet la distinction entre des systèmes d’organisation et d’information partagés et d’ “identités” partagées, et d’autre part la valeur identitaire singulière qu’une personne voudra attribuer à un aspect ou un autre de sa propre singularité, en reconnaissant, en même temps, par définition, si elle se reconnait en “ELLE”, l’ Égale Liberté de toute autre “personne” , de définir elle-même par et pour elle-même sa propre “singularité”, qui au bout du raisonnement ( dans l’ouverture indéfinie du “progrès” ainsi instituée ) ne peut être que “numérique”, puisque toute propriété “conceptuelle” commune à différentes “personnes” pourra être “égalitairement” échangée avec toute autre personne :
Toute ressource possible de “liberté” doit par principe y devenir également accessible ou échangeable contre des ressources équivalentes en termes de “liberté possible”.

Puisqu’il est question ici d’une traduction possible en termes de “contrats intelligents”, de type “blockchain”, une des ressemblances avec ce problème “individuel / collectif” est la distinction entre des “NFT” et des”monnaies virtuelles”.

Mais avec une différence fondamentale :
Une “NFT” de type “ETHER-N-ELLE”, n’est, par définition ( dans le contrat de type “ELLE” ) valorisable qu’à stricte Égalité avec toute autre “valeur personnelle” : Aucun “créateur de valeur” ne peut, par définition, créer de valeur “ETHER-N-ELLE” personnelle supérieure à la valeur “ETHER-N-ELLE” de toute autre personne participant à ce même contrat “ELLE” .
( C’est une autre façon de traduire la notion traditionnelle de “dignité ou de “fin en soi” de la “personne humaine” , mais liée à aucune caractéristique distinctive conceptualisable de ces personnes en dehors de leur commune mais libre décision de se considérer mutuellement et réciproquement comme telles ).

Ce en quoi le contrat éthico-politico-juridique de la Proposition “ELLE” se distingue notamment de tout contrat social classique basé sur des caractéristiques “humaines” ou “naturelles” intangibles, “a priori” ou “universelles” au sens d’une “nature commune” des “êtres humains”.

BREF, si certains parmi vous croient pouvoir investir en “ELLE”, en pensant faire un quelconque “profit”, financier ou d’estime culturelle de valorisation “personnelle”, SUPÉRIEUR à celui d’autres “personnes libres égales” ou “Esprits Libres” , en prétendant “valoriser” par la “rareté” leur propre narcissisme, vous vous trompez entièrement de type de “NFT” !

Toute “valorisation personne-elle” n’est possible, par définition d’ “ELLE” , qu’ en promouvant la même valeur pour toute autre personne se revendiquant de cette même définition.
Vous pouvez seulement, et c’est déjà beaucoup d’effort de création … proposer toutes sortes de meilleurs moyens que ceux qui sont actuellement proposés ou ont été proposés dans le passé … de façon à permettre une meilleure inscription du Projet d’ “Égale Liberté Libre Égalité” dans la réalité … de chaque personne voulant également Y participer …

C’est sans doute une des définitions possibles de la … “culture”,

mais c’est Vous qui Voyez …
jusqu’où la culture de votre propre “identité personnelle” et son “originalité irréductible” est compatible avec la même prétention d’innombrables autres “créateurs” de “préserver” la leur …

Si vous pensez pouvoir “profiter” d’un quelconque “avantage acquis” pour le conserver contre toute autre prétention similaire à être ainsi “distingué” par la “singularité créatrice” qui justifierait le “mérite” que vous vous attribuez par la seule vertu de la rareté organisée que vous cherchez à y déployer … , vous êtes sans doute libres de “concourir” à votre façon aux mécanismes de la sélection “naturelle-culturelle” … mais ce n’est pas ainsi, sauf par hasard ( donc sans votre supposée “créativité personnelle” ), que vous pouvez contribuer au Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité dont il est ici question.




Une “Loi Morale Nouvelle” peut-elle être construite sans prétendre à son “universalité” ?

La plupart des “théories morales” énoncées par des “philosophes” prétendent trouver un moyen ( chaque “philosophe” prétend avoir trouvé son “truc” ) pour “fonder” une théorie morale universelle, ou du moins en établir le principe “universel”.

Il existe une grande variété de “théories morales philosophiques” ( sans parler de toutes les “morales” liées à telle ou telle culture, civilisation, communauté de convictions et de pratiques religieuses, classe sociale, “style de vie”, etc. ).

Certains philosophes, avant de proposer la leur, essayent d’esquisser une classification des “autres philosophies morales” que la leur, ou essayent de se placer quelque part dans l’ “arbre généalogique” des théories morales.

De nombreuses thèses et mémoires universitaires essayent de distinguer toutes sortes de nuances et variations à l’intérieur de ces grandes “familles” .

Ainsi on peut lire par exemple dans un texte de Stelios Virvidakis :

( Virvidakis, S. (2001). Les arguments transcendantaux et le problème de la justification de la normativité morale. Philosophiques, 28(1), 109. https://doi.org/10.7202/004996AR )

” On pourrait également soutenir que la conception et surtout l’application de tout principe contractualiste (comme ceux élaborés par John Rawls et Jürgen Habermas) présupposent une base morale qui renvoie à la notion kantienne du respect inconditionnel des personnes qui voudraient l’adopter.
Cependant, cette base morale est acceptée de façon plus ou moins contingente et pragmatique et n’a pas le caractère universel ou même nécessaire auquel on prétend souvent aspirer quand on entreprend la construction d’une théorie éthique

J’ai déjà expliqué dans plusieurs textes de ce site, en quoi ce que j’appelle “Loi Morale Nouvelle”, tout en ressemblant en effet à diverses conceptions “contractualistes”, renonce cependant, par définition, à toute prétention de “démontrer”, de “déduire” , de “prouver” ou de “justifier universellement” une quelconque nécessité “rationnelle” ou “raisonnable” de l’adopter, puisque précisément c’est la liberté de penser elle-même qui Y est présupposée, à la fois au niveau individuel de chaque “personne libre et égale” ( “Libre Égalité” ) et à celui de l’ “Égale Liberté” que ces personnes peuvent alors chercher à “construire” en commun, dans un “nouveau contrat moral” ( et par la suite juridique, social ou politique ), pour autant que l’unité identifiable d’un tel “contrat”, ne peut être construite que par la libre adhésion consciente et volontaire à un tel “contrat” :
Sa formulation linguistique commune ( ou sous quelque forme informationnelle que ce soit ) devant alors être traduisible pour chaque personne dans son propre “idiome” philosophique … pour autant qu’elle accepte que les autres fassent de même.

Ainsi, j’ai certes essayé ici d en donner une formule-type très condensée :
Égale Liberté Libre Égalité” , que je suppose suffisamment interprétable et compréhensible, pour permettre à toutes sortes de “personnes libres et égales” réelles de s’en emparer pour en faire leur propre “MI-EL” philosophique, ou même simplement “culturel” , ( “esthétique / artistique” si certaines “oeufs aux nids” leur plaisent … ( Au nid soit qui mâle y panse) .

Du point de vue des interprétations de “philosophie morale et politique” que ma formule “Égale Liberté Libre Égalité” pourrait susciter, chaque lecteur ( puisque “c’est vous qui voyez” ) peut voir comment il peut lui-même Y trouver son propre nouage – nuage de la “Liberté” et de l’ “Égalité” qui tout en étant radicalement le “sien propre” est cependant connectable en quelque “contrat” intersubjectif et / ou “communicationnel” avec ce que “tous et chacun” PEUVENT ou POURRAIENT avoir de “proprement propre” … en toute “autonomie personnelle”.

Certes la piste conceptuelle analytique en termes de “langage philosophique” ( notamment éthico-juridico-politique ) peut être ici une piste privilégiée, car depuis longtemps balisée et verbalisée par les innombrables gloses autour de la “Liberté” et de l’ “Égalité” et de leur problématique “nouage -nuage” où toutes sortes de “Fraternités” croient pouvoir se reconnaitre ( NousEux NouSages ? )

Mais d’autres No-usages ( ne vous médusez pas ! ) sont oulipotentiels …
Car, comme de bien entendu, c’est Vous qui Voyez.

Ich, das Wir, und Wir das Ich ist . Le Mot de l’ Esprit, selon Etienne Balibar

Par un “Heureux Hasard” , vous pouvez “entrevoir”, comme à l’ “Escarpolette”, la forme commune, apparemment purement formule formelle, d’une double symétrie réciproque où, dans le miroir réflexif des “Mots d’Esprit”, Le “Ich, das Wir, und Wir das Ich ist” hegelien, scruté de près par Étienne Balibar et résumé dans l’accroche acronyme de IWWI, vient se superposer, formellement et fort mollement à celle-là “MEME” où j’énonce l’ “Égale Liberté Libre Égalité” dans l’ acronyme “ELLE”.

Que dans toutes ces formulations il y ait des “pronoms personnels” mis en jeu, n’est évidemment pas un hasard, et bien sûr, dans la formule que je propose, la symétrie qui s’ Y reflété concerne, dans la partie “gauche” ( Égale Liberté ) la problématique essentielle de la constitution d’un “NouS”, et la partie “droite” ( Libre Égalité ), la façon individuée et singulière dont chaque personne ( “Moi, je” ) peut LIBREMENT, se confronter à une telle “constitution” ou “contrat” collectif, envisagé dans la partie “gauche” .

Donc en particulier, la question du “contrat philosophique” entre toutes les personnes qui s’engagent d’une certaine façon, à travers le “lent gage du langage” ( et s’engagent sans gage, et sans sang … ), à “communiquer” leurs libres pensées en présupposant une “Égale Liberté de pensée”de leurs “interlocuteurs philosophiques” .

Ainsi donc aussi, comment, même sans être spécialistes des concepts, théories systèmes ou “dispositifs” de pensée de tel ou tel “philosophe” ou “penseur”, nous pouvons, malgré un tel écart de compétence “culturelle”, participer à notre mesure, à la délibération du concert des “personnes libres égales” .

( Sans doute aussi, du fait d’avoir au moins “entendu parler” de certains aspects de cette “Affaire publique commune” censée constituer la “Chose même” ( “Sache selbst” hégelienne ), je ( “Armand Stroh” ) ne suis plus aussi naïf que les trous de mon gruyère philosophique peuvent le laisser penser.)

Ainsi donc, si le Grand Oeuvre est supposé atteindre une certaine dimension collective ( quand le “WIR” vire au “NouS” ), il n’ en reste pas moins, que “tout un chacun”, dans ce “Tun Aller und Jeder”, doit pouvoir Y apporter sa “contribution”, à sa mesure.
Donc, “Égalité” oblige, pour “moi”, ni plus, ni moins que “tout autre”.

Pour “bien faire”, au sens d’un “devoir de dissertation philosophique” , surtout s’agissant d’un rapport à Hegel , je devrais ici présenter un plan suivant lequel je serais supposé décortiquer le texte d’Etienne Balibar décortiquant lui-même la fameuse expression de Hegel “Ich das Wir, und Wir, das Ich ist” .
( A propos de “décortiquer”, on pourrait aussi dire “enrober” , puisque l’ effeuillage philosophique est supposé ici réversible, sans pour autant perdre ses attraits en perdant ses atours … )

Remarque intempestive : J’ai appris aujourd’hui la mort de Jean-Luc Nancy qui, dans ma prime jeunesse philosophique à l’ Université de Strasbourg en 1972 – 1973, a pu servir d’aiguillon à mon attention à l’esprit des mots d’esprit .
Bien plus tard j’ai pris connaissance de sa fameuse “Question” adressée à la kantonade de ses confrères :”Qui vient après le sujet ?”, question à laquelle d’ailleurs, Étienne Balibar a cherché à donner sa propre analyse dans “Citoyen -Sujet”


Je reviens donc à mon non-plan où “IWWI” de Hegel- Balibar se dévoile comme “intraduisible” ( p.215 ) …
( à suivre )

C’est donc “La plus (B)ELLE en ce MIR – OIR”, que Étienne Balibar répète les répétitions hégéliennes des figures de la conscience, Balibar dans le miroir “phénoménologique” de Hegel, en se tenant comme lui “sur le seuil où selon Balibar ( p.214 ) se différencient la “seconde modernité” de la “première modernité
Et bien sûr, bien que “nous” soyons toujours empêtrés dans les multiples avatars de la “déconstruction postmoderne” ( dont la vogue du “woke” en évoque l’ écume contemporaine ), “nous” sommes toujours encore aussi sur le “seuil” de ces effets de “miroir”.
Si “la chouette de Minerve ne s’envole que la nuit tombée”, le retour répétitif qui referme la “circularité du concept”est toujours aussi un déplacement, dont les traces accumulées, comme autant de débris de l’érosion propre à tout système évolutif, forment à leur tour la forme du “lit” (et de ses lits mythes … où des lits las … de l’ érosion de l’ Éros des roses sillons ),et reforment à leur tour le relief d’un paysage environnant renouvelé où de nouveaux sillons se frayent de nouveaux chemins : toujours de nouveaux chemins se font en cheminant. Le déblayage de ces débris délicats, même si, à la manière du pinceau des archéologues, part à la recherche d’un “indice” évolutif “intéressant” ou “significatif”, efface nécessairement au passage, quelques

“SUJET EN MIROIRS” est le titre de la deuxième sections du chapitre 5.