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L’ “Ultime Liberté” comme cas particulier concret de mise en œuvre critique de l’ “Égale Liberté Libre Égalité”

Par “Ultime Liberté” nous entendons ici la question du libre choix par une personne des modalités de sa propre mort biologique, et donc, dans les conditions technoscientifiques actuelles, également de son existence comme personne psychologique, sociale, politique …

En tant qu’individu à l’identité sociale et “nationale” définie comme “Armand STROH” ( né à Strasbourg le 29 septembre 1948, etc. ) , j’ai été amené à participer à la création d’une association spécifiquement dédiée à la mise en œuvre effective de cette “Ultime Liberté”, par les personnes qui librement adhèrent à cette association, dénommée précisément “Ultime Liberté”.

Il est facile de comprendre en quoi l’exercice de la liberté de choisir les conditions et le moment de sa mort et donc d’être l’arbitre ultime de ses propres raisons de continuer à vivre ou de mourir est une situation particulièrement exemplaire et symbolique de l’exercice de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” qui fait l’objet de ce blog, et dont je défends la valeur dans tous les domaines de la “vie”.

La mise en œuvre de la régulation associative de l’ “Ultime Liberté” en lien avec la proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” se situe à deux niveaux notamment :

  1. La définition des objectifs de l’association, et de ses valeurs de référence fondamentales. En tant que membre fondateur de l’ association, en octobre 2009, avec deux autres personnes, dont l’une est ma compagne dans la vie ordinaire, et dont l’autre, est décédée un an après la fondation, j’ai pu mesurer sur cet exemple associatif concret, les difficultés du passage de la “libre proposition” faite par les “fondateurs”, à la “libre adhésion” des autres membres qui ainsi disent être en libre accord avec les objectifs d’une telle association …
  2. Le fonctionnement des interactions d’entraide entre les adhérents, en ce qui concerne l’ “Ultime Liberté” que chacun veut pouvoir exercer en toute liberté personnelle, tout en ayant suffisamment confiance en la liberté des autres à son égard, donc en se posant la question de l’ “Égale Liberté” de chaque personne participant à ce contrat associatif commun.
    Il s’agit notamment de l’ “Égale Liberté” de la personne qui “demande” à pouvoir “bénéficier” d’une telle liberté, et de celle des personnes ( “accompagnants” ) dont elle suppose qu’elles pourront lui apporter une “aide” dans la réalisation de cette liberté.

Morale kantienne en vidéos …

Vous trouverez sur cette page des liens vers des vidéos didactiques sur Youtube expliquant divers aspects de la philosophie morale kantienne.
Rappelons que la conception kantienne de la “Loi morale”, est l’une des plus classiquement connue et que bien sûr, le visiteur de ce site peut se demander comment la Proposition d’une “Loi Morale Nouvelle” ( comme Proposition de l’ Egale Liberté Libre Egalité” ) se situe par rapport à cette référence kantienne.

Crise de l’universel

Cet article, après d’autres concernant le rapport entre la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” et la question de savoir jusqu’où cette proposition particulière, voire singulière d’une personne individu-elle peut être “universalisée”, vise à analyser les articulations avec d’autres analyses contemporaines de ce que certains appellent “La crise de l’ universel”.

Nous partons cette fois-ci d’une émission “Répliques” sur France-Culture du 1er août 2020, intitulée précisément “La crise de l’ universel”, où Alain Finkelkraut recevait Francis Wolff et Chantal Delsol

Principe d’ Indétermination Éthique et Liberté

Ceux qui s’intéressent un peu à la physique fondamentale connaissent le “principe d’indétermination de Heisenberg”.
Par analogie avec cette indétermination physique essentielle qui rend impossible la précision infinie simultanée de la valeur de deux grandeurs physiques “conjuguées”, à cause de l’existence du “quantum d’ action” élémentaire, je propose d’appeler “principe d’indétermination éthique“, une relation de ce genre qui empêche toute définition formelle universelle précise de la “loi morale” ou de son “principe” ou “impératif” formel central, à cause du couplage inévitable d’une telle “définition” avec la Liberté indispensable pour toute action morale.
C’est en particulier le cas de notre proposition de “Loi Morale Nouvelle”.

Il existe probablement une “raison” formelle commune à ces deux formes d’indétermination, liée au fait qu’une “décision”, soit au sens classique de la décision consciente impliquée dans un acte moral, soit au sens simplement physique du “basculement”de l’état d’un système dans un autre, impliquent une forme de discontinuité binaire par “tout ou rien”.
Au niveau de la physique quantique, on connaît le problème du passage des probabilités associées aux “interactions virtuelles” à la réalisation effective de l’une d’entre elles ( problème de la “décohérence” ).

Mais revenons à notre propre question concernant la possibilité ou non de définir un principe éthique ou un “impératif éthique” central qui pourrait être “universalisé”. Les philosophies morales et politiques essayent depuis longtemps d’ “isoler” un tel principe, et en effet, en étudiant ce domaine, on a rapidement l’impression que beaucoup de penseurs “tournent autour’ d’une même idée ou d’un même idéal , sans pourtant arriver à en donner une “définition” ou une “description” universellement admissible :
chaque philosophe, penseur, ou chaque personne qui y réfléchit y va de sa propre “formule” , en supposant que la sienne sera meilleure que celles jusqu’à présent proposées par les penseurs précédents.

S’il est tellement difficile pour la pensée de se mettre d’accord sur une définition commune de ce qui serait “éthique” ou “moral” de façon “universelle”, je fais l’hypothèse qu’il y a une sorte d’impossibilité interne à toute démarche d’analyse de la “définition” de ce qui serait universellement “éthique” ou “moral” , liée au fait que toute tentative de donner un sens aux mots comme “morale ou éthique universalisable” , suppose au minimum d’y inclure une réflexion sur la Liberté et donc de se demander s’il existe une signification conceptuellement universalisable de ce que les uns ou les autres entendent par “Liberté” .
Or toute tentative de “définir” la “Liberté” suppose précisément un minimum de “Liberté” dans cette définition, car si la “Liberté” était entièrement définissable par l’arbitraire d’une définition axiomatique, elle ne serait précisément plus la “Liberté”, mais simplement un terme formel d’un système axiomatique, d’une “grammaire” .
Chacun peut facilement comprendre qu’en parlant de “La Liberté”, il parle toujours aussi de la possibilité toujours renouvelée de choisir parmi de multiples sens ou nuances possibles de ce qu’il “entend par là” :
“Liberté” est donc un terme utilisé dans des langages particuliers et des langues particulières , de diverses façons, mais qui désigne aussi toujours la possibilité de sortir d’un niveau d’usage donné de ce mot, pour reposer “librement” sa reprise à n’importe quel “méta-niveau” :
Je suis “libre” de penser ma “liberté de penser” comme je veux la penser, à savoir “librement”. Ce n’est bien sûr pas par hasard que le mot “liberté” est souvent utilisé conjointement avec le terme “autonomie” :
Liberté d’une “Loi” qui se pose librement “ELLE-MEME” et à laquelle “NouS” adhérons “librement”, pour la simple “raison” que NouS l’avons NouS-MEMES librement posée.

Physique quantique et kantisme

Dans l’histoire des idées et des concepts fondamentaux de la physique quantique au début du XXème siècle, les spéculations philosophiques entre physiciens ont joué un certain rôle, et notamment toutes sortes de commentaires autour du rapport entre théories quantiques et kantisme, au-delà du simple jeu de mots de l’homophonie où le kantisme rivalisait avec le “Cantique des Quantiques” …

On comprend assez facilement pourquoi la notion même d’ “indétermination quantique” pouvait faire rêver certains à l’espoir d’avoir mis le doigt sur l’articulation même entre réalité physique et liberté “spirituelle” …
Ceci conjointement avec les spéculations sur la “double nature” corpusculaire et ondulatoire, etc. Plus que jamais la rêverie bachelardienne pouvait ici s’alimenter de tous les fantasmes de “mariage entre onde et corpuscule” …

Je ne compte pas ici me placer dans cette lignée de rêverie métaphysique, à la recherche d’une nouvelle “glande pinéale” articulant une prétendue “réalité psychique” à la “réalité physique”.

Je pose plus simplement ( ou de façon plus complexe … ) la question de la relation d’analogie possible entre l’indétermination physique quantique et l’indétermination propre aux usages potentiels différents des “signifiants” d’un langage, y compris d’une langage formalisé, dès que celui-ci est “implémenté” dans des modèles plus ou moins “concrets”, voire matérialisé dans des processus physiques “informatiques”.

Une des sous-questions scientifiques à ce sujet peut concerner la problématique de l’ “informatique quantique“. Mais plus abstraitement celle de l’identité d’une “définition” d’un terme ou “élément de calcul” lorsque le processus même par lequel le résultat du calcul est obtenu ne peut pas être connu simultanément avec ce résultat. Un “calcul quantique” est-il encore un “calcul” à proprement parler ? ( On se rappelle qu’étymologiquement le calcul se fait avec des “cailloux”, donc des éléments “atomiques” ou des états clairement identifiables tout au long du processus de “calcul” )

Jusqu’où le “sens” du mot “liberté” est-il libre ?

A partir de quels usages du mot “liberté”, l’application de la liberté de pensée critique auto-reflexive à elle-même finit-elle par “scier la branche sur laquelle elle est assise” ?


ELLE a les mains pures … car NouS avons des mains.

Le titre de cet article se réfère bien sûr à une remarque célèbre de Charles Péguy “Le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de mains“.
On trouvera par exemple sur le site PhiloLog une analyse de cette critique de la philosophie pratique kantienne par Péguy

Le lecteur de notre proposition de “Loi Morale Nouvelle” et de sa proposition centrale d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, peut bien sûr légitimement se demander si celle-ci ne tombe pas immédiatement sous les mêmes objections que toute prétention de “loi morale universalisable”, dont la “loi morale kantienne” est le prototype le plus connu.
Sauf que :
– 1. Notre proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” comporte en effet un premier membre “Égale Liberté” qui, s’il figurait seul dans notre proposition, pourrait en effet, à cause de son caractère aussi formel, voire plus, que l’énoncé kantien, subir les mêmes types de critiques pour “idéalisme angélique” que l’impératif catégorique kantien.
Mais le deuxième membre de la proposition, la “Libre Égalité” s’appuie directement sur une décision individualisée, sur le choix effectué par une personne physique, qui peut donc parfaitement prendre en compte dans ce choix, toute raison ou motivation “réelle” liée à sa situation “incarnée” actuelle, pour préciser jusqu’à quel point elle adhère ou pas, ou plus ou moins à cette loi morale.
Il n’ y a pas, comme chez Kant, d’universalité a priori supposée, ni donc de forme universelle de l’obligation morale, mais seulement un contrat potentiellement “universalisable” sous condition de la libre adhésion individuelle de ses contractants. C’est donc chaque personne en elle-même, qui détient, pour elle-même, les clés de l’articulation entre la “liberté formelle” qu’elle veut partager le plus universellement possible avec d’autres et la “liberté réelle” variable et différenciée dont elle “dispose” à titre personnel dans la situation incarnée hic et nunc où elle se trouve.

2. “ELLE” n’est qu’une proposition, comme telle en effet form-elle, mais qui n’a d’existence que par et pour les personnes, “NouS”, qui énoncent ou adoptent cette proposition. C’est donc ce “NouS”, ensemble des personnes physiques correspondantes, qui constitue les “mains” réelles qui peuvent agir au nom de leur commune adhésion au Principe commun d’ “Égale Liberté Libre Égalité” dont l’abstraction formelle est en effet, comme dans le cas de la “forme pure” de la moralité kantienne, l’expression d’un idéal possible, qui n’est rien sans les “personnes souveraines libres et égales” qui choisissent de lui donner “corps” ( politiquement, juridiquement, économiquement, socialement, biologiquement, etc. suivant les capacités de chacun )

L’ “universalisme” en question ?


Cette question peut être introduite de diverses façons.
Par exemple à travers la question posée par Stéphanie ROZA :
“La gauche contre les Lumières ?” ou , pour reprendre le titre de l’ émission de France Culture où elle s’exprime : “La gauche a-t-elle renié ses valeurs ?”

La gauche pourrait-elle être devenue anti-humaniste, anti-progressiste et anti-universaliste ? Dans quelle mesure certains de ses courants se défont-ils aujourd’hui de l’héritage des Lumières ? On en discute avec la philosophe Stéphanie Roza, auteure de “La gauche contre les lumières” (Fayard).

Emission La Grande Table Idées du 28 janvier 2020

Une table ronde de l’ Humanité de novembre 2019 reprend la même thématique concernant l’ héritage des Lumières, “Quel combat des Lumières pour notre époque ?”

ELLE et la “dichotomie du fait et de la valeur”

La dichotomie du fait et de la valeur a une importance capitale par rapport à ma proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” et à la question de l’ inscription progressive de la “valeur” d’une telle proposition dans la “réalité factuelle” du monde.
 Mais il ne s’agit pas d’une dichotomie qui relèverait elle-même d’un “état de  fait”, comme s’il s’agissait d’une proposition dont il faudrait démontrer ou établir préalablement la “vérité”  :
La “dichotomie du fait et de la valeur” est certes un “objet” de débat philosophique, éthique, juridique, politique, voire économique, mais c’est avant tout une question dont on peut à son tour poser la question de sa “valeur”, en appliquant récursivement la question de la dichotomie du fait et de la valeur à cet objet linguistique, psychologique ou culturel lui-même :
Que “vaut” une telle distinction, pour qui et pour quoi faire ?

Autrement dit : toute la problématique dite de “la dichotomie du fait et de la valeur” est elle-même à son tour susceptible de s’appliquer à elle-même :

a) Elle existe bien comme “fait culturel” observable : De la même façon que malgré l’ “existence” fort problématique des “dieux” ou des “licornes” ( en particulier des “licornes roses invisibles” … ), il n’en reste pas moins qu’au delà de la question du “mode d’existence”  de tels “référents”, ou même d’un “signifié” précis de telles entités “symboliques”, il est possible de se mettre d’accord sur l’existence des “signifiants”, même si au sujet de tels signifiants-support, peuvent ensuite se poser toutes sortes de débats scientifiques quant aux niveaux pertinents d’analyse de leurs interactions   : même le mot “néant” – supposé par définition désigner ( comme “signifié” ) l’absence ou l’inexistence de tout “référent” ( du moins lorsqu’on essaye de définir un “néant pur”, “purement néant”, comme le “reines Nichts” dans la définition hégélienne )  ), existe cependant comme “mot” et donc avec toute une configuration linguistique, psychologique, sociale, culturelle, etc. des usages d’un tel mot par les locuteurs qui s’en servent.

b) Mais constater ou établir un tel “fait culturel”  comme le constat que certains philosophes ou certaines personnes utilisent l’expression “dichotomie du fait et de la valeur” ( dans la complexité de ses relations avec les autres “faits scientifiques” corrélés ) , comme constater le “fait religieux”, le “fait éthique” ( il y a des gens qui attribuent une valeur morale ou éthique à tel ou tel comportement ou évènement  ) ou n’importe quel “fait de croyance” n’implique bien sûr aucune conséquence logique quant à la “valeur morale” d’un tel fait pour “nous”, et en particulier, dans notre perspective, de sa “valeur morale” dans le cadre de ce que NouS appelons “Loi Morale Nouvelle”.
Ni plus ni moins que n’importe quel autre “fait” que nous pourrions établir et dont nous pouvons constamment revérifier ou  contrôler l’ “existence” en ayant recours à une “démarche scientifique” adéquate.

Bien sûr cela signifie que nous nous soyons au préalable au moins implicitement mis d’accord minimalement sur des usages suffisamment communs du mot “fait” dans un nombre de situations elles-mêmes suffisamment clairement identifiables par les acteurs qui cherchent à s’accorder sur l’ existence ou l’ inexistence de ce “fait“.

1. Il existe donc un “réalisme” élémentaire dont le partage “réel” spontané conscient est commun non seulement aux êtres humains, mais est aussi immédiatement partagé avec d’autres autres organismes vivants, qui tout en “vivant dans leur monde à eux”, vivent aussi en partie dans le “même monde” que nous, ou même d’une certaine façon par l’ensemble des “phénomènes physiques” qui interagissent entre eux au niveau de l’univers, sans avoir la moindre “conscience” d’une telle interaction.

Ainsi : “il y a une souris qui court devant mes yeux dans la pièce” est un “fait ordinaire” que même mon chat – et lui encore plus que moi – pouvons constater en commun, même si les significations et les “valeurs” que nous pouvons attribuer à ce “fait ordinaire” communément constaté peuvent être extrêmement différentes, comme en témoignent les différences de “réactions comportementales” à ce “fait” communément “perçu” ou “vécu”.

Bien sûr, ni le chat, ni la souris, ni la mouche qui vole du museau de la souris à celui du chat en y trouvant de quoi se nourrir, ni même un grand nombre de congénères humains qui assisteraient à la “même scène factuelle” ( dans son “identité existentielle”) , ne seraient capables aussi, en plus, de se donner toutes sortes d’autres représentations et niveaux d’ analyse de cette même scène, comme interaction complexe d’organismes biologiques ayant des fonctions biologiques liées à leurs espèces respectives, ou comme agents économiques remplissant des fonctions diverses dans le marché comparé des raticides et des croquettes pour chats, comme système complexe d’interactions “physiques” entre des milliards de molécules diverses, des atomes ou des ondes-particules quantiques, ou des masses en interactions dans un champ gravitationnel … etc. etc. , ou de se dire que ce qui est ainsi naïvement “vécu” comme une “scène factuelle commune” par les différents protagonistes est aussi le résultat  d’interactions  neuronales complexes dans leurs systèmes nerveux respectifs ( pour ceux qui en ont ) …

2. Nous, êtres humains, pouvons ensuite nous demander si et comment “ce qui se passe” dans cette scène factuelle vécue par chaque perspective d’acteur, peut, doit ou non, appeler de notre part à la reflexion, et non au simple “reflexe” lui-même aussi  factuellement constaté, sur d’autres types de réactions possibles que celles dont nous avons pu être les acteurs témoins immédiats de  “ce qui s’est passé”. Réactions et conséquences à plus long terme, avec au moins un décalage temporel minimum de “reflexion” où interviennent précisément des “évaluations” conscientes et des décisions conscientes d’intervenir ou pas, soit pour “laisser le “fait” se dérouler comme il se déroule de facto” , soit pour mettre en oeuvre une action organisée consciemment motivée ou “justifiée”  d’intervention et de modification au moins partielle de la situation factuelle “vécue” ou “constatée”.

La “dichotomie du fait et de la valeur” est donc elle-même explicitement reliable, dans un tel “délai de reflexion” qui désormais s’est ouvert pour nous “humains” au moins – mais déjà partiellement pour bien des organismes vivants conscients – à la volonté ou non de développer et de transformer à son tour  les conditions de ce “délai reflexif” lui-même , non plus en nous laissant simplement guider intérieurement par une quelconque “réalité des valeurs” qui s’imposerait comme s’imposent encore nos autres réactions émotionnelles réflexes, mais bien en ayant aussi en tête, en même temps, la possibilité de la “reflexion sur cette reflexion” , désormais potentiellement “réplicable à l’infini”.
C’est-à-dire, d’une “reflexivité” récursivement applicable à elle-même aussi longtemps que nous le déciderons dans la mesure où l’immédiateté “reflexe” “automatique” ( ou psychologiquement, socialement, culturellement, économiquement “automatisée” par apprentissage ou stabilisation sélective d’un “habitus” ), des boucles actions-réactions interactives ( qui assurent aussi en partie notre survie ordinaire ) peut toujours à nouveau être suspendue par la création d’une nouvelle boucle-délai  …
… Aussi longtemps que subsiste cette double capacité ( boucle )  d’ouverture au réel en tant qu’il nous “apparaît” et d’ancrage dans le réel, par le fait même que nous en faisons partie, et que précisément le “jeu” de ces deux grandes modalités de rapport au “réel” ( boucles externes, boucles internes ) , nous ouvre l’espace du je libre auto-re-producteur de soi, et dans lequel tout autre “je-nous” peut venir connecter et articuler ses propres boucles.






ELLE et l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien

La “Loi Morale Nouvelle” que nous proposons à toute personne qui voudrait librement y participer, et dont la proposition fondatrice principale s’ énonce comme “Égale Liberté Libre Égalité”, est sur bien des points proche d’une conception morale comme celle de l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien, avec cependant des différences théoriques importantes qui pourront être examinées par la suite.

Le site “https://ethique.xyz” de Guillaume Gallais permettrait de servir de point de départ à une telle comparaison.
Il se peut que je me confronte à cette tâche …

D’une façon générale d’ailleurs bien des adversaires de ma proposition considèreront sans doute que cette proposition – comme celle de l’ éthique minimale de Ruwen Ogien –  est dans la grande tradition du “libéralisme politique” et que celui-ci se fonderait nécessairement à son tour sur une certaine conception du “droit naturel”.
Si certains critiques  tiennent à continuer à parler à ce sujet de “tradition du libéralisme politique”, qu’ils notent au moins que nous ne cherchons plus à nous appuyer sur aucun “droit naturel”, mais bien sur la liberté créatrice de son propre “droit”, c’est à dire des conditions formelles et “réelles” de sa propre généralisation égalitaire … à tout organisme conscient de l’ univers qui voudrait librement en accepter cette même “Égale Liberté”.

Le projet de Ruwen Ogien était semble-t-il de trouver un noyau de consensus minimal entre les grandes philosophies morales traditionnellement opposées.
Cette démarche se rapproche alors de celle de Rawls dans le domaine de la philosophie politique, dans la recherche d’une “consensus par recoupement”, mais  il y a probablement des différences importantes du fait de la différence non seulement des domaines, mais aussi des références philosophiques préférentielles de ces deux auteurs.

C’est peut-être plus sur le terrain des “applications concrètes” à des situations réelles que le relatif accord entre l’ “Éthique minimale” d’ Ogien et notre propre proposition apparaîtra plus que sur le terrain des principes théoriques respectifs.
En effet je constate, de façon purement “empirique”, que sur beaucoup de “questions de société”, mes réactions “morales” sont très proches de celles de Ruwen Ogien, que beaucoup qualifieraient de “libertaires” .
Ainsi en ce qui concerne des grandes questions de débat de “bioéthique”, la maîtrise de la fécondité et de la reproduction,  des conditions de la fin de vie, des choix sexuels , ou de transformations corporelles,  ou encore de “moeurs” comme la prostitution ou la pornographie, mes orientations sont proches de celles de l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien.

Du point de vue théorique formel cependant, il existe une différence considérable entre l’approche de l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien et celle que je propose sous l’ expression  de “Loi Morale Nouvelle”. Elle apparaît de façon manifeste à propos du “principe d’indifférence morale du rapport à soi“.

Tout se passe comme si l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien n’était en effet que la réduction au degré “minimal” des formes classiques anciennes de “théories morales”, par une forme d’érosion progressive de toute la part d’ “hétéronomie” qui existe encore dans ces “lois morales anciennes”, jusqu’au point où il n’existerait plus une telle asymétrie hétéronome propre aux anciennes morales, que dans la relation de l’agent moral aux “autres”, et donc que la notion de “morale” aurait définitivement  perdu tout  sens possible dans le rapport du sujet à lui-même.

L'”éthique minimale” d’Ogien m’ apparaît donc comme un point où le “degré zéro” de l’ ‘”hétéronomie” morale pour le sujet moral se rapportant à lui-même – ce que Ogien qualifie de “principe d’ indifférence morale du rapport à soi” , se transforme radicalement – pour moi –  en “autonomie” , où la liberté du sujet moral se “justifie” entièrement par et pour elle-même :

Ce qui apparaît comme “degré zéro” des anciennes morales hétéronomes, quand il s’agit du rapport du sujet moral à lui-même, est en réalité , dans notre propre perspective de “Loi Morale Nouvelle“, le point même d’auto-fondation de la Loi Morale Nouvelle dans et par la “personne souveraine sur elle-même”, dans sa Liberté d’ “autonomie radicale” :

Ce n’est donc pas l’ absence de toute considération de “moralité” dans la sphère personnelle propre, mais la marque même de la “nouvelle moralitéautonome auto-référentielle, mais qui par là même se propose comme également revendicable par toute autre personne qui effectue cette même “révolution  morale” d’ auto-référence de l’autonomie morale.


Faut-il pour autant considérer qu’en réalité ma proposition d’ “Egale Liberté Libre Egalité” n’a plus rien à voir avec une quelconque question “éthique” ou “morale” , mais serait entièrement résorbée dans d’autres modalités étrangères à l’éthique, comme par exemple une sphère “juridique” formellement autonome, ou encore la sphère proprement “politique”, sphères dont la cohérence interne aurait par ailleurs évacué à l’extérieur tout questionnement “moral” ou “éthique” ?

Ou encore, faudrait-il considérer que ma position, contrairement à celle de Ruwen Ogien, qui accepte encore le terme d'”éthique minimale” ( ou de “morale minimale”) quant il s’agit du rapport aux autres, consisterait purement et simplement à rejeter toute signification possible de la notion de “morale”, ou à renvoyer purement et simplement toutes les discussions “éthiques” dans la même catégorie générale des conceptions purement “subjectives”  que les croyances religieuses ou autres de toutes sortes, qui certes peuvent faire l’objet de débats passionnés pour certains, mais ne peuvent plus, dans une société pluraliste, démocratique et laïque, être considérés comme “normatives” ou “prescriptives” pour le “citoyen” de cette société ?

Quel est l’ élément COMMUN à tout questionnement “éthique” ou “moral” , aussi bien dans les différentes “morales anciennes”, en particulier dans une théorie morale “kantienne”, que dans l’ “éthique minimale” de Ruwen Ogien, et également dans ma propre proposition ?
C’est la LIBERTÉ.  Là où une “loi morale” quelconque prétendrait exclure tout rapport à la LIBERTÉ des personnes dont elle prétend “réguler” les actions, une telle “loi morale” se contredirait elle-même dans sa qualité  “morale” . Elle serait encore une “loi” sans doute, par exemple “juridique”, “politique”, “religieuse”, “sociétale”, “économique”ou tout ce qu’on voudra, mais pas une loi “MORALE”.

Ceux qui voudraient exclure la question de la LIBERTÉ des acteurs qui sont “sujets de la loi morale”, de leur questionnement et pourtant continuer à qualifier leurs propositions de “lois” comme “morales” ou “éthiques” peuvent alors être assurés qu’ils ne parlent pas de la même chose, sous ce mot  de “morale” ou d’ “éthique” que ce dont je parle,  et non seulement de ce dont je parle, mais de ce dont parlent une grande partie des “théories morales” qui impliquent un rapport , certes variable, mais incontournable, à la question de la Liberté.

Et quand l’éthique minimale de Ruwen Ogien prétend exclure le “rapport à soi” de tout questionnement “moral”, c’est en réalité parce qu’il considère la LIBERTÉ comme “allant de soi” dans le domaine strictement “personnel” du rapport à soi. Mais tout se passe comme si son “éthique minimale” opposait encore ce domaine du rapport à soi de la personne à l’ ensemble des rapports “moraux” avec les autres personnes.  Tout se passe donc comme si la notion de “loi morale” venait encore d’un quelconque “ailleurs” ou d’un “Grand Autre” ( à la manière de Lévinas par exemple ) , donc en transformant la simple DIFFÉRENCE entre le rapport à soi et le rapport aux autres ( que bien sûr j’admets comme lui ) en une opposition de deux domaines totalement distincts, basés sur d’autres critères et d’autres justifications.

Je soupçonne donc cette “éthique minimale” de ne s’être pas encore réellement affranchie de l’ “hétéronomie” propre à toutes les “anciennes morales”, où le principe ou le fondement de la “loi morale” proviennent précisément d’ailleurs que de la seule considération de la LIBERTÉ des personnes concernées.


 Il faudra ici voir de plus près pourquoi Ruwen Ogien continue de revendiquer le mot “éthique” ou le mot “morale” pour sa propre proposition philosophique, du moins dans la “relation aux autres”.
 Comment cette exclusion de la relation à soi du domaine d’une morale possible  peut-elle, dans son système, rester compatible avec son autre principe de l’ “éthique minimale” à savoir le “principe d’égale considération” ?  Pourquoi la personne elle-même se considèrerait-elle comme non “également considérable” par elle-même, alors même qu’elle prétend que cette “égale considération” s’étend à tous les “autres” ???
Je trouve qu’il y a là une parfaite incohérence logique dans la position simultanée de ces deux principes !
( Sauf si le “soi-même” était entièrement différent et incompatible avec le “soi-même” des autres. Mais si les “autres” sont aussi, si peu que ce soit, des “alter ego” , chacun de ces “alter ego” peut revendiquer précisément cette même “indifférence morale du rapport à soi” , et décider que désormais, puisque “NouS” rejetons toute ingérence prescriptive et normative hétéronome externe ( les “morales anciennes”)  dans notre “propre domaine personnel”, NouS partageons cependant la même exigence, que NouS NouS donnons à NouS-Mêmes, à savoir de respecter en chacun cette même “indifférence morale du rapport à soi“, qu’on peut aussi bien appeler “Autonomie personnelle ou liberté morale personnelle radicale” ou comme je le suggère aussi “Souveraineté de la personne sur elle-même” et dans ce cas NouS voyons bien sûr facilement en quoi un équivalent du “principe d’ égale considération” en découle immédiatement pour autant qu’on le restreigne à toutes les autres personnes qui acceptent librement de se considérer réciproquement comme de telles “personnes souveraines sur elles-mêmes” : Ce que j’ appelle “Égale Liberté” n’est rien d’autre que la proposition de l’ “Égale considération” … en tant qu’elle est librement acceptée par toute personne qui voudrait aussi être ainsi librement “considérée” par les autres., et bien sûr en tant que cette Égalité considère chacune de ces personnes comme fondamentalement “souveraine sur elle-même”, c’est à dire, au moins aussi libre dans ces choix personnels que la personne l’est l’ éthique minimale de Ruwen Ogien quand il propose que le “rapport à soi-même” ne soit plus concerné par les questions de “moralité”.

Autrement dit : La proposition d’ Égale Liberté Libre Égalité propose une aussi grande autonomie de la liberté personnelle pour tout ce qui ne concerne que la personne elle-même, que le propose le “principe d’indifférence morale du rapport à soi”  de Ruwen Ogien, sauf que l’ “indifférence morale” est entendue par rapport à toute ingérence morale hétéronome, et pas par rapport à ce que j’ appelle désormais la “Loi Morale Nouvelle”, dont la “nouveauté” est précisément fondée sur la LIBRE reconnaissance mutuelle réciproque d’une telle “indifférence morale ( ancienne ) du rapport à soi” . Reconnaissance réciproque explicite qui institue du même coup un nouveau “rapport moral aux autres”, au point qu’il n’y ait plus besoin d’autre principe proprement “moral”, que cette reconnaissance réciproque pour en “fonder” la légitimité morale commune.


Je vois bien une des “raisons” pour lesquelles Ruwen Ogien pense que la dénomination de “morale” ou d’ “éthique” est parfaitement “indifférente” dans le “rapport à soi” : C’est qu’il suppose que notre rapport à nous-mêmes est “par définition” ( du “soi-même” ) toujours en parfaite coïncidence et accord avec nos propres valeurs personnelles dont nous jugeons par nous-mêmes, ou que les problèmes de désaccord “intérieurs” au sujet qui peuvent subsister, ne peuvent être que d’une autre nature ou ne peuvent se traiter que par d’autres moyens  que le questionnement “éthique” ou “moral”.  ( ou relever précisément de la seule “souveraineté de la personne sur elle-même” considérée comme “autonomie morale personnelle” : c’est moi ( A.S. ) qui précise ainsi cette “indifférence morale” )
Bref, au nom de l’idée, que je partage avec lui, de l’ “autonomie personnelle”, il s’agit de rejeter toute pression normative ou prescriptive d’une morale collective HÉTÉRONOME de provenance sociale ou culturelle partout où la relation aux autres n’est pas  directement concernée.

Mais pourquoi cette relation que nous entretenons avec “nous-mêmes” dans le cadre d’une telle “autonomie personnelle” que nous voulons garantir contre toute ingérence prescriptive ou normative d’une norme sociale ou culturelle prescriptive externe, en cherchant précisément à transformer en ce sens plus “libertaire” les institutions juridico-politiques des sociétés où nous vivons, ne serait-elle pas justement, partagée par un grand nombre de nos contemporains, au point précisément de devenir le fondement même de la relation “éthique” ou “morale” que nous entretenons avec eux ?

Il reste une “raison” sans doute que Ruwen Ogien cherche à préserver dans sa propre conception morale d’une “éthique minimale”, c’est sa “prétention à une validité universelle“. Il pense probablement encore, que ce qu’il appelle “éthique” ou “morale” – même aussi “minimale” qu’il faudra, peut encore faire l’objet d’une validité universellement reconnue, et que cette “validité universelle” peut être au moins philosophiquement “argumentée” à défaut de pouvoir être “démontrée” ou “prouvée”.
Mais du moment qu’il extrait le “rapport à soi” du domaine d’une telle validité “éthique” et ne le réserve plus qu’au rapport entre les personnes , cette “prétention à une validité universelle” est déjà très sérieusement entamée ! Et se coupe en plus de toute possibilité de chercher à fonder une telle “validité” au coeur même de la relation de la personne à elle-même.

Pour que Ruwen Ogien fasse le pas décisif d’une “Loi Morale Nouvelle”, il aurait dû renoncer à cette “prétention à la validité universelle” propre à l’ ensemble des anciennes “théories morales” et “lois morales”, y compris donc la sienne, comme “éthique minimale”.
Et donc accepter une forme de “relativisme moral” qu’il n’ a jamais voulu assumer.

C’est ce que je fais bien sûr, en  incorporant explicitement le principe de la “Libre Égalité” comme membre symétrique de l’ “Égale Liberté” dans l’ énoncé – devise résumant  ma propre proposition de “Loi Morale Nouvelle” :
La “prétention à la validité universelle” des “théories morales anciennes” est alors par définition rabattue à la seule “communauté virtuelle” des PERSONNES LIBRES ET ÉGALES QUI SE CONSIDÈRENT ELLES-MÊMES ET MUTUELLEMENT COMME TELLES.
De cette “communauté morale virtuelle”, tout organisme conscient PEUT, – s’il a les moyens empiriques  réels ( biologiques notamment ) d’une telle prise de conscience psychologique – décider d’en être un membre, très exactement dans la mesure où il comprend et accepte exactement ce même “droit moral” ( “nouveau” ) pour tout autre organisme conscient qui fait ou ferait une démarche similaire d’appartenance en s’engageant librement  comme lui  à ce même respect de leur Égale Liberté et de leur Libre Égalité.

Il n’y a donc plus de “relation éthique ou morale” ( au sens NOUVEAU ) pensable comme “universalisable” en dehors de la LIBRE ADHÉSION PERSONNELLE à une telle relation éthique.
Libre adhésion … dont le modèle même peut être trouvé dans cette “autonomie personnelle” même par laquelle nous définissons et exigeons nous-mêmes notre propre autonomie de “personne” et que nous acceptons que d’ AUTRES PERSONNES fassent de même en ce qui les concerne.

Alors en effet, du point de vue de la plupart des “anciennes éthiques”, une telle position est sans doute considérée théoriquement, comme “non éthique”  … parce qu’elle renonce à sa propre “hégémonie universelle”.
Il ne manque pas cependant, de prétentions “morales” qui ne prétendent pas à une telle universalité …
Mais dans la réalité, comment se concrétise cette “prétention à la validité universelle” d’un certain nombre des “anciennes théories morales” et des anciennes “lois morales”  ? Sinon par la prétention de chaque auteur, philosophe ou pas, de dire que l’ “éthique” ou la “morale” telle que LUI-MEME la conçoit ou telle qu’il y adhère par tradition … devrait être adoptée par les autres ! 

Mais par ailleurs, dans sa pratique proprement philosophique du débat philosophique, n’accepte-t-il pas, pragmatiquement, que les autres philosophes puissent effectivement proposer, dans l’ espace public de la discussion, des “théories morales” et des “lois morales” différentes de la sienne ? Il pratique alors, de fait, une prescription implicite  librement acceptée de reconnaissance mutuelle de la liberté de conscience et d’ expression de chacun, et donc prouve par là-même qu’il est possible, de fait, entre “personnes de bonne volonté” de faire cohabiter, dans certaines circonstances et situations du moins, des expressions personnelles très différentes … de la MÈME ÉGALE LIBERTÉ.

Il prouve aussi “performativement” que, contrairement à ce qu’il croit sans doute, il est possible de constituer ainsi des espaces d’une “pratique éthique”  ( rendue possible par la libre acceptation au moins implicite de cette égale liberté de penser et de s’exprimer ) , sans avoir besoin d’une “théorie morale” à “prétention à la validité universelle” supplémentaire , puisque chacun peut se contenter de “défendre la sienne” en permettant à tous les autres de “défendre la leur”, sans qu’on soit le moins du monde parvenu à un “accord minimal” sur une de ces théories morales proposées !

Une telle remarque concernant la position implicite performative d’un “principe d’égale liberté” dans les procédures du “débat démocratique” ou du “dialogue philosophique”  a déjà été faite par de nombreux auteurs ( Jurgen Habermas, Marcel Conche, etc… ) avec l’ idée qu’il suffirait ensuite d’ étendre consciemment aux autres sphères de la vie humaine, l’application de ce principe dont on a expérimenté la possibilité dans le dialogue conversationnel entre personnes de “bonne volonté”.
SAUF QUE , d’une part, tous les “débats démocratiques” ou toutes les discussions philosophiques réelles, ne se passent pas nécessairement aussi “bien” ( en se conformant à l’égale liberté librement acceptée des esprits participants   … ) ; et d’autre part, un très grand nombre des autres aspects et conflits de la vie humaine ( hors “conversation polie” ) mettent bien sûr en jeu d’autres “intérêts” que le seul agrément commun d’une conversation partagée …
Une telle volonté de transfert généralisé fondamental du principe d’ Égale Liberté librement accepté à l’ ensemble des problématiques éthiques, juridiques, politiques, économiques, etc. suppose précisément selon moi, une volonté explicite consciente d’effectuer un tel transfert, non pas une “volonté générale”, mais d’abord une volonté personnelle des personnes qui veulent effectivement le réaliser – aussi progressivement qu’elles le voudront – mais en effet “effectivement”.

Et “pour commencer”, la chose la plus simple et la plus facile, SI ON EST LIBREMENT EN ACCORD AVEC UN TEL IDÉAL, c’est de le “dire” ou de le déclarer publiquement.
C’est ce que j’ai commencé à faire depuis un certain temps déjà …
Absolument rien ne VOUS empêche de faire “la même chose” … à votre façon.
C’est VOUS qui voyez .