ELLE et « anarchie »

Il existe probablement une proximité entre certaines conceptions « anarchistes » et le projet éthico-juridico-politique dont je propose ici une formulation-slogan sous l’ expression « Égale Liberté Libre Égalité »

Divers écrits de Catherine MALABOU, me permettent de penser qu’il existe une convergence possible entre ses analyses de philosophie politique concernant la tradition anarchiste et ses « avatars » actuels, et une « voie possible » dont j’ énonce à ma façon ( « anarchie …oblige » ), l’une des pistes à l’essai …



Quelques articles de Catherine MALABOU :


– La voie anarchiste est la seule qui reste encore ouverte

“Les cryptomonnaies remettent en cause l’idée même d’État”

Dans l’entretien sur Philomag, concernant les crypto-monnaies :

Les États sont-ils, à terme, menacé dans leur souveraineté par la multiplication des processus libertaires comme la blockchain ?
Catherine Malabou répond :

« C’est une question très difficile. Je ne pense pas les structures étatiques disparaissent dans un futur proche. Cependant, il est possible de considérer, comme le faisait Marx, qu’en un certain sens les États ont déjà disparu : l’État n’est plus qu’une pure réaction à la prolifération des fonctionnements horizontaux contre lesquels il s’efforce de lutter. Il ne se maintient que dans la réactivité. En ce sens, la structure étatique est déjà creusée par un vide interne, qu’elle tente de combler par appropriation paradoxale de l’horizontalité.« 

ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Reprise de la page de 2015 publiée sur le site egaleliberte.fr :

ELLE, l’ Humanisme et le Transhumanisme

Rappel et précisions préalables :

Le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité proposé sur ce site, part de l’auto-position de la valeur éthique de sa propre liberté par toute entité capable de se poser ce type de « question », de se donner une représentation de sa propre liberté par rapport à celle d’autres entités.
La proposition de l’ « Égale Liberté », consiste, pour une telle entité, à proposer à toutes les autres entités réelles, possibles ou imaginables de l’ Univers ( pouvant exister dans le futur ), de bénéficier d’une telle « Égale Liberté » partagée, sur la base simplement de la libre reconnaissance réciproque par ces autres de cette même « Égale Liberté« .
Aucune référence directe n’est faite ici à une quelconque appartenance à l’ « humanité », de telles entités.
Mais bien évidemment, les « êtres humains » sont considérés par l’auteur, qui se compte lui-même parmi les « êtres humains », comme de telles entités physiques réelles capables, pour la très grande majorité d’entre elles, de se donner une représentation de leur propre liberté et des problèmes de la relation avec la liberté des autres personnes.


Ce qui est décisif, c’est :

1. Un ensemble de capacités cognitives, très variables et dont rien ne dit a priori qu’elles ne peuvent exister que chez une espèce particulière, ou un genre biologique particulier ( « homo » ), mais permettant à cette « entité » de se représenter consciemment elle-même et de se représenter d’autres entités avec lesquelles elle peut être en relation dans l’ Univers, comme ayant elles aussi  une certaine autonomie consciente réflexive de décision et de volonté, pour laquelle le mot « liberté » usuel dans beaucoup de langues et cultures humaines ( ou d’autres conceptuellement équivalents) est un bon candidat signifiant.

2. Des possibilités effectives de communication avec ces autres entités permettant à chacune de savoir en quoi les autres peuvent être en accord ou en désaccord avec ses propres représentations et de se construire des accords partiels sur des jugements, décisions ou actions coordonnées à entreprendre.

3. Fondamental pour notre propre proposition « ELLE » , mais pas nécessairement partagé par tous les « êtres humains », ni par toutes les autres « entités » imaginables ayant la capacité de se représenter une telle « liberté » :
La volonté librement pensée et exprimée par une telle entité de n’utiliser en principe sa propre liberté dans une action dans et sur le réel que dans la mesure où cet exercice est compatible avec l’ Égale Liberté de ces autres entités ( lorsque et dans la mesure où il est possible à toutes ces entités d’ avoir une connaissance de leur propre existence et de leurs « libres volontés » respectives ).

Une telle « Égale Liberté » ne peut pas être octroyée de l’extérieur ou, pire, être imposée à de telles autres entités si celles-ci ne sont pas en retour au moins CAPABLES de penser une telle liberté, et donc de prendre par elles-mêmes la libre décision ( « Libre Égalité » ) de « partager » une telle liberté avec les autres sur une base d’ « Égale Liberté » .

Dans la pratique actuelle, les seules entités disposant suffisamment  à notre connaissance de telles capacités cognitives et communicationnelles sont d’autres « êtres humains » terrestres.

Mais je suis prêt à réviser ce point, si un « grand singe » ou un dauphin, ou un nuage d’électrons pensant, ou l’ « esprit d’un peuple », vient « en personne » ( donc en « première personne » – et non à travers la « représentation » par une personne humaine individuelle – me dire qu’il est une « personne »  prête à discuter avec moi de nos libertés respectives …  )

Mais rien, dans le principe d’ Égale Liberté Libre Égalité que NouS proposons,
n’exige a priori une telle « appartenance » à l’ espèce « homo sapiens« , ni au genre biologique « homo », ni à une quelconque autre classe de systèmes  biologiques ou physiques organisés.

Aussi bien d’autres entités organisées « naturelles » ou « artificielles », SI elles montraient suffisamment de telles capacités … et donc se débrouillaient aussi par différents signes pour les manifester, pourraient a priori être admissibles dans le cercle des « personnes souveraines libres et égales » :

La condition restrictive n’est pas d’être un « être humain », mais d’ être un « être » capable de reconnaître sa propre liberté et celles d’autres êtres que lui ET de décider librement à partir de là que tous ces autres « êtres capables de liberté réflexive consciente » ont le même « droit » que soi-même à l’ exercice de leur propre liberté, pour autant qu’ils acceptent réciproquement ce même « droit » pour les autres.

Le principe « éthique » d’  « Égale Liberté <-> Libre Égalité
 » ainsi co-institué, peut être compris et proposé par chacune de ces entités ( en son propre langage … s’il fait l’ effort de faire comprendre aux autres sa propre exigence de liberté ET sa capacité à reconnaître aux autres la leur … ).
Par définition, dans cet aspect simplement propositionnel, tout être capable d’ énoncer une telle « proposition » en a le « droit » ( qu’il se donne à lui-même  dans le fait même qu’il se le « propose » au moins déjà à lui-même en le « pensant  » ). C’est en particulier ce que je fais moi-même, ici.
Et je présuppose que, lecteur de ce texte, Vous le pouvez aussi et donc en avez le « droit fondamental », si Vous Vous le donnez, c’est à dire que Vous pouvez, « comme moi », librement décider de reconnaître simultanément l’ « Égale Liberté » d’autres entités qui, comme vous et moi, se reconnaîtraient librement et à « NouS », cette même « Égale Liberté ».
Cette décision d’adhérer à la proposition, ne peut être que strictement la vôtre, par définition de l' »Égale Liberté Libre Égalité » telle que je l’ai librement posée – puisque chacun peut poser une « définition » en « définissant » le mot ou l’expression qu’il pose. Mais que bien entendu, il n’oblige par là personne d’autre à utiliser cette définition …
C’est pourquoi je rappELLE en permanence que « C’est Vous qui Voyez » .

Donc réciproquement par rapport à l’ « Égale Liberté » posée « en commun »par les personnes qui en font le choix , l’adhésion à la valeur éthique d’une telle proposition, l’accord pour en faire un principe non seulement qu’on « comprend » intellectuellement, mais qu’on décide de poser soi-même comme principe régulateur de ses propres « jugements éthiques » et de ses propres actes « responsables », dépend de la LIBRE DÉCISION de chacune de ces entités elles-mêmes, et ne peut d’aucune façon leur être légitimement imposée du dehors par une quelconque « autorité supérieure » ( ni individuelle ni collective ).

( C’est ce que signifie la deuxième partie du Principe :  » <-> Libre Égalité » )
C’est en particulier aussi la raison pour laquelle cette proposition que j’ énonce et que je définis à partir de ma propre liberté, ne prétend en aucune façon être une « vérité morale » , ou une « vérité » de quelque ordre que ce soit, ni l’ énoncé d’un quelconque « droit naturel », et encore moins d’un « principe moral universel » :
La « valeur » de ce « principe »  est simplement potentiellement « universalisable » pour et par toute personne qui prendrait elle-même cette même libre décision de l’adopter.


– Est-ce à dire que toute entité incapable d’une telle compréhension serait considérée par « NouS » comme privée de tout droit ?
( C’est la question posée par tous les « anti-spécistes » et notamment les « animalistes » )
Évidemment non : mais, par définition, elle n’aurait comme « droits« , qu’une combinaison incomplète entre ses propres capacités réelles de volonté autonome et ce que d’autres qu’elle-même lui « octroient » comme droits, en parlant à sa place …
( C’est ce que font les « animalistes » actuels, en définissant le « droit des animaux » … à leur place, et qu’ont fait naguère les colonisateurs occidentaux ou autres en prétendant mieux savoir à la place des personnes colonisées où se trouve leur « bien » , ou d’une façon générale tout « dominant » réel ou potentiel, qui prétend décider à la place de dominés considérés comme des « mineurs » ce qu’il faudrait qu’il pense ou décide de faire … )

Une entité physiquement incapable de pensée consciente autonome serait simplement dans un état de « minorité » , d’ « assistance » ou de « tutelle », aussi longtemps qu’elle est incapable, effectivement, de se  « penser » elle-même ainsi comme volonté autonome interagissant avec d’autres volontés autonomes. C’est couramment, ce que fait déjà le droit actuel, en ne donnant pas les mêmes « capacités judiciaires » aux enfants ou à certains handicapés mentaux qu’aux « citoyens adultes » de plein exercice. 

Même si nous cherchons à penser un « droit des animaux » ou un « droit des espèces vivantes » ou un « droit des écosystèmes » ou un « droit des entités culturelles », ou un « droit des personnes morales » ( collectifs associatifs comme tels ), ou même un « droit des peuples« , c’est toujours seulement dans les faits ACTUELS, parce que des « personnes humaines » réelles individuelles, conscientes des problèmes posés, se chargent de « prendre la défense » de tels « droits » que ces « entités » elles-mêmes sont bien incapables de « penser » par elles-mêmes avec leurs propres ressources cognitives autonomes.

Mais, une telle situation de « minorité », de « tutelle » ou de « dépendance morale », n’est pas, dans la perspective du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité, la situation idéale visée pour une « personne souveraine libre et égale« , puisque ce sont précisément ces capacités de se penser soi-même comme source d’une volonté autonome qui en sont à la fois une condition réelle et la valeur fondamentale que ces personnes cherchent à conserver et à développer en commun.
Mais un tel COMMUN ( le « NouS » de l’ « Égale Liberté » ) n’est pas un commun préalable ou « a priori », ni préexistant dans la « nature » ou dans la « culture », ou dans « l’histoire d’un peuple », encore moins dans un « ciel des idées »substantiel : ce « COMMUN » là n’existe que par la libre volonté des entités conscientes autonomes qui choisissent de former ce COMMUN ( appelé « politique »par certains ) sur la base de leur commune « Égale Liberté », à laquelle chacune de ces entités conscientes autonome PEUT adhérer librement, si et seulement si elle en décide ainsi librement « ELLE-MEME » , donc aussi en termes de « Libre Égalité ».

« Kant à Vous … c’est Vous qui Voyez « 
Texte revisité le 17/01/2022

P.S. Pourquoi « transhumanisme » dans le titre ?
Evidemment parce que rien, dans notre proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité« , ne présuppose que les « entités » autonomes et conscientes, »personnes souveraines libres et égales » soient nécessairement des « êtres humains » au sens de l’ appartenance à une catégorie biologique particulière héritière de l’ évolution biologique des espèces du genre « homo » …
Il n’y a donc aucune raison de limiter les droits et libertés des « personnes libres et égales » pour et par des « homo sapiens » tels que l’enveloppe de leur « pool génétique » les « encadre » aujourd’hui.

ELLE et le libertarisme

J’ai déjà expliqué en quoi la position « Egalibertaire et Libregalitaire » développée sur ce site est voisine de celle du « libéralisme égalitaire » de Rawls.
En particulier le versant de l’ « Égale Liberté » utilise la même expression que le premier principe de justice de Rawls.

Cependant, par certains aspects, notamment en ce qui concerne le deuxième versant de notre proposition, à savoir la « Libre Égalité », il serait possible de rapprocher notre point de vue de celui des « libertariens », à cause de l’importance fondamentale que nous accordons comme eux à la « Liberté », conçue en effet d’abord comme liberté individuelle.

Une première approche consisterait à dire que les « Egalibertaires – Libregalitaires » sont des « libertaires », au sens où ils ne se sentent pas contraints a priori par une conception de « droit naturel humaniste égalitaire », mais que précisément la valeur qu’ils accordent à leur « égalitarisme » résulte strictement de leur libre choix individuel, d’être et de devenir ainsi des « personnes libres ET égales ».
La différence fondamentale de notre position avec les habituels « libertariens » de la droite « américaine »est bien évidemment que ceux-ci veulent profiter de cette conception de leur liberté individuelle ( conception qu’ils prétendent cependant … « universalisable » ! ), pour ne pas avoir à tenir compte d’un quelconque principe « égalitaire », notamment en termes de ressources économiques, et pouvoir prétexter de la liberté fondamentale du droit de propriété pour pouvoir augmenter leurs ressources « libertaires » indéfiniment, fusse au détriment des autres, du moment que les échanges économiques sur un marché soient formellement des transactions « volontaires », physiquement non contraintes.

En revanche les « personnes libres et égales » que NouS NouS proposons mutuELLEment d’être et de devenir, choisissent LIBREMENT, ( tout aussi librement que la liberté « libertarienne » fondamentale ) de se considérer comme des ÉGAUX, non seulement en termes de « libertés formelles », mais bien aussi en termes de ressources réelles équivalentes ( « économiques » en général, mais aussi de toute sortes d’autres « capitaux » ou « capabilités » au sens d’ Amartya Sen ) , nécessaires pour assurer à chacune des « personnes libres et égales » un accès ( et si possible une croissance progressive ) à toute l’ « Égale Liberté » rendue possible par leur coopération librement et égalitairement construite.

Rien n’empêche en effet des « libertariens » au sens théorique, de choisir librement de mettre en commun de plus en plus de ressources et de coopérer pour une plus grande « Égale Liberté » commune, plutôt que d’être en compétition permanente entre eux et avec tout autre pouvoir pour les ressources fondamentales nécessaires à la croissance d’une telle commune « Égale Liberté ».

C’est précisément cette liberté « libertarienne » du choix possible de l’ « Égalité » que nous appelons « Libre Égalité« . Comme les « libertariens » et les « libéraux » en général, nous pensons en effet , et surtout nous en décidons ainsi pour nous-mêmes, que le contrat social que nous souhaitons doit fondamentalement être basé sur la liberté individuelle de l’adhésion à un tel contrat, et que cette LIBERTÉ individuelle de l’adhésion est très exactement aussi importante que l’ EGALITE contractuelle ou « conventionnelle » qu’elle institue simultanément.

Cette libre décision institue donc une différence entre des « libertariens inégalitaires » ( ou qui ne se préoccupent pas des inégalités notamment économiques et sociales que l’exercice des libertés individuelles peut provoquer) et des « libertariens égalitaires » qui choisissent au contraire de constituer ( librement entre eux … ) un contrat social garantissant simultanément leur « radicale liberté » ET leur « radicale égalité ».

Il est assez facile de comprendre dans ce cas que :
– d’une part notre position est d’une certaine façon encore plus « libertaire » que celle des « libertariens », en ce qu’elle ne prétend plus prouver ou « argumenter rationnellement » qu’il faudrait adopter une position libertarienne ou une autre position de philosophie politique quelconque, dans le vaste espace des variantes de philosophie politique possibles, puisque en fin de compte nous considérons qu’il s’agit là d’un libre choix philosophique individuel, qui ne présuppose rien d’autre que cette liberté de pensée et de conscience elle-même par laquelle une personne individuelle adhère ou pas, ou plus ou moins à une philosophie, ou invente sa propre philosophie en la proposant au « libre examen public » des autres.
– mais que d’autre part, par le contenu particulier du choix que nous faisons, celui de poser la valeur fondamentale, « pour NouS », de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » – et d’Y adhérer librement – , nous admettons tout aussi fondamentalement, à cause de cette « Égale Liberté » même, que d’autres personnes puissent faire d’autres choix de philosophie politique et donc constituer et instituer leur propre contrat social de communauté éthique, juridique et politique avec les personnes qui font le même choix qu’elles.
Evidemment, à une condition formELLE ( que « NouS » posons en effet « unilatéralement » pour NouS-MEMES ) : celle que ces autres contrats sociaux, dans toute leur variétés et diversités imaginables, « NouS » laissent tout aussi « librement » ( ??? ) instituer et constituer le « nôtre » ( celui de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » que nous proposons d’établir entre toutes les « personnes libres et égales » qui choisissent librement d’ Y adhérer.

Mais, diront les objecteurs, le problème justement de la « politique » et donc de la « philosophie politique », n’est pas de décrire la variété des opinions et positions politiques individuelles possibles, ni même de leur assurer en commun un « espace de libre expression » ( encore que … ), mais de constituer « tous ensemble, tous ensemble, …  » une même et indivisible « société politique » !
Ah oui ?! Et laquelle ?! L’ « archipel français » ? l’ « espace civilisationnel européen » ? la « communauté localiste des survivalistes éco-féministes néo-rura.l.e.s pagano-chrétien.ne.s » ? l’ Organisation des « Nations Unies Socialistes Humanistes » ? et pourquoi pas : Les « Citoyens du Monde Solidaires et Fraternels » ? etc. etc. .
J’imagine aisément que votre imagination philosophico-politique de votre utopie personnelle préférée est encore bien plus développée que la mienne ,
et donc que chacun peut déjà chercher à s’assurer de former une telle « société » … avec lui-même et de se donner ainsi sa propre « loi de liberté ».

Pour finir donc cet article à propos de « libertarisme », plus que jamais, je conclus en disant : « C’est Vous qui Voyez » …

Triangles dramatiques , fractales triangulaires, métatriangles dramatiques

Le « triangle dramatique de Karpman » , avec ses trois rôles de « victime », »persécuteur » et « sauveur » est relativement bien connu et vulgarisé.
On trouvera facilement sur la toile des explications techniques concernant cet outil d’analyse de certains aspects des relations psycho-sociales, proposé par l’ « analyse transactionnelle ».

L’objet de ce billet est simplement d’ attirer l’ attention sur le fait que de tels outils peuvent être parfaitement utilisés par toutes sortes de « gourous manipulateurs », qui vont se placer précisément en situation de « méta-sauveur » en vous proposant d’analyser « avec vous » le tissu relationnel dans lequel vous vous situez vous-mêmes.

Autrement dit, en vous proposant de prendre de la distance réflexive par rapport au tissu des relations psycho-sociales où vous vivez ( au premier niveau des relations « spontanées » ), ce « méta-sauveur » vous propose un « outil », comme par exemple le fameux « triangle dramatique de Karpman » , grâce auquel vous êtes supposés pouvoir sortir des « cercles vicieux » précisément décrits par cet outil.
Que vous soyez vous-même alors, comme demandeur d’aide psycho-sociale ou du moins de demandeur d’explication ou d’éclairage par le « professionnel compétent » supposé, au premier niveau, plutôt en situation de « victime », de « persécuteur » ou de « sauveur » dans le tissu relationnel, n’est alors pas le plus important, puisque dans tous les cas, ce qui vous sera proposé, c’est de « sortir du cercle vicieux de ce jeu triangulaire, dont vous êtes supposé, au « méta-niveau », être … la « victime ». Victime non pas simplement d’un « persécuteur » de votre entourage psycho-social, mais des engrenages du « jeu » psycho-social ».


Nous avons donc la mise en place d’un « méta-triangle » :

1. Les personnes en interaction psycho-sociale : toutes « victimes » du « triangle dramatique » à ce méta-niveau , qu’elles soient « victime » au premier niveau, « persécuteur » ou « sauveur » au premier niveau .
2. Le « méta-sauveur » ou « sauveur » de deuxième niveau est bien évidemment le « thérapeute » ou l’ « aidant » , ou le « spécialiste compétent » qui va, bien entendu, apporter à toutes les victimes du niveau 1, les « outils » de compréhension et de communication nécessaires pour sortir du triangle dramatique ( de niveau 1 ).
3. Qui est le « persécuteur » , à ce niveau 2 ( « méta-niveau » ) : c’est l’emprise exercée par le « jeu psycho-social » lui-même … ou par l’ ensemble de toutes les personnes qui en tirent un « profit » ( psychologique ou bassement matériel ou financier … )

Nous avons donc tout ce qu’il faut pour que la structure formelle du « triangle dramatique » se remette en place, non pas forcément en perpétuant le triangle de premier niveau, en le renforçant rétroactivement par sa propre « représentation » au lieu d’en atténuer les effets dévastateurs, mais bien à ce deuxième niveau où les « thérapeutes » et « psy » en tous genres peuvent venir « jouer » les « sauveurs » pour toutes sortes de situations psychologiques, sociales, culturelles, économiques, etc. où des « victimes » diverses viennent se plaindre de leur malheurs et cherchent à trouver des « persécuteurs » responsables de leur situation souffrante.

« Mais non !« . J’entends d’ici le cri de protestation outré de tous ceux, professionnels de l’aide, ou aidants amateurs ou associatifs, qui vont se sentir injustement « visés », et donc « victimes » de la « méta-analyse » que je propose ici, en endossant ainsi le rôle du vilain « persécuteur » !
Ils sont de « vrais sauveurs », répondant à de vrais besoins de victimes en détresse, même s’ils peuvent concéder que parfois certains « confrères », mais surtout des gourous usurpateurs, « thérapeutes » auto-proclamés, ont tendance à profiter de la situation de pouvoir de « sauveur » …
Et surtout, beaucoup d’entre eux vous répondront que pour éviter précisément ces écueils de l’emprise thérapeutique, cela fait partie de la formation de leur compétence professionnelle, de se soumettre ( « victime  » ? ) à une « super-vision » , ou du moins une régulation entre collègues …
Et que bien entendu, ils sont parfaitement au fait que les outils théoriques ou d’ « analyse des pratiques » qu’ils proposent devraient permettre une auto-régulation déontologique de ces professions …
Mais comme on sait aussi : le coiffeur le plus compétent n’est pas forcément lui-même le mieux coiffé …

Que l’on se rassure :
Si certains de ces professionnels en viennent à lire par hasard ce billet, et se sentent énervés par cette « mini-agression », et donc « victimes » de mon humeur caustique, et veulent eux-mêmes y réagir :
je ne me présenterai pas à mon tour comme « victime », car comme vous l’ aurez bien compris, à force de « méta-analyse », j’ ai bien compris que dans toute cette ténébreuse affaire, si « je » prétends être »victime », cela ne peut-être au fond que parce que d’une certaine façon je joue à être mon propre « persécuteur » … pour d’autant mieux me glisser ensuite dans la peau d’être mon propre « sauveur ».

Un certain « sauveur » socratique ne disait-il pas déjà : « connais-toi toi-même » ? Et le « sauveur » des Lumières kantiennes ne nous propose-t-il pas d’ « oser savoir » ? Mais avons nous besoin d’eux pour nous « sauver » de nous-mêmes en les transformant ainsi , éventuellement, en « persécuteurs malgré eux » ?

Sur ces bonnes paroles, je me sauve …
Et quant à Vous … c’est Vous qui Voyez …




ESTH-ELLE

Le visiteur de ce site , Vous donc par exemple, aura sans doute été intrigué par la coexistence sur ce même support de deux aspects au premier abord très différents :
– Des questions de « philosophie » générale utilisant le lexique et des catégories conceptuelles relativement communément partagées, du moins suivant une « culture générale », notamment « philosophique », suffisamment partagée pour en reconnaître les grandes lignes apparentes.
– Des aspects de « mise en forme » suffisamment singulières , soit au niveau des libertés prises avec certaines normes langagières de fabrication de néologismes et acronymes et jeux de mots ou de lettres divers, soit au niveau des quelques « illustrations » iconiques dont l’interprétation n’est pas forcément immédiatement « lisible », et dont le rapport en tout cas avec le « fond » des questions traitées, n’apparaît pas nécessairement de façon transparente au lecteur de ce site.

Il y a donc bien ici, liée à la dimension de « problématiques philosophiques communes » , une dimension proprement « idiosyncrasique » de certaines mises en forme dont « ELLE » ici se pare, et qui s’apparentent davantage au registre de la singularité « esthétique » ou « artistique » ou encore de « traits » plus proches du « symptôme » personnel que d’une symbolique culturelle partagée.

D’où le titre même de cet article, ressemblant à quelque « prénom » féminin commun, mais dont la présence en Esth- en tête , préfixant « ELLE » , permet aussi de se demander si, au fond, toute cette histoire d’ « ELLE » et de « NouS » ne serait pas d’abord à interpréter comme une pure fiction « poétique », et donc notamment un jeu d’écriture, qui aurait, ensuite seulement , comme effet secondaire de cette écriture, la prétention de déplacer des déterminations conceptuelles ou idéelles d’ordre plus philosophique , et donc « éthico-juridico-politique ».

Mais comme « ôteur » prenant de la hauteur sur son je -jeu d’auteur, je – jeu parlerais plutôt d’une interaction sui generis entre les dynamiques du « fond » ou de la « forme » ou de la « figure » et donc des atours qui « lestent » ELLE.

Puisqu’il est ici question de « prénominalisation » autant que de « pronominalisation personnelle  » ( « ELLE » ) , je rappelle que dans les langes et mélanges de cette histoire des origines en mes Moires, le petit nom qui fut donné à cette « ELLE » naissante a été « Délila » ( dont chacun peut aisément interpréter les « cent sons » que vous pouvez ainsi tirer par les cheveux … en les coupant en quatre ).








Archi-PELLE

Allusion bien sûr à l’ « Archipel français » popularisé par l’ouvrage de Jérôme Fourquet, pour désigner l’émiettement de l’espace à la fois sociologique, culturel et bien sûr politique de la « société » française.
Mais on peut aussi étendre la description à l’ensemble de l’espace humain mondialisé, même si la France présente des caractéristiques spécifiques.

Le nouvel ouvrage « La France sous nos yeux » donne une vision complémentaire de cette « France recomposée » .

Mais ce n’est pas ici les questions concernant l’ « identité de la France et des Français » ou la question de leur « commun » spécifique que je souhaite soulever dans cette page, mais simplement me demander ce que les sources « étymologique » du mot archipel pouvaient avoir à dire .
Si j’ en crois Wikipédia :
« Le terme « archipel » est emprunté de l’italien arcipelago, attesté depuis le XIVe siècle, lui-même une déformation du grec Aigaion Pelagos (Αἰγαῖον Πέλαγος)2. Ce mot désignait originellement la mer Égée, caractérisée par son grand nombre d’îles (les Cyclades, les Sporades, Salamine, Eubée, Samothrace, Lemnos, Samos, Lesbos, Chios, Rhodes, etc.)1.
Le préfixe « archi- » d’ « archi-pel » n’a donc rien d’ archi-tectural, ni d’ archaïque, puisque l’ « archè » n’y est pour rien, mais vient de la déformation de « Égée » de la mer Égée. Le « -Pel » en revanche est bien « pél-agien » …

S’agissant donc d’un rap-pel au bon souvenir des mythes antiques de la Mer Egée et donc notamment du fils d’ Egée, Thésée et du Minotaure, la confusion entre « archi- et « Aigaion » n’est pas censée sans sens !
Egée lui-même n’a-t-il pas été induit en erreur fatale par l’oubli de sa consigne par son fils Thésée, oubliant de hisser les voiles blanches au lieu des voiles noire, à son retour victorieux de Crète ?

Mais s’ agissant de l’ « Archi-Pelle », un petit tour sur l’archipel de la Toile, permet de voir que d’autres ont pensé au même jeu de mots ..
et qu’entre autres on retrouve donc l’allusion à « La France sous nos yeux » ,
dans l’ « ArchiPelle » de https://www.youtube.com/larchipelle
( « Oser quitter la ville » de Brian Ejarque )

Je ne vais donc pas encore ajouter à la confusion de Bab-ELLE

https://libraryofbabel.info/


De quel « PEUPLE » parlons-nous ?

Un débat politique toujours actuel se pose concernant la comparaison entre différents sens du mot « Peuple » , car bien évidemment non seulement une « démocratie » ne saurait se confondre avec une « éthnocratie » , mais même la pluralité des sens du « DEMOS » politique pose bien sûr problème .

  1. Un texte sur AOC peut servir d’introduction :
    Fabriques de peuples par Gérard BRAS

« De Nuit Debout à Occupy Wall Street, du Printemps Arabe à la Révolution des parapluies à Hong Kong, les mouvements de revendications de la dernière décennie ont fait resurgir le terme de « peuple » dans le discours politique contemporain, dévoilant un large spectre de significations. Derrière l’apparente unité se cachent en réalité trois visages distincts, parfois contradictoires mais toujours inséparables.« 

Un autre texte de Gérard BRAS, dans AOC du 24 septembre 2024 :
« Les peuples contre le peuple« 
https://aoc.media/opinion/2024/09/24/les-peuples-contre-le-peuple/

2. Le texte de Céline Spector dans AOC à l’occasion du débat sur l’idée d’un « peuple européen » , montre un certain nombre des dimensions de la question :

Une Europe sans peuple ?
Les conditions d’une démocratie européenne

Par Céline Spector

https://aoc.media/analyse/2021/12/27/une-europe-sans-peuple-les-conditions-dune-democratie-europeenne-2/

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J’ai déjà entamé sur ce blog la question de la référence de ce que j’appelle la « loi morale nouvelle » ( ou « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » ) à la possibilité de la constitution juridico-politique d’un nouveau « contrat social » sur une telle base « éthique » commune aux « personnes libres et égales« .

Remarque : par rapport aux trois « scènes » dont parle Gérard Bras, ma propre proposition de « P.E.U.P.L.E » se joue et déjoue en particulier la deuxième « scène », celle du « démos politique« , et donc de la question du « pacte social institué ».

J’ai ainsi proposé , dans un jeux de lettres , de définir le « P.E.U.P.L.E. » en question comme acronyme de :

« Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales« ,
En m’excusant d’avance du « PEU » que les « personnes libres et égales » ( Pour reprendre l’expression de John Rawls ) sont ainsi capables de poser comme leur « PEU » commun …

Mais telle est nécessairement l’ambition « Éternelle Universelle » de ce noyau commun, non pas bien sûr parce qu’ELLE serait totalitairement applicable ou appliquée « toujours et partout » dans une « E.U. topie » , mais précisément parce que sa définition possible est par cette définition même « hors » de tout temps et de tout lieu particuliers qui signeraient son « identité originaire » …

Pas non plus l’absence de tout lieu ou de tout temps possible pour son institution ( « OU – topia  » ), mais POSSIBILITÉ, POTENTIEL, en PUISSANCE et donc en PROJET , de continuer de se mettre en projet et « en marche », peu importe où et quand les « personnes libres et égales » se donnent ce projet commun, en se définissant elles-mêmes comme « libres et égales » en posant en acte la LIBERTÉ MEME qui sert de « fondement » à leur co-institution ou « constitution » réciproque.

Dans l' »espace » actuel de la planète Terre où homo sapiens organise l’ « anthropocène », chaque « être humain » PEUT, au niveau de ses capacités cérébrales personnelles, être suffisamment conscient de sa situation dans le monde, ou dans « son monde », pour y être concrètement confronté à la question de sa « liberté », et PEUT, du moins en son « for intérieur », projeter en idée, en rêve ou en idéal, ou en exigence émotionnelle spontanée de « justice », l’imaginaire social d’une « société de liberté » où sa propre place de personne serait reconnue « comme celle des autres ».
Même si dans le réel des situations humaines diverses, un grand nombre de personnes sont empêchées par leur environnement et leurs conditions de vie de prendre une claire conscience personnelle d’une telle « liberté idéale possible« , nous présupposons ici qu’une telle prise de conscience de cette question est déjà très largement répandue parmi les êtres humains, quelles que soient leurs cultures, leurs systèmes politiques, leurs convictions sur le cadre naturel ou « surnaturel », le cadre de conception du monde dans lequel une telle question de « liberté idéale possible » peut être légitimement posée à leurs yeux.

Nous ne présupposons en revanche aucune « réponse universelle a priori » que tout être humain donnerait ou devrait donner à une telle question, en termes d’une « loi morale universelle » telle qu’elle a été recherchée notamment par Kant. ( « nécessaire et universelle a priori » par analogie avec les lois de la physique ou les « lois de la Nature » en général ) :

Notre proposition de « Loi Morale Nouvelle » se pose explicitement comme seulement « universalisable » sous condition ( donc sans « impératif catégorique » ( Kant ) ou « normativité originaire » ( F. GALICHET ) ) , c’est à dire PAR et POUR des personnes individuées qui se veulent librement elles-mêmes comme « Libres et Égales ». Ce sont donc ces personnes qui décident elles-mêmes jusqu’à quel point elles veulent participer à la « constitution » d’un tel « P.E.U.P.L.E. » , et qui construisent par conséquent, dans le réel de leurs actions individuelles ou collectives, le système complexe des « frontières » fraternelles / fractales entre le « DEDANS » d’un tel « P.E.U.P.L.E. » et son « DEHORS », entre le « NouS » et « EuX ».

La question, pour chaque personne qui se pose la question, devient alors celle de savoir si elle se laisse simplement « situer » passivement, entraînée par les flux et les marées de la foule ou de la « multitude » ou d’un quelconque « peuple » ou « collectif » ou « communauté » préalablement existant, ou jusqu’à quel point elle veut au contraire définir par elle-même consciemment et volontairement sa « place » dans ce tissu complexe de « frontières », en participant par là même à sa « constitution théorique » et à sa « fabrication pratique concrète ».

Pour ma part, en tant que « personne libre et égale » autodéterminée, puisque je me suis moi-même ainsi librement défini, c’est en particulier par ma contribution « philosophique théorique », par la « proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité » , que j’apporte ma « goutte d’eau » personnelle à ce « Projet Éternel Universalisable des Personnes Libres et Égales » (‘PEUPLE » ) :

Les pratiques concrètes effectives de l’individu « Armand Stroh » ( individu « mâle », « blanc », « OKboomer », d' »origine » alsacienne, française, européenne, etc. , né le 29 septembre 1948 à Strasbourg ) , ne sont alors effectivement que très partiellement « explicables » par sa référence théorique idéalisée à sa propre « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » .

Quant à Vous, c’est Vous qui voyez …

Paradoxes de l’identité personnelle

Le 8 octobre 2021, un article de Jean-Pierre Dupuy paraît dans « AOC », intitulé « Métaphysique de l’ Anomalie »
https://aoc.media/opinion/2021/12/28/metaphysique-de-lanomalie-2/

Les paradoxes de l’identité personnelle sont en général liés à des paradoxes de la dimension temporelle. Rien d’étonnant à cela : Le temps étant la dimension suivant laquelle je peux conserver toute mon « identité personnelle numérique », tout en devenant éventuellement très différent au cours du temps de ce que j’ étais, « conceptuellement » ( en termes de caractéristiques d’ « essence » conceptuelle ou comme on dit en logique de la « compréhension » du concept ).

Lorsque je parle d’ « identité personnelle« ( à savoir en particulier « mon identité personnelle » ) , je distingue bien sûr cette question de l' »identité personnelle » ( liée à l’Idéal de la « Personne Libre et Égale » et qui pose d’abord une question « de jure » ) de celle de l’ « identité individuelle« , qui est d’abord une question concernant la réalité « de facto » de l’existence physique des « individus », comme systèmes biologiques « corporels » complexes en relation complexe avec leur « environnement » lui même organisé de façon complexe, et susceptible d’études « pluri-, inter- et trans- disciplinaires quant à l’organisation dynamique complexe des relations entre « individuation » et « organisation sociale » dans l’ espèce « homo sapiens » ou le « genre homo » dans son évolution biologique rétroagissant notamment par ses productions « culturelles » sur l’ensemble des « écosystèmes » qui ont rendu possible son émergence.

Mais cette distinction des notions de « personne » et d’ « individu » ne tire sa valeur propre que de la décision même, prise en tant que « personne », et plus précisément « en première personne » ( par « moi-même » en disant « JE ») , se posant elle-même comme « Libre et Égale », d’effectuer une telle distinction entre l’Idéal d’ « autonomie personnelle » et notamment d’ « autonomie de la volonté » ( « de jure » ) et la réalité physique complexe où la « personne » se reconnait aussi, de facto, comme « individu » ( même reconnu ensuite en en « troisième personne » ), au sens à la fois du membre d’une « espèce biologique », et d’ « appartenances », sociologiques, économiques, culturelles, etc. multiples à des « organisations » supra-individuelles, ayant leur propre niveau de fonctionnement complexe.

L’articulation entre « personne » et « individu » se faisant dans les deux sens :

1. Je pose comme préalable que toute capacité « personnelle » effective, en acte, suppose une organisation physique effective, de soubassement d’abord « biologique » (postulat de type « réalisme scientifique » ) : ensemble des dynamiques bio-physiques qui constituent le cadre de l' »évolution du vivant » pour donner lieu à une organisation dynamique corporelle et notamment cérébrale capable de se représenter elle-même dans une position « singulière » au sein de tout le système de « représentations » ( conscientes et inconscientes ) que le cerveau vivant ( et ici même mon cerveau vivant ) peut élaborer au sujet de son corps propre et de l’environnement-monde où il existe comme « vivant ».

Il n’est donc nullement nécessaire, dans la perspective que je propose, de supposer un quelconque « dualisme » à l’intérieur du « réel de facto » , qui opposerait, à la manière cartésienne une « substance pensante » à une « substance étendue », ni même à la manière kantienne une réalité « nouménale » inaccessible à notre connaissance et une réalité « phénoménale » qui serait seule accessible à la connaissance.

La position que je choisis de prendre est donc de type « monisme matérialisme émergentiste » : toute forme d’existence réelle, dont ma propre existence individuelle et personnelle consciente d’elle-même , suppose une organisation matérielle certes extrêmement complexe, mais non pas d’une complexité « infinie », mais bien hiérarchiquement déterminable en termes d’ « échelles » d’intégration, depuis les structures physiques « élémentaires » ( décrites par les théories de la physique, notamment quantique ) jusqu’à l’organisation biologique corps-cerveau, dont le tissu d’interactions avec son environnement lui aussi physique, produit de facto ce que j’appelle « ma conscience de moi-même ».
Les progrès de nos connaissances scientifiques sur une telle « matière organisée » aux différents niveaux de complexité, finiront par permettre aux êtres organisés conscients que nous sommes, à se donner des représentations et modélisations suffisamment efficientes et précises de cette complexité, que de nombreux effets de « rétroaction » en particulier redescendants dans les niveaux d’échelle, nous donneront des moyens d’interaction actuellement encore totalement « inouïs », puisque non encore « émergés » de formes d’organisation complexes encore inexistantes et n’ayant peut être encore jamais existé dans l’univers depuis le « big bang » …


2. La distinction « personne / individu  » est donc elle-même avant tout liée à la distinction « de jure » / « de facto » , elle même instituée – dans sa valeur projective – par un « de jure » auto-proclamé par la personne qui s’ « autorise » elle-même ( et dont d’une certaine façon, le « sapere aude » des « Lumières » kantiennes, mais aussi bien d’autres prises de pouvoir philosophique auto-référentes ont déjà pu se réclamer dans l’histoire … ).
Et, il se trouve, parce que « je » le veux ainsi, que je m’autorise en effet de l' »autonomie personnelle » radicale de ma propre volonté.

Et bien sûr, rien ne garantit « a priori« , ni dans aucun « de facto« , que l’ Idéal d’ « Égale Liberté Libre Égalité » puisse se généraliser suffisamment dans des « incarnations » physiques organisationnelles réelles, pour passer de façon beaucoup plus convaincante et efficace de l’énoncé de l’ Idéal à une « réalisation effective » .
La seule « garantie » qui peut valoir au yeux de la « personne libre et égale » est alors celle de l’autonomie de la volonté propre de cette personne à mettre cet Idéal en œuvre dans la mesure de ses propres possibles « individuels » sur lesquels elle pense avoir suffisamment à la fois de prise corporelle ( tant que « je » en personne « commande » à mon « corps propre » les actes compatibles avec un tel idéal « personnel » propre ).

Car c’est précisément en ce lieu de l’autonomie de sa propre volonté, qu’elle PEUT, si elle le VEUT, décider de définir ce qui VAUT pour elle-même et jusqu’à quel point, cette VALEUR, posée au minimum comme Idéal, « doit » au minimum pour cette personne elle-même, se traduire en « réalité ».

Remarque : il est facile de comprendre que toute personne qui « pense » et « réfléchit » à ses propres « valeurs idéales » a au minimum la volonté d’y réfléchir, ou du moins de CONTINUER ou de REPRENDRE une telle « réflexion » si d’aventure une telle « première réflexion » lui était venue entièrement du « dehors » ou avait soudain surgi de façon inconsciente et/ou aléatoire des « profondeurs de son inconscient » pour se « révéler » dans sa propre conscience.

Nous sommes donc capables de construire une « représentation », notamment langagière, d’un tel Idéal, et donc de l’inscrire, d’une certaine façon, dans notre propre mémoire biologique « cérébrale », et diversement stabilisable par les supports d’information extérieurs, culturels et techniques dont nous nous servons pour réussir à rétroagir sur notre propre mémoire cérébrale éventuellement défaillante, dans différentes « boucles » de « réafférence »

Et ceci, bien sûr, du simple fait, – que certains peuvent choisir de ne pas reconnaître – …, que toute pensée effective suppose, « en réalité », une organisation physique capable d’effectuer une telle « pensée ».
( Notamment ce que nous appelons notre « cerveau » … )

Autrement dit, il y a un postulat que je formule, et qui est aujourd’hui de plus en plus commun à de nombreuses personnes, qui est que leur propre pensée consciente n’est réellement possible que grâce à une organisation matérielle complexe, ( notamment cérébrale ) , dont certes nous n’avons encore qu’une connaissance scientifique largement incomplète, mais dont il serait aujourd’hui, à mes yeux et aux yeux de ces personnes, parfaitement incongru de nier la « naturalité biologique », vu les connaissances scientifiques accumulées, dans la biologie en général et dans les « neurosciences » humaines en particulier.

Un tel postulat d’émergence de la conscience en général et de la « conscience de soi » en particulier, par des dynamiques auto-organisationnelles du réel physique « naturel » n’a bien sûr plus rien à voir avec les dualismes substantiels du « corps » et de l' »esprit » , dont les exemples philosophiques sont bien connus, à la fois hérités des anciennes conceptions « animistes » religieuses ( l’ « âme et le corps » par exemple des monothéismes, ou du platonisme grec ), et de la « solution cartésienne moderne », d’un « cogito » supposé purement transparent à lui-même comme « substance pensante », mais aussi du dualisme kantien entre une structure « transcendantale » du sujet, et la réalité empirique « phénoménale » qu’elle est censée « construire ».

Si donc bien évidemment, l’ Idéal n’est pas le Réel, comme « la carte n’est pas le territoire », il n empêche que toute « carte » est aussi une portion d’un territoire, et qu’elle a besoin pour être interprétée comme « carte d’un territoire » d’un « interprétant » lui-même réel et d’une certaine façon ancré dans le territoire dont il utilise la carte. Ainsi l’organisation de nos « cartes neuronales » est à la fois formellement « auto-organisée » ( en termes de « traitement récursif de l’information »), mais aussi très fortement entrelacée avec les dynamiques auto-organisationnelles physiques, chimiques et biologiques du « support » neuro-cérébral qui « implémente » l’auto-organisation proprement « formelle » du « traitement de l’information et du signal ». Précisément parce que le tout est « auto-organisé » et non pas construit par un super-ingénieur qui chercherait à « fabriquer » une telle « conscience artificielle » en imposant ses propres « plans » de l’extérieur.

Notre position « matérialiste émergentiste » s’apparente ici à celle de Francisco Varela et de la notion de l’ « énaction« , où la polarisation habituelle du « sujet » et de l’ « objet », est une résultante dynamique de la complexité des interactions dans certaines circonstances de la conservation rétroactive de ces systèmes d’interactions.

Notes :

On peut aussi rapprocher ma position de celle de John Searle :
Comme lui je pense que la traditionnelle « distinction du corps et de l’ esprit » est un faux-problème …

De même les questions traditionnellement posées concernant le « problème difficile de la conscience » ( Chalmers ) me semblent mal posées, en ce sens qu’elles cherchent à résoudre des difficultés qui résultent précisément de la distinction artificielle préalable de la « réalité objective extérieure » et de la « conscience intérieure subjective » . ( On tombe alors sur les questions typiquement cartésiennes d’une « articulation » entre « substances » distinctes ).


Voir aussi la problématique traditionnellement discutée à partir de Locke :
Le prince et le savetier
Mission impensable

Voir l’article


Idixa et l’Orloeuvre

Qui est le scripteur de l’ Orloeuvre ?

https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0603062350.html

Un renvoi à ces renvois concernant la « Loi Morale » :


[ Derrida, la loi, le droit ]

« La loi de la loi, c’est qu’elle doit être sans histoire, sans genèse, sans origine, sans dérivation possible, elle ne doit donner lieu à aucun récit« 

GalGal, l’éGaL LeGaL ….

 » Les corps, disloqués, s’exposent  » , VOIR

Ainsi, récemment « disloqués » en cette année 2021,
Jean-Luc Nancy et Vincent Cordebard ,
que j’ai pu connaître, chacun en d’autres temps,
et qui se sont eux-mêmes rencontrés autour de leur état de « greffé » .

Chacun à sa façon, a sans doute participé à l’écriture de tel ou tel méandre dans la ribambelle de mes élucubrations.
( « In mes morts I AM » dit un fragment de « Mes Moires » )