Transfert de Mes Moires

A l’occasion de ce 14 juillet 2024, je sais, depuis quelques mois , pour des raisons de santé personnelle, que je ne dois pas trop traîner dans la rédaction de ce qu’on peut appeler un « testament philosophique » où se concentreraient quelques traces de mes pensées encore conscientes, pour le cas où ma vie présente cesserait brutalement.

Depuis quelques années déjà, sachant que les années de ma vie humaine, à plus de 70 ans, sont nécessairement comptées, la pression se fait plus forte, d’entamer un grand « Transfert de mémoire », vers des supports extérieurs de traces matérielles « informatiques » survivant à la désorganisation de mon cerveau biologique actuel, et permettant à toute conscience vivant après ma mort biologique que cela pourrait intéresser, pour alimenter ses propres pensées, de trouver dans ce concentré de « Mes Moires », un réseau syntactique-sémantique de traces suffisant pour ne pas laisser penser et dire n’importe quoi à propos de ce que j’ai pu appeler « ma philosophie ».

Si certains éléments de ces traces mémorielles sont purement anecdotiques, et liés à la singularité contingente évènementielle d’une vie humaine individuée interconnectée avec des milliards d’autres , passées, actuelles ou à venir, interconnectée également avec le tissu du « réel » d’un univers physique de « poussières d’étoiles » en évolution et en réorganisation permanente, en particulier localement, de la « biosphère » terrestre, d’autres éléments de ces traces mémorielles sont plus explicitement voulus et pensés pour continuer à faire signe vers une pensée plus « universalisable »:
Je suppose que d’autres que moi-même peuvent tout aussi bien, après ma mort, en partager et en développer les implications « philosophiques » dans un « Avenir du réel » de mieux en mieux partiellement « contrôlé » par la volonté consciente individuelle et collective d’êtres « humains » ou « post-humains » caractérisés précisément par la définition d’un projet potentiellement universalisable d’ « Égale Liberté Libre Égalité » de toutes les consciences personnelles qui s’Y reconnaissent, en se reconnaissant mutuellement réciproquement comme des « personnes libres et égales », chacune étant « souveraine sur elle-même » et reconnaissant par conséquent le droit des autres « personnes libres et égales » à exercer la même souveraineté sur elles-mêmes.

Vous l’aurez compris : le noyau essentiel des Traces mémorielles que je tiens à laisser comme « testament philosophique » après ma mort biologique, réside précisément dans tout ce que j’ai pu énoncer et répéter sans cesse autour de cette thématique de « Loi Morale Nouvelle » concentrée dans la « Proposition-Projet » de l' »Égale Liberté Libre Égalité » , qui d’une certaine façon se suffit à « ELLE-MÊME », et ne se limite en rien à la singularité de ma propre existence biologique individu-elle.

Je rappelle cependant aussi que si cette proposition-projet est par définition d’ordre « éthico-politico-juridique », définissant précisément l’ordre de la « Liberté » comme Également « partageable » entre toutes les entités conscientes qui en font le Libre choix, cette « ordre » autonome et auto-déterminé de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » ne dépasse sa propre « abstraction idéaliste », que dans le liens « réels » entretenus, d’un côté avec la possibilité d’une organisation universalisable de la connaissance du réel, comme « connaissance scientifique » contrôlable par les « communautés scientifiques » , et de l’autre côté par la liberté effective laissée à chaque personne singulière individuée dans son existence, d’avoir les croyances et d’ exercer les goûts de son choix , en utilisant les singularités propres de ses connexions « incarnées » de ses conditions propres locales de « survie ».




Néant créatif

Depuis longtemps, quand dans ma formation philosophique universitaire j’ai rencontré la « Science de la Logique » hégélienne, j’ai trouvé dans son analyse de l’identité abstraite de l’ « être » et du « néant » ( de l’ « être pur » – sans caractéristique supplémentaire, et du « néant pur » sans caractéristique supplémentaire ) , une proximité avec ma propre conception.
En effet je considère qu’aussi longtemps qu’on n’a pas précisé un « quelque chose » ( de définissable, ou de « déterminable » ), la supposée « différence » radicale de l’ « être » et du « néant », n’est en réalité qu’une différence des mots ( le mot « être » et le mot « néant » ne sont pas les mêmes mots et produisent ce préjugé commun que des mots différents désignent forcément des « choses » différentes.
Ou alors d’une très vague et confuse représentation de l’ « être » et du « néant », résultant d’une généralisation de nos expériences habituelles de la « présence » et de l’ « absence » de « quelque chose », en supposant que même si on ne parle d’aucune « chose » en particulier , il subsisterait cependant, a priori, une distinction entre « absence » et « présence » .
Je considère qu’une telle distinction a priori, considérée indépendamment de la supposition de « quelque chose » de définissable qui est considéré comme « absent » ou « présent » est en fait un pur préjugé d’ontologie dualiste, qui projette sur le réel nos outils simples de « catégorisation » de logique binaire.

Une façon d’aborder le sujet par Etienne Klein :
https://www.bnf.fr/fr/mediatheque/le-neant-est-il-creatif

Le triangle dramatique sert de référent symbolique aux opposants à l’autonomie personnelle

Dans les controverses actuelles concernant la légalisation de l’aide active à mourir, les opposants à toute évolution de la loi dans le sens de la légalisation d’une aide active à mourir, n’ont de cesse à dénoncer la liberté et l’autonomie personnelle, en prétextant, d’une façon ou d’une autre, que l’autonomie personnelle et la liberté individuelle ne sont que des illusions.

La première figure mise en avant , comme prétexte, est qu’il existe de nombreuses « personnes vulnérables« , donc de supposées VICTIMES, actuelles ou futures, VICTIMES ( de la philosophie de l’autonomie personnelle … ) que ces opposants à la légalisation veulent protéger, et par rapport auxquelles ils se constituent donc en « SAUVEURS » . En dénonçant du même coup un pôle du triangle constitué de vilains « PERSÉCUTEURS » , mélange hétéroclite de « mondialisation capitaliste marchande », d' »ultralibéralisme matérialiste et utilitariste », et de « modernité universaliste arrogante et autosuffisante aveugle aux limites et à la finitude » , etc.

En mobilisant et en encourageant en fait dans les relations sociales le fameux « triangle dramatique de Karpman » , ces opposants veulent avant tout apporter la preuve qu’une autonomie personnelle responsable et capable de gérer en elle-même des conflits potentiels est impossible :
Autrement dit, pour ces opposants, il n’est pas possible d’être autonome , on est nécessairement – et si on ne l’ est pas … on doit le devenir – soit victime, soit persécuteur, soit sauveur … ou l’un après l’autre à tour de rôle.

Bien entendu, ces fameux opposants se présentent d’emblée comme des « Sauveurs » et il leur faut désigner des « Victimes » ( les « vulnérables » du discours des opposants ) , même si celles-ci ne se plaignent de rien … ( c’est justement ce en quoi elles sont alors des victimes inconscientes de leur propre situation de victime) , afin de pouvoir jouer le rôle du « sauveur » ( par exemple en imposant des « soins palliatifs » ).

Ce faisant, ces « sauveurs » auto-proclamés, pour pouvoir continuer à jouer leur jeu malsain, finissent par devenir eux-mêmes « persécuteurs » : il leur faut trouver un supposé persécuteur … à persécuter .

Manque de pot : les personnes authentiquement « autonomes et responsables » ne se disent victimes de personne ( sauf éventuellement d’un « réel » intrinsèquement irresponsable d’être ce qu’il est … ) : elles règlent leurs comptes par elles-mêmes avec des « persécuteurs » éventuels , et notamment avec des supposés « sauveurs » qui ne sont bientôt perçus que comme des harceleurs à la « bienfaisance » collante, baveuse et dominatrice …

En fait, sous prétexte d’entretenir les « liens sociaux » d’une « solidarité fraternelle » , ce groupe de « sauveurs » ne rêve que d’entretenir le jeu pervers du triangle dramatique en guise de « société » .

Le partage des rôles dans l’hypocrisie générale : ce sont les mêmes, idéologiquement parlant, dans une certaine droite conservatrice notamment, qui :

– d’un côté veulent justifier les inégalités de leurs privilèges ( et donc continuer leur domination d’exploiteurs en sachant pertinemment que ce faisant, ils créent ou amplifient les situations transformant en effet des personnes en « victimes » de leurs visées dominatrices )

– de l’autre côté, veulent donner l’apparence de leur « charité chrétienne » en venant au « bon secours » des « victimes » d’une situation qu’ils contribuent eux-mêmes à entretenir (« pompiers pyromanes ») .

Avec l’espoir que ces « victimes » viennent les remercier d’être venus à leur secours. Tout « bon prince » d’ancien régime se devait de protéger « la veuve et l’orphelin ». Mais en conservant autant que possible le système inégalitaire d’un tel « don charitable » …

Mais je vois d’ici les mines scandalisées de ceux qui se sentent ainsi visés:
« Oh ! moi qui suis si attentif aux souffrances des vulnérables, et qui à tout instant cherche à leur tenir la main … . Certes il se peut que j’y trouve un certain plaisir, mais je ne suis moi-même qu’un pauvre pécheur …. vulnérable :
Si je suis responsable du moindre harcèlement charitable, voyez en moi une autre « victime » , de façon à ce que je puisse continuer tranquillement mon rôle de « sauveur » des opprimés … »

Tous victimes … ( depuis un certain « péché originel » sans doute ) …
donc tous bourreaux persécuteurs éventuels, d’avance « justifiés » par leur volonté de « sauver les autres et eux-mêmes » …
Faites tourner le « triangle dramatique » comme la « Roue de la Fortune » ou de la « volonté divine » … ( le grand « Père » … sécuteur )

Mais je n’invente rien en dénonçant ce type d’hypocrisie :
Ce sont les « paroles » mêmes de références sacrées que cette même classe prétend connaître : « Pharisiens hypocrites … sépulcres blanchis … », mais que, précisément, ils ne peuvent pas entendre …





La « crise démocratique » et un nouveau partage des compétences entre l’ordre « politique » et l’ordre « juridique »

Comme point de départ de ce questionnement, un récent article de Jean-François Collin dans A.O.C. :


La CEDH, un arrêt historique ou illégitime ?

Par Jean-François Collin Haut fonctionnaire

« L’arrêt par lequel la Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la Suisse pour l’insuffisance de son action contre le changement climatique a été unanimement salué comme une décision historique par les médias. C’est assurément la cas mais pas pour les raisons qu’on croit : cette décision s’avère un véritable coup de force démocratique, qui vient remettre en question la séparation des pouvoirs.« 

Jean-François Collin y remet en question la légitimité de certaines décisions de la CEDH, ici l’exemple de l’arrêt du 9 avril 2024 « relatif à l’affaire « Verein Klimaseniorerinnen et autres c. Suisse », condamnant la Suisse pour l’insuffisance de son action contre le changement climatique. La Suisse est, en l’occurrence, condamnée à payer 80 000€ à l’association qui a initié la procédure devant la Cour européenne des droits de l’homme.« 

Cet exemple permet de se reposer la question de la « légitimité démocratique » » respective des décisions « politiques » prises par les États, au nom de la « souveraineté des peuples » dont ils sont les représentants légaux ( Parlements au niveau du « pouvoir législatif », gouvernements au niveau du « pouvoir exécutif  » ) et d’autre part des décisions judiciaires prises par les juridictions supra-nationales ( comme ici la Cour Européenne des Droits de l’ Homme ).

Il s’agit ici notamment de l’usage qui est fait par la CEDH , en diverses situations, de l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’ Homme.
( Voir le Guide sur l’ article 8 )

Dans cet article de Jean-François Collin nous avons un exemple typique de la querelle actuelle concernant la « légitimité démocratique », et la question reposée de la « souveraineté » , en particulier des différentes formes et niveaux de la « souveraineté collective », et donc de l’ instance « ultime » de décision « souveraine ».

Mais « QUI » décide de la »légitimité » de l’ instance souveraine « ultime » …
sinon, par définition même de la « souveraineté » , cette instance « souveraine » elle-même ?
Dans une définition courante de la « démocratie », c’est le « peuple » qui est « souverain ». Comment un tel « démos » se définit-il lui-même comme « souverain » ? QUI lui attribue ou lui reconnait cette « souveraineté », sinon chacun de ses membres « citoyens » ?


Mais chaque « citoyen » peut se penser « citoyen » à différents niveaux, depuis un « collectif citoyen » d’intérêt local ou lié à un projet politique particulier, jusqu’à la prétention d’être « citoyen du monde », à une échelle de l’humanité globale où la différence entre la « citoyen » et la « personne humaine » s’estompe …

Je ( Armand Stroh ), considère que c’est la « personne humaine », en tant qu’elle se veut « libre et égale » à d’autres personnes humaines , qui est « souverainement souveraine » … sur elle-même et seulement sur elle-même.

Cette prise de position et de décision autonome et autodéterminée, certes ne contient, par définition, en elle-même, aucune « reconnaissance » obligatoire ou légitimement exigible d’une telle « souveraineté de la personne libre et égale sur elle-même, ni par les autres « personnes », ni par une quelconque instance collective qui serait « sommée » de procéder à une telle reconnaissance …
En toute logique dérivée de ma décision personnelle, je considère donc qu’une telle « reconnaissance » PEUT être réciproquement établie, pour autant et seulement pour autant, qu’il existe d’autres personnes que moi-même qui font ce même libre choix de « souveraineté » radicale ( « à la racine » ) sur elles-mêmes, et ne cherchent d’aucune façon à étendre cette souveraineté personnelle aux domaines de souveraineté propres aux autres personnes.

Mu-tu – ELLE, mutualismes et mutuellisme

Il y a certainement au moins une certaine proximité de la proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité » avec une certaine tradition de « socialisme libertaire » en général référée à Proudhon et notamment au « mutuellisme » .

Je ne prétendrai jamais que ma Proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » n’ ait aucune correspondance avec diverses pensées du passé ! Je prétends simplement qu’il faut rester prudent si on cherche à réduire ma proposition strictement à telle ou telle proposition théorique, éthique ou politique du passé.

Le simple fait que je réutilise pour ma formule « Égale Liberté Libre Égalité », des termes de la langue ( Liberté, Égalité ) évidemment depuis longtemps connus et travaillés par la nombreuse cohorte des locuteurs et des penseurs qui ont pu s’en servir pour énoncer leurs propres idées philosophiques ou politiques, montre suffisamment que ma reformulation spécifique présuppose et mobilise tout un passé de réflexion, de controverses, de réinterprétations éventuellement contradictoires de ces termes .

« Une partie de cette histoire des idées se joue probablement, à l’issue du « siècle des Lumières », tout au long du XIX ème siècle, dans toute la réflexion « dialectique » des différents « courants » de la « gauche », et de leurs péripéties historiques diverses … dont les tensions intrinsèques se retrouvent dans les débats politiques et sociétaux actuels.

Cependant je considère aussi que l’histoire ne se répète pas purement et simplement, et que les ressemblances entre problématiques actuelles et problématiques du passé ne signifient pas forcément une identité des problèmes et encore moins une identité des « solutions » à imaginer pour ces problèmes.

Si donc certaines propositions du « mutuellisme » de Proudhon peuvent paraître proches de ce que j’énonce comme « Mu-Tu-ELLE », et bien que Proudhon lui-même ait cherché à distinguer entre deux formes de la propriété privée, l’une comme illégitime à ses yeux ( d’où la fameuse expression : « La propriété c’est le vol« ) et l’autre qu’il appelle « possession » qu’il considère comme légitime, je n’irai jamais jusqu’à répéter simplement une telle formule « la propriété c’est le vol » , car elle risque toujours d’être interprétée comme signifiant la disparition nécessaire de toute « propriété privée » au profit d’une « propriété collective » :

Remarque : si c’est la « propriété » en général qui est un « vol » , les libertariens de droite auront vite fait de considérer que toute propriété collective « communiste » ou « étatique » , etc. est encore beaucoup plus un « vol », que la distribution fragmentée et aléatoire des « propriétés privées » par les mécanismes du « marché ».

Mon jeu phonétique sur Mu-Tu-ELLE, bien que purement anecdotique mais éventuellement exploitable pour quelque sérendipité poïétique ( comme d’ailleurs l’acronyme ELLE lui-même ) , met bien sûr en scène phonétique un « Mu » et un « Tu » dont il est facile d’ entendre la proximité du « Moi » et du « Toi », dont la « mutuelle » reconnaissance , de moi à toi comme de toi à moi, institue le contrat d’ ELLE.
Par ailleurs, le « Mu » et le « Tu » peuvent aussi se lire et s’entendre comme étant à la fois « mu » et « tu » , donc un mouvement ( « mu » ) qui s’effectue « en silence »
( « tu » ) , et ne fait donc qu’un battement d’ailes d’ ELLE presque imperceptible, murmure de l’effet des fées où pourtant les faits sont faits.
Ainsi donc, libellule lue belle île, ailes invisibles de quelques demoiselles

« Une partie de cette histoire des idées se joue probablement, à l’issue du « siècle des Lumières », tout au long du XIX ème siècle, dans toute la réflexion « dialectique » des différents « courants » de la « gauche », et de leurs péripéties historiques diverses … dont les tensions intrinsèques se retrouvent dans les débats politiques et sociétaux actuels.

Cependant je considère aussi que l’histoire ne se répète pas purement et simplement, et que les ressemblances entre problématiques actuelles et problématiques du passé ne signifient pas forcément une identité des problèmes et encore moins une identité des « solutions » à imaginer pour ces problèmes.

Si donc certaines propositions du « mutuellisme » de Proudhon peuvent paraître proches de ce que j’énonce comme « Mu-Tu-ELLE », et bien que Proudhon lui-même ait cherché à distinguer entre deux formes de la propriété privée, l’une comme illégitime à ses yeux ( d’où la fameuse expression : « La propriété c’est le vol« ) et l’autre qu’il appelle « possession » qu’il considère comme légitime, je n’irai jamais jusqu’à répéter simplement une telle formule « la propriété c’est le vol » , car elle risque toujours d’être interprétée comme signifiant la disparition nécessaire de toute « propriété privée » au profit d’une « propriété collective » :

Remarque : si c’est la « propriété » en général qui est un « vol » , les libertariens de droite auront vite fait de considérer que toute propriété collective « communiste » ou « étatique » , etc. est encore beaucoup plus un « vol », que la distribution fragmentée et aléatoire des « propriétés privées » par les mécanismes du « marché ».

Mon jeu phonétique sur Mu-Tu-ELLE, bien que purement anecdotique mais éventuellement exploitable pour quelque sérendipité poïétique ( comme d’ailleurs l’acronyme ELLE lui-même ) , met bien sûr en scène phonétique un « Mu » et un « Tu » dont il est facile d’ entendre la proximité du « Moi » et du « Toi », dont la « mutuelle » reconnaissance , de moi à toi comme de toi à moi, institue le contrat d’ ELLE.
Par ailleurs, le « Mu » et le « Tu » peuvent aussi se lire et s’entendre comme étant à la fois « mu » et « tu » , donc un mouvement ( « mu » ) qui s’effectue « en silence »

Egalibertaires de tous les pays, unissez-vous … en toute liberté

On reconnaitra dans la mise en forme du titre de cet article, le célèbre « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » repris dans le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels.

Mais on remarquera immédiatement, que les « égalibertaires » viennent s’y substituer aux « prolétaires », et surtout que l’ « appel à l’unité » est immédiatement rééquilibré dans ce qu’il pourrait avoir d’autoritaire ou d’ impératif par  » … en toute liberté » .
La liberté « collective » définie comme « Égale Liberté » n’y est donc proposée que sous la condition réciproque de la « Libre Égalité » des « Librégalitaires ».

Le « P.E.U.P.L.E. » dont NouS parlons est donc formé de « Personnes Libres et Égales » qui se choisissent réciproquement comme Mu-Tu-ELLE des  » Egalibertaires Librégalitaires » qui, par ce contrat moral nouveau, ne renonceront jamais, ni à la possibilité de leur action unitaire future possible, ni à la liberté personnelle radicale de leur adhésion à un tel idéal commun.

Kant : Liberté et loi morale

https://www.cairn.info/revue-communio-2017-6-page-77.htm

Extrait :

« Jusqu’ici, la Critique de la raison pratique étaye parfaitement la thèse théologique et anthropologique des Propos de pédagogie. À travers l’analyse de la loi morale, Kant parvient à montrer l’effectivité de la liberté, tout en maintenant un écart originaire entre la liberté et l’autonomie. Il y a toutefois une différence fondamentale entre les deux ouvrages, qui réside dans la manière de concevoir le processus d’autonomisation de la liberté : alors que les Propos de pédagogie en décrivent les modalités pratiques et historiques, la Critique de la raison pratique essaie de résoudre le problème sur le plan systématique et analytique. L’enjeu des deux textes est certes le même : appréhender le processus d’autonomisation de la liberté à partir de la liberté elle-même, afin d’éviter toute reconduction de ce processus à l’ordre de la nécessité naturelle. Mais les solutions diffèrent, dans la mesure où la Critique de la raison pratique privilégie une autonomisation déterminée par une « liberté pure » (sa motivation étant purement transcendantale [15][15]Nous ne minimisons pas le rôle du respect de la loi morale dans…), tandis que les Propos de pédagogie mettent au jour ses motivations empiriques à travers l’expérience éducative.

Cent sons pour Délila

Pourquoi « Cent sons » ? ( « tiré par les cheveux » bien sûr )
Car cela peut aussi bien « sans tendre » « sans son » en se demandant de quel sang sont ces sansonnets.
Les mots filent ( de quel sanglant sans gland ? ) de sens en sons, parfois sûrement censurés …

Pour en revenir à « Délila » ou encore entendue en temps dus comme « Délie là ! » ou comme « Délits las des lits las », si las de l’entendre ou de l’attendre, vous désirez la voir à défaut de l’avoir ou de lavoir, voici donc son lieu de naissance :

Mais demanderez-vous sans doute, d’où sort cette image ?
Quelle est sa part de prélèvement  » « ready made » du réel et quelle est sa part de construction arti-fictive ? et surtout, pour dire QUOI ? à QUI ? de la part de QUI ?
( Un QUI pro QUO est en général un QUI mono, dont l’auteur s’auto-taurise )

Le contexte général en a été, ( l’ « été sec » de 2005 aidant ), au printemps 2005 une activité « intermédiaire » de formation à l’antenne de Chaumont de l’ IUFM de Reims, et notamment une installation singulière ( mieux nommée « instabulation » ) dans une salle dédiée ( appelée « Salle C » comme « Culture » ou « Communication », ou … simplement du fait qu’ après A et B, vint C ) :
Cette instabulation réalisée par la collaboration de Vincent Cordebard, de Philippe Agostini et de quelques autres « dé-formateurs » avait comme titre général : »De l’Art d’Escalader l’Everest« .

Ce titre n’avait bien entendu qu’un lointain rapport avec le « toit de la terre » du massif Himalayen : il s’agit, d’un « Everest » purement métaphorique où la question pouvait être : » Est-ce qu’à Lade l’ EVE reste ? »

De quelle EVE le rêve de relève était-il ainsi révélé ?

L’auteur principal de cette escalade – escapade verbale, Vincent Cordebard, se plaisait à parler de « Rêvalités nouvelles« , dans un contexte général de crise de signification de l’activité artistique te de la « culture » en général, mais aussi d’une supposée « pédagogie » de l’art à l’école et donc du questionnement des contextes de « formation » à une telle pédagogie ( tout ceci se produisait dans les lieux d’un Centre « IUFM » ) , aussi bien en formation initiale qu’en formation continue des professeurs d’école.
A cette époque, certains stages pouvaient ainsi s’intituler : « Qu’est-ce que l’ art ultra-contemporain ? », etc. en comportant toujours nécessairement une part de mise en situation « expérimentale » des « stagiaires » … et de l’ en-cadre-ment « dé-formateur ».

Mais je reviens plutôt au prétexte que j’ai trouvé à l’époque dans ce contexte, qui était aussi par ailleurs un contexte politique particulier ( Référendum de 2005 dont la dimension « démocratique » allait par la suite faire couler beaucoup d’encre … ) et pour moi-même aussi, pour d’autres raisons, le contexte de la « première loi Léonetti » sur la fin de vie.

D’autre part, comme élément contextuel aussi de cette époque, le développement des questionnements à la fois culturels et artistiques, mais aussi pédagogiques sur l’usage des « nouvelles technologies » ou des « TICE », comme on les nommait alors, et où nous avions formé une petite « équipe » ( Équipe des « Quips » ) de réflexion et de pratique de certains « outils » naissants de mise en réseau collaborative à distance pour de telles expérimentations « pédago-ticiennes ». L’été 2005, que nous avons appelé « L’été sec », a été aussi l’occasion d’une poursuite de correspondances par mail vacancières, mêlant des fictions « littéraires » et « iconiques » diverses.

Le dispositif scénique de l’instabulation « De l’ Art d’Escalader l’Everest » a résulté d’une réorganisation spatiale, par Vincent Cordebard, d’éléments hétéroclites de toutes sortes déjà produits dans le cadre de stages de formation antérieurs et dont il s’agissait, en quelque sorte de « relever » et de révéler les « restes », une sorte de grande opération de « recyclage » à la fois matérielle, mais aussi conceptuelle et surtout symbolique, dans la mesure où y étaient convoqués aussi de très anciens éléments mythologiques, dont notamment celui du Minotaure et de Pasiphae, dans une atmosphère générale d’ « étrange familiarité » où toutes sortes de liens possibles se faisaient écho.
L’ensemble du dispositif scénique, centré en « Salle C », débordait en fait, à la fois dans le couloir en « enfilade » ( Amphi-Lade ) et jusque dans les « escaliers » menant à d’autres étages ( escalade donc de l’escalade … )