En hommage à l’auteur de l’ « Araignée Quipudep », Vincent Cordebard, récemment disparu ( le 8 octobre 2021 ) , cette page fait allusion à une aventure de fiction pédagogique, issue des « hasards heureux » de la rencontre ( … « sur une table de dissection » … ) de plusieurs (dé-) formateurs du centre « IUFM » de Chaumont, au cours de la première décennie de ce siècle.
Étranges parcours où les prétextes « culturels » venaient croiser les prétextes de « formation pédagogique des maîtres », en divers « modules de formation initiale » ou « stages de formation continue ».
D’autres que moi ont pu ou peuvent encore gloser de diverses manières sur les péripéties de l’histoire récente de la « formation des maîtres », depuis l’époque où après la mutation des anciennes « Écoles Normales d’Instituteurs et d’Institutrices » en « IUFM » ( rebaptisés actuellement en « ESPE », puis « INSPE » en 2019 ), a pu faire vivre en son sein ou dans la périphérie, des croisements divers de « parcours de formation », où se trouvaient concernés toutes sortes d’ âges et de « niveaux de formation » ( depuis les classes « maternelles » jusqu’aux carrières universitaires de certains ).
Toujours est-il que, lors de cette première décennie du siècle, sur une période qui s’étend en gros de 2002 à 2008, un certain nombre d’activités que nous appelions alors « intermédiaires », parce qu’elles impliquaient à la fois des dimensions « culturelles », « artistiques », « pédagogiques », « multimédia et informatique », et des interventions « inter- pluri- ou trans-disciplinaires », ont été menées, donnant lieu à une sorte de micro-culture « pédago-culturelle » très locale, impliquant quelques formateurs, quelques stagiaires en « formation », et quelques classes dites d’ « application », et dont on peut encore aujourd’hui trouver des traces , notamment sur la « Toile », dans la mesure où à la même époque, nous nous posions les questions théoriques et pratiques de l’intégration des « nouvelles technologies » ( et de l’ usage naissant des « réseaux sociaux » ) dans la sphère culturelle et pédagogique.
Donc, pour revenir au « Pasiphisme »comme « micro-culture pédagogique locale » , ces activités et réflexions avaient notamment été induites ou « animées » par la créativité de Vincent Cordebard en matière à la fois artistique, pédagogique et « socio-culturelle ».
Bien d’autres connaissent mieux et de plus près que moi l’ensemble de l’œuvre artistique de Vincent Cordebard, et de ses significations polymorphes possibles.
Je ne m’intéresse donc dans cet article, qu’à deux « objets-activités » dont il a été l’initiateur , et avec lesquels j’ai pu , à certains moments, interagir, puisqu’ils étaient en particulier pensés pour de telles interactions « intermédiaires ».
L’un de ces objets-activités a pour nom l’ « Araignée Quipudep« .
L’autre a pour dénominateur commun une sorte de fil conducteur mythologique dont la manifestation ou « exposition » mise en scène en partie comme « performance » s’est déroulée principalement en 2005, et plus particulièrement, aux mois de mai et juin .
Cette « exposition » avait comme titre « De l’art d’escalader l’ Everest« .
Mais les « restes » de l’ Eve en question, appelée aussi « La Grande Pasi », dont la performance organisait la « veillée funèbre » parodique, étaient pour l’essentiel issus d’un recyclage de matériaux, supports et ingrédients hétéroclites divers provenant d’anciens travaux « pédago-artistiques » antérieurs, de stages de formation initiale ou continue, mais aussi d’une mise en scène du « mobilier scolaire ». Une question de « philosophie esthétique » ou d’ « histoire de l’ art » générale posée concernant les évolutions de l’ « art contemporain », etc.
Et particulièrement donc des problématiques comme celles du « ready made » issues de Duchamp, plus généralement celle de la reconfiguration plastique d’ éléments « restes » antérieurs et qui, tout en gardant une certaine « mémoire » de leurs anciens usages, étaient perpétuellement repris dans de nouvelles reconfigurations, à tous les niveaux de « granularité » possibles ( de la « poussière » duchampienne, à la réorganisation architecturale globale d’une « installation » ou de perspectives comme celles du « land-art ».
Recyclage matériel, mais aussi recyclage des techniques, des thématiques, des motifs artistiques et culturels divers comme les éléments mythologiques.
Mise en scène donc, des « restes civilisationnels et culturels » , à la fois matériels et symboliques, dans leur reprise – recyclage récréatif et recréateur.
On sait qu’à la même époque en 2005, dans l’ espace public, un fameux « référendum » ( Referendum du 29 mai 2005 ) posait la question d’une certaine « Europe » …
Or l’ « Enlèvement d’Europe » venait ici confondre son « taureau blanc » avec celui dont il était question dans le mythe de Pasiphae, du Minotaure, et de la civilisation « crétoise », dont la « Grande Pasi » organisait la parodie dans l’ « État du Tas » et de la chute du « Trône de Quipudep » …
Remarque : le « Trône de Quipudep » est donc un élément lui-même « intermédiaire » ou « transitionnel » entre l’univers pédago-ludique de l' »Araignée Quipudep » et celui de l’ installation « De l’ Art d’escalader l’Everest »:
Il s’agit d’une part de la transposition du « Trône de Minos », du palais de Cnossos ( éléments mythologiques traités dans l’installation ), dans une petite « sculpture » de terre ( récupérée d’anciennes activités plastiques ), et donc , à travers le personnage de l’ Araignée Quipudep, qui est une espèce de tyran – ogre sanguinaire – Père Ubu en son « palais- labyrinthe » , de l’articulation analogique du mythe du Minotaure – Labyrinthe – dévoreur de « jeunes mollets » avec l’imaginaire labyrinthique du « Palais de l’ Araignée » .
Et d’autre part, évidemment, de l’archétype général du « Labyrinthe » et de toutes les métaphores culturelles et de l’architecture formelle « en réseau » ou en « rhizome » qui aujourd’hui développe partout ses dentelles de « tentacules » dendritiques, dans le plan d’une certaine « horizontalité » égalitaire revendiquée.
Par quelque symétrie temporelle malicieuse, la date d’aujourd’hui ,
( Le 22 02 2022 ) entre en résonance avec celle qui fut fictivement attribuée
( le 20 05 2005 ) à l’apparition d’une Icone « métonymique » en marge du « Trône de Quipudep » …
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( Nous savons aujourd’hui, 24 février 2022, que la menace du 22 02 2022, n’était pas une vaine menace … ).
Tout le monde ne peut pas se prendre pour « Jupiter », en se cachant derrière son petit doigt.
» A Tâââble ! » était le cri de ralliement des « Convives du Dîner de Quipudep » .