Articles

Quelle proximité et différences avec les positions de Natacha Polony ?

Point de départ de la réflexion :

Un débat de Natacha Polony avec Mathieu Bock-Coté :

Bien évidemment, les idées que nous défendons sont du côté de Natacha Polony, plutôt que de celui de Mathieu Bock-Coté !

Mais, malgré de grandes proximités avec certaines positions de Natacha Polony, dont les analyses intellectuelles sont souvent fines et pertinentes,
il y a un certain nombre de traits de sa pensée politique que je ne partage pas, à savoir essentiellement sa façon “souverainiste” d’identifier la “République” et la”Nation” : Je pense que si nous sommes convaincus que les “valeurs de la République sont aussi les “valeurs universalistes des Lumières” , il n’y a plus de raison valable aujourd’hui de croire que la “France” incarnerait plus fondamentalement ces valeurs universalistes que d’autres “démocraties”.
Et que la refondation d’une “citoyenneté républicaine” passe par le dépassement des intérêts “nationaux”, et par la constitution, au moins virtuelle, d’une “République Universelle” … par et pour toutes les personnes qui choisissent librement un tel statut “républicain” d’ “Égale Liberté” .
Une telle refondation qui passe par la libre adhésion des personnes individuelles ( “Libre Égalité” ), doit nécessairement intégrer une ouverture “libérale” plus importante que ce que propose le “souverainisme républicain” de Natacha Polony.

Par ailleurs, je ne partage pas une opposition à mon sens trop systématique au libéralisme économique, ni une opposition trop systématique à un certain héritage libertaire – supposé “gauchiste” – de la pensée de mai 1968, et surtout son hostilité traditionnelle à une pédagogie ouverte en matière d’éducation.

Il faudra reprendre dans le détail les éclaircissements apportés par Natacha Polony sur sa propre façon de penser, pour voir en quoi je partage certaines de ses idées et en quoi je m’en sépare.

ELLE et l’ “accord avec soi-même”

Cet article s’appuie sur un dossier publié dans PhiloMag en septembre 2023 :

“Peut-on être en accord avec soi-même ?”

Les analyses qui y sont développées peuvent “nous” être très utiles, pour à la fois nous distancier consciemment de la masse considérable de nos conditionnements statistiques inconscients, et faciliter par là même leur mise en “cohérence”, qui n’est pas qu’une “co-errance” .

En effet la proposition “ELLE” est fondamentalement une façon de formuler la question de la “cohérence personnelle” , à la fois intra-personnelle et inter-personnelle, et de poser la réciprocité form- ELLE symétrique de la proposition “Égale Liberté” au sein d’un “collectif inter-personnel” construisant ainsi une sorte de “volonté générale” se donnant collectivement les moyens d’amplifier l’implémentation de cette “Égale Liberté” dans le réel ( social, politique, juridique, institutionnel, culturel, etc. ) et d’autre part de la régulation de la “Libre Égalité” interne à une personne individuée en situation en tant qu’elle se construit à travers son propre débat intérieur intra-personnel où ses différentes composantes partielles cherchent à construire “librement” sa propre “volonté personnelle” .

Certes, en tant qu’ “individu”, la personne “appartient” à toutes sortes de collectifs plus ou moins formels ou informels, qui modèlent inconsciemment la représentation qu’elle se fait d’ “elle-même” et de son rapport aux autres “individus-personnes” ( relativisme social, culturel, etc. ).
Mais précisément, par “personne“, nous entendons une capacité de mise en tension régulatrice de l’ensemble des “déterminations individuelles” pour l’ essentiel inconscientes d’un individu, avec une décision proprement fondatrice de la personne de se penser et de se vouloir projectivement comme une “personne” , donc capable de ne pas être seulement le “jouet” passif de ses propres conditionnements, mais un principe actif régulateur unifiant la “volonté personnelle”.

Une telle conception de la “personne”, proche de ce que Rawls appelait “personne libre et égale”, est aussi à rapprocher de la notion psycho-linguistique de “personne” au sens de la situation d’un “sujet parlant-pensant” , qui se positionne en “première personne : “JE”, et qui s’adresse à d’autres “personnes” en “deuxième personne” (” TU”, “VOUS” ), avec une réversibilité possible de cette “dualité” première personne / deuxième personne, dans ce qu’on appelle généralement un “dialogue” . Remarquons que cette réversibilité est récursive en ce sens qu’aussi bien, de la position “en première personne” je peux m’adresser “à moi-même” en deuxième personne : “je” me parle et “je” ré-écoute ce que “je” viens de dire”.
Ce bouclage intérieur intra-personnel possible des “dialogues intérieurs”, est alors corrélatif des “dialogues” conversationnels “extérieurs” entre des “interlocuteurs” se considérant comme des personnes distinctes, tout en pouvant avoir un “objet de discussion” commun, dans un espace sémantique et syntactique partagé, chacun pouvant partiellement anticiper ce que son interlocuteur “va dire”,, finir éventuellement les phrases des autres, etc.

Que cette décision de se penser comme une “personne”, soit “elle-même” un “résultat” de l’interaction de nombreuses “forces” inconscientes à l'”origine”
( en particulier de l’évolution socio-culturelle d’ Homo Sapiens ), n’empêche en rien l’auto-détermination de la personne pour autant qu’elle choisisse de vouloir s’auto-déterminer : C’est donc bien la mise en “projet” d’un “sujet” qui se veut comme tel – comme constituant – qui permet à la boucle régulatrice de la personne de mettre en cohérence la multiplicité incohérente voire contradictoire de ses dimensions d’ “objet” déjà constitué de se penser soi-même comme une “personne”.
La méta-boucle de la liberté en acte est bien sûr “dépendante” des ressources multiples dont elle se nourrit, mais c’est précisément sa propre méta-capacité de reconstruction permanente d’un tel “bouclage” qui permet de maintenir en équilibre dynamique la “fermeture de la boucle” de son “identité personnelle” et les dynamiques exploratrices d’ouverture, à la fois spontanées et provoquées de l’ extérieur, qui assurent le renouvellement adaptatif de la boucle dans un environnement global divers et changeant.

La question de la “liberté” proprement dite ne se trouve donc jamais seulement là où “on” se demanderait si “on” est libre ( préalablement à sa propre libre décision d’être libre ) , mais bien là où JE décide, par et pour moi-même “en personne“, de me penser comme libre et donc de prévoir et préparer les moyens et ressources de l’ auto-conservation d’une telle liberté.

En particulier, comme cette auto-conservation de la liberté doit être elle-même auto-posée par elle-même librement, il n’ Y a, par définition, aucune autre limitation à une telle liberté que celle qui ouvre simultanément cette même liberté radicale pour toute autre “personne” qui ferait elle-même ce libre choix.

Une conséquence de cette décision concernant le rapport de la “vie” et de la “mort” ( et qui n’est pas nécessairement partagée par d’autres personnes …) :

Il en résulte que l’auto-conservation de la LIBERTÉ se place délibérément au-delà de la distinction entre “vie” et “mort” et qu’ELLE contient donc, en ELLE-MEME, le principe de la réciprocité du passage “Vie /Mort” : la libre décision d’une personne d’être et de rester libre, ne peut certes être activée “en acte” pour elle-même, que lorsque cette personne est encore “vivante“, mais la possibilité, ou le potentiel “en puissance” de son retour à l’état “vivant”, “survit” du simple fait de sa volonté ( actuelle ) de laisser une telle voie de retour ouverte :

“Je” pourrai “revivre” ( en tant que “personne libre et égale” ), si j’accepte qu’à la “mort” de ma vie singulière actuelle contextualisée, il n’y ait aucune contradiction entre ma propre “renaissance” dans une forme vivante de “personne” – dans laquelle “je me” reconnaitrai consciemment – et la “naissance” non seulement de cette nouvelle forme vivante particulière – mais de toute autre forme vivante alors actuelle dans l’ Univers – qui se reconnaitrait elle-même comme “la même personne” que celle que je suis aujourd’hui.

Une telle réversibilité est aujourd’hui encore techniquement impossible, de même d’ailleurs que la réversibilité d’une “fusion / défusion” des expériences de conscience de soi individuelles, qui supposerait un minimum de connectivité réversible beaucoup plus forte possible entre deux ou plusieurs cerveaux , par analogie avec le type de connectivité existant aujourd’hui entre les deux hémisphères de notre cerveau, et permettant aux ressources neurologiques de ces deux hémisphères de collaborer à la constitution d’un même “état de conscience de soi” , renforcé bien sûr par la présence de ce cerveau dans un corps par ailleurs biologiquement “intégré”.

La possibilité d’une réversibilité temporelle “vie/mort” est donc à mettre en rapport avec la possibilité d’une réversibilité spatiale de la connectivité “fusionnelle/défusionnelle” entre une pluralité de cerveaux conscients, pouvant “fusionner” partiellement en fonction des circonstances et de leur commun consentement à une telle fusion en une même expérience de “conscience de soi” , et le choix réciproque de dé-fusionner lorsqu’il est intéressant ou utile pour chaque conscience partielle de se penser comme volonté et capacité de décision autonome.


A cette place là, où JE ne suis qu’à la mienne, comme conscience de soi autonome, VOUS pouvez bien sûr Y être aussi ou “également” … si VOUS en décidez ainsi pour VOUS même :
C’est donc bien “Vous qui Voyez” comment réguler vos propres voix et voies équivoques.

Il est fort probable que dans de prochains progrès scientifiques et technologiques, cette question de la fusion / dé-fusion d’une conscience individuée en une pluralité de consciences de soi autonomes et inversement, devienne une question , non plus seulement d’imaginaire de science-fiction, mais bien d’expérience “humaine” ( et “trans-humaine” … ) effective possible,
et donc de la question, pour tous et pour chacun, de sa propre prise de position “normative” ( éthico-politico-juridique ) par rapport à une telle possibilité.

Remarque : Cette perspective de relativisation future de la “vie” et de la “mort”, me fait bien sûr poser très différemment les questions de l'”identité personnelle” et de “philosophie de la vie et de la mort” que ne le font d’autres “philosophes” , comme par exemple François Galichet dans “Mourir délibérément ?”. Et cela bien que nous militions dans une même association “Ultime Liberté” !
Mais précisément : la même “Liberté de penser” ( ?) ne saurait contraindre quiconque à penser la même chose à propos de la “vie” et de la “mort” ou de l’ “identité personnelle”.
Quant aux possibilités scientifiques et techniques vraiment “futures”, personne n’en SAIT rien aujourd’hui … sinon elles seraient déjà au moins partiellement “en vue” …
Les projections lointaines sont donc le fait, soit de “croyances” que chacun peut librement construire ou “répéter”, soit de décisions “normatives” personnelles, elles aussi liées à la liberté en acte de chacun.

A titre personnel, comme je l’ai déjà plusieurs fois répété, je ne confonds pas ces trois modalités de réflexion :
– celles concernant la “vérité” ( le réel tel qu’il peut être scientifiquement analysé et où une “universalisation” provisoire des conceptions est possible), – – celles des goûts et les croyances et “perspectives singulières” que chaque personne doit pouvoir librement élaborer, développer ou modifier “à sa guise”
– celles de la “normativité” éventuellement inter-personnelle possible à construire ( éthiquement, politiquement, juridiquement ), à partir de la problématique de la Liberté “ELLE-MEME” …, comme “Également Libre et Librement Égale”.

Rétropropagation dans les réseaux neuronaux biologiques ?

Dialogue avec ChatGPT :

User

Ma question :


Existe-t-il un équivalent de l’ algorithme de rétropropagation dans le fonctionnement des réseaux de neurones biologiques naturels ?
Comment les modifications des coefficients synaptiques de la périphérie sensorielle ou motrice peuvent-elles remonter vers les zones cérébrales associatives centrales ?

ChatGPT

  1. Complexité des Neurones Biologiques : Les neurones biologiques sont beaucoup plus complexes dans leur fonctionnement que leurs homologues artificiels. Ils impliquent des processus dynamiques, des signaux chimiques, et une variété de types de synapses, rendant la modélisation précise difficile.
  2. Plasticité Synaptique : Dans les réseaux de neurones biologiques, la plasticité synaptique est un mécanisme clé par lequel les connexions entre les neurones (synapses) se renforcent ou s’affaiblissent en réponse à l’activité neuronale. Des règles comme la plasticité dépendante du temps de l’activité (STDP) semblent jouer un rôle dans l’ajustement des connexions synaptiques, mais le processus exact et sa relation avec la rétropropagation restent incomplètement compris.
  3. Propagation de l’Erreur : La rétropropagation dans les réseaux neuronaux artificiels implique le calcul précis et la propagation des erreurs du résultat final vers les couches d’entrée. Dans le cerveau, il n’est pas clair comment ou si une telle propagation précise de l’erreur se produit. Certaines théories suggèrent que des mécanismes comme la modulation neuromodulatoire pourraient jouer un rôle similaire à la rétropropagation en ajustant l’efficacité synaptique sur la base des signaux globaux d’erreur ou de récompense.
  4. Réseaux de Neurones Artificiels vs Biologiques : Il est également important de noter que les réseaux de neurones artificiels sont souvent conçus avec des objectifs et des contraintes différents de ceux des systèmes biologiques, notamment en termes d’efficacité computationnelle et de capacité à être formés et ajustés avec des ensembles de données spécifiques.

Liens en relation avec le sujet :

ASSEMBLÉES TEMPORELLES
DANS LES RÉSEAUX DE NEURONES IMPULSIONNELS


Crise politique démocratique et crise des “valeurs républicaines humanistes universalistes”

Il est possible de s’appuyer pour une telle analyse,
– d’une part sur des aspects “conjoncturels” d’une telle crise dans l’actualité plus ou moins proche, du type : constat du virage “illibéral” actuel de nombreuses sociétés politiques précédemment considérées comme “démocratiques”, dérive droitière de l’échiquier politique, augmentation de la conflictualité politique et de l’impossibilité croissante de débats démocratiques pacifiques, crise institutionnelle en France liée à l’inexistence d’une majorité stable au sein l’assemblée nationale, etc. ,

– et d’autre part sur une analyse des aspects plus “structurels” d’une crise en profondeur non seulement des institutions nationales, mais plus généralement de l’ensemble des institutions qui, à tous les niveaux d’organisation sociale, étaient supposées réguler les conflits normalement émergents dans les sociétés démocratiques, y compris au niveau des relations internationales.
Par exemple l’impuissance juridique et politique des grands textes des « droits humains » et des institutions juridiques internationales mises en place au lendemain de la dernière guerre mondiale.

C’est ce deuxième aspect de « crise en profondeur des institutions humaines» que j’aborde ici.

Autrement dit, la question est de plus en plus posée, à tous les niveaux, de la façon dont des personnes humaines peuvent se ré-organiser socialement, parce que tous les anciens cadres politiques, économiques, sociaux, culturels, etc. ,
se révèlent de plus en plus incapables non seulement de “résoudre” , mais même de “poser” correctement les problèmes éthiques, juridiques et politiques ( ou “axiologiques et normatifs” ) auxquels l’humanité est actuellement – et dans un avenir prévisible- confrontée.

Je ne prétends pas bien sûr substituer mon analyse personnelle aux innombrables analyses en cours ou déjà proposées concernant cette situation d’instabilité permanente et de crise accélérée de la “gouvernance” des sociétés.

Un des aspects de cette crise se trouve précisément, pas seulement au niveau de la construction des propositions morales, juridiques, politiques, normatives en général, mais bien également au niveau de la possibilité même de constituer des références ou “base d’information” ( cf Amartya SEN ) de “savoirs” ou de “connaissances” partageables sur ce qu’est le “réel” et d’émettre des jugements explicatifs rationnels sur l’ état du monde et des évolutions en cours ou prévisibles. ( La prétention de certains de s’appuyer sur des “vérités alternatives” ou des “faits alternatifs” )


******

Je rappelle donc, pour ma part, deux décisions personnelles que j’ai prises depuis longtemps, et dont je propose en effet le libre partage à d’autres personnes.

1. Du point de vue de la connaissance du réel, des “faits” et de la capacité à expliquer le fonctionnement du réel, qu’il s’agisse des structures physiques fondamentales de l’univers physique, de l’organisation du monde biologique vivant dont nous ne pouvons connaître encore aujourd’hui qu’une version proprement terrestre, ou de l’analyse explicative des organisations sociales et culturelles spécifiquement issues du déploiement de l’ espèce humaine ( “homo sapiens” ou plus généralement du “genre homo” ), je fais et je propose aux autres personnes de faire confiance à la capacité de la “démarche scientifique” et des diverses “communautés scientifiques” qui la mettent en œuvre, de récolter et de décrire progressivement à la fois les données issues de ce réel et d’en formuler des théories explicatives possibles, “dans l’état actuel des connaissances“, dont on sait qu’elles sont à la fois provisoires, mais cependant, pour les plus fondamentales ( physique quantique, physique relativiste ) , suffisamment solides … jusqu’à nouvel ordre, par une remise en cause elle-même scientifique et non par de supposées “vérités alternatives“.

C’est pour moi – et pour beaucoup d’autres personnes faisant ce même choix – , la seule possibilité d’avoir un socle de références communes en matière de connaissance du réel.

Certes, de nombreuses autres prétentions à la connaissance du réel, soit individuelles, soit collectives, peuvent avoir une pertinence locale liée aux points de vue perspectifs locaux de ces observateurs sur un tel “réel en soi” commun supposé indépendant des représentations que nous nous en faisons : par définition le concept général de « réel », notamment tel qu’il est supposé par la science, ne se réduit pas à la « perception » ni à la « connaissance » que nous en avons, mais présuppose que du « réel » existe avant que nous en ayons une connaissance consciente et avant que nous en ayons construit des représentations, y compris des explications théoriques scientifiques.

Mais à ce « réel indépendant » ( dont nous sommes aussi fondamentalement partie prenante ), nous avons un accès partiel, même s’il est très problématique  :
Accès à la fois par notre constitution physico-biologique dont l’évolution nous a permis d’y survivre jusqu’à présent et qui se manifeste dans nos capacités perceptives et d’action, et par une approche beaucoup plus récente et théorique, appelée « science », cherchant à construire une connaissance universalisable de ce réel, en formulant des modèles théoriques les plus indépendants possibles des situations et perspectives locales de tel individu ou groupe humain particulier.

Mais ces différentes perspectives relatives sur le réel, provenant du vécu en situation de ces personnes incarnées, ne peuvent pas prétendre se substituer à la procédure générale universalisable mise en œuvre dans le champ de la connaissance scientifique rationnelle, pour dégager progressivement un faisceau rationnellement et logiquement cohérent de points de vue formellement universalisables , en attendant une meilleure cohérence future possible ( exemple : les rapports entre relativité générale et physique quantique )

Il s’agit bien ici d’un CHOIX épistémologique, que je suppose en effet librement partageable par un très grand nombre de personnes humaines, et qui constitue un “postulat de rationalité scientifique” qui peut être commun, même avec toutes sortes de visions axiologiques normatives que je ne partage pas, à condition bien sûr que ces autres visions axiologiques normatives acceptent de faire également la différence entre d’un côté le constat objectif scientifique des données du réel et des explications théoriques de ces données du réel, et d’un autre côté les références axiologiques normatives subjectives et/ou culturelles auxquelles ces visions du monde choisissent de se référer.

Or, c’est précisément cette distinction et cette “démarcation” ( au sens de Popper ) entre les connaissances et théories scientifiques et les autres types de discours, philosophiques, théologiques, éthiques, politiques, juridiques, etc., que certaines autres positions philosophiques ou idéologiques que la mienne récusent.

Ceux qui, quelles que soient leurs différences par ailleurs, pensent qu’il n’existe aucune distinction fondamentale à faire entre des connaissances à valeur “scientifique” et les autres types de discours idéologiques, politiques, éthiques, philosophiques etc. , ne peuvent alors pas avoir avec ma propre philosophie de véritable débat pertinent, puisqu’il n’existe alors aucune base commune pour juger en commun simplement de ce qui est “vrai” ( ce qui “existe” pour tous, ce qui est du “réel” et/ou du “factuel” pour tous, plutôt qu’une fiction idéologique ou “culturelle” particulière ou locale quelconque ).
Nous pouvons alors continuer à débattre, par pur plaisir de “causer” au café du commerce ou au salon philosophique, mais nous savons alors d’avance que ces “débats” seront impossibles à conclure, et qu’il faudra laisser chacun faire ses propres choix philosophiques personnels … ou risquer d’être en état de guerre symbolique, voire de guerre physique, si certains prétendent imposer à tous leur propre version de “vérité alternative” …

Plus de débats sérieux possibles avec des croyants complotistes, ou qui pensent que leurs références et valeurs philosophiques, politiques ou morales, ou “culturelles” en général peuvent se substituer à une connaissance scientifique du réel.

Ne reste-t-il alors rien d’un “fond commun universalisable”, malgré l’incompatibilité de ces prises de position, et notamment le refus par certains, de l’arbitrage scientifique en matière de connaissance “factuelle” ou “objective” du réel ?

SI : partout où ceux-là mêmes qui sont en théorie les plus hostiles à la distinction d’une connaissance “scientifique” rationnelle, tout en niant la valeur de connaissance à la science, acceptent pourtant, dans les faits par leur comportement concret, d’utiliser les moyens et ressources TECHNIQUES, dont l’existence n’est proprement compréhensible que par les connaissances scientifiques qui ont permis leur invention.
Ainsi par exemple un intégriste religieux qui nierait toute pertinence à la physique fondamentale contemporaine, mais qui ferait une confiance tout aussi aveugle à la fiabilité de son téléphone portable que n’importe quel autre utilisateur de “technologies nouvelles”, ou qui, pour ses fins politiques, ferait de facto bien plus confiance à la technologie nucléaire ou à une arme laser, qu’à la “prière” et à l’acte de foi en la “toute-puissance” de son “dieu” …

***


2. En ce qui concerne mes choix “axiologiques normatifs”, je me propose de les référer tous désormais à la valeur centrale de ce que j’appelle
la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” :

– Il s’agit de considérer qu’en matière “axiologique normative“, il est parfaitement possible d’articuler :
un principe général d’ “Égale Liberté, fondement des institutions juridiques et politiques que peuvent vouloir se donner en commun des “personnes libres et égales“,
– et une liberté personnelle de différenciation, précisément garantie à toutes ces personnes libres et égales“, de choisir leur propre mode de vie et d’existence, esthétiquement, en termes de croyances, de goût, et de mode de relation avec d’autres personnes , dans la mesure même où elles acceptent cette même liberté de différenciation personnelle pour les autres “personnes libres et égales“.
Les modalités plutôt “individuelles” ou “collectives” de tels choix esthétiques, de modes de vie ou de croyances idéologiques préférentielles personnelles ou culturelles sont alors aussi laissées à la “personne libre et égale” elle-même.

Mais l’acceptation du principe général d'”Égale Liberté” lui-même ne vaut que par et pour les “personnes libres et égales , qui font elles-mêmes ce libre choix … et qui acceptent donc aussi que les autres ne fassent ce choix que librement, et non sous une quelconque contrainte ou obligation préalable : elles acceptent donc aussi le principe réciproque de Libre Égalité“.

C’est en cela que ma proposition complète d'”Égale Liberté Libre Égalité“, n’a aucune prétention de “normativité originaire” ou d’une quelconque “universalité a priori“, puisque “E.L.L.E.” n’a de valeur ( éthico-politique ) que par et pour des personnes qui en font le LIBRE CHOIX PERSONNEL.

Je, comme auteur de cette proposition, ne peut en affirmer la valeur d’adhésion que pour moi-même, en mon nom personnel, et n’y ajouter, comme extension possible à d’autres personnes que la POSSIBILITÉ, dont ces autres personnes ( “C’est Vous qui voyez …” ) prennent ou ne prennent pas, ou prendront ou pas dans le futur la même libre décision personnelle.

Tous ceux qui se lamentent aujourd’hui de ne pas voir de perspective possible ou de “grand récit” qui viendrait redonner un renouveau d’espérance “à gauche” ou d’une façon plus générale aux “valeurs humanistes universalistes, républicaines et démocratiques”, pourraient donc au moins se demander si la perspective que je propose d’un “Projet d’ Égale Liberté Libre Égalité” ne pourrait pas, par hasard, correspondre à ce qu’ils cherchent si “désespérément”.

… Mais pour cela un certain nombre de “révisions déchirantes” sont peut-être nécessaires dans les anciennes conceptions “humanistes universalistes” et/ou “de Gauche”, surtout dans leur relation supposée évidente avec une conception de la “République française” et de la “Nation française” ou du “peuple souverain” …

Car le seul “peuple souverain”, au sens fort de la souveraineté, auquel JE me réfère comme collectif de “volonté générale” éthico-juridico-politique légitime, correspondant aussi à ma volonté personnelle est le “P.E.U.P.L.E.” :
c’est à dire le “Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales“,
en effet librement constituable par et pour ces “Personnes Libres et Égales, et intrinsèquement indépendant des localisations “originaires” particulières des personnes physiques dans l’espace et dans le temps, puisque ne dépendant que de leur libre volonté et décision personnelle, actuelle ou future, ou même rétrospectivement, de ce que de nombreuses personnes aujourd’hui disparues ont pu, plus ou moins consciemment et librement, valoriser comme leur propre “Égale Liberté” …

Quant à Vous … C’est Vous qui voyez ...

“Ontologies”

Il est de coutume en philosophie, de prétendre qu’il est possible de penser et de parler de l’ “être en tant qu’être” , donc d’expliciter une “ontologie générale, avant de considérer des “ontologies particulières” propres à telle ou telle forme ou qualification ou catégorisation particulière à l’intérieur de l’ “être en tant qu’être”.

Personnellement, je suis toujours dubitatif quant à une quelconque possibilité de définir l’ “être en tant qu’être”( car “définir” consiste précisément à discerner, découper, distinguer, établir des différences …) .
Il reste alors une prétention à poser qu’une telle “différence ontologique” fondamentale serait celle “de l’être et du néant” .
J’ai depuis longtemps fait le choix de considérer ma position comme plus proche de celle de Hegel, au fondement même de sa “science de la logique”, à savoir précisément que “l’être en tant qu’être” ( ou “l’être comme tel” , ou l'”être pur” dans sa plus haute généralité abstraite, sans être l’être de “ceci” ou “cela” , est très exactement, analytiquement, le même concept purement abstrait que le “néant en tant que néant” ou “”pur néant”.
La distinction entre “être” et “néant” est donc absolument vide dès qu’on cherche à poser et à penser la plus haute abstraction de ces deux termes.
Il ne reste alors que la pure et simple distinction de deux MOTS, mais qui désignent, en leur contenu propre le plus abstrait qu’une MÊME signification.
Toutes les distinctions apparemment “évidentes” de l’ “être et du néant” reposent toujours sur une exemplification particulière : l’ être de “quelque chose” est différent du “non-être” de ce “quelque chose”.
Et bien sûr une “bouteille pleine” est distincte d’une “bouteille vide” … du moment qu’on a précisé de quel contenu précis elle est supposée être “pleine” ou “vide” ( la plupart du temps, lorsque nous disons que la bouteille est “vide”, nous acceptons en fait qu’elle soit “pleine d’air” ) : si nous cherchons à définir un pur “vide spatial physique”, nous sommes obligés de recourir à une théorie physique scientifique pour “décrire” le “vide” ( ainsi le “vide quantique” … qui est “plein” de toutes sortes d’interactions quantiques virtuelles ) .

Si une “ontologique” métaphysique ne veut accepter ni l’identification abstraite des concepts “purs” de l’ “être comme tel” et du “néant comme tel”, ni la prise en compte d’une signification régionale “empirique” de cette distinction ( la différence entre l’être de “quelque chose” et le non-être de ce “quelque chose” conceptuellement ou empiriquement identifiable), alors elle tombe dans la pure position d’un supposé “mystère” insondable et irréductible, où l’ “être” ( “en soi” ) se distinguerait du “non-être” ( “en-soi”) , sans qu’on puisse expliquer du moins du monde en quoi consiste cette différence, et sans qu’on puisse attribuer cette différence à une quelconque capacité de différenciation concrète des deux “états” d'”être” et de “non-être” …
Il s’agit alors d’une pure croyance, d’ailleurs comme celle de la distinction entre l’ “existence” et l’ “inexistence” d’un supposé “Dieu”, dont on ne prétend cependant ne pouvoir se faire aucune idée, aucune “représentation”, etc.

L’objection de l’impuissance d’une formule trop “abstraite” pour construire des effets significatifs dans le “réel”.

Je fais ici l’hypothèse que beaucoup de lecteurs de la Proposition de l’ “Égale Liberté Libre Égalité” , peuvent dire : Oui en gros je peux être d’ accord avec cet idéal ainsi formulé, mais cela ne me permet pas d’avoir plus d’idées concrètes suffisamment claires pour savoir comment inscrire un tel projet idéal dans la réalité des problèmes globaux actuels de l’humanité, ni dans ma propre pratique quotidienne dans mon environnement local.

Cette objection a été souvent formulée à l’ encontre de beaucoup d’autres formulations “théoriques”. Un exemple célèbre se trouve dans la formulation de l’ objection analysée par Kant :
Sur l’expression courante : c’est bon en théorie, mais non en pratique

Je peux donc essayer de répondre au fond ( et donc “en théorie” … ) aux objections de ce type qui peuvent être faites par des lecteurs de ma Proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, et qui consistent à énoncer simultanément un accord “théorique” du lecteur avec ma proposition, mais un désaccord concernant les possibilités “concrètes” de mettre une telle proposition “en application pratique” dans le réel :

1. Dans l’immédiateté de la formule elle-même (et d’ “ELLE-MEME” … ) ,
je rappelle que sa formulation “théorique” ne comporte pas uniquement la partie “gauche” ( “Égale Liberté” ), dont en effet l’ “application” concrète dans le réel peut poser des problèmes très similaires à toutes les formulations de principes moraux ou juridiques ou normatifs en général “théoriques” qui se voudraient “universels a priori”.
C’est précisément l’adjonction de la “partie droite” ( “Libre Égalité“) qui déplace le problème de sa généralité abstraite ( ce sur quoi le “collectif” d’un “NouS , le P.E.U.P.L.E.” pourrait être constitué ), vers les agents réels que Vous pouvez librement choisir de devenir, en Vous instituant vous mêmes, en toute “autonomie”, comme “personne libre et égale”, et donc en Vous chargeant vous-mêmes, sans avoir à attendre que qui que ce soit ne vous prescrive la marche à suivre, de la façon dont Vous pouvez vous mêmes “en personne” articuler votre “accord théorique, abstrait ou formel supposé avec ma proposition, avec les conditions du “réel” que vous incarnez vous-mêmes pour vous-mêmes, en tant qu être humain, ou en tant que tout ce que vous voudrez vous attribuer comme identité réelle particulière ou singulière incarnée dans le “réel concret” que vous prétendez “objecter” à la formulation abstraite désincarnée.
Car, en effet, si Vous ne faites pas Vous MÊME ce libre choix de participer, en personne, au travail d’articulation, en Vous MÊME, de la conception et de l’ estime de Vous MÊME que Vous Vous attribuez en toute autonomie, avec l’ ensemble des conditions empiriques concrètes de votre existence “humaine” , y compris physiques, biologiques, ( et bien sûr … sociales, économiques, politiques, culturelles, etc.), personne ne pourra – dans le cadre de la proposition “ELLE”, le faire entièrement “à votre place” : c’est très exactement la signification de l’adjonction de la partie “droite” ( “LIBRE ÉGALITÉ”) à la formule théorique globale.
Il n’y a donc que Vous ( “C’est Vous qui Voyez” ), qui puissiez articuler et coordonner de façon proprement personnelle votre adhésion théorique supposée à ma proposition “ELLE” et la façon particulière voire singulière dont Vous pensez pouvoir “objecter” des ressources ou contraintes “concrètes” à une telle adhésion.

SI Vous choisissez ( C’est aussi Vous qui voyez ) de considérer que Vous ne pouvez pas adhérer “pratiquement” ou “concrètement” à la proposition “ELLE”, en reconnaissant ainsi votre propre impuissance “pratique” personnelle à Y participer à votre façon, Vous ne pouvez pas non plus prétendre que Vous seriez “théoriquement” d’accord, car la formulation “théorique” en question suppose la double libre adhésion, non pas simplement à un “principe théorique formel général d’ Égale Liberté“, mais à votre propre libre affirmation de votre LIBERTÉ personnelle dans la constitution de l’ ÉGALITÉ que Vous voulez Vous voir reconnue dans la mesure MEME où Vous choisissez de la reconnaître à d’autres “personnes libres et égales“:
Affirmer votre adhésion “théorique” à ma proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité”, mais prétendre ne même temps ne pas savoir du tout , Y compris simplement en “votre propre personne”, comment commencer à articuler cette formulation “théorique” avec votre “réalité pratique concrète”, est contradictoire, car ce que ma proposition formule précisément, en termes théoriques formels, c’est qu’il est POSSIBLE à une “personne libre égale“, de participer librement à l’établissement d’une commune “Égale Liberté“, précisément si et seulement si cette personne décide elle-même de le faire, en toute autonomie, et décide donc en même temps que c’est bien à “elle-même” qu’elle “demande” de le faire, et qu’elle n’a donc plus à obéir en cela à une quelconque loi hétéronome extérieure à “elle-même en personne”.

2. Il faudra se rappeler, que tout en présentant de fortes analogies avec le projet kantien, ma propre proposition “ELLE” est fondamentalement différente ( et c’est pourquoi je parle de “Loi Morale Nouvelle”, et marque ainsi notamment la prise de distance avec la “Loi Morale” au sens kantien ( et notamment avec ses idées du “devoir” ou d’un “impératif catégorique” considérés comme “universels a priori” ).
La “Loi Morale Nouvelle” ne donne donc pas prise de la même façon aux critiques habituellement faites au “formalisme de la loi morale kantienne”, tout simplement parce qu’ “ELLE” ne prétend pas être une “loi morale universelle a priori” , mais bien une “loi morale” qui ne vaut que “par et pour les personnes libres et égales qui, par définition, se considèrent elles-mêmes comme telles et dont la “volonté générale” commune ne “vaut” que par et pour cette libre adhésion personnelle.
Ce NouS est donc, par définition, constitué par des “personnes libres et égales” qui choisissent librement personnellement de se définir comme telles, et acceptent donc tout aussi librement les conséquences qu’elles peuvent tirer d’une telle libre adhésion.
Cette “responsabilité morale nouvelle” se déduit alors directement de la continuité de la volonté personnelle propre de chaque personne “constituante” , puisque chacune sait pertinemment qu’elle ne peut absolument rien “exiger moralement” d’autres “personnes libres et égales” si elle n’accepte pas elle-même de se conformer d’ “elle-même” à une telle exigence qu’elle choisit volontairement de partager avec d’autres “personnes libres et égales” ).

Il est facile de comprendre en quoi une telle “exigence morale nouvelle” est toujours en même temps une exigence “radicale” de liberté personnelle ET d’ égalité de cette liberté personnelle pour toute autre “personne libre et égale” qui fait ou ferait un jour ce même choix ( ou qui l’ aurait fait implicitement dans le passé ).
Il est bien sûr POSSIBLE d’avoir d’autres points de vue de “moralité” ou de “normativité” personnelle ou collective que celle de la proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité” que je propose. Cette POSSIBILITÉ d’une part est constamment perceptible dans les faits, et est aussi, par définition, posée par ma proposition elle-même, puisqu’ELLE propose que son “Égale Liberté” soit en même temps “Libre Égalité”.

Remarque : Je rappelle que la possibilité de poser une “définition” est , “par définition”, ouverte à tout “auteur” qui décide de définir les termes de son propre discours, à sa propre façon …
( Elle s’est traduite depuis longtemps dans la “modernité” même de la liberté de conscience, de pensée, et d’expression et de “création littéraire ou artistique” ).
Bien évidemment, du fait que je PEUX inventer n’importe quelle expression linguistique “nouvelle” ( D’un quelconque “simili-chimili-smilblick charabiscoté – mais nez en moins escribable” , en donnant à la suite de ce terme une expression définitionnelle un peu plus “compréhen-sensible” pour un “lecteur” potentiel dont je voudrais qu’il comprenne un minimum le “sens” qu’il peut lui-même attribuer à cette nouvelle expression … , il ne résulte en aucun cas que ce lecteur potentiel doive accepter une telle “définition”, ni surtout Y prêter une quelconque attention :
Il est tout aussi libre de prétendre ne rien comprendre à ce “charabia”, que je suis libre d’écrire une “définition” incompréhensible d’un mot nouveau incompréhensible …
Et je ferai par conséquent, un certain libre effort d’usage commun proportionnel à l’effet de libre écoute, attention ou “respecte que j’en attend des autres. Si je ne veux pas faire un tel effort à destination de certains lecteurs ou auditeurs potentiels, je ne peux pas non plus, ni attendre d’eux qu’ils fassent un tel effort de création ou de définition spontanément compréhensible dans une langue commune, ni attendre d’eux qu’ils fassent un effort contraint ou obligé pour suivre les méandres de ma propre licence linguistique poétique ou artistique.
Toute “liberté” de ma part dont je souhaite la libre reconnaissance par d’autres
( pas par “tous” … ce qui est ), je me dois, par libre définition de ma propre proposition d’ “Égale Liberté Libre Égalité“, essayer un minimum de la suivre, car sinon, en effet, je ne “définis” rien, pas plus qu’une “règle du jeu” qui changerait en permanence au gré des humeurs et des intérêts accidentels locaux de tel ou tel “joueur” , ne pourrait constituer un “jeu” identifiable, et n’aurait aucun intérêt pour aucun “joueur”, sauf pour ceux qui accepteraient une “triche généralisée”, mais qui évidemment ne pourraient jamais prétendre que d’autres “ont triché” plus qu’eux-mêmes. Tout “jeu de triche” défini suppose une méta-loi que des “joueurs” acceptent explicitement ou implicitement de suivre.

3. Cependant il pourra être utile de voir en quoi les critiques de ma propre proposition peuvent en partie être similaires à celles qui ont été faites à la formulation “théorique” de la loi morale kantienne, dont notamment la célèbre formule de Péguy “Le kantisme a les mains pures mais il n’a pas de main?

Fin d’année 2023 et loi sur la “fin de vie”: la procrastination présidentielle

Dans un article de l’ “OBS” du 8 décembre 2023, intitulé “Fin de vie : les états d’ âme du président“, Julien Martin et Henri Rouillier analysent les tergiversations actuelles du Président Macron autour du Projet de loi sur la Fin de Vie.

De même, le 9 décembre, l’ association “Les 184” publie sur son site et dans le Monde une lettre ouverte :
Monsieur le Président, votre avis sur les soins palliatifs et l’aide active à mourir ne saurait être l’unique boussole


Cette procrastination, sous prétexte de prudence, et d’impossibilité à se décider face aux conflits idéologiques, politiques et ou sociaux potentiels liés aux débats sur cette question, risque au contraire non seulement d’être fatale pour sa capacité décisionnelle présidentielle, mais d’entraîner, après bien d’autres sujets de mécontentements des citoyens, un approfondissement de la “crise démocratique”.

Un exemple encore d’une impuissance générale de plus en plus marquée de la “classe politique” non seulement à organiser le débat démocratique dans des conditions minimales, mais à continuer à prétendre représenter ce qui constitue le socle même des valeurs constitutionnelles de la République Française ( Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité ), en contribuant à laisser toutes sortes d’interprétations rétrogrades “illibérales” de ces valeurs s’installer dans les discours, voire les programmes politiques.

Qu’est-ce qui empêche le Président, le gouvernement ou la majorité présidentielle de présenter enfin un “Projet de Loi” et à le soumettre au moins au débat parlementaire ?

Allons plus loin : qu’est-ce qui empêche, en “attendant”, des partis ou des regroupements d’initiatives parlementaires de redéposer rapidement des “propositions de loi” sur ce sujet ?

Ceci d’autant plus que depuis le rapport de la Convention Citoyenne
rendu déjà en avril 2023, tout le personnel politique peut avoir une idée relativement claire de l’état de l’opinion informée des citoyens français sur ce sujet.

De qui ou de quoi nos “politiques” ont-ils peur ?

De certaines “minorités agissantes” qui voudraient maintenir par la force de supposées “valeurs chrétiennes” dans une République constitutionnellement laïque ?

De certains intérêts de castes professionnelles de soignants … eux-mêmes divisés et en pleine évolution sur le sujet ?

Ou de la prise de pouvoir de citoyens se considérant désormais comme suffisamment “majeurs” pour pouvoir “disposer eux-mêmes de leur personne, de leur corps, de leur vie et donc de leur mort” , comme nous le disons dans les Statuts de l’association Ultime Liberté ?

De deux choses l’une : ou bien nos politiques considèrent qu’il s’agit toujours encore d’une “question de société“, mais alors ils doivent prendre leur responsabilité de “législateurs”, au pouvoir ou dans l’opposition, et ouvrir le débat public.
Ou bien ils considèrent, comme le disent beaucoup, qu’il s’agit d’une “question profondément personnelle et intime” qu’aucune loi ne saurait règlementer, et alors ils doivent en conclure que cette question fait désormais partie du domaine “privé” où l’”État laïque et républicain” ne peut plus intervenir qu’en protégeant l’égale liberté de conscience de chaque citoyen …

Mais assurément, il n’est ni rationnel ni raisonnable de continuer, dans un régime républicain d’Égale Liberté, d’imposer comme prétendue “législation républicaine et démocratique commune”, sans en débattre publiquement, ce qui ne sont que des “convictions profondément personnelles et intimes” de certains … qui se croient encore porteurs de privilèges d’autorité, sous prétexte sans doute de l’ancienneté du régime de ces privilèges.

Mesdames et Messieurs des “Autorités établies”, voulez-vous vraiment être confrontés à une nouvelle Révolution abolissant encore une fois, pour de bon, de tels privilèges ? Ou acceptez-vous de reconnaître publiquement votre impuissance politique à vous montrer à la hauteur des idéaux constitutionnels qui fondent notre “République” ?

Une dernière chance vous est encore donnée de prendre vos responsabilités.
Plus pour longtemps. La patience des “citoyen.nes”, du moins de celles et ceux parmi iels qui se préparent à se reconnaissent mutuellement comme “personnes libres et égales“, a des limites. Et en faisant la politique de l’autruche, vous ne verrez pas venir les signes imminents de votre destitution.

Intelligence Artificielle

Quelles nouvelles étapes ?

DeepMind’s cofounder : Generative AI is just a phase. What’s next is interactive AI.

“This is a profound moment in the history of technology”
” says Mustafa Suleyman.

https://www.technologyreview.com/2023/09/15/1079624/deepmind-inflection-generative-ai-whats-next-mustafa-suleyman/

Philomag :
Quand l’intelligence artificielle entre dans nos vies … et dans nos têtes

Il est étonnant, dans le contexte actuel des débats sur l’ I.A. , qu’on n’ invoque à ce propos que “les deux voies”, celle du traitement symbolique et celle du connexionnisme ( l’ I.A. actuellement en expansion avec ses algorithmes d’ apprentissage ).
Pourtant, dès les années 2000, des recensions à ce sujet faisaient allusion à un troisième voie, celle de la “vie artificielle” ou encore de l'”énaction” pour reprendre un terme proposé par Varela.

Comme exemple de la présentation “grand public” actuelle, on peut lire dans l’ article de Philomag :
Dès les années 1940, la cybernétique crée des ponts entre humains et machines : ils sont tous deux réductibles à des « mécanismes d’information et de contrôle ». De là naissent deux grands mouvements. Le symbolisme réduit l’intelligence à un ensemble d’opérations logiques pour convertir les fonctions de l’esprit en algorithmes spécifiques. Le connexionnisme, lui, recopie le fonctionnement cérébral en faisant passer un signal d’entrée dans un réseau mouvant de « neurones formels ». Pour García, ces deux voies forment une dialectique que nous n’avons jamais quittée. Le connexionnisme, mis de côté dans les années 1980, est revenu récemment avec l’apprentissage profond. La voie symbolique se referme mais certains rêvent déjà de « réconcilier » ces « sœurs ennemies ».

Alors pourquoi cet “oubli”? Ne serait-ce pas parce qu’il est encore facile aujourd’hui d’opposer les deux formes de l’ I.A. ( Symbolique et connexionniste ) aux capacités supposées tout à fait originales de l’intelligence humaine ?

Pourtant, l’essentiel de ces caractéristiques distinctives entre l’intelligence humaine incarnée et située et les I.A. actuelles est précisément lié au fait que les comportements “intelligents” sont d’abord incarnés dans des organismes vivants, dont une évolution de quelques milliards d’années dans un contexte de nécessaire survie a modelé les innombrables formes adaptatives.
C’est donc dans cette direction de l’articulation des diverses formes d’ “intelligence artificielle” avec l’organisation biologique du vivant , qu’elle soit d’origine “naturelle” ou modulée “artificiellement” par les projets conscients des êtres humains, qu’il faudrait réfléchir dès maintenant la question de l’ “intelligence artificielle”.

ELLE et le “voile d’ignorance”

Dans la Théorie de la Justice de John Rawls, celui-ci prétend que ses deux “principes de justice” seraient nécessairement adoptés si les personnes législatrices débattaient sous le “voile d’ignorance”, c’est à dire si elles ne savaient pas quelles positions réelles elles occupent dans la société ou dans le réel en général ( la position “économique et sociale” n’étant qu’une des multiples dimensions de l’intégration d’une personne dans le “réel” en général ( physique, biologique, écologique …) ).

Sur ce point déjà, ma propre proposition “ELLE” diverge avec celle de Rawls :

Je considère que, si des personnes étaient “réellement” sous un “voile d’ignorance”, quant à leurs multiples situations possibles dans le réel, et avaient à choisir un quelconque “principe de justice” entre elles, elles choisiraient de maximiser leur “Égale Liberté”, et donc en particulier de tout faire pour transformer le “réel” de telle façon que leurs différentes “positions” dans ce “réel” deviennent de plus en plus réellement et librement échangeables.
Dans ce cas aucune situation “réelle” n’étant définitivement figée, et pouvant en permanence librement passer de l’une à l’autre, les “inégalités” conjoncturelles liées à à toutes c es positions possibles, seraient passagères et compensables par un libre déplacement dans l’espace des positions possibles, comme dans un gigantesque “jeu de rôles”, où tous les joueurs peuvent avoir intérêt à jouer des rôles différents, y compris de serviteurs obéissants, voire d’ “esclaves”, sachant qu’il ne s’agit toujours que d’un “jeu”, dont l’intérêt esthétique ludique commun peut alors être à la fois librement et égalitairement considéré par tous les participants comme supérieur à l’apparence des inégalités des positions des personnages.

Si donc Rawls propose un supposé “voile d’ignorance”, c’est qu’il ne va pas jusqu’au bout de sa fiction : il présuppose seulement que les participants au débat ignorent leur position future réelle, mais que celle-ci leur sera de toutes façon imposée par ce “réel” , indépendamment de tout choix d’un “principe de justice” correcteur. Rawls s’enferme donc, dans son objectif restreint de trouver une justification au fonctionnement des “démocraties occidentales modernes” telles qu’elles existent, dans un carcan du “réel” socio-politique que pour ma part je ne pose pas a priori.

Rawls ne semble tenir aucun compte de la possibilité que le choix même d’un “principe de justice” idéal puisse avoir des conséquences radicales sur la structure même du “réel” qui jusqu’à présent, mais pas forcément dans un futur possible, détermine les “positions” incarnées des personnes dans ce réel.

Il se contraint donc lui-même à trouver une sorte de “compromis” bancal entre un principe de justice idéal ( définit par des “personnes libres et égales” elles-mêmes idéales ) et un certain nombre de contraintes empiriques “réelles” actuelles dans nos “sociétés démocratiques” .

Bref, au lieu de rester effectivement fidèle à son hypothèse de “voile d’ignorance” pour dégager les “principes de justice” ( idéaux ) , il réintroduit des contraintes du réel, comme pour essayer de convaincre de la crédibilité politique “réaliste” de sa conception idéale de “justice” :
D’où les concessions faites dans le “deuxième principe de justice” en cherchant seulement à limiter les “inégalités économiques et sociales”, au lieu de considérer que dans l’idéal du principe de justice, derrière un véritable “voile d’ignorance” ( y compris sur la nature même de l'”incarnation” ou de l’ “implémentation” physique réelle des “personnes libres et égales” … ),
les “inégalités économiques et sociales” seraient tout aussi “abolies” que les inégalités “civiles et politiques” dont il admet l’abolition ( à la suite de la “modernité révolutionnaire” ), en instaurant le “premier principe de justice”.

A mon sens, John Rawls aurait pu davantage séparer le problème de la définition d’une “justice idéale” ( “principes de justice” ) et le problème du lien entre un tel idéal et sa “réalisabilité” possible dans le cadre des contraintes du réel, qu’il soit physique, biologique, politique, culturel, économique, social, ou dans n’importe quelle dimension supposée de ce “réel” imposant une prise en compte “réaliste” confrontée à une conception “idéale” de la justice.

A vouloir chasser ainsi les deux lièvres à la fois ( de l'”idéal conçu” et de la “réalité vécue” ), John Rawls s’est sans doute privé aussi de suffisamment approfondir la complexité des relations entre la définition d’un “idéal” et ses voies de “réalisation” possibles.

Bref, une conception idéale d’un principe de justice, défini derrière un “voile d’ignorance”, par une pluralité d’entités décisionnaires ayant toutes le même statut idéal de “personne libre et égale“, aboutirait, à mon avis, par définition, à la volonté commune de conserver leur statut commun de “personne libre et égaleen maximisant à la fois la “liberté” de chaque entité et l’ “égalité de cette liberté”, quelles que soient les vicissitudes, les ressources et contraintes du réel dans lequel cet idéal serait à “réaliser” en tant que “projet”, dont l’horizon – à “long terme” – est , par définition alors, indéfiniment ouvert …