« Personne libre et égale, souveraine sur elle-même »

La notion de « souveraineté » , appliquée à la « personne », semble dans un premier temps n’avoir de sens que dans la notion ancienne de la « souveraineté » de la « personne » du « monarque », où il s’agissait bien d’une « personne » humaine, mais supposée « régner » sur tout un ensemble de personnes, qui étaient ses « sujets ».
Avec la « démocratie », entendue comme « souveraineté du peuple », ainsi qu’elle se définit notamment dans le Contrat social » de Rousseau, le rapport de domination « hiérarchique » n’est pas aboli en général, mais transféré de la hiérarchie de statut entre des personnes ( devenues « citoyens » d’une république démocratique), à la hiérarchie du « souverain » qu’est désormais le « peuple » à travers sa « volonté générale ». sur l’ ensemble des « citoyens libres et égaux devant la loi ».
Rousseau et la pensée « révolutionnaire » en général, conservent donc la notion de « souveraineté », même si, dans cette étape « rousseauiste », le « souverain » est constitué par le « collectif » des citoyens législateurs en même temps qu’ils sont par là même soumis à la Loi commune qu’ils se donnent en tant que produite par leur « volonté générale ».
Il y a même dans le Contrat social de Rousseau, qu’il croit être la « solution » au problème qu’il pose, une « aliénation » générale du pouvoir propre de chaque personne qui remet son pouvoir au collectif du « peuple » :

Extrait du Chapitre VI du Contrat social :

«Trouver une forme dʼassociation qui défende & protège de toute la force commune la personne & les biens de chaque associé, & par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même & reste aussi libre quʼauparavant?»
Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de lʼacte, que la moindre modification les rendroit vaines & de nul effet; en sorte que, bien quʼelles nʼaient peut-être jamais été formellement énoncées, elles sont partout les mêmes, partout tacitement admises & reconnues, jusquʼà ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits & reprenne sa liberté naturelle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonça.
Ces clauses, bien entendues, se réduisent toutes à une seule savoir, lʼaliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté. Car premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition est égale pour tous, & la condition étant égale pour tous, nul nʼa intérêt de la rendre onéreuse aux autres.
« 

J’ai déjà plusieurs fois expliqué la différence fondamentale de ma Proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité » avec la proposition de « solution » du « contrat social » de Rousseau, bien que ma Proposition puisse être considérée comme une « réponse » à la même question posée par Rousseau et que je peux reprendre exactement :
« Trouver une forme dʼassociation qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun sʼunissant à tous, nʼobéisse pourtant quʼà lui-même et reste aussi libre quʼauparavant « 
La différence tient non pas dans la « partie gauche » de l’ « Égale Liberté », mais avant tout dans sa « partie droite » , à savoir la « Libre Égalité » :
Autrement dit , il n’est demandé à personne, dans ma Proposition, de renoncer à sa « liberté naturelle », et donc de « s’aliéner avec tous ses droits à toute la communauté » !

Ce que je dis, c’est que tant que des personnes ( pas nécessairement « tous les êtres humains  » ) ne trouveront pas des moyens de construire leur « Égale Liberté » en termes d’institutions communes en effet ( « Loi » , « liberté conventionnelle », « droit » …) , tout en conservant, dans le même système institutionnel, « juridique » , entre elles la même « Libre Égalité », qui permet à chacune d’entre elles de gérer par elle-même, pour elle-même, l’articulation entre sa « liberté naturelle » personnelle et la nouvelle « liberté conventionnelle » à construire entre ces personnes « associées », la « solution juridico-politique » prétendue du contrat social rousseauiste, sera vaine, puisque reposant finalement sur la simple « force » de la « violence collective légale », à laquelle, comme Rousseau l’imagine facilement, pourra toujours opposer la reprise de sa « liberté naturelle », ou encore sur l’utopie perpétuellement renaissante et repoussée, d’un supposé « accord universel »a priori de toute personne avec un tel « contrat ».
La « solution rousseauiste » au problème du « contrat social », ne crée donc que les conditions d’une instabilité continuelle entre la tentation totalitaire ( « aliénation de chacun avec touts ses droits à la communauté » ) et le retour à l’anarchie chaotique de la « guerre de tous contre tous » … Ce que d’ailleurs le spectacle de l’histoire des hommes nous montre en permanence, et dont nous assistons même actuellement à un retour dramatique dans les rapports de force mondiaux, que les institutions du droit international sont impuissantes à réguler.

Il n’y a, pour moi ( et pour toute personne qui choisit de se référer à une analyse similaire du problème ) que la possibilité d’ouvrir le choix de l’ « Égale Liberté », comme étant un libre choix possible pour une personne humaine réelle, utilisant sa « liberté naturelle« , mais choisissant explicitement et consciemment de s’associer « conventionnellement » avec d’autres personnes, pour autant que ces autres personnes associées fassent elles-mêmes réciproquement, totalement librement ( sur la base de leur propre « liberté naturelle » ), ce « même libre choix » : ce qui constitue la partie « Libre Égalité », dont la reconnaissance simultanée avec l' » Égale Liberté » définie la « formule » fondatrice globale.

Autrement dit encore : dans le cadre d’un environnement d' »ultralibéralisme » général, rien n’empêche des personnes de décider librement de ne plus chercher à se dominer les unes les autres et d’affirmer et de communiquer publiquement leur choix d’une Égalité fondamentale de statut de « personne libre et égale », mais « souveraine sur elle-même », comme elle accepte désormais de considérer que les autres personnes « associées » soient également « souveraines sur elles-mêmes ».
Il faut et il suffit, pour commencer, de renoncer, non pas à la souveraineté sur soi-même, mais à la souveraineté sur d’autres personnes, que cette volonté de souveraineté dominatrice sur d’autres personnes soit individuelle ou exercée à travers un « collectif souverain » du type « État Nation », ou communauté culturelle historique ou « ethnique », etc.

Ce à quoi il faut alors renoncer, c’est au postulat prétexte que si « tout le monde » ne veut pas accepter une « Égale Liberté », alors il est impossible de réaliser une telle « Égale Liberté » entre les personnes en nombre restreint qui choisiraient librement un tel contrat.

Il est possible alors, pour chaque personne qui comprend le problème ( je suppose que Vous le comprenez ) de « commencer » à penser son libre mode de participation à un tel projet.

Il va de soi qu’un tel « nouveau contrat social« , ne peut pas prétendre, comme Rousseau le prétend, que la « solution » de son contrat contient des clauses « partout les mêmes et partout admises … « .

Personne, en se déclarant librement favorable à ce « nouveau contrat social« , ne peut alors se dispenser de réfléchir par lui-même et pour lui-même, à la nature et au degré de sa participation personnelle à cette définition et construction associative « conventionnelle », car il ne s’agit pas de s’y « donner tout entier », mai seulement d’y contribuer à sa manière … si on veut et pour autant qu’on veut que d’autres aussi choisissent d’y participer … à leur façon.

Ceux qui ne veulent donner qu’un accord formel, partiel, plus ou moins virtuel à un tel projet, sont libres de ne faire que cela ( et l’ abstention est déjà ici un « moindre mal », en laissant simplement y travailler ceux qui le veulent .. ), et donc à n’y consacrer qu’une très petite part des ressources de leur « liberté réelle » ( car il faut au moins , pour y réfléchir, prendre un petit temps de réflexion ).
Ceux qui se montrent impatients, doivent simplement se demander ce qu’ils sont personnellement en capacité de faire pour répondre à leur « impatience », et, par définition même de l’ égale liberté », ne pas demander que d’autres fassent à leur place un travail auquel ils ne souhaitent pas eux-mêmes participer, si peu que ce soit …

C’est donc Vous qui Voyez …

Conséquences du principe d’ Égale Liberté Libre Égalité au niveau de la sphère juridique, en termes de « philosophie du droit » ou de « théorie du droit »

Rappel :

L’énoncé de notre proposition « Égale Liberté Libre Égalité », est très précisément posé au départ, c’est à dire par l’acte personnel libre qui la pose et la propose au libre examen par d’autres personnes, comme étant d’abord un choix « moral » ou « éthique », explicitement revendiqué comme proposant ainsi le noyau d’une « Loi Morale Nouvelle« ,
mais dont précisément l’universalisation en tant que loi morale d’ « Égale Liberté » pour des « personnes libres et égales » n’est que potentielle, donc conditionnée dans sa réalisation par l’existence réciproque du libre accord personnel singulier de chacune des personnes qui s’ Y engage librement, consciemment et volontairement ( « Vous » par exemple ) : ce qui est désigné par le second terme de ma proposition, à savoir la « Libre Égalité » .

Par conséquent, la partie « gauche »du principe ( « Égale Liberté« ), n’a de « valeur » que par et pour les personnes qui, en toute « autonomie personnelle« , choisissent d’Y adhérer, soit en reprenant mon propre énoncé de la proposition à leur compte personnel d’ « auteur », soit en en créant et formulant leur propre « énonciation », avec suffisamment d’indices communicables pour pouvoir dire qu’il s’agit bien, du moins formellement, de la « même proposition » .
Un de ces indices étant précisément qu’outre cette partie « gauche » ( « Égale Liberté » ), elles acceptent bien également et librement la partie « droite » (« Libre Égalité« ) , comme indissolublement liée à la partie « gauche », puisque c’est précisément, par définition, en quoi consiste ma proposition « Égale Liberté Libre Égalité« . Bien évidemment, ce lien n’est « indissoluble » que pour autant justement que les personnes « contractantes » choisissent librement de le maintenir.
Aucune interprétation ou conception de l’expression « Égale Liberté » qui n’aurait pas sa réciproque « Libre Égalité« , ne peut donc être exactement assimilée à ma proposition, mais n’en est qu’une « parente » plus ou moins proche.
( Ainsi par exemple le principe d »Égale Liberté » rawlsien ou encore toute énonciation d’un tel principe d’ « Égale Liberté » qui se voudrait l’expression d’un « droit naturel » ou d’une nécessité « anthropologique » , ou de la « nature humaine », et encore moins d’une volonté transcendante … ).
De même, entre autres, la « loi morale » kantienne, ou le « contrat social » rousseauiste, peuvent bien avoir une parenté forte, et avoir semé des graines idéologiques qui se retrouvent aujourd’hui dans la « Loi Morale Nouvelle », parenté que les « généalogistes » de la vie des idées ne manqueront pas de souligner. Mais ces deux versions d’une « Égale Liberté » au moins formellement pensable, ne vont pas, rigoureusement, jusqu’à affirmer l’implication réciproque, que cette « Légitimité » annoncée ne vaut que par et pour les personnes qui Y adhèrent en toute liberté individuelle.
Kant comme Rousseau, tout en étant parfaitement conscients du problème formel posé par toute « Loi de Liberté », choisissent d’en rester à la domination d’un principe certes de « liberté », mais supposé « universel a priori » dans le cas de Kant, ou établi par la « volonté générale » d’un « peuple » dans le cas de Rousseau, donc en privilégiant hypocritement un supposé principe collectif comme supérieur aux personnes elles-mêmes : hypocritement, parce qu’ils devraient reconnaître au nom même de leur liberté personnelle de pensée que les « principes supérieurs » ainsi invoqués par chacun, ne valent que ce que la liberté de penser de chacun d’eux pense pouvoir leur attribuer.
Et c’est bien pourquoi, les généalogistes philosophes continuent à parler de « loi morale KANTIENNE », ou du « Contrat social de Rousseau », en soulignant la part irréductiblement « personnelle » de leurs philosophies respectives.
( Ce qui n’a rien à voir avec la simple étiquette de dénomination d’un théorème ou d’une théorie mathématique à un supposé « auteur » : « théorème de Pythagore » , ou encore « loi de la gravitation newtonienne » ou « relativité einsteinienne » en physique … mathématique ).

Dans le cas de la proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité« , la valeur du principe que je propose ne peut résulter que de la libre attribution de cette valeur par des personnes qui se donnent à elles-mêmes la liberté de faire un tel choix de valeur, en acceptant par là même la « LIBRE Égalité » de leur propre adhésion personnelle.

Une telle proposition, de type « loi morale nouvelle« , n’est en rien « universelle a priori« , au sens où l’est l' »impératif catégorique » kantien.
Elle ne repose sur aucun postulat, ni de justification antérieure par un « droit naturel » ou d’une « morale naturelle » , ni de justification a posteriori, par l’existence d’un « droit positif » qui serait supposé l’incarner .
Ce sont donc toujours les personnes elles-mêmes, dans toute l’ autonomie de leur propre volonté auto-déterminée, qui choisissent ( ou pas, ou « plus ou moins » ) d’entrer dans un tel nouveau « contrat moral et social » qui ne préexiste pas, comme « valeur », à leur propre libre accord.

Certes, il serait toujours possible de dire que comme il existe au moins une personne ( dont j’atteste l’existence en ma personne … ) qui a explicitement formulé cette expression « Égale Liberté Libre Égalité » et qui lui accorde explicitement une certaine « valeur » ( strictement limitée à cette infime contribution personnelle ), il en résulte que cette proposition et sa « valeur » existent au moins « virtuellement », ou comme un pur « possible », donc « a priori » en ce sens, même si cela n’entraîne aucune obligation ni aucun « devoir » au sens de la morale kantienne, sauf si des personnes font le libre choix d’Y adhérer et d’en faire leur propre « loi morale » personnelle.

Et en effet, en un certain sens, le simple fait que l’expression linguistique « Égale Liberté Libre Égalité » soit formulée et suffisamment « comprise » par « Vous » ( « C’est Vous qui voyez » ), PEUT Vous suggérer de réfléchir à la valeur que Vous Vous voudriez lui accorder … puisque précisément ELLE Vous « donne » toute la Liberté que Vous pouvez souhaiter avoir d’Y adhérer ou pas, ou plus ou moins, et simultanément, de pouvoir potentiellement constituer avec d’autres personnes faisant un libre choix suffisamment proche de votre propre libre choix, l’ébauche germinale d’un tel « nouveau contrat social et moral ».

( Fin du rappel )

L’originalité de la proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité », est alors non seulement de réinterroger les rapports entre « Liberté » et « Égalité » au niveau de la sphère de la « philosophie morale« , mais d’avoir également des conséquences possibles sur les conceptions de la « philosophie du droit » et de la « philosophie politique« .
Conséquences qui ne « valent » alors aussi, « politiquement et juridiquement », que par et pour les « personnes libres et égales » qui veulent établir de telles articulations entre la sphère proprement « morale », et les sphères juridiques ou politiques, ou encore « économiques et sociales », « culturelles, etc. », où peuvent également se poser des problèmes de « normativité » en général.

En particulier des distinctions classiques en philosophie du droit entre des partisans du « droit naturel » et des partisans du « positivisme juridique » prendront une autre signification, puisque à la fois, la transformation de la sphère juridique en la réarticulant sur la sphère « éthique » redéfinie à partir de la « Loi Morale Nouvelle » ne se contente pas de prendre les institutions juridiques « comme elles sont » ( comme en théorie du droit positif ), mais réinterroge la valeur « morale » de toutes les institutions du droit.

Mais réciproquement une telle restructuration du « Droit » à partir de la nouvelle sphère « morale » ne se fait pas à partir d’un supposé « droit naturel » , ni d’une supposée « loi morale universelle » de type kantien, mais à partir du « libre accord des personnes libres et égales » … sur leur propre « Égale Liberté Libre Égalité » mutuellement construite et par définition auto-déterminée, puisque ces « personnes libres et égales » le sont en vertu de leur propre définition de leur « souveraineté personnelle » autonome.

Mais, à partir d’une telle libre mise en commun d’une « loi morale nouvelle » comme loi d’ « Égale Liberté Libre Égalité« , les personnes physiques – êtres humains en particuliers – qui font de facto un tel libre choix, constituent, au sens juridique et politique fort, un « P.E.U.P.L.E. », dont la définition « juridique et politique » n’est alors fondée en « valeur morale » que sur ce libre accord « moral » préalable.
Remarque : On peut par exemple traduire l’acronyme « P.E.U.P.L.E. » par « Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales » , en se rappelant toujours que l’ « Éternel Universel » ( comme extension spatio-temporelle indéfinie … ) , ne vaut que pour et par la libre volonté individuée des personnes libres et égales qui feraient un tel libre choix de leur propre existence « éternelle universelle » potentielle …

Un tel « PEUPLE » ne peut donc en effet que « PEU » , aussi longtemps qu’il n’y a pas suffisamment de libres volontés personnelles qui mobilisent en effet leur pouvoir biologiquement et en tout cas physiquement « incarné », pour se donner à elles-mêmes de libres formes « collectives » de collaboration dont elles voudraient par ailleurs bénéficier comme « ressources collectives » de réalisation effective de leur projet idéal commun.

Je ne propose pas ici a priori de priorité entre le « juridique » et le « politique » comme sphères d’action, dans la mesure où, justement, il est de la liberté morale des acteurs librement concernés par ce Projet, en fonction de leurs contextes de vie effectifs actuels, de se demander quelle articulation du « juridique » et du « politique » peut le plus « efficacement » être disposée et instituée pour ancrer « ici et maintenant » les germes physiques de la réalisabilité effective du Projet Idéal Commun.
A titre personnel, je vois plutôt, dans le contexte juridique et politique actuel, des possibilités de jouer sur les deux tableaux : de se servir du levier « juridique » pour contrer les pouvoirs politiques, et du levier « politique » pour contrer les pouvoirs juridiques, là ou ces pouvoirs respectifs choisiraient de s’opposer explicitement à la liberté des personnes de choisir d’adhérer ( « plus ou moins » ), au « P.E.U.P.L.E » .

Remarque :

Vous, ELLE·ecteur·ectrice·S , avez le CHOIX de contribuer plus ou moins à un tel Projet Idéal Commun, en comprenant bien que , pour autant que Vous Y adhérez, Vous ne pourrez prétendre en bénéficier que dans la mesure même où Vous Y contribuez, puisque Vous adhérez alors, par définition, à la fois à la Libre Égalité de votre contribution, et à l’ Égale Liberté de cette contribution … car, par définition, si et pour autant que Vous Y adhérez, ce que Vous pourriez alors légitimement « attendre » de la contribution des « autres personnes libres et égales » , Vous « devez » alors librement en proposer une contribution personnelle au-moins « équivalente » : si – au nom même de votre propre liberté personnelle- , Vous ne voulez pas apporter une telle contribution équivalente à ce que vous prétendez en recevoir, il faudra nécessairement Vous attendre à ce que votre propre « attente » ( en « retour d’investissement » ) soit « également et librement » déçue.

Mais précisément, rien ni personne ne Vous oblige – a priori – à adhérer au « Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales » , ni donc à Vous demander, ce que Vous auriez bien comme contribution potentielle personnelle, à Y apporter.

Mais SI Vous voulez Y contribuer, Vous POUVEZ au moins commencer par Vous demander ce qu’un tel « Projet » pourrait signifier pour Vous, et Vous donner à Vous mêmes les « raisons », soit d’Y participer, soit d’Y rester librement « étranger » .

C’est donc, comme toujours ici, « Vous qui voyez« 

A moins, peut-être, comme certains en matière de liberté du choix de mourir, de prétendre que le fait même de savoir qu’une autre liberté est possible que celle à laquelle Vous Vous croiriez actuellement contraints, constitue … une atteinte à votre propre liberté … de Vous croire contraints .

Dans ce cas, continuez à croire ce que Vous croyez croire.
( C’est encore Vous qui Voyez … )



ELLE et la tolérance

Le principe d’ « Égale Liberté Libre Égalité », ne « vaut » que par et pour les personnes libres et égales qui se considèrent elles-mêmes comme telles.

Il permet … aux personnes qui en acceptent le principe … de dépasser, entre elles, les paradoxes du genre « Faut-il tolérer l’intolérance ? »

En effet, ce type de « débat philosophique » repose formellement sur l’idée, communément partagée par les débattants des deux bords, qu’il faut nécessairement choisir de considérer une des réponses – oui ou non -comme celle qui devrait être universellement admise par les autres.

Ainsi, à la question « faut-il tolérer l’intolérable? » :
Rien ne dit a priori que la tolérance devrait être « universelle », ni qu’il existerait a priori des points de vue « intolérables », ni que le point de vue « relativiste » devrait l’être, d’autant plus que le relativisme doit par définition se relativiser alors lui-même, pour autant justement qu’il prétendrait s’universaliser …

Rien ne s’oppose a priori à ce que certaines personnes fassent le libre choix d’adopter entre elles un principe comme celui de l’ « Égale Liberté » :
Elles pensent alors pouvoir réguler entre elles une liberté d’opinion ou de croyance la plus grande possible, puisque celle-ci est par définition librement adoptée par ces personnes et ne voit plus aucune raison fondamentale de considérer la libre opinion d’une autre personne de ce groupe comme « intolérable » .

Or dans le cas des intolérances les plus classiques, il s’agit de personnes qui n’ acceptent pas fondamentalement un principe comme celui de l’ « Égale Liberté », et encore moins celui d’une « Libre Égalité » .

Elles n’ont donc, de notre points de vue aucune « raison » de prétendre se baser sur une demande de « tolérance » à leur égard, puisqu’elles n’en acceptent pas la valeur : elles n’ont donc comme « libre choix » que de subir les conséquences de leurs intolérances respectives : les guerres de religion en sont une expression bien connue.

Notre principe de tolérance vaut … pour l’opinion des personnes qui, réciproquement tolèrent les opinions d’autres personnes … à condition que celles-ci en fassent de même. Nous avons donc le même principe de réciprocité à l’œuvre que dans notre formule générale de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » :
Ceux qui n’y adhèrent pas ne sont pas concernés et ne peuvent donc pas essayer d’utiliser notre principe sans y souscrire eux-mêmes librement.

Quant à VOUS, c’est VOUS qui voyez …

L’ E-Toile de l’Arrêt Nié

Il est question ici de la « Toile de fond », ou de l’espace pictural général qui me sert personnellement de référence « représentative » , depuis de nombreuses années, en somme une espèce de « répère »qui est à la fois un « repaire » , donc éminemment subjective et personnelle, donc une sorte de mémoire ou le « MÊME VOIR » de Mes Moires file et tisse ses réseaux de connexions.

Au fil des années, de nombreuses « entrées » partielles dans ce réseau ont pu superposer leurs « couches », plus ou moins sédimentées, plus ou moins actives ou réactivées, et localement réorganisées par des tectoniques conscientes ou inconscientes.

La Grille de fond est essentiellement formelle ( et fort mêle la forme ELLE ), donc une problématique « géométrique » mais dynamique, et géométrique parce que dynamique ou dynamique parce que géométrique.
( Le « Pro » Jet au maître symétrise … omettre l’ homme être )


A propos du « Titre » , qui y fait l’ E-Pitre, l’ « E-Toile », est donc, si l’on en tend bien l’ « E » tendu, une « toile d’araignée », où diverses proies pourraient se faire E-prendre, comme en certains « réseaux sociaux ».
Ainsi donc tout un « espace-temps » géométral ou pictural pourrait venir se prendre, comme la perspective dans la Toile d’une peinture, et « à la manière » d’un surréalisme quelconque , plonger et prolonger le « réel » dans l’imaginaire et réciproquement, et y accrocher quelque poussière duchampienne ( l’avenir pousse hier ) , en guise d’ hommage d’un Célibataire à la Mariée.

Usant et abusant d’anciennes homophonies, l’ homme au faux nid se délecte des « arrêts niés » de l’ Araignée où l’ « Art est nié » ( ou »niais » pour certains ).
C’est en effet dans une telle « E-toile » qu’ ELLE est née, ou du moins comme « ELLEgorille » , en l’ année 2005 ( plus précisément, pour faire date facile :
le 20 05 2005 ), en prenant comme prénom personnel « DELILA », à cause des « cent sons » tirés par les cheveux et du « Poing sonneur des lits las » qui faisait écho au « Tamponneur fou », mais fonctionnaire zélé du « Train pour Pau ».
Depuis lors aussi, mes textes comportent souvent, en guise de conclusion, comme vous le savez, l’expression  » … mais c’est VOUS qui voyez » , car comme le disait Duchamp du Cygne, « C’est le regardeur qui fait l’oeuvre » .

Revenons donc à ma bonne « E-Toile » :
L’ « Arrêt nié » désigne, entre autres, la perpétuELLE relance de la « récursivité » :
Une fonction récursive se rappelle elle-même, mais pour produire tel ou tel « résultat », il faut qu’il existe des « conditions d’arrêt de ce rappel récursif, au moins dans certaines des branches du rappel, sinon tout le travail de la fonction ne fait qu’ « empiler » la mémoire des « appels » de fonction, et ne transforme jamais les « appels » en actions effectives à réaliser …

L’ « Arrêt Nié » est donc au contraire une négation de tel ou tel « arrêt » survenu localement, pour relancer la fonction récursive, si celle-ci ne se relance pas assez souvent ELLE-MÊME.
L’ E-Toile donc, de l’ « Arrêt Nié », transmet les vibrations de la Toile provoquées par l’arrivée inopinée de quelque « proie » potentielle prise dans le réseau, et dont l’ « Arrêt de mort » ( « Tu viens dîner chez Quipudep ce soir ? » ) pourrait bien être Cygnifié ( Quelle Cygnification faut-il donner aux Cygnes Noirs ? )

Revenons donc à ma bonne « E-Toile » :
A une certaine époque, où les premiers balbutiements des réseaux sociaux issus de l’extension de la Toile posaient toutes sortes de questions « pédagogiques » à des « formateurs » réfléchissant aux usages des « nouvelles technologies », j’ avais proposé une entrée particulière dans cette réflexion « rhizomique » , à la fois prise et prenante dans cette Toile, sous l’ expression « Modèle du Tissage des TICE » ( en abrégé acronyme « MTT » , ce que vous pouvez aussi entendre comme « Prière de toucher » )
Ce « modèle » schématique abrégé pouvait se représenter sur un plan de deux axes ( métaphore du « Tissage » entre une dimension « verticale » et une dimension « horizontale » ).

Mais ce modèle ne faisait que reprendre un très ancien usage « mnémotechnique » de la représentation « cartographique » permanente de mon repérage « encyclopédique » personnel, répondant d’abord à une « économie de moyens » pour une telle filature de « Mes Moires ».
Tout labyrinthe secrète son fil d’Ariane. Fil rouge cousu de fil blanc.

Je l’ai aussi parfois nommé « Octopus », en raison de sa couronne « tentaculaire ».
Les « arachnides » aussi ont 4 paires de pattes …
Ainsi le quadrillage ou la grille de mon « échiquier »se prête aux 8 directions de cette « rose des vents », ou boussole de la bonne « E-Toile ».
Et bien sûr, on se demande pourquoi la « Fresh Widow » de Duchamp, pour être crédible, en « veuve noire », bouche ses vitres de 8 carreaux noirs …
( Mais l’attente accule : déjà ?)
Queue de lacaneries à sexplorer !

Mais revenons à ma bonne « E-Toile » :
L’ arène de la reine y est , en se déplaçant aussi loin qu’elle le veut suivant ses 8 directions. « Octopus », l’ oeuvre ou la voie octuple, peut bien évidemment, formellement et dans sa géométrie abstraite, être retrouvée dans toutes sortes d’ objets « culturels » , d’ordre symbolique ou de modélisations scientifiques diverses. Il est donc possible de trouver une simple « résonance numérique » de mon « E-Toile » avec ces innombrables « chemins octuples » plus ou moins labyrinthiques … Ainsi donc « ELLE » et la roue de sa robe, dont, au tournant, ELLE se dérobe, comme la « mariée » de Duchamp de ses « célibataires ».









« Valeur morale »

Pour beaucoup de personnes, l’usage du terme de « morale », ou de l’ expression « valeur morale » se rapporte à une des nombreuses conceptions traditionnelles de la notion de « morale », avec la caractéristique essentielle qu’une telle « morale » serait essentiellement le fait d’un système de valeurs ou d’idéaux, éventuellement de règles ou de procédures, partagés au sein d’un collectif d’êtres humains, et dont la caractéristique essentielle serait d’imposer son « obligation morale » ( ou « devoir » ) à l’ ensemble des personnes individuelles de ce collectif humain.

Ceux qui sont hostiles à une telle conception d’une obligation collective pesant sur les membres d’une collectivité, ont alors tendance à rejeter le mot « morale », ou l’expression « valeur morale » , comprise comme signifiant cette domination du collectif et de la « régulation des moeurs » sur la liberté et la volonté autonome des personnes individuelles.

Pourquoi ai-je choisi de ne pas rejeter tout usage du terme de « morale », ou de « valeur morale », ou encore de « loi morale », alors même que le contenu essentiel de ma proposition d’ « Égale Liberté Libre Égalité » consiste précisément à n’admettre a priori aucune « hétéronomie » liée à la domination d’un collectif humain sur ses membres ?

C’est bien sûr parce que je considère qu’il n’y a pas de contradiction a priori entre une libre interprétation possible des termes de « morale », de « valeur morale » ou de « loi morale » , et la défense la plus haute et la plus pertinente possible de l’ idéal de Liberté, en tant que celui-ci peut être librement partagé par toute personne qui fait le choix de considérer librement que d’autres personnes qu’elles-mêmes PEUVENT, tout aussi bien qu’elles-mêmes, aspirer à la plus grande liberté possible compatible avec celle de toutes les autres personnes qui feraient ce même libre choix.

Ce n’est pas la caractéristique du « devoir » ou de l’ « obligation » que je retiens donc comme caractéristique de la « morale », de la « valeur morale » ou de la « loi morale », contrairement ici au choix fait par Kant , par exemple. Mais je retiens prioritairement comme caractéristique essentielle de ce que désigne les termes « morale », « valeur morale » ou « loi morale », qu’il s’agit d’une valeur qui ne peut être attribuée que sous l’expresse condition de la LIBERTÉ, en particulier de la « liberté de conscience », et donc de l’ « autonomie de la volonté » de la personne qui juge de cette valeur.

Cette condition première de la liberté transforme d’ailleurs le supposé « impératif catégorique » kantien, en un « impératif conditionnel », même si la « condition » générale préalable dont-il s’agit est très particulière : puisqu’il s’agit de la LIBERTÉ elle-même.
Bien évidemment, cette idée est également déjà défendue, non seulement chez Kant, mais même dans un grand nombre de philosophies morales pré-kantienne, et même et notamment par celles qui s’appuient sur une conception « théologique » de la « loi morale » comme « loi divine » :

La « loi morale » ou la « loi divine », suivant leurs anciennes formulations, concevaient bien que pour être « morale », il fallait que l' »obéissance » de la personne à une telle Loi, soit « librement consentie », sous peine de ne pas être « morale ». Mais ni la « loi morale divine », ni la « loi morale kantienne » ne vont jusqu’à affirmer l’identité de la « loi » elle-même avec la LIBERTÉ de la personne, donc son « autonomie personnelle » radicale, en tant que cette même LIBERTÉ serait également possible pour chaque personne qui en choisit « également librement » la référence, en la reconnaissant librement chez toute autre personne … si et seulement si et « pour autant » que cette dernière en fait réciproquement de même : autrement dit la seule restriction « morale » possible provient de l’exigence de de l’ Égalité de la Liberté et réciproquement de la Liberté d’une telle Égalité ( ce qui est très exactement le cœur de ma proposition de « Loi Morale Nouvelle » )

Proposition qui, bien évidemment, par définition, n’aura de « valeur » pour VOUS, que si VOUS décidez librement de la considérer « également » comme votre proposition librement universalisable à toute autre « personne libre et égale » qui se choisit elle-même comme telle, et qui participe ainsi , par et pour ELLE-MÊME , à sa propre entière et radicale LIBERTÉ.
Tel est donc aussi la nouvelle formulation de « NouS, le P.E.U.P.L.E. » …
si VOUS le voulez, comme moi, en toute « Égale Liberté » :
Mais là, c’est « Vous qui voyez » …

ELLE et les Chatbots

Avez-vous déjà expérimenté une conversation avec le Chat GPT-3 ?

J’ai récemment essayé de voir ce que pourrait être une discussion « philosophique » avec ce Chat, et pour commencer ce qu’il comprenait à la notion d’ « intelligence artificielle » qui doit bien sûr l’intéresser au plus haut point, comme vous-mêmes pouvez être intéressés par votre propre « cogito ergo sum » …
Je lui ai également demandé comment il comprenait les deux expressions « Égale Liberté » et « Libre Égalité » ..

« ELLE » donc, entre autres incarnations, peut être une « Artifici – ELLE »
( et pour jouer avec la symétrie de la chaîne littérale : nous pourrions l’ appeler du doux prénom d’ Icifitra … )
Mais je proposerai un autre jour les comptes-rendus textuels de ces dialogues.

En attendant vous pouvez lire dans Philomag une interview de Laurence Devillers : “En jouant sur vos émotions, le ‘chatbot’ peut vous inciter à agir dans telle ou telle direction”

J’espère bien, que « artifici-ELLE-icifitra » ne jouera pas seulement sur vos émotions, mais saura entraîner vos réseaux cérébraux à raisonner ces résonances, rationnellement et/ou raisonnablement !

Pourquoi ne pas tenter de voir si Chat-GPT-3 vous propose une discussion raisonnable concernant la distinction entre « rationnel » et « raisonnable » … ?
Je parie qu’il fera aussi bien que bien des « dissertations » répondant à ce classique « sujet » !

Analyses philosophiques concernant l’ IA :

« Le monde selon GPT ? » ( 1/2 ) Article sur AOC

« Le monde selon GPT (2/2) Mais de quoi donc parle-t-il ? »

De facto et De jure

Notre Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité suppose une fondamentale « autonomie de la volonté » des « personnes » qui choisissent d’adhérer à cette Proposition, puisqu’il s’agit, par définition de cette proposition ELLE-MEME, d’un type de contrat à la fois strictement égalitaire et librement accepté par chaque personne qui Y souscrit. Si ces deux conditions d’Égalité et de Liberté de l’adhésion ne sont pas respectées, le « contrat » en question est nul.

Nous avons déjà largement vu que cela entraînait logiquement qu’il était hors de question d’imposer ou d’obliger des personnes à se « soumettre » à un tel contrat.

Cela différencie notre Proposition, non seulement de tous les contrats sociaux supposés imposés à leurs membres par une « collectivité sociale » ou une « autorité sociale » préexistante, mais aussi de tous les habituels « fondements des droits humains » considérés comme « fondés en nature » ( « droit naturel » ), quel que soit ici le sens donné au mot « nature » ( « nature humaine » spécifique par exemple ).

Si on demande « de quel droit » la Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » justifie-t- ELLE l’extension possible de sa propre proposition ?
La réponse formELLE est simple : de son propre droit auto-proposé.
La conséquence immédiate en est que personne ( aucune « personne libre et égale » telle que nous l’ entendons ici ) ne peut bien évidemment être soumis a priori à une telle « Loi Morale Nouvelle » sans son stricte et libre accord ou « consentement ». C’est même cette absence totale de coercition ou d’obligation a priori, que nous avons tenu à inscrire dans l’énoncé formel lui-même, à savoir comme « Libre Égalité« , en complément de l’ « Égale Liberté« .

Autrement dit, à la différence à la fois des « lois morales » habituelles ( y compris l’impératif catégorique kantien évidemment ), et des « fondements du droit » à prétention « universelle » qui prétendent inclure de force « par nature » tous les « êtres humains » sous le règne de leur législation … sans leur demander leur avis, notre proposition « ELLE » ne vaut que par et pour les « êtres humains » ( ou d’autres organismes physiques qui en seraient effectivement CAPABLES ), qui font le libre choix conscient d’ Y adhérer.

Notre Proposition vise précisément à proposer l’institution d’un nouveau type de « droit » et de « fondement de ce droit » précisément dans l’autonomie radicale de cette « auto-fondation » de sa propre valeur « morale ».

Cela ne veut pas dire évidemment que nous prétendons écarter désormais la légitimité en général de toutes les « lois morales », et encore moins de tous les systèmes juridiques positifs existants, puisque précisément nous laissons, par définition, la Liberté d’en décider pour elle-même à chaque personne :
Nous conservons donc, évidemment, pour « tous les êtres humains » en général, les acquis juridiques de l’ « universalisme des droits humains », et donc les protections effectives de ces droits qui devraient en résulter dans la réalité, et dont les différents États de droit, notamment signataires de la Charte des Nations Unies, de la DUDH et des différents Pactes et textes juridiques internationaux qui en découlent, sont censés garantir l’application effective.

Nous les conservons bien sûr, par prudence, principe de précaution, comme un « moindre mal », ou comme façon d’éviter des injustices encore plus grandes si ces institutions politiques et juridiques actuelles étaient défaillantes.

C’est sur le terrain de la réflexion, pour toutes les personnes qui le souhaitent, que nous formulons cette proposition, car nous sommes en revanche persuadés que la fragilité des institutions politiques et juridiques humaines actuelles sera de plus en plus mise en évidence par l’insuffisance de leur « justification »auprès d’un nombre croissant de personnes, et par l’incapacité grandissante des supposés « pouvoirs » à en garantir la protection égale à « tous les êtres humains » …

C’est donc aux « personnes libres et égales » qui se conçoivent elles-mêmes comme telles que nous nous adressons en priorité, et auxquelles nous disons qu’il est possible d’avancer sur le terrain de l’égalité des droits et libertés fondamentales, sans que « tout le monde », ni même une « majorité démocratique » soit d’accord pour un tel progrès, parce qu’il faut et il suffit de l’ accord libre et égal de chaque personne qui le souhaite pour définir formellement une telle « loi morale nouvelle », qui , pour commencer, n’a besoin que des personnes en question pour constituer le noyau ou germe initial d’une telle transformation.

Notre « texte » n’est donc qu’une initiative personnelle en ce sens et qui cherche donc à renforcer une « connectivité » suffisamment forte entre des initiatives personnelles similaires, même si elles ne s’expriment pas exactement avec les mêmes formes d’expression.

* * *

Pourquoi « De jure » et « De facto » ?

Le « De jure » ( de la Proposition « ELLE » ) dont il est désormais question ici , est formellement « auto-fondé », c’est précisément cet aspect « auto-fondé » qui définit la différence du « de jure » qu’il institue avec toutes sortes de « réalités effectives » , qui forment un « de facto » lié au « fait » que le « réel » en général n’attend pas d’avoir le « droit d’exister » pour « être ce qu’il est » …
Qu’il s’agisse de la réalité physique de l’ univers dans toute la complexité de ses productions et organisations, ou des fragiles effets de surface que la « culture humaine » a pu organiser consciemment et volontairement au niveau de son organisation psychologique, sociale,culturelle, politique, économique, etc.
Même l’ « anthropocène » n’est qu’une pellicule très mince sur une petite planète parmi des milliards de galaxies …

Le « De jure » n’est donc, « de facto », qu’une production de « roseau fragile », mais « c’est un roseau pensant » , dont l’autonomie auto-posée ne cessera de hanter désormais les boucles complexes enchevêtrés de l’auto-organisation inconsciente du réel.






« ELLE » : Un MEME contrat moral

La Proposition de l’ « Égale Liberté Libre Égalité » constitue, pour les personnes qui adhèrent ( par définition librement ) à cette proposition, plus qu’une simple « proposition ».

Adhérer à cette proposition signifie en faire pour soi-même une formule suffisamment signifiante pour devenir son propre libre idéal de valeur régulatrice à suivre , et accepter en même temps qu’un grand nombre de « personnes » pourraient suivre ce MÊME idéal sans contradiction, mais que rien ne peut prétendre en faire un « devoir » ou une quelconque « normativité originaire » ( expression de François Galichet »)

L’extension possible de cet Idéal Commun ( le PIC : Projet Idéal Commun » ) à une multiplicité indéfinie de « personnes » ne se limite pas à l’appartenance de ces « personnes » à une espèce biologique particulière, en l’occurrence aux « êtres humains », mais ouvre un projet universalisable à toute autre forme d' »être raisonnable » dans l’ Univers.
( j’ ai proposé aussi d’appeler cette multitude possible : le « P.E.U.P.L.E.« )


Mais cette extension possible ne peut exercer aucune contrainte ni obligation a priori pour ces personnes en général ( qui en langage kantien sont appelées « êtres raisonnables » ) , ni pour des « personnes humaines » en particulier.

Elle n’aura de « valeur » ( valeur dite « morale » ) que pour et par les personnes qui en adoptent librement l’énoncé ou le recréent à leur manière. La façon dont elles cherchent à traduire cet énoncé commun en termes de formes et de contenus de pensées, d’expression ou d’actes, de façon personnelle est donc a priori extrêmement variée.
Mais toutes ces façons « personnelles » d’interpréter un tel Projet Idéal Commun doivent être suffisamment compatibles les unes avec les autres , pour que chaque personne puisse considérer qu’en mettant « en œuvre » cette formulation idéale commune, elle ne contraint ni n’oblige aucune autre à « faire » comme elle, dans la réalisation singulière ou « propre » de chacune de ces mises en œuvre personnelles.

Nous voyons ici, à la fois la proximité de notre problématique avec la problématique « critique » kantienne, mais aussi une divergence librement et volontairement assumée : l’ « universalisation possible« , que nous proposons également comme critère de la « moralité nouvelle » , n’est pas un « universel a priori » au sens où cette « forme universelle » s’imposerait dans sa pure forme de « légalité » à « tous les êtres rationnels et raisonnables », ce qui est le point de vue kantien ( et plus largement de beaucoup de formes d’ « humanisme universaliste »), avec notamment comme effet l’apparition de la notion de « devoir » ou encore d’ « impératif catégorique », comme chez Kant.
( Remarque : Kant lui-même considère d’une certaine façon que les idées de « liberté » et de « loi morale » sont équivalentes …, mais réserve cette équivalence à une forme d’ « élite » de « saints » . Mais c’est bien parce que finalement, il soumet la liberté à une « loi morale » dont il imagine l’ « universalité » sur le modèle extérieur des « lois de la nature »et de la physique newtonienne qui vient de montrer son succès )

Si une « forme pure de la moralité » doit POUVOIR apparaître dans une telle recherche « critique », c’est d’abord sous la forme de la LIBERTÉ, et donc dans l’ « autonomie de la volonté« , où cette « LIBERTÉ MÊME » devient la « MÊME LIBERTÉ » , pour et par l’ « autonomie de la volonté » des personnes ou « êtres raisonnables » qui se pensent et se veulent effectivement comme des « volontés autonomes », c’est à dire capables ( « POUVANT » et non pas « DEVANT » a priori ) de faire un tel libre choix, mais précisément, non pas « impérativement » ou « par devoir« , mais uniquement d’abord « conditionnellement » : sous la condition de leur propre libre adhésion à une telle « loi morale », qui ne peut, – par la libre définition que je pose – se réaliser qu’en étant simultanément « Égale Liberté et Libre Égalité » : le type de « légalité morale » ne pouvant alors être que la résultante d’un libre choix d’adhésion, qui PEUT certes être a posteriori partagé par beaucoup, mais qui ne saurait, sans contradiction avec l’ idée même de Liberté, s’imposer « universellement a priori« .

Notre position est donc très claire : quelque chose comme la « pureté de la loi morale kantienne », n’est précisément formulable que sous l’expresse condition de la liberté de sa formulation. A cause bien sûr du rôle absolument décisif joué par la liberté même de chaque personne, c’est-à-dire de l’ « autonomie personnelle » irréductiblement liée à une telle formulation, même si et surtout si elle se veut « universalisable« , sous condition de cette liberté même, à la fois comme libre principe de « loi personnelle », et comme étant, à cause du respect de cette autonomie même, potentiellement universalisable.

La « moralité nouvelle » ( notre « Loi Morale Nouvelle » ) se signale donc par le critère d’une universalisation possible ( à tout « être raisonnable » dans l’univers physique qui en ferait le libre choix « personnel » ) mais qui n’implique aucune extériorité ou « hétéronomie » d’un tel libre accord, qui ferait apparaître cette « loi  » comme s’imposant « à tous », en excluant ainsi un libre choix individuel dont pourtant elle prétend énoncer la possibilité universelle.

Chaque personne entre ainsi dans une forme de « contrat moral » ( « moral », précisément parce qu’ « également libre » ), avec toute autre personne qui pose cette même libre adhésion.
Et elle sait par conséquent, qu’elle ne peut pas, dans ce cadre ( de « Loi Morale Nouvelle » ) , attendre des autres personnes de soumission particulière à ses propres goûts particuliers, à ses propres caractéristiques empiriques ou pragmatiques particulières, mais qu’elle ne peut attendre de « compréhension fraternelle » ou de « coopération fraternelle » d’autres personnes que dans la mesure où elle est elle-même prête à en « consentir » réciproquement l’accord possible.

La question de l’ « harmonisation » et de la compatibilité possible de toutes ces caractéristiques personnelles diverses est donc immédiatement posée à chaque personne réelle qui entre dans ce « contrat moral » , et notamment celle de savoir jusqu’où chaque personne, entrant librement dans ce contrat, considère qu’il s’ agit seulement d’une « belle idée », d’un « idéal utopique » dont la formulation, comme le « Fais ce que voudras » de Thélème, peut bien planer « librement » au-dessus de toutes les personnes ainsi virtuELLEment « associées », mais sans être traduit dans une quelconque « réalité concrète ».
Bien sûr, Kant était conscient du « cercle logique » dans lequel il plaçait sa conception d’une « légalité morale universelle a priori ».

Mais chacune de ces personnes est libre aussi de se demander jusqu’où elle est prête elle-même à entrer dans un questionnement plus « concret » d’une quelconque « réalisabilité effective« , en un tissu de liens psychologiques, sociaux, culturels, associatifs, politiques, juridiques, économiques, etc. avec d’autres personnes, dans des configurations réelles, matérialisées, actuelles et « situées », certes éventuellement très différentes les unes des autres et en perpétuelle évolution, mais toutes cependant animées d’un même esprit d’acceptation de la liberté de ces différences.

En prenant en compte la diversité des incarnations actuelles effectives dans lesquelles chaque personne se trouve effectivement physiquement constituée, en particulier comme organisme biologique « humain » avec ses caractéristiques propres dont l’appartenance à une même espèce « homo sapiens » ne permet précisément de tirer a priori aucune « obligation morale » ni aucun « droit naturel » définissant a priori comment effectuer la « traduction » de l’Idéal supposé commun en termes de « réalisation effective » .

Remarque : Si nous proposons une « Loi Morale Nouvelle » en tant que « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité« , c’est bien sûr par ce que « NouS » posons d’abord, librement ( chacun à titre personnel ), qu’il n’existe aucune autre « Loi Morale » , ni aucun « ordre » transcendant » ou « transcendantal » , qui puisse nous « obliger a priori » , sans que nous Y ayons personnellement donné notre libre accord ou libre consentement.
Que le « Réel », ou la « nature » comme « physique » nous impose ses contraintes de fait, de « gré ou de force », cela « va de soi » : pour autant cependant que ce « Réel », également de fait, se plie à ses propres « lois », s’il y en a ( … que par conséquent nous pouvons finir par connaître « scientifiquement » … et utiliser pour en contrôler « techniquement » en retour les incarnations « factuelles » ).

Et de même pour toutes les organisations politiques, sociales ou culturelles instituées, dont l’existence de fait, empiriquement constatable, ne constitue en rien une « obligation » ou un « devoir » a priori, mais ne peuvent le devenir pour certaines personnes que sous l’expresse condition de leur libre adhésion.

Mais précisément, toute notre « philosophie » ici, est de dire que le « fait » ( « de facto » ) du « Réel » n’implique aucun « droit » ( « de jure » ) de ce même « Réel ».
Le « droit au droit » institué par l’ « Égale Liberté Libre Égalité » est par définition « autonome » et « souverain » au sens fort, par rapport à toute autre affirmation d' »autonomie » et de « souveraineté » collectives ou individuelles qui prétendraient se fonder sur la seule « force du réel » ou « réalité de la force ».

La conception donc que nous nous faisons de notre « Loi Morale Nouvelle » , est précisément telle qu’ELLE déclare ne fonder son propre « droit » ( ce que certains appellent un « droit au droit » ), que sur le caractère potentiellement universalisable à toute « personne » dans l’Univers ( physique) qui s’en réclamera librement et également, c’est à dire en acceptant en retour le contrôle de ce même idéal régulateur dont elle pose librement le « droit » pour elle-même, en pure Égalité avec toute Liberté individuée ( « personnelle ») qui ferait réciproquement de même.

Remarque : Bien des lecteurs objecterons sans doute qu’il n’y a donc dans cette supposée « Loi Morale Nouvelle« , rien de « nouveau » : qu’il ne s’agit que de la reprise de la MÊME IDÉE, déjà depuis longtemps ou même depuis « toujours » énoncée par toutes sortes de penseurs ou philosophes, ou simples personnes réfléchissantes, de la limitation de la liberté des uns par celle des autres sous l’ Autorité commune de la Loi.
Qu’il s’agit donc d’une simple variante du même modèle que, entre autres :
– la « Règle d’Or »
– le Contrat social de Rousseau
– l’ Impératif catégorique de la loi morale kantienne
– l’ article 4 de la Déclaration des Droits de l’ Homme et du Citoyen,
– les principes de Justice de John Rawls,
– la question posée par François Galichet concernant une « normativité originaire » ( voir dans « Mourir délibérément ? » )
etc. etc.

Et donc que cela ne sert strictement à rien de continuer à chercher des variantes de « quelque chose » qui a depuis longtemps, à la fois été énoncé idéalement, et montré son impuissance à réguler quoi que ce soit dans la réalité des rapports humains, entre les individus ou entre les collectifs et les communautés humaines.

Certains, dans la lignée du « marxisme » post-hegelien, vont bien sûr continuer à répéter eux-mêmes que le problème n’est plus depuis longtemps de trouver une « solution idéale » aux problèmes de la vie humaine en société, mais de « passer à l’action », de « faire » et d’ « agir » , et donc d’ « accéder au pouvoir », et que c’est la « Révolution en marche d’une Histoire en marche » qui règle les problèmes par le « rapport des forces » en présence …
Bref que la « solution » du problème du « passage de l’ Idéal au Réel » se trouve dans l’ Idéalisation du Réel lui-même, comme « moteur de l’histoire » :
Et que si l’on se demande, parmi toutes les propositions d’usage de la force ou du jeu des « rapports de forces », laquelle est la « meilleure » , c’est « forcément » la « loi du plus fort » qui est la « meilleure » … celle que l’ « Histoire avec sa grande Hache » aura retenue.

Bref que si l’on veut établir une soumission du « de facto » au « de jure« , il « faut et il suffit » de définir le « de jure » comme étant l’ institutionnalisation du « de facto » … Lequel ? Celui qui aura « de facto » réussi à s’imposer par son « pouvoir ».

Vieille question d’un supposé renversement des questionnements « éthiques » par la « praxis politique » … et le règne du « tout est politique » , qui finit par devenir … « tout est économique », puis tout n’est que guerre de tous contre tous, et donc « que le meilleur gagne » suppose que le « meilleur » est par définition « celui qui gagne ».

Faudrait-il choisir entre « avoir les mains pures, mais ne pas avoir de mains » et « avoir des mains dans le cambouis » , mais les avoir nécessairement rongées voire écrasées par les contradictions de la « lutte pour la vie » ?

A chacun de voir :

– Pour moi, je sais ce que je veux pour moi et ce que veulent par conséquent aussi d’autres qui peuvent vouloir la même Égale Liberté que celle que je veux, à partir de ma propre libre décision .
– Je ne prétends donc « imposer » à personne, ni même « obliger » personne à suivre ce « même contrat moral » ( d’ « Égale Liberté« ) , puisque, par définition je le pose librement comme étant libre ( « Libre Égalité » )

– Quant à VOUS, … c’est VOUS qui voyez .





De quel « PEUPLE » parlons-nous ?

Un débat politique toujours actuel se pose concernant la comparaison entre différents sens du mot « Peuple » , car bien évidemment non seulement une « démocratie » ne saurait se confondre avec une « éthnocratie » , mais même la pluralité des sens du « DEMOS » politique pose bien sûr problème .

  1. Un texte sur AOC peut servir d’introduction :
    Fabriques de peuples par Gérard BRAS

« De Nuit Debout à Occupy Wall Street, du Printemps Arabe à la Révolution des parapluies à Hong Kong, les mouvements de revendications de la dernière décennie ont fait resurgir le terme de « peuple » dans le discours politique contemporain, dévoilant un large spectre de significations. Derrière l’apparente unité se cachent en réalité trois visages distincts, parfois contradictoires mais toujours inséparables.« 

Un autre texte de Gérard BRAS, dans AOC du 24 septembre 2024 :
« Les peuples contre le peuple« 
https://aoc.media/opinion/2024/09/24/les-peuples-contre-le-peuple/

2. Le texte de Céline Spector dans AOC à l’occasion du débat sur l’idée d’un « peuple européen » , montre un certain nombre des dimensions de la question :

Une Europe sans peuple ?
Les conditions d’une démocratie européenne

Par Céline Spector

https://aoc.media/analyse/2021/12/27/une-europe-sans-peuple-les-conditions-dune-democratie-europeenne-2/

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J’ai déjà entamé sur ce blog la question de la référence de ce que j’appelle la « loi morale nouvelle » ( ou « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » ) à la possibilité de la constitution juridico-politique d’un nouveau « contrat social » sur une telle base « éthique » commune aux « personnes libres et égales« .

Remarque : par rapport aux trois « scènes » dont parle Gérard Bras, ma propre proposition de « P.E.U.P.L.E » se joue et déjoue en particulier la deuxième « scène », celle du « démos politique« , et donc de la question du « pacte social institué ».

J’ai ainsi proposé , dans un jeux de lettres , de définir le « P.E.U.P.L.E. » en question comme acronyme de :

« Projet Éternel Universel des Personnes Libres et Égales« ,
En m’excusant d’avance du « PEU » que les « personnes libres et égales » ( Pour reprendre l’expression de John Rawls ) sont ainsi capables de poser comme leur « PEU » commun …

Mais telle est nécessairement l’ambition « Éternelle Universelle » de ce noyau commun, non pas bien sûr parce qu’ELLE serait totalitairement applicable ou appliquée « toujours et partout » dans une « E.U. topie » , mais précisément parce que sa définition possible est par cette définition même « hors » de tout temps et de tout lieu particuliers qui signeraient son « identité originaire » …

Pas non plus l’absence de tout lieu ou de tout temps possible pour son institution ( « OU – topia  » ), mais POSSIBILITÉ, POTENTIEL, en PUISSANCE et donc en PROJET , de continuer de se mettre en projet et « en marche », peu importe où et quand les « personnes libres et égales » se donnent ce projet commun, en se définissant elles-mêmes comme « libres et égales » en posant en acte la LIBERTÉ MEME qui sert de « fondement » à leur co-institution ou « constitution » réciproque.

Dans l' »espace » actuel de la planète Terre où homo sapiens organise l’ « anthropocène », chaque « être humain » PEUT, au niveau de ses capacités cérébrales personnelles, être suffisamment conscient de sa situation dans le monde, ou dans « son monde », pour y être concrètement confronté à la question de sa « liberté », et PEUT, du moins en son « for intérieur », projeter en idée, en rêve ou en idéal, ou en exigence émotionnelle spontanée de « justice », l’imaginaire social d’une « société de liberté » où sa propre place de personne serait reconnue « comme celle des autres ».
Même si dans le réel des situations humaines diverses, un grand nombre de personnes sont empêchées par leur environnement et leurs conditions de vie de prendre une claire conscience personnelle d’une telle « liberté idéale possible« , nous présupposons ici qu’une telle prise de conscience de cette question est déjà très largement répandue parmi les êtres humains, quelles que soient leurs cultures, leurs systèmes politiques, leurs convictions sur le cadre naturel ou « surnaturel », le cadre de conception du monde dans lequel une telle question de « liberté idéale possible » peut être légitimement posée à leurs yeux.

Nous ne présupposons en revanche aucune « réponse universelle a priori » que tout être humain donnerait ou devrait donner à une telle question, en termes d’une « loi morale universelle » telle qu’elle a été recherchée notamment par Kant. ( « nécessaire et universelle a priori » par analogie avec les lois de la physique ou les « lois de la Nature » en général ) :

Notre proposition de « Loi Morale Nouvelle » se pose explicitement comme seulement « universalisable » sous condition ( donc sans « impératif catégorique » ( Kant ) ou « normativité originaire » ( F. GALICHET ) ) , c’est à dire PAR et POUR des personnes individuées qui se veulent librement elles-mêmes comme « Libres et Égales ». Ce sont donc ces personnes qui décident elles-mêmes jusqu’à quel point elles veulent participer à la « constitution » d’un tel « P.E.U.P.L.E. » , et qui construisent par conséquent, dans le réel de leurs actions individuelles ou collectives, le système complexe des « frontières » fraternelles / fractales entre le « DEDANS » d’un tel « P.E.U.P.L.E. » et son « DEHORS », entre le « NouS » et « EuX ».

La question, pour chaque personne qui se pose la question, devient alors celle de savoir si elle se laisse simplement « situer » passivement, entraînée par les flux et les marées de la foule ou de la « multitude » ou d’un quelconque « peuple » ou « collectif » ou « communauté » préalablement existant, ou jusqu’à quel point elle veut au contraire définir par elle-même consciemment et volontairement sa « place » dans ce tissu complexe de « frontières », en participant par là même à sa « constitution théorique » et à sa « fabrication pratique concrète ».

Pour ma part, en tant que « personne libre et égale » autodéterminée, puisque je me suis moi-même ainsi librement défini, c’est en particulier par ma contribution « philosophique théorique », par la « proposition de l’Égale Liberté Libre Égalité » , que j’apporte ma « goutte d’eau » personnelle à ce « Projet Éternel Universalisable des Personnes Libres et Égales » (‘PEUPLE » ) :

Les pratiques concrètes effectives de l’individu « Armand Stroh » ( individu « mâle », « blanc », « OKboomer », d' »origine » alsacienne, française, européenne, etc. , né le 29 septembre 1948 à Strasbourg ) , ne sont alors effectivement que très partiellement « explicables » par sa référence théorique idéalisée à sa propre « Proposition de l’ Égale Liberté Libre Égalité » .

Quant à Vous, c’est Vous qui voyez …

ELLE et l’ « universalisation » de la loi morale kantienne

La « loi morale » kantienne repose sur un principe d’universalisation possible de la « maxime » d’une action.

On sait que son « impératif catégorique » a été formulé de plusieurs façons par Kant , énoncés ainsi sur Wikipédia :

  • « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » (IIe section, IV, 421, in Œuvres philosophiques, t. II, éd. F. Alquié, Gallimard, Pléiade, 1985, p. 285), parfois résumé par « Agis de telle sorte que le principe de ton action puisse être érigée en loi universelle ».
  • « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. »
  • « L’idée de la volonté de tout être raisonnable conçue comme volonté instituant une législation universelle.  »
  • « Agis selon les maximes d’un membre qui légifère universellement en vue d’un règne des fins simplement possible. »

Une analyse critique intéressante des limites du critère d ‘universalisation tel qu’il est pensé par Kant peut être trouvée dans cet article de Luc Langlois :
« Impératif catégorique, principe de généralisation et situation d’action »
( Langlois Luc, « Impératif catégorique, principe de généralisation et situation d’action », Cités, 2004/3 (n° 19), p. 153-171. DOI : 10.3917/cite.019.0153. URL : https://www.cairn.info/revue-cites-2004-3-page-153.htm )

Je partage un certain nombre des remarques critiques faites à ce sujet par Luc Langlois. De même le rapprochement avec la discussion de la Théorie de la Justice de Rawls ou la question de la substitution à la référence kantienne de la « verticalité » entre monde intelligible et monde sensible, de la dimension « horizontale » du dialogue dans l’ « éthique de la discussion » de type Jürgen Habermas et Karl-Otto Apel .
( Voir la deuxième partie du texte de Luc Langlois )

Cependant, pour ma part, je n’accepte pas de dissoudre la question « morale » , dans celle de la « solidarité humaniste » :
« Suivant cette hypothèse, le moment d’universalité de la morale ne peut en dernière analyse reposer que sur une exigence absolue d’humanité, telle qu’elle se manifeste au premier chef à travers l’expérience du mal, de la souffrance et de l’injustice, en s’identifiant en fin de compte aux structures profondes de la réciprocité et de la coexistence humaines [30][30]Ibid., p. 139-140.« 

En effet, s’il n’y a pas de recours possible à un « monde intelligible » de la « raison pure » ( « verticalité » ), il est, pour moi,tout aussi illusoire de prétendre que « l’universalisation possible » puisse être « fondée » sur une supposée « unité anthropologique » qui échapperait elle-même non seulement au pluralisme des cultures et des subjectivités individuelles ou collectives « situées », mais serait plus « originaire » que la volonté consciente des personnes.

C’est bien la raison pour laquelle c’est à l’ idée et à l’ idéal de Liberté lui-même qu’il est possible de recourir, dont rien ne présuppose qu’il doive être obligatoirement seulement « humain », ni restreint et « encadré » par une quelconque considération de stabilité des espèces biologiques « humaines », ni de supposées « structures anthropologiques » qui ne font que reconstituer le recours au « transcendantal » ou à l’ « originaire phénoménologique » .

La tentative de trouver une « transcendance immanente » ou une « verticalité horizontale » ne peut, selon moi, résulter que de la libre volonté « immanente » d’un certain nombre suffisant de personnes qui se donnent à elles-mêmes un tel Idéal commun , mais un Idéal qui ne préexiste ni dans un « monde intelligible platonicien », ni dans une « structure anthropologique dialogique » , qui est encore une fois une façon de prétendre « obliger » des personnes à se soumettre à un « ordre hétéronome » qu’elles n’auraient pas elles-mêmes explicitement choisi, de façon à prétendre leur éviter d’avoir à créer la Loi elle-même à laquelle on prétend cependant qu’ils « doivent » se soumettre … en toute liberté.
( Rappelons que toute loi « morale » présuppose l’autonomie de la volonté et la liberté de la conscience, sans laquelle la « soumission » de la personne à la loi ne serait que la résultante d’un état de fait « empirique » , résultant en fin de compte d’un « rapport de forces » violent, intrinsèquement condamné comme « immoral » par la « loi morale » elle-même dont on souhaiterait la libre adoption … )

En conséquence, rien d’autre que la libre volonté de chaque personne qui choisit librement son « égalité devant la loi » ( « Libre Égalité » ) avec d’ autres personnes en se donnant elles-mêmes réciproquement une telle « Égale Liberté », ne peut désormais me « convaincre » de participer fondamentalement à un quelconque « destin commun », dont le caractère « désintéressé » ou « moral » supposé me paraîtra toujours suspect d’une hypocrisie sous-jacente.
« NouS » n’avons besoin que d’une « universalité restreinte » … à toutes les « personnes libres et égales » faisant également librement le choix d’ être « libres et égales ».

Quant à Vous … en conséquence, c’est « Vous qui voyez » .